Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, est l'invité de Laurence Ferrari sur Punchline

  • il y a 2 semaines

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari reçoit Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, pour débattre de l'actualité.
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00:0018h36, on se retrouve en direct sur CNews et sur Europe 1. Catherine est avec nous, Céline Pina,
00:05Jean-Sébastien Ferjou et Franz Olivier Gisbert. Bonsoir Franz. Vous allez bien ? En pleine forme,
00:10malgré la situation politique compliquée ? Oui, grâce à la situation politique.
00:14Grâce à la situation politique. Il ne prospère pas.
00:16La France, ce n'est pas tellement la situation politique.
00:18Pensons à la situation de la France. La situation de la France, c'est ça.
00:20La situation de la France est belle, on l'a vu tous cet été, elle est magnifique la France.
00:24Absolument, c'est beau, c'est magnifique. C'est un beau pays.
00:26On va juste rejoindre, si vous voulez, il y a un endroit en France qui est encore plus beau que beau,
00:31c'est la Savoie et la Haute-Savoie, où se trouvent nos envoyés spéciaux,
00:34puisque Michel Barnier se trouve sur place. Maxime Legay et Olivier Gangloff,
00:37bonsoir à tous les deux. Alors, vous êtes dans un décor, je le décris pour nos auditeurs,
00:41qui est absolument somptueux. Il y a les montagnes, un arc-en-ciel, mais il y a aussi un enjeu politique
00:46à cette venue de Michel Barnier là, parce qu'il y avait tous les Républicains. Qu'est-ce qu'il
00:50est sorti de leur rencontre, Maxime ? Oui, bonsoir Laurence. Effectivement,
00:57les ténors de la droite républicaine, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et François-Xavier
01:02Bellamy, qui se sont exprimés auprès des journalistes, c'était il y a une dizaine de
01:05minutes, après cette entretenue avec le Premier ministre, Laurent Wauquiez, qui a reconnu avoir
01:11eu de la part de Michel Barnier les garanties nécessaires que sur des thématiques telles que
01:15l'immigration, la sécurité, mais aussi le sérieux budgétaire, la non-augmentation des impôts,
01:20la politique qui sera conduite sera véritablement une politique de droite. Les Républicains,
01:25qui ont donc acté ce faisant leur revirement de doctrine, eux qui ne souhaitaient pas initialement
01:31participer au gouvernement et qui ne juraient que par leur pacte législatif, oui mais voilà,
01:35la nomination de Michel Barnier a totalement rebattu les cartes à admis Bruno Retailleau.
01:40Et vu l'état dans lequel se trouve la France, les Républicains ne pouvaient pas ne pas avoir
01:45une participation active et utile pour redresser le pays a-t-il déclaré. Maintenant que les
01:51Républicains sont rassurés sur la feuille de route programmatique, se pose désormais la question de
01:56l'incarnation et donc de la répartition des postes. Mais comme l'a rappelé Michel Barnier,
02:01un brin taquin en passant devant les journalistes, ne soyez pas impatients, vous aurez une réponse
02:07incessamment sous peu. Merci beaucoup, parole de Savoyards et de Montagnards. France Olivier
02:12merci à Maxime Legay et Olivier Gangloff qui sont sur place ainsi. C'est pas un coup de théâtre que
02:16les LR finalement se disent on va aller aider Michel Barnier qui fait partie de notre famille
02:20politique et qui est à Maintignon. Mais est-ce que ça serait accepté par l'aile gauche de ce qui
02:24reste de la Macronie, à votre avis ? Ah c'est pas sûr, non c'est ça qui est intéressant d'ailleurs
02:28dans cette histoire, c'est qu'on voit pas trop comment Michel Barnier va se débrouiller, c'est
02:33peut-être pour ça qu'il va réussir d'ailleurs parce qu'il ne peut que surprendre en bien,
02:36vu la situation politique, il n'a pas de majorité, il n'a quand même pas de majorité. Il y a 47
02:41députés LR, plus quand même Horizon, c'est intéressant parce qu'Horizon c'est sûr qu'il
02:46va se tailler une belle part du lion, on va sûrement revoir Christophe Béchut, peut-être
02:52Édouard Philippe entrera au gouvernement, j'en suis pas bien sûr, je pense pas, Nina Bouchoud aussi
02:57qui est quelqu'un de brillant, la vice-présidente de l'Assemblée. Donc on va voir arriver des gens
03:02d'Horizon et avec, vous voyez, LR plus Horizon, plus, plus, plus, je crois que ça s'arrête là.
