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Amandine Noriega, viticultrice à Arbis, invitée de 7h45 sur France Bleu Gironde
ici Gironde
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30/09/2024
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News
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00:00
Dernier jour officiellement de la première campagne d'arrachage sanitaire dans le Bordelais.
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Une autre est déjà lancée pour l'an prochain, mais au-delà de la paperasse, des chiffres
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de surface de vignobles disparus, il y a des vignerons qui arrachent à contre-cœur, qui
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ne s'en sortent plus.
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Notre invitée Marie Roarch a lancé un message d'alerte il y a quelques jours sur les réseaux
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sociaux.
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Bonjour Amandine Noriega.
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Bonjour à vous.
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Vous avez repris le domaine familial, la maison Berneuil-Starbis près de Cadillac il y a
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six ans.
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Comment vous allez aujourd'hui ?
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Pas très bien, clairement.
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On pourrait aller mieux.
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Le vignoble Bordelais pourrait aller mieux et moi personnellement je pourrais aller mieux.
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On va parler évidemment de votre situation.
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D'abord une question puisqu'on parle de l'arrachage aujourd'hui.
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Vous-même vous avez arraché des vignes sur vos parcelles ?
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Oui.
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Aujourd'hui à l'heure où je vous parle, dans quelques minutes, on va terminer d'arracher
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nos derniers pieds de vigne puisque c'est effectivement la date butoir et aujourd'hui
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donc à contre-cœur j'ai arraché plus de quatre hectares de vignes.
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Parce qu'aujourd'hui ça ne va pas dans votre domaine, on résume malheureusement
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la situation comme ça ?
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On va le dire.
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On va être même très cru.
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On est dans la merde.
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Clairement, aujourd'hui il ne faut pas se voiler la face.
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Le vignoble Bordelais, le vignoble français va très mal et une des solutions a été
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l'arrachage.
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Mais ce n'est pas une solution pérenne, c'est une solution à court terme.
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Vous avez publié, on le lisait, un message sur les réseaux sociaux, un long message
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où vous expliquez votre mal-être, celui d'une profession, mais le vôtre aussi.
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Vous parlez de cette réalité dont on ne parle pas, justement, de monde paysan à l'agonie,
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de corps abîmés, d'esprit fatigué, de vie brisée.
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Les mots sont très très forts.
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Vous avez eu beaucoup de réactions à ce message ?
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Oui, ça m'a été impressionnant.
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Moi j'ai fait ce message suite à un passage aux urgences.
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J'ai fait un burn-out, comme on dit, le corps a dit stop et j'ai fait ce message
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en rentrant des urgences parce que la lettre du sien en trop, le coup de fil en trop et
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j'ai eu besoin de lâcher prise, d'arrêter de faire semblant et de dire oui à ma petite
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communauté.
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Voilà la réalité de mon terrain, voilà ma réalité à moi et voilà la réalité du
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monde agricole, viticole et effectivement j'ai été inondée de messages de soutien
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aussi bien de consommateurs mais surtout d'agriculteurs, de viticulteurs, de céréaliers qui m'ont
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dit merci.
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Merci d'avoir mis ces mots parce qu'en fin de compte c'est ce que l'on vit au quotidien
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plus ou moins mais la réalité elle est là, en fin de compte le monde agricole c'est pas
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tout beau tout rose et le monde viticole, dans l'inconscient collectif les gens disent
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le monde viticole c'est pas des agriculteurs, ils vivent dans des châteaux, tout va bien
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et c'est une grosse bêtise.
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Justement pour les gens qui n'ont pas lu votre message sur Instagram, c'est quoi votre quotidien
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aujourd'hui Amandine Aurigue ?
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Le quotidien aujourd'hui d'un viticulteur c'est de faire face à des dettes, faire face
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à une charge mentale au quotidien, de savoir si on va s'en sortir, si on va pouvoir payer
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ses fournisseurs déjà, payer la MSA, les banques, les emprunts puisqu'on est obligé
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d'emprunter, on ne le fait pas pour le plaisir, on ne s'en aide pas pour le plaisir parce
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qu'il y a du renouvellement de matériel, il y a plein de choses à faire donc ça c'est
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vraiment une charge au quotidien parce qu'en fin de compte on n'a plus de rentrée d'argent
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ou très peu, on vend en dessous de notre prix de revient ce qui est inadmissible.
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Donc aujourd'hui le peu de rentrée d'argent qu'on a, on va faire tampon pour essayer
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de payer les salariés, pour essayer de payer les fournisseurs et c'est ça le quotidien
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aujourd'hui d'un agriculteur, ça plus toute la charge administrative et puis on a aussi
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aujourd'hui on nous demande d'être community manager, de pouvoir être les pros du marketing
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et ça en fin de compte on est multi casquette et les gens ne se rendent pas compte du travail
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que l'on fait pour vendre une bouteille de vin.
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France Beugyron de 7h49 avec nous Amandine Noriega, viticultrice qui lance un cri d'alerte
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ce matin sur France Beugyron à la réponse à vos questions.
