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Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 29 août 2024.

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00:007h44 sur RTL, bienvenue à vous si vous nous rejoignez, Thomas vous recevez ce matin le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL, Olivier Faure, vous êtes en direct de Joulois où se déroule ce week-end l'université d'été du Parti Socialiste.
00:16On va parler politique bien sûr, mais d'abord je voudrais vous faire entendre les mots très forts, les mots bouleversants de la veuve du gendarme tué lundi soir à Mougins.
00:24C'était hier lors de l'hommage rendu à Éric Comines, il avait 54 ans.
00:28Je remercie notre France d'avoir tué mon tendre époux, que j'aime tant le père de nos enfants.
00:35Attention, je ne parle pas d'étrangers, mais de récidivistes.
00:40Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari. La France a tué mon mari, le père de mes enfants.
00:50Olivier Faure, cette histoire-là, cette douleur-là, ces récidives-là, on a l'impression de les avoir déjà entendues des dizaines et des dizaines de fois.
00:58Qu'est-ce qui ne va pas en France pour qu'une femme de gendarme, la femme d'un gendarme qui a dédié sa vie au pays, en vienne à faire ce constat ?
01:05La France a tué mon mari.
01:09Tout d'abord, je dois dire que ces mots, la douleur de cette femme, sont déchirants.
01:16Comment ne pas entendre le message qu'elle adresse ?
01:19J'ai été moi-même, dans ma circonscription, à plusieurs reprises, saisi par des gens qui avaient des gens dans leur famille qui avaient été victimes de délits routiers.
01:29Et c'est vrai qu'on a tendance à considérer que les délits routiers sont des délits mineurs et qu'ils ne sont pas de même nature que le crime.
01:43Et c'est vrai qu'il y a aujourd'hui quelque chose à faire pour permettre de faire en sorte que celles et ceux qui sont des récidivistes...
01:54Mais pardon, ça veut dire quoi quelque chose à faire ? Est-ce que la France est devenue le pays d'une forme d'impunité, de laxisme ou tout simplement d'impuissance ?
02:02Parce que la peine, on la partage tous. On est tous accablés à entendre cette femme à penser à ses enfants. Mais une fois encore, c'est trop tard.
02:08Alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:11C'est difficile. C'est difficile parce que le système judiciaire, le système pénitentiaire sont déjà totalement embolisés.
02:20Et que mettre des gens en prison, ce n'est pas non plus une réponse qui est complètement satisfaisante.
02:32On a aujourd'hui beaucoup trop de monde.
02:36Je crois qu'il faut que nous prenions ce débat à bras-le-corps, que nous écoutions cette femme, que nous essayons de répondre à sa douleur.
02:44Vous n'avez pas de solution aujourd'hui ? Vous ne voyez pas de solution ? Il n'y a pas d'évidence ? Il ne faut pas changer la loi ? Durcir la loi ?
02:51Mais la loi, elle existe.
02:53Appliquer la loi ?
02:54Ça a été dit ce matin sur votre antenne. Il y a des gens qui sont aujourd'hui en prison pour des délits routiers.
03:01Mais parce que nous avons aujourd'hui des prisons qui sont embolisées, ces gens sortent pour bonne conduite.
03:08Parce que bonne conduite, c'est malheureusement un mauvais jeu de mots.
03:11Et on a aujourd'hui des difficultés à assumer parce que vous avez des gens qui sont récidivistes, mais pour des délits qui sont parfois de nature différente.
03:23Et que là, le dossier, on ne le connaît pas complètement. On ne sait pas très bien quelle était la nature des délits précédents qui ont été commis sur la route.
03:32Et que parfois, vous avez quelqu'un qui au départ commet un délit qui est un délit, malgré tout, qui reste mineur.
03:39Et puis la fois suivante, c'est un refus de tempérer, c'est le fait d'avoir quelqu'un qu'on renverse.
03:44Et donc c'est compliqué parce que vous ne pouvez pas toujours anticiper sur ce que sera l'étape suivante.
