L'Heure des Pros Été (Émission du 06/08/2024)
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00:00Il est 9h, bonjour, soyez les bienvenus. Je suis très heureux de vous retrouver. 9h, 11h, c'est votre heure des pros.
00:00:07Le rendez-vous que vous connaissez par cœur, évidemment. Programme chargé pour mes invités du jour que je vous présente dans quelques instants.
00:00:11Mais tout de suite, on va faire un tout premier tour de l'information avec l'excellente Marine Sabourin que je salue. Bonjour, Marine.
00:00:18Bonjour Thierry, bonjour à tous. À la une de l'actualité, les États-Unis font tout jour et nuit pour empêcher une guerre au Proche-Orient.
00:00:27Ce sont les mots du secrétaire d'État américain Antony Blinken. Des mots prononcés à l'issue d'une réunion d'urgence à la Maison-Blanche sur la menace iranienne. On écoute.
00:00:37« Nous sommes engagés dans une diplomatie intense, pratiquement 24 heures sur 24, avec un message très simple.
00:00:45Toutes les parties doivent s'abstenir de toute escalade. Toutes les parties doivent prendre des mesures pour apaiser les tensions.
00:00:55L'escalade n'est dans l'intérêt de personne. Elle ne fera qu'aggraver les conflits, la violence et l'insécurité. »
00:01:04Ces tensions qui se poursuivent au Royaume-Uni. Le Premier ministre a promis une réponse ferme et des condamnations rapides pour mettre fin aux émeutes.
00:01:11Elles surviennent après la mort de trois fillettes tuées lors d'une attaque au couteau la semaine dernière. Au moins 400 personnes ont été interpellées.
00:01:19Et puis en pleine compétition des Jeux Olympiques, le Grand Palais qui accueille plusieurs épreuves et une quarantaine de musées en France ont été victimes d'une cyberattaque ce week-end.
00:01:27Les auteurs du piratage ont accédé aux données financières des musées et ont menacé de les diffuser. Ils ont ensuite exigé une rançon.
00:01:34Une enquête a été ouverte notamment pour extorsion en bandes organisées.
00:01:39C'est terminé ?
00:01:40C'est terminé Thierry Stamouk.
00:01:41Merci. On vous retrouve dans 30 minutes.
00:01:43Dans 30 minutes.
00:01:44Merci. Allez, à tout à l'heure ma chère Marine. Je vous présente l'équipe qui m'accompagne en ce mardi.
00:01:48Régis Le Saumier, journaliste. Soyez bienvenue.
00:01:50Bonjour Thierry.
00:01:51Samy Biedzhani, le retour essayiste.
00:01:54Bonjour Thierry.
00:01:55Ça fait longtemps que je ne vous ai pas eu.
00:01:56Absolument, ça m'a manqué.
00:01:57Oui, moi aussi.
00:01:59Michel Thaubin, fidèle éditorialiste.
00:02:01Bonjour Thierry.
00:02:02Et Paul Melun, on ne se quitte plus mon cher Paul, écrivain et président de Souverain demain.
00:02:06Et vous avez une très belle veste Thierry.
00:02:08Je pense que mon téléphone va chauffer.
00:02:11Je peux vous la prêter si vous voulez.
00:02:13Je suis un peu jaloux.
00:02:14Je pense qu'on ne fait pas tout à fait la même taille.
00:02:17Allez les amis, on va commencer notre émission par prendre la direction de la Grande-Bretagne.
00:02:23Oui, pourquoi la Grande-Bretagne ? Parce que le pays fait face, vous le savez, on vous en parle depuis plusieurs jours maintenant, à des scènes de violence incroyables.
00:02:30Tout est parti, je vous le rappelle, après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois petites fillettes.
00:02:36Ce sont les pires émeutes depuis 13 ans en Grande-Bretagne chez nos voisins anglais.
00:02:40Le Premier ministre, a priori, a donné une réponse ferme et espère des condamnations rapides.
00:02:46Plus de 400 personnes ont été arrêtées.
00:02:49Cette nuit, une nouvelle fois, elle a été assez tendue.
00:02:54On va retrouver sur place Thibault Marcheteau.
00:02:57Vous êtes à South Fort, Thibault.
00:02:59C'est là où tout a commencé en fait, racontez-nous.
00:03:02Et cette nuit, évidemment, a été assez chaude, encore une fois.
00:03:06Oui, absolument, Thierry.
00:03:08Encore de nouvelles manifestations très violentes ici en Angleterre, avec notamment la ville de Plymouth ou encore la ville de Birmingham.
00:03:15Mais également à Belfast, en Irlande du Nord.
00:03:17Mais ces manifestations n'ont rien à voir avec ce qu'il s'est passé ce week-end.
00:03:21Parce que ce week-end, plus de 10 villes dans le nord de l'Angleterre étaient concernées par ces manifestations très violentes.
00:03:26Plus de 150 personnes interpellées ce week-end.
00:03:31Il y a donc certaines personnes qui ont été interpellées ce week-end qui sont déjà présentées devant des juges.
00:03:37Parce qu'à la demande du Premier ministre anglais, les tribunaux fonctionnent jour et nuit.
00:03:42Également, des magistrats sont arrivés en renfort pour traduire en justice rapidement ceux qui ont participé à ces émeutes.
00:03:49Une autre information, c'est la police anglaise qui est en train d'analyser toutes les images de vidéosurveillance.
00:03:54Mais également les images qui circulent sur les réseaux sociaux pour identifier les individus qui ont pris part à ces émeutes et les traduire en justice.
00:04:01On peut donc s'attendre à de nouvelles interpellations dans les prochains jours.
00:04:06Vous l'avez dit, je me trouve à Southport, la ville où tout a commencé, où ce drame a eu lieu lundi dernier.
00:04:11On sent encore une émotion très forte ici.
00:04:13Vous le voyez juste derrière moi, des centaines de fleurs sont apportées quotidiennement par les citoyens.
00:04:19Mais également de nombreuses peluches.
00:04:21Encore preuve qu'il y a encore cette émotion qui est palpable ici, dans cette ville du nord de l'Angleterre.
00:04:27Vous le voyez, la rue est encore fermée par les policiers anglais.
00:04:30Merci beaucoup Thibault.
00:04:32Notre envoyé spécial à Southport.
00:04:34Paul Melun, c'est la première crise pour le nouveau Premier ministre anglais.
00:04:39Et quelle crise ?
00:04:41Bien sûr, Keir Starmer vient effectivement d'arriver à son poste.
00:04:45Il y a plusieurs choses d'ailleurs dans ces émeutes.
00:04:49La première, évidemment, c'est la première des condamnations en amont.
00:04:52Et la première désolation, c'est les victimes de l'agression.
00:04:56Et ensuite, c'est évidemment la douleur des familles qui est assortie.
00:04:59Et puis après, effectivement, il y a ces émeutes.
00:05:01Comment les traiter ?
00:05:03Peut-être à travers deux choses qui sont distinctes.
00:05:05D'abord, la violence, qui est évidemment plus que condamnable.
00:05:09Dès lors que vous vous en prenez à des biens publics, à des forces de l'ordre,
00:05:13que vous faites preuve d'exaction, de délit en tout genre et de violence.
00:05:18Évidemment que ça, c'est condamnable.
00:05:20Et je crois qu'on peut tous s'accorder là-dessus.
00:05:22Et puis ensuite, il y a quand même la révélation d'un malaise.
00:05:25Malaise britannique, malaise de la société multiculturaliste,
00:05:29malaise de l'angoisse existentielle du peuple britannique
00:05:34vis-à-vis des questions migratoires.
00:05:36Questions migratoires qui ont été traitées notamment,
00:05:38on l'avait en vue, on s'en souvient, pendant le Brexit.
00:05:41Et qui est une des motivations probablement les plus importantes au Brexit.
00:05:46Et cette angoisse existentielle de l'immigration ne doit pas être ignorée
00:05:50parce que le prolongement de cette angoisse,
00:05:52c'est les divisions auxquelles nous faisons face aujourd'hui.
00:05:55Et d'ailleurs, je crois que le nouveau Premier ministre, Keir Starmer,
00:05:58alors même s'il veut revenir sur ce qu'avait commencé à faire son prédécesseur,
00:06:01Ritchie Sunak, notamment les extraditions vers le Rwanda,
00:06:04prétend mettre en place une politique migratoire ferme, voire très ferme.
00:06:07Alors que c'est un homme qui vient de la gauche, Keir Starmer.
00:06:10Donc ça, c'est intéressant à observer aussi.
00:06:12Et ça devrait peut-être donner des leçons à nos amis du Nouveau Front Populaire en France,
00:06:15qui, eux, se refusent à traiter de la question migratoire.
00:06:18Je crois savoir que Keir Starmer veut prendre des mesures fermes.
00:06:21Alors, il prend aussi des mesures fermes contre les fauteurs de troubles.
00:06:24Là, en l'occurrence, et il a raison, manifestement,
00:06:26quand vous en prenez à des biens publics ou des forces de l'ordre,
00:06:28d'être sanctionné, c'est normal.
00:06:29Mais il faut aussi qu'il réponde à cette angoisse existentielle.
00:06:32Parce que si jamais il la met de côté,
00:06:34et si jamais on amalgame le peuple britannique qui est inquiet
00:06:37pour la survie de sa nation avec les violents d'aujourd'hui,
00:06:40si on dit simplement que tout ça, finalement, c'est un ramassis de gens d'extrême droite,
00:06:44on s'en moque, on passe au sujet suivant,
00:06:46eh bien non, on passera à côté du vrai sujet,
00:06:48c'est-à-dire cette angoisse existentielle du peuple britannique.
00:06:51Et évidemment, on ne peut pas s'empêcher de se dire
00:06:54que ça fait aussi écho à la situation française
00:06:56et à la situation de beaucoup de pays d'Occident aujourd'hui.
00:06:59Régis Le Sommier, on a vu aussi que Tony Blair a dit au Premier ministre,
00:07:04à Keir Starmer, préoccupe-toi de ce dossier de l'immigration,
00:07:08c'est un dossier ô combien prioritaire.
00:07:09Et c'était un débat majeur pour les élections.
00:07:12C'est l'échec, on peut le dire, d'une politique de l'immigration en Angleterre.
00:07:16Oui, c'est l'échec d'une accumulation, justement, de...
00:07:19En fait, si vous voulez, il faut...
00:07:22Je pense que c'est le trop-plein, quelque part.
00:07:24Il y a l'Angleterre et l'aimant, on va dire, migratoire en Europe.
00:07:30Quand vous regardez toutes les routes migratoires,
00:07:33tous les pays vers lesquels partent, dès qu'elles partent cette immigration,
00:07:38l'objectif, c'est l'Angleterre.
00:07:40Ce n'est pas de rester en France, ce n'est pas de rester en Allemagne.
00:07:42C'est de traverser la Manche, de prendre un bateau.
00:07:44On a encore observé des embarcations,
00:07:51un nombre d'embarcations record cette année dans la Manche
00:07:54pour atteindre l'Eldorado britannique,
00:07:56où il n'y a pas besoin de papier d'identité,
00:07:59où on peut trouver un travail assez rapidement.
00:08:01Bref, tous les migrants le savent, ça.
00:08:04Et donc, ils veulent aller là-bas.
00:08:05Donc, évidemment, ça s'accumule, ça s'accumule.
00:08:08Et ce qui me paraît assez intéressant,
00:08:11alors, il y a deux choses.
00:08:13D'une part, la profondeur, quand on a balayé,
00:08:16comme le disait Paul tout de suite, d'un trait en disant
00:08:19oui, c'est l'extrême droite, etc.
00:08:22Moi, j'ai observé un petit peu, je connais bien,
00:08:25j'ai fait une thèse sur le conflit en Irlande du Nord.
00:08:28La ville de Belfast est l'objet des meutes également.
00:08:32Et dans cette ville de Belfast, on a vu les communautés protestantes
00:08:35et les communautés catholiques défiler ensemble
00:08:38contre l'immigration. C'est du jamais vu.
00:08:41Ces communautés-là étaient à couteau tiré
00:08:44pendant la guerre civile irlandaise.
00:08:46Cette guerre civile en Irlande, elle a fait 3000 morts.
00:08:49C'est des gens qui ne se parlent pas, qui n'avaient aucun contact.
00:08:52Mais là, ils sont prêts à faire front commun
00:08:54pour lutter contre l'immigration.
00:08:55C'est des signes quand même assez forts.
00:08:58D'ailleurs, les émeutes et cette politique,
00:09:02cette hostilité à l'immigration, elle touche aussi l'Irlande.
00:09:05Donc ça, c'est des choses sur lesquelles
00:09:08on ne peut pas le balayer d'un revers de manche en disant
00:09:11c'est l'extrême droite, etc.
00:09:13C'est plus complexe que ça.
00:09:14C'est beaucoup plus complexe.
00:09:15Et je pense que le problème, justement,
00:09:17c'est que la classe populaire britannique,
00:09:19la classe ouvrière, se sent déclassée aujourd'hui.
00:09:22Elle se sent déclassée, moins bien traitée
00:09:24que certaines minorités.
00:09:25Ça, c'est d'une part.
00:09:26Et il n'y a pas, je dirais, quelque part comme en France,
00:09:30un exutoire électoral avec un parti comme le RN, par exemple,
00:09:35qui peut canaliser les espoirs.
00:09:37C'est-à-dire, il y a certes...
00:09:39La droite nationale, là-bas, a fait 14%.
00:09:41Oui, elle a fait 14%.
00:09:42Mais c'est quand même très peu.
00:09:44On est loin des scores chez nous.
00:09:46Bien sûr, c'est quand même très peu.
00:09:47On reste dans le bipartisme en Angleterre,
00:09:50qui est la structure traditionnelle de la démocratie britannique.
00:09:54Et même si le Parti travailliste a apporté, d'ailleurs,
00:09:58quand vous évoquiez la question de la comparaison avec LFI,
00:10:03dans le programme du Parti travailliste,
00:10:05il y a la priorité à l'embauche aux travailleurs britanniques.
00:10:08C'est quand même quelque chose qui est purement dans le parti.
00:10:12Ici, c'est une des propositions du RN.
00:10:14Donc, quand on regarde les choses...
00:10:16Quand on fait le parallèle, c'est qu'on a du mal à y comprendre.
00:10:18Mais si vous voulez, là, évidemment, ces trois meurtres atroces
00:10:22ont mis le feu aux poudres.
00:10:23Et on découvre bien plus qu'une question de manipulation
00:10:27d'extrême droite, etc.
00:10:28Évidemment, il y a des nationalistes derrière.
00:10:30Il y a sans doute des partis.
00:10:31Mais si vous voulez, c'est vraiment...
00:10:33On regarde les images.
00:10:34On voit bien que c'est la classe ouvrière anglaise.
00:10:36On voit qu'il y a des...
00:10:37J'ai même vu des tweets émanant d'immigrés britanniques installés là-dedans
00:10:43qui disent que nous, on est des pères de famille, etc.
00:10:45On n'en peut plus, etc.
00:10:46Donc, ce n'est pas simplement un mouvement d'extrême.
00:10:50C'est quelque chose de bien plus profond.
00:10:52Et je ne suis pas sûr qu'une réponse exclusivement judiciaire
00:10:56soit la bonne non plus.
00:10:58Il y a un petit côté gilet jaune aussi.
00:11:00Il y a un petit côté désespoir.
00:11:02Ça fait sens par rapport à la situation française.
00:11:04Ça fait sens.
00:11:05Absolument.
00:11:06Samy, le message, je vais le dire en français,
00:11:10mais il est limpide.
00:11:11Trop, c'est trop.
00:11:12Ça veut tout dire.
00:11:13Parce que c'est le slogan majeur.
00:11:15Je le dis en français, je ne le dis pas en anglais, évidemment.
00:11:17Dans Enough is Enough, qui est la référence que vous faites,
00:11:20il y a aussi le C'est assez.
00:11:22On n'en peut plus.
00:11:23Ça veut tout dire.
00:11:25Il y a le trop numérique et le trop qualitatif, si je puis dire.
00:11:29Je crois qu'on en est là.
00:11:30Les événements qui se produisent signent l'échec patent du multiculturalisme.
00:11:34Ça a été dit.
00:11:35Ça a été 20 fois analysé.
00:11:36Ce que je souhaiterais souligner, c'est, d'une part,
00:11:39l'espèce de paradoxe dans la réaction.
00:11:41C'est-à-dire, la réaction est juste, effectivement.
00:11:43On ne tolère pas ce type de débordement.
00:11:45Donc, n'importe quel gouvernement à peu près bien organisé,
00:11:49bien positionné, fait ce que le gouvernement anglais a fait.
00:11:52C'est-à-dire, montre de la fermeté,
00:11:53surtout en début de mandat, si je puis dire.
00:11:55Mais il y a une forme de paradoxe dans l'extrême diligence
00:11:59qui est démontrée là par le gouvernement,
00:12:02où on voit un gouvernement extrêmement ferme, extrêmement résolu,
00:12:05mais beaucoup moins ferme et beaucoup moins résolu
00:12:07quand c'est des hordes islamisées ou d'islamistes très vindicatives,
00:12:12des prédicateurs très durs,
00:12:14lorsque ce sont les franges les plus difficiles des populations qui sont visées là.
00:12:19En fait, ce deux poids, deux mesures, je pense, aujourd'hui, n'est plus entendable.
00:12:22C'est-à-dire qu'effectivement, la fermeté s'impose,
00:12:25mais elle doit s'imposer pour tout le monde.
00:12:26Et on voit là, aujourd'hui, d'un point de vue symbolique,
00:12:29des oppositions très particulières,
00:12:31parce qu'elles cristallisent finalement le malaise de la société dans son ensemble.
00:12:35On a sur le terrain, d'une part, l'État, avec cette posture,
00:12:38effectivement, qui est, à mon sens, relativement juste.
00:12:41On a ces mouvements que vous décriviez comme une partie de groupuscules militants, actifs,
00:12:46et puis une autre partie qui sont de la population, plutôt de classe populaire.
00:12:49Et puis, en face, on a quand même des groupes de contre-militants islamistes
00:12:54qui se manifestent dans la rue, et des groupes dits antifas.
00:12:57Donc, on a finalement des lignes de fracture assez fortes
00:13:00entre du légitimisme politique, de l'anti-légitimisme politique,
00:13:04du nationalisme, de l'anti-nationalisme, du britannisme et de l'anti-britannisme,
00:13:09si je puis dire.
00:13:10C'est aussi ce qui est intéressant à observer dans ces événements qui se produisent actuellement.
00:13:16Michel Taubes, on s'en souvient, les conservateurs avaient fait du contrôle des frontières une de leurs priorités.
00:13:21Le constat, échec, échec et échec.
00:13:25Alors, échec, même s'il faut rendre au Premier ministre sortant,
00:13:30qui a été battu législatif, qu'il avait réussi à assez fortement inverser
00:13:35la courbe des flux migratoires vers la Grande-Bretagne,
00:13:37d'ailleurs de façon assez puissante, ce qui montre bien que c'est moins les mesures
00:13:41qui avaient été prises, parce que la plupart d'entre elles avaient été retoquées
00:13:44par la justice britannique, notamment l'expulsion ou l'envoi vers le Rwanda de migrants
00:13:50avaient été validés par la justice britannique et n'avaient pas pu être faits.
00:13:54Mais c'est le message qu'avait adressé le Premier ministre conservateur en 10 ans au monde entier.
