Trafic TGV fortement perturbé: La SNCF dit avoir été victime de "plusieurs actes de malveillance concomitants" pour "paralyser le réseau"- 800.000 clients concernés - La reprise normale du trafic estimé à lundi

  • il y a 3 mois
La compagnie ferroviaire française (SNCF) a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une « attaque massive d'ampleur pour paralyser » son réseau de trains à grande vitesse, « très perturbé », a indiqué le groupe à l'AFP, à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO à Paris.

« Plusieurs actes de malveillance concomitants » ont touché les lignes de TGV Atlantique, Nord et Est : « des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager » les installations des lignes à grande vitesse, a expliqué le groupe ferroviaire dans un communiqué.

En conséquence, la circulation des trains à grande vitesse (TGV) sur ces trois axes est « très perturbée ». « Nous détournons certains trains sur ligne classique mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre », a précisé la SNCF.

Une source proche du dossier a évoqué des actes de « sabotage ».

La ligne de TGV Sud-Est n’est en revanche « pas touchée », a précisé le groupe.

Des équipes de SNCF Réseau « sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations », mais cette « situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d'effectuer les réparations », a indiqué l'opérateur.

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Transcription
00:00avec des actes de sabotage. On va écouter le patron de la SNCF qui est en train de donner quelques explications. On l'écoute.
00:08...qui ont pu être opérants et donc ont des conséquences directes sur les lignes à grande vitesse.
00:13Les TGV aujourd'hui sur ces différentes lignes doivent prendre les lignes classiques, ce qui suppose des retards.
00:19Vous les avez vus dès aujourd'hui au niveau des gares, mais aussi des annulations.
00:23Probablement un train sur deux vers l'Est, un train sur deux vers le Nord, un train sur deux vers la Bretagne,
00:29mais carrément un TGV sur quatre vers le Bordelais. Donc les conséquences sont très très lourdes.
00:35Très lourdes, évidemment, je pense aux familles. C'est essentiellement toutes les familles qui devaient partir en vacances
00:40qui sont impactées par cet acte criminel scandaleux que je condamne évidemment avec fermeté.
00:46Mais je pense surtout aujourd'hui aux familles, aux enfants qui sont en train d'attendre dans les gares,
00:51qui ne peuvent plus aujourd'hui avoir de TGV. Tout le monde est mobilisé, tout le monde est sur le pont.
00:56Moi, je veux vraiment remercier les agents de la SNCF, les cheminots et cheminottes qui sont en train de se mobiliser à fond
01:01pour rétablir la situation le plus rapidement possible. On espère ce week-end, théoriquement tout devrait être fait pour la fin du week-end,
01:07mais je laisserai Jean-Pierre Farandou et Mathieu Chabanel l'évoquer directement.
01:11En tout cas, tout le monde est sur le pont pour essayer d'y répondre le plus vite possible.
01:14Néanmoins, les impacts seront réels tout le week-end, au moins jusqu'à dimanche.
01:19Et aujourd'hui, effectivement, c'est à toutes ces familles que je pense qu'ils vont évidemment vivre des moments difficiles
01:24de retard, d'annulation, donc qu'elles n'hésitent pas d'ailleurs, pour tous ceux qui ne sont pas actuellement dans les gares,
01:29à prendre contact avec la SNCF, justement pour pouvoir identifier une nouvelle possibilité de départ.
01:35Et je veux passer la parole à Jean-Pierre Farandou.
01:37Qu'est-ce qui vous dit que c'est volontaire ?
01:39Aujourd'hui, tous les éléments qu'on a montrent bien que c'est volontaire.
