Finistère Atlantique 2024 : ITW Charles Coudrelier, François Gabart, Armel Le Cléac'h
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00:00Bon écoute, moi j'adore ce genre de course. On faisait ça beaucoup à l'époque des Ormats,
00:05on allait vers la Méditerranée et tout. Je trouve que c'est un parcours incroyable parce qu'il y a
00:10tout, on en prend toutes les météos. Moi j'adore la Méditerranée parce que j'adore le soleil,
00:14j'adore le petit temps. Et du coup, et puis le passage de Gibraltar, voilà, ça va être une
00:18course intéressante. Donc on est ravis de pouvoir se retrouver tous ensemble et puis de finir là-bas
00:23au soleil, de prolonger l'été un peu. Donc non, non, moi j'adore, de toute façon tout ce qui est
00:29autour de la France, de l'Europe, c'est les plus beaux parcours pour moi. Après avoir traversé le
00:33monde dans tous les sens, je trouve que les situations météo, les passages de cap, tout ça,
00:38il se passe toujours plein de choses et c'est passionnant. Justement, vous avez rentré par le
00:42point de Gibraltar, c'est toujours un point stratégique. Toi, tu connais ce passage-là,
00:47comment on l'aborde avec ces bateaux-là ? On sait qu'il y a du trafic, il y a des courants,
00:52les vents, c'est compliqué. Oui, c'est jamais très simple parce que c'est assez étroit et puis le
00:57vent change beaucoup. Maintenant, on passe très vite avec nos bateaux et puis de toute façon, il
01:02y a des zones interdites pour éviter le trafic. Maintenant, j'imagine, il y en a depuis quelques
01:06années, à chaque fois que je passe là, il y a des zones interdites. Je n'ai pas encore regardé les
01:09instructions de course. Mais voilà, donc oui, ça nous oblige à beaucoup virer. Mais voilà,
01:15on passe très vite et puis c'est toujours très sympa comme passage. Il ne faut pas que ça soit
01:20trop musclé, c'est vrai que ça peut être très, très musclé, mais c'est toujours très bref et
01:24très intéressant tactiquement. Donc voilà, j'adore cet endroit. Ça fait longtemps que vos bateaux ne sont pas allés au Méditerranée,
01:31c'est important pour vous d'aller sur cette côte que finalement vous n'avez pas souvent et de
01:36montrer vos bateaux là-bas et de naviguer sur cette mer ? Oui, bien sûr, c'est sympa de montrer nos bateaux
01:40partout. Ils ne sont pas assez connus. On les voit partout dans les images, dans les
01:44magazines, ils font rêver beaucoup de monde. C'est vrai qu'on traverse l'Atlantique,
01:49mais on ne va pas souvent dans le Méditerranée. Je crois que ce bateau même, je ne sais pas s'il a
01:53déjà été dans le Méditerranée, je n'ai pas de souvenirs, j'ai un trou. Moi, en tout cas, je ne crois pas y avoir
01:57été avec. Donc on est ravi de l'emmener là-bas, de le montrer là-bas, d'aller rencontrer des gens là-bas.
02:02Donc on a un programme assez dense de prévu. Donc c'est bien, c'est de très bonnes nouvelles.
02:07Naviguer au Méditerranée, c'est ma dernière question, ça change le vent, tout ça. C'est différent que de naviguer sur l'Atlantique où vous connaissez les modèles finalement, où c'est un peu plus établi ?
02:18C'est différent parce que les modèles sont perdus, parce qu'il y a beaucoup de
02:22reliefs, beaucoup de passages compliqués et qu'il y a peu de vent. Donc tout ça rend la météo très
02:27compliquée et elle est moins performante sur les côtes atlantiques parce que pas par tous ces
02:32reliefs, ces vallées, la vallée du Rhône. Donc c'est toujours très compliqué et moi j'ai
02:38beaucoup pratiqué. C'est vrai qu'au début, j'avais beaucoup de mal à naviguer là-bas et j'ai mis
02:41beaucoup de temps à me caler là-bas parce qu'il faut la pratiquer la Méditerranée pour la comprendre.
02:45J'ai la chance d'avoir des experts du Tour de France à bord, dont Erwan Israël, qui a beaucoup
02:50navigué là-bas et ça c'est plutôt pas mal parce que c'est vrai qu'effectivement, comme tu dis, les
02:55modèles se perdent et il y a des choses à savoir, il y a des habitudes et c'est
03:00une façon différente de naviguer. Il ne faut pas trop voir à long terme en fait en Méditerranée, c'est
03:04plutôt ça. Il faut plutôt jouer court terme, aller se rapprocher du but et puis le plus
03:09vite possible et pas trop réfléchir parfois parce que c'est très très complexe.
03:13C'est une fin de parcours pour Robacliquart en termes de régale ?
