LA BANDE PREND LE POUVOIR - Le fastood DQ arrive en France

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La bande de “Julie jusqu’à minuit” évoque l'arrivée d'une nouvelle chaîne de restauration rapide en France, le fastfood Dairy Queen.

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00:00C'est vous qui prenez le pouvoir, Arnaud Stéphan, pour commencer avec cette possible nouvelle chaîne de fast-food.
00:06Oui, moi je fais de l'alimentaire.
00:07Vous connaissiez, vous, l'enseigne Dairy Queen ?
00:10Pas du tout. Alors je me suis renseigné. Vous savez, aux États-Unis, il y a énormément de chaînes de fast-food.
00:17Il y en a qui sont nationales, il y en a certaines qui sont par État.
00:20Je me souviens d'une qui portait le nom de Roy Rogers. C'est juste dans quelques États, qui était un célèbre cow-boy.
00:26Donc vous en avez plein, et je ne connaissais pas celle-là.
00:29Il se trouve que j'ai regardé à peu près ce qu'elle faisait comme chiffre d'affaires.
00:33C'est à peu près l'équivalent de ce que fait une autre marque que nous n'avons pas en France, qui s'appelle Wendy's,
00:37que connaissent les gens qui sont allés dans les pays anglo-saxons, puisqu'il y en a en Angleterre, il y en a un peu partout,
00:42mais il n'y en a pas en France, les Wendy's.
00:44Et qu'évidemment, ils regardent le marché français. Parce que c'est ça, en vérité.
00:49L'arrivée de cette marque de fast-food, ce n'est pas simplement, évidemment, uniquement le déferlement de la malbouffe au pays de la gastronomie.
00:57C'est aussi parce que la France est un marché invraisemblable.
01:00C'est l'appétence des Français pour le fast-food, la restauration rapide.
01:03Mais bien sûr. Il faut savoir que nous sommes le deuxième marché mondial pour McDonald's.
01:081,5 milliard de burgers vendus en France, deuxième marché mondial, donc, derrière les États-Unis, pour McDo.
01:16Pour McDo. Mais ce que je disais tout à l'heure, McDo a beaucoup de concurrence. Il faut voir ça aussi.
01:21C'est-à-dire que nous, nous imaginons McDo comme une chaîne globale.
01:24C'est vrai qu'on voit McDo dans tous les pays, mais McDo est très attaqué aux États-Unis.
01:28Il a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'adversaires. Donc, c'est déjà énorme que la France soit.
01:32Surtout avec notre image de pays de la gastronomie.
01:35Le fast-food, c'est aussi parfois, souvent, le synonyme de malbouffe, de produits transformés, de problèmes de santé qui sont liés à cette malbouffe.
01:47Donc, attention. Mais on parlait de ce marché. Le marché global du fast-food en France, et c'est là où c'est hallucinant,
01:53c'est 20 milliards d'euros par an. Donc, vous avez compris très bien pourquoi cette marque se pose la question de savoir s'il y en a en France.
02:00C'est le deuxième marché de McDo. Ça veut dire donc qu'il y a la possibilité, en termes marketing, de se placer,
02:05que c'est un marché qui est arrivé à un âge mûr, puisqu'on est avec un chiffre d'affaires très important, 20 milliards,
02:12qui peut peut-être monter aussi, et puis qui dit beaucoup aussi sur le changement culturel de la France par rapport à la nourriture.
02:21Pendant longtemps, je me souviens de ça, je suis assez vieux pour m'en souvenir, on disait mais non, toutes ces marques, ça ne marchera pas,
02:27les Français sont attachés à leur bistrot, à leur jambon-beurre, un petit coup de rouge de midi ou à la bière, et pas du tout finalement.
02:35Il y a un changement culturel parce qu'aussi, les gens sont pris par leur travail, il y a un changement par rapport à la nourriture,
02:41au prix qu'on est prêt à mettre, et puis aussi parce qu'il y a un changement culturel des urbains qui ont considérablement changé la façon de manger.
