Viols de Mazan: l'interview de Me El Bouroumi, dont les vidéos sur les réseaux sociaux ont fait polémique et qui défend deux accusés

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Nadia El Bouroumi, avocate de deux des accusés des viols de Mazan, était en direct dans le Live Switek. Elle a notamment réagi à ses propres vidéos, postées sur son compte Instagram et qui ont fait polémique.

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Transcript
00:00Je voudrais qu'on voit des extraits de vidéos diffusées par une des avocates de la Défense, qui s'appelle la maître Nadia Elbouroumi,
00:08qui devrait être avec tout dans un instant. Des vidéos qui ont choqué certains, parce qu'on a rarement vu une avocate, notamment dans un procès comme celui-là,
00:16comment dire, commenter juste après les audiences, de cette manière-là, ce qui venait de se passer à l'audience.
00:22Regardez, premier extrait de ce qu'a posté maître Elbouroumi.
00:27— Alors je sors du procès Pellicot. Fouuu ! On a diffusé des photos de madame qui sont effectivement dans des positions qui posaient problème,
00:36puisque depuis quelques jours, elle nous expliquait que jamais, jamais, jamais, elle avait participé à quoi que ce soit.
00:41— Ça, c'est un premier extrait. Il y en a un deuxième, effectivement, où maître Elbouroumi, encore une fois, qui sera avec tout dans une seconde,
00:46se filme jusque dans le parking du tribunal, jusque dans sa voiture, encore une fois, pour commenter ce qui vient de se passer à l'audience.
00:52— Donc elle s'est énervée. Moi aussi, je lui ai dit « Écoutez, madame Pellicot, nous, on a essayé de préserver, vous avez voulu ».
00:56Mais surtout, ce qui était important, ce qui était important, c'est la question de la soumission chimique.
01:01C'est-à-dire que cette dame, elle dit « Non, je ne me rappelle pas de tout ce qui se passe ».
01:04Eh ben non ! Moi, j'avais sollicité l'expert en lui disant « Monsieur l'expert, est-ce que quand elle explique qu'elle est pas bien, qu'elle est endormie, etc. »,
01:15ça pose un vrai problème sur la question de la soumission chimique et surtout, surtout sur le fait que les autres pouvaient imaginer que finalement,
01:22elle n'était pas sous soumission chimique. Voilà.
01:24C'est un dossier qui demande vraiment à être présent dans le dossier pour s'emballer, s'emballer, s'emballer,
01:29parce que quand on posait des questions à elle et à lui, puisque lui, c'est un menteur, je ne le dis même pas...
01:34— Bonjour, maître Nadia Elbouroumi. — Bonjour.
01:37— Merci beaucoup d'être en direct avec nous. J'espère que vous ne l'avancez... Vous ne conduisez pas, là. On est d'accord.
01:43— Est-ce que vous comprenez qu'on puisse être choqué par les vidéos que l'on vient de voir ?
01:48— Alors je ne comprends pas ce qui vous choque, puisque moi, j'ai un compte Instagram depuis déjà 4, 5 ans,
01:53où j'explique mes journées de travail au-delà de ce qui peut paraître, puisque tout le monde ne connaît pas le système judiciaire.
02:01Mais alors pour le coup, merci d'avoir diffusé ces vidéos-là, où justement ça a été l'occasion pour moi d'expliquer les enjeux de ce procès
02:08sur la question de la soumission chimique. Et je me rends compte que ces vidéos ont été tellement déformées quant à leur contenu
02:13et quant à leurs conséquences sur ce que j'expliquais. Donc non, je ne comprends pas que ça choque.
02:17— Il n'y a rien d'indécent pour vous à pousser ces cris-là après une audience, notamment quand au cœur de ce procès,
02:22il y a une femme qui potentiellement – on verra qui sera condamnée à la fin – mais qui potentiellement a pu subir plusieurs centaines de viols ?
02:29— Mais quel est le rapport entre ce que je dis et que j'explique avec l'énergie qui est la mienne et l'indécence de Mme Pellicou ?
02:35Si vous aviez pris le temps de regarder l'intégralité de la vidéo, j'expliquais qu'aujourd'hui, cette dame est dans le cadre de mes questions.
02:41Je lui dis « Mme Pellicou, vous êtes victime. Vous avez tout mon soutien et tous les avocats de la Défense. »
02:46Pareil, ma stratégie n'est pas celle de dire que Mme Pellicou n'est pas une victime. Par contre, je suis avocat de la Défense.
