00:00Je me tourne vers vous, Barthélémy Philippe, bonsoir.
00:02Bonsoir.
00:03Alors les impôts, on vient de le dire avec Jacques, c'était un totem d'Emmanuel Macron, pas question d'y toucher.
00:07Certains avancent l'idée d'une hausse de l'impôt sur les sociétés, le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, les super profits, bref.
00:14On sait que la situation financière du pays est alarmante, mais pour autant, vous nous dites que tout cela paraît improbable.
00:20Oui, parce que les marges de manœuvre fiscale sont infimes, avec son taux de prélèvement à plus de 45% du PIB.
00:27La France est déjà championne d'Europe des impôts, loin devant l'Allemagne, les Pays-Bas ou l'Espagne.
00:33Alors c'est vrai que certains prélèvements ont baissé, comme les impôts de production, qui pèsent sur la compétitivité des entreprises,
00:40mais ils restent plus élevés que chez nos voisins européens.
00:43Cité parmi les potentiels ministrables, le maire de Cannes, David Lissnard, déconseille au Premier ministre d'augmenter les impôts.
00:49Michel Barnier, c'est quelqu'un de pragmatique.
00:51Ce qui est certain, c'est qu'il y a des réalités.
00:52On a le record du monde de la dépense publique, donc ça ne peut pas passer par l'augmentation de la dépense publique.
00:56On a le record du monde des prélèvements obligatoires, donc ça ne peut pas être la solution non plus.
00:59D'autant que la hausse des impôts n'entraîne pas forcément des recettes en plus pour l'État.
01:03L'exemple le plus frappant, c'est la flat tax qui plafonne l'imposition des revenus du capital à 30% depuis 2018.
01:10Paradoxalement, le taux de l'impôt a baissé, mais les recettes ont augmenté.
01:14L'arme fiscale est donc à manier avec la plus grande précaution.
01:17Michel Barnier privilégiera sans doute la baisse de la dépense publique
01:21avant peut-être de procéder à quelques hausses d'impôts à dose homéopathique.