01:43L'inconcomitance des heures, tout s'est fait aux mêmes heures.
01:47Des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui, notamment sur la partie sud-est.
01:53Des agents incendiaires qui ont été retrouvés sur place.
01:56Une enquête est en cours.
01:57Tout nous indique aujourd'hui que ce sont bien des incendies criminels,
02:01notamment la dimension de l'inconcomitance des temps, qui est plus que suspecte.
02:06Oui, je voudrais dire bien sûr qu'on est absolument désolé de ne pas être capable de faire circuler les trains attendus par les Français.
02:12Aujourd'hui, c'est les grands départs qui sont attaqués à travers la SNCF.
02:15C'est un bout de la France qu'on attaque et c'est les Français qu'on attaque.
02:18Moi, comme le ministre, j'ai une pensée, bien sûr, pour ces familles qui ne pourront pas partir aujourd'hui
02:22ou qui partiront dans de mauvaises conditions.
02:24Ça va durer certainement tout le week-end parce que ça prend beaucoup de temps à réparer.
02:27C'est un jour de tristesse aujourd'hui.
02:30Nous, notre métier, c'est le service public, c'est de transporter les gens quand ils en ont besoin.
02:34Aujourd'hui, on ne peut pas le faire à cause d'une bande peu diluminée, d'irresponsables
02:38qui a cru intelligent de venir nous empêcher de faire notre métier.
02:42Notre devoir, c'est la mobilisation. On va le faire.
02:44On sera là, comme on est toujours là quand on tient un coup dur.
02:47Des milliers de cheminots, de réseaux vont se mobiliser pour réparer.
02:51Des milliers de cheminots vont se mettre dans les gares pour accueillir les clients et les guider du mieux qu'on peut.
02:55Des milliers de cheminots sont en train de réfléchir en disant quel plan de transport on va faire
02:59compte tenu des dégradations enregistrées.
03:01Puisque l'idée, c'est quand même de faire circuler quelques trains, comme l'a dit le ministre.
03:04Et bien sûr, faire en sorte que tout ça aille le plus vite possible.
03:07Voilà, donc, ça aurait dû être une fête.
03:09C'était aujourd'hui les grands départs, les départs en vacances.
03:12C'était aussi, bien sûr, l'inauguration, l'ouverture des Jeux Olympiques
03:15avec aussi beaucoup de Français qui allaient monter à Paris, qui allaient se faire plaisir,
03:19qui auraient pris un jour, deux jours, trois jours pour partager la joie des Jeux Olympiques.
03:22Tout ça, c'est gâché.
03:23Voilà, bon, dont acte.
03:25On ne baissera pas les bras.
03:26On est courageux à la SNCF.
03:28On fait face aux difficultés.
03:30On va mettre une paire de jours à réparer, mais ça repartira.
03:33Et comptez sur nous, comptez sur la SNCF, les cheminots, les cheminots, pour se mobiliser,
03:36pour réduire au maximum l'impact pour les Français de cette agression massive du réseau de ligne à grande vitesse.
03:42– Quels sont les dégâts précis que vous allez faire face ?
03:45– On a des dégâts, c'est des incendies volontaires,
03:47donc dans des canalisations où passent beaucoup de câbles,
03:50des câbles qui servent à la signalisation dans les postes,
03:52donc qui sont sur des organes de sécurité.
03:54Donc, quand ces pannes interviennent, on ne peut plus faire circuler les trains en sécurité.
03:58D'ailleurs, la sécurité a joué.
04:00Ça, il faut le dire aussi, à aucun moment, la sécurité n'a été engagée.
04:03La sécurité ferroviaire, elle est bien faite.
04:05Quand il y a un équipement qui est en panne,
04:07on joue sur la circulation des trains pour éviter tous les incidents, bien sûr.
04:10Voilà, mais il faut réparer câble par câble.
04:12Donc, c'est un travail très fin parce que des câbles, il y en a beaucoup.
04:15Il y a un système optique aussi qui passe dans ces canalisations.
04:17Donc, c'est un travail très minutieux.
