Tous les vendredis, samedis et dimanches, Jean-Luc Boujon reçoit un invité au cœur de l'actualité pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment.
Retrouvez "Les invités d'Europe Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end
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00:00Europe 1 Soir Week-end, 18h-19h, Jean-Luc Bougeaud.
00:05On est à la veille de la clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024.
00:09Une réussite sportive pour nos athlètes puisque la France va battre son record de médailles.
00:1358 pour l'instant mais sans doute plus de 60.
00:16Mais aussi une réussite populaire avec des stades pleins, un public enthousiaste,
00:20des touristes notamment étrangers qui ont adoré ces Jeux en France.
00:23C'est également une réussite de l'organisation, preuve que notre pays a un vrai savoir-faire en la matière.
00:28Un des acteurs de cette organisation, c'est la société française G.L. Evans, partenaire officiel,
00:34et qui a construit une grande partie des structures temporaires de ces Jeux.
00:38Ce soir sur Europe 1, nous recevons son PDG. Bonsoir Olivier Ginon.
00:42Oui bonsoir, merci de votre accueil.
00:45Alors Olivier Ginon, quel est le bilan que vous faites de ces Jeux, on va dire sur un plan général d'abord ?
00:50On a parlé de parenthèses enchantées, de 15 jours de rêve, est-ce que c'est votre sentiment aussi ?
00:56Écoutez, moi tout ce que je peux dire, c'est qu'on baigne dans les Jeux Olympiques depuis une trentaine d'années,
01:03et que depuis le début du travail qui a été fait par Paris 2024, et tous les acteurs, la filière économique du sport,
01:11nous pouvons sentir progressivement une envie de ces Jeux.
01:17On a vu comment ça avait été un petit peu dénigré sur certains points au départ,
01:21et je crois qu'aujourd'hui on a une conclusion magnifique, c'est que 85% des Français ont plébiscité l'organisation des JO,
01:27et je crois que ça c'est important pour notre pays, parce que souvenez-vous de la Coupe du Monde 1998, les effets,
01:35aujourd'hui on a besoin de ce rassemblement des Français, et le sport est magnifique pour cela,
01:41et je crois qu'il y a un grand coup de chapeau à donner à nos athlètes avec ces médailles,
01:47puisqu'on fait quand même une très forte progression par rapport à Tokyo.
01:50Est-ce que vous avez assisté à des épreuves, vous, comme un spectateur lambda ?
01:54Oui, oui, j'ai assisté, je suis allé au Stade de France voir le rugby à 7,
01:59je suis allé au Grand Palais Éphémère, l'Aréna du Champ de Mars, voir du judo,
02:05je suis allé voir à Versailles de l'équitation,
02:08je crois que j'ai visité beaucoup de sites pendant ces JO,
02:13et cette ferveur du public lorsqu'on voit qu'on bat tous les records de vente de billets
02:19par rapport à Atlanta qui avait le record en plus d'un million de billets supplémentaires,
02:24je crois qu'aujourd'hui on se rend compte que la satisfaction du visiteur français, du visiteur étranger,
02:31c'est une superbe image de marque pour à la fois la France et à la fois les athlètes,
02:35et bien sûr à la fois toute la filière économique du sport et de l'événementiel,
02:40qui est une mobilisation incroyable,
02:43que toutes les entreprises françaises aient récolté plus de 70% ou 80% des marchés,
02:48je trouve que ça n'existe dans aucun pays jamais,
02:51et pour nous c'est une satisfaction énorme.
02:53On est bon en France ça veut dire ?
02:55Je crois qu'en France on a des savoir-faire dans certains métiers,
03:00vous l'avez vu la mallette Vuitton,
03:04je veux dire les prestations de toutes les interventions qui ont été faites au niveau événementiel,
03:11c'est vrai que notre groupe, plus toute la filière,
03:15on est les plus importants dans ce métier au niveau international,
03:20et aujourd'hui de voir ces installations au plein cœur de Paris,
03:24il fallait oser quand même,
03:25lorsque toute l'équipe qui a vendu l'FGO a vendu le centre de Paris,
03:31regarder ce qui se passe de la Concorde au Trocadéro, au Grand Palais,
03:35au Grand Palais FMR, à la Tour Eiffel, c'est incroyable.
03:40Et pour une profession comme la nôtre,
03:42on a une démonstration des savoir-faire de notre pays qui est magnifique.
