• il y a 3 mois
Une enquête préliminaire a été ouverte après la diffusion d'une vidéo dans laquelle une enseignante de petite section de maternelle brutalise une élève de trois ans en larmes au lendemain de la rentrée scolaire. La famille a porté plainte et le rectorat a suspendu la professeure des écoles, affirmant toutefois que l'institutrice n'avait "aucun antécédent" dans son dossier.

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Transcription
00:00C'est une vidéo qui a été vue plus de 3 millions de fois. Ça se passe dans une école maternelle du 15e arrondissement de Paris.
00:07On y voit une petite fille de 3 ans en larmes, se faire frapper par sa maîtresse.
00:11Ça s'est passé la semaine dernière, au lendemain de la rentrée scolaire.
00:15On est ce soir avec la maman de cette petite fille. Bonsoir à vous.
00:19Merci Rachel d'avoir accepté notre invitation et votre avocate.
00:23Bonsoir à vous Maître Vanessa Edberg. Merci à vous également d'être présent.
00:28J'imagine que ce n'est pas très agréable de revoir les images.
00:32Mais pour ceux qui n'auraient pas vu la séquence, on va la visionner et derrière on en parlera.
00:58C'est quoi ton problème ?
01:05Maman, j'ai des ennuis.
01:08Qu'est-ce qu'il y a ?
01:10J'ai des ennuis.
01:13Qu'est-ce qu'il y a ?
01:16J'ai des ennuis.
01:24Comment je vais revenir ?
01:29Tu vas voir comment tu vas revenir quand je vais t'éduquer.
01:35Voilà, les images de votre fille de 3 ans. C'était au lendemain de la rentrée scolaire.
01:41Comment avez-vous su ce qui s'était passé ? Est-ce qu'elle vous en a parlé d'abord ?
01:46Non, je n'ai pas parlé. En fait, j'ai reçu la vidéo jeudi à 16h30.
01:52En fait, je n'ai pas parlé du tout avec la maîtresse ni rien.
01:55J'ai sorti chercher la directrice. Elle n'est pas dans l'école.
01:59Après, j'ai sorti directement au commissariat. J'ai posé plainte.
02:03Et la vidéo, comment vous l'avez vue ? Vous l'avez vue sur les réseaux sociaux ?
02:06Non. En fait, il y a une maman qui l'a filmée. Elle a cherché moi après les 7 jours.
02:12Parce que c'est le deuxième jour. Elle a cherché moi 12 jours après.
02:16Elle ne connait pas moi, la maman.
02:18Elle a trouvé par hasard jeudi à 16h30. Je récupère ma fille.
02:22Elle m'a appelée. Elle m'a dit c'est ta fille. J'ai dit oui, c'est ma fille.
02:25Elle m'a dit venez avec moi. Je veux montrer une chose pour vous.
02:28Je suis rentrée avec elle dans la classe. On a fermé la porte.
02:30Elle a montré pour moi la vidéo.
02:33En fait, j'étais dans le choc. Je regarde ma fille comme ça dans l'école.
02:38Je n'ai pas imaginé comme ça vraiment.
02:41Moi, je peur peut-être par rapport aux alimentaires.
02:44Mais pour la maîtresse, j'ai jamais imaginé ça.
02:48Vous n'auriez jamais imaginé que la maîtresse puisse donner un coup à votre fille.
02:52Vous parlez effectivement de cette personne qui filme la scène.
02:55Parce que c'est ce qui interpelle aussi.
02:57C'est qui concrètement ? C'est la maman d'une autre élève ?
03:01Oui, c'est une maman. Elle filme sa fille pour la rentrée.
03:06Elle filme par hasard sa fille.
03:09Après, elle a regardé la maîtresse. Qu'est-ce qu'elle a fait ?
03:11Elle a tapé déjà avant.
03:13Après, elle a fermé la porte de la classe.
03:16Elle a continué de taper. C'est pour ça que la maman a tourné la vidéo.
03:20Elle a filmé ma fille.
03:22Donc, vous dites qu'elle avait déjà vu la maîtresse avoir des comportements déplacés.
03:29Vous dites que c'est votre fille ou d'autres élèves ?
03:32Oui, c'est ma fille.
03:33Quand vous regardez la vidéo, c'est le début de la vidéo.
03:36La maman est choquée. Qu'est-ce qu'elle a regardé ?
03:39Elle filme. Après, elle a regardé la maîtresse.
03:42Elle a tapé. Ma fille a entendu la vidéo.
03:45Ma fille a crié.
03:47Après, elle a tourné la vidéo. Elle a montré tout.
03:49Et elle s'est dit, comme elle a des gestes déplacés, je vais filmer.
03:52C'est ça ?
03:53Et quand elle vous montre cette vidéo, est-ce que vous, vous en parlez quand même à votre fille ?
04:00Ou pas tout de suite ?
04:01En fait, ma fille, elle a parlé avec moi le jour le même.
04:04Elle m'a dit, maman, vérifie mon dos, il est rouge.
04:06La maîtresse, elle a tapé. Moi, je n'ai pas pensé.
04:09J'ai dit, peut-être, elle a peut-être...
04:12J'ai dit, peut-être, elle ne veut pas aller à l'école, comme elle a pleuré.
04:15Troisième jour, quatrième jour, elle a dit, je ne veux pas aller à l'école.
04:18Mais elle, par rapport au choc, qu'est-ce qu'elle a regardé la maîtresse ?
04:22Qu'est-ce qu'elle a fait pour elle ?
04:23C'est pour ça, elle ne veut pas partir.
04:25Elle a resté toujours, elle dit, pour maman, la maîtresse, elle m'a tapé.
04:28Moi, je n'ai pas imaginé ça. C'est ça ?
04:31Vous ne la croyez pas quand elle vous dit ça ?
04:33Oui, c'est ça.
04:35Et puis, il y a eu cette vidéo.
04:37Cette vidéo, maître, vous avez décidé de la diffuser.
04:39Oui.
04:40Je disais, plus de 3 millions de vues.
04:42Je crois que c'est plus de 3,5 millions de vues même.
04:44Pourquoi avoir pris cette décision ?
04:47Vous savez, ça fait 12 ans que j'exerce la profession d'avocat.
04:50Et j'ai très souvent des femmes qui sont violentées, qui déposent plainte.
04:54Ou bien des enfants qui subissent des sévices, qui déposent plainte.
04:57Et malheureusement, comme vous devez le savoir, il n'y a que 1% des plaintes
05:02qui aboutissent sur une information judiciaire ou une mise en examen.
05:07Donc là, le cas était tellement grave, tellement choquant,
05:12que je me suis dit que le seul moyen que les gens prennent conscience
05:15de la gravité de ce qui est en train de se passer, c'est que c'est très grave.
05:19C'est légalement très grave, c'est moralement très grave.
05:22C'est interdit par la loi.
05:24Complètement.
05:25On le rappelle.
05:26C'est une violence aggravée, avec triple circonstance aggravante.
