00:00Été 1968, à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur, Alain vient accueillir sa partenaire féminine pour le film de Jacques Deray, La Piscine.
00:13Alain Delon, dans quelques instants, Romy Schneider va atterrir sur l'aéroport de Nice-Côte d'Azur. Êtes-vous un petit peu ému ?
00:21Je ne cacherais pas que je suis un peu ému, oui, parce que finalement, c'est à peu près jour pour jour, après dix ans qui sont écoulés depuis la première fois où je suis venu l'accueillir sur un aéroport, en 1958.
00:32En effet, et vous n'étiez pas encore une vedette à cette époque-là ?
00:35Non, elle était une énorme vedette européenne, moi pas du tout, je débuteais dans le...
00:47Vous êtes heureuse de retrouver Alain Delon ?
00:49Très.
00:51Alain Delon, tout à l'heure, vous m'avez dit que vous étiez ému, vous aussi, en rencontrant...
00:55C'est normal, vous trouvez pas ?
00:56Oui, bien sûr.
00:57Vous êtes vous-même ému en tenant ce micro ?
01:00Peut-être.
01:02À cette époque, le cinéma l'avait complètement délaissé.
01:05Soyons clairs, plus personne n'en voulait.
01:08Et c'est parce que j'avais le pouvoir de décision, et surtout parce que je pensais que c'était bon pour elle, que je l'ai imposé sur La Piscine,
01:15film réalisé en 68 par Jacques Deray, qui, lui, aurait préféré offrir le rôle à Monica Vitti ou à Angélique Hinson.
01:21Même les producteurs ne voulaient pas de Romy.
01:23Et j'ai dû leur dire, gentiment d'abord, et moins gentiment ensuite, écoutez, ce sera Romy ou y'aura pas de film.