00:14:00La Grande-Bretagne n'est plus ouverte à qui veut venir.
00:14:03Et finalement, il y avait une inversion en 2023 des courbes migratoires.
00:14:07Je crains fort qu'avec l'arrivée des travaillistes au pouvoir, cette courbe reparte à la hausse.
00:14:13Et quand il y a augmentation des flux migratoires vers la Grande-Bretagne,
00:14:16ça veut dire vers la France, parce que la plupart passent par la France pour aller en Grande-Bretagne.
00:14:23Donc ça va évidemment impacter sur nos pratiques.
00:14:25J'entends ce que tu dis, mais quand je parle d'échec, c'est que quand on voit ce qui se passe aujourd'hui,
00:14:28c'est que le constat est là.
00:14:29De quel échec s'agit-il ? En fait, je pense que c'est le modèle britannique qui est en train peut-être d'imploser.
00:14:36Le modèle britannique, c'est un modèle qui est quand même assez ultra communautariste.
00:14:40C'est-à-dire qu'en Grande-Bretagne, les communautés vivent les unes à côté des autres,
00:14:46généralement et en apparence de façon assez pacifique.
00:14:50Et ce communautarisme, il est pleinement assumé.
00:14:53Et ça va très loin, c'est allé très loin.
00:14:55En Grande-Bretagne, il y a eu, et il y a je crois toujours, des tribunaux religieux sur certaines questions d'ordre civil.
00:15:02Vous avez en Grande-Bretagne, vous pouvez vous marier religieusement et c'est légal à la place du mariage civil en Grande-Bretagne.
00:15:11Or, la Grande-Bretagne a dû changer ses lois parce qu'ils avaient constaté qu'il y avait de plus en plus de mariages de jeunes filles de 15 ans en Grande-Bretagne.
00:15:22Et il a fallu adopter une loi pour interdire ces mariages pour des mineurs, des jeunes femmes mineures.
00:15:29Pourquoi ? Parce que la Grande-Bretagne a poussé à l'extrême un modèle ultra communautariste.
00:15:35Et je pense que ce modèle est allé trop loin.
00:15:37Il est en train d'exploser parce qu'effectivement, un des corollaires de ce modèle, c'était de dire qu'on peut accueillir tout le monde,
00:15:45quelles que soient ses idées, quelles que soient ses idéologies, quelles que soient ses convictions.
00:15:49Et c'est vrai qu'au-delà des violences qui sont totalement inacceptables et qui, quelque part, j'ai envie de dire, caricaturent celles et ceux qui remettent en question ce modèle-là,
00:16:01il faut évidemment les condamner, mais c'est extrêmement profond ce qui est en train de se passer.
00:16:06Et puis c'est très profond également sur le plan politique.
00:16:09Parce qu'il y a une force politique qui est en train de monter en Grande-Bretagne,
00:16:13qui est Reform UK, du fameux Nigel Farage, qui est cet ancien député européen qui était très opposé à l'Union Européenne,
00:16:22qui a été un des artisans principaux du Brexit en Grande-Bretagne.
00:16:26Nigel Farage a décidé de faire cette fois-ci de la politique au niveau national en Grande-Bretagne.
00:16:32Il est très ambitieux pour son parti.
00:16:35Il a eu peu d'élus, mais il a eu beaucoup de voix parce que le système britannique est différent.
00:16:40Et donc cette force de droite nationaliste britannique est en train de monter.
00:16:46Et à mon avis, risque pourrait fortement menacer le parti conservateur sur sa droite
00:16:53et risquer effectivement de faire évoluer la politique britannique dans les années qui viennent.
00:16:58Donc je pense que là, ce qui se passe, c'est au-delà des violences que l'on constate,
00:17:01c'est un modèle et culturel et politique britannique qui est peut-être en train d'exploser.
00:17:06Certains vont jusqu'à la caricature comme Elon Musk qui a tweeté en disant
00:17:11que c'est le début de la guerre civile en Grande-Bretagne,
00:17:14à tel point que le gouvernement britannique a dû lui répondre que ce sujet ne le concernait pas.
00:17:20Oui, c'était un peu étonnant, sa réintervention, pour le moins.
00:17:24On ne l'attendait pas sur le dossier.
00:17:26Mais quelque part, il a peut-être exprimé ce que beaucoup se disent et craignent
00:17:30en observant la société britannique et au-delà de la société britannique, la société européenne.
00:17:34Parce qu'Elon Musk ne parlait pas que de la Grande-Bretagne, il parlait de toute l'Europe.
00:17:38Paul, vous êtes d'accord avec l'analyse de Michel ?
00:17:41Sur le multiculturalisme, oui, je partage cette analyse.
00:17:44C'est-à-dire qu'effectivement, ça a été rappelé par mes camarades en plateau,
00:17:48des différences de modèles entre le multiculturalisme à l'anglo-saxonne
00:17:52et notre laïcité, notre logique jadis assimilationniste pour faire un tout de notre nation,
00:17:58notre patrie, etc.
00:17:59Moi, évidemment, je suis favorable au modèle français,
00:18:01ce qui est quand même à nuancer dans l'analyse que je viens justement de faire.
00:18:05C'est précisément que nous faisons face, nous Français, aux mêmes difficultés
00:18:10sur bon nombre de sujets que nos amis britanniques.
00:18:13C'est pour ça que je trouve ça intéressant de s'intéresser à la situation en Angleterre
00:18:16par rapport à la situation française.
00:18:17Si c'était qu'une question de modèle, on ne ferait pas face aux mêmes problèmes.
00:18:20Notre laïcité nous protégerait, notre République, toutes nos valeurs.
00:18:23Or, il se trouve qu'on a quasiment les mêmes problèmes.
00:18:26Je ne rappelle pas ici ce qui s'est passé suite à la mort du jeune Thomas à Crépole.
00:18:29On avait à peu près les mêmes discussions, les mêmes inquiétudes quant à l'émergence
00:18:33de groupes, de gens qui vont faire des vendettas, etc.
00:18:36On avait les mêmes réflexions.
00:18:38Et pareil sur ce que l'on disait et ce que disait Régis sur les différences sociales
00:18:42et la sociologie britannique avec les classes ouvrières qui se sentent laisser pour compte
00:18:47de la mondialisation, qui sont dans une crise de l'identité.
00:18:49On a la même chose en France.
00:18:50Il suffit de prendre la carte du vote aux élections européennes.
00:18:53Vous avez toute la France quasiment en bleu marine, sauf effectivement les grandes métropoles.
00:18:58Donc, nous avons le même problème.
00:18:59Et aux Etats-Unis, c'est pareil.
00:19:00Le vice-président de Donald Trump, J.D. Vance, qui a sorti son livre « He'll believe in LG »
00:19:05explique ça très bien pour les Américains.
00:19:07C'est la même chose aussi dans l'Ohio.
00:19:09Donc, si vous voulez, on fait tous face aux mêmes crises,
00:19:12quel que soit notre modèle et quelle que soit notre vision de la société.
00:19:16Et même si les aimants déclencheurs sont différents, évidemment, en fonction des pays.
00:19:19Oui, mais par contre, ce que nous avons tous en commun,
00:19:21c'est que nous avons tous mis en place des politiques d'immigration assez incontrôlées
00:19:26depuis un certain nombre de décennies,
00:19:28d'une immigration qui a été effectivement peu ou pas assimilée en globalité.
00:19:34Bien sûr, il y a des cas de gens qui se sont parfaitement assimilés,
00:19:36mais globalement, il y a des problèmes d'assimilation avec ces différentes immigrations.
00:19:41Que nous avons tous embrassés la mondialisation et l'individualisme
00:19:45et la société de consommation,
00:19:47que nous avons détruit les structures traditionnelles,
00:19:49que nous avons déconstruites,
00:19:51et bien ça, pour le coup, c'est un trait d'union entre l'Europe de l'Ouest,
00:19:54l'Amérique du Nord, pourrait-on dire aussi l'Australie,
00:19:57c'est un trait commun à tout l'Occident.
00:19:59Donc, ce qui guette l'Occident ne guette pas que les pays qui ont embrassé le multiculturalisme,
00:20:03ça guette tous ces pays-là, parce que nous avons fait les mêmes mauvais choix.
00:20:07Et quand on repense, il y a quelques années et quelques décennies,
00:20:10tout le monde nous disait, regardez comment ça se passe de façon formidable en Grande-Bretagne,
00:20:14regardez de l'autre côté de la Manche.
00:20:16Il faut beaucoup d'immigration économique, parce que l'économie régulera tout ça
00:20:19et fera qu'avec la main visible et le marché,
00:20:21on sera tous frères et soeurs et on finira par vivre ensemble.
00:20:23Ça ne marche pas.
00:20:25– Ça c'est au nom des bisounours, Paul.
00:20:27Ce qui m'inquiète, moi, c'est que tous les jours,
00:20:29on en parle depuis le début de cette attaque entre ces trois fillettes
00:20:33et on voit que la situation dégénère et on ne voit pas comment
00:20:36les choses vont pouvoir se calmer, on ne voit pas, sincèrement.
00:20:39Moi, personnellement, je ne le vois pas.
00:20:41– Écoutez, tout va dépendre de l'attitude à la fois du gouvernement britannique,
00:20:46le fait de savoir s'il y a des leaders dans ces émeutes.
00:20:51– Là, on n'en voit pas.
00:20:53– Je vous dis, le modèle gilet jaune, c'est un petit peu ça.
00:20:56Le modèle gilet jaune était plus orienté vers une désespérance sociale.
00:20:59Là, on est à la confluence des deux.
00:21:02– Je vous interromps, on a vu apparaître quelques leaders
00:21:06sur les gilets jaunes assez rapidement.
00:21:08– Oui, quelques leaders, mais ils ne venaient pas du monde syndical.
00:21:12En fait, c'était une sorte de génération spontanée qui a émergé.
00:21:16Je trouve intéressant aussi, même par rapport au modèle
00:21:19multiculturel britannique, qu'au départ, il faut quand même revenir aux sources,
00:21:23à ce qui a déclenché, à ce qui a mis le feu aux poudres pour le cas,
00:21:27l'idée d'un jeune adolescent d'origine rwandaise
00:21:30qui va tuer des petites filles britanniques dans une zone britannique.
00:21:36Enfin, britannique, c'est-à-dire britannique de souche.
00:21:39C'est-à-dire, quand vous évoquiez Crépole, c'est un peu la même chose.
00:21:43On sort du ghetto, entre guillemets, et on déborde vers…
00:21:48Et là, il y a tout à coup le sentiment, chez les populations de souche,
00:21:52d'être menacé dans son identité, d'être menacé chez soi.
00:21:56Et c'est vraiment ce qui provoque le ras-le-bol,
00:22:01ce qui provoque les émeutes en Angleterre, c'est cette situation.
00:22:05C'est-à-dire que non seulement cette classe britannique ouvrière
00:22:08semble déclassée par rapport à des modèles pris, entre guillemets,
00:22:13dans les populations immigrées, qui semblent être mieux traités.
00:22:17Ils ont cette impression-là, même si tout ça est discutable.
00:22:20Mais en tout cas, c'est ce qu'ils ressentent profondément.
00:22:23Et eux, il y a quand même en Angleterre une forte conscience patriote.
00:22:27C'est l'idée, attendez, on est britannique, on représente quelque chose,
00:22:33historiquement, et là, tout à coup, on nous dit,
00:22:36vous êtes de côté, c'est plus vous qui avez le lead.
00:22:40Et je pense que cette énorme frustration,
00:22:43elle provoque et elle vient donner justement de la vigueur à ces émeutes.
00:22:46Je vous le dis encore une fois, pour que des protestants
00:22:49et des catholiques d'Irlande du Nord en arrivent à défiler,
00:22:52à faire front commun, c'est vraiment qu'il se passe quelque chose.
00:22:56Ça veut dire qu'il y a une conscience d'un danger, d'une menace
00:23:00pour l'identité de ces peuples.
00:23:03– Michel Taubat.
00:23:05– En fait, ce qui me paraît très important, c'est la dimension géographique.
00:23:12C'est-à-dire le fait que des personnes d'origine étrangère
00:23:15agissent dans des quartiers, dans des territoires où on ne les attendait pas.
00:23:20Et pour moi, ça renvoie, ça n'a évidemment strictement rien à voir,
00:23:24mais lorsqu'il y a eu les émeutes l'année dernière en France,
00:23:28à l'été, il y a un an, à l'été, c'était la même chose.
00:23:31Ce qui a choqué les Français et qui a été une véritable lame de fond dans notre pays,
00:23:35c'est de constater que 550 villes, et notamment des villes de taille moyenne,
00:23:41étaient touchées par des émeutes d'ordre urbain et d'ordre social.
00:23:46Ça, véritablement, ça a été un séisme.
00:23:48Mais j'ai envie de dire, malheureusement, ce qui est dramatique,
00:23:51c'est que ces conflits culturels, on en prend conscience,
00:23:58ou plus exactement les Français en France, les Britanniques en Grande-Bretagne,
00:24:03et on pourrait effectivement parler des États-Unis, de l'Australie, d'autres pays,
00:24:06bref, en Occident, en prennent conscience sur des drames, sur des tragédies,
00:24:11sur des meurtres d'une violence inouïe et qui vont laisser des traces.
00:24:15Parce qu'assassiner trois jeunes filles, c'est...
00:24:18C'est un vrai traumatisme en Grande-Bretagne, évidemment.
00:24:20C'est un traumatisme qui va mettre des années à être digéré par la société britannique.
00:24:26Et donc, si vous voulez, en fait, c'est par la violence extrême
00:24:32que nos concitoyens prennent conscience qu'on est allé trop loin
00:24:35dans des modèles d'ouverture de nos frontières.
00:24:38En fait, c'est tout simplement qu'on n'a pas su appliquer un modèle
00:24:42que les pays d'où viennent souvent ces personnes ont parfaitement appliqué.
00:24:48C'est-à-dire qu'on a le droit de choisir les étrangers qu'on veut recevoir sur notre sol.
00:24:52C'est un principe de base.
00:24:53Et d'ailleurs, effectivement, comme le disait Paul Melinfo, justement,
00:24:56vous avez beaucoup de Britanniques d'origine africaine, d'origine indienne,
00:25:02d'origine pakistanaise qui sont très nombreux dans la société britannique,
00:25:06qui sont parmi ceux qui condamnent les excès du multiculturalisme, qui veulent revenir.
00:25:11Je rappelle quand même que le premier ministre britannique
00:25:15qui a réussi à inverser la courbe des flux migratoires était d'origine indienne.
00:25:21C'était pas un Britannique de souche.
00:25:23C'était un Britannique originaire d'Inde.
00:25:26Et ça a du sens.
00:25:27C'est-à-dire que moi, je suis contre la simplification extrême en disant
00:25:32c'est les Européens de souche contre les Européens originaires du reste du monde.
00:25:37Non, c'est que vous avez aujourd'hui, et j'espère qu'il va y en avoir de plus en plus,
00:25:41des Européens d'origine africaine, indienne, asiatique, etc.
00:25:45qui seront parmi ceux qui militeront pour que, effectivement,
00:25:50on gère nos flux migratoires et qu'on soit sur une tolérance zéro
00:25:54vis-à-vis de ceux qui sont violents.
00:25:56Dernier point, je voudrais dire.
00:25:58Il y a quelque chose qu'il faut saluer dans la société britannique.
00:26:02C'est que, contrairement à la France,
00:26:04où on a fait preuve d'un laxisme sécuritaire pendant des décennies,
00:26:09en Grande-Bretagne, on ne badine pas avec les violences urbaines.
00:26:12En Grande-Bretagne, on ne badine pas.
00:26:14Là, actuellement, les tribunaux qui sont en train d'être mis en place,
00:26:17en fait, ce ne sont pas des tribunaux d'exception.
00:26:20Ce sont des tribunaux qui correspondent à la loi britannique.
00:26:23Elle est déjà prévue.
00:26:24La possibilité que, lorsque vous avez des violences trop importantes,
00:26:28un système non pas dérogatoire de l'État de droit,
00:26:32parce que c'est l'État de droit qui se protège, tout simplement,
00:26:35se mette en place.
00:26:36Donc, en Grande-Bretagne, on ne badine pas avec les violences urbaines.
00:26:39Contrairement à la France, on a laissé faire
00:26:41les violences contre les policiers, les insultes contre les policiers.
00:26:45Ça, en Grande-Bretagne, on ne badine pas avec cela.
00:26:47Et il faut saluer la réaction du gouvernement,
00:26:49qu'il soit conservateur, travailliste.
00:26:52C'est une tradition britannique d'être absolument dans la tolérance zéro
00:26:57vis-à-vis des violences urbaines.
00:26:58– Samy, dernier mot.
00:26:59Ce que disait très justement Régis Le Sommier, et je partage son avis,
00:27:02c'est qu'il n'y a évidemment pas de leader.
00:27:03Les mouvements partent de partout.
00:27:04Et pour canaliser un mouvement, c'est difficile.
00:27:06Il n'y a pas d'interlocuteur pour essayer de calmer les choses.
00:27:08Et là, on ne voit pas comment les choses peuvent évoluer.
00:27:10Vraiment, sincèrement.
00:27:11– Vous dressez un parallèle avec la question des Gilets jaunes.
00:27:14Les leaders, c'étaient des leaders essentiellement médiatiques.
00:27:16– Mais qu'on a vu émerger assez rapidement.
00:27:18Même si c'était diffus, on ne savait pas trop, ni quoi que ce soit.
00:27:20Mais là, pour le moment, il n'y a rien.
00:27:22– Voilà, on a effectivement Robinson un peu.
00:27:25Mais il y a peu de figures qui émergent.
00:27:27Le mouvement est relativement récent.
00:27:29De toute façon, il faut bien comprendre que ces mouvements auto-organisés
00:27:32sont des mouvements groupusculaires,
00:27:34qui n'ont pas effectivement d'organisation centralisée,
00:27:37qui n'ont pas forcément de revendications précises.
00:27:41Donc, ils viennent cristalliser des tensions latentes,
00:27:44une partie de fantasmes, et puis des demandes réelles,
00:27:47mais qui restent des demandes très implicites.
00:27:49Ce qui rend ces mouvements, effectivement, compliqués en termes de gestion.
00:27:54Pour le moment, le Royaume-Uni fait ce qu'il a à faire,
00:27:57c'est-à-dire maintenir l'ordre, essayer de pacifier.
00:28:00Mais je pense que la question, en réalité, n'est pas celle du maintien de l'ordre,
00:28:04c'est celle d'une crainte très fondamentale,
00:28:07d'une remise en cause absolument intime du modèle
00:28:10qui a été mis en échec là, ou en tout cas qui prouve qu'il a été mis en échec.
00:28:14Et je tiens à dire que, finalement, c'est tout l'Occident, certes,
00:28:20mais c'est toutes les socio-démocraties occidentales,
00:28:23et en particulier celles qui ont fait ce choix,
00:28:25non pas de multiculturalisme versus un autre modèle,
00:28:28mais finalement de l'accueil très large,
00:28:32de l'immigrationnisme très large, ou pas.
00:28:35Il faut bien savoir qu'un des plans à 20 ans de l'Union européenne,
00:28:40c'est le plan immigrationniste pour résoudre la question nataliste.
00:28:44C'est-à-dire que, finalement, c'est une réponse technique qui est apportée,
00:28:47on ne comprend pas ce qui se produit,
00:28:49on ne comprend pas pourquoi tous les pays, toutes les socio-démocraties
00:28:52qui avaient finalement des cheminements politiques
00:28:54et des cheminements historiques plutôt apaisés, ont fait ce choix-là.
