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Un an après l'attaque du 7-octobre perpétrée par le Hamas, la réponse de l'armée israélienne continue dans la bande de Gaza, où plus de 41.000 personnes sont mortes selon le mouvement islamiste palestinien.

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00:00...
00:03Pour comprendre pourquoi la riposte israélienne
00:06provoque autant de victimes, nous sommes revenus
00:09sur les lieux d'une frappe qui a touché un camp de réfugiés
00:12en juillet dernier.
00:13Aziza, 47 ans, y habite depuis que sa maison a été détruite
00:17fin janvier.
00:18...
00:20Je viens plusieurs fois par jour ici.
00:23Comme la majorité des Gazaouis.
00:25Merci beaucoup.
00:27Elle vit au rythme des ordres d'évacuation
00:30de l'armée israélienne.
00:32...
00:34Avec son mari et leurs 5 enfants,
00:36ils se sont déplacés 4 fois avant d'arriver dans cette tente.
00:40...
00:44Nos affaires sont dans des cartons et les matelas aussi.
00:47La tente est bien déchirée. Il fait très chaud,
00:50mais l'hiver approche et je n'ai personne
00:53pour m'aider à boucher les trous.
00:55Tous ces éclats proviennent d'une roquette.
00:58Chaque fois que je balaie le sable, je trouve des éclats de missiles.
01:01Comme tu le vois, voilà, c'est ça, notre vie.
01:04...
01:08Elle pense être à l'abri dans le camp d'Al-Mawassi,
01:11une bande de terre côtière de 40 km au sud de l'enclave.
01:15...
01:18Mais la vie d'Aziza bascule le 13 juillet dernier.
01:21Alors qu'elle est en train de faire du pain avec ses enfants,
01:25une puissante explosion déchire la tente.
01:28...
01:34J'ai pris cet enfant par la main, c'est mon fils,
01:37et j'ai couru dans cette direction.
01:39J'étais en train de courir dans la rue avec lui.
01:42A cause du choc, je n'ai pas cherché ma fille,
01:44j'ai juste pris celui que j'ai trouvé.
01:47Quand je marchais, j'avais l'impression
01:49que la terre s'ouvrait pour nous avaler.
01:51Des éclats et du sable nous ont recouverts.
01:54Je faisais comme s'il y avait une vague mortelle.
01:56Je disais à mon fils d'ouvrir la bouche pour qu'on n'étouffe pas.
02:00Je suis sortie dans la rue et on ne voyait rien du tout.
02:03C'était noir, on ne voyait pas nos doigts.
02:05...
02:08...
02:11Son mari, Bassam, part chercher les secours pour aider la voisine,
02:14dont les mains viennent d'être criblées d'éclats d'obus.
02:18Atem, le secouriste, est en service ce jour-là.
02:22...
02:24Ca s'est passé vers 10h30.
02:26Lorsqu'on est arrivés, je ne saurais vous décrire
02:28l'ampleur du désastre et l'horreur qui régnait.
02:31Les cadavres jonchaient le sol, un véritable carnage.
02:34Il y avait des enfants, des femmes partout.
02:37...
02:45L'endroit où l'attaque a eu lieu est extrêmement peuplé.
02:48C'était dans la rue du marché, donc il y avait beaucoup de gens.
02:51...
02:55Dans notre travail, on voit ce genre de scènes assez souvent,
02:58mais cette frappe a été la plus puissante, la plus rude et brutale
03:02que j'ai jamais vue.
03:03...
03:07Pourtant, la zone est classée humanitaire
03:10par l'armée israélienne, autrement dit sécurisée.
03:13Alors pourquoi cette frappe ?
03:16...
03:18Dans le viseur de Tzahal, Mohamed Def,
03:21le chef des brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas.
03:25Considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre,
03:28il est une cible prioritaire pour l'armée israélienne.
03:32...
03:34Il a été frappé plusieurs fois au cours des 10-15 dernières années,
03:37dans toutes les campagnes israéliennes précédentes.
03:40...
03:4327 septembre 2002, Mohamed Def, un des chefs militaires du Hamas,
03:47n'en revient pas d'avoir survécu aux missiles israéliens
03:50qui viennent de frapper ses voitures.
03:52Il a perdu un bras, un oeil, et il a survécu.
03:56Il était comme un chat avec 9 vies.
03:58...
04:00Les services de renseignements israéliens
04:03l'ont repéré dans ce complexe de bâtiments.
04:05A l'intérieur, la villa de l'un de ses proches commandants,
04:09Rafa Salameh, en plein milieu du camp de déplacés d'Al-Mawassi,
04:14où vivaient à cette époque 80 000 personnes.
04:16...
04:18Mohamed Def est allé à l'extrémité de la zone humanitaire exprès,
04:22sachant qu'Israël n'opérait pas là-bas,
04:24risquant la vie de Gazaoui.
04:26Il était dans un complexe de terroristes.
04:28...
04:31Malgré les risques pour la population civile environnante,
04:34Tsaïl décide de larguer plusieurs missiles
04:36à guidage de précision par avion sur le bâtiment.
04:39...
04:41Depuis le 7 octobre,
04:43la doctrine en matière de dommages collatéraux acceptables
04:47est devenue plus permissive, selon ce journaliste d'investigation.
04:51...
04:53Il y a eu un changement radical dans la façon dont Israël
04:56a traité les dommages collatéraux dans cette guerre.
04:59...
05:01Avant, il était acceptable de tuer 5 à 10 civils
05:05pour éliminer un officier de haut rang du Hamas.
05:07...
05:10Désormais, dans cette guerre, il est assiduement toléré
05:13d'avoir 20 pertes civiles pour un agent de base du Hamas
05:16et plus de 100 morts pour un haut-gradé.
05:18...
05:21La puissante série de frappes
05:23détruit le bâtiment et laisse un cratère de 18 m de diamètre.
05:27...
05:29Quelques minutes plus tard,
05:31à 140 m du premier point d'impact,
05:35une seconde frappe avec un missile plus petit
05:38tombe juste devant le camion d'Atem, le secouriste.
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05:50...
05:52Nous avons été directement ciblés ici même.
05:55Cette frappe a causé la mort de 4 collègues
05:57de mon service de protection civile.
06:00...
06:02...
06:04Parmi les victimes de cette seconde frappe,
06:07Bassam, le mari d'Aziza.
06:09...
06:12Je te le jure, mon mari, c'est un civil.
06:14On n'a jamais rien fait. Pourquoi nous ?
06:16On était tous des civils dans la rue.
06:18Ils disent qu'ils visaient le commandement.
06:21Pourquoi cibler ceux qui se réfugiaient dans la rue ?
06:24Mon mari et la femme qui pétrissait sa patte, ma voisine,
06:27comptent-ils le fait ? On est venus en croyant
06:30qu'Al-Mawassi était une zone humanitaire sûre,
06:32mais à Gaza, il n'y a plus d'endroit sûr.
06:35...
06:37Personne n'est à l'abri.

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