Frédérique Bel accusée injustement de "protéger un violeur" : les chroniqueuses témoignent

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Transcript

00:00J'ai un coup de gueule contre l'industrie du cinéma, après le témoignage de Frédéric Belle dans votre émission ce week-end.

00:06Ça face à Anouna.

00:07Face à Anouna.

00:08Prenez face et vous mettez mon nom.

00:09C'est le titre de toutes les émissions ici, c'est n'importe quoi.

00:11J'ai un coup de gueule parce que Frédéric Belle nous a raconté qu'elle a subi une tentative d'agression sexuelle,

00:16qu'il y avait un réalisateur qui était présent, que ce monsieur riait,

00:19que le comédien en question, puisqu'il s'agirait d'un comédien extrêmement célèbre,

00:23qui s'est jeté sur elle et qui a fermé la porte, est connu de tout le monde, de tout le milieu du cinéma.

00:28Et évidemment, ils se le disent sous le manteau et puis personne ne fait rien.

00:33Et donc, moi, j'ai un coup de gueule là-dessus parce que je pense aux jeunes...

00:35Là, pour Frédéric...

00:36Non, mais c'est pas contre Frédéric Belle.

00:37C'est plutôt contre l'industrie du cinéma qui, visiblement, connaît ce nom,

00:40se le passe de production en production.

00:43Il continue, ce monsieur, je ne sais pas qui c'est, à travailler,

00:45mais on met quand même en danger des jeunes femmes puisqu'il continue à travailler et tout le monde se tait.

00:50Donc, moi, ce silence assourdissant, j'avais envie de pousser un coup de gueule.

00:53Je suis d'accord avec elle.

00:54Bravo.

00:55Bravo.

00:56Bravo.

00:58Alors, j'ai l'impression que Mamie n'est pas d'accord.

01:04Non, je suis entièrement d'accord avec toi.

01:07En revanche, elle non plus n'a rien dit.

01:10Personne ne l'empêchait de parler avant.

01:12Donc, c'est toujours un truc qui m'énerve.

01:14Surtout que si on commence à creuser dans le milieu du cinéma, de la télévision et tout,

01:19j'en connais pas beaucoup qui vont résister au truc.

01:21Dites la vérité, vous, est-ce qu'il y a eu déjà des bails ?

01:23Des mecs qui vous ont fait chier ?

01:24Bien sûr.

01:25C'est vrai ?

01:26Comme n'importe quelle fille entre 17 et mon âge.

01:29Non, c'est vrai ?

01:30Bah oui.

01:31Entre 17 et 177 ?

01:32Mais même maintenant, vous savez qu'il arrive encore que des mecs m'emmerdent.

01:34C'est normal, vous êtes magnifique.

01:35Bah si.

01:36Salut.

01:37Vous le dites.

01:38Elle est encore plus belle que quand elle a démarré.

01:39Oui.

01:40Alors, non mais dites-moi, il y a eu quoi ?

01:41C'est bizarre que je convoie vite, hein.

01:42Mais c'est quoi ?

01:43Mais c'est genre quoi ?

01:44Genre quoi ?

01:45Non, mais Lisa, genre quoi comme lourdeur ?

01:46Des mecs à qui vous avez travaillé ?

01:47Oui, bien sûr.

01:48Quoi ? Genre quoi ?

01:49Dans le meilleur des cas, des mains sur le genou.

01:52Dans le pire des cas, des mains dans la culotte.

01:55Des mains dans la culotte ?

01:56Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

01:57Et puis on travaille en télé en arrière.

01:58Qui est ce gars ?

01:59Vous êtes là, vous êtes assise, et le mec, il passe derrière, il claque.

02:00Mais c'est un fou.

02:01On l'a arrêté.

02:02Vous avez travaillé avec des tarifs ?

02:03Mais oui, mais toutes, mais toutes, mais toutes.

02:04Je connais aussi des mecs qui ont été virés parce qu'ils ont refusé de céder à leur

02:05patronne, hein.

02:06Faut pas oublier non plus cela, hein.

02:07Ça représente 15%, mais ils sont là aussi.

02:08Donnez-nous la patronne pour...

02:09Oui, oui.

02:10Et des personnes qui ont refusé de céder à leur patronne.

02:12Alors, il y en a aussi à qui j'ai regretté, avec le recul, d'avoir dit non.

02:13Non, non, mais c'est vraiment...

02:14Et toi, Gégé ?

02:15En télé ?

02:16Moi, parce que j'étais plus jeune, à la télé, un petit peu, moi, je vous avais

02:17dit un peu des lourds, un peu des relous.

02:18Mais moi, je...

02:19Enfin, encore une fois, je veux pas du tout...

02:20Non, d'abord, je voudrais parler de Frédérique Belle.

02:21Parce qu'en fait, là où elle a raison, Valérie, pardonnez-moi, c'est qu'en fait,

02:22c'est un peu...

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06:58A surprendre.

06:59Eh ouais.

07:00Après, cris...

07:01Voilà on comprend leiciasim Austin Paris Peach Gen.

07:04Attendez, il va oser dire un truc.

07:07Vous savez l'affaire Weinstein, tout le monde savait dans le milieu du cinéma que c'est

07:11un sport…

07:12Un gros porc.

07:13Ca n'empêchait pas, jusqu'aux dernières années, avant qu'il tombe, que la plupart,

07:18beaucoup d'actrices dirais-je, attendaient de monter dans sa suite au majestic, à cannes.

07:25C'est pour ça qu'il y a une espèce d'omerta dans le milieu.