02:50Rocaille Biallo s'en inquiétait, il faut s'inquiéter de l'apparition de cette nouvelle chaîne de fast-food en France ?
02:56Oui, de manière générale, de la place qu'a pris la nourriture industrielle dans nos alimentations, et j'ai l'impression que c'est aussi le marqueur d'une division,
03:02parce qu'on est aussi à une époque où le bien-être, le bien manger, prend de plus en plus d'espace dans les préoccupations d'un certain nombre de Français,
03:08mais on a l'impression qu'il y a d'un côté les Français qui ont les moyens de se préoccuper, de consommer des produits frais,
03:13qui y ont accès, qui en ont les moyens en termes de temps, en termes matériels, et puis d'un autre côté des Français qui sont ciblés
03:19par une forme de matraquage publicitaire et qui sont empoisonnés, parce que je pense qu'on peut vraiment parler d'empoisonnement pour ces produits qui sont extrêmement sucrés,
03:26on sait que le sucre est addictif, on sait qu'il entraîne énormément de conséquences en termes de santé,
03:33et que ça prépare aussi des générations qui vont présenter des corps, des conditions de santé vraiment dégradées par rapport aux générations précédentes.
03:43Et ça, visiblement, c'est le dessert emblématique, le blizzard, évidemment hyper sucré, et qui tient très bon au goût.
03:52Un Français sur deux, et notamment chez les plus jeunes en situation de surpoids ou d'obésité, on est face aujourd'hui, l'OMS ou même du côté de la Commission européenne,
04:02on parle d'une épidémie de maladie chronique, que ce soit diabète, cholestérol, etc., mais je vais tirer le fil de Rocaya,
04:10c'est-à-dire que qui a les moyens aujourd'hui de s'alimenter correctement ? Oui, il y a encore beaucoup de gens qui sont attachés au bistrot, attachés au café,
04:18mais quand vous avez un menu au McDo à 7,50€ ou un repas complet pour 7,50€, 8€, alors qu'au bistrot, le plat du jour au mieux est à 12,50€, 14€,
04:30voire pire quand vous êtes dans certains coins de métropole et de grande ville, la question est essentiellement financière.
04:37Là-dedans, quand vous avez 37% des Français qui se disent en insécurité alimentaire, dont dans ces 37%, 15% ou 20%, je ne me souviens plus exactement du chiffre,
04:48qui n'ont pas de frigo et qui fonctionnent juste avec quelques plats ou un four à micro-ondes, l'usage de ces plats préparés ou de ce genre de choses est forcément impisalé,
04:58mais quelque chose qui facilite la vie. Donc là-dedans, je pense qu'il ne faut pas faire le procès à une forme de culture qui est en train de disparaître,
05:05c'est aussi la création d'un mastodonte qui se nourrit de notre incapacité à avoir des salaires corrects, à créer les conditions d'une éducation à l'alimentation
05:16qui pourrait permettre à tous et à chacun de se nourrir correctement. On a aujourd'hui de plus en plus de villes qui expérimentent la cantine gratuite pour les enfants.
05:26Je pense notamment à une ville comme Drancy, qui est administrée par Jean-Christophe Lagarde et maintenant sa femme UDI, qui le propose depuis 2008 en Île-de-France.
05:37On a des cantines à 1€ pour les étudiants. Tout ça, c'est aussi ce qui permet une éducation au goût et un accès à pas cher à une alimentation à peu près propre.
05:46Donc là-dedans, il y a quand même quelque chose de l'ordre d'un service public de l'alimentation qui doit se créer. On a de plus en plus d'expérimentations d'une sécurité sociale de l'alimentation.
05:55Je pense à Montpellier notamment, au même titre que la sécurité sociale. Vous êtes remboursé d'une partie de ce que vous consommez, donc c'est des forfaits selon la taille de la famille et du foyer,
06:05et vous avez le droit à des produits bio sourcés qui sont à moins de 200 km de chez vous. Ça existe, ce sont juste des choses politiques.