00:28:56Elles l'ont fait aussi parce qu'il y a une question majeure,
00:28:59un enjeu fondamental de survie pour les sociétés,
00:29:01qui est celui de la démographie.
00:29:03Donc au lieu d'apporter une réponse nataliste,
00:29:05on apporte des réponses techniques qui sont celles de l'immigration.
00:29:07C'est aussi une donnée qu'il faut prendre en compte
00:29:09parce que ce choix politique amène de nombreux enjeux sociétaux
00:29:13dont on voit aujourd'hui certaines...
00:29:16D'un mot juste sur les socio-démocraties,
00:29:18je suis d'accord avec vous sur le reste,
00:29:20mais il n'y a pas que les socio-démocraties, malheureusement,
00:29:22qui ont prôné l'immigration incontrôlée,
00:29:24et la Commission européenne et Ursula von der Leyen
00:29:26ne sont pas des socio-démocrates, c'est le PPE.
00:29:28Donc le problème, c'est qu'il y a eu aussi une union sacrée
00:29:30dans les pays européens et en Occident.
00:29:32D'ailleurs, on l'a vu aussi avec l'alternance
00:29:34aux États-Unis démocrate-républicain
00:29:36ou avec les travaillistes en Angleterre.
00:29:38C'est-à-dire qu'il y a eu quand même un consensus
00:29:40de tout ce qu'on appelait les partis de gouvernement
00:29:42depuis 40 ans, on va dire, on sera peut-être d'accord là-dessus,
00:29:44depuis la fin du gaullisme en France,
00:29:46pour dire qu'il faut plus d'immigration.
00:29:48Et la thèse selon laquelle les Européens
00:29:50ne font plus assez d'enfants et qu'il faudra importer
00:29:52une immigration massive, ça effectivement,
00:29:54c'est le centre droit, le centre gauche,
00:29:56c'est aussi le Fonds monétaire international,
00:29:58c'est l'organisation patronale de tous les pays,
00:30:00les Nations Unies, quasiment le pape avec.
00:30:02C'est-à-dire qu'à peu près tout le monde
00:30:04s'est accordé depuis des décennies pour dire
00:30:06qu'il fallait faire déverser l'immigration.
00:30:08Je rajouterais juste
00:30:10au tableau
00:30:12que dresse Paul,
00:30:14il y a un exemple qui me paraît vraiment manifeste,
00:30:16c'est l'Allemagne. L'Allemagne étant la quintessence
00:30:18de cette social-démocratie acceptée
00:30:20par tous, avec le modèle repoussoir
00:30:22qu'est évidemment le nazisme, l'histoire, etc.
00:30:24Eh bien, on voit émerger en Allemagne
00:30:26avec l'AFD, Alternative for Deutschland,
00:30:28qui est un
00:30:30mouvement qui a été
00:30:32cornerisé, etc., mais qui
00:30:34électoralement ne cesse de monter
00:30:36étant présent
00:30:38maintenant dans tous les landers. Donc ça, si vous voulez,
00:30:40c'est quand même le signe que
00:30:42il y a une sorte de rébellion, on va dire,
00:30:44des peuples, quelque part,
00:30:46qui est en train de se faire contre leurs dirigeants
00:30:48et contre ce statu quo
00:30:50finalement immigrationniste
00:30:52qui existe depuis au moins 30 ou 40 ans.
00:30:54Les amis, on marque une première pause
00:30:56dans l'heure des pros et on parlera de la situation
00:30:58au proche orient, évidemment. On se retrouve
00:31:00dans quelques instants, à tout de suite.
00:31:04Merci de nous accueillir,
00:31:06il est un peu plus de 9h30, oui, je suis en retard,
00:31:08c'est l'heure des pros, mais les débats sont
00:31:10chauds et riches, comme d'habitude,
00:31:12évidemment, vous en avez l'habitude, mais tout de suite,
00:31:14on fait un nouveau tour de l'information avec
00:31:16Marine Sabourin, très patiente. Désolé, Marine.
00:31:20Une quarantaine de
00:31:22musées visés par une cyber-attaque
00:31:24d'ampleur ce week-end. Le Grand Palais
00:31:26qui accueille plusieurs épreuves des Jeux Olympiques
00:31:28a lui aussi été touché.
00:31:30Les auteurs du piratage ont accédé aux données
00:31:32financières des musées. Ils ont ensuite exigé
00:31:34une rançon via un logiciel.
00:31:36Une enquête a été ouverte.
00:31:38Cette course contre la montre pour empêcher
00:31:40une escalade dramatique au proche orient.
00:31:42Les Etats-Unis se disent engagés 24h sur 24
00:31:44sur ce dossier après une réunion
00:31:46de crise à la Maison Blanche. Le chef du commandement
00:31:48militaire américain au Moyen-Orient a été
00:31:50dépêché en Israël pour évaluer la situation.
00:31:52Et puis, les Pyrénées-Orientales
00:31:54placées en vigilance.
00:31:56Orange canicule à partir de ce midi.
00:31:58On attend jusqu'à 35 degrés
00:32:00dans le département pour faire face
00:32:02à cet épisode. Il est notamment conseillé
00:32:04de boire de l'eau plusieurs fois par jour,
00:32:06d'éviter de sortir aux heures les plus chaudes
00:32:08et de limiter les activités sportives.
00:32:10Merci beaucoup, Marine.
00:32:12Et à tout à l'heure. Je vous présente l'équipe
00:32:14qui m'accompagne depuis 30 minutes déjà.
00:32:16Résident de Sommier, Michel Thaube, Paul Melun
00:32:18et Samy Biazzoni.
00:32:20Les amis, on va parler de la situation
00:32:22au Proche-Orient. Mais je vous en parlais
00:32:24dès hier dans l'heure des Pro2
00:32:26avec ce témoignage très fort
00:32:28de Demioyel Ouakine, Melki-présidente
00:32:30de l'organisation juive européenne
00:32:32que vous connaissez bien, évidemment.
00:32:34On a évoqué hier
00:32:36le petit Ariel Bibas. Il a eu 5 ans
00:32:38hier. C'était un témoignage
00:32:40très fort, j'ai trouvé, Demioyel, évidemment.
00:32:42Et le petit Ariel est toujours retenu
00:32:44dans la bande de Gaza. Il y a eu une forte mobilisation
00:32:46dans le pays. On voit tout ça
00:32:48avec Mathilde Ibanez et on en parle ensemble
00:32:50avant d'aborder l'aspect strictement
00:32:52militaire, attaque, quand,
00:32:54comment, etc. Mais d'abord je pense
00:32:56qu'il est important de revenir sur l'histoire
00:32:58de ce petit Ariel qui est tout un symbole
00:33:00finalement dans ce conflit.
00:33:02C'est un anniversaire douloureux
00:33:04pour la famille du petit Ariel
00:33:06Bibas. Hier,
00:33:08le petit garçon a fêté ses 5 ans
00:33:10loin de ses proches, toujours
00:33:12otage à Gaza.
00:33:14Une marche s'est organisée dans les rues
00:33:16d'Hotel Aviv. Comme pour son petit frère,
00:33:18les Israéliens se sont réunis
00:33:20pour ne pas oublier ses enfants.
00:33:24Nous pensons à eux.
00:33:26Parce que les enfants ne devraient pas être retenus
00:33:28prisonniers, en captivité,
00:33:30pris en otage dans leur maison.
00:33:32Nous ne pouvons pas accepter cela.
00:33:34Nous ne pouvons pas accepter une telle
00:33:36chose comme étant normale.
00:33:38Cela fait bien trop longtemps.
00:33:40Plus de 300 jours qu'ils sont là. Ce n'est pas
00:33:42normal. Ils doivent rentrer chez eux
00:33:44et être ici avec nous.
00:33:46Portant des ballons,
00:33:48des vêtements oranges rappelant la couleur
00:33:50des cheveux de l'enfant, mais aussi
00:33:52de son frère et de sa mère,
00:33:54c'est un anniversaire extrêmement atroce
00:33:56pour ses proches.
00:34:00C'est la chose la plus difficile
00:34:02que nous ayons faite en 9 ou 10 mois.
00:34:06Nous avons organisé l'anniversaire de Kfir,
00:34:08qui a été extrêmement difficile et cet anniversaire
00:34:10est encore plus difficile parce que le temps
00:34:12passé depuis janvier, c'est comme si
00:34:14au début nous avions compté les heures,
00:34:16puis nous avons commencé à compter les jours,
00:34:18les semaines et les mois et nous sommes arrivés
00:34:20à une année.
00:34:22Dans deux mois, dans moins de deux mois.
00:34:26Des hommes et des femmes ont défilé
00:34:28une nouvelle fois pour demander la libération
00:34:30immédiate des 115 otages
00:34:32toujours détenus par le Hamas.
00:34:34Je voulais commencer
00:34:36avant d'évoquer
00:34:38l'aspect militaire,
00:34:40apporter ce témoignage
00:34:42de ce petit garçon de 5 ans
00:34:44qui est tout un symbole.
00:34:46On est à plus de 300 jours du 7 octobre,
00:34:48alors que les menaces pèsent.
00:34:50Il ne faut pas oublier ce qui se passe,
00:34:52il ne faut pas oublier les otages.
00:34:54Oui, je dirais que c'est encore plus critique
00:34:56de fêter cet anniversaire
00:34:58maintenant
00:35:00que le processus de paix,
00:35:02enfin le processus, en tout cas,
00:35:04les négociations
00:35:06qui concernent à la fois la libération des otages
00:35:08et le cessez-le-feu à Gaza
00:35:10sont complètement au point mort.
00:35:12La mort d'Agné,
00:35:14pour certains, évidemment,
00:35:16il y a de quoi s'en réjouir,
00:35:18mais
00:35:20Agné était un des
00:35:22maillons de la chaîne de négociations
00:35:24et je dirais peut-être
00:35:26le principal.
00:35:28Là, on ne voit pas comment
00:35:30ces négociations peuvent recommencer.
00:35:32Donc, la libération des otages
00:35:34est clairement secondaire
00:35:36par rapport à l'action militaire
00:35:38à la fois d'un point de vue
00:35:40israélien et d'un point de vue du Hamas.
00:35:42C'est-à-dire que
00:35:44ce n'est plus
00:35:46dans l'ordre des choses.
00:35:48Je rappellerai quand même que
00:35:50ces négociations avaient permis la libération
00:35:52en novembre dernier
00:35:54d'un peu plus d'une centaine
00:35:56d'otages.
00:35:58Elles ont recommencé par la suite
00:36:00sous l'égide du Qatar
00:36:02et notamment du cousin de l'émir
00:36:04puis des égyptiens
00:36:06même des turcs
00:36:08qui avaient mis la main
00:36:10dans ces négociations.
00:36:12Les américains aussi ont fait beaucoup de pression,
00:36:14le patron de la CIA.
00:36:16Là,
00:36:18l'assassinat d'Ismaël Agné
00:36:20à Téhéran
00:36:22réduit les chances de voir
00:36:24libérer les otages à quasiment zéro.
00:36:26Là, on ne voit pas comment.
00:36:28En plus, avec la riposte attendue de l'Iran
00:36:30et savoir ce que va faire Israël après
00:36:32si cette riposte
00:36:34n'est pas calibrée,
00:36:36si la région
00:36:38s'embrase,
00:36:40si on passe dans un processus de guerre totale,
00:36:42hélas,
00:36:44les otages seront oubliés.
00:36:46Il y a ce sentiment mitigé
00:36:48des Israéliens,
00:36:50content évidemment de cette attaque,
00:36:52mais effet domino
00:36:54cette intégration que vous soulignez, Michel Thauvin,
00:36:56concernant les otages.
00:36:58Les familles des otages
00:37:00manifestent toutes les semaines,
00:37:02sinon tous les jours,
00:37:04et s'en prennent
00:37:06très très violemment
00:37:08et s'en prennent
00:37:10très très violemment
00:37:12au Premier ministre Netanyahou.
00:37:14La société israélienne, société démocratique,
00:37:16ouverte, où il y a beaucoup de tensions
00:37:18internes, beaucoup de débats,
00:37:20comme on en a en France.
00:37:22Déjà, dès le lendemain du 7 octobre,
00:37:24il avait subi des critiques de la part des Israéliens.
00:37:26Là où je rejoins totalement au Régis et au Sommet,
00:37:28c'est que je pense que le sentiment
00:37:30pour beaucoup d'Israéliens
00:37:32est que la réalité,
00:37:34c'est que la libération des otages
00:37:36n'est pas la première des priorités
00:37:38parmi celles qu'a affichées Netanyahou
00:37:40dans le conflit. La priorité absolue
00:37:42de Benjamin Netanyahou,
00:37:44c'est d'en finir avec le Hamas.
00:37:46Et c'est pourtant là où les Israéliens l'attendent.
00:37:48Voilà, et c'est là, à mon avis,
00:37:50qu'est sa priorité.
00:37:52Et on peut pacifiquement
00:37:54et avec la plus grande bienveillance
00:37:56et sympathie pour le sort,
00:37:58évidemment, de l'État d'Israël,
00:38:00se demander dans quelle mesure
00:38:02ces deux objectifs,
00:38:04en finir avec le Hamas
00:38:06et libérer les otages,
00:38:08sont des objectifs conciliables dans le temps.
00:38:10Dernière preuve que je voudrais dire,
00:38:12c'est qu'il y a toujours, dès que je peux le dire,
00:38:14je le dis, des otages français
00:38:16qui sont détenus par le Hamas.
00:38:18Il y en a deux, au moins deux,
00:38:20au HAD, à Halomy et au FER Calderon.
00:38:22Le corps d'un troisième otage
00:38:24a été découvert
00:38:26en mai dernier, c'était
00:38:28Orion Hernandez Radu,
00:38:30pensé pour lui et sa famille.
00:38:32Et voilà, ce qui se passe en Israël,
00:38:34ça nous concerne directement également.
00:38:36Oui, effectivement, je ne vais pas revenir
00:38:38sur ce qui a été dit, et je suis d'accord
00:38:40avec ce qui vient d'être dit. Après, il y a
00:38:42peut-être un autre élément qui peut éclairer
00:38:44un peu notre réflexion,
00:38:46qui est que, finalement,
00:38:48cette logique d'inquiétude
00:38:50pour les otages,
00:38:52le fait que les otages soient comme ça au centre de notre attention,
00:38:54en tout cas, je l'appelle de mes voeux et c'est normal,
00:38:56c'est aussi une partie du piège
00:38:58qu'a étendu le Hamas à Israël.
00:39:00C'est-à-dire que,
00:39:02qui se comporte ainsi, avec autant
00:39:04de monstruosité, avec ce chantage
00:39:06cynique, barbare,
00:39:08de dire, le 7 octobre, on prend le maximum
00:39:10d'innocents,
00:39:12on les retient captifs, et on s'en sert
00:39:14finalement comme, si ce n'est
00:39:16une monnaie d'échange seulement, aussi comme
00:39:18un, comment dirais-je, un levier
00:39:20d'action, de négociation, d'empêchement
00:39:22vis-à-vis de la riposte israélienne.
00:39:24Et ça, ça joue à plein.
00:39:26Et c'est aussi lié, d'ailleurs,
00:39:28à un autre sujet qui est tout à fait connexe,
00:39:30qui avait été cité d'ailleurs par Anier lui-même
00:39:32sur ce qu'il appelait le sang des Palestiniens,
00:39:34en disant, le sang des Palestiniens
00:39:36doit couler pour alimenter
00:39:38notre narratif sur la révolution,
00:39:40etc., face à l'oppresseur
00:39:42israélien, entre guillemets, etc.
00:39:44Et tout ça, c'était pour faire, effectivement,
00:39:46engager la Palestine en martyr.
00:39:48Donc, il y a toutes sortes de choses qui jouent.
00:39:50Et ensuite, pour ce qui est de la riposte
00:39:52dont parlait Régis, la riposte
00:39:54de l'Iran, elle peut prendre plusieurs formes.
00:39:56Moi, je ne crois pas à la guerre totale,
00:39:58en tout cas à une riposte
00:40:00militaire directe de la part de l'Iran,
00:40:02parce que je pense que l'Iran aurait beaucoup à y perdre.
00:40:04D'abord parce que je ne suis pas sûr
00:40:06que l'Iran ait les moyens militaires de faire face
00:40:08comme ça à Assad, sachant qu'en plus
00:40:10derrière, il y a les Américains.
00:40:12Mais par contre, le plus probable
00:40:14probablement, c'est que
00:40:16il y ait une riposte
00:40:18avec peut-être des cibles militaires
00:40:20qui soient touchées ça et là.
00:40:22L'usage et l'incitation au terrorisme,
00:40:24y compris contre les populations civiles,
00:40:26s'appuyer sur ce que l'on appelle maintenant
00:40:28les proxys, c'est-à-dire le Hezbollah
00:40:30et les outils, essayer de déstabiliser
00:40:32Israël, ouvrir peut-être
00:40:34ce front nord avec le Liban
00:40:36au nord d'Israël, peut-être aussi
00:40:38réaviver ce qui se passe au sud.
00:40:40Donc, si vous voulez, probablement que
00:40:42c'est peut-être là que se situera
00:40:44la riposte iranienne.
00:40:46Mais ce qui est vrai, c'est que ça inquiète
00:40:48et ça montre que le processus
00:40:50de paix qu'on pourrait appeler de nos voeux
00:40:52ou le processus de négociation qui avait
00:40:54été engagé au Qatar sont bien plus loin
00:40:56aujourd'hui qu'il ne l'était hier.
00:40:58On va aborder l'aspect militaire et tactique
00:41:00dans quelques instants. Samy, un dernier mot sur
00:41:02Ariane. Oui, rapidement.
00:41:04Cette affaire des otages,
00:41:06je trouve qu'elle révèle deux choses.
00:41:08Elle révèle, au niveau du Hamas,
00:41:10une stratégie duale,
00:41:12une stratégie symbolique
00:41:14et une stratégie tactique,
00:41:16le terme est étrange, mais une stratégie
00:41:18qui vient opérer des leviers tactiques.
00:41:20Ces leviers tactiques qui sont usuels
00:41:22dans ce type de conflit,
00:41:24ils permettent de disposer de monnaies d'échange,
00:41:26ils permettent de disposer d'une forme de
00:41:28diplomatie militaire.
00:41:30L'autre élément
00:41:32est éminemment symbolique, effectivement,
00:41:34et vous l'évoquiez, je trouve,
00:41:36il y a dans ces prises d'otages
00:41:38et ces rétentions, puisqu'il s'agit de ça
00:41:40désormais, une sorte de parallèle
00:41:42en miroir de ce que vivent
00:41:44selon le Hamas et selon
00:41:46ses soutiens, les populations palestiniennes,
00:41:48et je crois qu'il ne faut pas négliger
00:41:50cette dimension symbolique. Elle a deux effets,
00:41:52elle a un effet de revendication,
00:41:54positif du point de vue du Hamas,
00:41:56un effet très négatif pour lui, parce qu'elle
00:41:58vient fédérer toute une diaspora,
00:42:00on le voit en France, les communautés
00:42:02sont très, très, très sensibles
00:42:04aux sortes des otages, la population
00:42:06générale, l'Occident
00:42:08d'une certaine manière, c'est-à-dire que
00:42:10finalement, tout humaniste est
00:42:12obligé de se sentir concerné, et quelque part
00:42:14en faisant cela, ils embarquent,
00:42:16ils nous embarquent tous, ils embarquent notre humanité,
00:42:18personne ne peut rester insensible
00:42:20à la figure d'un enfant retenu,
00:42:22et je crois que là, il y a
00:42:24finalement un double enjeu,
00:42:26les deux faces d'une
00:42:28stratégie, le versant positif,
00:42:30disposer d'une monnaie d'échange, le versant
00:42:32très négatif, c'est-à-dire cristalliser
00:42:34symboliquement l'humanisme d'autrui,
00:42:36c'est ce qui joue aussi dans cette prise d'otages.