03:51Et donc si on savait à chaque fois que quelqu'un qui a commis un délit routier, la prochaine fois, sera l'auteur d'un meurtre, d'un homicide involontaire,
03:59et bien forcément, on agirait différemment. Mais il faut aussi faire conscience à la justice.
04:06Il faut aussi se dire qu'on a des magistrats qu'il faut conscientiser, avec qui il faut rappeler ce que sont ces auteurs.
04:16Mais même retirer la possibilité de conduire pour quelqu'un qui a commis un délit routier, ça ne l'empêchera pas de conduire.
04:23Donc c'est vrai que ce sont des délits, c'est très difficile.
04:26Et donc s'il y avait des solutions simples, je pense que là, puisqu'on va parler de compromis,
04:33je pense que là, sur ces sujets-là, par exemple, la représentation nationale serait depuis longtemps d'accord sur les réponses,
04:41parce que si elles étaient simples, elles seraient déjà appliquées.
04:44— Et aujourd'hui, il n'y a pas de gouvernement pour prendre en main ce genre de questions.
04:48Cette semaine, après le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castet à Matignon,
04:52vous avez décidé, Olivier Faure, de bouder les réunions à Matignon.
04:54Jusqu'à quand allez-vous adopter cette politique de la chaise vide ?
04:57— Thomas Soto, je ne boude pas. C'est une façon de résumer ma position et la position de ceux qui appartiennent au Front populaire de manière un peu...
05:08— Ce ne sont pas mes mots. Ce sont ceux de Nicolas Maillard-Rossignol, le maire de Saucisse-de-Rouen.
05:11On ne peut pas rester les bras croisés et bouder dans notre coin.
05:14— Oui, mais vous n'êtes pas obligé de les reprendre, parce que personne ne boude.
05:18La réalité, c'est qu'il n'y a aucune négociation. Vous me parlez de négociation. Est-ce qu'on peut négocier ?
05:23Moi, je suis toujours prêt à négocier. Mais aujourd'hui, le chef de l'État ne négocie pas.
05:28Le chef de l'État est sorti de son rôle en étant celui qui cherche à composer les majorités,
05:35ce qui n'appartient pas au rôle du chef de l'État, y compris parce que ce n'est pas son rôle constitutionnel.
05:40— Il en sort, Olivier Faure, parce qu'on a l'impression que ça peut durer des semaines et des mois.
05:44Si tout le monde campe sur ses positions en tapant avec ses petits poings par terre en disant « je veux pas, je veux pas, je veux pas »,
05:48à pas qu'on n'aura pas de gouvernement et le pays sera dans le mur.
05:50— Mais il ne s'agit pas de dire « on ne veut pas, on ne veut pas ».
05:53Il s'agit de dire que d'abord, la première chose qu'aurait dû faire le chef de l'État, c'est de respecter le vote des Français.
05:58Dans toutes les démocraties parlementaires, y compris les monarchies parlementaires, que fait le président ou le roi ?
06:04Il appelle la formation « arriver en tête ».
06:06C'est ensuite à elle de faire la démonstration qu'elle peut ou qu'elle ne peut pas
06:10arriver à trouver soit une coalition plus large, soit des majorités par projet.
06:15Il ne l'a pas fait.
06:16C'est donc la raison pour laquelle nous ne voulons pas nous porter, simplement devenir complices d'une mise en scène.
06:21Je vois que Laurent Wauquiez est retourné hier et qu'il a dit que c'était décevant parce que rien de nouveau n'a été proposé.
06:27Le chef de l'État n'a mis aucune proposition sur la table.
06:30Ni en termes de non, il aurait pu dire.
06:32Est-ce que vous êtes prêt à retourner discuter et mettre d'autres propositions sur la table ?
06:36Est-ce qu'une proposition qui mettrait Bernard Cazeneuve à Matignon est une proposition qui est à considérer selon vous ?
06:42Mais la question n'est pas simplement une question de non.
06:46Que ce soit Pierre, Paul ou Jacques, ça n'est pas la question.
06:49La question c'est qui est dans cette majorité ? Relative ou absolue ?
06:55Et qu'est-ce qu'on en fait ?
