JO 2024 : le pari fou de la cérémonie d'ouverture sur la Seine
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00:00Qu'est-ce qui a eu cette idée un peu farfelue, un peu folle, qui a dû faire bondir au CIO, je ne sais pas, d'organiser une cérémonie pour la première fois de l'histoire en dehors d'un stade ?
00:09Ça vient du COJO, du comité d'organisation de Tony Estanguet et sa banque qui ont eu cette idée.
00:14Ils l'ont proposée ensuite aux différentes institutions, aux ministères qui ont ouvert grand lésion, disant mais comment on va pouvoir gérer ça ?
00:21Surtout le ministère de l'Intérieur, vous vous souvenez, notamment Darmanin qui a répété à plusieurs reprises, mais c'est de la folie, c'est de la folie,
00:27on va réduire le nombre de spectateurs, mais cela vient du COJO, de cette folie.
00:31Alors moi aussi, quand j'ai entendu ça la première fois, je me suis dit mais ils sont dingues.
00:34Et puis finalement, petit à petit, je me suis dit, c'est une très très bonne idée, malheureusement.
00:38C'est ambitieux en tout cas, mais avec tous les risques que ça comporte et inhérents à une cérémonie comme ça, logistique, sécuritaire.
00:45Mais pensons juste à une petite chose, vous êtes parisiens, vous voyez le coucher de soleil en fin de journée, qu'on n'aura pas,
00:52mais ils ont eu ça en tête, c'est-à-dire ce ciel qui est rougeoyant, avec le soleil qui rebondit comme ça sur la scène,
00:59ils ont pensé à ça, et moi aussi je le voyais, et malheureusement, on ne l'aura pas.
01:03Ou alors il faut expulser François Hollande.
01:05Voilà, c'est ça, manubilitarisme.
01:06Vous pensez que le soleil revient si François Hollande n'assiste pas à cette cérémonie.
01:10On va reparler avec vous, Cédric, il a fallu montrer patte blanche, on imagine, pour accéder à ce périmètre qui est ultra sécurisé de cette cérémonie.
01:22Cédric, qu'on va retrouver un petit peu plus tard.
01:27Fabien, Archambault, cette cérémonie, c'est inédit, on le disait dans l'Histoire des Jeux,
01:32il y a une obligation lorsqu'on fait, lorsqu'on organise comme ça une cérémonie, de faire différent, de marquer les esprits.
01:39Alors en fait, oui, mais c'est assez récent.
01:41Dans les cérémonies, il y a toute la partie protocolaire qui est en place en gros depuis les années 20.
01:48En fait, c'est Moscou 1980.
01:50C'est eux qui font pour la première fois une grosse cérémonie où ils racontent l'histoire du sport, du socialisme.
01:56En gros, il y avait Pierre de Coubertin qui était juste à poser avec les Niné Marx.
02:01Et donc après, les Américains en 84 ont voulu relever le défi.
02:05Et donc, en gros, il y a une tradition où des grands pays qui aspirent à être des puissances mondiales se montrent comme une puissance mondiale.
02:14Ceux qui ont un peu été différents, c'est les Anglais qui ont plus joué sur le second degré et sur l'image.
02:20En 2012.
02:21En 2012.
02:22On se rappelle de Mister Bean notamment.
02:23Mais qui avaient raconté aussi, c'était le récit de leur histoire.
02:27C'était très fin, c'était très malin.
02:29Oui, alors après, en plus, les Anglais ne sont pas habitués à organiser, à faire ce grand type d'épopée qu'on raconte.
02:37C'est-à-dire qu'en France, il y a le modèle de Moscou 1980.
02:40Mais il y a aussi eu deux grosses cérémonies qui ont été le bicentenaire de la Révolution française de Jean-Paul Goude en 1989.
02:47Où il y avait déjà douze tableaux comme ce soir.
02:50Et ensuite, Albertville avec Descouflé où c'était un peu plus déjanté.
02:54Donc, j'ai l'impression que ce soir, ce sera un mix des trois entre Moscou, Albertville et Jean-Paul Goude.
03:01En 2012, j'étais dans le stade pour la cérémonie d'ouverture.
03:03Et je pense que c'est un marqueur très très fort.
03:06Pour deux choses.
03:07Tout d'abord, effectivement, comme vous l'avez dit, ils ont raconté leur histoire avec différents tableaux.
03:10Et nous, au début, quand on était dans le stade, on était un peu surpris parce que personne ne nous avait prévenu.
03:14Donc, on voyait des gens qui s'installaient ici et là.
03:16Et petit à petit, ça a pris forme.
03:18Et à la fin, vous l'avez tous vu à la télévision, mais dans le stade, c'était vraiment impressionnant.
03:21Il y a ces tableaux vivants qui étaient en mouvement.
03:24Et ensuite, il y a quoi ? Il y a la musique.
03:25C'est-à-dire que les Anglais ont les pop stars.
03:29Et quand on a vu sur scène, les voir défiler aussi bien les Spice Girls, on a eu George Michael.
03:36On a eu Mick Jagger.
03:39Et surtout, quand le stade, à la fin, on a repris Hey Jude.
03:41On était quatre minutes à reprendre Hey Jude à la fin.
03:44C'était un moment vraiment magique et très émouvant.
03:47C'est un marqueur, l'an 2012.