Le film de la semaine : "A son image" et l'expo de la rentrée sur le surréalisme
Le réalisateur Thierry de Peretti, l'actrice Clara-Mario Laredo et Didier Ottinger sont les invités de "Tout Public" ce mercredi 4 septembre.
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00:00Et place à tout public, Frédéric Carbone, l'actu de la culture, plein de belles choses encore aujourd'hui.
00:06Oui, parce que mercredi c'est le jour de sortie, par exemple dans les salles de cinéma,
00:09c'est le film de la semaine pour nous à France Info.
00:12Et quand je lis la presse aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on n'est pas...
00:14Les seules lois de l'Inde, ça ne doit pas être désagréable pour son réalisateur.
00:17Bonjour Thierry de Péretti.
00:18Bonjour.
00:18A votre image, à son image, donc adaptation du film, du roman de Jérôme Ferrari.
00:24Et l'actrice, débutante dans ce film et qu'on espère vraiment revoir souvent, souvent, souvent,
00:28Clara Maria Laredo est avec nous aussi, bonjour.
00:30Bonjour.
00:31Matteo Maestraci, qu'emporte d'abord ce film ?
00:34On est dans un contexte de violence en Corse, de règlement de compte, années 80-90,
00:39mais peut-être aussi et surtout dans les pas d'une jeune femme photographe.
00:42Oui, il s'agit à la fois d'un retour en Corse dans votre filmographie,
00:45troisième long métrage sur quatre tourné là-bas,
00:47l'exception c'était Enquête sur un scandale d'État sorti en 2021,
00:51et d'une adaptation, vous l'avez dit Frédéric, du livre éponyme de Jérôme Ferrari,
00:54originaire comme Thierry de Péretti de Corse du Sud,
00:57où le film nous emmène dans les années 80 et 90,
00:59dans les pas d'Antonia, jeune photographe travaillant pour Corse Matin,
01:02qui rêve de mieux et d'ailleurs me voit son existence aspirée par amour,
01:06surtout dans le tourbillon de l'actualité politique de l'époque.
01:08Les revendications de jeunes militants nationalistes et leurs affrontements,
01:11d'abord avec l'État, puis plus tard entre eux.
01:14Plusieurs choses font la grande réussite du film,
01:16d'abord sa mise en scène élégante, la patte du réalisateur,
01:19l'influence du théâtre, beaucoup de plans larges en lumière naturelle,
01:22des dialogues aiguisés et quelques scènes inoubliables,
01:24une reconstitution aussi réaliste de l'atmosphère de l'époque,
01:27beaucoup d'images d'archives entre autres,
01:29et des comédiens à nouveau bluffants,
01:31puisque débutant pour la plupart,
01:32est sur le fond cette façon de raconter une histoire intime,
01:35dans la grande histoire.
01:36Oui, parce qu'on est Thierry de Péretti,
01:38dans un contexte et à quel point il est important,
01:40mais c'est un film d'apprentissage que vous faites d'une certaine manière.
01:43Une jeune femme qui cherche sa place.
01:45Exactement, exactement, c'est un...
01:47Comment on appelle ça en allemand le...
01:49Je ne sais plus, je serais plus...
01:50Mais en français, apprentissage, ça marche.
01:53Évidemment, c'est un film qui est une...
01:56C'est quelqu'un qui fait une expérience totale,
01:59à la fois de la photographie, de la politique,
02:02et aussi de la spiritualité.
02:04Et qu'elle ait ma place aussi,
02:05à quel point c'est important quand on a 15, 18, 20, 21 ans,
02:09d'autant plus peut-être sur une terre
02:10où on est peut-être assigné à une place à certains moments.
02:13Oui, c'est surtout...
02:14Et d'autant plus quand on est une femme,
02:16parce que ça a son importance, je pense.
02:18C'est d'ailleurs, en somme, le portrait d'une jeune femme,
02:21c'est ça qui est assez original.
02:23Et assez rare, en fait.
02:24Parce qu'on en entend rarement parler, finalement,
02:26des femmes à cette époque, en Corse.
02:28Oui, c'est-à-dire, on n'est pas non plus assigné au rôle...
02:30Il y a une scène extrêmement intéressante
02:32où les trois jeunes femmes qui discutent
02:34« Je ne suis pas qu'une compagne de nationalité,
02:37je ne veux pas ce rôle-là, je ne veux pas être assigné. »
02:39Bah oui, parce que...
02:40En fait, Antonia est un peu bloquée dans sa relation...
02:44Dans sa relation avec Pascal, quelque part.
02:46Elle est assignée au rôle de femme, d'être,
02:49et puis surtout, elle est la femme de...
02:51Elle n'est plus elle, en tant qu'entité.
