François Valéry : "Le jour où la police américaine m'a arrêté !"

Paris Match

En 1974, le jeune chanteur est sur un petit nuage après ses premiers tubes. Mais en se rendant aux Etats-Unis, une mésaventure va le ramener sur le plancher des vaches très brusquement !

Transcript

00:00Ils nous ont ramenés à l'hôtel, ils ont fouillé les sacs, ils ont retourné les matelas.

00:04Enfin, ils ont commencé à fouiller sous les draps, sous les machins.

00:10Nous sommes en 1974.

00:12C'était la première fois que je quittais la maison, entre guillemets.

00:15J'avais 19 ans, j'en paraissais 15.

00:17J'avais deux mois de métier et je suis invité par un journal à Chicago

00:21pour aller faire des photos sur la plus grande tour du monde,

00:24qui faisait plus de 300 mètres à l'époque.

00:26Donc, ce reportage est assuré en photographie par M. Jean-Claude Higgins,

00:30qui était un grand photographe de l'époque.

00:32Jean-Claude avait tous ses appareils, on avait nos petites valises.

00:35On s'est dit, on va se faire un kiff dans cet hôtel à Holiday Inn.

00:38Et l'idée était justement d'aller honorer, entre guillemets,

00:41cette tour, d'aller faire des photos.

00:43Il y avait ce côté un peu découverte formidable.

00:46J'avais les yeux très, très grands ouverts.

00:48Donc, on fait notre reportage pendant quatre jours avec Higgins.

00:50Et le dernier jour, je vais faire des courses dans un magasin

00:53et on rentre dans un magasin énorme et je voulais ramener,

00:56bien entendu, des souvenirs en France à ma mère, à mes sœurs, etc.

00:59Donc, je prends ce que j'ai à prendre.

01:01Je sors un billet de 100 dollars et je paye avec un billet de 100 dollars.

01:04Jusque là, tout va bien.

01:05La vendeuse prend le billet.

01:06Elle ne me regarde même pas bizarrement.

01:08Elle me dit, wait a moment.

01:09Deux minutes après, je vois arriver quatre mecs, des policiers américains.

01:13Et là, je me demande ce qui se passe.

01:15C'est Midnight Express, quoi, d'un coup.

01:16Des jeunes flics américains avec l'accent, etc.

01:19Sur le coup, j'ai rigolé, mais après, je n'ai pas rigolé.

01:22Bon, c'était un âge où je n'avais pas encore 20 ans.

01:23J'avais mon premier disque qui cartonnait avec une chanson d'été.

01:26Bon, c'était la vie est belle, quoi.

01:28C'était l'année de mes 20 ans, quoi.

01:30Donc, j'ai quand même flippé.

01:33J'ai quand même flippé.

01:34Heureusement quand même que Higgins était anglais,

01:35parce que ça parlait anglais, mais je ne comprenais pas.

01:37Donc, on décrit notre identité, machin.

01:39Bon, ils nous ont ramenés à l'hôtel.

01:41Ils ont fouillé les sacs.

01:43Ils ont retourné les matelas.

01:44Enfin, ils ont commencé à fouiller sous les draps, sous les machins.

01:46La situation était emmerdante, mais je me disais en tout état de cause,

01:50ils vont bien voir que je suis pour rien.

01:52Et ce qui a sauvé l'histoire, c'est le reçu que ma mère m'avait mis dans l'enveloppe

01:57parce qu'elle m'avait donné une enveloppe.

01:58Je lui avais demandé de me retirer de l'argent à la banque.

02:00C'était la banque qui lui avait refilé un faux billet de 100 dollars.

02:03C'est marrant parce qu'après, je me disais, c'est un signe du ciel.

02:07Ma mère, elle a mis l'argent.

02:08Il y avait 400 ou 500 dollars de l'époque pour faire des courses.

02:12Et c'est grâce, si vous voulez, à ce reçu de la banque en France

02:16que la blague s'est arrêtée.

02:17La blague a duré quand même deux heures et demie avec des hauts et des bas.

02:20Je n'ai pas joué les John Wayne.

02:22Les flics m'ont rendu le billet de 100 dollars.

02:25La perquisition a eu lieu le jour où on partait,

02:29c'est à dire que là, on restait là-bas.

02:31Il y a une chose que j'ai apprise, c'est qu'on peut tous se retrouver

02:34dans des situations inextricables.

02:35Mais mon parti pris, c'est de dire que quand on n'a rien fait,

02:39on ne peut pas se retrouver dans la merde.

02:41Ce n'est pas possible.

02:42À un moment donné, il y a un truc qui saoule,

02:44mais j'étais content quand on a repris l'avion.

02:47J'étais content de partir.

02:48Quand je suis arrivé, bien entendu, à Paris,

02:50la première des choses que j'ai faites, c'est d'aller engueuler les banquiers.

02:54Je n'étais pas content quand même.

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