02:52Je lui pose des questions. Et je comprends dans le cadre de mon intervention que finalement, lorsqu'elle est sous soumission chimique,
02:58contrairement à ce que nous avait dit l'expert, ce n'est pas un poids mort. Ce n'est pas un poids mort.
03:03Voilà. C'était simplement, techniquement, discuter de la soumission chimique et des conséquences que ça peut avoir.
03:09Mais il faut avoir envie d'écouter ce que je dis. Il faut avoir envie effectivement d'entendre que je suis avocat de la Défense.
03:14Et il faut avoir envie aussi de ne pas faire des raccourcis. Et ça, c'est très compliqué.
03:18Et d'où l'utilisation pour moi de mes réseaux pour expliquer aux gens au-delà de ce qui peut paraître dans les médias nationaux.
03:26— Mais il n'y a pas de limite dans la manière dont vous pensez défendre vos clients. Il n'y a pas de limite dans la manière dont vous pouvez vous exprimer derrière.
03:32— Mais vous connaissez ma limite ? Est-ce que vous la connaissez, ma limite ? Pourquoi ? Je vous dis que mes clients considèrent qu'ils sont innocents.
03:38Je suis dans le cadre d'un dossier. Il y a des actes de procédure. Il y a des scellés. Il y a des éléments.
03:43Vous, vous ne rapportez que ce qui vous est dit et rapporté. Et même lorsqu'on a envie de vous rapporter les propos et que vous les avez,
03:50vous arrivez à les déformer. Moi, je ne comprends pas véritablement que ça puisse surprendre. Et j'ai fait une vidéo.
03:57Et je le sais que c'est pour ça que je suis là ce matin. J'ai fait une vidéo parce que suite à mes interventions dans le cadre du procès
04:03et non pas dans le cadre de mes stories, j'ai été insultée, humiliée. Mes enfants ont bloqué leur compte.
04:09Ça, personne n'en parle. Et j'ai effectivement réagi avec humour en disant « Moi, je vais vous faire une vidéo.
04:14Il est hors de question qu'on nous muselle. Et effectivement, il faut se lever tôt ». Et même ça, ça a été transformé.
04:19– Mais alors justement, attendez, je vais expliquer ça. – Finalement, c'est ce que je dis.
04:22– Je vais expliquer ça, Maître, pour que tout le monde comprenne bien. Parce que moi, je vais vous le dire très honnêtement,
04:27ça m'a choqué. Quand j'ai vu cette vidéo dont vous parlez, très simplement, on est dans un procès où Gisèle Pellicot a été abrutie
04:34de médicaments par son mari qui le reconnaît, où elle était sous soumission chimique, où elle était inconsciente.
04:40Ok, très bien. Et pour commenter l'une de ce qui est en train de se passer, vous mettez une vidéo avec « Wake me up » de Wham !
04:47Ça veut dire « Réveillez-moi ». Là, il n'y a pas d'indécence, c'est de l'humour pour vous.
04:51– Non, il n'y a pas d'indécence. Alors écoutez-moi, vous voyez, c'est exactement ce que je suis en train de dire.
04:55C'est le traitement que vous faites, vous, médias, de ce qui peut être dit. Parce que moi, dans ma légende,
05:00il faut avoir envie de lire la légende. J'explique qu'il faut se lever tôt pour me museller, qu'effectivement, c'est une triste réalité
05:06et que je préfère y répondre avec humour parce que j'ai été attaqué, humilié, parce que je suis l'avocat d'accusé.
05:12Cette même journée, nos clients ont été insultés, pris en photo, vidéo, et je dis, si vous lisez la légende,
05:18qu'effectivement, on a le droit dans une démocratie d'être avocat de la défense. Et là, c'est transformé, c'est repris,
05:24et on dit « Regardez, elle a mis la chanson ! » pour dire qu'effectivement, elle était sous mission chimique.
05:28En fait, on ne peut rien faire avec vous. On ne peut rien faire. Et c'est ce que j'explique d'ailleurs dans ce procès
05:32où j'ai l'impression que finalement, quoi que l'on fasse, la décision est prise, les médias décident de ce procès-là.
05:38Et moi, l'intervention d'aujourd'hui, elle me confirme encore. Je suis obligée de me justifier sur un réseau social dont on me dit
05:43« Vous vous rendez compte, vous êtes sur les réseaux sociaux. Mais vous, les médias, vous êtes sur des biais de réseaux sociaux
05:47et je suis victime de votre harcèlement et des insultes par les réseaux sociaux. »
05:51Donc non, il n'y a rien d'indigne. Si on a envie, effectivement, de considérer que c'est indigne, on le fait.