03:47Alors Olivier Gignon, on va parler du bilan pour votre société, GL Events,
03:51mais avant, est-ce que vous pouvez nous dire votre rôle dans l'organisation ?
03:55On dit 70% des installations,
03:57mais qu'est-ce que vous avez construit pour les jeux qu'on se rend compte,
04:00puisque les gens sont allés sur toutes ces installations,
04:02est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous avez fait vous ?
04:05Écoutez, notre groupe, on a commencé à travailler il y a déjà 2-3 ans
04:10sur notamment tout ce qui s'est passé au Château de Versailles
04:13avec la partie équestrienne,
04:16toute la partie remise en forme des jardins du Château de Versailles
04:21pour pouvoir faire les concours installés des tribunes,
04:26et je crois que la photo de ces installations
04:30avec les parcours aussi bien du cross que du dressage
04:34et que des concours épiques ont été vraiment sensationnels.
04:37Notre groupe a organisé cette partie pour le compte de Paris 2024
04:43parce qu'on a un vrai savoir-faire dans le groupe d'organisation de concours.
04:47Ensuite, on a fait, avec notre associé LOXAM,
04:52dans tout ce qui est distribution électrique,
04:54climatisation et tous les aménagements,
04:57tout ce qui s'est passé au Bourget,
04:59l'IBC, l'International Broadcast Center,
05:02je crois qu'on a collaboré là-dessus d'une manière très importante.
05:06Ensuite, on avait ce contrat, je dirais,
05:09de distribution électrique au niveau de tous les sites.
05:12Vous savez que le...
05:16Comment ça s'appelle ?
05:19On met toujours en doublon la partie électrique avec des groupes électrogènes
05:24et d'habitude, c'est les groupes électrogènes qui fournissent.
05:27Là, pour avoir une politique RSE très forte,
05:30on s'est branché sur tout le courant Enedis
05:35pour pouvoir fournir de l'électricité verte
05:38et n'être qu'en secours avec de l'électricité de groupe électrogène.
05:42C'est ce qui a été fait.
05:44Et après ça, il y a tous les aménagements, que ce soit de tribunes.
05:48On a construit, je crois, 160 000 places de tribunes,
05:51ce qui équivaut à un nombre de stades incroyable.
05:54J'ai vu 8 fois l'AccorArena ou 2 fois le Stade de France,
05:57le nombre de places de tribunes.
05:59Oui, mais ce qui est impressionnant, si vous voulez,
06:01c'est qu'on va démonter dans les 15 jours à venir
06:04les 2 tiers de la place de la Concorde
06:06pour en refaire un stade pour la soirée d'inauguration des Paralympiques.
06:10Si vous voulez, ce qu'on montre à travers notre savoir-faire,
06:14c'est cette capacité en politique de réutilisation du matériel.
06:19On démonte, on remonte.
06:21Et c'est ça qu'on a essayé de démontrer dans notre métier
06:25depuis des dizaines d'années.
06:27L'objectif, c'est véritablement d'avoir des installations
06:31qui soient très réutilisables et qu'il n'y ait pas de gaspillage.
06:35C'est ce que j'allais vous demander.
06:36On ne garde pas les mêmes installations pour les Jeux Paralympiques ?
06:39On démonte, on remonte au même endroit ?
06:41On change un peu ?
06:42Est-ce qu'il y a des contraintes supplémentaires ?
06:45Il y a des contraintes supplémentaires
06:47qui sont des contraintes logiques, je dirais,
06:50d'aménagement de zones où il y a des athlètes.
06:54Je crois qu'on est de toute façon toujours sur des aménagements
06:58où qu'ils soient abordables par des personnes qui ont un handicap,
07:04qu'ils soient aussi bien les athlètes que les visiteurs.
07:06Ce qui était important, si vous voulez,
07:08c'est qu'on ne pouvait pas refaire une deuxième cérémonie d'ouverture
07:12des Paralympiques sur la Seine comme elle y était.
07:16Donc on construit comme un stade sur la Concorde
07:20pour pouvoir tenir cette cérémonie d'ouverture.
07:22Parce que les deux cérémonies de clôture se tiennent au Stade de France.
07:26Mais est-ce qu'il y a des choses qui restent ?
07:28On sait que les Jeux Paralympiques, ça démarre le 28 août,
07:30donc il y a un peu moins de trois semaines.