05:29Donc c'est la première chose que je lui ai dit.
05:32Elle n'est pas juste atteinte parce que c'est sa petite-fille.
05:35Ce qu'a fait cette maîtresse, c'est inadmissible.
05:38C'est très grave.
05:41Effectivement, j'avais parfaitement conscience qu'en diffusant cette vidéo,
05:45au moins, qui ne laisse pas place à l'interprétation,
05:52je pensais qu'une enquête serait ouverte et qu'on protégerait d'autres enfants.
05:57Ça se passe en deux temps.
05:59Comme on floute, évidemment, parce que ce sont des mineurs,
06:02on ne voit pas forcément très bien,
06:04mais il y a le premier coup qui est asséné à votre fille.
06:08Et derrière, la maîtresse sort une sorte de piscite.
06:12C'est quoi ? C'est de l'eau qu'elle met sur votre fille ?
06:14Je ne sais pas.
06:15Vous l'entendez dans la vidéo.
06:16Ma fille, elle dit « ça brûle mes yeux, ça brûle mes yeux »,
06:18mais je ne sais pas.
06:19En fait, la directrice, elle m'a dit juste « de l'eau ».
06:22Mais on ne sait pas c'est quoi dedans.
06:24De toute façon, dans le cadre de l'enquête,
06:26aujourd'hui, si c'est un produit non identifié,
06:29il faudra identifier ce produit.
06:31Votre fille, elle ne savait pas ce que c'était ?
06:33Non.
06:34Elle m'a dit « ça brûle mes yeux », mais je ne sais pas.
06:37Elle va comment ?
06:39Vraiment, elle n'est pas bien du tout.
06:42Elle pleure tout le temps.
06:44Elle jette des trucs par terre.
06:46Elle ne veut pas jouer avec ses frères.
06:48Même, elle ne veut pas regarder les gens face à face.
06:51J'ai demandé pour elle, le week-end, pour qu'elle sorte.
06:54Elle ne veut pas, vraiment.
06:56Elle ne fait pas confiance.
06:58Même à l'habitude, elle fait confiance pour ma tante.
07:00Elle reste avec ma tante.
07:01Elle ne veut pas.
07:02Aujourd'hui, elle a fait une grande crise derrière moi.
07:04Maintenant, elle veut juste coller avec moi.
07:06Elle fait confiance, c'est normal pour moi.
07:09Et ça, c'est un comportement inhabituel pour elle ?
07:12Oui.
07:13Elle n'a que trois ans ?
07:14Oui.
07:15Elle a vu déjà un médecin, c'est ça ?
07:17Oui, tout à fait.
07:18On parlait un peu plus tôt dans la soirée.
07:21Elle me disait que justement, sa fille était très gaie,
07:23que c'était un soleil dans la maison.
07:25Et effectivement, le comportement a radicalement changé.
07:29Elle a vu un premier médecin qui, selon les termes de l'ordonnance,
07:33a dit qu'elle avait eu un état de choc sévère.
07:37Et effectivement, maintenant, elle doit avoir un autre médecin
07:40qui doit quantifier l'ITT, puisqu'effectivement...
07:43L'incapacité totale de travail, c'est ça ?
07:46Exactement.
07:48Pour finalement affiner la qualification de l'infraction.
07:51Parce que c'est en fonction de...
07:54Il y a plusieurs sortes de violences.
07:56Il y a des violences ayant entraîné la mort, infirmité,
07:58et ensuite, on chiffre en ITT.
08:00Là, je pense que ce sera, selon moi, d'expérience,
08:03une ITT supérieure à 8 jours,
08:05qui, dans un cas ordinaire, entraînerait une condamnation
08:09normalement de 3 ans, une peine de prison de 3 ans
08:12et 45 000 euros d'amende.
08:15Mais là, comme il y a 3 circonstances aggravantes,
08:17la peine est portée à 7 ans d'emprisonnement
08:20et 100 000 euros d'amende.
08:22Réaction autour du plateau, quand on voit ces images,
08:25cette petite fille, donc, le lendemain de la rentrée,
08:293 ans, qui se prend un coup, donc, de la part de la maîtresse.
08:33Le comportement de l'enseignante est évidemment inacceptable, inexcusable.
08:37Il faudra regarder les suites judiciaires, évidemment, de cela.
08:40Il faudra regarder aussi les sanctions administratives.
08:42Comment l'institution scolaire va gérer ce cas ?
08:45D'abord, enquêter pour savoir si c'était une première fois
08:48ou si c'est un comportement qui était récurrent.
08:50Et puis, qu'est-ce que l'on fait d'une enseignante
08:52qui a ce type de comportement ?
08:53Est-ce qu'on peut un jour retourner devant des élèves ?
08:55Si oui, à travers quel processus ?
08:57Est-ce qu'au nom du pas de vague, on évacue cela
08:59vers un centre national d'enseignement à distance quelconque
09:02ou des tâches administratives ?
09:03Comment l'institution scolaire va gérer cela ?
09:06On a quand même fait des lois pour bannir les châtiments corporels
09:10du comportement des familles.
09:12Ce n'est évidemment pas pour le retrouver dans une institution
09:15où, en toute confiance, on met ses enfants en pensant
09:17que là, ils sont à l'abri de tout.
09:19C'est la loi anti-fessé de 2019.
09:21Oui, et on sait bien évidemment qu'il y a ce que dit la loi.
09:24Et puis après, il y a le comportement d'une société
09:26à entraîner lentement, mais le plus rapidement possible
09:29dans le respect de cette loi.
09:31Il faut changer les mœurs.
09:32Dans ce passage-là, et ce n'est pas du tout le cas
09:35dans le cas qui nous occupe aujourd'hui,
09:36ce n'est pas du tout le même cas,
09:38mais globalement, dans l'institution scolaire,
09:40on a, par rapport aux décennies précédentes,
09:42rendu beaucoup plus compliqué pour les enseignants
09:44et les personnels hiérarchiques, l'exercice de l'autorité.
09:48Sur les élèves, je pense notamment aux grands,
09:50aux collégiens, aux lycéens, mais aussi sur les parents,
09:52dans le rapport aux parents.
09:53Comment l'institution dit, voilà notre point de vue
09:55et nous avons raison.
09:56Il faudra penser aussi à cela.
09:58Évidemment, c'est à détacher de ce comportement-là
10:00qui est inqualifiable, indéfendable.
10:02Mais c'est toute une chaîne de respect de l'école
10:06par ceux qui en sont les usagers,
10:08et des enfants et des parents
10:10par les membres de l'institution scolaire
10:12qui doit être repensé et rediscuté.
10:15Si ce genre de drame peut avoir une vertu
10:17en remettant les gens autour de la table,
10:19on tirera peut-être quelques leçons profitables.
10:23Raquel Garrido, sur ces images aussi,
10:24vous avez découvert aujourd'hui ?
10:26Elles sont terribles,
10:28et pour la mère de famille que je suis,
10:30c'est évidemment insupportable.