05:56Par contre, si on prend le temps de me connaître, de savoir qui je suis, de savoir que moi-même, j'ai été victime de violences,
06:01de viols, etc., on se calme. Mais on n'a pas envie de ça. Parce que je suis l'avocat d'accusé.
06:07Et j'ai de la peine pour mes clients qui, finalement, sont traités comme des moins que rien.
06:11Mme Pellicot, elle a dit que c'était des dégénérés hier. Personne ne l'a rapporté. Mais ce n'est pas grave. On n'a pas le droit, nous.
06:16On n'a pas le droit.
06:17Alors, pour le coup, le dégénéré, on l'a dit dix fois. D'abord, première chose. Et deuxièmement, il n'y a aucun harcèlement de notre part.
06:24On est simplement là pour vous poser des questions.
06:26Non, je ne dis pas de votre part.
06:28Attendez, parce que reconnaissez que ce que vous faites, on ne l'avait jamais vu comme ça. En tout cas, moi, je ne l'avais jamais vu,
06:34d'avoir ces réactions-là sur les réseaux sociaux.
06:36Ben oui, mais pardon, je ne vous connaissais pas, maître El Bouroumi, jusqu'à ces derniers temps, donc je le dis.
06:42Et personne ne remet en cause le droit de la défense, les droits de la défense.
06:46Il y a juste une chose, c'est que là, on est dans un procès qui est particulièrement sensible, avec une résonance particulière,
06:53et où un certain nombre de comportements ont pu perturber, interroger.
06:57Par exemple, maître El Bouroumi, quand nos reporters relatent que vous avez crié à l'audience sur Gisèle Pellicot.
07:07Merci de me donner l'occasion d'y répondre.
07:09Vous savez, pendant deux semaines et demie, on s'est battus, mes confrères et moi, et la Cour,
07:13pour faire en sorte que lorsque les vidéos de madame Pellicot soient diffusées, des photos, il y ait un huis clos partiel.
07:19Madame a crié, elle s'est battue pour dire non, je ne veux pas de huis clos, je veux que ce soit public.
07:24Au moment où on diffuse certaines photos, pour expliquer effectivement, dans le cadre de notre défense, on en a besoin,
07:30et nous on s'est réunis les avocats en se disant, moi c'est délicat, ça ne me plaît pas, et je lui ai dit ça ne me plaît pas,
07:35je ne voulais pas le visionnage de ces vidéos.
07:37Au moment où on le fait, elle crie, je suis coupable, vous dites que je suis coupable, vous êtes coupables.
07:41Et je prends le micro en disant, mais madame Pellicot, on s'est nous battus pour pas que ces photos soient diffusées.
07:47On n'a pas souhaité ça, parce qu'on est des femmes.
07:50Parce qu'on est des femmes, parce qu'on est des avocats, parce que je suis mère et grand-mère, et c'est vous qui vous êtes battus.
07:55Est-ce que j'ai le droit dans une cour d'assises, est-ce que j'ai le droit, moi, avocat de la défense, dans une cour d'assises,
08:00de prendre le micro lorsque c'est une tension générale ?
08:03Et est-ce que j'ai le droit que la presse ne me reprenne pas sur ça ?
08:06C'est quand même assez extraordinaire que le contenu des procès soit relaté dans la presse alors qu'on les décontextualise.
08:13Maître Elbouroumi, sur ces vidéos particulièrement, sur les vidéos, à partir du moment où...
08:18Qu'est-ce que vous avez à dire sur ce que je vous dis, là ?
08:20Sur le fait que j'ai le droit d'intervenir ?
08:22Maître Elbouroumi, Maître Elbouroumi.
08:24Alors attendez, c'est sa parole à Alexandra Gonzalez qui est avec moi, parce qu'Alexandra était à l'audience à ce moment-là.
08:28Oui, bonjour maître. On a rapporté l'audience, on a rapporté ce moment de tension où vous avez hurlé sur Gisèle Pellicot,
08:35parce que nous, la presse judiciaire, c'est notre rôle de donner à voir à la société comment se déroule la justice lorsqu'elle n'est pas à huis clos.
08:44Vous dites que Gisèle Pellicot disait « je suis coupable et vous êtes les victimes, venez vous asseoir à ma place ».