03:08Donc c'est compliqué. En même temps, Barnier peut jouer l'opinion, il y a un petit phénomène
03:15quand même, il peut continuer, ça peut se développer, il y a beaucoup de gens qui se
03:19disent bon bah allez maintenant faut peut-être s'y mettre quand même, la situation est très
03:22mauvaise. Les gens découvrent que la situation économique est désastreuse, d'ailleurs le discours
03:27de Bruno Le Maire de ce point de vue est capital et d'ailleurs on peut se dire même qu'il défend la
03:33solution Barnier parce qu'il faut commencer à agir. Et Barnier, j'entendais tout à l'heure
03:40Catherine, c'est vrai qu'il y a quelque chose chez lui qui fait que, enfin en 50 ans de vie
03:45politique pour lui, c'est quelqu'un de très respectable, il n'y a pas de casserole, il n'y a
03:51rien, il discute et puis alors surtout il y a quelque chose de très différent de Macron, il
03:55aime bien les gens de talent, il aime bien s'entourer de gens de talent, il aime bien etc.
03:58Donc il peut y avoir à un moment donné une petite surprise, une embellie, simplement vous savez
04:04les embellies ça ne dure jamais très longtemps, à un moment donné il va se retrouver avec la
04:07situation effectivement, il a quoi 70-80 députés peut-être un peu plus et les autres c'est sûr
04:14que ça va être très compliqué. Après bon la solution Cazeneuve qui est une solution un peu
04:19vicieuse parce que ça permettait de casser le parti socialiste en deux même peut-être il aurait
04:24eu un gros bout à mon avis vers Cazeneuve, bon ben ça c'est remis certainement à plus tard mais
04:30je pense que Barnier ça peut le faire mais peut-être pas un an. Peut-être que sa faiblesse
04:37peut devenir une force parce qu'il y a un parti de l'ordre dans le pays, une espèce de parti
04:43légitimiste, pas de gens qui seraient légitimistes vis-à-vis de Michel Barnier en particulier ou
04:47d'Emmanuel Macron mais de gens qui veulent que le pays fonctionne, qui veulent qu'il y ait un budget,
04:51qui veulent que les choses avancent et ces gens là ils sont aussi bien chez Edouard Philippe que
04:54chez Gabriel Attal que chez Allaire qu'en partie au Rassemblement National ou pour partie au parti
04:59socialiste. Il n'y a que Jean-Luc Mélenchon qui peut jouer la révolution permanente.
05:03Les écolos il faut les mettre ensemble. Oui exactement, eux la gauche radicale peut jouer la révolution permanente,
05:08la désobéissance civile etc ça va, ça convient à son électorat mais beaucoup moins les autres
05:12parce que s'il avait un seul ennemi Michel Barnier, s'il avait une majorité très faible face à un seul
05:17ennemi ou en tout cas face à un seul adversaire politique plus exactement, oui ça serait très
05:21compliqué parce qu'il serait en permanence sous cette tutelle là mais là il en a plein et donc
05:25comme chacun d'entre eux vis-à-vis de cet électorat légitimiste ne pourra pas trop porter la casquette
05:30de ceux qui empêchent des choses de se faire et qu'il faudra bien... Notamment le Rassemblement National.
