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Laurence Garnier - Secrétaire d'Etat à la consommation
ici Loire Océan
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04/10/2024
L'invité de 7h45
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🗞
News
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00:00
Nicolas Crozet, notre invité ce matin, c'est donc la nouvelle Secrétaire d'Etat à la Consommation, la Nantaise, Laurence Garnier.
00:05
Bonjour Laurence Garnier.
00:06
Bonjour.
00:07
Merci d'être en direct dans le studio d'ici matin.
00:09
Vous faites donc vos premiers pas de ministre dans ce gouvernement sous la houlette du ministre de l'Economie, Antoine Armand.
00:15
C'est bien ça ?
00:16
Tout à fait.
00:17
Nicolas Garnier, Secrétaire d'Etat à la Consommation.
00:20
Comment vous vivez tout ça depuis deux semaines ?
00:23
Avec beaucoup d'humilité quand je vois l'ampleur de la tâche qui nous attend
00:27
et les attentes immenses des Français pour accompagner notre pays sur la voie du redressement.
00:33
Vous êtes à la consommation, ce qui n'est pas un mince sujet quand même quand on parle de consommer.
00:38
Pour consommer, il faut avoir du pouvoir d'achat.
00:41
Or, on est dans un moment de vie chère, même si l'inflation baisse, les prix eux ne baissent pas.
00:45
C'est une préoccupation première des Français.
00:47
Quels sont vos leviers ?
00:50
À quoi ça sert un ministre de la Consommation dans une économie libérale de marché de libre concurrence ?
00:55
Précisément, c'est tout à fait essentiel dans une économie de marché, mais une économie sociale de marché.
01:01
Les trois mots sont importants, Michel Barnier le rappelle régulièrement.
01:05
Moi, je crois beaucoup à cette économie sociale de marché, c'est-à-dire effectivement, vous l'avez rappelé, des prix libres,
01:10
la libre concurrence, mais aussi la police de l'économie, le travail que l'on fait.
01:16
Police sanitaire, on voit bien, la DDC-CRF, les fraudes, la répression des fraudes, tout ça.
01:21
Exactement, j'étais hier en déplacement, d'ailleurs, dans l'Oise, à Beauvais, auprès des agents de la DDC-CRF,
01:27
qui font un travail remarquable au quotidien dans tous les départements de France,
01:31
précisément pour protéger le consommateur, protéger son pouvoir d'achat, le protéger des arnaques, des fraudes.
01:37
On a vérifié les étiquetages, on a vérifié les promotions, les services après-vente,
01:42
qui ont ensuite, d'ailleurs, un enjeu de recyclage et donc un enjeu environnemental.
01:46
Donc, il y a tout ce travail qui est fait pour protéger le consommateur,
01:49
et notamment les consommateurs les plus fragiles, parfois le patient consommateur dans notre système hospitalier,
01:56
parfois les personnes âgées, de toutes ces fraudes qui diminuent, en réalité, la confiance dans le système économique,
02:02
et donc qui diminuent le bon fonctionnement de l'économie et de la consommation.
02:06
L'économie, c'est de la confiance. Le consommateur français, il a besoin de cette confiance.
02:10
Ce sont les agents de la DDC-CRF qui organisent et qui sécurisent ce marché.
02:16
D'ailleurs, je me permets, si vous voulez bien, il y a une application qui s'appelle Signal Conso,
02:21
site internet, application, téléphone.
02:23
N'hésitez pas, que vos auditeurs n'hésitent pas à remonter des difficultés qu'ils rencontreraient dans le cadre d'un acte d'achat.
02:30
C'est essentiel pour permettre de mieux réguler ce marché français.
02:33
Je reviens aussi à la question de la vie chère, même si, évidemment, tout ne peut pas être réglé d'un claquement de doigts.
02:38
On était en direct avec Brigitte Panconi des Restos du Coeur de l'Or Atlantique,
02:41
il y a un quart d'heure, qui nous disait, c'est la grande collecte,
02:43
que 50% des bénéficiaires des Restos de l'Or Atlantique ont moins de 25 ans cette année.
02:48
On était à 7h avec Familles Rurales.
02:50
Vous les rencontrez la semaine prochaine.
02:51
Eux, ils se battent, évidemment, c'est une association de consommateurs,
02:54
pour accéder tout simplement à des prix alimentaires décents.
02:58
Et elles vous proposent, d'ailleurs, ils vont vous proposer,
03:00
ils travaillaient avec votre prédécesseur, Olivier Grégoire,
03:03
à la mise en place d'un panier de 50 produits sains qui pourrait avoir des prix encadrés
03:07
pour pouvoir être accessible à tous et que tout le monde mange.
03:10
Parce que si on mange mieux, on en tombe moins malade et on fait aussi des économies sur la santé.
03:14
Tous ces sujets-là, vous les abordez.