02:54Elle n'est plus que réduite à un statut presque maritale,
02:57alors même qu'elle n'est pas mariée,
02:58ce qui est quand même une aberration totale.
03:00Ça conviendrait.
03:01Thierry de Peretti...
03:02Oui, on en convient, sans moi.
03:04Thierry de Peretti, c'est un choix de, justement,
03:09prendre une actrice, des acteurs, en l'occurrence,
03:11parce qu'il n'y a pas que vous, débutants.
03:13Et comment vous faites ?
03:15Parce qu'évidemment, elle crève l'écran, clairement.
03:17C'est une évidence absolue.
03:18Alors, la question ne se pose pas débutant ou pas débutant,
03:20puisqu'on cherche de chers des actrices et des acteurs
03:24très puissants, très forts,
03:26et dont le rapport au jeu est le plus contemporain possible,
03:32le plus à même de nous faire sentir, en tant que spectateur,
03:35quelque chose de la réalité du territoire dont on parle.
03:38Donc, c'est avant tout une grande actrice,
03:40malgré l'expérience qui était petite.
03:45Mais ça reste une continuité chez vous,
03:46parce que Julia Lyonne avait travaillé déjà
03:48sur Une vie violente,
03:50et vous avez des acteurs, à l'époque, on les découvrait,
03:53certains, comme Cédric Appietto,
03:55on fait d'autres films depuis, etc.
03:56Mais vous avez des acteurs jeunes
03:58qui sont tout de suite charismatiques,
03:59tout de suite réalistes,
04:01et qui crèvent l'écran, effectivement.
04:02Donc ça, cette science-là, cet équilibre-là,
04:04à trouver, à doser, c'est entre vos mains.
04:07Et puis, on fait un travail un peu,
04:09on parle du théâtre,
04:10comme on le fait dans les écritures de plateau,
04:11on fait un travail collectif, on écrit ensemble,
04:13on continue, il y a le scénario qui est écrit
04:15avant que le process et la préparation se fassent,
04:18mais pendant le tournage, on continue
04:20à écrire, à questionner les scènes,
04:21et ça, je ne peux le faire qu'avec
04:23des jeunes gens, ou moins jeunes, d'ailleurs,
04:25qui sont fortement connectés à la réalité
04:28politique, culturelle, historique,
04:30dont on parle, la Corse, en l'occurrence.
04:32Donc, il y a des jeunes gens
04:35qui savent de quoi il est question,
04:37et qui sont capables d'incarner
04:39ce qu'ils vont jouer de manière
04:41très flamboyante, très incandescente.
04:45Claria Maria Laredo, c'est un de vos premiers rôles,
04:48mais vous avez une expérience politique,
04:51une expérience aussi associative en Corse,
04:54est-ce que tout ça pèse aussi dans la façon
04:56de jouer, d'incarner ce personnage-là ?
04:59Ça pèse dans ce que je suis,
05:00donc dans ma façon de faire les choses
05:01en règle générale, donc nécessairement
05:03dans ma façon de jouer, comme d'ailleurs
05:04peut-être même d'acheter du pain,
05:05en fait, je pense.
05:07Et oui, non, et puis c'est surtout
05:10dans le processus de casting,
05:12des castings menés par Julia Lyonne,
05:13on était interrogés beaucoup sur
05:15notre perception du politique,
05:17notre rapport à la terre, notre rapport
05:20à la Corse en règle générale,
05:21donc c'est à cet endroit-là que
05:22nécessairement, oui, toute cette expérience
05:25sert, ou cette expérience sert,
05:27toute, je ne sais pas.
05:28Une première, mais il y en aura beaucoup d'autres.
05:30Est-ce que vous continuez à faire des études ?
05:32Bien sûr, oui, je continue mes études
05:34de sciences politiques à Bruxelles,
05:36et puis j'espère aller au bout.
05:38Est-ce qu'il y a, Thierry de Peretti,
05:40le mot n'est pas joli, mais je n'ai que celui-là
05:41là en tête, une forme de mission montrée
05:44dans tous ces aspects, ces années de plomb
05:46en Corse, une vie violente,
05:48aujourd'hui à son image,
05:49est-ce qu'il y a quelque chose,
05:51genre d'impasseur ?
05:52Oh, je ne sais pas, c'est le roman,
05:54c'est le roman de Jérôme Ferrer
05:55qui est dans la toile de fond,
05:57et ces années-là qui sont passionnantes
05:59et qu'on réexamine, évidemment.