10:32Je pense que ça nous rappelle surtout
10:34à quel point les enfants sont vulnérables.
10:37Les mineurs, d'une façon générale,
10:39sont très vulnérables,
10:40et la société croit les protéger.
10:44Mais en réalité, les enfants sont en danger.
10:47Ils sont en danger dans leur famille,
10:49en permanence,
10:51et c'est terrible que ça ait lieu
10:54dans le havre scolaire,
10:56comme dit Christophe Barbier,
10:58parce que c'est typiquement un endroit
11:00où on a une tension
11:03entre la confiance que doit avoir la famille
11:06pour laisser partir l'enfant,
11:08parce qu'à trois ans,
11:10nous, la France, on fait partie des sociétés
11:12où les enfants sont scolarisés à trois ans,
11:14et c'est positif.
11:15Moi, je suis à fond pour la scolarisation à trois ans.
11:18Je pense que c'est bien pour les enfants.
11:20C'est bien pour l'acquisition des savoirs,
11:23de la sociabilité.
11:24C'est bien aussi pour les femmes.
11:26On est dans une société
11:28où le fait de ne pas être collé à nos enfants
11:30jusqu'à cinq, six ans,
11:32c'est positif pour nous, les mères.
11:34Mais ça requiert vraiment que,
11:36surtout à cet âge-là,
11:37surtout à trois ans,
11:38quand on va déposer notre petit
11:41en petite section de maternelle,
11:43on soit rassuré.
11:45Et c'est vrai qu'il faut quand même,
11:47et je le dis globalement,
11:49saluer le travail extraordinaire
11:51que font les professeurs des écoles.
11:53Je rappelle quand même que,
11:54là, on est en pleine rentrée,
11:56c'est 12 millions d'élèves
11:57qui sont rentrés à l'école,
11:59900 000 professionnels
12:01qui se dévouent,
12:03qui sont dans un dévouement extrême,
12:04et on l'a vu en tant que parents d'élèves.
12:06Vous avez vous-même,
12:07vous me disiez,
12:08trois autres enfants
12:09qui ont connu les parcours scolaires,
12:11dont votre aîné,
12:12qui a 14 ans, je crois, vous disiez.
12:14Donc j'imagine que vous avez tout ça,
12:16toutes ces étapes,
12:17vous les connaissez par cœur.
12:19Et bien sûr,
12:20il y a toujours des frictions,
12:21des fois des choses qui vont,
12:22des choses qui vont pas.
12:23Dans une scolarité,
12:24on a des fois des profs
12:25qu'on adore, qu'on déteste,
12:27d'autres qui nous adorent,
12:28et d'autres qui nous détestent,
12:29comme élèves.
12:31Mais là, la violence,
12:33c'est vraiment quelque chose
12:34où la société doit dire
12:35de façon très nette,
12:37très nette,
12:38que c'est un interdit.
12:39Et pour le coup,
12:40et on va le voir dans un instant
12:41avec Lisa Hadef,
12:42pour le coup,
12:43la condamnation est unanime.
12:44Juste un mot là-dessus,
12:45Azize de Cordugé.
12:46Heureusement que c'est filmé,
12:47finalement,
12:48parce qu'une petite de trois ans,
12:49d'ailleurs, quand elle vous l'a dit,
12:50vous, madame,
12:51vous nous disiez,
12:52au début, je ne l'ai pas tellement cru,
12:53parce que quand une petite
12:54de trois ans dit
12:55la maîtresse m'a tapé,
12:56on a quand même du mal
12:57à y croire.
12:58Ce qui pose évidemment
12:59la question de comment
13:00est-ce qu'on détecte
13:01ce type de violence,
13:02comment est-ce qu'on sait,
13:03sans rentrer dans une psychose,
13:05tous les jours,
13:06est-ce que mon enfant
13:07a subi de mauvais traitements ?
13:08Est-ce qu'en fait,
13:09en tout cas,
13:10les enseignants qui sanctionnent
13:11mes enfants,
13:12me semble-t-il,
13:13sont très bien intentionnés
13:14et mes enfants sont épanouis
13:15quand ils sortent de l'école.
13:16Mais comment est-ce qu'on détecte
13:17dans les comportements
13:18des enfants,
13:19puisque, par exemple,
13:20vous, vous ne l'avez pas vu
13:21tout de suite,
13:22il a fallu que cette maman,
13:23heureusement, était là,
13:24vous montre cette vidéo.
13:25Comment est-ce qu'on comprend
13:26que notre enfant
13:27a subi ces violences ?
13:28Comment est-ce qu'on fait
13:29pour l'accompagner,
13:30pour essayer de lui faire
13:31dire les choses,
13:35Et ensuite,
13:36quelles sont les démarches
13:37quand il n'y a pas eu de vidéo,
13:38justement,
13:39quand il n'y a pas de témoin
13:40pour aller vers la justice
13:41et essayer de faire en sorte
13:42que ces enseignants
13:43qui sont violents
13:44ne soient pas,
13:45le lendemain,
13:46encore devant leur classe.
13:47Et qu'est-ce qu'on fait
13:48aussi de ces élèves
13:49qui, le lendemain,
13:50n'ont plus d'enseignants
13:51parce qu'on est déjà
13:52dans une situation
13:53de pénurie d'enseignants
13:54et donc se retrouvent
13:55dans des situations terribles.
13:56Je pense que c'est
13:57celle de votre fille.
13:58Et cette gestion
13:59de l'enfant,
14:00c'est-à-dire
14:01de l'enfant,
14:02cette gestion
14:03de la violence
14:04et du traumatisme
14:05de l'enfant
14:06se pose aussi
14:07du point de vue des parents.
14:08Parce que je suppose
14:09que vous êtes évidemment
14:10très, très affectés.
14:11Ça va être compliqué
14:12pour vous.
14:13Je ne vais pas parler
14:14à votre place,
14:15mais je me mets
14:16un peu à votre place.
14:17J'imagine que,
14:18ensuite,
14:19pour confier ces enfants,
14:20c'est compliqué.
14:21Et comment est-ce qu'on fait
14:22aussi pour accompagner
14:23les parents
14:24et les aider
14:25à ne pas tomber
14:26dans la psychose
14:27qui est justifiée ?
14:28Et ça,
14:29on va en reparler
14:30dans un instant.
14:31C'est intéressant,
14:32je le disais,
14:33beaucoup de réactions
14:34et des condamnations
14:35unanimes,
14:36que ce soit
14:37dans le milieu politique,
14:38dans le milieu scolaire.
14:39Lisa Hadef,
14:40vous les avez regroupées.
14:41Oui,
14:42à commencer
14:43par les parents d'élèves,
14:44il y a ceux
14:45pour qui l'attitude
14:46de cette maîtresse,
14:47c'est impardonnable.
14:48J'étais choquée
14:49de l'acte
14:50en elle-même,
14:51parce que c'est un acte
14:52de maltraitance
14:53sur enfant,
14:54en sachant que
14:55c'est une enfant
14:56qui vient
14:57de prendre l'école,
14:58c'est la toute première fois.
