• le mois dernier
L’acteur et réalisateur Michel Blanc, figure du Splendid, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à 72 ans. Parmi les réactions dans "Morandini Live" en direct ce vendredi matin, celle de Nathalie Levy.
La journaliste et présentatrice avait reçu l'acteur dans son émission "En aparté" il y a quelques mois.

Elle a d'abord confié se souvenir d'un homme "timide, pudique et réservé".
Il disait: "Je ne vais que dans les émissions que je regarde. Il est venu deux fois en un an. Il faisait très attention à ce qu'il disait."

Natahlie Levy se souvient aussi que Michel Blanc s'était confié avec émotion sur son enfance, et son adolescence: "Il pensait qu'il serait pianiste, concertiste. C'est à l'âge de 20 ans qu'il a réalisé qu'il n'en ferait pas son métier."

"Il était fascinant de contradictions", a-t-elle poursuivi, évoquant un "homme extrêmement attachant."

Dans "En aparté", Michel Blanc avait également évoqué son adolescence, "la pire période de sa vie, se sentant très mal dans sa peau".

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Transcription
00:00Mon frère de RTL. On est en direct avec Nathalie Lévy qui présente en aparté bien évidemment sur Canal+.
00:05Bonjour Nathalie, merci beaucoup de prendre quelques instants avec nous.
00:08Vous aviez reçu Michel Blanc, c'était le 11 octobre 2023, on voit des images d'ailleurs pendant que je suis en train d'en parler.
00:16C'est quelqu'un qui était timide, moi j'ai été surpris de le voir faire votre émission pour tout vous dire,
00:20parce que je sais qu'il est méfiant vis-à-vis des médias et qu'il n'aime pas trop parler de lui.
00:24Vous avez raison Jean-Marc, c'est quelqu'un d'extrêmement pudique, d'extrêmement réservé,
00:28une forme de taiseux en quelque sorte.
00:31Et en fait il disait une chose, il disait « je ne vais que dans les émissions que je regarde ».
00:35Donc en fait il regardait en aparté et il avait choisi de venir, il est même venu deux fois en moins d'un an chez nous.
00:44Et il s'est livré, alors il se livrait à sa manière.
00:47D'abord c'était un amoureux des mots, donc il faisait très attention à ce qu'il disait.
00:51Il se livrait avec parcimonie bien sûr, mais vous voyez même ce moment,
00:55là face au miroir qui n'est jamais très confortable pour un invité,
00:58il y est allé et il nous a raconté, il m'a dit « c'est vrai ce physique-là, finalement je n'ai jamais été jeune,
01:04ou peut-être que je me sens plus jeune aujourd'hui que je ne l'ai jamais été,
01:07finalement je suis passé de enfant à l'âge adulte ».
01:09Il parlait beaucoup de son enfance, il avait été très cajolé par ses parents,
01:12un enfant solitaire, un enfant unique, il avait été très très aimé par ses parents
01:16et ça il le racontait avec encore beaucoup de nostalgie.
01:19Et puis il disait comme ça qu'il était passé de l'enfance à l'âge adulte finalement.
01:24C'était comme ça avec cette adolescence qui lui avait laissé quelques stigmates.
01:29Et puis il se racontait aussi avec Londres qu'il avait beaucoup aimé,
01:34avec François Sagan, parce qu'encore une fois comme il aimait terriblement les mots,
01:38ils s'étaient rencontrés tous les deux sur un certain nombre de brûlures,
01:41un certain nombre de blessures communes qu'ils avaient, ça il était capable d'en parler.
01:45En fait il parlait beaucoup de l'art Michel, parce que vous savez,
01:48derrière Jean-Claude Duss, il y avait un mélomane, un vrai musicien
01:54qui avait fait jusqu'à à peu près ses 20 ans, 6 à 7 heures de piano par jour.
01:59Et en fait on le sait peu, mais c'était vraiment sa vocation première.
02:03Il pensait qu'il serait pianiste, concertiste, et puis autour de 20 ans,
02:07il a compris qu'il ne pourrait pas aller plus loin dans les progrès,
02:11qu'il avait atteint certainement son plafond de verre.
02:14Et ça a été un choc pour lui, il s'est arrêté d'en jouer.
02:17Donc on n'a pas pu amener un piano en aparté,