03:15Il peut tout se passer, il peut y avoir un énorme trou qui peut se faire à Gibraltar juste après et
03:20puis on voit pas un bateau et puis il peut y avoir tout le monde qui s'attend au large d'Antibes ou
03:25devant la rentrée d'Antibes. Il peut se passer beaucoup de choses, la Méditerranée c'est
03:29compliqué, il peut y avoir des routes très différentes, il peut y avoir des gens même qui vont en Afrique,
03:32d'autres qui vont le long de l'Espagne, il peut y avoir beaucoup de choses sur ce parcours donc
03:36ça peut être intéressant, il peut se passer beaucoup de choses.
03:40C'est un joli parcours qu'on fait un peu moins depuis quelques années mais qui a quand même un peu alimenté la course au large.
03:47Je pense aux années Orma en multicoque. En tout cas j'ai vu un truc un peu différent mais j'avais eu la chance de faire à bord de Sopra en Orma
03:54une course qui faisait Londres, qui allait à Nice je crois si mes souvenirs sont bons, en 2006.
04:00Donc ça remonte un petit peu et c'était génial, je découvrais la course au large et c'était assez fabuleux.
04:05Tout ça pour dire que c'est vrai qu'il y a un parcours autour de l'Europe, avant il y avait les tours de l'Europe,
04:09il y a eu pas mal de courses comme ça qui mélangeaient un peu la Méditerranée et l'Atlantique et je trouve que c'est assez sympa.
04:14On navigue assez peu en Méditerranée avec nos bateaux et j'y ai pourtant passé pas mal de temps.
04:19Je ne dis pas que c'est facile, c'est pas forcément simple, la régate est difficile, le vent est parfois compliqué
04:24mais ça reste une mer assez extraordinaire et c'est chouette de pouvoir un peu joindre les deux et partir.
04:30Pour nous, pour moi, de Concarneau je parle vraiment de la maison, c'est très chouette, on est vraiment à domicile.
04:36Et retourner en Méditerranée avec nos bateaux et profiter aussi de la Méditerranée à ses potes de l'année.
04:43Ça peut être compliqué, encore une fois, c'est pas forcément toujours grand soleil et vent très stable,
04:51il y a beaucoup de reliefs, beaucoup de choses qui peuvent se passer mais non, c'est plutôt chouette au niveau régate.
04:57Cette diversité des systèmes métaux dans Méditerranée, c'est un problème de régate serré, tout peut se passer ?
05:04Oui, il peut se passer plein de choses, c'est sûr que c'est difficile de faire des pronostics
05:08et même d'imaginer des temps de parcours, des durées, c'est compliqué parce qu'évidemment des fois ça se joue à pas grand chose,
05:16on prend du vent, on prend pas de vent, mais ça met un petit côté de suspense quelque part dans cette course
05:22et c'est vrai qu'on peut imaginer avoir du suspense jusqu'au bout, il se peut qu'il n'y ait plus de vent à l'arrivée
05:27et que même si on a beaucoup d'avance avant, on se retrouve encalminé, que la flotte se resserre,
05:31il peut se passer plein de choses et ça fait partie du jeu et c'est ça qu'on aime bien en course au large.
05:36Bon, en Gibraltar, ça évoque plein de choses, ça évoque le voyage, ça évoque le passage entre ces deux mers,
05:41comment toi tu le connais, tu es déjà passé par cet endroit, comment on navigue en course à bord de vos bateaux
05:48dans un endroit hyper fréquenté ?
05:50Oui, c'est un endroit qui est très fréquenté, c'est vrai que symboliquement c'est un endroit entre l'océan Atlantique et la Mer Méditerranée,
05:55entre l'Europe et l'Afrique, c'est vraiment un point un peu névralgique et c'est vrai qu'on navigue,
06:00c'est assez serré, il y a des reliefs de part et d'autre, c'est pas une zone qui est très grande,
06:05alors heureusement on est en équipage sur cette course, donc on arrive dans cette zone où on est quand même assez manœuvrant,
06:12mais on sait bien qu'à Gibraltar il peut y avoir aussi des conditions difficiles,
06:15j'ai le souvenir par exemple justement sur ce tour de l'Europe il y a quelques années de passer auprès dans du vent très fort,
06:21c'est jamais simple, donc ça en verra bien les conditions qu'on a,
06:26mais c'est des zones de parcours qui sont en effet assez symboliques et techniquement pas simples.
06:32Justement tu parlais des courses faites en équipage, ça va être aussi le dernier galop d'essai,
06:36on va dire que l'endemain de la tour avant de se lancer sur le Trophée Jules Verne et ton équipage autour du monde,
06:40on a vu sur les réseaux que vous vous prépariez, vous vous soudez votre groupe,
06:44justement cette course elle est importante pour toi et ton équipage ?