14:59Je cautionne pas cet acte.
15:00C'est inadmissible.
15:01On peut pas traiter
15:02un enfant de 3 ans
15:03de cette façon.
15:04C'est pas bien,
15:05ça c'est la viande,
15:06c'est pas bien.
15:07Si nous-mêmes,
15:08c'est interdit
15:09de taper nos propres enfants,
15:10pourquoi elle va le faire ?
15:11Il y a aussi
15:12des parents
15:13qui sont un peu plus empathiques,
15:14qui essayent de comprendre
15:15pourquoi cette maîtresse
15:16a débloqué
15:17face au comportement
15:18de la petite fille.
15:19Mon grand-fils,
15:20il a été avec elle
15:21pendant sa première année.
15:22Ça s'est bien passé,
15:23mais je sais pas
15:24ce qu'il s'est passé
15:25avec la maîtresse.
15:26Je sais pas
15:27ce qu'il s'est passé
15:28avec la maîtresse.
15:29Est-ce qu'il était fatigué ?
15:30On ne sait pas, en fait.
15:31Par rapport à la vidéo,
15:32c'est un peu choquant.
15:33Moi, quand j'ai vu la vidéo,
15:34honnêtement,
15:35j'étais choquée.
15:36Bon, le GE,
15:37je le cautionne pas.
15:38Pas du tout.
15:39Mais il fallait peut-être
15:40évacuer la petite fille
15:41qui était aussi
15:42un peu énervée,
15:43attristée
15:44de la séparation
15:45avec ses parents.
15:46Et voilà,
15:47peut-être la situation
15:48aurait dégonflé directement.
15:49Ça a pris des ampleurs
15:50pas possibles, en fait.
15:51Et au niveau
15:52des institutions,
15:53qu'est-ce qu'on dit, Lisa ?
15:54Le recteur
15:55de l'institut
15:56de l'éducation
15:58Le recteur
15:59de l'académie de Paris
16:00se montre très factuel.
16:01Selon lui,
16:02cette enseignante
16:03était à sa place
16:04et rien ne laissait penser
16:05qu'elle agirait de la sorte
16:06dans cette situation particulière.
16:07Un enfant n'a pas
16:08à subir un acte de violence
16:09et surtout pas
16:10dans une école.
16:11C'est une
16:12contradiction radicale.
16:13Donc, nous prenons
16:14les choses
16:15très au sérieux.
16:16Le dossier
16:17de cette enseignante
16:18ne relève rien.
16:19Elle est enseignante
16:20depuis de très nombreuses années.
16:21Elle est titulaire.
16:22Et le dossier
16:23qui a été consulté
16:24ne mentionne
16:25pas
16:26aucun problème
16:27de quelque nature
16:28que ce soit.
16:29Il y aura
16:30une enquête.
16:31À la fois,
16:32une enquête pénale
16:33puisqu'une plainte
16:34a été déposée.
16:35L'avocate
16:36vient de s'exprimer.
16:37Une enquête administrative
16:38qui pourra conduire
16:39très certainement
16:40à un conseil
16:41de discipline.
16:42Et là,
16:43il faut qu'on décante
16:44l'ensemble des faits
16:45qui se sont produits.
16:46Maître
16:47Vanessa Edberg,
16:48l'avocate de la famille
16:49qui est sur ce plateau
16:50et la maman
16:51de la petite fille
16:52ont affirmé
16:53que l'enseignante
16:54a déjà commis
16:55des erreurs.
16:56Le maire du 15e arrondissement
16:57de Paris
16:58s'est aussi prononcé
16:59sur le sujet
17:00là où se trouve l'école
17:01et lui a été
17:02un peu plus catégorique.
17:03Ce comportement
17:04est inqualifiable
17:05venant d'une enseignante
17:06confirmée
17:07qui était dans cette école
17:08depuis déjà
17:09une dizaine d'années
17:10et sur lesquelles
17:11nous n'avions
17:12évidemment
17:13aucune information
17:14de ce type.
17:15C'est un traumatisme
17:16gigantesque.
17:17Une rentrée scolaire
17:18pour un enfant,
17:19sa première rentrée scolaire
17:20dans une école,
17:21petite école d'ailleurs
17:22de quartier,
17:23un quartier assez populaire
17:24du 15e,
17:25ça doit se passer
17:26dans les meilleures
17:27conditions possibles
17:28évidemment.
17:29Il doit y avoir
17:30un accueil extraordinaire
17:31pour que ces enfants
17:32puissent apprécier
17:33tout ce qui va se passer
17:34au cours de leur scolarité.
17:35Et là,
17:36c'est quelque chose
17:37qui est extrêmement
17:38traumatisant.
17:39Et le rectorat de Paris
17:40a mis en place
17:41une cellule psychologique.
17:42Merci beaucoup Lisa.
17:43Je rebondis là-dessus
17:44maître.
17:45Vous vous dites
17:46donc
17:47que cette enseignante
17:48a déjà commis
17:49ce genre de fait ?
17:50Elle bénéficie évidemment
17:51de la présomption d'innocence.
17:53Et nous sommes
17:54qu'aux prémices
17:55de cette affaire.
17:56Il y a une enquête
17:57qui a été ouverte.
17:58Effectivement,
17:59il y a plusieurs mamans
18:00qui se sont rapprochées
18:01de moi pour me dire
18:02que par le passé,
18:03leur enfant était
18:04avec cette maîtresse
18:05et qu'effectivement,
18:06maintenant,
18:07à la faveur
18:08de cette histoire,
18:09j'ai envie de dire,
18:10les enfants ont parlé
18:11et on dit
18:12qu'elle était
18:13coutumière
18:14de ce genre d'agissements.
18:15Alors,
18:16on a un témoignage.
18:17Je rappelle quand même,
18:18il faut prendre
18:19beaucoup de pincettes
18:20et vous avez raison
18:21de rappeler
18:22parce qu'en l'occurrence,
18:23le recteur dit quand même
18:24que rien de négatif
18:25n'était remonté
18:26à ses oreilles
18:29concernant cette enseignante.
18:30Mais on a un témoignage.
18:31C'était chez Maxime Switek
18:33ce matin sur le plateau.
18:35Une mère de trois garçons
18:37qui sont passés
18:38dans cet établissement.
18:39Elle a fait un signalement
18:41par courrier
18:42au directeur
18:43des services académiques
18:44de l'Éducation nationale.
18:45Elle accuse l'institutrice
18:47d'avoir giflé au visage
18:49l'un de ses fils.
18:51On écoute son témoignage.
18:53Le premier déjà,
18:55il a fait sa rentrée en maternelle.
18:57Il était hyper content
18:59parce que c'est un enfant
19:00assez éveillé
19:02par rapport aux deux autres.
19:04Il a fait sa rentrée,
19:05tout s'est bien passé.
