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khenkhenou, la musique du livre des morts égyptien
Révisons nos Classiques
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25/09/2024
Catégorie
😹
Amusant
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00:00
Je ne suis pas un grand fan de ce qu'on appelle traditionnellement la musique contemporaine.
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Je ne suis pas un grand fan, mais ça ne veut pas dire que ça ne m'intéresse pas.
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Souvent on associe ce terme de contemporain à des compositeurs du XXe siècle qui se
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sont essayés à déconstruire les codes de la musique savante en surchargeant la partition
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d'effets, d'instruments percussifs, d'annotations, donnant un joli teint amarre avec par exemple
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ça de John Cage, ou au contraire les compositeurs sont allés dans la plus grande épuration
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de la partition, faisant de la recherche qui s'apparente plus à de l'expérience sociologique
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avec par exemple ça de John Cage.
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Bon, je pense que vous avez compris, en tout cas attention, j'adore John Cage et ses travaux,
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il y avait lui et d'autres et sans doute que leur travail a été nécessaire et a
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permis d'ouvrir de nombreuses portes, mais je crois qu'on a dépassé ça maintenant,
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même si on est encore souvent dans un langage musical bien éloigné de la période romantique
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par exemple.
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Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, on ne devrait peut-être plus parler de musique
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contemporaine mais plutôt de… bah de musique d'aujourd'hui, et tout ça me rend bien
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curieux.
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Alors, quand l'ensemble Musica 13 m'a contacté pour venir assister à une représentation
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de Renrenu de Zanmoutaka, en présence de compositeurs à Marseille, j'ai tout de
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suite dit oui.
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Faisons les présentations ! Musica 13, c'est un ensemble vocal fondé en 87 par un monsieur
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adorable qui s'appelle Roland Hérabédian, ils se sont spécialisés dans la défense
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de la musique du XXe et surtout dans l'accompagnement à la création de compositeurs d'aujourd'hui,
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avec une préférence pour la musique venant de tout le pourtour méditerranéen.
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Zanmoutaka quant à lui, c'est un compositeur et plasticien libanais réputé dont j'avais
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déjà découvert la musique au lycée avec mon option musique, et ce que j'avais entendu,
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j'avais beaucoup apprécié.
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Alors forcément avec tout ça, avoir l'occasion d'assister à une séance de travail entre
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un compositeur et un chœur pour créer une nouvelle œuvre, ça m'excitait pas mal.
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La pièce en question s'appelle donc Renrenu.
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L'inspiration de Zan, c'est le Livre des Morts de l'Egypte Ancienne.
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Il a donc composé un rite funéraire imaginaire autour de ça.
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Les chanteurs de musique à 13 y représentent les prêtres, et le chœur amateur qui viendra
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s'ajouter ensuite représente la foule.
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Ils chantent des phonèmes inspirés de l'ancien égyptien et les noms des dieux égyptiens,
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avec une vraie recherche sur l'intonation et la couleur du son.
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Et c'est ça qui m'a vraiment intéressé, c'est que y'a ce qui est écrit sur la partition,
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mais y'a aussi tout ce qui va au-delà en fait.
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Parce que ce que j'ai trouvé vraiment passionnant dans cette séance de travail à laquelle j'ai
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assisté, c'est l'adaptation permanente entre la partition, le compositeur et le chœur.
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Moi je chante beaucoup, c'est-à-dire les premières répétitions, par exemple y'a
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des choses sur la partition, on me dit bon, ça c'est comment ? Alors je chante, et je
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leur dis voilà comment j'aimerais l'entendre, donc par mimétisme, ils essayent de faire
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ce que...
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Alors d'où ça vient moi en fait la manière de chanter, ça je sais pas, c'est la culture
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en fait.
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Donc y'a beaucoup de choses qui passent comme ça par l'oralité, et aussi on peut pas se
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braquer sur ce qu'on veut entendre, parce qu'on a une matière en face, une matière
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humaine avant tout, qui sont les chanteurs qui sont là, et grâce à qui la partition
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peut exister.
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Donc il faut aussi s'adapter par rapport à ce qu'ils sont, et par rapport à ce qu'ils
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peuvent faire, et par rapport à ce qu'ils ne peuvent pas faire.
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Donc je chante beaucoup pour essayer de les faire arriver à quelque chose que j'ai envie
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d'entendre, mais à un moment donné il faut lâcher, il faut laisser aussi la matière
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évoluer par elle-même, comme vous dites, et que la partition évolue aussi par elle-même.
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Et ce qui est important pour moi c'est qu'il y ait toujours du sens, c'est-à-dire s'il
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y a un effet, il y a même dans la répétition par exemple, y'a un effet où ils font...
