Arthur de Watringant : «Le "front républicain", c’est le désir adulescent d’un électeur de droite de vouloir toujours plus plaire à la gauche, quitte à s’amputer de toute conscience»
Pour le journaliste Arthur de Watringant, «le "front républicain", c’est le désir adulescent d’un électeur de droite de vouloir toujours plus plaire à la gauche, quitte à s’amputer de toute conscience».
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00:00Disons que les réflexes sont assez tenaces et assez difficilement compatibles
00:04avec le régime rationnel d'adultes et éclairés qu'on nous claironne toute la journée.
00:08Néanmoins, je suis assez surpris, ce revirement est assez rapide.
00:10Un électeur de droite a besoin de plus de temps pour se rendre compte qu'il s'est trompé.
00:13Mais peut-être que cette fois-ci, le barrage des castors
00:16est un peu plus brun que ma langue d'habitude.
00:19Il faut juste rappeler ce que c'est que le front républicain.
00:21Un front républicain, c'est le désir adulescent d'un électeur de droite
00:24de vouloir toujours plus plaire à la gauche, quitte à s'amputer toute conscience.
00:27Là, moi, je faisais partie du camp qui pensait que le front républicain
00:31était en voie de disparition.
00:33Non seulement, il n'est pas en voie de disparition, mais il est en pleine forme,
00:36puisqu'il s'est même tapé l'incruste au Parlement,
00:37puisqu'on a vu nos grands démocrates, au nom des valeurs de la République,
00:40s'asseoir sur les valeurs de la République en empêchant le premier groupe d'opposition,
00:44à savoir le Rassemblement national, d'accéder au poste clé.
00:48Mais sur le principe du front républicain, c'est quoi ?
00:50C'est accepter qu'il y a un opposant dans le jeu démocratique.
00:53Mais dès qu'une élection pointe son nez, c'est transformer cet opposant
00:56ou cet adversaire en ennemi, un ennemi qu'on ne joue pas avec,
00:59qu'on ne discute pas, on l'élimine ou on le neutralise.
01:02Et depuis des décennies, pour transformer cet adversaire en ennemi,
01:05on l'accusait, à tort ou à raison, de racialisme, d'antisémitisme
01:09et de tentation totalitaire en rejetant les institutions.
01:13Soit, si vous voulez, autant de qualités qu'une partie de la gauche
01:16non seulement assume, mais certains même revendiquent.
01:19Et qu'est-ce qu'on a vu derrière ce barrage ?
01:22Et peut-être ce qu'ont vu des Français ou des électeurs de droite,
01:24finalement, que le problème, ce n'était pas que le camp national ou la droite
01:27étaient antisémites, racialistes ou contre les institutions,
01:31puisque ce n'est pas le cas, mais tout simplement qu'elles n'étaient pas de gauche,
01:34c'est-à-dire qu'elles étaient de droite ou du camp national.
01:37Bon, il a fallu un peu de temps pour s'en rendre compte.
01:39On verra si ça remarchera en la prochaine étape.