[#Reportage] Assemblée constituante : plus de 800 amendements au terme des travaux
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00:00Alors que s'est tenue ce dimanche 22 septembre 2024 la cérémonie de clôture de l'Assemblée
00:07constituante, ce conformément au décret du 9 septembre 2024, le déroulement de ces
00:11travaux aurait été marqué par de nombreuses incongruetés.
00:15Toute chose qui laisse entrevoir que ces conclusions n'auraient pas pris en compte les critiques
00:20à susciter le projet de nouvelle constitution dont certaines dispositions n'auraient d'autre
00:25but que d'octroyer au futur président de la République des pouvoirs démesurés.
00:30Du 18 au 21 septembre 2024, l'Assemblée constituante s'est réunie en plénière pour examiner
00:38et adopter les amendements de l'avant-projet de constitution en République gabonaise,
00:43un processus qui s'inscrit pleinement dans le cadre du chronogramme de la transition
00:48annoncé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions en novembre
00:532023 et qui devrait s'achever avec la tenue de l'élection présidentielle en 2025.
00:58Si les travaux de la dite « Assemblée » ont été marqués par des débats intenses autour
01:03de plus de 800 amendements proposés par les parlementaires, certaines indiscrétions évoquent
01:09des curiosités qui pourraient remettre en cause la sincérité de ces résolutions.
01:14Entre des parlementaires visiblement en mission commandée, en passant par des amendements
01:18dictés, dit-on par l'exécutif, et l'octroi de quelques billets de banque, aux parlementaires,
01:24l'opinion publique est en droit de se questionner si les conclusions de l'Assemblée constituante
01:29ont pris en compte les aspirations du peuple.
01:32Des parlementaires à la socle de l'exécutif, c'est ce que laisse entendre une parlementaire
01:37au-detour d'une confidence faite à Gabon Media Time.
01:40Il y a eu un abandon total des convictions chez certains collègues, notamment lors du
01:45débat sur l'article 53 portant sur les conditions d'éligibilité à la présidence
01:50de la République.
01:51Les travaux étaient dirigés et il y a eu un semblant de démocratie, mais on sait où
01:56on va.
01:57J'ai été choquée de voir des collègues défendre des dispositions au relons discriminatoire
02:02vis-à-vis de nombreux citoyens.
02:03Il faut dire qu'avant même l'ouverture des travaux de l'Assemblée constituante,
02:09une grande partie des parlementaires s'étaient déjà lancés dans un plaidoyer en faveur
02:13du Ouïh au prochain référendum, alors qu'ils n'avaient pas encore pris connaissance
02:17du projet.
02:18Toute chose qui laisse donc croire que ces derniers auraient déjà pris fait et cause
02:23pour un camp et décidés de défendre bec et ongle le projet de constitution et que
02:28leur participation aux travaux n'aurait été que la suite logique d'un béniouïsme
02:34assumé.
02:35Si notre source indique que les premiers jours auront été marqués par une forte réticence
02:40d'une grande partie des parlementaires, faisant même subir un revers sanglant au
02:45comité constitutionnel, l'exécutif aurait, semble-t-il, décidé des jours suivants d'appliquer
02:51les bonnes vieilles méthodes du Parti démocratique gabonais, l'ancien parti au pouvoir.
02:56Pour ce faire, des conciliabules auraient été organisées pour réunir chaque parlementaire
03:02suivant sa province d'origine.
03:05Objectif, faire revenir les parlementaires à de bons sentiments vis-à-vis du texte
03:10avec à la clé un petit gombeau pour adoucir leur position.
03:14Quand nous avons repris les travaux au lendemain des rencontres informelles, l'attitude des
03:19uns et des autres avait totalement changé.
03:22Nous avons été outrés de voir que pour quelques billets, certains ont quasiment vendu
03:26le pays et il faut dire que la seule concession qui aurait été faite par les émissaires
03:32de l'exécutif est le retour du poste de premier ministre, a-t-elle indiqué.