19:06Mais au bout de six mois,
19:07pendant les vacances,
19:08au moment de la rentrée,
19:09je lui demande
19:10« T'es content de rentrer à l'école ? »
19:12« D'y retourner ? »
19:13Il me dit « Oui, oui, oui,
19:14mais pas trop. »
19:15Pour voir les copains,
19:16oui, mais pas la maîtresse.
19:18Je lui dis « Pourquoi ? »
19:19Il me dit
19:20parce qu'elle m'a mis une claque,
19:22une grosse claque,
19:24et l'a imité
19:25comme quand elle l'avait fait.
19:27J'ai été confronter la maîtresse.
19:30J'ai demandé à voir la directrice.
19:32On s'est confrontés,
19:34la directrice plus mon fils,
19:36la maîtresse en question,
19:37et moi.
19:38Ça, ça fera partie de l'enquête.
19:40J'imagine que ces témoignages
19:41vont être recueillis
19:43par les enquêteurs.
19:44Mais apparemment,
19:45c'est pas dans le dossier,
19:46si on en croit le recteur.
19:47Le recteur, en tout cas,
19:48dit effectivement
19:49qu'il n'avait pas entendu
19:50parler d'autres agissements
19:51de la part de l'institutrice.
19:52Si ces faits sont avérés,
19:54est-ce que ça ne méritait pas
19:55de la part de la directrice
19:56une remontée quand même
19:57vers le rectorat ?
19:58Ne serait-ce que pour demander
19:59une assistance
20:00pour qu'on explique
20:01les bonnes méthodes
20:02à cette institutrice
20:03ou qu'on éclaircisse ce litige ?
20:05Cette institution est étrange,
20:06quand même.
20:07Comment, d'ailleurs,
20:08vous vous êtes sentie
20:10vis-à-vis de l'institution,
20:11vis-à-vis de la directrice
20:12de l'école, par exemple ?
20:14Est-ce que vous vous êtes sentie
20:15soutenue ?
20:17En fait, j'étais mal, vraiment.
20:21En fait, j'ai parlé
20:23avec la directrice calmement,
20:24mais je ne peux faire rien du tout,
20:26vraiment.
20:27Comme je fais poser plainte,
20:30c'est bon, c'est la police,
20:31elle fait son travail.
20:34Même la directrice,
20:35elle ne peut faire rien du tout
20:36par rapport à ma fille.
20:39Elle ne peut rien faire, vous dites ?
20:40Oui, elle ne peut rien faire.
20:41Mais elle vous a dit quoi, quand même ?
20:42Vous lui avez...
20:43J'imagine qu'elle a vu la vidéo aussi.
20:44Oui.
20:45Comme j'ai parlé avec elle
20:46devant tous les parents,
20:48elle m'a dit juste...
20:49Juste, elle l'a tapée,
20:50elle ne l'a pas tuée.
20:52Elle a dit, elle l'a tapée,
20:53elle ne l'a pas tuée ?
20:54Elle ne l'a pas tuée, oui.
20:56Et ça, c'était sa première réaction ?
20:57Ce n'est pas juste pour moi.
20:58Elle l'a dit devant tous les parents
21:00de l'école.
21:03Donc, elle a, selon vous,
21:05cherché à minimiser un petit peu...
21:07Non, comme elle veut essayer
21:10de calmer le truc.
21:11Comme il y a une vidéo,
21:12c'est...
21:13Après, comme elle a regardé
21:15la vidéo, c'est bon,
21:16elle n'a rien dit.
21:17Elle m'a dit, ce n'est pas moi,
21:18c'est bon, ce n'est pas moi,
21:19c'est...
21:22Commentaire ?
21:24C'est évidemment très choquant
21:26de la part de la directrice
21:27qui, finalement,
21:28dans la hiérarchie académique,
21:30n'est pas plus un des maîtresses.
21:33Il faut en avoir conscience.
21:35Il y a un inspecteur
21:36qui est censé, effectivement,
21:38venir sur place pour contrôler
21:40que tout va bien.
21:41Donc, effectivement,
21:42ça aurait dû lui être remonté.
21:43Ça n'a pas été fait.
21:44Selon le témoignage de la maman
21:46qui était là ce matin,
21:47elle a aussi indiqué ce matin
21:49qu'elle avait confronté
21:51l'enfant et la directrice
21:53et que la directrice lui avait dit
21:54qu'il a dû inventer ça,
21:56lire ça dans un livre.
21:57Donc, c'est complètement surréaliste
21:58d'entendre une chose pareille.
22:00Et de toute façon,
22:01quand il s'agit d'enfant,
22:02il n'y a pas de place pour le doute.
22:04C'est pour ça qu'on va
22:05écarter le doute
22:06et qu'il y ait une enquête.
22:07De toute façon, maintenant,
22:08je suis confiante
22:09que la justice va faire son travail.
22:12Ça, ça souligne, selon vous,
22:13Raquel Garrido,
22:14quand même un dysfonctionnement.
22:18Je pense que...
22:19C'est compliqué aussi
22:20quand on est face
22:21à des jeunes élèves de 3 ans
22:23de croire aussi
22:25tout ce qu'ils disent, j'imagine.
22:26Bien sûr.
22:27Mais l'évolution générale
22:30de l'institution scolaire,
22:32c'est de dénoncer
22:34et de réprimer la violence
22:37qui, jadis,
22:38était quand même considérée
22:39comme un élément pédagogique.
22:40Et il y a encore
22:41des forces conservatrices en France
22:42qui considèrent que 68
22:44est passé par là,
22:45qu'on est trop permissifs,
22:46qu'on tape pas assez les enfants, etc.
22:48Que le châtiment éduque.
22:49Que le châtiment éduque, etc.
22:50Vous avez encore ce type de discours
22:52qui existe en France.
22:54Et d'ailleurs,
22:55il y a des établissements,
22:56on a vu des établissements privés,
22:58hors contrat,
22:59où il y a eu des problèmes.
23:00Où, en fait,
23:01il y a eu des méthodes
23:02de coercition,
23:04de discipline vis-à-vis des enfants
23:06qui les mettaient en péril
23:07et qui étaient contraires
23:08à l'évolution de nos concepts
23:10et de nos principes pédagogiques.
23:12Même à ma génération,
23:13moi je suis née en 1974,
23:15mes amis,
23:16j'étais pas à l'école en France
23:17quand j'étais enfant,
23:18parce que j'habitais pas en France,
23:20j'étais pas encore arrivée,
23:21mais mes amis disent
23:22qu'ils avaient des châtiments corporels.
23:24Les profs les prenaient par les cheveux,
23:25ils les tapaient, etc.
23:27Et les parents disaient rien.
23:28Je veux dire, les parents,
23:29bon, c'était comme ça.
23:31Aujourd'hui,
23:32on voit bien que la société
23:33n'accepte plus ça.
23:35Et ça,
23:36on va considérer que c'est positif.
23:40Cependant,
23:41ça ne purge pas la question
23:42de la preuve, etc.