06:57Et donc ce que les socialistes ont dit unanimement, c'est qu'ils ne participeraient pas à la prolongation du macronisme.
07:05Est-ce que vous êtes prêt à vous mettre autour de la table avec des macronistes, des LR, des socialistes, des écologistes et sans LFI ?
07:15Est-ce que vous êtes prêt à ça ? Oui ou non ?
07:17Mais au Parlement, qu'avons-nous dit depuis le début ? Parce que vraiment j'ai l'impression que personne n'entend ce que nous disons.
07:23Nous avons toujours dit la même chose. Personne n'a de majorité absolue.
07:29Et donc cela suppose forcément, de la part de celui ou celle qui gouverne, d'aller chercher des compromis au Parlement.
07:37Et donc il n'y a pas de possibilité pour quiconque de dire que c'est tout le projet, rien que le projet.
07:42Précisément, on arrive au bout, mais est-ce que vous êtes prêt à vous mettre autour de la table avec des macronistes, des LR, des socialistes et des écologistes ?
07:51Mais moi je suis prêt à discuter avec toutes les formations politiques républicaines sur la base d'un projet qui est arrivé en tête.
07:59Et donc ensuite voir quels sont les compromis que nous pouvons trouver et faire en sorte de faire avancer le pays.
08:04Même si je sais que 100% de ce que j'espère ne sera pas évidemment appliqué.
08:09Mais il faut quand même entendre les Français et les Français ont voulu tourner la page du macronisme.
08:14Et on ne peut pas dire que c'est avec les battus et uniquement...
08:17Imaginez quand même que c'est le chef de l'État qui nous envoie l'autre jour un courrier, enfin un communiqué,
08:22en nous expliquant que désormais la base de ce que sera la prochaine majorité, c'est exactement ce qu'était la majorité sortante.
08:30Et là vous comprenez bien que les Français peuvent se dire qu'il y a quand même une forme d'anomalie démocratique.
08:35Ils ont été battus à trois reprises et il faudrait que ce soit les mêmes qui recommencent.
08:41Et bien non, ça ne peut pas être les mêmes qui recommencent.
08:43Et par exemple, vous avez tout à l'heure parlé de la réforme des retraites, vous avez parlé de la fiscalité.
08:47Et bien oui, sur ce sujet-là, il faut avancer.
08:49Et François Langlais a émis bien sa nombre de propositions.
08:51Elles pourraient être dans le débat et elles pourraient permettre peut-être d'avancer.
08:55Il faudrait peut-être un bon ministre de l'économie, François Langlais.
08:57Et bien écoutez, on va y réfléchir.
09:00Moi ce que je dis, c'est qu'il y a évidemment des nécessités de trouver des compromis.
09:06Ces compromis doivent être des compromis aussi qui prennent une orientation qui n'est pas celle de la prolongation du macronisme.
09:12Je ne comprends pas ce que demande toute une partie de votre famille politique et des socialistes.
09:14Est-ce que par oui ou par non, parce qu'on est vraiment au bout ?
09:16Vous essayez de sortir Jean-Luc Mélenchon ?
09:18Arrêtez avec Jean-Luc Mélenchon.
09:20Jean-Luc Mélenchon devait être Premier ministre.
09:22Il n'est pas Premier ministre.
09:23Nous n'avons pas choisi Jean-Luc Mélenchon, nous avons choisi Lucie Casté.
09:26Mais Jean-Luc Mélenchon a même dit qu'il était prêt à ce qu'il n'y ait pas de ministre insoumis dans un gouvernement.
09:33Et vous voulez maintenant me réexpliquer que c'est Jean-Luc Mélenchon le problème.
09:36Aujourd'hui le problème c'est le chef de l'État qui se refuse à appliquer la tradition républicaine.
09:42Et moi ce que je crois c'est qu'il faut effectivement bâtir des compromis mais sur des bases qui soient celles d'une orientation, celle choisie par les Français.
09:50Merci Olivier Faure d'avoir été avec nous en direct de Blois où se tient donc l'université d'été du Parti Socialiste.