06:00C'est d'abord pour nous une façon
06:02de replonger dans les choses
06:03et de se, voilà, de se réquestionner,
06:06de réquestionner aussi les images
06:08qu'on a vues mille fois,
06:09les narratifs qui ont été faits mille fois,
06:11usés jusqu'à la corde par les responsables politiques,
06:13par les journalistes, pardon,
06:15voilà, et c'est une façon
06:17de les réexaminer,
06:19de les déconstruire, comme on dit,
06:21aujourd'hui, et voilà.
06:23Et je pense que les questions
06:25qui sont des questions que pose le film,
06:26des questions des récits de guerre,
06:28résonnent fortement aujourd'hui.
06:31Là, en 2024,
06:33on entendait de parler
06:35de tout ce qui se passe en Ukraine,
06:38bon, le personnage d'Antonia,
06:40elle parle dans les Balkans,
06:41elle part à Belgrade au début du conflit
06:43entre la Serbie et la Croatie,
06:45voilà, et c'est évidemment qu'il y a une continuité
06:47entre les époques, il n'y a pas de rupture
06:49entre aujourd'hui et même les années 80-90,
06:52c'est ça que le film témoigne.
06:54Alors c'est très rare qu'on parle de soi
06:56à l'antenne de France Info,
06:57mais il se trouve que moi j'ai été scolarisé à Bastia
06:59dans les années 90,
07:00donc c'est une époque que j'ai vécue,
07:02cette époque notamment d'affrontement
07:04entre nationalistes,
07:06et je trouve que vous restituez
07:08très bien cette atmosphère,
07:09notamment, on dit souvent
07:11qu'en Corse tout le monde se connaît,
07:12là on est même à l'échelle d'un village,
07:14donc c'est encore plus prégnant.
07:16Il a fallu aussi, comme peut-être pour
07:18Une vie violente en 2017,
07:20que le temps passe pour pouvoir regarder
07:22cette histoire-là correctement ?
07:24Je ne sais pas, en tout cas,
07:26je ne suis pas le seul à faire des films,
07:28à un moment donné on est en capacité de les faire,
07:30de faire des films, de trouver des partenaires
07:32qui croient à ça, qui ont envie
07:34qu'on les fasse,
07:36et d'être en mesure de faire des films
07:38qui sont aboutis,
07:40et qui ne vont pas
07:42simplement être
07:44distribués et diffusés en Corse,
07:46mais ailleurs. C'est un moment,
07:48c'est un timing qui est bon pour ça.
07:50Ce n'est pas une histoire
07:52de pudeur,
07:54ou d'autorisation.
07:56Peut-être que des plays soient refermés aussi,
07:58d'une certaine façon ?
08:00Je ne crois pas qu'elles soient refermées,
08:02évidemment qu'il y a la question des plays et du tragique,
08:04mais c'est aussi la question des
08:06solutions politiques,
08:08qui sont toujours en attente
08:10d'être trouvées, qu'ils ne le sont pas
08:12en Corse, mais dans d'autres territoires aussi.
08:14Donc,
08:16ce dont on parle
08:18dans le film, c'est encore
08:20brûlant pour ça, parce que
08:22nous on fait du cinéma,
08:24on est du côté de la poésie, et pas du côté
08:26de trouver des solutions politiques,
08:28mais en tout cas de poser quelques questions.
08:30Et c'est de tout cela dont est porteuse aussi
08:32une jeune femme d'une vingtaine d'années,
08:34d'être en Corse, comme vous,
08:36et d'incarner demain aussi, forcément.
08:38Oui,
08:40et puis on est tous porteurs,
08:42on hérite aussi de cette histoire,
08:44qui est aussi quelque part
08:46un peu tragique, de ces années romantiques
08:48qui finissent en années de plomb, donc oui,
08:50nécessairement, on porte tout ça.
08:52Et puis, on est sans cesse attaqué,
08:54on se sent attaqué, on est une société,
08:56un peuple qui
08:58a été nié à de nombreuses reprises,
09:00qui a été colonisé,
09:02et donc forcément, il y a une volonté
09:04d'identité,
09:06et de maintenir cette identité, de maintenir la culture aussi.
09:08Donc oui, on est porteurs de tout ça,
09:10ma génération est porteuse de tout ça.
09:12Elle pèse ? Vous dites on est porteurs, mais est-ce qu'elle pèse ?
09:14Oui, je pense qu'elle pèse aussi
09:16un peu, forcément, c'est une histoire qui n'est pas
09:18aisée, c'est pas une histoire douce,
09:20donc bien sûr qu'elle pèse, et puis c'est une histoire
09:22d'attaque, c'est une histoire
09:24de peuple qui se sent en danger,
09:26donc oui, c'est pesant d'être en danger.
