Michel Barnier invité d’honneur de la journée parlementaire Ensemble pour la République : opération séduction ?
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Je voudrais qu'on parle maintenant du futur gouvernement, s'il tentait, puisque le casting continue.
00:06Monsieur Barnier a été tout à l'heure applaudi
00:09longuement par
00:11les, comment dirais-je, les députés macronistes, comme on les appelle encore. EPR, moi j'y arrive pas. Ensemble pour la République,
00:18pour moi ça me rappelle trop le nucléaire, bref.
00:21Écoutez ce que disait
00:23ce soir,
00:25hier soir, pardon, sur France 5, Aurélien Rousseau, député socialiste des Yvelines.
00:30Je ne sais pas quand va sortir le gouvernement de Michel Barnier, je ne sais pas quand il dénonce sa déclaration de politique générale,
00:35et je ne sais même pas qui est Michel Barnier. Je veux dire par là, j'ai le plus grand respect pour lui,
00:39quand on dialogue, mais est-ce que c'est le Michel Barnier de sa campagne pour les élections
00:44au sein de, à la tête des Républicains, est-ce que c'est le Michel Barnier du pacte législatif proposé par
00:52le président Retailleau et Laurent Wauquiez,
00:56j'en sais rien moi.
00:57Voilà M. Rousseau qui était à la tête des ARS, on s'en souvient lors du Covid, qui a travaillé je crois pour Mme Borne, c'est ça Raphaël ?
01:04Oui.
01:05Et qui dit, je ne sais pas qui est M. Barnier, c'est-à-dire qu'on est déjà quand même dans ce casting où
01:11le nouveau Premier ministre a dit, j'ouvrirai, c'est-à-dire je regarderai tout le monde et je voudrais des personnes de bonne volonté, de droite et de gauche,
01:18que la gauche
01:21dit clairement, ben c'est pas possible, et d'ailleurs je voudrais, avant de vous redonner la parole,
01:26faire entendre ce que disait Jérôme Guedj sur LCI ce matin.
01:29C'est pas parce que j'assume des désaccords majeurs avec la direction de la France Insoumise que je suis
01:34Macron compatible, moi je suis très à gauche et très Républicain.
01:37Donc il n'y aura pas de gens de gauche dans cette équipe-là ?
01:39Je considère qu'entre Macron et Mélenchon il y a un espace politique
01:42qui doit être
01:44construit, amplifié, etc. Donc là ça continue ce jeu de feuilletonner, de jeter des noms pour
01:50instrumentaliser la division. Ça ne peut pas marcher d'essayer de
01:54concilier des positions contraires. Et dans la politique, la confrontation, le clivage, ce n'est pas un gros mot.
02:00Donc moi je préfère avoir une droite républicaine qui s'assume, une gauche républicaine qui s'assume, et là il n'y a plus d'espace
02:05pour la grande confusion du centre et surtout pour l'extrême droite.
02:08Bon, avant même qu'on ait fait quoi que ce soit,
02:11voilà, qu'est-ce que vous en pensez Raphaël Stainvilliers et ensuite Georges Fenech ?
02:14Ben il y a plusieurs choses. D'abord pour
02:16rebondir sur ce que disait Aurélien Rousseau et qui s'interrogeait sur
02:21Michel Barnier et quelle position politique il pourrait assumer. On comprend
02:27sa réflexion, il a évolué dans sa carrière, mais reste que pour Michel Barnier, et je pense qu'il en est très conscient,
02:34son espace politique, ses marges de manœuvre sont extrêmement restreintes. Donc quand bien même il aurait des idées,
02:42une volonté de rupture sur un certain nombre de sujets, il sait qu'il va être
02:48contrarié par une majorité aujourd'hui presque introuvable. Donc il va devoir faire
02:54preuve de beaucoup de diplomatie, de négocier chaque texte, à commencer par le budget dont on sait
03:03que ce sera déjà une première épreuve pour lui.
03:06Alors moi, histoire que je connaisse un petit peu M. Barnier, puisque je suis de la même région, j'ai été élu dans la même région,
03:14franchement il m'a surpris. Depuis le début,
03:17il m'a beaucoup surpris.
03:19Mais en bien ou en mal ?
03:21En bien, c'est-à-dire une aisance que je ne connaissais pas forcément, un humour
03:25que je ne connaissais pas forcément, et là...
03:28Vous avez trouvé de l'humour sur le perron de Matignon ?
03:31À la passation du pouvoir, il a manié l'humour, mais un peu, je dirais,
03:38sans rire, avec beaucoup d'habileté, il a gagné ce moment.
03:42Il a gagné ce moment, alors que Matal pensait avoir gagné le moment juste avant.
