"Je n'ai jamais touché à ma fille": la réponse de Dominique Pélicot, interrogé sur les photos de sa fille endormie retrouvées dans son ordinateur
Le procès des viols de Mazan a repris ce mardi 17 septembre à la cour criminelle d'Avignon, après que les audiences ont été reportées à plusieurs reprises en raison de l'état de santé du prévenu principal, Dominique Pélicot. L'ex-époux de la victime s'est exprimé pour la première fois et a assumé être "un violeur", tout en présentant ses excuses à Gisèle Pélicot.
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00:00On va aller à la cour criminelle d'Avignon maintenant, au procès de Dominique Pénicaud, qui s'est exprimée pour la première fois aujourd'hui.
00:08C'est Alexandra González qui est sur place pour BFM TV. Alors, il a reconnu être un violeur, mais il y a quelques minutes, il y a eu un moment très difficile, Alexandra,
00:16quand Dominique Pénicaud a été interrogée sur les agissements possibles, des actes d'inceste contre sa fille.
00:25Oui, parce que pendant l'enquête, des policiers avaient découvert deux photos de sa fille dans son ordinateur portable, prise à plusieurs années d'intervalle.
00:37Sa fille endormie dans un lit, dans des sous-vêtements qu'elle ne reconnaît pas. L'avocat des partis civils, Maître Camus, a donc interrogé Dominique Pénicaud,
00:46il y a quelques minutes à peine, à ce sujet, avec un ton très incisif, très déterminé, mais sans agressivité.
00:53« Vos enfants ont un besoin vital de vérité, Monsieur Pénicaud. Vous avez dit ce matin que vous étiez incapable de pédophilie, mais qu'en est-il de l'inceste ? »
01:01lui demande Maître Camus. Dominique Pénicaud, qui a assis dans son box, le micro à la main, lui répond d'une voix morne,
01:08« Je n'ai jamais touché à ma fille, ni à mes petits-enfants. Je sais trop le mal que ça fait pour le faire. »
01:14L'avocat ne le lâche pas, il poursuit, « Vous seuls pouvez libérer vos enfants du cauchemar qu'ils traversent. »
01:21« Dites la vérité, Monsieur Pénicaud. Pourquoi ces photos ? Pourquoi aucune photo de vos deux autres fils ? »
01:27Dominique Pénicaud lui répond, « Je n'ai jamais pris ces photos. Je ne sais pas d'où elles viennent. Il semble incapable de livrer une vérité sur ce sujet. »
01:37Et ça en a été trop pour sa fille, qui était assise dans cette salle d'audience, derrière l'avocat qui posait les questions.
01:44À un moment, elle s'est levée, elle a hurlé, « Tu mens ! Tu mens ! » en s'adressant à son père qui était en face, dans le box des accusés.
01:51On voit qu'elle peine à contenir sa colère, sa tristesse. Elle secoue les mains, elle secoue la tête comme de dénégation.
01:58Elle lève les yeux au ciel. Sa mère, à côté, essaye de la calmer tant qu'elle peut, mais elle réussit à rester plus ou moins impassible.
02:08Et puis Dominique Pénicaud a aussi expliqué comment il avait drogué sa femme durant toutes ces années.
02:15Oui, il a expliqué qu'il lui avait donné des comprimés, un, deux, trois comprimés, dit-il, d'anxiolytique, pour l'endormir, pour commettre sur elle des actes sexuels,
02:25parce qu'elle n'aurait pas voulu, dit-il, en répondant aux questions de la cour, des actes sexuels qu'il commettait d'abord lui seul.
02:34Et puis, lorsqu'il est arrivé sur ce site de rencontre, coco.fr, alors il a commencé à proposer à d'autres hommes de venir à son domicile en disant que sa femme serait endormie.
02:47Mais il charge ses autres accusés qui sont dans cette salle d'audience en disant qu'il ne pouvait pas ne pas savoir, qu'il savait pourquoi il venait là,
02:56qu'il n'était pas sous son emprise, qu'il se déshabillait dans la cuisine, dit-il, pendant que lui attendait dans la chambre avec sa femme qui était inerte,
03:05qui était, je vous le rappelle, complètement droguée chimiquement. Et d'ailleurs, Dominique Pénicaud l'a rappelé à son réveil, elle ne se souvenait jamais de rien.
03:13Elle n'a jamais su ce qui lui est arrivé, dit-il, ça a toujours été à son insu, répète-t-il.
03:19Alors, lorsqu'il a chargé ses accusés en disant qu'ils ne pouvaient pas nier, et que d'ailleurs, aucun n'avait posé de questions lorsqu'ils arrivaient dans cette chambre,
03:27en voyant cette femme présentée comme supposément endormie, mais qui, évidemment, n'était pas complètement dans le coma, aucun n'a posé de questions, dit-il.
03:35Et là, on a entendu certains accusés protester en murmurant dans la salle, baisser les yeux.
03:41Il y a une ambiance, vraiment, dans cette salle d'audience qui est très, très difficile pour le public, comme pour les partis civils qui sont là.