09:28Merci beaucoup, en tout cas, tous les deux, vous l'avez compris,
09:30on vous recommande chaudement
09:32un Mateo à son image,
09:34Thierry de Péretti, Clara,
09:36Maria Laredo. Mateo, on va faire
09:38comme sur un plateau de cinéma, vous avez laissé votre place
09:40parce qu'on a de la chance, il y a beaucoup de monde
09:42aujourd'hui autour de ce
09:44studio de France Info,
09:46vous laissez la place à Céline Baye-Darcon,
09:48merci beaucoup Thierry de Péretti, Clara,
09:50Maria Laredo, parce qu'on passe
09:52de la Corse à
09:54la Californie, la Haute Californie,
09:56qui est au Mexique, bien évidemment,
09:58Don Diego de la Vega,
10:00traduction, Marie Bernardo,
10:02Don Diego de la Vega, de Zorro,
10:04j'y étais, j'y étais,
10:06je vous sens venir sur
10:08la blague en plus Frédéric,
10:10attention, attention,
10:12attention sur la blague d'Zorro,
10:14à Céline Baye-Darcon de s'installer,
10:16donc Zorro, figureuse, tellement mythique
10:18sur nos écrans, mais ça faisait longtemps, Céline,
10:20que personne n'avait tenté une nouvelle version,
10:22et bien Zorro arrive,
10:24après-demain, vendredi, la plateforme
10:26Paramount+, 8 épisodes,
10:2840 minutes, sous les traits de Jean Dujardin,
10:30docteur, c'est bien ça ?
10:32Alors c'est mieux que bien Frédéric, c'est très
10:34réussi, parce que Jean Dujardin,
10:36ce rôle lui va comme un gant, parce que
10:38tout le casting haut de gamme, alors on a
10:40André Dusselier, Audrey Dana, Eric
10:42Elmosnino, Grégory Gadebois, parce que
10:44les décors superbes, des décors naturels,
10:46ils ont tourné dans le sud de l'Espagne, on se croirait au
10:48Far West, est très réussi, surtout grâce
10:50aux auteurs Noé Debré,
10:52Benjamin Charby, qui ont apporté un ton
10:54décalé, des répliques souvent absurdes,
10:56moi j'adore ça, c'est un Zorro d'aventure,
10:58d'action, mais aussi très drôle, et un humour
11:00familial à la Dujardin, finalement.
11:02Alors écoutez cet extrait entre Zorro
11:04et le méchant notable du village,
11:06interprété par l'excellent Eric Elmosnino.
11:08Vous ne pouvez pas les appeler comme ça.
11:10Qui, les Indiens ? Vous réalisez
11:12que ce ne sont pas les Indiens. Nous savons tous
11:14maintenant que notre bon Christophe Colomb n'a pas découvert
11:16les Indes, mais les Amériques.
11:18Ah bon ? Mais pourquoi on les appelle les Indiens ?
11:20Une simple erreur de navigation.
11:22Ce ne sont pas des Indiens.
11:24On ne peut plus appeler un chat un chat.
11:26Ah si, on doit appeler un chat un chat.
11:28Si on l'appelle un chat un serpent, on n'y comprend plus rien.
11:30C'est OSS 117.
11:32Alors, vous savez un petit peu vite.
11:34Non, moi
11:36j'ai posé la même question à Jean Dujardin,
11:38parce que je l'ai rencontré hier. On ne peut pas ne pas réagir comme ça.
11:40Mais évidemment, je lui ai dit ça. Oulala,
11:42qu'est-ce que j'ai pas dit ? Non, c'est pas
11:44une parodie, lui rejette
11:46toute comparaison avec son personnage
11:48dans OSS 117, je vous propose d'écouter
11:50sa réponse. On est pour le coup moins
11:52parodiques, parce qu'en fait, les OSS sont
11:54des détournements de films des années 50.
11:56On s'amuse avec le genre. Alors que là, on est vraiment dans
11:58des situations, on n'est pas dans des
12:00clichés, on n'est pas dans des anachronismes, on est dans
12:02des situations dramatiques, on est dans des crises de couple,
12:04on est dans des crises
12:06identitaires. Quand on voit la dualité
12:08entre ce personnage de Don Diego
12:10et ce personnage de Zorro,
12:12on voit bien que l'un alimente l'autre
12:14qui n'arrive pas à décider.
12:16Ça crée un trouble totalement absurde
12:18entre le mari, la femme et l'amant, mais le mari
12:20et l'amant, c'est le même, avec une femme qui n'arrive
12:22absolument pas à se décider. Donc, c'est
12:24un fait d'eau. Voilà, ça c'est vrai, c'est un fait d'eau.
12:26C'est vraiment un théâtre de boulevard avec la
12:28femme de Don Diego qui tombe amoureuse de Zorro
12:30sans savoir que c'est la même
12:32personne. Ça crée des situations rocambolesques.