08:50C'est vrai, mais elle ne faisait pas référence à la diffusion des photos.
08:54C'est vous qui en êtes venue à ce moment-là à la diffusion des photos.
08:57Elle se plaignait, bien sûr.
08:59Elle parlait du comportement, des questions qui pouvaient lui être posées depuis un moment, depuis le début de l'audience,
09:05en disant « il faut un degré de patience pour endurer tout ce que j'endure depuis le début ».
09:11Et c'est vous, j'étais dans cette salle d'audience, parce que c'est votre façon de parler peut-être.
09:17C'est vous qui avez hurlé sur Gisèle Pellicot dans cette salle d'audience, hurlé sur Maître Babonneau qui était l'avocat de la partie civile,
09:26et accepté que nous, presse judiciaire, on en rende compte parce que ce n'est pas habituel pour nous de voir une victime,
09:33une partie civile, se faire hurler dessus par des avocats de la défense.
09:38Vous voyez, c'est exactement ce qu'on dit, c'est-à-dire qu'on a un avocat général, ils étaient deux,
09:43on a quelques parties civiles et on a les médias qui sont également parties civiles.
09:47Le contenu du procès, en discuter comme on en discute là, ce n'est pas possible.
09:51C'est-à-dire que, contrairement à ce que vous dit votre journaliste,
09:54elle se plaignait parce qu'elle disait « vous avez fait diffuser ces vidéos et ces photos »
09:58et oui, les questions de mon co-frère, parce qu'on est à la cour d'assises,
10:01j'ai des co-frères qui ont posé un certain nombre de questions et moi-même j'ai posé des questions.
10:04Et elle s'est mise à hurler en disant « vous voulez me faire passer pour une coupable, vous dites que je suis coupable »
10:09et oui, j'ai pris le micro et j'ai demandé effectivement à ce que les choses soient remises en place
10:14parce que nous on a souhaité la préserver.
10:16Alors vous considérez que je lui ai hurlé dessus, vous l'apprécierez ou pas, peu importe,
10:19ce n'est pas à vous, et c'est ce que j'ai dit à l'avocat de la partie civile qui m'a coupé,
10:23ce n'est pas à eux de venir décider du niveau sonore de mon intervention.
10:27Par contre, c'est étonnant que vous n'utilisez que la forme.
10:30Il y a eu où le fond à ce que vous dites ?
10:32Alors le fond, nous avons relevé les questions sur le fond, nous les avons relevées, nous les avons commentées,
10:40nous avons commenté par exemple la question de votre confrère qui demande à Madame Pellicot
10:46« n'auriez-vous pas des tendances exhibitionnistes que vous n'assumez pas ? »
10:51Il lui pose cette question.
10:52Nous avons relevé également la question de votre consoeur, qui n'était pas d'ailleurs une question,
10:56la remarque de votre consoeur, qui était l'une des avocates à l'origine de la diffusion des photos,
11:00disant « je ne me place pas sur le terrain de la moralité, mais je souligne Madame Pellicot
11:07que toutes les femmes n'auraient pas accepté ce genre de photos de la part de leur mari. »
11:11Donc voilà ce que l'on a relevé.
11:14Mais moi je vous réponds que si vous considérez que mes interventions ne sont pas adaptées, ça vous appartient.
11:20Il y a un président qui fait la police de l'audience et qui considère si effectivement mes interventions ne sont pas adaptées, le font.
11:27D'ailleurs quand je suis intervenue, un co-frère ancien bâtonnier est intervenu aussi en disant
11:31« ça suffit de systématiquement nous couper quand on est avocat de la défense »
11:34et j'ai été amenée à hausser le ton parce que vous nous coupiez encore une fois.
11:37Mais après, moi je ne suis pas sur l'antenne pour venir discuter du contenu de mes interventions.
11:41Je suis avocat de la défense, c'est hors de propos de venir sortir quelques phrases.
11:45En tout cas je fais mon métier et j'essaie de le faire du mieux possible
11:48et je suis en grande difficulté parce que je vous le dis et je vous le répète,
11:51à cause du relais que vous faites de ce procès et que vous faites de façon partielle.
11:55Et vous venez de me le démontrer madame, parce que vous dites « regardez, c'est pas normal, elle lui crie dessus »
12:00mais qu'est-ce que c'est ça, ça sort, c'est pas un procès là.
12:02Je n'ai pas dit que ce n'était pas normal, j'ai juste dit qu'on en faisait le constat.