05:36Exactement, en plus Marine Le Pen va rentrer dans la phase où elle va être absorbée par son procès,
05:39il y a le procès des assistants parlementaires européens qui commence à partir du 30 septembre
05:46donc s'il sait prendre, mais à cette condition là, s'il sait prendre l'opinion à témoin et créer
05:51quelque chose un peu comme Gabriel Attal avait su le faire avec la baïa, il n'avait pas besoin de
05:54majorité à l'Assemblée pour interdire la baïa et pour créer un vrai souffle politique qui valait ce
06:00qu'il valait mais en tout cas ça lui a quand même permis de développer sa popularité. Il y a une
06:04carte à jouer pour Michel Barnier à cause justement de cette multitude d'adversaires.
06:07Alors on va juste écouter Michel Barnier qui promet un gouvernement pluriel et représentatif
06:13et je vous passe la parole.
06:14Je vais constituer le gouvernement la semaine prochaine avec des ministres sérieux et un
06:19gouvernement qui sera équilibré, représentatif, pluriel. Ma famille politique, j'en ai pas de
06:25problème, chacun aura sa place et puis après il y aura du travail pour tout le monde. Beaucoup de
06:29travail, beaucoup de ténacité, beaucoup de courage. Tout ne viendra pas de Paris et je veux à tout
06:35prix, vous le verrez dans la formation du gouvernement, favoriser le travail en commun
06:38avec les collectivités électorales, quelles qu'elles soient. Chacun sa place, on n'a pas besoin de tout
06:43le monde. Ce pays ne doit plus être centralisé comme il est aujourd'hui. J'ai ouvert ma porte,
06:47j'ai dit que j'étais prêt à recevoir tout le monde et je travaillerai avec tout le monde. J'ai
06:51dit dès le premier mot sur le perron de Matignon que je veux travailler dans le respect du Parlement
06:57et de toutes les forces, je dis bien toutes les forces politiques qui le constituent parce que
07:00ces forces politiques, elles représentent des millions de citoyens, des millions de personnes.
07:07Pour Michel Barnier et Céline Pina, tous les mots clés sont là, sérieux, respect, pluriel.
07:12Oui, il revient aux fondamentaux. Après, la question c'est que très souvent, cet homme a
07:19envie de rencontrer un pays, ce pays a envie d'un petit peu d'apaisement mais est-ce qu'il n'est
07:24pas déjà tellement polarisé que la rencontre se pourra ? On voit beaucoup d'espoir, on voit
07:29moins les petits cailloux qui pourraient tracer un chemin. Après, il a un autre atout, c'est que la
07:35situation est tellement bloquée qu'on peut se dire bah tiens si lui pouvait faire passer deux
07:40trois mesures, un peu tchic, on n'a pas envie nous d'assumer, nous gauche centristes, nous
07:46droite centriste et qui pourrait amener une forme de soutien sans participation du RN, il y a peut-être
07:54quelques petites réformes qui pourraient passer et qui arrangeraient tout le monde. Donc on va
07:59voir si on est dans la rationalité ou si la folie furieuse qui a l'air de s'être emparée de nos
08:04élus continue et s'y font exploser leurs nouveaux jouets. D'ailleurs il l'a dit sur le perron de
08:09Matignon, il l'a dit autant faire que se peut, on va essayer d'améliorer les choses mais il ne parle
08:15pas de révolution, il parle de progrès, c'est des pas à pas, c'est une politique de montagnards,
08:21c'est-à-dire qu'on arrive au sommet mais pas à pas. Lui il croit au progrès, c'est peut-être qu'il
08:25faut qu'il ait dans son sac toutes les abayas, une série d'abayas pour marquer l'opinion dans
08:31divers domaines, c'est quand même le challenge difficile et c'est vrai que dans le fond on a le
08:38sentiment aujourd'hui, parce qu'on a envie de paix, qu'on est dans une grande précarité. Tout le monde
08:43est dans une grande précarité, d'ailleurs tous les tenants de l'Assemblée nationale, on ne sait pas
08:47donc après tout combien de temps ça va durer et qui a les clés de la durabilité ? C'est Mme Le Pen,
08:56c'est elle qui pour l'instant non-censure et non-participation. Mais quand est-ce qu'elle
09:01va se réveiller ? Alors c'est vrai que l'automne ne va pas être la saison la plus favorable à
09:04cause du procès et elle va pouvoir créer le chaos alors qu'elle-même est dans une situation
09:08difficile. Mais vous voyez qu'un sondage aujourd'hui dit qu'elle est en tête des intentions de la
09:16présidentielle, donc on a tout fait pour la démolir, elle avait 11 millions de voix, je me demandais si
09:21c'était un matelas de voix mais un matelas qui pouvait se dégonfler parce qu'elle a tellement
09:26recueilli de voix et peut-être pas. En tous les cas c'est vrai que dans le fond c'est l'avis de
09:33tout le monde, elle tient tout le monde en otage finalement. C'est une situation inédite et en tous
09:41les cas nous n'entrons pas en cohabitation. Ce ne sera pas une cohabitation parce que le Premier
09:46ministre n'a pas la majorité et donc il ne peut pas imposer au président une politique.