06:12Randal Schwerdorfer, là-dessus, sur la multiplication des fast-foods en France.
06:17Je suis très libéral. Moi, j'ai connu les années 80 où les fast-foods n'avaient pas le droit de s'implanter en France, au début des années 80.
06:23On a été des jeunes de 15-16 ans les premiers à aller manger dans ces McDo qui nous faisaient fantasmer, parce que c'était l'Amérique, il faut dire les choses telles qu'elles étaient,
06:33parce que tout le monde se battait pour qu'ils n'y arrivent pas. Ça s'est installé, maintenant c'est passé. Notre génération, qui maintenant est devenue une génération de parents,
06:41avait un accès normalisé à ces McDonald's qui faisaient peur à nos parents, contre lesquels nos parents se battaient,
06:48et c'est passé dans les mœurs à tel point que maintenant on a plusieurs chaînes concurrentes, dont une chaîne belge, etc.
06:54Moi, je suis pour la loi du marché. Il s'installe, il s'installe, il s'implante, il s'implante. Je ne trouve pas que ce soit bon marché.
06:59Je trouve même que c'est assez cher si on veut manger à sa faim. Je ne vois pas où c'est bon marché.
07:04C'est parfois bien meilleur marché d'aller acheter un sandwich avec un peu de salade, des tomates et du thon, par exemple.
07:11Ça coûtera moins cher, donc je ne trouve pas que ce soit très bon marché. C'est le même réservé, je trouve, à des gens qui ont quand même un peu les moyens.
07:17C'est combien un menu ?
07:19Si vous voulez bien manger, c'est entre 17 et 25 euros.
07:23Un menu Big Mac, je ne sais pas, un menu pour les enfants, il est à 4,50 euros.
07:29Un menu plus un sandwich, un burger, c'est en moyenne 15 euros.
07:32Mais non.
07:33Sur l'autoroute, c'est 17 euros.
07:34Oui, mais sur l'autoroute, mais sinon, pardon pour les marques, mais c'est autour de 8 euros.
07:39Mais non, mais non, c'est 8 euros.
07:42Un Big Mac avec une portion de frites, oui, si, si.
07:468 euros minimum, mais si vous voulez manger correctement.
07:50Ça dépend de l'appétit que vous avez.
07:52L'appétit d'un homme qui a 90 kilos, ça va me coûter le prix.
07:59Ça va me coûter plus cher qu'un plat du jour, pour être très clair.
08:02Après, c'est une question de responsabilité.
08:04Moi, je ne veux pas être dans un État communiste.
08:05Les gens sont grands, ils sont responsables.
08:07On n'est pas obligés d'y aller.
08:08On n'est pas obligés de manger McDo tous les jours ou des culs tous les jours.
08:12Ça peut être un plaisir.
08:13On peut y aller une fois de temps en temps.
08:15Restons un pays libéral.
08:16Laissons les gens aussi être responsables.
08:18Si on veut y aller tous les jours, tant pis pour eux.
08:21Mais c'est aussi une question d'éducation.
08:22C'est aussi aux parents.
08:23Moi, je sais que de temps en temps, si je veux faire plaisir à mes enfants, ils aiment ça.
08:28C'est comme ça.
08:29J'aimais ça quand j'étais gamin.
08:30Je les emmène.
08:31Tant que ça reste un plaisir, il n'y a pas de problème d'addiction, etc.
08:34Tant que ce n'est plus un plaisir, il y a un mode de fonctionnement, un mode de vie.
08:38C'est quand même paradoxal au pays où l'une des émissions qui marche le mieux, c'est Top Chef ou autre programme sur la cuisine.
08:47Je croyais que vous alliez dire Julie jusqu'à minuit.
08:48Sur la cuisine aussi, mais pour la bouffe.
08:52Je parle que de toi.
08:53Le Nutella.
08:56Je fais les sujets de bouffe, moi.

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