23:44Parce que quand vous entrez
23:45en voie de condamnation,
23:46en voie de répression,
23:47même disciplinaire,
23:48même à l'intérieur d'une institution,
23:50dans une entreprise
23:51ou dans la fonction publique,
23:53dans les deux cas c'est pareil,
23:55il faut quand même démontrer
23:56si vous avez un employé
23:57qui fait une faute,
23:58il faut qu'elle soit avérée.
24:00Et c'est vrai qu'il y a un isolement
24:02de l'enseignant dans sa classe.
24:04Dans sa classe O,
24:05quand il y a des ATSEM
24:07ou il y a des AESH,
24:09au passage,
24:10les AESH,
24:11je me permets de le signaler,
24:12il en manque des milliers
24:13et des milliers.
24:14Et c'est un autre type de violence
24:16sans comparer
24:17avec ce qui est arrivé
24:18avec votre petite fille,
24:19je ne voudrais surtout pas comparer.
24:21Mais il y a des enfants
24:22aujourd'hui en situation de handicap
24:24qui ne peuvent pas être scolarisés
24:26ou qui sont scolarisés
24:27avec une heure une AESH,
24:28une autre une AESH ici,
24:30ils vivent des situations
24:31de balottement.
24:32Ça aussi,
24:33c'est une violence aujourd'hui
24:34de l'institution
24:35vis-à-vis des enfants
24:36parce que les enfants
24:37ne peuvent pas être inclus.
24:38Donc il y a beaucoup de choses,
24:39il y a certaines choses
24:40qui ne vont pas,
24:41sur lesquelles il n'y a pas
24:42assez de réponses.
24:43Et est-ce qu'une directrice
24:44peut se permettre de noter
24:45dans un dossier d'enseignant
24:46quelque chose sur lequel
24:47elle n'a pas eu de preuves ?
24:48C'est délicat.
24:49Ce que je note,
24:50et je voudrais juste
24:51terminer là-dessus,
24:52c'est que j'ai écouté
24:53la secrétaire générale
24:54du SNUIPP,
24:55le plus grand syndicat
24:56de professeurs des écoles,
24:57et elle a été très claire,
24:58pour dire que c'était
24:59une faute professionnelle,
25:00pour dénoncer ceci,
25:01pour dire qu'elle n'a pas joué,
25:02qu'elle appelle une collègue,
25:03c'est une collègue,
25:04et elle a vraiment
25:05dénoncé ce comportement.
25:06Et je me suis dit,
25:07il y a eu une évolution quand même.
25:08Parce que jadis,
25:09il y a un certain temps
25:10où, comme dans la police,
25:11par exemple,
25:12dans la police,
25:13vous allez voir le syndicat,
25:14ils vous protègent
25:15quoi qu'il arrive.
25:16Quoi que vous ayez fait,
25:17vous avez le soutien
25:18de votre syndicat,
25:19et ils le soutiennent.
25:20C'est-à-dire que
25:21vous avez le soutien
25:22de votre syndicat,
25:23vous avez le soutien
25:24de votre syndicat,
25:25quoi que vous ayez fait,
25:26vous avez le soutien
25:27de votre syndicat,
25:28et le syndicat
25:29ne va jamais dire non.
25:30Nous, même nous,
25:31le syndicat,
25:32on a des principes,
25:33et là, je ne sais pas,
25:34cas de violence policière
25:35ou autre, par exemple,
25:36non, là,
25:37on ne te protégera pas.
25:38Eh bien, dans le cadre
25:39du SNUIPP,
25:40qui est le principal
25:41syndicat du primaire,
25:42ça a été très net,
25:43et ça aussi,
25:44ça me semble que
25:45c'est rassurant.
25:46C'est rassurant pour nous,
25:47pour nous, les parents,
25:48et ça doit être rassurant aussi.
25:49Et j'espère que
25:50l'institution vous répondra
25:52J'espère que l'institution
25:53vous demandera pardon.
25:54J'espère qu'une autorité,
25:55que ce soit le recteur,
25:56que ce soit la directrice,
25:57que ce soit la professeure
25:58des écoles,
25:59vous demandera,
26:00à vous,
26:01à votre enfant,
26:02à ses frères et soeurs,
26:03aux présents,
26:04aux enfants qui étaient présents,
26:05qui sollicitera
26:06votre pardon.
26:07Je ne dis pas qu'il faut pardonner,
26:08je dis les voies disciplinaires,
26:09je dis ce qui ne peut pas
26:10continuer.
26:11Est-ce qu'elle l'a fait,
26:12d'ailleurs ?
26:13Est-ce que le recteur dit
26:14que cette institutrice
26:15vous a demandé pardon,
26:16qu'elle a présenté
26:17ses exemples,
26:18qu'elle a présenté
26:19ses excuses ?
26:20En fait, la maîtresse,
26:21oui, elle l'a fait
26:22devant les maîtresses,
26:23vendredi soir,
26:24à 18h.
26:25Elle a pardonné
26:26tout le monde.
26:27Elle a demandé pardon ?
26:28Oui.
26:29Elle vous a dit quoi ?
26:30Elle a dit
26:31en fait,
26:32je fais un faute,
26:33mais je fais juste
26:34un fessé,
26:35c'est rien.
26:36Ça, c'est pas
26:37demander pardon ?
26:38Oui, elle a dit
26:39oui, pardon
26:40pour les parents,
26:41c'est comme ça.
26:42En fait,
26:43comme elle parle devant
26:44tous les parents,
26:45même les parents,
26:46elle parle doucement,
26:47on était,
26:48tout le monde,
26:49beaucoup dans la classe,
26:50elle parle doucement,
26:51il y a les parents,
26:52tout le monde,
26:53on n'entend pas
26:54la voix de la maîtresse,
26:55on n'a pas entendu.
26:56Même les parents,
26:57ils l'ont dit,
26:58on a l'habitude
26:59d'entendre
27:00devant la porte
27:01ta voix.
27:02Maintenant,
27:03on n'entend rien.
27:04Mais elle n'a pas
27:05continué pour parler,
27:06c'est pour ça.
27:07Mais elle s'est adressée
27:08à tout le monde
27:09et pas simplement à vous ?
27:10Non,
27:11c'est pour tout le monde,
27:12c'est pas pour moi exact.
27:13En fait,
27:14pour moi,
27:15elle n'a pas parlé avec moi.
27:16Donc, vous n'avez pas
27:17parlé avec elle ?
27:18Non,
27:19non.
27:20Alors,
27:21visiblement,
27:22selon son avocat,
27:23elle est en état de choc,
27:24elle dit qu'elle regrette
27:25profondément ce qui s'est passé,
27:26elle est en arrêt,
27:27elle a été remplacée,
27:28évidemment,
27:29dans sa classe,
27:30elle sera convoquée
27:31dans les prochains jours
27:32pour être entendue.
27:33Que sait-on d'elle,
27:34d'ailleurs,
27:35de cette enseignante ?