09:52C'est une situation très étrange. Il y a évidemment un point, enfin s'il s'inspire par exemple ce que
09:59disait Jean-Luc Mélenchon, qui a eu un tremblement politique, il ne faut jamais l'oublier, il disait
10:03mais c'est pas grave on n'aura pas la majorité mais on peut gouverner par décret. Je pense que
10:07Michel Barnier peut effectivement, on parlait de mesures type Abaya et autres, il peut gouverner
10:12beaucoup par décret et là il peut surprendre, il peut devenir populaire et ça peut être gênant
10:18pour les macronistes qui auront très envie de le faire évidemment dans les prochaines semaines
10:23mais ça peut être très embêtant pour eux donc effectivement il peut le faire. Après moi je
10:27crois qu'il y a toujours un moment donné où dans ces cas-là il y a une épreuve de vérité et quand
10:30on a une situation politique comme ça, on ne sait jamais, il peut tenir parce qu'il faut qu'il tienne
10:36jusqu'en juin. Jusqu'en juin prochain ce sera compliqué mais ça peut le faire et si ça le fait,
10:41ça évidemment il restera comme quelqu'un dans l'histoire et au fond il aura montré qu'avec
10:48du caractère. Il ne donne pas ce sentiment mais en fait il a du caractère. Moi ce qui m'avait frappé
10:52pendant la campagne des primaires de 2016, je l'avais un peu découvert parce qu'il était dur,
10:56dur sur les positions par exemple comme le moratoire sur l'immigration etc. et puis tenait
11:01ferme. 2021. Non je parle des primaires. Oui c'était 2021. Pardonnez-moi c'était les primaires
11:08d'avance, j'étais resté sur Juppé, je confonds tout. Mais à ce moment-là effectivement il avait
11:14montré une espèce de fermeté et moi je ne le voyais pas tout à fait comme ça. Mais France,
11:18à la réserve de prêts peut-être que, et je l'évoquais tout à l'heure, c'est-à-dire que
11:22Jean-Luc Mélenchon il sait qu'il peut compter sur en quelque sorte l'Etat profond. C'est-à-dire
11:27je parlais tout à l'heure du conseil d'Etat, du conseil constitutionnel, un minima pour des décrets,
11:30encore faut-il que ça passe la rampe justement du conseil d'Etat. Et quand vous voyez les
11:35nominations qui ont été accumulées au fil des années, de facto vous avez justement des magistrats
11:40qu'ils soient administratifs ou dans l'ordre judiciaire qui sont quand même imprégnés d'une
11:43idéologie de gauche et donc si Michel Barnier veut être plus dur pour reprendre votre expression sur
11:49l'immigration, sur l'insécurité, etc., il risque de se heurter comme de toute façon on l'a bien vu
11:54sur la loi immigration avec le conseil constitutionnel. Oui mais si vous voulez, là-dessus il y a une façon
11:58de gérer et le conseil constitutionnel et le conseil d'Etat. Parce que je suis tout à fait
12:02d'accord avec votre analyse, mais simplement on aura peut-être un jour des politiques qui auront
12:05un peu de courage physique et politique. Je pense à par exemple autrefois, souvenez-vous du général
12:11de Gaulle, il hésitait de temps en temps à dire leurs quatre vérités au juge. Bon, les quatre