02:19parce qu'on ne pouvait pas le mettre dans cet inconfort-là,
02:23mais c'était vraiment sa vocation première, c'était lui.
02:25Michel Blanc c'était ça, c'était aussi passionné d'astrophysique,
02:28il lisait Hubert Reeves, comme nous on lit n'importe quel livre de poche,
02:34il lisait Hubert Reeves, il pouvait parler d'astronomie pendant des heures.
02:37Il était fascinant de contradictions et de vertiges,
02:42il avait ses ratures à lui, ses brouillons,
02:45et c'est ce qu'il faisait aussi qu'il en était quelqu'un d'extrêmement attachant.
02:49On va regarder un extrait justement de votre émission,
02:52et après je veux savoir quel débrief il a fait de l'émission,
02:55parce que ça m'intéresse aussi,
02:56parce qu'il s'est pas mal livré quand même je trouve dans cette émission,
02:58vous me direz juste après qu'est-ce qu'il vous a dit en sortant.
03:01Écoutez, donc c'était dans cette émission.
03:04Ça a été pour moi la pire période probablement de ma vie,
03:12mais pour plein de raisons.
03:15D'abord parce que j'ai très mal dans ma peau,
03:18d'où ma fascination pour Woody Allen,
03:20et le fait que quand j'ai compris que ça venait de là,
03:23il fallait que je m'en serve.
03:24Aussi parce qu'il faut dire que quand j'ai eu 15 ou 16 ans,
03:28j'ai cru que ma mère allait mourir, elle a eu un cancer très sérieux,
03:33et j'ai eu 80 séances de chimiothérapie,
03:40enfin de radiothérapie, il n'y avait pas de chimio à l'époque.
03:44Et voilà, et tous les soirs je l'entendais tousser,
03:47je me disais bon ça a gagné les poumons, elle va mourir.
03:50En fait elle est morte il y a 3 ans à 90 ans,
03:53mais sur le coup ça a été le moment où,
03:56à la fois je n'aimais pas mon adolescence,
03:59et en plus elle se terminait dans peut-être la perte de ma mère,
04:05donc c'était très dur à vivre.
04:07Voilà, les confidences comme on ne l'entend quasiment jamais de Michel Blanc,
04:10Nathalie, qu'est-ce qu'il vous a dit après l'émission ?
04:15Que c'était à la fois déroutant pour lui,
04:17et en même temps qu'il avait vachement apprécié ce rendez-vous,
04:21parce qu'encore une fois, comme il aimait les mots,
04:24là il avait le temps, l'exercice de la promo sur quelques minutes,
04:27ce n'était pas du tout son truc, là il avait le temps,
04:29il était content de pouvoir se poser, raconter des événements de sa vie
04:33qui l'ont particulièrement touché ou grandi.
04:36Et puis il m'a répété qu'il était un hypochondriac,
04:41un hypochondriac de la plante des pieds à la racine des cheveux,
04:46et que c'est pour ça aussi qu'il continuait de faire mille choses,
04:49pour combler, pour ne pas avoir peur,
04:53parce qu'il pensait beaucoup à la mort, il était très angoissé.
04:56Il était très angoissé, Michel Blanc,
04:58et cette fin-là qui nous percute tous,
05:03peut-être que c'est la plus belle mort qui puisse lui arriver,
05:06parce qu'il avait peur de la maladie, il avait peur de la souffrance,
05:10en hypochondriac comme il l'était,
05:13peut-être qu'effectivement c'est ce qu'il aurait pu rêver de mieux,
05:17mais il avait peur parce qu'il avait peur du vide et de l'ennui aussi, beaucoup.
05:21Merci beaucoup Nathalie, on vous retrouve dans Un Apparté à 20h,
05:24franchement l'émission est formidable tous les soirs, bravo.
05:27Merci beaucoup, c'est Un Apparté, c'est sur Canal+,
05:30en réaction d'Emmanuel Macron sur la mort de Michel Blanc,
05:34il nous a fait pleurer de rire et ému aux larmes,
05:36monument du cinéma français, Michel Blanc s'en est allé,
05:39nos pensées vont à ses proches et ses complices de jeu.
05:41Merci à tous de nous avoir suivis pour cette émission un peu bousculée,
05:45mais c'est important de rendre hommage à Michel Blanc, acteur populaire.
05:48Merci à mes invités, dans un instant c'est Thierry Cabane,
05:50on se retrouve lundi en direct à partir de 10h35.
05:52A lundi, bon week-end, et d'ici là, soyez prudents.

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