Nicolas Bouzou : «Augmenter les prélèvements obligatoires dans notre pays, au mieux, cela ne sert à rien»
Nicolas Bouzou, économiste, à propos d'une possible hausse des impôts : «Augmenter les prélèvements obligatoires dans notre pays, au mieux, cela ne sert à rien».
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00:00Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'augmenter les prélèvements obligatoires dans notre pays,
00:04écoutez-moi bien, au mieux, ça ne sert à rien.
00:08Au mieux, ça ne sert à rien ?
00:09Au mieux, ça ne sert à rien.
00:10Au pire, vous ne faites pas forcément rentrer de l'argent.
00:14Demandez par exemple à François Hollande et à Michel Sapin qui, en 2012,
00:17ont augmenté les prélèvements obligatoires de 30 milliards d'euros.
00:20C'était bien intentionné, c'était comme aujourd'hui pour réduire les déficits publics.
00:24Ça, ils avaient raison, de la même façon que Michel Barnier a absolument raison
00:27de vouloir réduire les déficits publics.
00:29Sauf que quand vous êtes à un moment où les prélèvements obligatoires sont très élevés,
00:33ils sont historiquement élevés dans notre pays,
00:36et quand vous êtes à un moment où l'économie est fragile,
00:38en fait, vous risquez de déstabiliser l'économie.
00:41Et donc, c'est ce qui était arrivé en 2012,
00:43et c'est pour ça que je fais référence à François Hollande.
00:46Au bout du compte, vous n'êtes même pas sûr d'avoir des...
00:48Mais si vous ne favorisez pas la croissance, au bout du compte,
00:51vous n'êtes même pas sûr d'avoir les recettes fiscales.
00:53C'est la raison pour laquelle je dis qu'augmenter les prélèvements obligatoires,
00:57qui est un réflexe en France, d'ailleurs, c'est très amusant.
00:59Je pense que vous-même, vous ne l'avez pas noté,
01:00mais vous avez dit tout à l'heure, on n'a pas de gouvernement,
01:02mais on a déjà les impôts, grosso modo.
01:03Oui, c'est un peu ça, oui.
01:05Bon, c'est le charme de notre pays, on adore,
01:07on sait qu'on n'est que dans l'Hexagone, ça, ça ne trompe pas.
01:10Mais, vous l'avez dit vous-même,
01:12on a un déficit public historiquement élevé,
01:15alors même qu'on a le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé,
01:20de tous les pays de l'OCDE, de tous les pays comparables.
01:24Enfin, je veux dire, si notre déficit...
01:25C'est quoi, cette info, cette rumeur persistante qui se vérifie ?
01:29C'est la facilité.
01:30Mais c'est un message politique.
01:32Non, non, non, je crois que c'est la facilité,
01:34c'est-à-dire que s'attaquer aux dépenses qui sont aussi,
01:37dans notre pays, les plus élevées de tous les pays de l'OCDE,
01:39mais s'attaquer aux dépenses, c'est très difficile,
01:42c'est difficile politiquement, c'est difficile techniquement.
01:45Je prends un exemple concret pour ne pas que ce soit abstrait,
01:47les arrêts maladie dans notre pays, c'est plus de 15 milliards d'euros.
01:50Alors ça, je peux vous dire que ce n'est pas l'ISF en termes de montant.
01:53On ne parle pas de la même chose, d'accord ?
01:55Et là, on sait que ça augmente très fortement,
01:57on sait qu'il y a des abus, mais...
01:59Mais c'est pour ça qu'ils veulent rééquilibrer
02:00en tapant dans les revenus les plus élevés.
02:02Mais vous récupérez rien en tapant dans les revenus les plus élevés,
02:04parce qu'il n'y en a pas assez.