04:19Il faut raccorder chacun des câbles, tester ensuite les postes de signalisation
04:22puisque quand on va relancer les trains,
04:24il faut être absolument sûr que la sécurité est respectée.
04:26Tout ça prend du temps, d'autant plus qu'il faut le faire en plusieurs endroits dans le réseau
04:29puisqu'on a été attaqué à trois endroits sur le réseau des lignes à grande vitesse.
04:33– Vous précisez les lieux, justement, dans ces trois endroits ?
04:36– Oui, on a des lieux qui sont assez éloignés de Paris, d'ailleurs.
04:41Dans le sud, on est à Courtalin.
04:43Courtalin, on se dirige vers Le Mans.
04:46On est un peu avant Le Mans.
04:47Donc, c'est la bifurcation, d'ailleurs, entre les TGV qui partent vers la Bretagne d'un côté
04:50et vers le sud-ouest de l'autre.
04:52L'autre lieu, c'est à Croisilles.
04:56C'est ça, c'est vers Arras, dans le nord de la France.
04:59Là aussi, on n'est pas très loin de la bifurcation entre la ligne qui va sur l'île
05:02et celle qui part après vers Arras et le bassin minier.
05:05Et l'autre lieu, à l'est, c'est Pagny-sur-Moselle.
05:07Donc, on est en Lorraine.
05:09Et là, on n'est pas très loin de la bifurcation qui sépare entre Metz et Nancy.
05:13Les lieux ont été choisis particulièrement pour avoir des conséquences plus lourdes
05:18puisqu'avec un incendie, on prit à chaque fois deux branches du réseau sur la circulation.
05:24— C'est dans le sud-est, pardon ?
05:27— Je n'ai pas le lieu dans le sud-est. Je ne sais pas si tu l'as.
05:30— C'est à Virginie, là aussi, à la séparation du réseau vers Dijon par rapport au réseau vers Lyon.
05:37— Est-ce que vous avez dû rappeler des salariés de la SNCF pour travailler ?
05:41Est-ce que vous avez une évaluation du nombre de clients concernés aujourd'hui ?
05:45— Oui. Alors sur les clients, on estime que c'est à peu près 800 000 clients qui vont être concernés.
05:49Donc c'est gros. Donc bien sûr, on n'a pas de clients très importants.
05:52Sur les agents, bien sûr, côté réseau, on a remobilisé tout le monde.
05:57Alors on s'était préparés. Il y avait beaucoup d'astreinte pour les Jeux olympiques.
06:00De ce côté-là, on avait mobilisé des personnels.
06:03Honnêtement, on pensait que ça serait plutôt pour intervenir sur les lignes concernées
06:06par les Jeux olympiques et puis pour des pattes normales, j'allais dire.
06:09On pensait pas qu'on allait avoir besoin de mobiliser. Mais on va le faire, bien évidemment.
06:12Et peut-être, Mathieu, tu veux expliquer comment tu mobilises en ce moment des centaines,
06:16des centaines de personnels pour faire ces réparations le plus vite possible.
06:20— Oui. Effectivement, les équipes de SNCF réseau se sont mobilisées dès la détection de l'incident,
06:25puisque nos systèmes techniques ont détecté le sabotage à 4 heures du matin.
06:30Alors selon les lignes, on détectait le sabotage autour de 4 heures du matin,
06:34ce qui a permis, comme le disait Jean-Pierre Farandoux, d'ouvrir en toute sécurité.
06:38Aucun train ne pouvait circuler sur la zone. À ce moment-là, les services de secours,
06:43les forces de l'ordre et les SNCF réseau seront rendus sur place.
06:47En ce moment même, les forces de l'ordre même...
06:50...manière à retrouver...
06:53...à ces sabotages. Et les équipes de SNCF réseau préparent l'ensemble du matériel
06:58pour engager les réparations dès lors que les forces de l'ordre ont fini leurs enquêtes.
07:03Les équipes sont mobilisées, c'est plusieurs centaines de personnes
07:06sur l'ensemble du territoire et sur les différents incidents,
07:09qui vont travailler en continu entre maintenant et la fin du week-end
07:13pour, on l'espère, dès lundi, rétablir une circulation sur l'ensemble de ces lignes.