12:34Et d'ailleurs, Jean Dujardin me disait qu'il verrait bien cette histoire
12:36transposée sur les planches avec une
12:38entrée dans la salle à cheval.
12:40Ça, ça l'amuserait beaucoup. Zorro au théâtre, alors ce qu'il amusait
12:42infiniment à Jean Dujardin ou OSS
12:44ou Zorro ou je ne sais quoi, c'est ce que Dujardin se dit.
12:46Ben oui, on parlait d'OSS, mais il y a aussi Brice
12:48de Nice. Il aime se cacher derrière
12:50des costumes et il a une explication à ça.
12:52Un bon psychanalyste vous dirait qu'en gros,
12:54vous avez envie de vous planquer.
12:56Le masque est un moyen de faire ce métier
12:58sans qu'on me voit totalement. Bien que
13:00je m'en libère, mais je pense que là, je suis arrivé
13:02à un point d'orgue avec Zorro où là, c'est la quintessence
13:04même du masque. Enfin, du déguisement en tout cas.
13:06C'est la planque absolue.
13:08Il fait nuit, vous avez un masque, un chapeau, une cape.
13:10Bon, à partir de là,
13:12ça y est.
13:14Il dit ça y est, mais ça ne veut pas dire qu'il ne fera plus des personnages
13:16costumés avec des déguisements.
13:18Ça aussi, je lui ai demandé. Il va alterner les personnages
13:20grimés et les personnages plus classiques.
13:22Un mot, Céline, du diffuseur
13:24Paramount+, qui est assez récent en France.
13:26Rassurez-vous, si vous n'êtes pas abonné à Paramount+,
13:28c'est accessible sur ma channel. Ça sort vendredi.
13:30Il y a un peu plus de monde.
13:32Zorro, ce sera aussi diffusé sur France 2.
13:34Là, il y aura sûrement beaucoup plus de public.
13:36Pas de date, mais ce sera avant la fin de l'année.
13:38Céline Baida recours Zorro.
13:40Bernardo, c'est qui ?
13:42C'est pas Marie.
13:44J'avais dit attention.
13:46C'est elle-même qui s'appelle.
13:48C'est un acteur que je ne connais pas. Salvator.
13:50J'ai même oublié son nom. Je suis honteuse.
13:52Rien à voir.
13:54À partir de vendredi sur Paramount+,
13:56dans un peu plus d'une minute,
13:58l'expo de la rentrée, sans aucun doute.
14:00C'est à Beaubourg. Grande expo.
14:02Surréalisme. C'est le centenaire
14:04de ce mouvement d'avant-garde, évidemment.
14:06Anne Chepot est le commissaire de cette exposition.
14:08Après votre file info,
14:10Virginie Lebrun, 13h45.
14:14Les 72 décès de l'incendie
14:16de la tour Grenfell de Londres en 2017
14:18auraient tous pu être évités.
14:20Déclaration aujourd'hui du président
14:22de l'enquête. Dans son rapport,
14:24il conclut que le drame est le résultat
14:26de décennies de défaillances de la part
14:28du gouvernement. Il pointe aussi la malhonnêteté
14:30systématique des entreprises
14:32de matériaux de construction. Le 14 juin
14:342017, le feu avait mis moins d'une demi-heure
14:36à se propager aux 24 étages
14:38de la tour, occupée par des familles
14:40modestes de Londres.
14:42Un nouveau paquet d'aides pour faire face à la
14:44crise déclenchée mi-mai en Nouvelle-Calédonie.
14:46Le gouvernement débloque 130 millions
14:48d'euros en faveur des entreprises et des services
14:50publics du territoire français.
14:52Aujourd'hui, le soutien de l'État à Nouméa
14:54s'élève à 400 millions d'euros.
14:56Et les petites retraites vont augmenter.
14:58Deuxième vague de revalorisation à partir
15:00d'octobre. 850 000
15:02personnes verront leur pension
15:04augmenter de 50 euros en moyenne.
15:06Elles toucheront aussi environ 600 euros
15:08de rattrapage des 12 derniers mois.
15:10Conséquence de l'application tardive d'une
15:12promesse de la réforme des retraites.
15:14Au lendemain d'une frappe russe qui a fait
15:16au moins 53 morts et plus
15:18de 200 blessés à Poltava
15:20dans le centre de l'Ukraine, la France
15:22condamne avec la plus grande fermeté
15:24ce bombardement. La poursuite
15:26par la Russie de sa stratégie de destruction
15:28des infrastructures énergétiques
15:30à l'approche de l'hiver est inacceptable.
15:32Poursuit le quai d'Orsay.