27:36Visiblement,
27:37elle était là
27:38depuis une dizaine d'années,
27:39elle avait plutôt
27:40bonne réputation
27:41dans l'école ?
27:42Elle avait plutôt
27:43bonne réputation
27:44dans l'école,
27:45oui.
27:46Elle avait plutôt
27:47bonne réputation.
27:48Effectivement,
27:49comme on l'a vu
27:50au début de l'émission,
27:51les avis sont mitigés,
27:52il y avait des mamans
27:53qui disaient
27:54qu'effectivement,
27:55on ne les avait jamais
27:56rencontrées de difficultés.
27:57En fait,
27:58je pense que
27:59ce qu'il va vraiment
28:00falloir retenir
28:01à la lumière
28:02de ce qui vient
28:03de se passer,
28:04c'est finalement
28:05expliquer aux enfants
28:06ce qui est
28:07de l'ordre
28:08de la normalité.
28:09Est-ce que finalement,
28:10une maîtresse
28:11qui vient
28:12donner une fessée,
28:13un enfant peut penser
28:14qu'elle a autorité
28:15et que c'est normal.
28:16Donc en fait,
28:17il faut vraiment
28:18trouver un équilibre
28:19entre pouvoir
28:20expliquer
28:21ce qui est recevable
28:22et quand même
28:23laisser à la maîtresse
28:24évidemment
28:25une sphère
28:26d'autorité
28:27pour pouvoir
28:28éduquer les enfants
28:29dans le cadre
28:30milieu scolaire.
28:31Donc,
28:32la balance
28:33est très difficile.
28:34Le fait est que
28:35dans la société,
28:36il y a le dernier
28:37baromètre de la Fondation
28:38pour l'enfance
28:39qui est sorti,
28:40on ne sait pas
28:41encore tout à fait
28:42intégrer la fessée,
28:43ça reste
28:44une punition
28:45qu'on donne
28:46pour certains parents
28:47en tout cas
28:48à ces enfants.
28:498 parents sur 10
28:50disent avoir eu recours
28:51à au moins
28:52une violence ordinaire,
28:53c'est comme ça
28:54qu'on appelle
28:55les fessées, etc.
28:5624% des parents
28:57ont donné
28:58une fessée
28:59à leur enfant.
29:00Ce qui montre aussi
29:01que finalement,
29:02c'est quelque chose
29:03qui se poursuit
29:04et donc...
29:05C'est très compliqué
29:06de changer
29:07les comportements
29:08d'une société,
29:09du moins les comportements
29:10qui ne semblent pas
29:11excessifs,
29:12extrêmes,
29:13pour deux raisons.
29:14D'abord parce qu'on se dit
29:15que la fessée
29:16est encore une vertue éducative,
29:17il comprendra.
29:18C'est comme le vieil hadal,
29:19vous savez,
29:20une fois qu'on s'est brûlé,
29:21on sait que c'est chaud,
29:22le fourneau,
29:23on ne met plus les doigts dessus.
29:24Et puis l'autre chose,
29:25c'est le désarroi des parents.
29:26S'il n'y a pas de fessée,
29:27c'est quoi ?
29:28C'est quoi l'alternative ?
29:29Qu'est-ce que je fais ?
29:30Il est 11h du soir,
29:31l'enfant fait une crise,
29:32j'ai une grosse journée de travail,
29:33on m'interdit de la fessée.
29:34Quelle est la sanction
29:35qui va faire que l'enfant
29:36va comprendre que son comportement
29:37est inapproprié
29:38mais qui ne sera pas passé
29:39par l'exercice
29:40d'une domination physique,
29:41d'une force plus grande,
29:42d'une violence ?
29:43Qu'est-ce qu'on a donné aux parents
29:44comme formation pour ça ?
29:45Personne ne peut s'improviser
29:46psychologue,
29:47personne ne peut se dire
29:48je vais prendre une heure et demie,
29:49laisser mon enfant se calmer,
29:50puis parler avec lui,
29:51aller faire un tour dans le jardin,
29:52regarder des dessins animés,
29:53puis il sera calme.
29:54Non, il est 23h,
29:55je me lève à 6h du matin
29:56et je vais bosser.
29:57Voilà,
29:58donc on a désarmé les parents
29:59et on a bien fait de le faire
30:05mais on ne les a pas réarmés
30:06pour pouvoir autrement
30:08avoir l'impression
30:10que leurs enfants sont quand même
30:12sur le droit chemin,
30:13comme on disait.
30:14En tout cas,
30:15pour ne pas avoir de confusion,
30:16pardonnez-moi,
30:17ici, il ne s'agit pas d'une fessée.
30:18Elle a été frappée au dos
30:19l'avant-veille
30:20et au dos...
30:21Et puis c'est une enseignante !
30:22Voilà,
30:23et elle l'a frappée au dos
30:24et la petite a chuté
30:25de la frappe.
30:26Elle ne devrait même pas imaginer
30:28avoir recours
30:29à une violence physique.
30:30Je pense que ça aurait d'ailleurs
30:32moins choqué
30:33si ça avait été
30:34une tapette sur les fesses.
30:35Là, c'était un coup
30:36porté au dos
30:37qui a fait chuter la gamine.
30:38Il y a quand même...
30:40Qu'est-ce que ça dit,
30:42selon vous,
30:43la situation
30:45de l'école en France ?
30:47Est-ce que,
30:48sans chercher l'excuse
30:49à cette enseignante,
30:50on a entendu des témoignages
30:51de parents d'élèves
30:52qui disent,
30:53on ne comprend pas,
30:54peut-être qu'elle était fatiguée,
30:55je crois qu'elle était seule
30:56face à 28 élèves,
30:57encore une fois,
30:58sans justifier...
30:59Elle rentre de deux mois de vacances,
31:00qu'est-ce qui va se passer
31:01au mois de décembre ?
31:02Je veux dire,
31:03à un moment donné,
31:04il faut quand même...
31:05Moi, je suis maman
31:06de trois enfants.
31:07Je veux vraiment
31:08qu'il n'y ait pas d'amalgame,
31:09que les maîtresses
31:10qui nous regardent
31:11sachent qu'elles ne sont
31:12absolument pas concernées
31:13par ce qui est en train
31:14de se passer.
31:15C'est un cas isolé.
31:16Dans la police,
31:17il peut y avoir des bavures.
31:18C'est pareil
31:19dans les établissements scolaires.
31:20Donc, il ne faut vraiment
31:21faire aucun amalgame.
31:22Je suis infiniment reconnaissante
31:23de ce service public
31:24qui, je trouve,
31:25qui, par exemple,
31:26contrairement à l'hôpital,
31:27est très bien tenu.
31:28C'est quand même
31:29des cas qui sont rares
31:30et isolés.
31:31Donc, il faut quand même
31:32faire la part des choses.
31:33La dimension personnelle
31:34de cette enseignante,
31:35son parcours,
31:36comme elle en est arrivée là,
31:37méritera d'être étudiée
31:38de près.