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D'autant que vous ne faites pas que du vin, vous avez plusieurs activités, on est multi
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casquette.
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Effectivement, moi j'ai essayé d'anticiper la crise, malheureusement pas assez au goût
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de mon banquier, mais effectivement depuis plus d'un an maintenant je suis apicultrice,
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je suis éleveuse de poules et aussi surtout on a développé le non-tourisme avec l'accueil
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de camping-car, une tiny house sur le vignoble, on fait des accueils de groupe et c'est ça
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aussi la réalité d'un agriculteur, d'un viticulteur, notre travail ne se résume pas
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à vendre juste notre production, il faut faire plein d'autres choses à côté pour
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pouvoir s'en sortir.
04:24
Donc on sort vraiment de notre travail en fin de compte.
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Et vous avez une famille ?
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Et j'ai une famille, j'ai deux enfants, deux petits garçons de 9 et 11 ans, je suis maman
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divorcée et ça il faut l'assumer aussi, donc c'est des journées très longues comme
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beaucoup de français, mais on ne se rend pas compte de la dureté du métier parce
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qu'à côté il faut aussi assurer, il faut aussi jongler avec les enfants.
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C'est la question que j'allais vous poser, il n'y a pas assez de 24 heures dans vos
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journées ?
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Non, clairement, il n'y a pas assez de 24 heures, on court tout le temps après le temps
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et je crois que c'est ce qui nous écrase aussi, nous les agriculteurs, c'est ce temps
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après lequel, parce qu'on a le temps de la culture, où avec les aléas climatiques,
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la météo, etc., on est obligé de tout le temps courir après le temps pour pouvoir
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sauver nos récoltes, mais on a aussi l'administratif qui nous prend une part folle, la paperasse,
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et ça aussi c'est un gros emploi du temps, moi je le fais la nuit personnellement, donc
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jusqu'à minuit, une heure du matin, je fais tout mon administratif, et puis effectivement
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il y a une vie de famille à gérer, donc non, les semaines à 35 heures, moi je les fais
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en deux jours et demi.
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Et quand vous dormez, vous arrivez à trouver du temps pour vous reposer ?
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Très peu, on dort très très peu, sur des périodes de vendange, on va dormir 2-3 heures
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par nuit, c'est tout, on essaie de compenser l'hiver, on dort un petit peu plus l'hiver
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et on dort un petit peu moins l'été.
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On est en pleine vendange en plus, donc la période doit être d'autant plus dense pour
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vous, vous gardez le sourire, c'est assez impressionnant, alors le mot crise il est
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sur toutes les lèvres, mais c'est ce qu'on disait tout à l'heure, derrière ce mot,
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derrière les surfaces arrachées des chiffres, il y a des réalités comme la vôtre, on
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parle de votre exemple, malheureusement c'est une réalité aussi pour d'autres de vos
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collègues vignerons, et vous employez le mot de honte de ne pas y arriver, il est hyper
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fort ce mot.
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Oui, et en fin de compte on se cache, clairement, on n'ose pas le dire que ça va pas, on n'ose
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pas, parce que souvent c'est des exploitations familiales, on a repris, on est passionné
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de notre métier, on est passionné de nos terres, on travaille la terre, enfin je veux
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dire c'est hyper beau comme métier, et de se dire on n'y arrive pas, c'est vraiment
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honteux, on a cette honte de ne pas y arriver, et puis effectivement il y a aussi, si on
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n'y arrive pas, c'est pas si facile que ce que tout le monde me dit sur les réseaux,
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t'as qu'à vendre et ça va plus vite, non, on est hypothéqué, les trois quarts du temps
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tous nos biens sont hypothéqués à la banque, si on n'y arrive pas on est saisi, comment
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on fait demain si on n'a plus de matériel, si on n'a plus de maison, si on n'a plus
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de biens, c'est toute une vie mais pas que la nôtre, celle de plusieurs générations
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qu'on va mettre en l'air, et ça c'est inadmissible.
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Qu'est-ce qui vous fait tenir aujourd'hui Amandine Henry ?
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Plusieurs choses, la première mes enfants, clairement, parce que je veux me battre pour
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eux pour pouvoir effectivement qu'ils aient un toit sur leur tête, qu'on ne saisisse
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pas ma maison, qu'ils aient de quoi manger dans leur assiette, mais je crois que ce qui
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me fait tenir le plus c'est ma banque, parce que si demain je ne rentre pas d'argent, si
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je ne trouve pas de solution, on me saisira tout, et c'est la réalité en fin de compte
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de grand nombre d'agriculteurs, si on est passionné de notre métier, mais au-delà
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de ça on est à l'échafaud, on a un coup près sur la tête, et on est obligé de se
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battre tous les matins, de se lever, on n'a pas le choix, il faut avancer, malgré tout
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il faut avancer.
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Merci beaucoup Amandine Henry d'être venue témoigner aujourd'hui sur France Bleu.
07:44
Je vous rappelle que vous êtes vigneronne du côté d'Arbis, à la Porte de Benoges,
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et bon courage pour les vendanges.
07:49
Merci.
07:50
Merci beaucoup.
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