15:34De nouvelles médailles décrochées aux jeux
15:36paralympiques de Paris. Lors du
15:38contre-la-montre, le paracycliste
15:40Alexandre Léauté est devenu champion paralympique.
15:42Florian Jouani a décroché
15:44le bronze. Heidi Gauguin
15:46la médaille d'or. D'autres médailles
15:48attendues cet après-midi, notamment du côté
15:50des parapongistes.
15:58Attention, dernière expo
16:00ou presque, avant grands travaux.
16:02Elle a tous les critères d'un impressionnant bouquet
16:04final au centre Pompidou. Donc,
16:06ouvre aujourd'hui l'exposition consacrée au surréalisme.
16:08Mouvement qui a profondément secoué
16:10le monde de l'art et qui fête son centenaire
16:12en cette année 2024. Et nous avons
16:14le plaisir de recevoir le maître d'oeuvre
16:16de cette exposition, un de ses commissaires.
16:18Bonjour Didier Ottinger. Bonjour Laurent.
16:20On avait le réalisateur Thierry de Peretti tout à l'heure.
16:22Alors, un commissaire d'exposition, ce n'est pas le créateur.
16:24Mais est-ce que quand une expo ouvre, vous avez le même
16:26genre d'interrogation ? Comment ça va être accueilli ?
16:28Le public sera-t-il là ? Mais pas que le
16:30nombre, la masse. Aussi, comment va-t-il le recevoir ?
16:32Alors, vous faites sans doute des tests dans le
16:34domaine du cinéma pour voir en avant
16:36première un certain nombre de films et la
16:38réaction du public. On a eu ce test hier soir
16:40en grandeur nature. Il y avait une file
16:42d'attente qui allait du centre Pompidou pratiquement
16:44jusqu'à l'hôtel de ville. Donc, voilà.
16:46Le surréalisme semble
16:48encore susciter beaucoup d'appétit
16:50et d'incuriosité. Anne Chepot,
16:52vous avez évité la file d'attente, vous avez eu droit
16:54à une visite pour certains journalistes.
16:56Il va en prendre plein les yeux le visiteur.
16:58Absolument, et on comprend cette file
17:00d'attente parce que cette exposition
17:02est effectivement un événement parce que
17:04on célèbre les 100 ans du surréalisme
17:06mais surtout parce qu'elle donne
17:08à voir avec quelques 500
17:10œuvres présentées, peintures,
17:12sculptures, dessins, photos, objets
17:14surréalistes, documents.
17:16Elle offre un panorama très complet
17:18de ce qu'a été ce mouvement. C'est une
17:20exposition d'une richesse inouïe. On est
17:22absolument subjugués par l'explosion
17:24créative que le
17:26surréalisme a fait naître.
17:28Tous les grands noms du mouvement sont là, avec des
17:30tableaux iconiques, ceux de Magritte
17:32comme l'Empire des Lumières ou les Valeurs Personnelles,
17:34de Dali et son
17:36grand masturbateur Max Ernst
17:38et l'Ange du Foyer, Miro et son
17:40chien aboyant à la lune. Mais ce qui est
17:42formidable, c'est que cette exposition
17:44permet non seulement de voir ou de
17:46revoir des chefs-d'œuvre, mais aussi qu'elle
17:48nous invite à découvrir
17:50des dizaines d'artistes surréalistes
17:52oubliés par l'histoire, qu'il s'agisse
17:54des femmes, très nombreuses dans
17:56le mouvement, ou des étrangers
17:58extra-européens, puisque le surréalisme
18:00en fait n'était pas qu'européen,
18:02il a essaimé dans le monde entier.
18:04Alors les œuvres, toutes ces œuvres, s'inscrivent
18:06dans un parcours thématique autour
18:08des sources du surréalisme et puis des
18:10grands thèmes qui l'ont nourri comme le rêve
18:12ou la nuit, pour n'en citer que deux.
18:14On le comprend, richesse, diversité, on va détailler
18:16tout ça avec Didier Ottinger. Comment déjà vous les avez
18:18obtenues toutes ces œuvres ? Il suffit de dire
18:20je suis Beaubourg, je les veux partout
18:22et de partout où ça marche ?
18:24La réponse pourrait être miraculeusement. C'est-à-dire que habituellement
18:26pour imaginer réaliser une exposition
18:28comme celle-là, il me faut
18:30en tant que commissaire, comme tous les commissaires,
18:32effectuer des dizaines de voyages pour aller
18:34persuader les responsables des institutions
18:36ou les collectionneurs privés pour nous les prêter.
18:38Cette fois, ça a été quasi
18:40automatique. Alors peut-être est-ce
18:42l'effet du centenaire, peut-être aussi
18:44le fait qu'on célèbre le surréalisme
18:46à Paris, qui est quand même la ville
18:48où il a vu naître. En tout cas, ça a été relativement
18:50facile. Et les œuvres qui sont présentées
18:52effectivement n'avaient pas été prêtées
18:54pour la plupart depuis des années.