03:15
Familles Rurales, par exemple, vous êtes prêts à entendre cette proposition-là ?
03:19
Mais bien sûr, moi, je vais rencontrer toutes les associations de consommateurs.
03:23
Je crois que ce travail, il commence, vous savez, par le respect, le dialogue et l'écoute.
03:28
On a la chance, en France, d'avoir des associations de consommateurs
03:31
qui sont engagées, qui sont investies, qui protègent les consommateurs.
03:35
Familles Rurales en est une.
03:37
Et qui protège notamment les consommateurs les plus fragiles.
03:40
Donc moi, je vais d'abord rencontrer chacune de ces associations, comprendre les enjeux.
03:44
J'en ai évidemment quelques-uns en tête et notamment celui des jeunes,
03:48
qu'évoquait tout à l'heure la responsable des Restos du Coeur,
03:51
qu'on a évidemment parfaitement à l'esprit, celui des personnes fragiles.
03:54
On sait bien qu'en France, il y a de véritables enjeux de pouvoir d'achat.
03:58
Bien sûr, ça passe par la consommation, mais ça passe aussi par tout un ensemble de sujets.
04:03
Je pense au logement, je pense au transport.
04:05
Et Michel Barnier a réaffirmé que la question du niveau de vie des Français
04:09
était une de ses priorités.
04:10
Donc j'y prendrais toute ma part en tant que Secrétaire d'Etat à la Consommation.
04:13
Et quand Michel Barnier annonce des hausses d'impôts,
04:15
certes ciblées sur les foyers les plus riches,
04:18
mais aussi le report de la revalorisation des pensions de retraite de 6 mois.
04:22
La femme de droite que vous êtes, elle peut tiquer un peu, non ?
04:26
La femme de droite que je suis, elle constate, comme l'ensemble du gouvernement,
04:31
que la situation des comptes publics aujourd'hui est extrêmement lourde.
04:36
Le déficit annoncé est de 6% en 2024.
04:40
Jamais notre pays, hors période de crise,
04:43
je pense à la crise financière de 2008 ou bien sûr à la crise du Covid en 2020,
04:47
jamais notre pays n'a atteint de tel niveau de déficit.
04:50
Alors pour les Français, pour les Nantais qui nous écoutent,
04:53
ça peut paraître une question un peu loin de leur vie quotidienne et je le comprends.
04:57
Simplement, ce qu'il faut voir, c'est qu'aujourd'hui,
04:59
notre pays emprunte sur les marchés financiers des taux supérieurs à la Grèce.
05:04
Ça veut dire que si on n'agit pas,
05:06
c'est tout le pays qui risque une crise financière sans précédent,
05:10
dont les plus fragiles, les plus modestes seront les premières victimes.
05:14
Donc notre engagement, c'est de protéger les Français de cette crise-là,
05:17
notamment les plus fragiles.
05:19
Mais comment on le fait, effectivement ?
05:21
Parce que si on réduit les dépenses publiques,
05:23
par exemple, Michel Barnier dit réduire les dépenses publiques,
05:26
par exemple, le domaine de la santé, l'hôpital,
05:28
il n'y a plus rien à enlever.
05:30
Chez les forces de l'ordre, il n'y a pas grand-chose à enlever.
05:32
Il faut le faire, évidemment, de manière ciblée,
05:35
intelligente, proportionnée.
05:37
Il y a un certain nombre, je pense, de dépenses qu'il faut regarder de très près.
05:41
Michel Barnier a donné quelques pistes.
05:43
Pour les 60 milliards que l'on souhaite trouver pour construire le budget de 2025,
05:49
les deux tiers, 40 milliards, vont être issus d'économies sur les différents budgets de l'État.
05:55
Et c'est un travail que nous faisons avec l'ensemble de mes collègues,
05:58
avec mon collègue ministre de tutelle Antoine Armand-Abercy,
06:01
et avec l'ensemble de nos collègues,
06:03
parce que c'est notre responsabilité.
06:05
Ça fait trop longtemps que l'État a additionné des dépenses sans jamais en enlever d'autres.
06:10
Et donc le risque politique est là aujourd'hui.
06:14
On a quand même l'impression que depuis des années,
06:16
on entend qu'il faut faire des économies rationalisées.
06:18
Le gouvernement d'avant, l'équipe macroniste,
06:20
dont d'ailleurs certains sont toujours avec vous aujourd'hui,
06:22
et ça ne doit pas être facile pour eux, parce qu'il y a le bilan dont ils sont comptables,
06:25
et puis vous devez travailler avec.
06:26
Mais quand Gérald Darmanin, par exemple, qui n'est plus au gouvernement,
06:28
dit que ce budget est inacceptable et qu'il ne votera pas,
06:30
il ne vous aide pas beaucoup.
