JO Paris 2024 : David Sombé, de déménageur à vice champion du monde d'athlétisme

neo

David Sombé est vice-champion du monde de relais 4x400 mètres. Pour neo, il explique comment il est passé de déménageur à vice champion du monde d'athlétisme. ✨‍♂️

Transcript

00:00On n'est pas le foot, on est juste l'athlétisme.

00:02On n'est quasiment pas regardé.

00:03Mais déjà, quand tu vois toute la force que tu reçois.

00:05Tout à l'heure, j'étais à l'Intersport pour un déstockage.

00:07Il y a la dame du rayon running qui m'a demandé une photo, tu vois.

00:09En vrai, c'est trop cool.

00:10Bonjour, je m'appelle David Sombet.

00:11Aujourd'hui, je m'entraîne dans le but de faire les Jeux olympiques.

00:13Et je vais t'expliquer aujourd'hui comment je suis passé de déménageur

00:16à vice-champion du monde du relais à 4x400m.

00:18J'ai fait bijoutier pendant 5 ans à la bijouterie Freno,

00:21qui est une bijouterie qui me tient énormément.

00:23D'ailleurs, je remercie Nadège si jamais elle voit ça.

00:24Au niveau de l'emploi du temps, c'était très difficile.

00:27Parce que les horaires, c'était 9h30, 12h30, 15h30, 19h30.

00:30C'est-à-dire qu'entre 12h30 et 15h30, je devais aller au stade,

00:33m'entraîner, rentrer chez moi, me doucher, manger et retourner à la bijouterie.

00:36Donc, ça faisait 9h30, 19h30, sans pause.

00:38Donc, au bout de 4 ans et quelques, je me suis dit

00:40« Bon, ça devient vraiment trop difficile. »

00:42Donc, je suis passé à déménageur.

00:44Alors, pourquoi déménageur ?

00:45Ce que tu me diras, c'est physique.

00:46Les amplitudes d'horaire, ce n'est pas forcément mieux.

00:48Mais c'est parce que, du coup, c'est quelqu'un que je connaissais.

00:50Il avait besoin de main, moi, j'avais besoin d'un employeur.

00:52En gros, c'était sous forme de contrat journalier.

00:55Ça veut dire que quand je ne suis pas là, ça ne le met pas dans le pétrin, lui.

00:57Du coup, c'était beaucoup plus arrangeant.

00:59Alors, le métier de déménageur, c'est un très méchant impact.

01:01Tu as la charge de travail.

01:02On aura peut-être une table en marbre à descendre.

01:04On aura peut-être un piano, un coffre fort, des armoires fortes.

01:06Tu marches énormément, tu as des chaussures de sécu.

01:08Quand tu fais 30 000, 40 000, 50 000 pas dans la journée,

01:11l'impact pour ton corps, il n'est pas bien.

01:12Le soir, quand tu vas travailler, tu es déjà fatigué,

01:14donc le risque de blessure est amplifié.

01:16Tu vrilles dans ta tête, tu en as marre,

01:17tu n'as même pas envie d'aller à l'entraînement.

01:18Mais je ne regrette pas du tout d'être passé par là, en tout cas.

01:20Parce que, déjà, j'ai rencontré des gens qui sont juste formidables.

01:23Ça m'a aussi permis de me rendre compte de la chance que j'ai.

01:25Tu vois, des pères de famille qui ont 50, 60, 70 ans,

01:28qui sont toujours pas à la retraite, qui portent des trucs toute la journée.

01:31Et toi, en tant que jeune, tu leur dis, non, vas-y, c'est bon, t'inquiètes,

01:33je vais prendre, mais tu ne peux pas porter pour eux toute la journée.

01:35Et ces personnes-là, même, elles ont une telle fierté qu'elles disent,

01:37non, mais je suis payé comme toi, donc je vais faire le même travail que toi, tu vois.

01:39Donc, déjà, ça apprend beaucoup au niveau humanité, au niveau humilité.

01:42Derrière, en fait, tu te rends compte que tu n'es personne.

01:43Et il y a un an, avec le coach, on a fait le pari, du coup, d'arrêter tout ça.

01:47Donc, on savait que la rémunération ne serait pas la même.

01:48Donc, oui, ça a été une bonne galère pendant 10 mois.

01:50Moi, c'était 500 et quelques euros par mois, tu vois.

01:53Je ne te fais pas de dessin quand tu dois remplir le frigo,

01:54assurer une voiture, etc.

01:56Ce n'est pas facile.

01:57Donc, là, on a dû serrer la ceinture.

01:58Enfin, j'ai failli arrêter l'athlée.

01:59Dieu merci, pendant ce temps-là, j'ai rencontré des personnes super.

02:02Parce que ça fait quelques années, par exemple, que je parlais avec Leslie Jones,

02:05qui est, pareil, un recordman de France du 400 mètres,

02:07mais qui est maintenant mon agent.

02:08Il m'a fait signer avec Adidas.

02:10Et puis, il y a aussi mon club, l'Île Métropole Athlétisme,

02:12qui me subventionnait.

02:13Et là, maintenant, normalement, je vais avoir un petit truc avec la Fédération.

02:15Donc, franchement, c'est cool.

02:17Là, c'est un pari qui s'avérait payant et ce n'était pas gagné.

02:20Qu'est-ce que c'est que cette médaille ?

02:21Il y en a qui diraient que c'est la médaille des championnats du monde.

02:23Moi, je te dirais qu'en fait, c'est la médaille de la consécration.

02:25Et donc, ouais, cette médaille-là, elle est...

02:29Je ne sais même pas si c'est discrétive, car moi, ce que je ressens pour elle,

02:31vraiment, on dirait que c'est un humain.

02:32Je te jure.

02:36J'ai des sentiments pour cette médaille.

02:37Et j'espère que, pareil, il y en aura une encore plus belle.

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