Sarah Bovy, pilote de course automobile : "le projet Iron Dames a été très bien reçu dans le sport auto"

  • il y a 2 mois
À 35 ans, Sarah Bovy est une figure star de la team Iron Dames. Après des années à courir après les sponsors, la pilote de course automobile participe aujourd'hui aux plus grandes épreuves de son sport et ne cesse de rêver de victoires.
Transcription
00:00Je rêvais de participer jusqu'aux 24 Heures du Mans.
00:02Je viens de terminer la course pour la quatrième fois
00:05et je me rends compte qu'en fait, je n'ai jamais assez.
00:12Ma passion pour la course automobile a commencé quand j'étais une jeune ado.
00:16J'ai découvert le karting un peu par hasard quand j'avais déjà 13 ans,
00:20ce qui est assez tard, mais ça m'a pris d'un coup.
00:23J'ai eu la chance de partager ça avec mon papa,
00:25qui avait été pilote de course lui-même avant ma naissance,
00:28mais qui ne m'avait jamais du tout orientée vers ça.
00:30Mais disons que quand c'est venu de moi et que ça a été une volonté de ma part
00:34d'essayer de faire du sport auto,
00:37il a été là pour m'aider dans les premières années
00:39et puis c'est devenu le centre de ma vie.
00:42J'ai un parcours un peu endanté, un parcours un peu atypique
00:46parce que malheureusement, depuis toujours,
00:48le sport auto, c'est un sport qui est très, très difficile d'accès au niveau financier.
00:53Et moi, je ne viens pas d'une famille qui avait les moyens de me payer
00:5610 saisons de karting, 5 saisons de monoplace
00:58et vraiment d'avoir une carrière, je veux dire,
01:00qui est plus la carrière classique des jeunes pilotes
01:03qu'on peut retrouver dans les plus hauts niveaux du sport auto aujourd'hui.
01:05Et donc, j'ai fait un peu de karting.
01:07Je suis très, très vite passée au sport automobile dans des petites voitures.
01:11Et puis, pendant les 20 années qui ont suivi, j'ai eu une vie normale.
01:15J'ai fait des études, j'ai travaillé dans des bureaux.
01:17Sur le côté de ça, je gardais un peu cette passion pour le sport automobile.
01:21J'essayais de faire une course ou deux par an,
01:23de garder le contact avec les circuits.
01:25Pendant cette période, j'ai roulé en championnats de Belgique.
01:27J'ai fait plusieurs fois les 24 heures de Spa.
01:29Donc, j'ai quand même fait des choses sympas.
01:31Et pour ça, chaque fois, toute l'année,
01:34je cherchais des sponsors pour essayer de trouver des solutions,
01:36pour avoir les budgets, pour convaincre les teams de m'engager, etc.
01:39Jusqu'au jour où en 2021, après les différents confinements Covid, etc.,
01:46quand le sport automobile a redémarré,
01:48j'ai vu que les Iron Dames étaient à la recherche d'une pilote.
01:52J'ai envoyé un petit mail qui apportait ses fruits
01:55et qui m'a permis de rejoindre l'équipe,
01:57ce qui a complètement changé ma vie.
01:59Et puis, j'ai enfin pu vivre ma passion à 100%.
02:02Le projet Iron Dames, c'est un projet qui a été fondé par Débora Maier à l'origine, en 2018.
02:08Débora a été elle-même pilote de course
02:11et elle a constaté qu'il y avait très, très peu de femmes
02:14qui faisaient des résultats à haut niveau en sport automobile.
02:18Et elle a décidé de dire, je vais essayer de faire changer ça.
02:21Elle a recruté des pilotes et elle a créé son team Iron Dames,
02:25qui concourt dans les plus grandes compétitions internationales depuis des années.
02:29Petit à petit, en fait, le projet a grandi, a pris de l'envergure,
02:32a fait des résultats, a fait parler de lui et s'est transformé.
02:36De l'idée de dire, il faut plus de femmes en sport automobile,
02:38on a vraiment voulu élargir le message.
02:41Et aujourd'hui, le projet Iron Dames, déjà, on est présent dans plusieurs sports.
02:46On a le sport automobile avec du circuit, du rallye, de la monoplace.
02:50On a aussi l'équitation, qui est aussi un sport mixte.
02:52Aujourd'hui, l'idée, c'est qu'on utilise le sport comme un vecteur de messages.
02:58Ce message étant, tout le monde peut être une Iron Dames.
03:01Iron Dames, c'est un mindset.
03:03Et le but du projet aujourd'hui, c'est plus de pousser les gens à croire en leurs rêves,
03:07à travailler dur pour, à ne pas avoir peur de rêver grand.
03:10Je ne vois pas le sport automobile comme un monde macho.
03:12Au contraire, je trouve que la façon dont on voit dans le projet Iron Dames
03:16est reçue en championnats d'Europe, en championnats du monde,
03:19dans les plus grandes courses d'endurance du monde,
03:21dans tous les plus grands niveaux du sport automobile.
03:25C'est hyper positif.
03:26Que ce soit les autres teams, la compétition,
03:30que ce soit les autres pilotes, les médias, etc.
03:33À partir du moment où on fait des résultats, on est super bien reçu.
03:36Donc, je ne crois pas que ce soit un sport qui n'accueille pas les femmes comme il faudrait.
03:41Mais c'est sûr que, comme dans une vie d'entreprise,
03:45dans un domaine quelconque, on va trouver une fois de temps en temps
03:49un homme, quelqu'un qui ne croit pas en l'idée
03:53ou qui pense qu'une femme n'a pas les mêmes capacités.
03:55Mais je pense qu'heureusement, à l'époque dans laquelle on vit aujourd'hui,
03:59c'est plutôt ces gens-là qui sont à contre-courant de la pensée.
04:03Et je crois qu'aujourd'hui, être une femme dans un monde d'hommes,
04:06ça a ses challenges, mais ça a aussi ses opportunités.
04:09Et le choix qu'on fait, c'est de se concentrer plutôt sur la deuxième partie.
04:12Je rêve de beaucoup de victoires, en fait, de manière générale.
04:15Moi, j'ai tendance à toujours rêver plus haut.
04:17Il y a un peu plus de quatre ans, alors que je ne faisais pas encore partie
04:20du programme Iron Names, je rêvais de participer juste aux 24 Heures du Mans.
04:25Je viens de terminer la course pour la quatrième fois
04:28et je me rends compte qu'en fait, je n'ai jamais assez.
04:30Pour moi, le rêve de victoire, en fait, ça va tout le temps augmenter
04:33au fur et à mesure qu'on va faire des choses.
04:35Ça va continuer à monter, monter, monter.
04:37Je préfère viser haut et être déçue par des résultats comme ça
04:43que me limiter et puis ensuite me dire peut-être que j'aurais pu.

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