03:46Et là, pour l'instant, c'est un sans-faute.
03:50Il consulte, vous venez de nous apprendre, je m'en réjouis pour lui, et puis pour le pays surtout, qu'il a été applaudi
03:56par les élus.
03:58Pour l'instant, on est sur un sans-faute.
03:59Alors Aurélien Rousseau se demande à qui il a affaire, mais qu'il attende le discours de politique générale.
04:04Demi-octobre.
04:05Demi-octobre, oui.
04:07Et puis il verra bien la composition aussi du gouvernement, ce qu'on pourra en penser.
04:11Donc les couteaux sont tirés d'un certain côté, on le sait déjà,
04:15que ce soit le Rassemblement National, surtout LFI et le Bloc de Gauche, ça c'est FNP, ça c'est sûr,
04:21mais il y a cet espace central
04:25qui va effectivement à DLR, Lyot, Macron, Modem, etc.,
04:30qui, avec un peu d'intelligence, permettrait de dépasser certains clivages qui existent quand même,
04:36et arriver à présenter un budget, et arriver à faire fonctionner le pays,
04:40en attendant que plus tard, un jour, nous aurions une majorité claire.
04:44En tout cas, pour le gouvernement, c'est plus parti sur des gens de droite que des gens de gauche,
04:48quand on entend Aurélien Rousseau ou Jérôme Gage.
04:52Alors il reste quand même la gauche, qu'on appelle la gauche de la Macronie,
04:56les ex-territoires de progrès,
04:58et je vais vous faire entendre ce que dit Agnès Pannier-Runacher,
05:03parce que c'est très très important, surtout sur la relance tout à l'heure d'Olivier Truchot sur BFM TV,
05:10à laquelle elle n'arrive pas à répondre.
05:13On marquera une page de pub, et après vous me direz ce que vous en pensez.
05:16On écoute Agnès Pannier-Runacher.
05:18Il me semble que le message que nous ont envoyé les Français,
05:21c'est que nous avions perdu les élections en tant que gouvernement,
05:25et qu'ils aspiraient à un changement de politique.
05:28Et un changement de politique, ça passe par un changement de casting,
05:31donc il me semble que je ne suis pas la plus légitime à rentrer dans un gouvernement.
05:34Mais êtes-vous dans la majorité ou dans l'opposition ?
05:39Alors ça, c'est une deuxième très bonne question.
05:42À laquelle, évidemment, la ministre des missionnaires n'arrive pas à répondre.
05:4620h43, une pause, et on en parle juste après.
05:49A tout de suite.
05:55Et comme vient de le citer Maël Hassani,
05:57Michel Barnier a dit « j'ai besoin de vous »
06:00et le président a besoin de vous.
06:02On était resté sur la crête avec Agnès Pannier-Runacher,
06:08qui ne savait pas trop répondre,
06:09savoir si elle était au fond d'elle-même, dans l'opposition ou dans la majorité.
06:15Et donc, avec Michel Barnier, Georges Fenech.
06:17Oui, quand M. Barnier, Michel Barnier, dit « le président a besoin de vous »,
06:22je ne sais pas si c'est un argument qui fait mouche,
06:24aujourd'hui, auprès des députés macronistes,
06:26qui en veulent énormément à leur président,
06:29suite à cette dissolution impromptue.
06:32Ça dépend desquels ?
06:33Ça dépend desquels, oui, ils sont très majoritaires.
06:35Et Attal a commencé par leur président de groupe.
06:37Il a commencé par leur président de groupe.
06:39Il y a quand même une rupture entre,
06:42j'allais dire le père et le fils,
06:44sinon le grand frère et le petit frère,
06:45puisqu'il avait dit que c'était un petit frère, vous vous souvenez.
06:48Là, il y a vraiment une rupture.
06:51Alors, il ne l'avait pas dit dans un discours,
06:54il avait répondu à un petit garçon dans une classe.
06:56Oui, bien sûr.
06:57Ça vous met quand même dans l'embarras.
06:59Oui, d'accord.
07:01Raphaël Saville.
07:02Oui, en fait, moi je comprends l'embarras d'un certain nombre de députés de ce bloc central.
07:09C'est-à-dire qu'entre la manière dont Emmanuel Macron
07:13essaye de définir ce nouveau rapport entre son premier ministre
07:17qui parle de coexistence exigeante.
07:20Ça, je suis sûr que ce n'est pas lui qui l'a trouvé.
07:22Mais la vérité, c'est qu'il n'y a pas de cohabitation,
07:25même de cohabitation soft,
07:27parce que Michel Barnier ne dispose pas d'une majorité suffisante
07:32pour affronter finalement le président.