18:56J'ai vu un certain nombre de convoyeurs, c'est-à-dire
18:58les conservateurs qui accompagnent les œuvres
19:00pendant leur transport, qui me disaient
19:02mais on ne l'a pas prêtée depuis 20 ans celle-là.
19:04Ah ben celle-là, ça fait seulement deux fois qu'on la prête.
19:06Donc voilà, on a cette accumulation
19:08de très bonnes nouvelles qui fait qu'on a
19:10effectivement sur les cimeses
19:12les grands chefs-d'œuvre.
19:14Notion qu'il faudrait évidemment nuancer
19:16en ce qui concerne le surréalisme.
19:18Justement, quand c'est aussi flamboyant,
19:20aussi foisonnant,
19:22c'est une richesse extrême, mais aussi
19:24bon, c'est un écrin, évidemment, mais comment
19:26mettre tout en valeur ? C'est peut-être
19:28une question qui se pose.
19:30Ça, c'est le savoir-faire des équipes du centre Pompidou.
19:32C'est-à-dire des architectes qui créent
19:34une architecture sur mesure.
19:36Vraiment, c'est la haute couture.
19:38L'exposition ressemble à un labyrinthe.
19:40C'est la forme qu'on souhaitait lui donner.
19:42Mais vous verrez que chaque mur est
19:44proportionné au tableau qu'il reçoit.
19:46Ensuite, il y a des magiciens comme les éclairagistes
19:48du centre. Ils sont capables
19:50de vous éclairer une œuvre, je pense,
19:52comme nulle part ailleurs, avec des filtres
19:54de toutes les couleurs. Enfin bon, on n'a pas été
19:56trop loin dans ce sens-là, mais les œuvres sont là
19:58je pense assez magnifiées.
20:00Anne le disait, des œuvres venues du monde
20:02entier, ça montre que le surréalisme
20:04ne s'est absolument pas réduit
20:06à quelques pays européens où
20:08on met tous des noms derrière, Allemagne,
20:10France, Belgique...
20:12Alors, cette idée d'un surréalisme
20:14qui a essaimé sur l'ensemble de la planète
20:16a été démontrée il y a deux ans
20:18par une exposition organisée à New York.
20:20Ça s'appelait Surrealism Beyond Borders
20:22c'est-à-dire le surréalisme au-delà des frontières.
20:24Et les frontières en question, c'était celles de l'Europe.
20:26Jusqu'à présent, on imaginait effectivement
20:28un surréalisme avec Dali,
20:30en Espagne, Magritte à Bruxelles,
20:32etc. Et on a vu dans cette exposition
20:34qu'il y avait des foyers en Indonésie,
20:36qu'il y avait des foyers en Australie,
20:38c'est-à-dire un travail avait été fait considérable
20:40de repérage,
20:42de la multiplicité des initiatives
20:44qui se fédéraient autour de l'idée du surréalisme
20:46partout dans le monde dès les années 30.
20:48Et avec le même besoin de liberté,
20:50de casser tous les codes,
20:52est-ce que c'est ça le point commun ?
20:54C'est le point commun et c'était rendu d'autant plus facile
20:56le ralliement au surréalisme qu'il n'y a
20:58jamais eu de dogme surréaliste
21:00en ce qui concerne la production artistique.
21:02Il y a des valeurs qui sont des valeurs cardinales,
21:04avec lesquelles on ne transgresse pas, mais
21:06esthétiquement, on peut faire ce qu'on veut.
21:08On peut être abstrait, on peut être figuratif,
21:10on peut être hyper réaliste et néanmoins être surréaliste.
21:12Alors, il n'y a pas de dogme, vous n'allez pas aimer le mot,
21:14mais il y a une forme de Bible qui est le manifeste
21:16du surréalisme, en tout cas une origine,
21:18une adenne. Évidemment, Anne Chepot,
21:20elle l'est et c'est très rare là aussi dans cette exposition.
21:22Et oui, ce manifeste du surréalisme
21:24d'André Breton,
21:26il est prêté exceptionnellement
21:28par la BNF, la Bibliothèque nationale de France.
21:30Alors, en fait, dès le début de l'exposition,
21:32le visiteur est plongé dans l'univers
21:34des surréalistes.
21:36On pénètre dans l'exposition en franchissant
21:38une reproduction de la porte du
21:40cabaret de l'enfer qui se trouvait
21:42derrière chez André Breton.