00:42:38Allez, on va parler de l'aspect
00:42:40militaire avec vous, Régis, Paul
00:42:42a commencé à l'aborder
00:42:44évidemment, on le voit,
00:42:46les Américains sont fortement mobilisés
00:42:48dans la zone, les Etats-Unis font tout
00:42:50pour empêcher cette guerre au Proche-Orient,
00:42:52et on va écouter justement
00:42:54Anthony Blinken qui s'est exprimé sur
00:42:56le sujet.
00:42:58Nous sommes engagés
00:43:00dans une diplomatie intense,
00:43:02pratiquement 24h sur 24,
00:43:04avec un message très simple,
00:43:06toutes les parties doivent s'abstenir de toute escalade.
00:43:10Toutes les parties doivent prendre
00:43:12des mesures pour apaiser les tensions.
00:43:16L'escalade n'est dans l'intérêt de personne,
00:43:18elle ne fera qu'aggraver les conflits,
00:43:20la violence et l'insécurité.
00:43:24Il a raison, Anthony Blinken,
00:43:26l'escalade n'est dans l'intérêt de personne.
00:43:28Écoutez, le fait qu'il s'exprime
00:43:30solennellement, et non pas par des canaux
00:43:32diplomatiques ou des pêches
00:43:34du département d'Etat
00:43:36montre que l'horreur est grave, et en tout cas
00:43:38qu'elle est jugée suffisamment sérieuse
00:43:40par les Etats-Unis pour qu'il y ait
00:43:42justement ce genre de
00:43:44communication. Également, on voit
00:43:46Joe Biden autour de la table.
00:43:48On est dans la scénographie, je dirais,
00:43:50d'un moment important
00:43:52pour les Etats-Unis. Vous savez,
00:43:54le problème et la difficulté, c'est qu'on est
00:43:56dans une campagne électorale
00:43:58intense, dans lequel
00:44:00les deux partis ne veulent
00:44:02pas être pris, et en défaut,
00:44:04de non-soutien ou de soutien
00:44:06pas suffisant à Israël, très important
00:44:08pour les Américains et pour les démocrates,
00:44:10du fait qu'il ne faut pas en plus
00:44:12abandonner les Palestiniens, parce qu'une partie
00:44:14de la jeunesse démocrate est très pro-palestinienne.
00:44:16Donc, voilà, c'est
00:44:18très délicat. Ensuite, pour la
00:44:20question du retour,
00:44:22elles sont dans trois mois.
00:44:24C'est encore long.
00:44:26Là, la mairie est affaiblie.
00:44:28Elle n'a pas un leader marqué.
00:44:30Joe Biden a été obligé de se
00:44:32retirer de la campagne électorale. On est
00:44:34dans une période où
00:44:36le gendarme américain, qui d'habitude
00:44:38fait la pluie et le beau temps au Moyen-Orient,
00:44:40n'est pas totalement opérant.
00:44:42Ensuite, il y a cette décision
00:44:44de Benjamin Netanyahou
00:44:46d'éliminer le leader politique
00:44:48du Hamas, qui est quand même
00:44:50significatif. En Iran,
00:44:52il y a l'adversaire.
00:44:54Là, il y a un côté
00:44:56inflammable énorme.
00:44:58Ce qu'ont fait
00:45:00les États-Unis depuis ce
00:45:02week-end, notamment, c'est de s'appuyer sur
00:45:04le sultanat d'Oman, qui est le
00:45:06canal diplomatique habituel pour essayer
00:45:08d'approcher les Iraniens et de leur demander
00:45:10de la retenue. Il a même été évoqué
00:45:12un allègement des sanctions américaines
00:45:14contre l'Iran, en échange
00:45:16d'une réponse, ou de l'absence
00:45:18de réponse, à cet assassinat.
00:45:20On s'est engagé très loin.
00:45:22Les Saoudiens, également, sont
00:45:24sur le pied de guerre. Les Jordaniens,
00:45:26le ministre des Affaires
00:45:28étrangères jordanien, s'est déplacé
00:45:30à Téhéran. Et puis, surtout,
00:45:32d'un point de vue militaire, ce qui est très important,
00:45:34c'est qu'on est en train d'essayer
00:45:36de trouver une réponse proportionnée.
00:45:38Vous avez
00:45:40l'ex-ministre des Affaires étrangères,
00:45:42de la Défense, pardon, russe
00:45:44Sergei Shoigu, qui, actuellement,
00:45:46est à Téhéran.
00:45:48Sergei Shoigu, aujourd'hui, occupe
00:45:50la place de conseiller national
00:45:52à la sécurité de Vladimir Poutine. Donc, quelque part,
00:45:54dans la hiérarchie, il est aussi encore très important.
00:45:56Et, d'un autre côté, vous avez
00:45:58Michael Kurilia,
00:46:00qui est le général en chef,
00:46:02qui commande le CINCOM. Le CINCOM, c'est
00:46:04la structure
00:46:06militaire américaine
00:46:08qui supervise les conflits dans le monde,
00:46:10qui est basée en Floride. Il est
00:46:12à Tel Aviv. Donc, vous avez, d'un côté,
00:46:14les Américains, d'un côté, les Russes.
00:46:16Qu'est-ce qu'on est en train de réfléchir ? C'est pas simplement
00:46:18pour coordonner la réponse,
00:46:20machin. C'est pour se dire
00:46:22l'Iran doit riposter.
00:46:24L'Iran a dit qu'elle riposterait.
00:46:26De manière large.
00:46:28Faire en sorte que
00:46:30l'Iran, justement, proportionne
00:46:32cette... Alors, vous avez
00:46:34raison, tout à l'heure, ça a été évoqué.
00:46:36Israël, avec les États-Unis,
00:46:38a les moyens de faire face. Israël, sans les
00:46:40États-Unis, n'a pas les moyens de faire face.
00:46:42Aujourd'hui, les Iraniens peuvent attaquer Israël
00:46:44sur sept fronts différents.
00:46:46Y compris, d'ailleurs, réactiver le conflit au Golan
00:46:48via l'armée syrienne.
00:46:50Apparemment, il y a déjà des
00:46:52mouvements observés.
00:46:54Notamment de la quatrième brigade
00:46:56de Maher al-Assad, qui est le
00:46:58frère de Bachar,
00:47:00qui est un général assez réputé,
00:47:02terrible, etc. Et qui dispose, justement,
00:47:04d'une unité extrêmement performante
00:47:06qui pourrait, justement,
00:47:08ouvrir un nouveau front.
00:47:10Golan, Hezbollah, Liban Nord.
00:47:12L'Iran tire
00:47:14direct, qui rend à une collection de missiles
00:47:16absolument importante qu'elle a
00:47:18développée depuis très longtemps.
00:47:20Missiles à longue portée.
00:47:22Le Hezbollah, également, a cette
00:47:24possibilité de frapper dans la profondeur s'il arrive
00:47:26à percer le dôme qui protège
00:47:28Israël.
00:47:30Et puis, vous avez évidemment les outils
00:47:32qui sont capables d'atteindre, avec
00:47:34leur drone,
00:47:36on l'a déjà vu, Israël.
00:47:38Et notamment, vous avez
00:47:40des endroits, comme la centrale
00:47:42nucléaire de Dimona, par exemple, qui sont
00:47:44des endroits qui peuvent potentiellement
00:47:46être atteints. Donc là, on est dans une
00:47:48situation où si tout le monde attaque en même temps,
00:47:50ça risque de saturer le dôme,
00:47:52la protection d'Israël.
00:47:54Ça risque de percer. On ne sait pas
00:47:56où ça va aller. Les Américains, évidemment,
00:47:58ont commencé à déployer
00:48:00leur porte-avions, la Braham Lincoln,
00:48:02qui est en route. Donc,
00:48:04tout ça se met en place pour essayer de faire
00:48:06en sorte que cette riposte iranienne,
00:48:08de la même manière qu'il y a eu
00:48:10déjà une première riposte le 13 avril,
00:48:12ne dépasse pas un certain cadre.
00:48:14Surtout qu'après, Israël
00:48:16se contente d'une riposte limitée.
00:48:18C'est-à-dire qu'on rétablisse
00:48:20l'équilibre où, là,
00:48:22clairement, l'Iran, un des acteurs,
00:48:24est considéré comme ayant été
00:48:26humilié. Il faut rétablir ça.
00:48:28Et je pense que tout ça se met
00:48:30en place en ce moment.
00:48:31Justement, l'armée israélienne
00:48:33et les Etats-Unis se préparent potentiellement
00:48:35à cette riposte. Vous venez de
00:48:37l'évoquer, mon cher Régis. Mais le pays est-il
00:48:39en capacité de mettre à exécution
00:48:41ces menaces et que représente la puissance
00:48:43de son arsenal militaire ? On voit tout cela
00:48:45avec Juliette Saada et on poursuit
00:48:47le débat, évidemment.
00:48:49Alors que le monde s'inquiète
00:48:51d'une escalade des tensions dans la région,
00:48:53l'Iran montre les muscles et
00:48:55revendique le droit de punir Israël
00:48:57pour la mort du numéro un du Hamas.
00:48:59Mais de quoi se compose la force militaire
00:49:01de la République islamique ?
00:49:03L'armée iranienne est divisée en deux groupes.
00:49:05L'armée régulière composée d'environ
00:49:07115 000 soldats et les gardiens
00:49:09de la révolution islamique qui compte
00:49:11300 000 hommes dans leur rang. S'ajoute à cela
00:49:13un arsenal important, l'Iran
00:49:15possède le plus grand nombre de missiles
00:49:17balistiques de la région, suivant les
00:49:19modèles nord-coréens, russes et chinois.
00:49:21L'Iran, grand producteur de drones,
00:49:23fièrement exposé comme ici
00:49:25à la télévision iranienne.
00:49:27Enfin, la principale inquiétude de l'Occident,
00:49:29c'est la capacité nucléaire
00:49:31de la République islamique.
00:49:33Difficile pour les experts de savoir à quel point
00:49:35l'Iran s'approche de la bombe atomique,
00:49:37même si Téhéran prétend des activités
00:49:39pacifiques. L'Agence internationale
00:49:41de l'énergie atomique alerte sur le
00:49:43stock d'uranium enrichi par l'Iran
00:49:45qui dépasse largement le taux
00:49:47autorisé par l'accord sur le nucléaire iranien.
00:49:49Et oui Michel Taube, la question
00:49:51que le monde entier se pose, la réplique
00:49:53quand, comment ?
00:49:55C'est la grosse interrogation évidemment.
00:49:57Samedi, le pentagon a
00:49:59dit que dans les 72 heures il y avait des risques
00:50:01d'attaque, mais là les 72 heures on y est.
00:50:03On y est.
00:50:05Moi c'est purement une intuition, je n'ai bien
00:50:07aucune information, mais je me dis
00:50:09plus ça dure
00:50:11et plus c'est soit
00:50:13le travail des diplomates
00:50:15que Régis a magistralement
00:50:17décrit, soit
00:50:19c'est que les jusquoboutistes
00:50:21préparent une riposte très
00:50:23très forte et quand il y a
00:50:25une riposte importante, ça se prépare.
00:50:27Ça ne peut pas se faire en deux jours, en trois jours.
00:50:29L'Iran a dit qu'il n'éviterait aucune cible.
00:50:31Moi ce que je voulais ajouter,
00:50:33Régis l'a dit, mais je voudrais
00:50:35insister, les Etats-Unis ne sont pas contentés
00:50:37d'appeler à la désescalade.
00:50:39Ils ont commencé
00:50:41par déployer leurs forces navales
00:50:43pendant le week-end
00:50:45au large
00:50:47du Proche-Orient
00:50:49et dans le Golfe.
00:50:51Ça c'est la première chose. Et la deuxième chose que
00:50:53je voudrais dire, c'est qu'on dit toujours
00:50:55l'Iran, le Liban, etc.
00:50:57En fait c'est peut-être plus compliqué que cela, parce que
00:50:59dans ces pays-là, vous avez aussi
00:51:01des lignes de force et des tendances
00:51:03politiques plus ou moins radicales.
00:51:05Et moi ma crainte, c'est que
00:51:07de mois en mois, avec
00:51:09les violences, avec les morts
00:51:11de civils à Gaza, avec
00:51:13les otages évidemment,
00:51:15avec ce précédent qu'a créé l'Iran
00:51:17en bombardant
00:51:19Israël le 13 avril dernier,
00:51:23c'est que de mois en mois,
00:51:25ce soient les jusqu'aux-boutisses qui prennent la main.
00:51:27Ceux qui veulent en découdre.
00:51:29Et les jusqu'aux-boutisses, c'est qui ?
00:51:31C'est souvent des militaires, mais c'est aussi des religieux.
00:51:33Il y a aussi dans ce conflit
00:51:35une dimension presque messianique,
00:51:37qui est liée
00:51:39à la nature même
00:51:41des régimes dont on parle.
00:51:43Le Hamas, c'est non seulement une organisation terroriste,
00:51:45mais c'est aussi une organisation islamiste,
00:51:47théocratique,
00:51:49qui a une vision
00:51:51théocratique de la société palestinienne
00:51:53et du monde également.
00:51:55C'est pareil pour Téhéran
00:51:57et le pouvoir chiite.
00:51:59Pareil au niveau du Hezbollah.
00:52:01Ce sont des organisations qui sont
00:52:03capables de rationalité,
00:52:05mais capables aussi, encore une fois,
00:52:07de viser un messianisme qui consiste
00:52:09à s'en prendre à Israël,
00:52:11à l'Occident, à la liberté,
00:52:13et à vouloir en découdre à ce niveau-là.
00:52:15Ma crainte, c'est que de mois en mois,
00:52:17le conflit dont tout le monde parle
00:52:19se mute
00:52:21vers un conflit
00:52:23quasiment religieux.
00:52:25Malheureusement, oui.
00:52:27Il est déjà, Michel.
00:52:29Je parle en termes de déclenchement.
00:52:31Il est religieux,
00:52:33mais aussi, et l'éclairage de Régis
00:52:35était intéressant sur la présence de Shoigu,
00:52:37il est aussi civilisationnel.
00:52:39Là, pour le coup, le choc des civilisations
00:52:41dont certains nous disent qu'ils n'existent pas
00:52:43et que c'est la fin de l'histoire,
00:52:45jurisprudence, Francis Fukuyama, se sont lourdement trompés.
00:52:47Là, effectivement,
00:52:49votre sujet parlait aussi des inspirations
00:52:51des méthodes de la Corée du Nord,
00:52:53de la Chine, etc.
00:52:55Il y a évidemment, dans la plupart des conflits
00:52:57qui traversent notre époque
00:52:59et la décennie que nous vivons,
00:53:01qu'il s'agisse du conflit russo-ukrainien,
00:53:03de l'agitation en mer de Chine
00:53:05et autour de Taïwan, de toujours la même chose,
00:53:07c'est-à-dire l'Occident contre le reste du monde.
00:53:09Et là, la zone n'y échappe pas
00:53:11et les prétentions impérialistes
00:53:13et bellicistes des Mollahs en Iran
00:53:15le reflètent assez bien,
00:53:17par rapport notamment aux autres pays arabes de la zone,
00:53:19je pense à l'Arabie Saoudite ou à la Jordanie,
00:53:21qui, eux, n'ont plutôt les yeux tournés
00:53:23vers l'Occident que vers l'Orient.
00:53:25Moi, je rajouterais juste
00:53:27ce que je pense que c'est important de faire.
00:53:29Hier, le Times of Israel
00:53:31a justement cité
00:53:33le ministre israélien des Finances
00:53:35d'extrême droite, Bézalel Smotrich,
00:53:37qui déclare quand même
00:53:39qu'il estime moral
00:53:41le blocage de l'aide humanitaire
00:53:43dans la bande de Gaza,
00:53:45même si ça peut entraîner la mort de 2 millions de civils
00:53:47par la fleur.
00:53:49Et ça, ce sont les alliés religieux,
00:53:51pour reprendre ce que vous dites,
00:53:53où là, il y a vraiment aussi
00:53:55quelque chose d'effrayant
00:53:57dans ses propos.
00:53:59D'un côté, on a les Mollahs qui veulent
00:54:01éradiquer Israël
00:54:03de la surface de la Terre, ça a été dit plusieurs fois,
00:54:05y compris par le guide suprême Ramény.
00:54:07Et puis, on a aussi...
00:54:09Donc, on est vraiment
00:54:11dans un truc d'où l'extrêmement inflammable.
00:54:13– Sami, deux mots pour...
00:54:15– Dans la même veine, Netanyahou,
00:54:17en parlant d'Ouest-Bola et du Liban,
00:54:19a dit que,
00:54:21s'il le fallait, il pouvait transformer
00:54:23le sud du Liban en Gaza.
00:54:25Et quand on voit ce qu'il peut penser
00:54:27de Gaza, effectivement, on peut imaginer
00:54:29ce qui peut se produire.
00:54:31Maintenant, aujourd'hui, quand on analyse
00:54:33la rhétorique du régime iranien,
00:54:35elle reste plutôt diplomatique,
00:54:37malgré tout.
00:54:39On parle d'immigrations sur le territoire,
00:54:41d'interventions extraterritoriales.
00:54:43L'Iran n'est pas sans savoir
00:54:45que, effectivement, l'intervention
00:54:47d'Israël n'est pas, du point de vue du droit
00:54:49international, illégale,
00:54:51puisqu'ils sont allés frapper un responsable
00:54:53d'un groupe considéré
00:54:55comme terroriste par la communauté internationale.
00:54:57Donc là, on est encore sur la ligne de crête,
00:54:59disons. Il est encore un peu tôt
00:55:01pour imaginer le feu et la foudre
00:55:03sur la région, mais effectivement,
00:55:05les premiers ingrédients sont là, et on peut tout imaginer
00:55:07à plus long terme, peut-être.
00:55:09Le temps de l'heure des pros était.
00:55:11On marque une pause. On a commencé par
00:55:13des sujets très forts, mais c'est
00:55:15l'actualité qui domine.
00:55:17On commencera notre deuxième partie. Je vous poserai
00:55:19une question, les garçons.
00:55:21On peut réviser ?
00:55:23Non, ça va. Sincèrement,
00:55:25je pense que vous allez franchir l'étape.
00:55:27Sincèrement, je pense que
00:55:29j'ai un peu honte, mais je pense que
00:55:31vous allez franchir l'étape aisément.
00:55:33Allez, on marque une pause.
00:55:35On se retrouve dans quelques instants.
00:55:39Merci, merci mille fois
00:55:41de nous accueillir.
00:55:43C'est la partie 2 de l'heure des pros était.
00:55:45On se retrouve avec mes invités du jour
00:55:47dans quelques instants, mais tout de suite, on fait un nouveau
00:55:49tour de l'information complète 360
00:55:51avec Marine Sabourin, que je re-salue.