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comme ça, et je les voyais faire, et je sentais que c'était juste un geste qu'ils faisaient
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comme ça, qu'ils étaient pas reliés à quelque chose, donc c'est très important par l'oralité
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aussi de dire pourquoi il y a ce geste, c'est pas juste un effet comme ça, c'est relié
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à une vibration, si on fait ce geste-là par exemple c'est parce qu'il y a une espèce
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de frémissement, peut-être d'une peur de quelque chose qui est en train de se passer
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par rapport au texte, etc., donc c'est à chaque fois de contextualiser un geste ou
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une sonorité pour que ça crée sens, du moment qu'il y a un sens qui se crée, la
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musique peut exister et peut se faire d'une manière naturelle.
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Un chœur, c'est un objet vivant, il a son propre son, sa propre conscience de la musique,
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et d'un chœur à un autre, d'un orchestre à un autre, ou même d'une représentation
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à une autre, bien qu'on ait la même matière de base pour travailler, ça ne sonnera jamais
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pareil, et c'est ça qu'on appelle le spectacle vivant.
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C'est pour ça que certaines personnes vont voir des dizaines de fois les mêmes opéras
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ou les mêmes symphonies, parce que d'un interprète à un autre, bien que ce soit
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la même œuvre, on n'entend jamais la même chose, et on recherche toujours le frisson
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qui fera l'authenticité et la singularité d'une représentation.
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Mais je digresse.
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Ce qui est fou aussi dans la création, c'est qu'on travaille sans repère, sans avoir
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déjà entendu l'œuvre auparavant, d'où l'importance de la présence du compositeur
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qui doit guider le chœur pour obtenir ce qu'il avait en tête au moment de l'écriture,
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en prenant en compte ce qu'il a à sa disposition.
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Bon, là c'est un peu triché, l'œuvre avait déjà été créée en 2018, mais c'est
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une partition qui évolue avec le temps, avec l'expérience des précédentes représentations,
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l'envie du compositeur, et la vie du chœur.
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Et là, c'était plutôt facile pour tout ce petit monde, parce que ça fait 7 ans
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qu'ils collaborent ensemble sur ce projet, et d'autres avant.
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Alors c'est drôle de voir des automatismes se mettre en place, et des regards qui remplacent
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des mots.
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Je pense que dans la production de Zade, c'est un point d'arrivée, c'est un peu
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une somme de ce qui a été fait avant, c'est des compositeurs souvent, il y a des moments
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comme ça un peu charnières, je pense que c'est une œuvre charnière, parce qu'elle
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parle de l'absence, c'est-à-dire que quand le chœur, comme ça doit être joué, les
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chœurs au départ sont en dehors du champ du public, ça parle de l'absence.
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La deuxième partie, les chanteurs-musicatrices arrivent sur le plateau, sur la scène, et
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puis s'installe une espèce de rituel complètement fou, et complètement inventé, mais inventé
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à partir de l'idée du Livre des Morts, du rituel égyptien.
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Cette invention-là, moi, elle me fascine.
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C'est ça, il y a un fourmillement d'idées, de petites choses qui se passent dans ce second
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mouvement.
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Le troisième mouvement, on a tout d'un coup l'apparition du chœur, du grand chœur
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qui a été caché, qui est normalement dévoué à des amateurs, et qui envahissent l'espace
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de l'auditorium, de l'église, etc.
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Et c'est cette idée de sortir au jour, c'est-à-dire d'apparaître, enfin, et
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je trouvais que c'était très touchant.
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J'ai donc vu ce rite funéraire imaginaire prendre vie sous mes yeux, avant l'exécution
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le lendemain devant un public intrigué, concentré, surpris, parfois déstabilisé, mais toujours
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bienveillant et heureux d'avoir assisté à la recréation de cette œuvre si particulière.
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Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire au sujet de Renrenu, de Musica 13, de
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Zadmultaka, et de ce moment passé avec eux, mais je crois que ce qui est le plus important
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à retenir de tout ça, c'est que la musique est vivante, et que vous devez absolument
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assister à des concerts, que ce soit pour de la musique composée il y a 300 ans, ou
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qui n'a encore jamais été entendue.
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Laissez-vous surprendre.
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Je ne connais rien de mieux que de vivre la musique en live.
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Le CD c'est bien, c'est un beau souvenir, mais c'est une image figée qui ne change
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jamais, alors que le spectacle vivant c'est ça l'essence même de cet art qu'est la
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musique.
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Et puis aujourd'hui, plus que jamais, le monde de la culture a besoin qu'on le soutienne
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et qu'on se déplace pour lui.
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Alors faites-moi plaisir et faites-vous plaisir, prenez un billet pour le prochain opéra,
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pour la prochaine symphonie qui se passe près de chez vous, et vivez ça en live au
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moins une fois dans votre vie.
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Voilà, je crois que c'est tout ce que j'avais à vous dire pour aujourd'hui, c'était
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Guillaume, salut.
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