« Joker : Folie à deux », de Todd Phillips : un goût de revenez-y ? - Vidéo Dailymotion

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00:00Qu'est-ce qui pouvait bien arriver à Arthur Fleck, alias le Joker,

00:04après le film de 2019 ?

00:06Il avait foutu le feu, c'était la révolution.

00:08Comment aller plus loin ?

00:10En l'enfermant et en le faisant tomber amoureux, bien sûr.

00:31Joker folie à deux, c'est le titre original,

00:34folie à deux de Todd Phillips.

00:36C'est donc la suite des mésaventures, on va dire,

00:39de ce pauvre souffre-douleur d'Arthur Fleck,

00:42devenu une espèce de leader révolutionnaire

00:45de tous les incompris, les mal-aimés.

00:48Il est dans un endroit mi-prison, mi-hôpital psychiatrique,

00:51c'est pas bien clair, maltraité par des gardiens,

00:54mais quand même, avant son procès,

00:56on l'autorise à participer à une chorale.

00:59La musicothérapie, ça adoucit les mœurs, c'est bien connu,

01:02sauf les siennes évidemment, qui ne vont pas être adoucies du tout.

01:05Pourquoi ? Parce que le coup de foudre, l'embrasement,

01:08il rencontre Lee, qui est joué par Lady Gaga,

01:11et il va se nouer entre eux,

01:14une sorte de mélo extrêmement beau.

01:17Et c'est la première surprise de ce nouveau film.

01:20Ce qui est intéressant dans le film,

01:22c'est d'en faire un récit à personnalité multiple,

01:25voire complètement schizo,

01:27de son personnage principal, le Joker.

01:29Le film démarre par un dessin animé,

01:31mais réalisé en plus par notre Sylvain Chaumet national,

01:34monsieur les triplettes de Belleville,

01:36qui se retrouve dans cette aventure, on ne sait pas trop comment,

01:39mais en tout cas, le résultat est formidable.

01:41Il y a un grand mélo, une grande histoire d'amour,

01:43on est dans un film de prison, ou d'hôpital psychiatrique,

01:46effectivement, la frontière est assez masse entre les deux dans le film.

01:49On a un vrai film de procès à un moment,

01:51et puis une comédie musicale, c'est pareil, la grande surprise.

01:54Quand on a Lady Gaga, évidemment, c'est facile,

01:57c'était plus gonflé en sachant que Joaquin Phoenix allait chanter,

02:01il ne s'en sent pas si mal que ça.

02:03Et puis, il y a une grande scène où Joaquin Phoenix a même chanté du Jacques Brel.

02:06Joaquin Phoenix, pendu à un téléphone à pièces,

02:09qui chante en anglais, ne le quitte pas.

02:11C'est beau parce que c'est fragile,

02:13c'est beau parce que c'est un peu barré,

02:16un peu humiliant, un peu déchirant,

02:18à l'image de ce personnage.

02:20Moi, je n'étais pas complètement fan du premier Joker.

02:23Je le trouvais très ambigu politiquement,

02:25dans ce qu'il racontait,

02:27cette façon de vanter une espèce de soulèvement populiste,

02:30que je n'appréciais pas beaucoup.

02:32Mais après, ce qui est beau,

02:34c'est d'avoir récupéré la principale force du personnage de Joker.

02:39C'est quoi ?

02:40C'est un super vilain qui a un super pouvoir de subversion.

02:44C'est un film subversif par rapport aux attentes des spectateurs,

02:48et probablement du studio.

02:50Je pense que ça va être déceptif pour pas mal de gens.

02:53Il y a assez peu de bagarres.

02:55Il n'y a pas l'ombre d'un Batman à l'horizon.

03:11Lady Gaga est vraiment plus que remarquable, selon moi.

03:14Elle est assez formidable parce qu'elle déjoue un peu les attentes.

03:17Elle n'est pas du tout glamour.

03:19Sa première apparition est très inquiétante.

03:22Elle a un côté un peu manipulatrice.

03:24On connaît ses talents de chanteuse,

03:26qui sont très bons.

03:27Elle joue à pas très bien chanter à certains moments,

03:30comme une actrice de très grand talent,

03:32qui éclipse presque ce que peut faire Joaquin Phoenix.

03:35Joaquin Phoenix est, vite, un acteur too much pour moi.

03:39Et en même temps, je dois dire qu'il est éblouissant.

03:43Il est extrêmement amaigri, tous les os apparents, etc.

03:46Il en fait quelque chose, de ce corps.

03:48C'est-à-dire qu'il y a une émotion qui est produite par la performance, heureusement.

03:52De le voir se débattre dans sa cellule, dans sa tête,

03:56dans sa prison mentale, mais dans ce tribunal aussi,

03:59ça a quelque chose d'assez émouvant, à quoi je ne m'attendais pas.

04:02Le film questionne constamment la question du spectacle,

04:06de l'entertainment.

04:08Toutes les séquences musicales, ou presque,

04:10sont des séquences rêvées par le personnage de Joker,

04:13qui se fait une comédie musicale dans sa tête.

04:15Le récit lui-même est un peu éparpillé, un peu flou.

04:18On ne sait pas bien, au final, ce que ça veut raconter.

04:21Et j'aime assez ça, finalement,

04:23de me dire que je vais passer quelques semaines

04:25à essayer de triturer ce truc dans ma tête,

04:27et à me dire, mais où voulait-il en venir ?

04:29Joker folie à deux, c'est plutôt bat. C'est bien.

04:32Joker folie à deux, ça swing, c'est bien.

« Joker : Folie à deux », de Todd Phillips : un goût de revenez-y ?

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