12:16vérités sur le conseil d'Etat quand même, qui prend une décision sur l'immigration en s'appuyant
12:20sur l'article 45 qui dit exactement le contraire de la constitution, qui dit exactement le contraire
12:24de ce qu'ils prétendent. Enfin n'importe quel imbécile peut voir que vraiment c'est une sorte
12:29de forfaiture. Mais c'est quand même le dernier mot de l'Etat. Oui mais simplement il faut que les gens
12:35le disent. A partir du moment où c'est une parole publique forte qui le dit, ils vont finir par faire
12:39attention. Quand au conseil d'Etat, il faudra aussi qu'ils fassent attention. Enfin comment dire, annuler
12:44la dissolution du soulèvement de la terre. Quand on voit ce qu'ils font, quand on voit ce qu'ils ont
12:48fait. Enfin c'est quelque chose qui choque, vous savez, toute l'opinion. Je ne dis pas que la justice doit
12:52toujours suivre l'opinion. Mais là, on l'espère. François de Végisbert, est-ce qu'il y a Emmanuel Macron dans tout ça ?
12:57Hier, il était justement dans la cérémonie d'ouverture du conseil d'Etat. Allez, on va en écouter un tout
13:02petit extrait où il dit qu'il faut respecter toujours le suffrage exprimé par les Français. Écoutons-le.
13:08Le peuple d'aujourd'hui, souverain, qui s'exprime par le suffrage, qu'il faut toujours prendre en
13:14compte parce que c'est le fait premier en toute démocratie. La souveraineté du peuple, ce sont
13:20cette exigence et ce combat. Et à la place qui est la mienne, conformément à mes devoirs, je veillerai
13:28toujours à notre souveraineté dans ces aspects évoqués, corollaires de l'indépendance de notre nation.
13:34Il parle comme s'il rendait hommage à un défunt. C'est légume pour vous ? Oui, je ne sais pas, il prend un ton légume ?
13:41Non. Non, c'est bizarre. Il tient compte du suffrage des Français ou pas ? Il les a sollicités.
13:48Oui, les Français ont dit « barre-toi ». Donc pour l'instant, il fait ce que font d'ailleurs les présidents dans ce qu'on
13:56appelle les cohabitations, même si ce n'est pas tout à fait une cohabitation, ce qu'on va vivre là.
13:59Mais il se planque un peu avant de penser qu'il va revenir. Il se dit que c'est avec Barnier le
14:04paratonnerre, on est d'accord. Oui, puis après il se dit « je vais revenir ». C'est évident. Pour l'instant, il est
14:08planqué. Barnier le protège. On ne va pas le voir pendant 2-3 mois. Ne vous en faites pas, il va revenir, il ne pourra pas s'en
14:12plaindre. Non, mais on n'édite pas ce vrai de parole. Ça fait du bien d'avoir un peu de... Ça nous fait les vacances.
14:17Il fait un peu moins de parole, oui, c'est assez vrai.
14:19Catherine et François Légault. Oui, en même temps, c'est le président, il faut qu'il donne le cap aussi aux Français.
14:24Là, on est dans une rentrée, on a eu Légion. Ce n'est pas à lui de donner le cap. C'est au Premier ministre.
14:28Il ne fait plus rien, lui. C'est l'article 20 de la Constitution.
14:31Le Premier ministre gouverne. Le président préside. C'est nouveau pour lui, mais c'est comme ça que ça doit marcher.
14:36C'est nouveau un peu pour tous les présidents.
