La descente aux enfers des Girondins de Bordeaux

  • le mois dernier
Avec Vincent Chaudel, fondateur d’In & Sport et de l’Observatoire du Sport business

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-08-13##

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 6h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:04Vous écoutez Sud Radio, il est 8h10, 8h11, c'est le plus grand désastre de l'histoire du football professionnel français.
00:12C'est à ce jour le plus grand club français qui vit une descente aux enfers.
00:17On parle bien des Girondins de Bordeaux dont la rétrogradation administrative a été confirmée hier en National 2.
00:24National 2, c'est-à-dire en 4ème division pour un club qui a été 6 fois champion de France,
00:29qui a marqué les Coupes d'Europe, c'est une catastrophe pour toute une région également.
00:33Jusqu'où ira cette chute ? On en parle notamment avec Vincent Chaudel.
00:37Bonjour à vous Vincent.
00:39Bonjour.
00:40Et bienvenue sur Sud Radio, fondateur d'Inn & Sport et aussi de l'Observatoire du Sport Business.
00:46Concrètement, vous allez me confirmer cette information,
00:49un club comme Bordeaux qui descend en 4ème division,
00:52un club de l'ampleur de Bordeaux, c'est lui jamais vu à ce stade en France.
00:57Le vrai moi que je suis vous dirait que non, il y a déjà eu le Stade de Reims dans les années 90,
01:02bien évidemment, le Stade de Reims qui a été deux fois finaliste de la Coupe de l'Europe champion.
01:07Donc ça ne sera pas le dernier, mais en tout cas ça sera le plus grand club français depuis les années 2000.
01:17C'est quand même une place forte.
01:19Le football français a besoin de locomotives.
01:22Dans les locomotives, il faut entendre parler à des grandes villes avec des noms capables d'attirer du public à domicile,
01:28selon la taille de la ville, c'est une chose, mais aussi à l'extérieur.
01:31Les Girondins de Bordeaux font partie des clubs qui manquent à la Ligue 1 aujourd'hui pour son dynamisme et son développement.
01:38Et c'est parti pour durer.
01:39On le rappelle, il y a deux ans, les Girondins de Bordeaux ont été relégués sportivement en Ligue 2, la deuxième division.
01:45Ils n'ont pas réussi à remonter.
01:47Ils n'ont pas réussi à remonter l'an dernier non plus, cette fois-ci parce que le club est au bord de la faillite.
01:51Ils sont relégués administrativement en quatrième division.
01:55Concrètement, si tout se passe le moins mal possible, ça voudrait dire qu'on pourrait les revoir en première division dans combien de temps ?
02:03Moi j'aurais tendance à dire au mieux dans 3-4 ans, ce qui a réussi à faire à peu près le RC Strasbourg il y a maintenant une dizaine d'années.
02:13Mais ça suppose de trouver des solutions assez rapidement.
02:18Le RC Strasbourg a été relégué sportivement de Ligue 2 à Nationale et après a déposé le bilan pour repartir.
02:28Donc là, c'est la saison qui va être clé, c'est de savoir est-ce que les Girondins de Bordeaux vont arrêter leur chute ou s'ils vont continuer à descendre.
02:38Alors justement, là ils sont en quatrième division, vous vous dites qu'ils peuvent encore descendre davantage ?
02:46Qu'est-ce qui pourrait se passer ?
02:48La question c'est déjà de savoir quelle équipe pourrait porter le maillot des Girondins de Bordeaux dans quelques semaines.
02:56Quels joueurs vont le porter ? Ils ont abandonné le statut professionnel, ça veut dire que tous les joueurs qu'ils avaient sous contrat sont libres.
03:03Ça veut dire que pour eux ils n'ont plus à payer des salaires, c'est une chose, mais il faut bien mettre des joueurs dans des maillots.
03:09Ça veut dire qu'aujourd'hui, à ce stade, il n'y a pas d'équipe de Bordeaux constituée alors même que la rentrée du National 2 est dans une semaine ?
03:16Je ne suis pas au voyant, donc je ne peux pas vous dire ça de façon précise.
03:21Mais ce qui est sûr, c'est que probablement que les joueurs qui sont encore en club sont les joueurs de la réserve.
03:27Et cette équipe de réserve, il n'est pas dit qu'elle soit sportivement au-dessus du lot et capable de passer de National 2 à National 1 tout de suite.
03:36Un supporter abandonné le signale d'ailleurs que 11 joueurs ont pris part à l'entraînement la semaine dernière, ça c'est vrai.
03:41En revanche, on ne sait toujours pas si dans saison 11 joueurs, tous vont rester ou pas par exemple.
03:46Donc c'est vrai que pour l'instant, il n'y a pas de projet sportif.
03:49À l'heure où on parle, quelle que soit la division dans laquelle le club évoluera, il ne sait pas ce qu'il veut faire.
03:56C'est ça le grand problème. Gardons à l'esprit une chose, c'est qu'une DNCG est là pour s'assurer que tous les clubs qui commencent la saison seront en capacité de la terminer.
04:05Donc là, la décision d'hier, ça a confirmé que le club n'était pas en capacité de prendre part au National 1.
04:12Maintenant, la question c'est de savoir s'il sera en capacité réellement de prendre part à la National 2.
