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Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 10 octobre 2024.

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Transcription
00:00Il est pratiquement 7h39 et c'est un peu la Saint-François-Langlais ce matin puisque c'est jour de budget.
00:05Et si on est dans une telle panade, mon cher François, c'est parce que l'État a fait n'importe quoi,
00:10notamment quand les taux d'intérêt étaient à zéro et qu'on a cru à l'époque que l'argent était gratuit.
00:14C'est vrai quand on s'interroge sur les causes.
00:17Bon, il y a d'abord la conviction profonde du président de la République que la dette n'a pas d'importance.
00:23Il y a l'idée saugrenue de faire reposer l'assainissement des comptes sur une croissance future et hypothétique.
00:30De ce point de vue, Macron est le continuateur d'une longue illusion française.
00:34On pourrait appeler ça le syndrome Perrette et le Potolet.
00:38Et puis ensuite, vous l'avez dit, il y a une conjoncture exceptionnelle qui nous a aveuglés.
00:42Comment ça une conjoncture exceptionnelle ?
00:44Elle est liée au taux d'intérêt auquel la France emprunte pour financer son budget.
00:49Le septennat Macron, c'est un quinquennat plus deux ans à ce jour, il se décompose en trois périodes.
00:54D'abord, relative sagesse budgétaire, c'est le tout début 2017-2019.
00:59Ensuite, 2020-2022, les crises, Covid et puis guerre en Ukraine.
01:03Et puis, période 3, la plus critique, 2022 jusqu'à aujourd'hui, 2024, la dépense en folie.
01:10Ça commence avec la campagne électorale de la présidentielle et jusqu'au moment où on découvre la réalité du déficit, c'est-à-dire maintenant.
01:18D'accord, François Mellerand, en quoi les taux d'intérêt que vous évoquiez sont liés à tout ça ?
01:22Écoutez, période 1, donc le début, les taux baissent.
01:26Ça réduit la charge de la dette de près de 20 milliards par an pour la France,
01:30qui offre des marges de manœuvre très importantes pour réduire le déficit sans vraiment couper dans la dépense.
01:36C'est la période où la France revient à moins de 3% de déficit,
01:40sous les vivas de la communauté financière qui salue nos brillants gestionnaires.
01:44Bon, en réalité, derrière la performance, il y a un cadeau du ciel, c'est la baisse des charges d'intérêt.
01:50Période 2, à partir de 2020, les crises, c'est plus un cadeau du ciel.
01:54C'est une pluie de bienfaits qui tombe sur la France et sur l'Elysée.
01:58À cause du Covid, la Banque Centrale Européenne fixe les taux à zéro.
02:01On peut donc s'endetter pour rien et puis financer les dépenses exceptionnelles.
02:06Les taux à zéro désinhibent complètement nos gouvernants qui vont largement au-delà de ce que font nos voisins.
02:12En plus, arrive le plan de relance de l'Europe, souvenez-vous.
02:15Des dizaines de milliards pour la France qu'on ne remboursera qu'à partir de 2028.
02:20Notre diable président a fait les poches d'Angela Merkel, c'est la fête !
02:24Et c'était la période 2, période 3 alors, c'est là que tout change François ?
02:28Tout change, sauf en France. La France continue à dépenser comme une brute.
02:32Bouclier tarifaire, augmentation des policiers, des enseignants du point d'indice des fonctionnaires,
02:37des soignants, innombrables plans, échecs sectoriels, le plan vélo, le plan avion décarboné,
02:45le plan lycée professionnel, les bonus, réparation pour les grilles, pins, passerailles.
02:51Rien de tout cela n'est financé intégralement, c'est du déficit.
02:55Alors que, autour de nous, le climat a changé.
02:58Les taux d'intérêt remontent très fort et très vite à cause de l'inflation,
03:01ce qui renchérit la charge de la dette et nous étrangle.
03:04Et tous les pays voisins resserrent leurs dépenses pour retrouver une situation normale.
03:09Alors que nous, on reste avec le chéquier sur la table.
03:12Voilà l'histoire de...

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