06:31
Non, mais je crois, si vous voulez, qu'aujourd'hui,
06:33
chacun doit souhaiter tout simplement la réussite du pays.
06:36
Et cette réussite, elle passe par la réduction de nos dépenses publiques
06:41
pour pouvoir être efficace là où on a besoin.
06:43
Vous avez raison, la sécurité, nos agents, nos forces de l'ordre,
06:46
tous les personnels de santé, bien sûr.
06:49
Mais la culture aussi, parce qu'on est un pays sans culture.
06:51
Donc on a ces enjeux-là.
06:53
Mais si vous voulez, quand il faut trouver 60 milliards d'euros
06:56
pour s'assurer que notre pays pourra continuer à bien fonctionner dans les années à venir,
07:01
et bien oui, ce n'est pas facile, mais pour autant, on s'est engagé à le faire.
07:04
Et moi, je salue l'engagement de notre Premier ministre Michel Barnier,
07:07
qui est déterminé à le faire et qui ne cherche pas la popularité,
07:11
qui cherche l'efficacité de notre pays.
07:14
Ça me paraît essentiel.
07:16
Vous savez, on a trop souvent cherché la popularité
07:18
plutôt que le bon fonctionnement du pays.
07:20
Je reviens aux 48 heures qui ont précédé votre nomination et l'annonce du gouvernement.
07:25
Votre nom a circulé sur le portefeuille de la famille.
07:28
Et vos positions, on va dire conservatrices sur certains sujets de société,
07:32
l'IVG et le mariage pour tous, ont provoqué une levée de boucliers.
07:35
Laurence Garnier, on dit même qu'Emmanuel Macron en personne
07:37
a mis son veto à votre nomination à ce poste.
07:40
Comment vous avez vécu ces 48 heures où vous êtes devenue la réac de la France ?
07:47
Je dois vous dire très sincèrement que j'ai été assez décontenancée
07:52
par cette polémique qui a été montée de toutes pièces
07:54
par des gens qui ne cherchent qu'à cliver et à diviser,
07:57
là où au contraire, notre mission aujourd'hui, c'est de rassembler les Français.
08:02
Les positions que vous aviez prises, elles sont connues
08:04
et vous les assumez j'imagine encore aujourd'hui.
08:06
Et bien sûr que j'assume mes positions,
08:09
mais je n'ai entendu personne au sein de ce gouvernement
08:12
annoncer qu'il souhaitait revenir sur un certain nombre d'évolutions sociétales
08:16
qui ont été prises, adoptées par la loi notamment au cours de ces dernières années.
08:20
Le Premier ministre a été parfaitement clair sur ce sujet
08:23
à chaque fois qu'il a été interrogé,
08:25
et notamment lors de sa déclaration de politique générale.
08:29
Je crois vraiment qu'il a rassuré utilement des personnes qui s'inquiétaient inutilement.
08:38
Un dernier mot, votre présence à Paris rebat un peu les cartes sur la vie politique nantaise.
08:45
On sait que vous êtes depuis des années la principale opposante à Johanna Rolland,
08:47
il y a des municipales qui vont se profiler dans les prochaines années.
08:50
Vous siégerez tout à l'heure je crois au conseil de métro, métropolitain.
08:54
Comment vous voyez les choses maintenant ?
08:56
Vous allez pouvoir aussi mener le combat que vous meniez pour les Nantaises et les Nantais,
09:01
en tout cas celui que vous revendiquez porter, ou vous allez devoir choisir ?
09:05
D'abord je crois qu'il ne faut jamais oublier d'où l'on vient.
09:08
Mon enracinement personnel d'abord, et puis politique, c'est Nantes, c'est la Loire Atlantique.
09:16
Ce sont les mandats que j'ai reçus des électeurs nantais,
09:19
et puis ensuite des maires, des grands électeurs de la Loire Atlantique.
09:23
Et je crois qu'il ne faut jamais oublier d'où l'on vient.
09:25
D'abord parce qu'on ne peut pas faire du bon travail à Bercy,
09:29
on ne peut pas faire du bon travail au sein d'un gouvernement.
09:33
Nous verrons bien, ça ne change pas le fait que l'enracinement local,
09:37
c'est ce qui moi me permet de comprendre les attentes des Nantais,
09:40
des habitants de la Loire Atlantique, et à travers eux des Français.
09:43
Je resterai engagée pour Nantes, pour la Loire Atlantique,
09:49
pour l'ensemble des communes que j'ai le bonheur de servir,
09:52
et je crois que c'est essentiel, y compris pour bien travailler au service de son pays.
09:55
Merci beaucoup Laurence Garnier d'être venue ce matin en direct dans le studio d'ici matin.
09:59
Nouvelle secrétaire d'Etat à la Consommation, mais aussi élue à Nantes et à la Métropole,
10:03
où vous siègerez tout à l'heure. Merci beaucoup, bonne journée.
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