07:34Donc, on est dans une sorte d'entre-deux,
07:36dans une nouveauté, dans une improvisation institutionnelle.
07:40Après, il faut entendre ce que disent un certain nombre de députés,
07:44notamment de l'aile gauche de la Macronie,
07:46à commencer même par Gabriel Attal,
07:48qui dit ni volonté de blocage ni soutien inconditionnel.
07:54Donc, on en est là finalement dans les rapports entre ce premier ministre
07:58et cette frange de sa majorité, de ce bloc central,
08:02avec qui il va devoir aussi composer parce qu'il appartient
08:06à la droite.
08:07On a l'impression que Michel Barnier, quand il dit
08:09« je ne demande pas un chèque en blanc »,
08:11voilà ce qu'il dit aux députés macronistes
08:14alors qu'on est en train de se parler.
08:16Il fait preuve de mensuétude, il fait preuve d'ouverture.
08:20Et puis après, chez les différents députés macronistes,
08:26il y a ceux qui veulent le suivre,
08:28il y a ceux qui veulent un poste au gouvernement,
08:30à ne pas se mentir,
08:31et puis il y a ceux qui ne veulent pas.
08:35Je ne vais pas citer Sacha Houllier
08:37parce qu'il n'est même plus dans les marcheurs de la première heure,
08:43mais il y a ceux qui mettent vraiment une barrière, un rideau.
08:46Ce qui est certain, c'est qu'aucun député macroniste
08:49ou maintenant converti à Gabriel Attal,
08:53aucun d'entre eux ne prendra le risque
08:55de faire chuter le premier ministre sur le budget.
08:59C'est trop tôt, il y aura d'autres sujets
09:01où il y aura probablement des affrontements,
09:03mais sur le budget, je pense que le premier ministre
09:07a une sorte de fenêtre de tir et d'état de grâce.
09:10En tout cas, nos confrères de BFM TV
09:11ont fait réagir également Éric Ciotti tout à l'heure,
09:14à savoir s'il allait suivre ou pas Michel Barnier.
09:17On va écouter ce qu'en dit le président désormais de l'UDR.
09:22Il faut le lire, c'est l'Union des droits républicains.
09:25Ça n'aura pas eu pas, l'UDR.
09:26Oui, mais c'est pour ça que c'était amusant.
09:28Éric Ciotti.
09:29Ce gouvernement, je souhaite naturellement
09:32qu'il réussisse.
09:33Mais mon pronostic, c'est qu'il va être une fois de plus
09:37marqué par l'impuissance.
09:39Après, nous jugerons chacun,
09:41les deux groupes qui sont alliés,
09:44celui que j'ai l'honneur de présider,
09:47celui du RN.
09:49Nous formons une alliance solide.
09:51On jugera sur pièce s'il y a des 49.3
09:54pour faire passer des textes, notamment le texte budgétaire.
09:57Moi, ce que je pourrais soutenir, c'est si demain,
10:00on a engagé une réforme de la Constitution
10:02sur les questions migratoires.
10:03Georges Fenech.
10:04Pour en revenir, si vous me permettez, à l'homme.
10:06Moi, ce qui me frappe, c'est vraiment le fossé
10:10qu'il y a entre Michel Barnier,
10:13qui rassure,
10:15qui rompt finalement avec une autre politique
10:19un peu plus spectacle, ou qu'on voudra,
10:21et qui arrive comme le Savoyard qu'il est,
10:24le Montagnard qu'il est,
10:26serein, humble,
10:28d'une humilité incroyable.
10:30Quand il nous parle, les gens d'en bas,
10:32dont il est lui-même, parle de sa mère,
10:34quand il nous dit, à l'instant, vous venez de me dire,
10:37je ne veux pas de chèque en blanc,
10:39j'accepte d'être sous la surveillance de tous les Français,
10:41il y a ce profil très humble,
10:44il va haut devant des autres,
10:46et puis l'agitation au Parlement, à l'Assemblée Nationale,
10:50c'est à qui il va dégainer le plus vite la motion de censure, etc.
10:53Heureusement qu'on a un peu un profil politique,
10:56qui nous réconcilie un peu avec la politique.
10:59Moi, c'est le sentiment que j'en retire aujourd'hui.
11:01On l'a dit, il y a quand même le RN qui hésite,
11:05le RN qui écoutera le discours de politique générale,
11:08et dans ce cas-là, Michel Barnier va pouvoir poursuivre sa route ou pas,
11:11et quand on écoute Eric Ciotti, Raphaël Stainville,
11:14à l'instant, il dit, à la fin du sonore qu'on vient d'écouter,
11:18moi je pense que la politique migratoire est très importante,
11:22et il attend donc des solutions,
11:24et peut-être ce grand ministère de l'immigration,
11:27qui est encore sous un point d'interrogation, Raphaël.