12:06Et ce n'est pas le premier jour, ça fait deux semaines et demi que mes enfants et que je suis insultée de tous les noms.
12:10Je suis insultée de pute, de trans, de tout et ça vous ne le dites pas.
12:14Et effectivement ma vidéo a pour objet de répondre avec humour à l'intégralité de ces attaques.
12:19Et je vais vous dire encore une fois, toutes ces interventions, on le vit comme vraiment des intimidations.
12:24La semaine dernière c'était mon confrère de Palma, aujourd'hui c'est moi.
12:27Mais comme je le dis clairement dans la vidéo, personne ne nous muselera.
12:31J'espère qu'effectivement ce procès, il ne va pas y avoir un délibéré qui va être rendu à cause du traitement médiatique.
12:36Et c'est ça où je suis triste, parce que j'ai peur de ça.
12:39Maître Elbouromi, premièrement évidemment, personne ne remet en cause les droits de la défense ici, surtout pas.
12:45Bah si, quand on vient on va mettre en question.
12:47Laissez-moi parler, premièrement.
12:49Deuxièmement, quand il y a des menaces contre vous, contre vos clients évidemment, on en fait état et c'est évidemment inadmissible.
12:56Quelqu'un m'a demandé, dans mes stories que j'ai publiées, ça fait deux semaines que je publie que mes enfants pleurent.
13:03J'ai une fille qui travaille au cabinet, j'ai de la famille qui travaille au cabinet, qui me dit, maman s'il te plaît fais attention.
13:07Je suis grand-mère, on me dit attention et tout ça.
13:09Je le dis dans mes stories, vous ne le dites pas.
13:12Personne n'est venu en disant, maître Elbouromi, elle est victime d'attaques, etc.
13:15On ne prend que la fin, à savoir cette vidéo où je réponds avec humour à l'intégralité de ces attaques.
13:21On me dit que je vais aller courir et quand je vais aller faire mon jogging on va me tuer.
13:24On me porte toute une série de menaces et vous ne le dites pas.
13:27Est-ce que c'est normal dans ce pays que lorsqu'on est avocat de la défense et parce qu'on défend des gens qui sont des viols,
13:33je vous rappelle que 30% des dossiers qui sont traités par le parquet, ce sont des dossiers de meurtre.
13:38Et là on cristallise sur ce procès-là.
13:40C'est quand même assez étonnant.
13:41Je suis extrêmement choquée que je ne puisse pas tranquillement faire mon métier et qu'on puisse me dire que ma forme ne convient pas.
13:47Maître Elbouromi, vous pouvez reconnaître que vous êtes là dans la défense d'un procès qui est absolument hors norme,
13:52qu'on n'a jamais vu.
13:55D'accord, alors parce qu'on ne l'a jamais vu, tant mieux, on voit de nouvelles choses.
13:59Regardez, vous me découvrez.
14:00Par contre, moi j'ai des clients qui sont 51 qui subissent...
14:07On a un problème de son, maître Elbouromi.
14:09On a des journalistes qui commentent quand on intervient.
14:12J'ai l'impression que c'est des partis civils.
14:14On a des journalistes, moi je suis derrière, je prends la parole, j'entends...
14:17Mais ce n'est pas possible, on n'arrive pas à travailler sereinement.
14:21On a demandé le huis clos, on a demandé le huis clos pour pouvoir travailler sereinement.
14:25On nous a dit non.
14:26Malheureusement, ce sont les conséquences de la publicité des débats.
14:29Et c'est ce que j'ai dit à madame Pellicot, pour lequel j'ai quand même dit que j'avais beaucoup de respect,
14:33que pour moi c'est une victime à 100%.
14:35Par contre, on est obligé effectivement de devoir intervenir,
14:38parce que sinon ce serait un procès qui serait simplement orchestré par la partie civile et par les médias.
14:43Voilà, mes interventions elles ont toujours eu pour objet de dire ça.
14:46Que cette pauvre dame elle est victime, et que nous on essaye de défendre des gens.
14:50On a une position qui est celle qui plaît ou qui ne plaît pas.
14:53Parce qu'aujourd'hui la presse n'est pas capable d'entendre la possibilité de ces garçons de pouvoir être innocents.
14:59Personne n'est capable de l'entendre.
15:00Et c'est pour ça que j'ai toujours refusé de faire des interviews sur les fonds.
15:03Vous n'êtes pas mature.