06:50Bah oui, nous on avait vraiment avec le trimaran vers les Arctiques, on a une saison équipage,
06:53on a en effet en point d'orgue un tour du monde, on a le record du Trophée Jules Verne,
06:58et c'est vrai que cette course là, elle arrive au bon moment pour voir où on en est,
07:03bien nous caler sur notre fonctionnement d'équipage,
07:06on a des conditions qui sont peut-être assez loin finalement de ce qu'on va pouvoir rencontrer sur un tour du monde,
07:11mais il y aura de la régate, on l'imagine et on l'espère du contact entre les bateaux
07:16qui pourront nous permettre de régler nos bateaux, de tester,
07:20de mettre un peu en difficulté le fonctionnement d'un équipage,
07:24dès qu'il y a de la régate, dès qu'il y a de la concurrence,
07:26on va pousser un petit peu les limites de ce qu'on est capable de faire,
07:29et c'est souvent là qu'on progresse, qu'on se met dans la difficulté et qu'on progresse.
07:33C'est un super parcours, on va rallier deux territoires entre la Bretagne et la Méditerranée,
07:41on connait un peu cette route, on l'a pratiqué il y a peu de temps avec notre bateau,
07:45parce qu'on était allé à Marseille pour les Jeux Olympiques,
07:47donc on a un petit peu fait une révision des pièges qu'il peut y avoir sur ce parcours compliqué.
07:54C'est vraiment un parcours intéressant, complet, on va faire du large en Atlantique,
08:002-3 Gibraltars, la Méditerranée et puis revenir à Antibes, c'est une belle destination,
08:06c'est important aussi pour nous d'aller montrer nos bateaux, nos ultimes en Méditerranée,
08:11dans ces ports où ils n'ont pas forcément l'habitude de voir ce genre de bateaux.
08:14Justement, sur 5 bateaux, ce parcours, est-ce que ça peut rebattre les classes ?
08:19Est-ce que ça va être une régate, pas forcément au contact, mais en tout cas ça va être intense en termes d'engagement ?
08:23Oui ça va être intense, on avait fait la Finistère Atlantique sur un autre format il y a 2 ans,
08:28on avait fait quasiment 5 jours, 6 jours à portée de fusil avec Gitana,
08:35on ne s'était pas quitté pendant 5 jours, donc on sait que ces bateaux sont tous très proches les uns des autres.
08:41Sur un parcours comme celui-là, on sait que la Méditerranée est très piégeuse,
08:45il peut y avoir des endroits avec peu de vent, il peut y avoir des regroupements, des nouveaux départs,
08:49donc l'arrivée sera sûrement très complexe et sûrement avec peu d'écart au final,
08:57donc oui ça promet une belle bagarre, en plus les bateaux vont être menés en équipage,
09:00donc on peut les mener à 100%, ce qu'on fait rarement, en tout cas ces derniers mois,
09:04donc ça promet vraiment une belle course.
09:07La navigation en Méditerranée, totalement différente de l'Atlantique,
09:11là vous avez des modèles, vous pouvez raffiner la météo,
09:17là ça peut changer, c'est très variable, est-ce que ça change un peu la donne ?
09:21Oui ça change, dès qu'on rentre en Méditerranée on sent tout de suite que ce n'est pas la même stratégie,
09:25ce n'est pas la même vision des choses, tout peut changer très vite,
09:29il ne faut pas se fier forcément aux modèles météo, il y a beaucoup d'effets de site,
09:34donc il faut sortir un peu la tête de l'ordinateur,
09:37des fois plus regarder les nuages et ce qu'il se passe sur l'eau
09:40que ce qu'on a dans les fichiers météo, c'est une autre navigation,
09:44mais c'est tout aussi intéressant, c'est ce qu'on aime aussi dans ce parcours qui est très complet,
09:48et moi notamment qui va être à bord de Banque Populaire,
09:51je vais être à la navigation, ça va être mon rôle principal,
09:55donc je vais être à la fois très stressé mais aussi je vais beaucoup m'amuser.
09:59Qu'est-ce que tu penses de ces courses autour de l'Europe qui ont eu cours à une époque un peu moins maintenant,
10:05est-ce que tu penses que c'est un modèle de course intéressant notamment pour vos bateaux ?
10:09Oui je pense que nos bateaux arrivent à maturité,
10:11aujourd'hui on les a éprouvés sur des tours du monde, sur un tour du monde, sur des transats,
10:16les bateaux sont fiables, les bateaux sont rapides, sont menés avec beaucoup de brillance,
10:22donc il faut maintenant qu'on arrive à développer un circuit,
10:25justement on peut naviguer dans différents terrains de jeu et ce parcours s'y prête vraiment,
10:29je pense que ça amène à d'autres projets, d'autres courses,
10:34nous on a envie vraiment de naviguer de plus en plus, de faire de plus en plus de courses,
10:37on passe de moins en moins de temps, et tant mieux, dans les hangars à bricoler nos bateaux,
10:42on préfère aller naviguer et ces bateaux sont incroyables pour le faire en équipage ou en équipage réduit et tant mieux.