07:27Alors maintenant, évidemment, tout le monde est « ah ouais, MeToo, compagnie ».

07:30Et heureusement, la parole s'est libérée.

07:32Et je peux vous dire qu'en tout cas, pour Weinstein, et j'en suis témoin, j'étais là, j'ai vu,

07:36il y avait… Hein ?

07:38– Oui, c'est vrai, oui, il a raison.

07:39– Mais là, le problème, c'est qu'après, tu es en train de dire que le cerveau d'un homme

07:43ne sait pas faire la différence entre une fille qui veut et une fille qui ne veut pas.

07:46Et il est là, le problème.

07:47Donc dans ton discours, c'est quand même assez spécial.

07:48– Non, ce n'est pas ça.

07:49– Ce n'est pas parce qu'il y en a plein qui veulent que c'est un porc.

07:52– Non, non, j'ai dit avant que c'est un porc et que tout le monde le savait.

07:54Donc quand c'est un porc et que tu sais que c'est un enfoiré, tu ne montes pas, tu ne vas pas.

07:58Tu ne vas pas le voir dans sa suite.

07:59– Tout à l'heure, dans un instant, on va parler aussi…

08:02Il y a Fabrice Iveau qui va venir nous voir sur la Bébière, exactement.

08:05Et c'est vrai qu'il y a énormément de choses qui sortent.

08:08Et on va en parler avec Fabrice.

08:10Oui, ce qui le rend fou, c'est que, voilà, on enlève les noms des rues

08:13alors qu'il n'y a pas encore de procès fait.

08:15Et puis, il dit qu'il y avait énormément de gens qui ont parlé avant.

08:18Oui, évidemment.

08:19– Oui, on le savait.

08:20Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec ce qu'a dit Bernard.

08:22Parce qu'en fait, Bernard, ces jeunes femmes ou ces femmes, elles étaient sous emprise.

08:27C'est-à-dire que leur avenir dépendait…

08:29Ben si, il n'y a pas tout, toi, dans ces cas-là.

08:31– S'il vous plaît.

08:32– Moi, je les dédouane.

08:34Mais non !

08:34– Ce ne sont pas des prostituées.

08:35– Non, mais il y avait un droit de vie et de mort sur les actrices et dans les congés.

08:39– Si vous n'étiez pas là à attendre, vous aviez plus de rôle.

08:42Donc, en fait, ce que dit Gilles, c'est que les filles n'attendaient pas

08:45de monter dans sa chambre d'hôtel.

08:47Elles n'avaient rien à foutre.

08:48Ce qu'elles attendaient, c'était un rôle.

08:49– Bien sûr, elles n'avaient pas le choix et elles le savaient.

08:51C'est ça, le pire.

08:52– Quand un homme qui peut faire ça ou ça sur sa vie professionnelle,

08:55c'est extrêmement compliqué.

08:56– Exactement.

08:57– Et par ailleurs, c'est encore une charge inversée.

09:00C'est-à-dire que ce sont elles les responsables dans la façon dont tu le présentes.

09:04Or, moi, je pense que les femmes ne sont pas responsables

09:06si elles ont face à un prédateur.

09:07– Ah non, elles sont sous contrainte, Bernard.

09:09Déjà, sous contrainte.

09:10– Pas de doute.

09:11– Elles se rendaient aussi, par contre, de la dangerosité de la personne.

09:14Elles se disaient peut-être que juste en buvant un verre avec cette personne,

09:17ça sera suffisant et que ça pourra se faire comme ça aussi.

09:20Donc, c'est vrai qu'une fille qui monte, ça ne veut pas dire une fille qui…

09:22ce n'est pas des prostituées.

09:24– Quand tu montes à minuit dans la chambre d'un producteur

09:27qui te reçoit un peignoir avec du champagne sur la table…

09:29– Ah oui, là, il faut fuir.

09:30– Bien sûr.

09:31– Vous n'avez pas signé un contrat tout de suite.

09:32– Oui, mais si je lui dis non merci, c'est non merci.

09:33– Bien sûr, tu peux dire non merci.

09:34– Ce que disait Géraldine, il y a un instant, sur Fruive,

09:37c'est que si elle dit non merci, elle se dit, derrière, je n'ai pas de rôle.

09:39– Bien sûr.

09:40– Je pense que c'est des actrices qui savaient,

09:42il fallait malheureusement passer par là,

09:43il y avait des actrices qui disaient, c'est une sorte de deal,

09:45voilà, moi, je lui offre quelque chose, il m'offre quelque chose,

09:48c'est peut-être monstrueux, mais ça a marché comme ça, c'est monstrueux.

09:51– Enlève peut-être.

09:52– C'est monstrueux.

09:53– C'est monstrueux.

09:54– C'est monstrueux.

09:55– C'est monstrueux, mais à partir du moment où c'est consenti.

09:57– Ah non, mais c'est pas consenti, pour moi, c'est pas consenti.

10:00– C'est une obligation.

10:01– Ils auraient demandé à une fille qui a accepté de savoir si c'était une obligation ou pas.

10:05– Mais regarde, Frédérique Belle, elle a bien dit qu'elle avait refusé.

10:07– Bien sûr, mais elle a dit qu'elle tournait moins, du coup.

10:10– Elle tourne pas mal.

10:11– Elle tourne pas mal, mais elle tourne moins.

10:12– C'est ça qui est dégueulasse.

10:13– Et celle qui comptait ne rien faire en y allant, il l'a fait quand même,

10:15donc il est là le problème.

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