11:30Oui, mais c'est intéressant, parce que ces questions migratoires,
11:35Michel Barnier, dès la passation de pouvoir,
11:39il en parle, il le met au premier plan des préoccupations des Français,
11:44pas seulement de ses préoccupations...
11:46Oui, mais il ne dit pas ce qu'il va en faire.
11:47Non, mais il parle de rupture,
11:49alors il ne précise pas si c'est sur les questions migratoires.
11:52C'est ça, il dit qu'il y aura des ruptures et des changements,
11:54on ne sait pas sur quel sujet.
11:55Mais en tout cas, on sent ce souci très ancré chez Michel Barnier.
12:00C'était le cas lors de la primaire de la droite,
12:02où il avait eu le temps d'énoncer un certain nombre de propositions,
12:06qu'il ne pourra pas, en l'état,
12:08et il parlait de moratoire,
12:11en l'état, c'est impossible, improbable,
12:13qu'il puisse arriver à ce qu'il prétendait faire,
12:18lors de cette primaire.
12:20Mais en tout cas, il y a ce souci,
12:22et je pense que ce souci,
12:24il est incarné par ce ministère de l'immigration,
12:27je ne sais pas s'il verra le jour,
12:29en tout cas, ça manifeste le fait que c'est fuité,
12:31qu'il est laissé dire,
12:33sans véritablement démonter cette hypothèse,
12:35que cette question migratoire,
12:39même si ce n'est pas la première des préoccupations des Français aujourd'hui,
12:42lorsqu'ils sont sondés,
12:44ça fait partie de ces signaux,
12:47en tout cas, adressés à l'égard du rassemblement national et de la droite.
12:50La question de l'immigration,
12:52imaginons que le Premier ministre arrive à convaincre
12:56le Président de la République
12:58de demander un référendum,
13:00qui est sollicité par beaucoup de politiques,
13:03ça permettrait à la fois,
13:05d'abord, de s'exonérer de tout ce qui est convention européenne,
13:08conseil constitutionnel,
13:10et d'avoir un texte qui ne risque pas d'être
13:15vidé de sa substance,
13:17et en même temps, ça permettrait aussi au Président de se refaire un peu une santé,
13:21d'avoir un référendum,
13:23auquel il permet d'avoir une réponse positive.
13:25Là, on a peut-être un sujet
13:27qui pourrait à la fois
13:29remettre un peu sur les rails le Président de la République
13:32sur ces questions qui nous concernent tous,
13:34qui ne relèvent pas uniquement du domaine du chef de l'État,
13:38et en même temps, le Premier ministre
13:40qui pourrait arriver à trouver une majorité
13:42sur cette idée d'un référendum sur l'immigration.
13:44Ce qui est certain, c'est que pour le référendum national,
13:46il serait d'accord, par exemple.
13:48Faute de majorité, le Premier ministre se doit de jouer l'opinion
13:51contre ces différentes factures.
13:53Absolument.
13:54En tout cas, Michel Auboin, ancien préfet,
13:56que vous connaissez bien,
13:58était l'invité de CNews ce matin,
14:00avec Romain Desarbres,
14:01et pour lui, le ministère de l'immigration,
14:03c'est important.
14:05On a absolument besoin d'un ministère de l'immigration,
14:07ne serait-ce que pour montrer qu'on prend en charge
14:09cette question qui est quand même une des questions fondamentales
14:11de la société.
14:13Je ne le dis pas à titre personnel,
14:15on le lit tous les jours dans les tournages
14:17et dans l'inquiétude des Français.
14:20D'autant que l'immigration,
14:22ce n'est pas uniquement le contrôle des flux migratoires,
14:24c'est aussi comment on intègre
14:26les personnes qui arrivent de façon régulière,
14:28comment on naturalise,
14:30comment on accorde l'asile.
14:32Il y a des questions qui sont multiples
14:34et qui mériteraient un pilotage politique.
14:37Il a raison, Michel Auboin.
14:39Il a raison, sauf que c'est déjà dans le portefeuille
14:41du ministère de l'Intérieur.
14:45C'est presque contre-intuitif.
14:47Justement, Georges Fenech parlait tout à l'heure
14:49de cette politique à l'ancienne
14:51qui était finalement assez rassurante.
14:53Il cèderait presque à la communication.
14:55Là, on est dans un effet d'annonce,
14:57on est dans la communication
14:59avec ce ministère de l'immigration.
15:01Qu'est-ce qu'on y met et qu'est-ce qu'on en fait ?