00:55:53En économie,
00:55:57au lendemain d'une chute historique
00:55:59sur fond de crainte d'une récession,
00:56:01les bourses asiatiques sont en hausse ce mardi,
00:56:03et tout particulièrement celle de Tokyo.
00:56:05L'indice Vedette Nikkei de cette bourse
00:56:07a rebondi de plus de 10%.
00:56:09Bonne nouvelle pour l'équipe de France
00:56:11qui ajoute deux médailles à son palmarès.
00:56:13Depuis la Polynésie française,
00:56:15le prodige vaste a décroché la médaille d'or
00:56:17face à l'Australien Jack Robinson.
00:56:19Il s'est imposé seulement quelques minutes après
00:56:21le bronze remporté par la Française de Faye.
00:56:23Et puis au Bangladesh,
00:56:25au lendemain de la prise de contrôle du pays
00:56:27par l'armée, la fuite à l'étranger de la première ministre,
00:56:29le chef de file du principal mouvement
00:56:31à l'origine des manifestations souhaite voir
00:56:33le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus
00:56:35pour diriger le gouvernement intérimaire.
00:56:37Le pays est frappé depuis un mois par de violentes manifestations.
00:57:05Non, évidemment, Pascal me l'a dit.
00:57:07Tu vas voir, ils sont hyper sympas.
00:57:09Vous êtes adepte
00:57:11de TikTok ou pas ?
00:57:13Moi, je suis adepte
00:57:15de TikTok, je m'y suis mis il y a quelques jours.
00:57:17Je ne sais pas comment vous le savez.
00:57:19Non, même pas, je ne le savais pas.
00:57:21Je faisais jeune vieux réact.
00:57:23J'étais contre et maintenant je suis pour.
00:57:25J'utilise TikTok.
00:57:27Vous y passez beaucoup de temps depuis ?
00:57:29Non, mais je base.
00:57:31J'ai fait une vidéo, ça a bien marché.
00:57:33Oui, vous avez intérêt.
00:57:35La France entière me suit.
00:57:37La France entière !
00:57:39Alors, je suis peu,
00:57:41mais je suis peu.
00:57:43Je suis partagé entre
00:57:45se dire qu'il faut y être
00:57:47et en même temps dénoncer les dégâts
00:57:49que ça occasionne sur les jeunes.
00:57:51Les dégâts sont considérables.
00:57:53Et d'ailleurs, je pense que
00:57:55on est en train de créer une génération
00:57:57TikTok
00:57:59qui est
00:58:01très, très dangereuse.
00:58:03Samy ?
00:58:05Malgré moi, mon corps défendant,
00:58:07je suis pour une raison technique.
00:58:09J'ai cofondé des médias en ligne
00:58:11et donc on est sur TikTok.
00:58:13En revanche, très mauvaise nouvelle
00:58:15pour Paul Melun, le principe de TikTok,
00:58:17c'est d'offrir le quart d'heure
00:58:19ou aurelien.
00:58:21Tout le monde buzz au début.
00:58:23C'est ce qui permet la défectivité
00:58:25des créateurs de contenu.
00:58:27Je n'explique pas.
00:58:29Je passe beaucoup de temps
00:58:31à essayer d'empêcher mon fils
00:58:33d'y accéder trop longtemps.
00:58:35Je vois qu'on a les mêmes problématiques.
00:58:37Je sais que c'est extrêmement difficile.
00:58:39Mais du coup, Régis,
00:58:41est-ce que vous ne pensez pas qu'il y a une génération
00:58:43dramatique TikTok qui est en train d'émerger ?
00:58:45C'est aussi un peu à nous.
00:58:47Notre rôle de parent,
00:58:49de se battre contre cet appareil,
00:58:51c'est d'essayer de les intéresser,
00:58:53de les captiver. On peut y arriver
00:58:55sur des choses réelles, les ramener dans le monde réel
00:58:57et faire en sorte que l'usage
00:58:59sent qu'il soit interdit, mais qu'on arrive
00:59:01à le limiter.
00:59:03Si on veut être optimiste, on a eu les mêmes inquiétudes
00:59:05quand ont apparu d'autres réseaux sociaux
00:59:07à l'instar de Snapchat, d'Instagram, même de Facebook
00:59:09à l'époque. Les réseaux sociaux en soi,
00:59:11ils existent, on est obligé de les composer.
00:59:13Après, le travail, c'est aussi d'essayer de faire
00:59:15des contenus qui soient intéressants là-dessus
00:59:17pour qu'au lieu de scroller, comme on dit maintenant,
00:59:19de faire défiler des vidéos
00:59:21complètement stupides sur TikTok,
00:59:23il y ait peut-être aussi des contenus qui parlent, pourquoi pas,
00:59:25de l'histoire, de la philosophie,
00:59:27de nos territoires et de nos régions.
00:59:29Ça me paraît être pas
00:59:31un engageur, un défi impossible non plus.
00:59:33Je vais vous montrer un petit sujet, puis on continue le débat
00:59:35si ça ne vous dérange pas, évidemment.
00:59:37Et vous savez pourquoi on en parle ? Parce que Thomas Bauder,
00:59:39qui est le directeur de l'information de CNews,
00:59:41m'a avoué hier, en étant en pleine discussion,
00:59:43que un jour,
00:59:45il est resté trois quarts d'heure sur TikTok.
00:59:47J'ai dit non, mais pas à ton âge.
00:59:49Il m'a dit si, si, je ne me suis même pas rendu compte
00:59:51des tâches ménagères à faire et je me suis mis
00:59:53sur TikTok, et donc je l'ai un peu chambré,
00:59:55évidemment, s'il nous regarde, il va être content
00:59:57que je raconte nos conversations privées.
00:59:59Donc en attendant, le réseau...
01:00:01Je dévoile, je dévoile, je dévoile.
01:00:03L'intimité numérique de Thomas Bauder,
01:00:05je ne le précise pas.
01:00:07Je pense que je suis viré à la fin de l'émission, évidemment.
01:00:09Thomas, j'arrive dans le bureau juste après l'émission.
01:00:11Le réseau social, donc TikTok,
01:00:13justement, on en parlait, s'engage
01:00:15à retirer définitivement de l'Union Européenne
01:00:17une de ses fonctions, elle est récompensée.
01:00:19On parlait des jeunes, ça va faire plaisir
01:00:21à Régis, à récompenser financièrement
01:00:23les utilisateurs pour leur temps passé
01:00:25sur l'application. On voit tout ça avec Noémie Yardi.
01:00:27Je ne savais pas que ça allait vous passionner autant
01:00:29ce sujet. Mais je vois,
01:00:31effectivement, ça vous passionne.
01:00:33C'est un vrai tracas.
01:00:35Quand je vous dis Thomas Bauder, c'est un vrai souci.
01:00:37C'est un vrai souci. Noémie Yardi.
01:00:41Plus l'utilisateur regarde des vidéos,
01:00:43plus il est récompensé.
01:00:45D'habitude, je scrolle dans le vide. Là, ça paie.
01:00:47Tu gagnes de l'argent juste en regardant
01:00:49des vidéos simples, faciles et aucun effort
01:00:51à fournir. Je kiffe trop.
01:00:53J'avais gagné 7 euros en une semaine.
01:00:55Dommage que cela soit déjà fini.
01:00:57Instaurés au printemps, ces récompenses permettaient
01:00:59de gagner de l'argent ou d'échanger
01:01:01ses points contre des cartes cadeaux sur des sites
01:01:03partenaires. Cette nouvelle fonctionnalité,
01:01:05TikTok a dû y renoncer.
01:01:07Le temps de cerveau disponible
01:01:09des jeunes Européens n'est pas une monnaie
01:01:11d'échange pour les réseaux sociaux.
01:01:13Nous avons obtenu le retrait définitif
01:01:15du programme de récompense TikTok Lite
01:01:17qui aurait pu avoir des conséquences
01:01:19très addictives. Ce risque d'addiction
01:01:21était une évidence pour ce spécialiste.
01:01:23Il y a quelque chose de très intéressant
01:01:25dans cette décision. Bien sûr qu'attirer
01:01:27des publics et les récompenser
01:01:29parce qu'ils vont rester connectés
01:01:31le plus longtemps possible, c'est le rêve
01:01:33de toute entreprise capitaliste.
01:01:35On sait très bien que leur intérêt, c'est bien sûr
01:01:37de fidéliser ses clientèles
01:01:39et quelque part de l'amener
01:01:41à des conduites addictives, c'est-à-dire
01:01:43à ne plus se passer de ces jeux.
01:01:45L'UPN insiste qu'elle surveillera
01:01:47attentivement le respect de cette interdiction.
01:01:49TikTok s'est engagée à ne pas lancer
01:01:51d'autres programmes qui contourneraient
01:01:53ce retrait.
01:01:55Régis, puisque vous surveillez
01:01:57avec attention l'utilisation
01:01:59faite par votre fils.
01:02:03Je pense que ça participe
01:02:05quand il y a
01:02:07quelque chose
01:02:09d'assez
01:02:11désolant
01:02:13d'imaginer qu'en simplement
01:02:15en regardant des vidéos
01:02:17on est payé.
01:02:19La question de notre rapport
01:02:21à la valeur travail
01:02:23c'est complètement nocif, ça veut dire
01:02:25qu'on est complètement passif,
01:02:27on se distrait et on reçoit
01:02:29de l'argent. Déjà
01:02:31l'usage d'Instagram, par exemple, pour parler
01:02:33d'un autre réseau social
01:02:35où se mettre en scène
01:02:37peut justement vous rapporter des fortunes
01:02:39là aussi il y a un problème.
01:02:41Donc ce n'est pas
01:02:43simplement, moi je pense,
01:02:45une question
01:02:47parents, un peu vieux jeu,
01:02:49enfants,
01:02:51épousant des modes qui peuvent progressivement
01:02:53vous rentrer dans le... Non, je pense que là
01:02:55il y a vraiment des...
01:02:57Je dirais, moi,
01:02:59je dis souvent ça, quand nos parents
01:03:01nous offraient des jouets,
01:03:03ils les connaissaient ces jouets.
01:03:05Nous on offre
01:03:07des produits, des smartphones
01:03:09à nos enfants
01:03:11qu'eux, finalement, maîtrisent
01:03:13mieux que nous et parfois ils vont dans des
01:03:15dimensions où ils pratiquent des choses
01:03:17qu'on n'a absolument aucune idée.
01:03:19Je me suis posé la question avec tes enfants, à quel moment je leur donnais
01:03:21un smartphone ? Là, en l'occurrence, sur TikTok.
01:03:23J'ai un enfant qui a 12 ans
01:03:25qui m'apprend ce qu'est TikTok
01:03:27que je ne connais pas. Enfin, je pourrais
01:03:29m'y intéresser, je pourrais... Pourtant je suis
01:03:31je vais vous dire relativement accro
01:03:33de X d'Instagram.
01:03:35Oui, mais ça c'est notre boulot aussi.
01:03:37Oui, mais ça fait partie des messageries
01:03:39qui sont plus adaptées à notre travail.
01:03:41Mais en tout cas, ce qu'on montre, c'est que nos
01:03:43enfants sont pilotes là-dedans et que
01:03:45il y a des impasses.
01:03:47Il y a des véritables phénomènes d'addiction.
01:03:49Il y a aussi une facilité, moi,
01:03:51je trouve, qui est déconcertante, mais encore faut-il
01:03:53avoir le temps et avoir la volonté
01:03:55de s'occuper de ses enfants. C'est de donner
01:03:57le smartphone et hop, comme ça
01:03:59on a la paix. Vous me direz, avant
01:04:01il y avait la télé, il suffisait d'allumer la télé.
01:04:03Mais c'est quand même
01:04:05un vrai effort qu'on doit faire.
01:04:07Moi, avec le recul, si c'était à refaire,
01:04:09j'aurais donné les téléphones
01:04:11à mes enfants beaucoup plus tard.
01:04:13Mais c'est vrai qu'à l'époque, j'avais une discussion
01:04:15avec mon épouse, c'est vrai que c'est toujours
01:04:17sécurisant de savoir où sont les enfants
01:04:19parce qu'on a le téléphone. Mais d'ailleurs,
01:04:21l'effet domino, c'est qu'il y a
01:04:23tout ça, ce dont on parle
01:04:25et à un moment donné,
01:04:27moi, mes gamins, ils étaient à sac.
01:04:29J'aurais fait la guerre, je pense que je ne suis pas le seul.
01:04:31Je termine là-dessus, puisqu'on est quand même
01:04:33des gens
01:04:35qui ont la lecture
01:04:37et le livre comme
01:04:39valeur cardinale.
01:04:41La difficulté qu'on peut avoir
01:04:43pour faire que les enfants lisent,
01:04:45à cause de ça,
01:04:47c'est terrible. Parce qu'en plus,
01:04:49ils vont vous dire, oui, on connaît,
01:04:51ils vont avoir effectivement
01:04:53des notions avec lesquelles il faut en compter.
01:04:55Tout n'est pas négatif, il y a des choses qu'ils apprennent
01:04:57par là, mais évidemment
01:04:59de façon beaucoup plus superficielle.
01:05:01Moi, c'est sûr que j'ai fait une guerre.
01:05:03J'aurais fait une guerre pour qu'ils lisent.
01:05:05Là, c'est une vraie bataille.
01:05:07C'est une vraie bataille.
01:05:09Vraiment, ça me désespérait.
01:05:11Michel ?
01:05:13Comment dire ?
01:05:15Étant parent, moi-même,
01:05:17d'une jeune ado,
01:05:19pré-ado,
01:05:21je peux vous dire que c'est terrible.
01:05:23Et d'ailleurs, quelque part,
01:05:25ça me gêne d'en parler parce que
01:05:27je suis très attaché au respect de la vie privée.
01:05:29En parler en public, c'est toujours très délicat.
01:05:31Mais moi,
01:05:33quand je dis qu'il y a une génération
01:05:35TikTok
01:05:37et short également, je vais en parler dans un instant,
01:05:39qui est en train de
01:05:41ravager nos enfants, c'est parce que
01:05:43là où il y a des phénomènes nouveaux, c'est que
01:05:45les logiciels employés
01:05:47par ces plateformes sont devenus
01:05:49d'une puissance de
01:05:51captation de l'attention qui est
01:05:53mais démentielle.
01:05:55Les TikTok,
01:05:57les Instagram, les short
01:05:59dont je vais parler dans un instant, ça n'est plus
01:06:01ceux d'il y a 5 ans. Ça a changé.
01:06:03La puissance de
01:06:05captation de l'attention a été
01:06:07dicuplée par la technologie.
01:06:09Et c'est dramatique.
01:06:11Parce que du coup, aujourd'hui, c'est beaucoup plus
01:06:13difficile de montrer à un enfant
01:06:15qu'un livre est intéressant,
01:06:17ouvre son esprit,
01:06:19ouvre son imagination,
01:06:21lui permet de découvrir plein de choses
01:06:23par rapport aux smartphones
01:06:25tels qu'il était il y a plusieurs années.
01:06:27Donc, c'est vraiment...
01:06:29Moi, je considère que c'est peine perdue.
01:06:31La seule solution, c'est ce qu'a suggéré
01:06:33Régis tout à l'heure, c'est d'avoir des phases de plus
01:06:35longue possible où on retire
01:06:37le smartphone aux enfants.
01:06:39Parce qu'à partir du moment où ils ont le smartphone...
01:06:41Il va proposer une activité internet
01:06:43qui va l'intéresser, qui va le faire oublier.
01:06:45Ce que je constate,
01:06:47c'est que beaucoup d'enfants sont
01:06:49addicts mais pas dépendants.
01:06:51C'est ça qui est très intéressant.
01:06:53L'espoir, c'est qu'ils sont addicts,
01:06:55c'est-à-dire que quand vous leur mettez
01:06:57le smartphone, ça passe avant tout,
01:06:59ils le veulent. Mais quand vous le leur retirez
01:07:01et que vous leur proposez autre chose,
01:07:03ils l'oublient paradoxalement,
01:07:05étrangement, ils l'oublient aussi rapidement.
01:07:07La deuxième chose que je voudrais dire,
01:07:09c'est qu'on parle beaucoup de
01:07:11TikTok et d'Instagram, mais il y a
01:07:13un autre système qui est ravageur,
01:07:15c'est sur YouTube, c'est les shorts.
01:07:17Parce que les shorts sur YouTube,
01:07:19c'est en fait le TikTok de YouTube, pour dire les choses très clairement.
01:07:21Vous ne pouvez pas...
01:07:23Les parents qui
01:07:25ont des enfants
01:07:27en jeunes
01:07:29savent très bien de quoi je parle.
01:07:31Le problème des shorts sur
01:07:33YouTube,
01:07:35qui sont le TikTok de YouTube,
01:07:37on ne peut pas leur en enlever
01:07:39l'accès. C'est-à-dire que sur TikTok,
01:07:41on peut enlever le logiciel,
01:07:43l'application, on peut la retirer.
01:07:45On peut la retirer. Moi, mon enfant n'a pas TikTok.
01:07:47Mais en revanche,
01:07:49je ne peux pas lui enlever l'accès à YouTube
01:07:51et plus particulièrement aux shorts.
01:07:53Et donc, si vous voulez, c'est terrible parce qu'on
01:07:55n'a même plus, en tant que parent, la maîtrise
01:07:57des accès aux outils.
01:07:59Et le dernier point que je voudrais dire, vous parliez de
01:08:01l'Union européenne, mais le ministère
01:08:03de la Justice américain
01:08:05a porté plainte la semaine dernière
01:08:07contre TikTok. Et ce qui
01:08:09me paraît très intéressant, c'est le motif
01:08:11invoqué par le ministère de la Justice.
01:08:13C'est la violation généralisée
01:08:15des lois sur la protection de la vie
01:08:17privée des enfants. Et moi, ce que
01:08:19je n'arrête pas de dire, c'est qu'en fait, ce dont il s'agit,
01:08:21ce n'est pas une question de liberté
01:08:23uniquement. Est-ce qu'il faut
01:08:25régenter ? Non,
01:08:27c'est une question de protection de l'enfance.
01:08:29C'est une question de
01:08:31protection de la vie privée de nos enfants et d'une question
01:08:33de protection de nos enfants. C'est de cela
01:08:35dont il s'agit. Lorsque je parle
01:08:37d'une génération TikTok, c'est
01:08:39une génération qui est profondément
01:08:41affectée mentalement,
01:08:43moralement. Tous les professeurs vous diront
01:08:45que la capacité d'attention
01:08:47des enfants a très fortement
01:08:49diminué. Mais d'où vient-elle
01:08:51cette perte d'attention ?
01:08:53Elle vient uniquement de l'usage
01:08:55excessif des smartphones. C'est que ça
01:08:57la principale raison de la perte d'attention.