15:04Et d'ailleurs, madame la journaliste qui vient d'intervenir, excusez-moi je ne vous avais pas vue dans la salle,
15:08elle me confirme, on ne peut rien faire.
15:11Maître Elbourimi, juste pour bien éclaircir les choses, vous, vous plaidez l'innocence,
15:16vous défendez deux co-accusés me semble-t-il, vous plaidez l'innocence pour ces deux co-accusés-là ?
15:21Bien sûr, c'est pour ça que je suis sur le feu.
15:23Parce que moi je plaide l'acquittement, que en plaidant l'acquittement je suis obligée au fil des semaines
15:27d'amener un certain nombre d'arguments et d'informations à la cour,
15:30qui va être amené à juger ces hommes-là.
15:33Et à chaque fois que j'ai le malheur d'intervenir, et notamment sur la question de la confiance
15:37que madame Pellicot pouvait avoir à l'égard de ce monsieur sur leur pratique sexuelle,
15:41eh bien on est attaqué, on n'a pas le droit.
15:43Je plaide pour des gens qui plaident l'acquittement.
15:45Si je plaidais pour des hommes qui disaient « oui je reconnais, pardon »,
15:48vous n'auriez jamais entendu parler de moi.
15:50Mais là malheureusement, quand on essaye de délever la voix pour ces hommes-là,
15:54eh bien on est fustigé.
15:56On a quand même dû renforcer les forces de l'ordre au procès,
15:59parce que les journalistes courent après les gens.
16:01Les journalistes courent après les gens.
16:03Il y a un public qui vient filmer, qui vient insulter, qui vient huer.
16:06Il ne manque plus qu'on leur donne des pierres, et on serait véritablement lapidés.
16:10Ce n'est pas normal.
16:12Et c'est ça que vous devez souligner au lieu de souligner une vidéo pour laquelle,
16:15avec humour j'essaie de dire à mes détracteurs,
16:17qui me terrorisent, parce que je ne suis qu'une femme,
16:20qui me terrorise en me disant que si je continue d'assurer la défense de ces hommes,
16:24eh bien effectivement, je ne suis de moins que rien, je suis une honte.
16:27– Et ça tombe bien, Maître Elbourg, ce que vous dites tombe très bien,
16:29parce que précisément, quand il y a eu les huées,
16:31c'est une des questions qu'on a posées en plateau,
16:33c'est est-ce que ce procès se tenait sereinement,
16:35et évidemment qu'il a été dit en plateau que c'était inacceptable.
16:37Moi j'ai encore une question, encore une question.
16:39– C'est les médias qui le rendent inacceptable.
16:41– Attendez, laissez-moi poser la question.
16:43Puisque vous dites que vos clients sont innocents,
16:45puisqu'il y a des vidéos, pourquoi refuser de voir ces vidéos
16:50qui selon vous prouveraient que c'est dans toute vraisemblance leur innocence ?
16:56– Ah non, je demande le visionnage des vidéos.
16:58De toute façon, je vais vous dire une chose,
17:00c'était sûr que le visionnage des vidéos allait intervenir,
17:02et ce procès ne tient que sur les vidéos.
17:04Parce que je vous rappelle, Monsieur, que si vous n'aviez pas de vidéos,
17:07il y a des hommes qui ont été placés en garde à vue,
17:09et comme les vidéos étaient absentes, ils ont été mis hors de cause.
17:12Donc le seul élément objectif, c'est effectivement ces vidéos.
17:15Nous on ne refuse pas, je ne refuse pas le visionnage de vidéos,
17:17de toute façon je ne peux pas le refuser,
17:19puisque moi je ne suis qu'avocat de la défense,
17:21et que moi j'explique que ces vidéos sont la fin du processus,
17:24c'est non pas le début, voilà.
17:26Moi je dis que ces vidéos elles existent, elles sont là,
17:28si elles n'existaient pas mes clients ne seraient pas à moi
17:30et devant la cour d'assises, mais que j'essaie d'expliquer
17:32qu'il y a eu un scénario qui s'est mis en scène,
17:34et que ces vidéos certes sont là, c'est une réalité,
17:36mais qu'elles sont la fin d'un processus,
17:38et je l'expliquerai durant les 4 mois qui vont s'écouler.
17:40– Merci Maître Elbouromi d'avoir été notre invité ce matin.
17:43– Merci beaucoup.
17:44– Merci, on voulait vous donner la parole évidemment,
17:46après tout ce qui se dit autour de vos vidéos,
17:48notamment merci d'avoir été là.

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