14:38Non, non, non, non. Le général de Gaulle, Giscard. Giscard avec Barre. Barre, il faisait un peu ce qu'il voulait.
14:45Il gouvernait vraiment.
14:47Le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il a perdu le pouvoir de fête.
14:52Et en fait, il gêne. Aujourd'hui, tout le monde voudrait qu'il ne soit pas là.
14:56Mais c'est le président !
14:57Il occupe une place, il ne peut rien en faire, mais on ne peut pas le dégager.
15:01Et tous les autres ont envie de poser leur fesse sur ce siège-là.
15:04Donc aujourd'hui, effectivement, non seulement tout le monde l'a enterré,
15:08mais tout le monde le regarde en préparant la sauce salsa.
15:11Parce que le deuxième problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il n'a pas de parti.
15:15Il n'est adossé ni à un parti, ni à une histoire personnelle ou collective extrêmement forte.
15:22Il s'est fait voler par qui ?
15:23Parce que c'était un fan club et que le fan club, il veut durer.
15:26Et quand il voit que son chanteur perd sa voix, il va s'intéresser à une autre star.
15:33À sa doublure.
15:33C'est comme ça.
15:35Donc aujourd'hui, il y a encore intérêt à suivre Macron et à l'aider.
15:44C'est d'ailleurs vrai.
15:46Moi, je crois qu'il arrive à Emmanuel Macron quelque chose de très spécifique.
15:49Il n'est pas le premier président à ne plus avoir de majorité au Parlement,
15:51mais lui n'a plus de majorité présidentielle.
15:53Une majorité présidentielle, c'est quelque chose d'un peu insaisissable.
15:56Parce que c'est le jour du deuxième tour, vous avez tant de voix,
15:59mais c'est aussi autre chose.
16:00C'est les forces dans le pays qui vous ont porté au pouvoir.
16:02Le général de Gaulle le disait très bien après l'élection présidentielle de 1965.
16:05Il disait, je constate que j'ai fait bien plus de voix au premier tour.
16:10De mémoire, il avait dû faire 45 % que la totalité des partis me soutenant,
16:14ce qui montre bien que le président est autre chose qu'une majorité parlementaire.
16:19Mais la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron,
16:21c'était aussi les milieux d'affaires.
16:23C'était aussi les grands corps de l'État.
16:25C'était aussi des Allemands.
16:26Bref, c'était aussi beaucoup de gens qui avaient contribué.
16:28Et non seulement là, il n'a plus son parti, il n'a plus de majorité parlementaire,
16:32mais il n'a plus non plus tous ces gens-là qui, dans la société française,
16:35croyaient ou n'y croyaient pas, mais en tout cas voyaient leur intérêt à le porter.
16:38Et ça n'est, c'est sans précédent dans notre histoire.
16:41Catherine ?
16:42Oui, c'est vrai, il a perdu sur ce tableau-là et il a énormément déçu.
16:46Donc, le sortilège a cessé.
16:48Et là, alors bon, il est élu pour trois ans.
16:52On ne lui conteste pas.
16:54On ne peut pas le mettre dehors et lui-même n'a pas envie de partir.
16:56Certains ont tenté la destitution d'Emmanuel Macron.
16:58Oui, mais enfin, c'est page voie, ça ne va pas le faire.
17:01Donc, je ne sais pas comment il va pouvoir...
17:04Je ne suis même pas sûre qu'ayant fait cette faute de la dissolution,
17:07il recommence dans un an.
17:09Il ne souhaite pas, a priori.
17:10Il ne souhaite pas.
17:11Il ne souhaite pas redissoudre le président Macron.
17:13Parce que ceux qui restent fidèles à Jean-Luc Mélenchon,
17:16et d'ailleurs Olivier Faure l'a dit, mais oui, il joue sa réélection déjà dans un an.
17:21Donc, ils vont se tenir bien tranquilles.
17:23Mais qu'est-ce que pourraient dire les électeurs ?
17:26On n'en sait rien.