31:39Exactement.
31:40On a du mal à penser
31:41qu'elle est venue dans ce métier
31:42parce qu'elle avait envie
31:43de violenter des enfants.
31:44Donc, c'est qu'à un moment donné,
31:45elle a perdu pied
31:46elle-même
31:47dans son comportement.
31:48C'est peut-être
31:49ce qu'elle essayait de dire
31:50avec cette demi-confession
31:51qu'elle a réalisée
31:52devant les parents.
31:53Vous avez donc porté plainte.
31:54Porté plainte.
31:55Pourquoi préciser
31:56cette demi-confession ?
31:57Parce que,
31:58c'est ma cliente
31:59qui a été au commissariat
32:00pour déposer plainte.
32:01Quand on dépose une plainte,
32:02nous, on exprime les faits
32:03à charge pour le commissaire
32:04puis le parquet
32:05de venir qualifier l'infraction.
32:06Ici, justement,
32:07c'est là où
32:08il faut être très prudent.
32:09C'est justement
32:10sur la qualification
32:11de cette infraction.
32:12Les violences,
32:13il peut y avoir
32:14plusieurs conséquences.
32:15Donc, on en a parlé tout à l'heure
32:16sur notamment l'ITTR.
32:17Et puis ensuite,
32:18bien cibler
32:19les circonstances aggravantes
32:20pour bien affiner
32:21la qualification
32:22de cette infraction.
32:23C'est ce qu'on a fait
32:24avec le commissaire.
32:25C'est ce qu'on a fait
32:27pour bien affiner
32:28la qualification de l'infraction
32:29pour pas qu'ensuite,
32:30il puisse y avoir
32:31des remises en cause
32:32par la Défense
32:33et qu'elle soit relaxée
32:34sur une faute de procédure.
32:35Donc, il faut parfaitement...
32:36Il faut pas confondre
32:37vite à ces précipitations
32:38dans ce moment-là.
32:39Il faut vraiment...
32:40Mais est-ce que c'est coup et blessure ?
32:41Est-ce que c'est violence
32:42par personne ayant autorité ?
32:43Alors, c'est une violence aggravée.
32:46Donc, en fait,
32:47ici, il y a deux choses.
32:49La loi ne distingue pas
32:50la violence physique
32:51de la violence psychique.
32:52Alors, j'ai bien conscience
32:53qu'à premier abord,
32:54ici, on pourrait tout à fait
32:55parler d'une violence physique.
32:56Mais on a tous conscience
32:58que finalement,
32:59ce qui demeurera
33:00sur cette petite fille,
33:01c'est plus les dommages
33:02psychologiques, finalement,
33:03que la tape
33:04qu'elle s'est prise sur le dos.
33:05Donc, ici, il y a évidemment
33:08trois circonstances aggravantes
33:10qui, comme je l'ai expliqué,
33:11ont porté la peine
33:12à sept ans d'emprisonnement.
33:16Mais le code pénal
33:18est très clair.
33:19Il faudra ensuite déterminer
33:21en fonction du nombre
33:24de jours dits étés,
33:26quel article, précisément,
33:27s'appliquera.
33:28Et elle peut encourir
33:29une peine maximale
33:31entre 3 et 7 ans de prison,
33:32donc, si on résume.
33:33Alors, attention,
33:35sur les trois circonstances
33:36aggravantes,
33:37il n'y a source
33:38à aucune interprétation.
33:39Je répète,
33:40sur personne vulnérable,
33:42une personne de moins de 15 ans,
33:43c'est dans les clous.
33:44Dans un établissement scolaire,
33:45c'est la loi.
33:46Ce n'est pas moi
33:47qui viens interpréter la loi.
33:49Et ensuite,
33:50réalisée par une personne
33:51chargée d'une mission
33:52de service public.
33:53Donc là,
33:54il n'y a même pas source
33:55à interprétation.
33:56Parfois, les avocats,
33:57on doit aller chercher
33:58dans les décisions
33:59de justice passées
34:00pour pouvoir venir
34:02faire supporter nos demandes.
34:04Mais ici, les textes
34:05sont très clairs.
34:07Comment vous envisagez
34:09la suite de la scolarité
34:10pour votre fille ?
34:13Déjà, donc là,
34:14elle n'est plus à l'école
34:15depuis que ça s'est passé.
34:17Est-ce que vous pensez
34:18que vous reprendrez
34:19confiance un jour ?
34:21Comment vous envisagez
34:22la suite les prochaines semaines ?
34:23Pour le moment,
34:24je ne fais pas confiance.
34:25Je ne fais pas confiance,
34:26vraiment.
34:27Ma fille,
34:28elle n'est pas prête
34:29pour qu'elle descende aussi.
34:30J'ai besoin d'urgence
34:31de quelqu'un,
34:32un psychologue,
34:33pour l'aider.
34:34Ils préparent ma fille
34:35pour qu'elle descende aussi,
34:37pour l'école aussi.
34:39C'est ça.
34:41Et ses frères et soeurs,
34:42vous disiez qu'elle a
34:43combien de frères et soeurs ?
34:44Trois garçons.
34:45Trois garçons,
34:46la dernière fille.
34:47Et c'est elle la dernière ?
34:48C'est la dernière.
34:49Est-ce qu'eux sont
34:50choqués ?
34:51Il y a des très grands
34:52et des moins grands.
34:53Surtout avec elle
34:54dans l'école.
34:55J'ai un garçon de 10 ans,
34:58l'autre de 5 ans.
35:00L'autre de 5 ans,
35:01vraiment,
35:02il pleure tous les jours
35:03le matin.
35:04Tous les jours.
35:05Il ne veut pas.
35:06Parce qu'il a vu
35:07aussi les images ?
35:08Non, il ne l'a pas vue.
35:09Il l'a vue juste aujourd'hui.
35:10Quand il est rentré de l'école,
35:12il l'a vue dans la télé.
35:14Par hasard.
35:15Mais il ne l'a pas vue.
35:16Je n'ai pas montré
35:17la vidéo en fait.
35:18Par hasard,
35:19quand il est rentré,
35:20il a dit
35:21ma sœur c'est Iba.
35:22C'est pour ça.
35:23Et ils en parlent entre eux ?
35:25Oui, il parle avec sa sœur.
35:28Quand il joue,
35:29il parle avec elle.
35:30Il dit
35:31elle a tapé la maîtresse.
35:33Annick, elle a tapé.
35:34Tout ça.
35:35Pardon.
35:36C'est ça.
35:37Merci beaucoup.
35:38Merci d'avoir accepté
35:39de témoigner
35:40sur BFMTV.
35:42J'imagine que ce n'est pas simple.
35:44On vous souhaite du courage
35:45pour les prochains jours.
35:46Merci maître
35:47d'être venue également.
35:49Une enquête a bien été...
35:52Une enquête préliminaire.
35:53Une enquête préliminaire.
35:54Merci beaucoup à toutes les deux.
35:56Merci à vous.

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