21:44Ensuite, on prend un couloir avec
21:46un espèce de photomaton
21:48avec les grandes figures
21:50du surréalisme et puis on arrive dans un
21:52espace circulaire au centre duquel
21:54est présentée l'intégralité
21:56du manuscrit original
21:58du manifeste du surréalisme.
22:00Alors, on peut entendre la voix de Breton
22:02reconstituée par les équipes
22:04de l'IRCAM, par clonage vocal
22:06à l'aide de l'intelligence artificielle.
22:08Le manifeste, c'est effectivement
22:10l'acte de naissance du surréalisme
22:12et le manifeste, il pose
22:14tout simplement le fait que
22:16le surréalisme, vous me contredirez
22:18peut-être, Didier Ottinger, mais je ne pense pas,
22:20c'est l'imagination la plus débridée,
22:22une imagination que l'on retrouve
22:24dans toutes ces œuvres qui sont présentées
22:26dans l'exposition.
22:28L'imagination au pouvoir.
22:30Un vice nouveau est donné
22:32à l'humanité. C'est comme ça
22:34qu'Aragon présentait le surréalisme.
22:36Et beaucoup de femmes, elle en disait un mot, je crois, Anne,
22:38l'histoire classique a retenu
22:40des noms d'hommes, on en a cité beaucoup,
22:42beaucoup de femmes dans ce mouvement-ci, un peu invisibilisées
22:44peut-être pendant des décennies ?
22:46Oui, alors ce n'était pas le fait des surréalistes, il faut le savoir,
22:48parce qu'elles sont présentes dans les expositions surréalistes
22:50et particulièrement dès 1936 à Londres,
22:52elles sont presque majoritaires dans l'expo, en tout cas
22:54elles sont là, mais l'histoire de l'art,
22:56c'est-à-dire celle qui a été écrite par les musées,
22:58les historiens d'art, les conservateurs,
23:00les collectionneurs, a relativement
23:02et même radicalement occulté la place des femmes.
23:04Vous leur rendez justice avec cette expo ?
23:06J'espère en tout cas,
23:08et elles sont présentes, je veux dire,
23:10non pas symboliquement ou comme faire valoir,
23:12mais avec ce qu'elles ont produit de meilleure, je pense.
23:14Et je crois qu'il y a à peu près 40% des artistes exposés
23:16qui sont des femmes, c'est ça ?
23:18Quasiment la parité.
23:20Il y a un héritage aujourd'hui du surréalisme,
23:22parce que c'est une avant-garde qui a duré presque un demi-siècle,
23:24ce n'est pas le cas de toutes les avant-gardes.
23:26Et ça, c'est vérifié par les successifs
23:28Biennales de Venise. Vous savez, c'est une exposition
23:30qui a lieu tous les deux ans et qui fait une sorte de bilan
23:32de ce qu'est la création contemporaine.
23:34Et à deux reprises dans les dix dernières années,
23:36la Biennale de Venise a été placée
23:38sous l'égide du surréalisme. C'est-à-dire qu'un nombre
23:40considérable d'artistes actifs aujourd'hui
23:42se réclamaient peu au prou
23:44de l'héritage du surréalisme.
23:46Est-ce qu'il suffit que je dise, je casse les codes, je suis surréaliste ?
23:48Non, ça serait trop simple.
23:50Justement, qu'est-ce qui définit,
23:52qu'est-ce qui dit, ça, on est dans quelque chose
23:54d'aujourd'hui, contemporain, surréaliste ?
23:56Ce qui fait la fortune du surréalisme
23:58et ce qui a permis sa diffusion quasi-internationale,
24:00c'est la définition
24:02de la création accessible
24:04à toutes, à tous.
24:06Il suffit d'être attentif
24:08à une production artistique
24:10qui n'est pas,
24:12qui est la plus spontanée possible,
24:14qui se libère de tous les codes moraux,
24:16esthétiques. Donc, vous voyez, ça ouvre
24:18très, très largement le spectre
24:20de ce qui peut être ou pas surréaliste.
24:22Didier Ottinger, merci beaucoup.
24:24On ouvre aujourd'hui jusqu'à quand ?
24:26Jusqu'au 13 janvier. Il y a encore beaucoup de places
24:28où la file d'attente est aussi numérique ?
24:30On va voir ce que ça donne, parce que c'était l'ouverture
24:32ce matin, mais bon. Anne Schepaud, question
24:34piège, je veux aller voir cette exposition.
24:36Combien de temps pour l'apprécier ? Deux heures ? Trois heures ?
24:38Je dirais
24:40une bonne heure et demie, un minimum.
24:42Un minimum d'une heure et demie
24:44et deux heures pour être tranquille
24:46et vraiment apprécier toutes les oeuvres présentées.
24:48Anne Schepaud, merci beaucoup.