17:27François-Émilie Gisbert ?
17:28Oui, moi, je tendance à penser qu'il y a un phénomène nouveau.
17:33Parce qu'on a déjà connu des phénomènes de cohabitation
17:35avec le président qui se rebecque, etc.
17:38Là, on a une situation quand même très différente des autres périodes.
17:42C'est que la campagne présidentielle a commencé quand même depuis très longtemps.
17:46Moi, ça me frappe depuis déjà plusieurs mois.
17:48Là, aujourd'hui, on se dit que ça ne va que progresser.
17:51C'est-à-dire, bon, maintenant, de toute façon,
17:54Édouard Philippe s'est déclaré.
17:57Gabriel Attal va certainement se déclarer aussi à un moment donné.
18:00Laurent Roquet, lui, s'est déclaré depuis longtemps.
18:03C'est déjà parti, quoi.
18:05Et on sait que ça se joue entre eux, plus évidemment de l'autre côté,
18:08et Marine Le Pen.
18:09Mais eux, c'est beaucoup plus important,
18:11parce qu'évidemment, il y en aura qu'un à l'arrivée.
18:13Bien sûr.
18:14La droite ne fera pas l'erreur, certainement pas,
18:16de se présenter à trois ou quatre.
18:17Ils sont capables de tout.
18:19Catherine Nen en est pas sûre.
18:21Ils sont capables de tout, c'est vrai.
18:22On l'a vu dans le passé, mais je pense quand même, pour l'instant,
18:25c'est une sorte de jeu, là, où on essaie de...
18:27Les Français l'attendent en quelque sorte aussi,
18:29parce qu'il n'y a pas eu d'élection de vraie campagne présidentielle,
18:31en tout cas, en 2022.
18:32Et une présidentielle, c'est un moment où on purge les passions catholiques aussi.
18:35Et comme on ne les a pas purgées en 2022,
18:38il y a aussi un pays qui, justement, est très à cran,
18:40parce qu'on n'a pas trouvé la page.
18:42Parce qu'il a aussi des problèmes.
18:44Oui, justement, parce qu'il y a des problèmes.
18:45Non, mais il y a eu...
18:46Ils n'en ont pas eu deux, campagnes qu'ils attendaient.
18:48Il n'y a pas eu de campagne pour la présidentielle.
18:51Mais il n'a pas fait campagne pour les législatives.
18:54Il n'a pas demandé aux Français de lui donner une majorité.
18:57D'ailleurs, ils l'ont exaucée, ils ne lui l'ont pas donnée.
18:59Et là, il y a quand même un déficit de parole.
19:01Lui qui parle tant, là, vous voyez, il est passé...
19:03On est du trop-point au trop-peu.
19:06Et ça, il l'a payé cher.
19:08Bon, le dernier mot, Franck, c'est...
19:09Je pense que la vérité, c'est qu'il n'a pas voulu de campagne,
19:12parce qu'il ne voulait pas de débat.
19:14Il ne veut pas de débat.
19:15Pourquoi il ne veut pas de débat ?
19:16Parce qu'il n'en a pas envie, c'est la phrase.
19:18Oui, voilà, il ne veut pas avoir à se justifier.
19:21Il n'a pas envie d'expliquer aussi ce qu'il va faire.
19:23Et c'est quand même...
19:24Là, de ce point de vue, on a vraiment manqué cette élection présidentielle.
19:26Et je crois que c'est quelque chose de...
19:27Il a été élu sans le mériter.
19:29Ça a été assez...
19:30C'est mauvais et c'est quelque chose qu'on paye encore.
19:32Et on va le payer, on ne doutait encore avant.
19:34Il aurait dû tirer la leçon de son échec aux législatives de 2022,
19:38essayer de faire une coalition.
19:39Il n'en serait pas là où il est aujourd'hui.
19:41Merci, François-Olivier Gisbert, Catherine Ness, Hélène Pinard
19:43et Jean-Sébastien Ferjou.

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