07:31Est-ce qu'il y a des choses qu'on laisse ?
07:33Oui, il y a à mon avis 70% ou 80% des choses qui restent.
07:38Tout ce qui est ingénierie, fluides, électriques, instituts, ça reste.
07:42Énormément de tout ce qui est tentes,
07:44tout ce qui est bâtiments prévisoires, ça reste.
07:47Ensuite, tout ce qui est tribunes, il y a 80% qui restent et 20% qui changent.
07:55Notre groupe a aussi travaillé sur la sécurité
08:01puisqu'on a construit toutes les bases pour les gendarmes et les militaires
08:05qui étaient présents.
08:06Et je crois que si on a aussi un coup de chapeau à donner,
08:09c'est quand même des Jeux qui ont été très sécurisés et très sécuritaires.
08:13Donc, en fait, toutes les installations qui ont été faites
08:18ont permis de faire en plein cœur d'une ville comme Paris,
08:21où on doutait et où on avait un petit peu des craintes
08:24de dire qu'est-ce qui va se passer ou pas se passer.
08:26Eh bien, on croise les doigts, on met le massoir,
08:28jusqu'à le massoir, mais le Paris aura été gagné par les organes de top et 2024.
08:33Est-ce que c'est le plus gros événement que votre société ait eu à organiser ?
08:37Je sais que vous aviez participé à la Coupe du monde au Qatar,
08:41mais est-ce que les JO de Paris 2024, avec les contraintes dont vous nous parliez,
08:46sur la Seine notamment, est-ce que c'est le plus gros, le plus complexe ?
08:50C'était un grand défi complexe et d'ingénierie,
08:53parce que vous n'aménagez pas le Grand Palais avec x milliers de places de tribunes
08:59ou les quais ou la place de la Concorde,
09:02des bâtiments qui sont renommés pour leurs difficultés,
09:07les sous-sols qui sont complexes, ainsi de suite.
09:09Donc on a eu véritablement des défis techniques importants en ingénierie.
09:16En termes d'activité, en 2000, les Jeux olympiques de Sydney,
09:20on avait monté 100 000 places de tribunes.
09:22Donc si vous voulez, ce qui en fait notre contrat le plus important,
09:26mais il se calcule sur plusieurs années, c'est qu'on a construit le Grand Palais éphémère,
09:31on a fait tous ces volumes d'activité sur 2-3 ans,
09:34mais c'était un challenge technique et d'investissement de nouveaux actifs aussi,
09:39très important par les différents partenaires avec qui on a travaillé.
09:42Et combien ça a concerné de salariés chez vous,
09:45et puis peut-être de sous-traitants, parce que vous n'étiez pas tout seul, j'imagine ?
09:48En termes d'emplois, c'est quel retombé ?
09:50Sur nos chantiers, on a fait travailler 4500 personnes en permanence depuis plusieurs mois,
09:55aussi bien pour la préparation que sur les chantiers.
09:58Donc au départ, c'était plus de personnes sur les préparations,
10:02et ensuite sur la partie chantier.
10:05Mais il y a 15 jours, on avait 4500 personnes sur tous les chantiers.
10:09De la filière, parce qu'on avait nos propres personnels, nos propres sous-traitants.
10:14Et en termes de retombées économiques, en termes de chiffres,
10:18est-ce que vous avez déjà calculé combien ça allait rapporter ?
10:22Je pense qu'il ne faut pas se tromper,
10:25c'est que de la manière dont c'était fait en plein cœur d'une ville,
10:28les photos qui ont été faites et qui ont parcouru le monde, avec tous ces films,
10:33on a aujourd'hui des contacts qui étaient déjà en cours,
10:37que ce soit avec la FIFA, que ce soit avec les Jeux Olympiques de Los Angeles,
10:41avec toutes les grandes opérations en France et à l'international,
10:45et que ça va conforter l'image d'un groupe qui est assez important dans ce métier,
10:52mais qui est surtout en sorte d'une période qui avait été très difficile avec le Covid.
10:57Je crois que ces Jeux nous permettent de nous dire que notre entreprise, notre métier,
11:02on avait parlé avec le Covid qu'on passerait au digital et que c'était fini le présentiel.
11:07Je crois que la démonstration de ces Jeux, c'est que le présentiel, les gens adorent,
11:11que le présentiel apporte de la joie et que cette joie nous fait travailler.