04:19Vous parliez de la Direction nationale de contrôle et de gestion, c'est le gendarme financier du sport français.
04:24Et c'est celui qui décide que vous devez descendre administrativement si vous n'avez pas les moyens de jouer dans une division.
04:29Là, vous êtes en train de nous dire qu'il n'est même pas certain que le club s'arrête, arrête sa chute à la National 2.
04:37Malheureusement, non. Les éléments que j'ai aujourd'hui, c'est-à-dire que je ne suis pas dans le club, donc je ne peux pas vous les confirmer de façon précise.
04:47Mais évidemment qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de questions à se poser.
04:52Et globalement, le seul élément de rassurance que je pourrais apporter aux supporters et aux amoureux de ce club, de ce grand club, c'est que d'autres sont tombés.
05:02Je parle de Reims en connaissance de cause, de Strasbourg aussi.
05:06Le Mans qui est finalement un peu dans la situation de Bordeaux.
05:17Ils avaient un nouveau stade, il y a eu un aiming et le club est tombé.
05:21Et donc on voit bien l'impact, ça va au-delà du club et des éléments du club.
05:26Ça impacte une ville, ça impacte une économie, celui de la gestion d'un stade.
05:31Un stade comme le Matinique Atlantique sans club résident, c'est dommage, c'est triste.
05:36Tout le monde est d'accord sur la tristesse.
05:38Maintenant, manifestement, le propriétaire actuel des Girondins de Bordeaux, Gérard Lopez, n'a pas les moyens de boucher les trous et de renflouer les caisses.
05:48Concrètement, est-ce que ce club peut trouver des prétendants ?
05:52Est-ce qu'il y a des gens qui pourraient être intéressés pour acheter un club aussi endetté et aussi bas dans les divisions du football français ?
06:01Un club aussi endetté aujourd'hui, il ne vaut plus rien.
06:05Des personnes qui sont capables de reprendre une entreprise, c'est comme une entreprise qui est en faillite ou au bord de la liquidation.
06:12Vous avez des projets de reprise.
06:14Le sujet, ce n'est pas le rachat du club parce que finalement, il est perdu de dettes.
06:20Donc, à ce niveau-là, ça va aller.
06:22Si vous avez des reins assez solides pour supporter le découvert ou l'endettement du club, le problème, ça va être le temps pour le reconstruire.
06:32Et ça risque de se faire à peu près comme ça s'est passé à Strasbourg, c'est-à-dire avec des acteurs de l'économie locale qui vont se mobiliser.
06:40Et le problème, ça va se jouer au moment de la Ligue 2 ou de la Ligue 1 quand il faudra avoir des reins un peu plus solides pour redonner une ambition sportive.
06:48Sauf que là, on parle d'un club qui perdait à peu près 40 millions d'euros sur une saison.
06:54Ça veut dire qu'il faut plus que des reins solides pour le reprendre.
06:57Concrètement, est-ce que la meilleure solution pour le club ne serait pas tout simplement de faire faillite et d'aller en liquidation judiciaire ?
07:06Malheureusement, oui. Et très vite, de relancer un club avec la marque parce que le nom Girondins de Bordeaux va faire sens.
07:18C'est probablement ce qui risque de se passer parce qu'il est plus facile de repartir de zéro sans dette que de supporter des dettes qui n'ont plus aucun rapport avec le niveau sportif.
07:29Il y a 40 millions de dettes pour un club de National 2. Un club de National 2, c'est un budget d'entre 1 et 2 millions d'euros selon la taille de la ville.
07:37Oui, c'est pas tenable.
07:38Non, c'est pas tenable. Ça n'a aucun sens par rapport à ça. Maintenant, les grandes marques ne meurent jamais.
07:45Non, c'est vrai. Il y a des exemples à l'étranger. On peut prendre par exemple la Fiorentina, le club de Florence. Il avait été liquidé, il avait changé de nom.
07:52Il avait carrément changé de nom avant de racheter son nom historique et il est revenu au plus haut niveau.
07:57Comme quoi, c'est possible. Seul problème, imaginons qu'on aille en liquidation judiciaire.
08:01Ça voudrait dire que le club descendrait beaucoup plus bas et que là, par contre, ce ne serait pas 3 ou 4 ans pour revenir au plus haut niveau.
08:07Ah non, oui. Là, c'est 10 ans. J'ai bien peur que ce soit 10 ans. Mais encore une fois, c'est triste et douloureux pour les supporters.
08:18Mais ce n'est pas irréversible à ce niveau-là. Et une ville comme Bordeaux qui fait partie du top 10 français, pour ne pas dire du top 5, je crois que ça doit être la 40e agglomération d'Europe.
08:31Donc à ce niveau-là, il y aura le pouvoir économique autour du club qui pourra le supporter dans sa remontée.
08:38Mais c'est les premières années qui vont être difficiles.
08:40Oui, en tout cas. Et les mois de descente qui ne sont pas terminés, malheureusement, qui sont toujours aussi difficiles.
08:44Courage aux supporters Girondins, les grands clubs, en tout cas les clubs populaires, ne meurent jamais quoi qu'il arrive.
08:50Merci Vincent Chaudel, fondateur de l'Observatoire du Sport Business.
08:54Allez, restez avec nous, on va se retrouver dans quelques instants. Il est 8h19 dans le Grand Matin sur Sud Radio.

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