01:08:59La capacité d'attention a été
01:09:01diminuée de 40 minutes à 15
01:09:03minutes en moyenne. J'imagine les Français qui sont en vacances
01:09:05qui regardent leurs débrous, qui vont dire
01:09:07cet après-midi, à la place,
01:09:09ils vont furier leurs gamins en disant
01:09:11« Allez, j'ai un TikTok ! »
01:09:13« Allez, va faire du bateau ! »
01:09:15« Va faire du skilletique ! »
01:09:17« Va pêcher ! »
01:09:19Je pense que le problème est encore plus
01:09:21large finalement que TikTok et le
01:09:23bon usage de TikTok. Mais j'étais sûr que c'était un sujet
01:09:25très concernant. Oui, je pense que c'est vraiment
01:09:27intéressant parce que, d'abord, effectivement
01:09:29ça concerne tout le monde parce que tout le monde maintenant est doté
01:09:31d'un smartphone et c'est quasiment le prolongement
01:09:33de son bras. Le vrai sujet,
01:09:35mais ça guette d'ailleurs tout l'Occident
01:09:37et peut-être plus encore toute la planète, mais
01:09:39plus encore l'Occident et je pense avoir quelques
01:09:41exemples pour expliquer pourquoi. Mais
01:09:43l'usage généralement des réseaux
01:09:45sociaux, l'usage des outils numériques,
01:09:47tout ça est fait pour vous rendre
01:09:49addict, absolument tout. Les
01:09:51plateformes d'achat en ligne,
01:09:53les réseaux sociaux,
01:09:55toutes les plateformes qu'on peut utiliser,
01:09:57je pense que vous balayez les 50
01:09:59ou 100 applications que vous avez sur votre smartphone,
01:10:01elles sont quasiment toutes pour but de vous
01:10:03rendre addict, pour la simple et bonne raison
01:10:05que leur but à chacune, c'est de
01:10:07faire du profit, c'est de réaliser
01:10:09du bénéfice avec
01:10:11votre niveau d'attention, de capter
01:10:13votre regard, de capter vos
01:10:15sentiments, etc. Et ça,
01:10:17malheureusement, sauf à
01:10:19je ne sais pas, rentrer dans
01:10:21une forme de dictature
01:10:23ou d'autocratie qui censurerait
01:10:25tout et qui interdirait tout, et d'ailleurs
01:10:27il y a un certain nombre de pays dans le monde qui n'ont pas froid aux yeux
01:10:29et qui savent interdire Facebook
01:10:31et se créer un Facebook national pour éviter
01:10:33que leurs données soient
01:10:35observées ou autres. Donc,
01:10:37sauf en passé par une forme de dictature
01:10:39numérique, on est obligé de composer avec.
01:10:41Composer avec, ça veut dire
01:10:43réfléchir à comment faire
01:10:45pour que les comportements humains
01:10:47lorsqu'on va utiliser ce type d'outils
01:10:49ne soient pas des comportements, justement, addicts.
01:10:51Et là, ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure
01:10:53sur l'éducation de nos enfants, sur l'éducation
01:10:55aux livres, sur l'éducation à la contemplation,
01:10:57à la vie contemplative, comme disait Arendt,
01:10:59et ça, c'est autre chose. Et aujourd'hui,
01:11:01le problème, c'est que si ces
01:11:03réseaux sociaux sont donnés à des gens
01:11:05qui sont mus par le nihilisme,
01:11:07par l'individualisme, par la société de consommation,
01:11:09qui n'ont plus les simples choses
01:11:11à l'esprit de l'ordre de la contemplation,
01:11:13de l'histoire, de la poésie, des sentiments,
01:11:15de tout ce qui fait la vie, effectivement,
01:11:17ils vont se plonger dans ces téléphones.
01:11:19Donc, plutôt que d'interdire, de censurer
01:11:21ou d'enguirlander ceux qui les utilisent,
01:11:23mieux vaut essayer de trouver
01:11:25d'autres sources. D'autres sources
01:11:27d'éducation pour les enfants, d'autres
01:11:29sources de bonheur, de joie,
01:11:31pour pas que le bonheur et le plaisir
01:11:33ne passent que par le scrolling
01:11:35sur quelques réseaux que ce soit.
01:11:37Parce qu'évidemment, si votre outil du bonheur
01:11:39c'est votre pouce, quand vous traversez votre téléphone
01:11:41et que vous passez comme ça des images
01:11:43à n'en plus finir, votre vie sera bien morne.
01:11:45Mais moi, je pense, et j'en finirai peut-être
01:11:47par là, je pense que c'est parce
01:11:49que l'Occident est nihiliste,
01:11:51parce que l'Occident a perdu
01:11:53sa culture, une partie de sa civilisation,
01:11:55une partie de sa culture, parce que
01:11:57nous avons cette perte du sacré,
01:11:59ce rapport au religieux qui s'est effondré, etc.,
01:12:01que nous sommes mûs par, parfois, malheureusement,
01:12:03l'individualisme et cette consommation,
01:12:05que nous sommes si vulnérables à ces outils.
01:12:07Je pense que si on évolue
01:12:09de façon équilibrée, qu'on avance
01:12:11au plan culturel, etc.,
01:12:13après, on a un usage raisonné et raisonnable de ces outils
01:12:15et on peut même en faire quelque chose de bien.
01:12:17Donc, je ne suis pas pessimiste
01:12:19quant à l'existence de ces outils, ils sont là,
01:12:21il faut faire avec, mais par contre, je pense
01:12:23qu'il y a une responsabilité, bien sûr, des parents
01:12:25avec leurs enfants, mais plus généralement, les parents
01:12:27quand ils sont adultes et puis les adultes, parce que
01:12:29on dit que c'est les jeunes, mais en fait, les moins jeunes,
01:12:31il y en a aussi beaucoup qui utilisent les réseaux sociaux
01:12:33de façon frénétique et assez
01:12:35mauvaise pour leur santé. Donc, c'est
01:12:37vraiment la société qui doit s'articuler
01:12:39et s'organiser pour recréer du lien
01:12:41et refaire des choses peut-être
01:12:43plus intéressantes que de scroller sur les réseaux sociaux
01:12:45et après, on en aura un usage plus
01:12:47modéré. Vous savez, elle ne va pas être contente
01:12:49si elle me regarde ou s'il m'écoute, mais quand
01:12:51je suis restant avec ma fille, son premier
01:12:53réflexe, c'est de prendre le téléphone, comme on aime bien
01:12:55les Olympiens, elle est comme ça, là.
01:12:57Elle fait ça, là.
01:12:59Et là, elle me montre.
01:13:01Papa, c'est pas mal le plat.
01:13:03Je lui dis, mais dépêche-toi, ça va être froid.
01:13:05C'est un autre phénomène, c'est l'instagramisation.
01:13:07C'est très beau, regarde.
01:13:09Autour de chez moi, j'étais devant ma boulangerie
01:13:11l'autre jour, je voyais
01:13:13une fille, il y avait une jeune fille
01:13:15qui était en train de prendre en photo un croissant
01:13:17demandant aux gens de ne pas
01:13:19bouger derrière, etc., pour faire
01:13:21une petite liste story Instagram
01:13:23du croissant. C'était une américaine,
01:13:25mais c'était incroyable.
01:13:27On a tous vécu comme ça.
01:13:29Je pense que les Français qui nous regardent doivent se retrouver
01:13:31dans nos émotions.
01:13:33Bon, là, je me suis mis à dos.
01:13:35Ma fille, c'est la totale.
01:13:37Je suis sûr que vous avez d'autres amis.
01:13:39Vous restez mes amis, ou pas ?
01:13:41Après ce que vous avez dit sur TikTok,
01:13:43mon usage de TikTok, c'est terminé entre nous.
01:13:45On est un peu complices, là.
01:13:47On est un peu complices.
01:13:49Michel.
01:13:51Je vais raconter une anecdote qui va dans le même sens.
01:13:53Un chauffeur de taxi me disait qu'il a
01:13:55transporté
01:13:57quatre filles qui venaient de province
01:13:59dans Paris, qui ont fait
01:14:01trois étapes de 15 minutes chacune
01:14:03pour aller prendre des photos Instagram
01:14:05à la Tour Eiffel, aux Invalides,
01:14:07etc., et qui, pendant
01:14:09les trois heures de pérégrination,
01:14:11trois, quatre heures, n'ont pas
01:14:13mangé sur Paris, n'ont pas fait
01:14:15de tourisme. Elles ont juste pris des photos
01:14:17pour pouvoir dire...
01:14:19Mais du coup,
01:14:21encore une fois, pour cette génération
01:14:23TikTok et Instagram,
01:14:25le monde virtuel
01:14:27a pris le pas sur le monde réel.
01:14:29Et ce qui est très difficile, c'est de ramener
01:14:31ensuite ces enfants au monde.
01:14:33Mais ils sont très nombreux. Ils sont même,
01:14:35j'ai envie de vous dire, ils sont des millions,
01:14:37puisque quand on voit le succès de ces
01:14:39plateformes, je peux vous dire que nous sommes
01:14:41très minoritaires, parce qu'au niveau des jeunes
01:14:43générations, c'est...
01:14:45Je connais encore plein de jeunes qui disent Balzac l'été.
01:14:47Heureusement.
01:14:49Pas de jeunophobie. Heureusement.
01:14:51Samy a dernier mot sur le sujet. Et sincèrement, je ne pensais pas
01:14:53qu'on allait faire aussi long sur le sujet.
01:14:55Tant a été dit que j'aurais
01:14:57mis le dernier mot. Alors, je vais le faire très
01:14:59très rapidement. Le phénomène que vous
01:15:01décrivez, il existe, mais
01:15:03les quarts de touristes chinois
01:15:05qui viennent et qui arrivent dans la même matinée à faire
01:15:07Versailles et les trois monuments
01:15:09principaux de Paris, c'est exactement le même phénomène.
01:15:11Avant, c'était avec des Kodaks. Maintenant, c'est avec
01:15:13Instagram. En fait, il faut se garder
01:15:15de tout
01:15:17C'est un processus d'emphase. C'est-à-dire qu'on a l'impression
01:15:19que de nouveaux périls surviennent. Je suis désolé.
01:15:21Quand j'étais enfant, on disait
01:15:23à longueur de journée sur les plateaux, le péril,
01:15:25c'est la télévision. Le temps d'écran
01:15:27était au-dessus de 4h30.
01:15:29Et on disait que la télé-réalité allait
01:15:31bouleverser complètement une génération. Alors, on n'est peut-être pas
01:15:33les plus équilibrés. On a survécu.
01:15:35On disait que ça allait tuer la radio aussi. En fait, on se rend
01:15:37compte qu'il n'y a jamais un média qui tue un autre.
01:15:39Et j'ai même relu l'année dernière
01:15:41des textes qui
01:15:43critiquaient, qui étaient vivement critiques.
01:15:45Par exemple, dans le Figaro, il y a une chronique qui était très amusante
01:15:47qui disait, une vieille chronique, la radio tuera
01:15:49la littérature. On le connaît bien.
01:15:51C'est Video Kids as a Radio Star.
01:15:53Donc, attention à cet effet-là.
01:15:55Le deuxième élément...
01:15:57Les bugles.
01:15:59Souvenez-vous de ça.
01:16:01Ne nous obligez pas à le chanter.
01:16:03Je suis capable.
01:16:05Ça, c'est notre génération.
01:16:07C'est très bien repris par Quinn d'ailleurs.
01:16:09Une bonne nouvelle pour M. Taube.
01:16:11Aussi, il est possible de bloquer.
01:16:13Il suffit de bloquer l'adresse
01:16:15web de YouTube et vous pouvez supprimer l'application.
01:16:17Votre fille n'aura plus accès. Elle va me détester.
01:16:19C'est la fille de Michel qui va bloquer son téléphone.
01:16:21En revanche, une mauvaise
01:16:23nouvelle pour Michel, c'est
01:16:25qu'effectivement, les shorts de YouTube, vous les retrouvez
01:16:27sur Instagram, vous les retrouvez sur toutes les applis, même sur
01:16:29WhatsApp. De toute façon, la messe est dite.
01:16:31Si bien que, ce que
01:16:33préconise Paul Melin est réaliste en réalité.
01:16:35On ne l'interdira pas tout.
01:16:37Ce n'est pas TikTok qui est censuré. C'est TikTok Lite
01:16:39qui est une version particulière,
01:16:41extrêmement minoritaire. Ce n'est plutôt
01:16:43pas une mauvaise décision d'avoir fait cela assez rapidement.
01:16:45Le reste, c'est inéluctable.
01:16:47Maintenant, ce qu'il faut, c'est s'adapter
01:16:49à cette inéluctabilité.
01:16:51Effectivement, par l'éducation, par la prévenance.
01:16:53Je vais juste finir sur une petite anecdote, moi aussi.
01:16:55J'ai deux amis professeurs
01:16:57qui enseignent dans le primaire
01:16:59et qui ont des élèves de CM2.
01:17:01Une de mes amis tolère le téléphone.
01:17:03Elle a des vidéos d'elle. J'envoie sur Instagram
01:17:05de ses élèves. C'est terrifiant.
01:17:07Un autre, un casier, tous les élèves
01:17:09se mettent en entrant très gentiment, reprennent
01:17:11leur téléphone à la fin. Il n'y a pas d'élèves privilégiés
01:17:13et d'autres non privilégiés. Certains arrivent à travailler,
01:17:15d'autres non.
01:17:17On voit bien là qu'il s'agit plus
01:17:19d'une forme d'addiction,
01:17:21de plaisir que de dépendance.
01:17:23Tant qu'il n'y a pas de dépendance fondamentale...
01:17:25Je vous rejoins. C'est ce qui fait
01:17:27aussi qu'on peut rester un peu optimiste.
01:17:29Je ne dis pas que le sujet est simple.
01:17:31Je sais le désarroi de beaucoup de parents
01:17:33face à leurs enfants. Mais en prenant le sujet
01:17:35tôt et avec un peu de courage, on peut
01:17:37le traiter pour la majorité des enfants.
01:17:39J'essaie d'être encourageant pour nous.
01:17:41Non, c'est encourageant. Je crois que ça force
01:17:43vraiment les parents
01:17:45à avoir
01:17:47une solution alternative. C'est-à-dire
01:17:49à faire des efforts eux-mêmes pour dire
01:17:51je dois intéresser mon enfant.
01:17:53Je ne peux pas me dédouaner
01:17:55en le mettant, en l'occupant
01:17:57avec autre chose. Non, il faut
01:17:59vraiment faire des programmes, quand ils sont en vacances
01:18:01en particulier. Parce qu'en vacances,
01:18:03il n'y a plus la question. Tu dois faire tes devoirs.
01:18:05Il y avait un cahier de vacances à l'époque.
01:18:07Ah oui, d'accord.
01:18:09Moi, je l'ai fait.
01:18:11Oui, il faut le faire.
01:18:13Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut les
01:18:15amener dans des programmes.
01:18:17Pas forcément des choses
01:18:19culturelles tout le temps. Mais il y a des choses
01:18:21qui vous obligent
01:18:23à dire je vais vraiment
01:18:25travailler la relation avec mon
01:18:27fils ou ma fille. Et je vais
01:18:29arriver à lui proposer quelque chose.
01:18:31Et à être utile aussi.
01:18:33Oui, mais moi, ce que je dis, c'est que
01:18:35ces solutions soft,
01:18:37modérées,
01:18:39de responsabilisation,
01:18:41elles marchent pour celles et ceux qui peuvent se le
01:18:43permettre. Mais pour les familles, par exemple,
01:18:45monoparentales, pour les
01:18:47personnes qui n'ont pas
01:18:49les outils culturels, sociaux
01:18:51pour pouvoir offrir à leurs
01:18:53enfants une alternative, là,
01:18:55il y a des ravages qui sont considérables.
01:18:57On n'a pas du tout parlé également de la radicalisation
01:18:59islamiste,
01:19:01de l'autarisme, l'enfermement des personnes
01:19:03dans leurs identités
01:19:05culturelles
01:19:07que les plateformes renforcent
01:19:09considérablement. Mais
01:19:11voilà, il faut être extrêmement vigilant.
01:19:13Et moi, je considère que malheureusement,
01:19:15il faut, comme dans d'autres
01:19:17secteurs, on est quand même souvent ici
01:19:19d'accord pour dire qu'en matière de sécurité
01:19:21dans la société, il faut
01:19:23être ferme. Pourquoi ne le serions-nous pas
01:19:25sur des plateformes qui provoquent
01:19:27des excès de comportements,
01:19:29d'addiction,
01:19:31de renfermement sur soi.
01:19:33On n'a pas parlé du harcèlement
01:19:35scolaire et harcèlement tout court
01:19:37qui est décuplé par les plateformes.
01:19:39Donc voilà, on n'est pas dans un monde
01:19:41de bison-ours. On est dans un monde,
01:19:43je parle de ce monde virtuel,
01:19:45qui nous impose des défis
01:19:47considérables et face auxquels il faut que
01:19:49le politique et la société reprennent
01:19:51la main. – Mais regardez, on a commencé par
01:19:53la situation en Angleterre.
01:19:55Et c'est parti de quoi
01:19:57ces émeutes ? C'est parti
01:19:59sur les réseaux sociaux au départ, sur ces rumeurs.
01:20:01– Il y a toujours une dimension.
01:20:03– Il y a une dimension réseaux sociaux.
01:20:05– C'est exactement ce que disait Samy tout à l'heure sur la télévision
01:20:07et la radio, c'est-à-dire qu'aujourd'hui on blâme les réseaux sociaux,
01:20:09ce qui parfois m'agace pour le coup
01:20:11dans le débat public, notamment consécutivement aux émeutes,
01:20:13bien sûr que les réseaux sociaux sont
01:20:15un médium, un support qui permet d'exporter
01:20:17la violence, la haine, tout ça c'est effectivement,
01:20:19c'est un peu banal de le dire, mais c'est vrai.
01:20:21Mais quand j'entends le président de la République, Emmanuel Macron,
01:20:23qui suite aux émeutes après la mort de Naël,
01:20:25nous avait dit c'est l'oisiveté les réseaux sociaux,
01:20:27ils ont bon dos les réseaux sociaux, c'est-à-dire qu'on
01:20:29utilise souvent les réseaux sociaux comme
01:20:31un peu, vous savez, l'exutoire,
01:20:33le médium qui nous permet de ne pas regarder
01:20:35nos problèmes en face. Moi je pense que l'État,
01:20:37plutôt que faire œuvre de fermeté
01:20:39vis-à-vis de l'usage des réseaux sociaux,
01:20:41ferait bien notamment de développer,
01:20:43moi c'est un sujet qui me tient beaucoup à cœur, la culture
01:20:45en proximité, le patrimoine. Moi je crois
01:20:47qu'un enfant de 10 ans
01:20:49normalement constitué, il préférera
01:20:51toujours que sa maman ou son papa
01:20:53vienne visiter un château médiéval avec
01:20:55des boucliers, des casques, un home,
01:20:57le déguiser, etc. Passe un bon moment
01:20:59à visiter tout ça, regarder comment ça fonctionnait
01:21:01à l'époque du Moyen-Âge,
01:21:03plutôt que d'être sur TikTok et de regarder
01:21:05des vidéos. Après il va peut-être falloir l'arracher
01:21:07un peu à son TikTok, mais normalement,
01:21:09il sera heureux le gamin. Donc,
01:21:11il y a des choses à faire, mais ça après c'est aussi à l'État,
01:21:13y compris d'ailleurs dans des communes
01:21:15de la France dite périphérique ou dans
01:21:17des banlieues, dans des endroits où il y a moins d'accès
01:21:19à la culture, de dire
01:21:21on fait en sorte qu'il y ait ça. Et ça,
01:21:23je pense que c'est positif et c'est intéressant.
01:21:25Je m'invite à lire les travaux, je vous enverrai
01:21:27quelques références si vous voulez. On est preneurs,
01:21:29Samy. Sur le rôle des gazettes
01:21:31dans les mouvements révolutionnaires au XIXe siècle.
01:21:33Et on disait, les gazettes, c'est la manière
01:21:35de s'adresser durant l'Olympique et donc
01:21:37de coordonner les actions séditieuses.