11:16Je crois qu'on a un métier de rencontre des hommes et des femmes de ce monde,
11:21que ce soit dans toutes les approches, qu'elles soient sportives, culturelles et tout ça,
11:26ou économiques, et ça on retrouve très fortement la sortie de ces Jeux
11:30comme quelque chose qui est publicité par le public qui a assisté à tout cela.
11:34Alors GL Events, c'est une société française dont le siège est à Lyon,
11:38vous employez 4700 salariés, vous êtes présente dans 20 ou 25 pays,
11:42donc ces Jeux vont vous apporter plus d'images, c'est une vitrine, c'est une vitrine pour vous et pour la France ?
11:48Écoutez, tout ce que je peux vous dire, c'est que notre groupe n'est pas un groupe qui communique toujours
11:53d'une manière très importante. Sur ces Jeux, puisque c'était à la maison
11:57et qu'il y avait une véritable vitrine des savoir-faire de notre groupe et de notre filière économique,
12:02je pense que ça nous apporte quand même une image qui est extraordinaire
12:07et on va essayer de surfer dessus et toute notre profession dessus sur le futur
12:15et je crois que ça va porter ses bienfaits.
12:18Notre volume d'activité a été diminué par 2,5 fois avec le Covid,
12:23aujourd'hui on est 60% de plus qu'avant le Covid,
12:27donc je dirais qu'on va continuer à développer notre entreprise
12:32et les savoir-faire qui sont de plus en plus techniques et technologiques,
12:36donc c'est un bienfait pour l'entreprise.
12:39On en a un petit peu parlé tout à l'heure, on va se projeter sur les Jeux paralympiques
12:42qui démarrent dans un peu moins de trois semaines,
12:44il y a des installations qui seront très importantes,
12:47est-ce que c'est très différent comme installation à gérer par rapport aux Jeux pour les valides ?
12:54Non, je pense qu'il ne faut pas se tromper,
12:57ce qui est important de ce que l'on a fait sur les changements qui vont se faire dans les deux semaines à venir,
13:04c'est surtout la place de la Concorde qui va être concernée,
13:08plus la porte de Versailles et ainsi qu'à certaines zones,
13:12mais on ne va pas déconstruire tous les Jeux olympiques pour en reconstruire des nouveaux,
13:16ce sont des adaptations qui sont faites pour correspondre aux quantités de visiteurs,
13:22à la qualité des athlètes, ainsi de suite,
13:25les Jeux olympiques ont été construits, ils vont être adaptés.
13:30D'accord, un petit mot aussi sur l'aspect écologique, vous l'avez un peu évoqué,
13:34il y avait cette préoccupation que l'impact écologique soit le moins important possible.
13:41Ça c'est un des bienfaits de notre époque,
13:45c'est un des bienfaits de la politique depuis le premier jour de Paris 2024,
13:50et c'est, je dirais, la qualité des investissements qui sont faits par une entreprise comme nous depuis de nombreuses années,
13:59pour que les matériels soient réutilisables et qu'on puisse faire en sorte que ceux qui ont servi aujourd'hui
14:05puissent servir demain sur des événements de petite ou moyenne taille ou grande taille.
14:09Je vous dirais simplement ce qu'on a relié en câbles électriques avec notre partenaire Loxam,
14:14sûrement plus que l'équivalent de Paris-New York en câbles,
14:17donc si vous voulez on a du matériel qui va servir puisqu'il est tout fait avec des méthodologies de récupération,
14:26il va servir sur tous nos événements en France et à l'international dans le futur,
14:32donc c'est ça qui est très important.
14:34Il y aura bien sûr des déchets, mais ces déchets comme les moquettes, comme les tissus sont recyclés,
14:40et ce recyclage c'est quelque chose qu'on a mis depuis longtemps dans notre groupe en route,
14:46on a baissé depuis avant la période du Covid de 40% de notre consommation électrique sur tous nos parcs d'exposition et palais des congrès,
14:53et c'est aujourd'hui véritablement un des fondamentaux de notre politique au quotidien de l'entreprise.
14:58Merci beaucoup Olivier Ginon, je rappelle que vous êtes le PDG de JL Evans,
15:01entreprise française d'événementiel qui a réalisé 70% des installations de ces jeux,
15:06merci d'avoir accepté l'invitation d'Europe un soir.