JO Paris 2024 : Héloïse Courvoisier et Anne Henriet, un tandem uni par la compétition.

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Athlète malvoyante, Héloïse Courvoisier a été guidée sur la route des Jeux de Paris par Anne Henriet. Amies dans la vie, elles courent, nagent et pédalent en duo. Rencontre avec un tandem uni par la compétition.

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00:00Que ce soit sur la bordée course, on ne gère pas tout à fait notre stress et notre montée en pression de la même façon.
00:13Je m'appelle Héloïse Courvoisier, j'ai 26 ans. Je suis malvoyante de naissance suite à un rétinoblastome.
00:19C'est un cancer de la rétine qui m'a laissée avec une acuité de 1 dixième à droite et la perception lumineuse à gauche.
00:27Je m'appelle Anne-Henriette, je suis professeure de PS et je fais du triathlon depuis de nombreuses années.
00:34Je suis la guide d'Héloïse depuis 2020.
00:38C'est mon compagnon Thibaut Rigodeau qui a commencé le triathlon en 2018.
00:45Il préparait les Jeux Paralympiques de Tokyo. Un jour, je l'ai suivie pour s'entraîner chez son guide.
00:54J'ai fait la connaissance de Anne qui est la compagne de son guide.
00:59A l'époque, je faisais de l'aviron. Je n'étais ni nageuse, ni rouleuse, ni particulièrement coureuse.
01:05Il m'a offert un tandem cet été-là pour mon anniversaire avec un petit défi de participer au championnat de France de paratriathlon en septembre 2020.
01:16Pour ça, il me fallait un tandem. La case était cochée et il me fallait une guide.
01:23C'était assez vite trouvé de se mettre en binôme avec Anne.
01:29C'est comme ça qu'on a commencé en 2021.
01:33On a retenté l'expérience des championnats de France et puis on s'est dit qu'on pouvait peut-être essayer de s'entraîner un petit peu.
01:39C'est là qu'on a commencé à avoir un petit peu plus d'ambition.
01:43Le fait d'avoir nos compagnons respectifs qui soient eux-mêmes dans la discipline,
01:49ça nous a permis vraiment de ne pas griller des étapes, d'éviter des erreurs et d'avoir déjà un petit peu le projet clé en main.
02:00Même si ça ne suffit pas, il faut quand même de l'investissement derrière.
02:04Je pense qu'il faut beaucoup de confiance.
02:07Pour tout ce qui est guidage, il faut de la confiance aussi dans le fait qu'on s'investisse toutes les deux de la même façon.
02:16Parce que mine de rien, c'est deux voire trois entraînements par jour depuis plusieurs années maintenant.
02:25Et puis il y a aussi le côté sympathique qui fait que c'est important.
02:29Depuis le mois de novembre, le nombre de journées passées ensemble, je pense qu'on est à 50% du temps ensemble.
02:41Donc clairement, c'est important aussi dans notre relation.
02:45On a des tempéraments qui sont plutôt complémentaires.
02:48Merci, je cherchais le mot.
02:50Du coup, c'est pour ça que je pense que ça fonctionne.
02:52Oui, ça fonctionne bien.
02:53Après, effectivement, au quotidien, ça fonctionne bien.
02:57Mais il y a aussi des choses qu'on a appris l'une de l'autre.
03:00Que ce soit sur la bord des courses, on ne gère pas tout à fait notre stress et notre montée en pression de la même façon.
03:09Des besoins différents.
03:10Et donc, on a appris à gérer pour manager au mieux et que la bord de la course se fasse du mieux possible pour toutes les deux.
03:22L'image marquante d'Anne, c'est notre premier podium en World Series.
03:30C'est le plus haut niveau de manches de coupe du monde.
03:33Cet été à Montréal, on fait troisième sur une course de grosse envergure.
03:42C'est jusque là le meilleur souvenir d'Anne.
03:44Clairement, on était toutes les deux en forme.
03:47Pour moi, ce n'est pas du tout le même niveau, mais c'est notre titre de championne de France cette année.
03:57Quand on regarde, c'était notre troisième championnat de France.
04:04Ça fait quand même une belle évolution depuis le début.
04:08Les Jeux de Paris, c'est assez fou parce que je n'ai pas grandi avec un rêve de jeu.
04:17Clairement, je n'étais pas une enfant très sportive.
04:21Et donc, en fait, c'est vraiment venu très tard et il n'y a vraiment pas très longtemps.
04:28Les Jeux de Paris, ce n'était pas du tout un objectif en soi.
04:34On n'y pensait vraiment pas, ni lui, ni l'autre.
04:39C'est un projet collectif parce qu'on est à deux.
04:43Mais c'est un projet collectif au sens beaucoup plus large.
04:46Étant donné que Cyril guide Thibault et que Cyril est mon conjoint, on a aussi une vie de famille.
04:52Et c'est vrai qu'on est beaucoup à droite à gauche pour se mettre dans les meilleures dispositions,
04:57pour essayer de réussir cette saison qui est quand même primordiale.
05:01Et du coup, les grands-parents sont mis à contribution toute l'année.
05:06Et le fait que les Jeux soient à Paris fait que nous, on va avoir la famille qui va se déplacer.
05:12Et ça va être aussi un peu un aboutissement pour eux parce qu'ils vont encore plus se rendre compte
05:19de l'importance qu'ils ont eue dans notre qualification, dans ce processus-là.
05:24Là, je pense qu'il y a vraiment une grosse dynamique qui se passe autour des Jeux paralympiques.
05:30Donc moi, je n'ai pas de doute sur le fait que ce soit de grands Jeux avec une belle médiatisation.
05:37Oui, un bel accent qui soit mis là-dessus.
05:40Et puis, je pense que le fait qu'il y ait beaucoup d'épreuves qui soient accessibles au plus grand nombre,
05:48ça permet encore plus de donner de la visibilité.
05:53Et donc, c'est une chance de changer un petit peu parfois le regard des gens sur le handicap.
05:59Et sur le parasport et le mouvement paralympique.

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