01:21:39Écoutez,
01:21:41aborder la question de cette manière-là,
01:21:43c'est pas la bonne manière de le traiter.
01:21:45L'outil n'est jamais responsable de l'usage qu'on en fait.
01:21:47Non, mais attendez. Soyons clairs.
01:21:49Interdire, par exemple, la possibilité de monétisation.
01:21:51D'être payé.
01:21:53J'ai dit que c'était
01:21:55une bonne chose.
01:21:57C'est quand même
01:21:59une des dimensions principales de TikTok.
01:22:01La monétisation, dans l'autre sens,
01:22:03des créateurs de contenu, vous voulez dire ?
01:22:05Le fait que des personnes puissent
01:22:07gagner de l'argent sur...
01:22:09être longtemps
01:22:11sur TikTok, c'est quand même extrêmement scandaleux.
01:22:13On a tous d'accord.
01:22:15On le dit tous, mais personne ne l'interdit.
01:22:17C'est justement...
01:22:19C'était l'objet du sujet.
01:22:21C'était l'objet du sujet.
01:22:23TikTok n'a pas été utilisé en France.
01:22:25On élargit la thématique.
01:22:27C'est vrai, je vous d'accord.
01:22:29Des poursuites pénales,
01:22:31des projets de directives,
01:22:33de régulations, il y en a déjà eu plein.
01:22:35Moi, je demande d'avoir la concrétisation
01:22:37effective des possibilités d'accès.
01:22:39J'espère que ça va être fait concrètement,
01:22:41mais encore une fois, c'est un bras de fer
01:22:43avec les plateformes qui ont une capacité
01:22:45considérable de contourner...
01:22:47Pour revenir sur l'usage,
01:22:49on peut quand même constater qu'à chaque fois
01:22:51qu'il y a des émeutes dans des pays,
01:22:53que ce soit Hong Kong,
01:22:55pendant le printemps arabe,
01:22:57même si c'était le début des réseaux sociaux,
01:22:59ou en Turquie également,
01:23:01que fait le gouvernement ?
01:23:03On arrête tout.
01:23:05On ferme tout.
01:23:07C'est vrai qu'il y a quand même
01:23:09manifestement un usage des réseaux sociaux
01:23:11qui permet justement
01:23:13un regroupement.
01:23:15On le sait, au niveau des manifestations,
01:23:17ça sert énormément.
01:23:19Mais aussi d'un point de vue politique,
01:23:21quand vous avez un régime avec un dictateur
01:23:23qui contrôle la télévision publique,
01:23:25la radio, etc.
01:23:27C'est pas mal que les jeunes iraniens
01:23:29à l'université puissent échanger
01:23:31des contenus, des textes interdits
01:23:33via Facebook, Twitter, ou que sache.
01:23:35Le mouvement des voiles en Iran
01:23:37est énormément parti
01:23:39des smartphones.
01:23:41Je ne pensais pas qu'on allait faire autant de temps
01:23:43sur le sujet.
01:23:45Vous, Thierry, vous n'êtes pas sur TikTok ?
01:23:47Non, je fais le truc classique.
01:23:49J'ai un certain âge.
01:23:51Vous avez copains d'avant ?
01:23:53Oui, c'est ça.
01:23:55Et il vient d'où, ce dernier ?
01:23:59Il est équipé, notre Thierry.
01:24:01C'est moche.
01:24:03Et vous utilisez Google, Thierry ?
01:24:05Oui, alors comment ça marche ?
01:24:07Je suis méchant.
01:24:09Mais vous n'êtes pas loin de la vérité.
01:24:11C'est vrai que moi, je préfère
01:24:13un bon bouquin.
01:24:15On est au moins deux.
01:24:17Allez, on marque une pause.
01:24:19On parlera peut-être de Priska
01:24:21qui s'est fait un peu piéger
01:24:23sur le réseau social.
01:24:25Elle a cru bien faire.
01:24:27Elle s'est fait, comme quoi,
01:24:29les risques quand on veut communiquer.
01:24:31Elle a voulu parler des médailles
01:24:33de l'Europe.
01:24:35On lui a dit que l'Europe, ce n'est pas une nation.
01:24:37Ça, il faudrait lui dire.
01:24:39Elle a cru bien faire.
01:24:41Parfois, les risques, les dangers.
01:24:43On a encore beaucoup de choses à vous raconter.
01:24:45Nous sommes ensemble jusqu'à 11h.
01:24:47Ça passe vite.
01:24:49C'est passionnant de vous écouter.
01:24:51Allez, à tout de suite.
01:24:55Il est 10h30.
01:24:57Le temps passe vite.
01:24:59On a encore quelques petits sujets
01:25:01à vous soumettre sur lesquels
01:25:03je vous attends, mes amis.
01:25:05Avec Marine Sabourin, fidèle au Poste.
01:25:35Dans le reste de l'actualité,
01:25:37toujours aux Etats-Unis,
01:25:39la tempête tropicale Debbie a frappé la Floride hier matin.
01:25:41Au moins 4 personnes sont mortes,
01:25:43dont un adolescent de 13 ans.
01:25:45Les autorités craignent des inondations sans précédent.
01:25:47Déjà fini ?
01:25:49Déjà terminé.
01:25:51Ça passe vite.
01:25:53Merci, ma chère Marine.
01:25:55Toujours avec moi pour la dernière ligne droite,
01:25:57Régis Belsaumy.
01:25:59Vous répondez à votre fils.
01:26:01Il était sur TikTok.
01:26:03C'est un TikTok de vous.
01:26:05Et puis, c'est quoi notre expression,
01:26:07Michel Thaume ?
01:26:09Les shorts.
01:26:11Le short n'est pas un vêtement de plage.
01:26:13Oui, c'est ça. Merci pour le décryptage.
01:26:15Mon fils va être un short de l'émission.
01:26:17Oui, c'est ça.
01:26:19Et Samy, qui est le plus branché d'entre nous.
01:26:21Non, Paul a l'air bien.
01:26:23Paul aussi.
01:26:25Il se lance dans TikTok.
01:26:27Il ne va pas non plus nous dire.
01:26:29Je vais regarder.
01:26:31On va se parler de la scène.
01:26:33On en a beaucoup parlé.
01:26:35On en a beaucoup parlé.
01:26:37Je ne vais pas vous poser des questions.
01:26:39Est-ce que vous avez envie ou pas ?
01:26:41Je voulais m'attarder sur le fait
01:26:43que Pierre Rabadon,
01:26:45qui est en charge des sports
01:26:47à l'Amérique de Paris,
01:26:49a annoncé hier que trois sites
01:26:51allaient ouvrir leurs portes
01:26:53dès l'année prochaine.
01:26:55Tout va bien.
01:26:57Il y aura peut-être un triathlon annuel.
01:26:59Je rappelle que
01:27:01quelques triathlètes sont malades,
01:27:03mais il n'y a pas de lien de cause à effet
01:27:05pour le moment établi.
01:27:07Je voulais qu'on l'écoute
01:27:09parce qu'il était l'invité
01:27:11chez nos confrères de LCI ce matin.
01:27:13Il est revenu sur cette problématique
01:27:15de la qualité de l'eau.
01:27:17Il est revenu aussi sur les critiques concernant.
01:27:19Je trouve que c'était intéressant
01:27:21de réécouter Pierre Rabadon.
01:27:23C'était complètement impératif
01:27:25parce que l'héritage est majeur
01:27:27et on a gagné entre 15 et 20 ans
01:27:29pour améliorer la qualité
01:27:31de l'eau de la Seine.
01:27:33Les triathlètes ont l'habitude
01:27:35d'évoluer dans un milieu naturel.
01:27:37Ils s'adaptent et l'ont fait de manière remarquable.
01:27:39Ici, on aurait préféré
01:27:41que tout se déroule tranquillement.
01:27:43On a dû s'adapter.
01:27:45On l'avait prévu
01:27:47et ça a pu se passer sans problème.
01:27:49Aujourd'hui,
01:27:51les épreuves ont été
01:27:53superbes
01:27:55et les athlètes ont pris du plaisir.
01:27:57En plus, les Français ont performé
01:27:59même si hier, on a regretté
01:28:01la petite chute à vélo qui nous a mis au pied du podium.
01:28:03Il y a un mot que je retiens,
01:28:05c'est héritage. Tout le monde parle d'héritage.
01:28:07Ça, c'est le mot héritage et héritage.
01:28:09Héritage ceci, héritage cela,
01:28:11héritage...
01:28:13On est dans la...
01:28:15Oui, après tout,
01:28:17pourquoi pas.
01:28:19Je reviens toujours
01:28:21à ce qui s'est passé
01:28:23en fait,
01:28:25peu importe, on ne sait pas
01:28:27si c'est un rapport,
01:28:29si cette triathlète
01:28:31belge a été contaminée
01:28:33ou pas. On ne saura peut-être jamais.
01:28:35Oui, c'est ce que je vais vous dire. On ne saura jamais.
01:28:37En tout état de cause...
01:28:39Non, on ne saura jamais.
01:28:41Mais en tout état de cause...
01:28:43Le système médical, c'est privé quand même.
01:28:45Après, l'accélération peut
01:28:47potentiellement... Pardon.
01:28:49Pour des raisons techniques,
01:28:51on ne peut pas établir de causalité. Si vous attrapez une angine,
01:28:53vous ne saurez jamais si c'est parce que votre voisine vous l'a donnée
01:28:55ou si c'est parce que vous l'avez eue d'un virus...
01:28:57Vous l'avez touchée. Oui, on ne saura jamais.
01:28:59Pardon, excusez-moi. Pas de souci.
01:29:01Non, en fait, ce que je veux dire, c'est que
01:29:03je trouve dommage,
01:29:05il y a un point de vue
01:29:07qui me chagrine dans cette histoire
01:29:09de triathlons, c'est le point de vue des
01:29:11triathlètes et de leur préparation,
01:29:13le fait qu'ils aient été
01:29:15sous stress avant
01:29:17qu'il y ait eu cette épée de Damoclès
01:29:19de savoir...
01:29:21Plongeon, pas plongeon ?
01:29:23Pas plongeon, c'est décalé, c'est pas décalé...
01:29:25Triathlon, triathlon...
01:29:27Ça va avoir lieu, est-ce que ce sera dans la Seine ou ailleurs ?
01:29:29Voilà, quand vous faites une préparation
01:29:31pour une compétition
01:29:33olympique, vous avez autre
01:29:35chose à faire que de savoir si
01:29:37vous allez pouvoir concourir
01:29:39et aussi l'endroit,
01:29:41l'élément liquide dans lequel vous allez
01:29:43plonger est sain ou pas.
01:29:45Malheureusement, c'est quelque chose qu'on a fait
01:29:47porter aux athlètes en plus,
01:29:49pour une coquetterie, franchement,
01:29:51que ce soit dans la Seine ou dans n'importe quel autre bassin,
01:29:53c'était pas l'important, l'important
01:29:55c'était que... Non, ça c'est pas vrai, Régis, je suis pas d'accord.
01:29:57Tous les athlètes disent...
01:29:59Tous les athlètes disent... Avant qu'ils aient mis en valeur
01:30:01la Seine, ils étaient pas obligés de...
01:30:03De plonger, je sais...
01:30:05Non, mais attendez, il y a trois jours...
01:30:07Il fallait que ce soit dans la Seine, absolument, c'est ça ?
01:30:09Mais tous les athlètes,
01:30:11tous les spectateurs, mais les athlètes
01:30:13les premiers disent que
01:30:15les lieux où se passent les compétitions
01:30:17sont magiques,
01:30:19sont magiques, sur la place de la Concorde,
01:30:21sur les Invalides, dans la Seine,
01:30:23c'est ça.
01:30:25Le kéno-ikéa qui a eu lieu sur une base nautique en Seine-et-Marne,
01:30:27je crois pas que...
01:30:29C'est pas moi qui le dis, c'est tous les athlètes
01:30:31qui disent...
01:30:33Moi, je suis désolé,
01:30:35j'en reste sur ma ligne, il y a des éléments,
01:30:37notamment dans la cérémonie...
01:30:41C'est important, j'ai toujours été pour
01:30:43le contenu des Jeux Olympiques à Paris,
01:30:45je trouve que ça fait partie de la grandeur de notre pays,
01:30:47d'accueillir, de savoir organiser
01:30:49un tel événement qui est
01:30:51l'événement mondial, sur le plan médiatique,
01:30:53le plus important, et je pense
01:30:55effectivement que de voir
01:30:57notamment des sports
01:30:59peu connus se dérouler
01:31:01place de la Concorde,
01:31:03devant les Invalides, devant la Tour Eiffel,
01:31:05sur le Champ de Mars, c'est
01:31:07extraordinaire, et ça participe
01:31:09effectivement de la réussite
01:31:11complète des Jeux Olympiques.
01:31:13Et donc, l'enjeu de la scène,
01:31:15de pouvoir effectivement faire cette épreuve
01:31:17qui est parmi les plus belles
01:31:19des Jeux Olympiques,
01:31:21dans la scène,
01:31:23entre la Tour Eiffel
01:31:25et la Concorde,
01:31:27c'était à mon avis un enjeu.
01:31:29Alors, est-ce que ça méritait de déployer
01:31:311,4 milliard d'euros
01:31:33pour assainir la scène ?
01:31:35Voilà, moi je trouve que, comme l'a dit
01:31:37Pierre Rabadon, je tiens à le préciser,
01:31:39ancien rugbyman,
01:31:41membre du stade français qui a gagné
01:31:43trois fois le champion de France
01:31:45de rugby,
01:31:47tant mieux s'il reste
01:31:49après les Jeux Olympiques, la possibilité
01:31:51pour les jeunes notamment
01:31:53d'aller se baigner dans la scène.
01:31:55Je ne fais pas de l'antijounisme, moi je suis
01:31:57très content pour les jeunes qu'il y ait
01:31:59un héritage de Paris 2024.
01:32:01Je chambrerai un petit peu sur le côté héritage
01:32:03parce que tout le monde utilise ce terme.
01:32:05Je préfère des jeunes
01:32:07qui aillent se baigner dans la scène que de passer des heures
01:32:09sur TikTok.
01:32:11Pour vous émettre ma pensée.
01:32:13En sachant qu'ils vont se baigner, ils ne peuvent pas avoir leur smartphone.
01:32:15Jusqu'à ce qu'il y ait des coques.
01:32:17Il y a des coques.
01:32:19On écoute d'abord, je vous donne la parole
01:32:21parce qu'il a répondu également
01:32:23aux critiques, donc je suppose que ça va
01:32:25se citer chez vous.
01:32:27Ça va apporter de l'eau à votre moulin, évidemment.
01:32:29Vous avez vu, l'émission elle est lissée comme ça.
01:32:31C'est du cous humain.
01:32:33C'est du cous humain.
01:32:35Je m'en écoute.
01:32:37On a toujours joué la transparence
01:32:39sur l'ensemble de l'organisation.
01:32:41Si moi ou d'autres
01:32:43devons être auditionnés, nous le saurons.
01:32:45Nous le sommes en toute sérénité.
01:32:47Vous savez, on a mis aussi
01:32:49et Anne Hidalgo l'a fait en 2014, à l'époque
01:32:512015, des outils
01:32:53pour garantir la probité
01:32:55autour des Jeux. Il y a des gens
01:32:57qui sont contre les Jeux et qui ont essayé d'en faire
01:32:59un objet politique depuis
01:33:01cinq ou six ans.
01:33:03Évidemment, ça se passe très bien.
01:33:05Du coup, ils vont essayer de chercher quelque chose
01:33:07qui aurait pu mal se passer pour justifier leur positionnement.
01:33:09Est-ce que ça apporte de l'eau
01:33:11à votre moulin, mon cher Paul ?
01:33:13Un petit peu, en parlant de qualité de l'eau.
01:33:15En tout cas, la qualité de son intervention
01:33:17qui défend
01:33:19le projet, je comprends.
01:33:21On ne peut que se réjouir, évidemment, que ces Jeux
01:33:23Olympiques se passent bien. Je partage ce que disait
01:33:25Michel sur la qualité des sites
01:33:27olympiques. C'est merveilleux.
01:33:29Je crois que ça éblouit la planète entière.
01:33:31Gardons-nous aussi de ces formules.
01:33:33Moi, j'en ai un peu marre. Le Premier ministre
01:33:35a parlé d'un moment historique.
01:33:37Il faudrait peut-être lui expliquer ce que c'est qu'un moment historique.
01:33:39On nous parle d'héritage,
01:33:41d'un lègue, etc., devant l'éternité
01:33:43quasiment. Attendez,
01:33:45si la baignade d'Anne Hidalgo,
01:33:47c'est dans la Seine, ou d'Amélie Houdet-Casterrat,
01:33:49c'est un moment historique, je ne sais pas comment vous allez appeler
01:33:51le débarquement de Normandie
01:33:53ou un certain nombre
01:33:55d'autres événements historiques
01:33:57qui, eux, pour le coup, étaient véritablement historiques.
01:33:59Quant au lègue et à l'héritage,
01:34:01pardonnez-moi, mais l'héritage de ces jeux,
01:34:03il y a des images, il y a des médailles,
01:34:05il y a des succès olympiques,
01:34:07comme il y en a à tous les Jeux olympiques, et c'est très bien
01:34:09qu'il y ait beaucoup de médailles françaises, mais je ne suis pas sûr,
01:34:11si vous voulez, qu'on retienne
01:34:13des constructions, par exemple, architecturales.
01:34:15Ça, c'est quelque chose qu'on retient. Vous allez à Rome,
01:34:17le Colisée, vous le retenez. Vous allez à Paris,
01:34:19la Tour Eiffel, 1889, Exposition universelle,
01:34:21Sadi Carnot est président.
01:34:23Là, il y a peut-être quelque chose que l'on retient.
01:34:25Rien que l'année 1889, il y a eu deux choses.
01:34:27Il y a eu le Moulin Rouge et il y a eu la Tour Eiffel.
01:34:29Quand on pense à Paris, on pense à ça.
01:34:31Alors peut-être que dans 100 ans ou dans
01:34:331 000 ans, quand on pensera à Paris, on pensera à la Vasque.
01:34:35En tout cas, moi, je ne suis pas contre le fait qu'elle reste,
01:34:37mais c'est pour vous dire, remettre un peu en perspective tout ça
01:34:39et qu'à l'échelle de la grande histoire, finalement,
01:34:41tout ça n'est pas grand-chose et que voir
01:34:43nos hommes politiques se réjouir
01:34:45d'une baignade, bon,
01:34:47ça montre quand même aussi un peu
01:34:49le niveau qui est mis à cette époque et que moi, je trouve
01:34:51un peu affligeant. Et par exemple, en termes de
01:34:53réalisation architecturale de ces Jeux, on aurait pu
01:34:55faire un village olympique merveilleux. Là, on a
01:34:57fait des constructions. Je ne veux pas faire offense aux architectes
01:34:59qui ont réalisé ça. Enfin, très franchement,
01:35:01après, ça va être reconditionné en logement. Je ne suis pas sûr
01:35:03que ce soit de beaux logements. Donc, si
01:35:05vous voulez, on aurait pu faire un très beau village olympique,
01:35:07quelque chose qui resterait du temps des expositions
01:35:09universelles. On gardait certains pavillons. C'était vraiment
01:35:11magnifique. Il y avait des choses qu'on construisait.
01:35:13Au début du siècle qu'on a construit, enfin, du dernier
01:35:15siècle avant, on a construit le Trocadéro.
