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" C’est l’enfer qui nous tombe dessus." Christian Prouteau, fondateur du GIGN, nous raconte l’opération la plus marquante de sa carrière. ✨
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10/8/2024
" C’est l’enfer qui nous tombe dessus." Christian Prouteau, fondateur du GIGN, nous raconte l’opération la plus marquante de sa carrière. ✨
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il y a un seul coup de feu
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et je vois mes cinq objectifs qui tombent.
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Il y a un silence de mort, plus rien.
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Et c'est là qu'on est pris à partie
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par une mitrailleuse et c'est l'enfer
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qui nous tombe dessus.
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Le 4 février 1976,
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nous avons résolu
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une prise otage qui était sûrement la plus
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difficile que le GIGN ait eu
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à accomplir, mais qui pour moi
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a été la plus douloureuse.
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Lorsqu'on me demande de partir,
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le 3 février, il est
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11h du matin et le détournement
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d'un bus scolaire à Djibouti
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a été fait à ce moment-là
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par un commando du Front de Libération
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de la Côte des Somalies. Nous partons
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à 15h
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et arrivons à minuit à Djibouti.
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On est accueillis par un
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officier qui nous explique que la prise
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otage n'est plus dans Djibouti,
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qu'on n'a pas eu de bonnes informations,
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mais que le car scolaire a été amené
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vers la Somalie,
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à 15 km environ de Djibouti,
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le long de la frontière, à un poste de frontière
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qui s'appelle Louiada.
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Dans le bus, il y avait 32 enfants
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et 2 adultes.
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Contrairement aux informations qu'il nous a données,
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ils ne sont pas 3 preneurs
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d'otages, mais 4.
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Je fais ma reconnaissance.
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Je me rends compte que derrière le bus,
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il y a 2 automitrailleuses de l'armée
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somalienne, il y a environ 2 sections.
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La Somalie semble bien impliquée
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dans cette prise otage. On va remonter
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l'opération de la manière suivante.
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On va éliminer les preneurs d'otages
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tous en même temps, et à ce moment-là,
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la Légion, le 2e REP Mapura,
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par la gauche, et par la piste,
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la DBLE, division blindée
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motorisée, c'est des petites
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automitrailleuses, passeront par la piste.
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Nous sommes en place, j'ai mes 6 fusils
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sous une vingtaine de mètres,
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et derrière, il faut le rappeler,
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c'est 100 mètres, complètement à découvert,
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qui nous séparent de l'endroit
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où les légionnaires se mettront
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à partir du moment où le tir sera effectué.
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Le code de tir fonctionne
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d'une manière simple. Chaque tireur
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qui a un numéro en fonction de sa position,
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s'il est le 4e tireur,
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il dit le 4, et il tirera
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sur le 4e objectif. Dès qu'il a
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l'acquisition de son objectif, c'est-à-dire qu'il peut
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toucher son objectif, indifféremment par rapport
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à sa position, il dit 1,
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3, 2, 4, et à ce moment-là,
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moi, je sais que les
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4 tireurs ont l'acquisition de l'objectif,
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et je dis 0. Trois secondes après,
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les tireurs, sans qu'on ait besoin
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de dire feu, simplement en comptant
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dans leur tête trois secondes, et pour nous,
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une seconde, c'est 333, donc
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ils comptent 333, 333,
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333, et à ce moment-là,
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ils déclenchent leur tir. Pourquoi on
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dit pas feu, comme on voit dans tous les films ? Parce que
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quand on dit feu, on crée sur le tireur,
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même s'il a l'habitude d'une surprise,
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alors que si c'est lui qui déclenche son tir,
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il n'y a pas cet effet de surprise qui peut
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faire ce qu'on appelle un coup de doigt.
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Un tireur peut interrompre le tir, parce que
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la situation peut se modifier. Et il
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dit non. Et on répète le code
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comme ça, jusqu'à ce qu'on ait
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l'équation parfaite. Le code de tir
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se fait, je dis 0,
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il y a un seul coup de feu, et je
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vois mes cinq objectifs qui tombent. Il y a
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un silence de mort, plus rien. Et c'est
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là qu'on est pris à partie par une mitrailleuse
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qui s'appelle une MG42, qui tire
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1200 coups minute. Et c'est l'enfer
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qui nous tombe dessus,
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parce que l'armée somalienne
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a riposté avec cette mitrailleuse. Bien
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évidemment, la Légion qui devait nous appuyer
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derrière, ils ne pouvaient pas avancer. Heureusement
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pour nous, cette saleté de mitrailleuse
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s'est enrayée au bout de deux minutes.
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Ces deux minutes étant perdues, même si
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ça m'avait été interdit, je demande à mes hommes,
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pour protéger la progression de la Légion,
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de tirer avec mes fusils. On élimine
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à peu près l'équivalent d'une
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section de la Légion. Ça se calme en face.
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Deux de mes hommes me disent, couvrez-vous
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mon lieutenant, on part en courant sur le bus.
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Nous, on part derrière pour les couvrir.
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La Légion nous dépasse par la gauche.
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Et au moment où les deux premiers
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arrivent sur le bus, alors que l'on pensait
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avoir éliminé les deux qui étaient
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dans le poste somalien pendant notre progression,
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le huitième, on pensait qu'il n'était pas remonté.
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En fait, il était remonté dans le bus
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et il avait pris un enfant dans ses bras.
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Au moment où
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un de mes hommes est monté par l'avant avec un
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caporal de la Légion et l'autre est monté
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par la porte arrière, il a tiré
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en leur direction avec une arme d'assaut
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tenue d'une main puisqu'il tenait
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l'enfant de l'autre pour se protéger.
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La rafale est partie
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sur la droite, a touché le chauffeur
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mais a blessé également des enfants
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et a tué une des deux
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petites.
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A tué Nadine
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et Valérie a été
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blessée gravement qui descendra
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quatre jours après. On a pu l'éliminer
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mais il était trop tard. On a été
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persuadés qu'on arriverait à sauver tous ces enfants
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et à ramener en particulier les enfants à leurs parents.
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On n'a pas pu. Alors je me suis un peu
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énervé devant le général. Je lui ai dit
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qu'on m'avait menti, qu'il y avait eu
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un temps trop long et surtout que les
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Somaliens ont riposté ce que mes hommes
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et moi-même sentions mais dont on nous avait
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dit qu'ils ne le feraient pas. Depuis des années
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je me pose la question de savoir ce qu'il aurait
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fallu faire et j'ai refusé vingt fois
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cent fois, mille fois le calcul
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et il nous a manqué dix secondes pour que mes
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deux premiers garçons qui sont partis en courant
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arrivent avant que le huitième remonte
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dans le bus et prenne un enfant dans les bras.
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Le GIGN est devenu l'unité de référence
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par rapport à ce tir simultané
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mais pour nous il reste
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toujours cet échec
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de ne pas avoir ramené Nadine et Valérie.
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