07:19Mais naturellement, au fur et à mesure des diagnostics,
07:21on tiendra l'ensemble de nos clients informés des perspectives précises de rétablissement.
07:26Je pense que d'ici la mi-journée ou la fin de la journée, on y verra beaucoup plus clair.
07:31Ça rappelle encore un incident qui avait lieu ici, à la gare de l'Est,
07:33avec des vols de cuivre, de câbles. Est-ce que vous pouvez nous décrire précisément
07:37quel va être l'état du chantier pour vos hommes ?
07:40Oui, alors en fait, ces actes criminels consistent à couper puis brûler des câbles
07:48dans des caniveaux, des artères de câbles.
07:51Ces câbles y comportent chacun des fils, et par exemple,
07:54si vous avez 50 câbles qui y comportent chacun 10 fils, ça fait 500 fils
07:59qu'il faut ensuite reconnecter un par un, ces fils commandant des dispositifs de sécurité,
08:04les feux rouges, les aiguillages, etc.
08:06Il faut ensuite tester que les reconnexions se sont faites en bonne et due forme,
08:11et ensuite, seulement, on peut rétablir les circulations.
08:14Donc ça va être un travail d'orfèvre qui va être mené par les équipes,
08:18en continu, en 3-8, dès maintenant, pour rétablir dans les meilleurs délais les circulations.
08:23Merci. Merci à vous.
08:26Merci. Monsieur le ministre.
08:28La première prise de parole de Patrice Végriette, le ministre des Transports,
08:33ainsi que Jean-Pierre Farandoux, le PDG de la SNCF,
08:37qui parle d'actes scandaleux, l'œuvre pour l'instant d'Illuminé.
08:41Ils prennent beaucoup de précautions parce qu'on a peu d'informations sur les auteurs de cette attaque.
08:45Il s'avère qu'en revanche, ce dont nous sommes certains,
08:49c'est qu'il y a eu plusieurs actes de malveillance avec différents incendies,
08:53et ça a été coordonné, que l'heure à laquelle ces événements se sont produits
08:59permette d'écarter la piste accidentelle et bien d'être sur une piste criminelle.
09:06Il parle de 800 000 clients qui sont concernés par cette attaque massive.
09:11Mais encore une fois, il y a une forme de prudence dans les déclarations
09:16et du ministre des Transports, des missionnaires et du PDG de la SNCF
09:21sur les raisons ou en tous les cas les auteurs de cet acte.
09:25Noémie Schultz, que sait-on à 9h40 ce matin ?
09:29Nous avons eu l'information que cinq actions ont eu lieu dans les départements du Pas-de-Calais,
09:35de la Meuse, la Meurthe-et-Moselle, Lyon et L'Heure-et-Loire.
09:39Mais le président de la SNCF a parlé d'attaques à trois endroits différents.
09:43C'est encore assez flou sur précisément le nombre d'endroits impactés par ces attaques.
09:49Effectivement, coordonnées aux alentours de 4h du matin,
09:52avec à chaque fois un mode opératoire qui semble être le même,
09:56des incendies volontaires de canalisation dans lesquels passent des câbles.
10:00C'est ce qu'ont indiqué les responsables de la SNCF.
10:03Les gens ont donc visiblement coupé puis brûlé des câbles qui comportent des fils.
10:08Ça fait des centaines de fils à reconnecter, nous a-t-on expliqué,
10:12puisque c'est toute la signalisation qui est coupée en raison de ces attaques ciblées,
10:18qui impactent trois lignes SNCF, la ligne vers le nord de la France,
10:23l'est et la ligne atlantique, d'où les perturbations dans ces trois gares parisiennes.
10:28Voilà donc bien sûr une enquête.
10:30La question est de savoir si la justice va être coordonnée
10:33et s'il va y avoir un parquet qui va se saisir d'une enquête pour pouvoir tout coordonner.
10:38Au début, les parquets de chaque département vont se saisir de ces enquêtes
10:43et on aura sans doute plus d'éléments au fur et à mesure de la journée.

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