01:35:17C'est quelque chose qui reste quand même. Là, c'est quand même assez
01:35:19grandide. Donc, qu'est-ce qu'on gardera comme réalisation
01:35:21architecturale, par exemple, de ces Jeux olympiques ?
01:35:23Pas grand-chose.
01:35:25C'est vrai, mais avec le paradoxe qui est que
01:35:27pendant les expositions universelles, notamment celles que
01:35:29vous mentionnez, tous les pavillons
01:35:31à peu près, ont été
01:35:33et avaient vocation à être démontés. La Tour Eiffel
01:35:35n'avait pas vocation à rester pérenne.
01:35:37En revanche,
01:35:39les Jeux olympiques, eux, doivent laisser des traces.
01:35:41Effectivement, c'est souvent des moments
01:35:43où on investit beaucoup. On investit grâce
01:35:45à l'autofinancement. Cet autofinancement
01:35:47permet de réaliser des héritages,
01:35:49ce qu'on n'a pas fait. Finalement, on se rejoint.
01:35:51Je prends un chemin
01:35:53rhétorique un petit peu différent, mais
01:35:55Paul a raison.
01:35:57Finalement, cette question
01:35:59de la Seine et de la bénéabilité
01:36:01de la Seine s'inscrit dans une histoire qui est quand même
01:36:03assez ancienne. Rappelez-vous, Jacques Chirac
01:36:05promettait déjà de se baigner dans la Seine.
01:36:07De toute façon, Anne Dalgo est la continuatrice
01:36:09de la Noé, qui a été le continuateur
01:36:11de Jacques Chirac. C'est une vieille tradition,
01:36:13une ancienne, à Paris,
01:36:15au lieu de rendre la Seine béniable.
01:36:17Il y a désormais un plan politique
01:36:19qui ne date pas de cette dernière année,
01:36:21qui est beaucoup plus ancien pour la Seine et la Marne.
01:36:23Si on est honnête, on est dans la
01:36:25continuation de l'action politique.
01:36:27Les 1,4 milliards, c'est
01:36:29la factorisation d'un budget qui aurait été
01:36:31déployé sur plusieurs années, qui a été accéléré
01:36:33à l'occasion des JO. Il y a des éléments
01:36:35techniques qu'il faut quand même prendre en compte
01:36:37si on veut être un peu raisonnable. Je ne suis pas forcément
01:36:39pour. Je ne suis pas certain qu'on
01:36:41n'aurait pas fait un meilleur usage en ce moment
01:36:43des 1,4 milliards.
01:36:45Notamment parce que la question de la
01:36:47salubrité de la Seine est une question complexe.
01:36:49C'est une voie navigable, c'est une voie
01:36:51dans laquelle se déversent des affluents
01:36:53qui sont eux-mêmes parfois assez pollués.
01:36:55Donc ce sera difficile de maintenir la pérennité
01:36:57si ce n'est une réinjection
01:36:59assez constante d'argent public
01:37:01dont on ne dispose plus vraiment.
01:37:03Voilà peut-être les termes en lesquels
01:37:05le débat devrait se poser. Mais
01:37:07communion, puisque ces JO se passent
01:37:09plutôt bien. Je faisais partie de ceux qui
01:37:11étaient plutôt réservés au départ.
01:37:13Je suis heureux de voir que parfois on arrive
01:37:15à faire des choses. Je finis
01:37:17mon allocution en disant qu'on cache quand même
01:37:19beaucoup la misère. Ce qui fait
01:37:21que Paris reste à peu près
01:37:23viable, c'est aussi parce qu'on
01:37:25a déplacé beaucoup de personnes
01:37:27de Paris, qu'on a
01:37:29déscotché les scotchs, mais qu'on va
01:37:31remettre assez rapidement, qu'on a mis des grilles absolument partout.
01:37:33Paris est sous cloche, il faut le comprendre.
01:37:35La sécurité, c'est
01:37:37une fausse résolution en réalité.
01:37:39Vous avez 30 000 policiers mobilisés.
01:37:41Ce n'est pas l'état homéostatique
01:37:43de la ville de Paris.
01:37:45Il y a fort à parier que l'effet de relâchement
01:37:47va être un peu douloureux, une fois qu'on aura
01:37:49retiré les grilles qui hérissent
01:37:51les rues de la ville.
01:37:53Moi, ce que je reproche
01:37:55finalement, c'est que
01:37:57cette focalisation autour de se
01:37:59bénir ou pas, tenir le
01:38:01triathlon ou pas sur la scène, montre
01:38:03qu'avec la question
01:38:05de Mme Hidalgo, qui
01:38:07on ne va pas lui reprocher, va utiliser
01:38:09ses jeux pour
01:38:11montrer qu'elle a un bidon globalement positif.
01:38:13Alors que
01:38:15c'est vrai qu'il y a beaucoup de choses
01:38:17à dire sur Paris.
01:38:19Quand on regarde, quand on met un peu
01:38:21en perspective historique, la scène
01:38:23a été beaucoup plus polluée.
01:38:25À l'âge industriel,
01:38:27il y a
01:38:2980-90 ans,
01:38:31il y avait, je crois,
01:38:33seulement trois espèces de poissons
01:38:35qui vivaient dans la scène.
01:38:37Aujourd'hui, il y en a 40.
01:38:39On a fait progressivement
01:38:41un travail de nettoyage,
01:38:43notamment, je pense par exemple à
01:38:45comment nous sommes à pas loin de
01:38:47Boulogne, l'île Seguin, qui était
01:38:49bourrée de métaux lourds,
01:38:51où les usines Renault et la fabrication
01:38:53avaient coûté à l'environnement à une époque
01:38:55où on n'y faisait pas très attention. On a
01:38:57complètement curé toute cette zone.
01:38:59Il y a eu des choses comme ça.
01:39:01Là, pour les
01:39:031,4 milliards, ils n'ont pas été
01:39:05investis en vins. On a
01:39:07rattaché, par exemple, un certain nombre de péniches
01:39:09au système d'égouts, alors qu'avant, on mettait
01:39:11tout dans la scène. On a
01:39:13fait des bassins, justement, pour que
01:39:15en cas de pluie, il y ait
01:39:17comment un certain nombre de... que la pluie
01:39:19puisse se déverser, éviter justement que les égouts
01:39:21remontent systématiquement, parce que c'est le problème
01:39:23principal du rapport entre le fleuve
01:39:25et les égouts de Paris. Finalement,
01:39:27ce qu'on se rend compte, c'est que oui, ça fait partie,
01:39:29mais ce n'est qu'une étape, finalement.
01:39:31C'est qu'une étape vers l'assainissement.
01:39:33Vous faites bien de parler de l'époque où Jacques Chirac
01:39:35disait, je vous fais la promesse, parce que ça prouve
01:39:37que c'est une préoccupation qui est récurrente.
01:39:39On va peut-être aller vers
01:39:41une bénéabilité de la scène,
01:39:43pour prendre cette expression, avec
01:39:45des points dans lesquels les gens pourront...
01:39:47Et c'est tant mieux, il faut s'en réjouir, mais c'est
01:39:49certainement pas... C'était
01:39:51dégueulasse à cause d'Anne Hidalgo, et maintenant
01:39:53c'est propre parce qu'elle est formidable,
01:39:55etc., et qu'on a gagné les JO.
01:39:57C'est ça, le problème. C'est cette espèce
01:39:59de lecture à court terme, ultra-politisée,
01:40:01y compris ce qu'a dit
01:40:03le conseiller municipal
01:40:05tout à l'heure, où
01:40:07évidemment on va utiliser l'événement
01:40:09comme le gouvernement va utiliser l'événement.
01:40:11C'est de bonne guerre
01:40:13quelque part, mais il ne faut pas oublier qu'il y a tout un travail
01:40:15de long terme qui a été fait
01:40:17pour assainir le fleuve, et c'est tant mieux.
01:40:19Le temps avance vite. J'ai un petit clin d'œil à faire
01:40:21à Pascal Praud avant la fin de l'émission,
01:40:23vous allez voir, mais je voudrais vous faire réagir
01:40:25sur Priscille Catevnau très rapidement,
01:40:27sur sa déclaration de mots
01:40:29sur le fait qu'elle salue les médailles
01:40:31de l'Europe.
01:40:33Ça montre que sa nation de cœur, c'est
01:40:35une non-nation, c'est-à-dire une alliance de pays.
01:40:37L'Europe, elle dévoile
01:40:39son sentiment d'appartenance.
01:40:41Non, mais je trouve ça un peu
01:40:43ridicule, d'autant qu'en plus, même en termes
01:40:45statistiques, là où c'est un peu ridicule, c'est qu'il y a beaucoup
01:40:47plus d'athlètes, puisque chaque pays envoie ses athlètes.
01:40:49Par conséquent, l'Europe ne peut pas être considérée
01:40:51comme un seul pays, puisque si l'Union européenne avait
01:40:53concouru sous une seule bannière, c'est un autre drapeau
01:40:55étoilé, il y aurait beaucoup moins d'athlètes, puisqu'il n'y aurait
01:40:57pas 27 athlètes de chaque truc.
01:40:59Donc c'est complètement idiot.
01:41:01Mais après, ceci dit, ça dit quand même long
01:41:03de la vocation
01:41:05européiste du bloc
01:41:07central, du macronisme,
01:41:09pourrait-on dire. Et en cela, d'ailleurs,
01:41:11il faut leur reconnaître qu'il y a une certaine constance,
01:41:13parce qu'on a beaucoup reproché
01:41:15à Emmanuel Macron et à ses ministres d'être inconstants
01:41:17sur bon nombre de sujets, sur
01:41:19le dessin européen de la France,
01:41:21sur la délégation de notre souveraineté,
01:41:23sur la dissolution de la France dans l'Union européenne.
01:41:25Là, ils sont plutôt constants.
01:41:27Ceci dit, la France est constante là-dessus depuis 1992
01:41:29et Maastricht, donc ils en sont les prolongateurs.
01:41:31Rapidement.
01:41:33Je me rappelle toujours d'une réflexion
01:41:35que m'avait faite Pierre de Villiers, le général.
01:41:37Il me disait, on peut toujours, à propos
01:41:39du sacrifice pour la nation, là, en l'occurrence,
01:41:41on voit des athlètes se battre
01:41:43même pour leur carrière,
01:41:45mais aussi il y a un esprit national évident,
01:41:47il y a un esprit patriote, on voit que ça a réveillé.
01:41:49Et Pierre de Villiers me disait, vous savez,
01:41:51on peut convaincre un Français
01:41:53de mourir pour son pays, de mourir pour la France,
01:41:55en revanche, c'est très difficile de le convaincre
01:41:57de mourir pour Bruxelles.
01:41:59Et je pense que cette réflexion montre
01:42:01tout à fait le décalage et le caractère
01:42:03totalement artificiel
01:42:05de ces visées européistes qui ne sont pas
01:42:07dans les gènes des populations,
01:42:09auxquelles les populations
01:42:11n'adhèrent pas ou qu'elles adhèrent
01:42:13ou qu'elles considèrent peut-être comme des
01:42:15boulets qu'elles ont à...
01:42:17L'Europe n'est pas quelque chose
01:42:19qu'on aime. Les États-Unis, les Américains
01:42:21aiment leur pays, les Chinois aiment leur pays.
01:42:23Ce que disait Paul était
01:42:25tout à fait exact, on n'a pas...
01:42:27Le Texas n'a pas envoyé des athlètes
01:42:29des nageurs,
01:42:31et la Floride ou la Californie,
01:42:33donc c'est absurde en soi.
01:42:35Mais je regrette que quelqu'un,
01:42:37porte-parole du gouvernement, ne se réjouisse pas
01:42:39d'abord du quota
01:42:41et de l'extrêmement bonne performance
01:42:43qu'est en train de réaliser la France.
01:42:45Allez, je vais vous emmener dans un endroit
01:42:47dans lequel je vous parle assez souvent,
01:42:49parce que vous voyez, c'est la folie à Paris, autour de ces géos,
01:42:51on est dans un endroit précis.
01:42:53Où est-ce que je peux vous emmener, selon vous ?
01:42:55En Loire-Atlantique ? Oui, mais où plus précisément ?
01:42:57À la Bôle ou à Nantes ?
01:42:59Ah, vous voulez ! Parce que c'est vrai
01:43:01qu'il passe beaucoup de temps à la Bôle, mais...
01:43:03À Noirmoutier ? Moi qui le connais depuis il y a de très nombreuses années,
01:43:05puisque vous le savez, nous sommes nantais tous les deux,
01:43:07avant d'aller à la Bôle, il allait dans un endroit
01:43:09qui est juste à côté de la Bôle, qui touche la Bôle.
01:43:11Ça s'appelle le Pouliguin.
01:43:13Il vous parle souvent de la plage du Pouliguin.
01:43:15C'est Jean-Michel de Casimir Calchayou
01:43:17qui sont allés voir comment les Jeux étaient vécus au Pouliguin.
01:43:19Voilà, c'est un petit clin d'œil pour Pascal,
01:43:21qui doit être encore sur ce moment, je crois,
01:43:23ou peut-être qu'il est de retour à la Bôle.
01:43:25On regarde le sujet.
01:43:27À l'extrémité de la baie de la Bôle,
01:43:29le port du Pouliguin
01:43:31et sa plage, où le sport préféré
01:43:33c'est la bronzette baignade,
01:43:35une discipline non retenue
01:43:37pour les géos de Paris 2024.
01:43:39Difficile de trouver un bar
01:43:41qui diffuse des compétitions
01:43:43pour une question de droits payants,
01:43:45mais pas que.
01:43:47Ici au Pouliguin, on a la chance d'avoir un très beau temps
01:43:49et en plus, vous voyez, le plus beau spectacle
01:43:51est juste en face de vous,
01:43:53c'est l'océan Atlantique.
01:43:55En période de vacances, on se promène,
01:43:57on va au resto, on va se baigner.
01:43:59Les géos, ça passe après.
01:44:01Le légendaire pendwick de Tabarly
01:44:03mouille à l'entrée du Chenal.
01:44:05Dans cette ville baignée par l'Atlantique,
01:44:07les habitants un peu râleurs
01:44:09ont quelques reproches à faire aux Jeux olympiques.
01:44:11Au JO, on ne voit pas beaucoup de voiles,
01:44:13ce qui est intéressant
01:44:15quand on habite le bord de mer.
01:44:17Voilà, donc c'est un peu dommage.
01:44:19En province, on ne ressent pas du tout
01:44:21l'ambiance parisienne,
01:44:23on a vraiment l'impression
01:44:25qu'il n'y a que Paris de concerné.
01:44:27C'est vrai qu'il y a certains sites en province,
01:44:29mais ils sont rares
01:44:31et on est vraiment mis à côté
01:44:33du reste des JO.
01:44:35En Pays de Loire, seul le stade de la Beaujoire à Nantes
01:44:37accueille 8 matchs de foot
01:44:39et l'équipe est installée en centre-ville.
01:44:4180 kilomètres plus loin, au Pouliguin,
01:44:43la seule médaille d'or qui vaille,
01:44:45c'est celle du plus beau bronzage.
01:44:47Clôture du truc.
01:44:49Vous êtes cruel de nous montrer
01:44:51des images de plage alors qu'on travaille, Thierry.
01:44:53Je m'associe, je suis solidaire avec vous.
01:44:55Parce que je ne vais pas voir la plage.
01:44:57Des belles images de la Bretagne.
01:44:59On avait le débat.
01:45:01Le Pouliguin s'approche.
01:45:03Il n'y a aucun doute.
01:45:05Oui, c'est vrai.
01:45:07Il y a débat.
01:45:09C'est pour ça que Thierry a mis sa marinière inversée.
01:45:11Oui, je sais.
01:45:13Il est subversif.
01:45:15Vous avez vu comment on vit
01:45:17ces JO.
01:45:19Pour répondre à la question qui est en bandeau,
01:45:21un engouement moins fort en province,
01:45:23c'est une des critiques que j'ai formulées
01:45:25quand j'ai vu la cérémonie d'ouverture.
01:45:27Parmi les différentes critiques qu'il y a eu,
01:45:29il y en a une qui a été moins formulée et qui me semble importante.
01:45:31C'est qu'on avait l'impression dans cette cérémonie,
01:45:33et on a un peu l'impression depuis le début de ces Jeux,
01:45:35que ce n'est pas le Jeux olympiques de Paris,
01:45:37mais que ce n'est pas le Jeux olympiques de la France.
01:45:39Ce qui se passe ailleurs et que la représentation
01:45:41des images, des symboles,
01:45:43des merveilles de nos provinces
01:45:45n'ont pas été représentées.
01:45:47J'aurais rêvé qu'on puisse, par exemple,
01:45:49avoir le Mont-Saint-Michel qui soit exposé au monde
01:45:51dans le cadre de cette cérémonie d'ouverture.
01:45:53Pourquoi pas la cité de l'arc-en-ciel ?
01:45:55Breton ou dans le Mont-Saint-Michel ?
01:45:57Vous êtes vraiment terrible ce matin, Thierry.
01:45:59C'est très beau et c'est français.
01:46:01Pour aller dans le sens de Paul,
01:46:03je l'ai souvenu plusieurs fois sur la cérémonie d'ouverture,
01:46:05il y a eu deux fois deux secondes,
01:46:07une éternité, n'est-ce pas,
01:46:09sur les folklores de nos provinces,
01:46:11avec un petit moment de deux secondes
01:46:13de folklore alsacien.
01:46:15Et encore, il fallait vraiment un spécialiste
01:46:17de folklore alsacien, parce que moi je suis alsacien.
01:46:19Je connais un petit peu.
01:46:21Parce que les couleurs noires et rouges
01:46:23des habits traditionnels alsaciens
01:46:25étaient transformées tout en bleu.
01:46:27Je n'ai pas compris pourquoi.
01:46:29Pourquoi ne pas assumer la plénitude du folklore
01:46:31de notre territoire ?
01:46:33Il y a eu une deuxième région qui a eu droit à deux secondes d'éternité.
01:46:35Mais effectivement,
01:46:37la France était très mal représentée
01:46:39au-delà de son côté
01:46:41parisien.
01:46:43Deux mots.
01:46:45Je suis le redresseur d'auteurs techniques,
01:46:47mais ce sont les villes
01:46:49qui candidatent, elles sont souveraines,
01:46:51l'État n'est même pas, l'État est secondaire.
01:46:53Je vous renvoie à une interview de François Hollande
01:46:55qui disait qu'on ne peut pas faire grand-chose,
01:46:57mais on peut rester derrière.
01:46:59Ce sera le mot de la fin.
01:47:01Je vais prendre un carton rouge.
01:47:03C'est la fin.
01:47:05Merci de m'avoir accompagné.
01:47:07C'était très sympathique.
01:47:09Merci à l'équipe qui m'a entouré.
01:47:11Samuel Vasselin, Abibar Briac-Japiot
01:47:13et Yael Benhamou.
01:47:15Merci à la programmation.
01:47:17Merci aux équipes en régie.
01:47:19La vidéo c'était Dominique Raymond.
01:47:21Le son c'était Thomas.
01:47:23Vous pouvez revivre cette émission sur notre site
01:47:25cnews.fr tout de suite.
01:47:27C'était Millie Newsté avec Elodie Huchat.
01:47:29Grande sportive évidemment.
01:47:31Je la chambre un peu.
01:47:33Je vous donne rendez-vous
01:47:35ce soir à partir de 20h
01:47:37pour l'heure des pros partie 2.
01:47:39Bye bye. Belle journée.