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Plus de deux semaines après le second tour des législatives, la coalition de gauche s'est accordée ce mardi 23 juillet sur le nom de Lucie Castets pour être la candidate commune au poste de Première ministre.

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00:00Dernière information, information BFM TV, le nouveau Front Populaire va proposer une nouvelle personnalité justement pour Briguet Matignon avant l'interview du chef de l'État.
00:11Oui, ils vont proposer une nouvelle personnalité, les discussions ont duré toute la journée par visioconférence là-bas.
00:17Ça a été compliqué de se mettre d'accord sur un nom qui n'était pas celui d'Huguette Bellot, vous vous souvenez, qui avait été proposé la présidente de la région Réunion,
00:25ni celui de Laurence Toubiana, que toutes les deux d'ailleurs avaient jeté l'éponge, et ils se sont mis d'accord sur un nom qui est Lucie Castex,
00:34qui s'est fait connaître en fait à la tête d'un collectif qui s'appelle nos services publics, et qui est une ARC diplômée de Sciences Po,
00:46qui est passée par notamment la direction générale du Trésor, et qui est une figure qui est devenue porte-parole et fondatrice de ce collectif pour la défense des services publics.
00:58Alors est-ce que Mathieu ce soir…
01:00C'est un profil Société Civile qui a mis tout le monde d'accord.
01:05C'est un nom qui fait consensus ce soir ?
01:07C'est un nom qui fait consensus, tout l'enjeu pour les partenaires du nouveau Front Populaire était de tenter de se mettre d'accord,
01:12d'abord pour mettre fin à ce sinistre feuilleton qui les a plombés depuis 15 jours, puisqu'on rappelle qu'ils sont arrivés en tête…
01:18C'est celle qu'on voit à l'image, je précise pour nos téléspectateurs.
01:21… au second tour des législatives, et puis il fallait mettre un terme à ce feuilleton,
01:28et puis il fallait trouver quelqu'un qui ne se fasse pas barrer la route ni par le Parti Socialiste, ni par la France Insoumise,
01:34qui sont les deux forces principales du nouveau Front Populaire, et puis il fallait si possible trouver un nom,
01:39avant que le Président de la République ne s'exprime, puisqu'il s'exprimera ce soir pour la première fois devant les Français depuis la déroute des législatives.
01:47Donc voilà, l'idée c'était d'avoir un nom à tout préaventeur, ce n'était pas du tout gagné ce matin, mais il semble donc que ce soir ce soit le cas.
01:55Donc Lucie Castex, on le répète, qui est choisie en tout cas comme candidate du nouveau Front Populaire pour briguer Matignon,
02:03pourquoi est-ce qu'il y avait justement cette heure limite, cette date limite aujourd'hui Mathieu ?
02:08Parce qu'on va rentrer dans ce que le Président de la République a appelé de ses voeux une forme de trêve politique, vous savez,
02:13en gros il y a les Jeux Olympiques qui démarrent en fin de semaine, et il fallait absolument prendre de court Emmanuel Macron.
02:20En gros ce qu'ils n'ont pas réussi à faire au lendemain des législatives, ils avaient une très très courte avance à l'Assemblée Nationale,
02:27et il fallait imposer un rapport de force le plus tôt possible à Emmanuel Macron pour espérer voir un candidat du nouveau Front Populaire à Matignon.
02:33Ils n'y sont pas parvenus. Là, le Président de la République s'exprimait pour la première fois ce soir pour tirer les leçons du scrutin.
02:40Il a fait une lettre à tous les Français, vous vous souvenez, il y a une dizaine de jours, dans laquelle il disait au fond que le Front Républicain avait fonctionné,
02:48mais que personne n'avait gagné, donc il ne mentionnait pas le fait que le nouveau Front Populaire était arrivé en tête au soir du second tour.
02:57Et donc là, plutôt que d'avoir une interview où Emmanuel Macron aurait pu, selon son expression, jouer une nouvelle fois au maître des horloges
03:05et arranger son discours à sa convenance, il va devoir maintenant répondre sur ce nom.
03:12Ça a de quoi contrarier un peu les plans du Président.
03:15Alors en tout cas, Marine Tondelier confirme sur ses réseaux que ce nom a été validé au Confensus des quatre formations,
03:22et donc ça, c'est quand même une première. Arnaud Stéphan, ils ont pris du temps, ce nouveau Front Populaire,
03:28mais finalement, lorsqu'ils sont arrivés au pied du mur, il fallait se mettre d'accord.
03:32En effet, on a vu pendant une semaine qu'il y avait un gros problème pour pouvoir désigner, d'ailleurs, trouver même le mode de désignation de ce candidat,
03:39puisqu'ils avaient créé une machine extrêmement compliquée, une usine à gaz, où chaque partie avait un poids particulier,
03:46on devait respecter le poids de chacun, et que normalement, le candidat, à l'origine, devait être celui issu du groupe le plus puissant,
03:55donc de la France Insoumise. Ça ne s'est pas passé comme ça. On a bien compris que les autres parties n'étaient pas forcément d'accord,
04:02puisqu'il y avait un seul candidat, en vérité, qui était annoncé. Pendant très longtemps, c'était Jean-Luc Mélenchon,
04:07puis Mme Bellot. Visiblement, on a été obligés de trouver un plan B.
04:11Alors, ce plan B, il est aussi présent parce qu'en effet, comme vous venez de le dire, il y avait un problème de saturation médiatique.
04:18S'ils laissaient le président de la République parler ce soir, on rentrait dans une saturation médiatique,
04:23où finalement, on était obligés de faire l'exégèse de ce que venait de dire le président de la République,
04:26et en plus, on rentrait dans une séquence extrêmement compliquée pour les oppositions, c'est-à-dire les Jeux Olympiques.
04:32Donc voilà, ils ont fait cette proposition. Après, je ne suis pas sûr que le profil société-civile, ça marche très fort,
04:39surtout avec une personnalité qui est assez peu connue du grand public, qui est très marquée de son propre camp.
04:45Généralement, quand on fait venir une personnalité de la société civile, c'est pour ouvrir au plus grand nombre.
04:50Là, on s'est resserré sur le plus petit. On verra ce que ça donne.
04:53C'est vrai que ce nom, Mathieu Croissando, on ne s'y attendait absolument pas.
04:57Mais on ne s'attendait pas non plus au nom d'Huguette Bellot, ni à celui de Laurence Tubiana à l'époque.
05:02Non, mais Huguette Bellot avait pour elle, d'avoir l'expérience d'un exécutif politique.
05:07Ce n'était pas une haut fonctionnaire, Huguette Bellot.
05:10Laurence Tubiana avait pour elle l'expérience d'avoir mené des missions diplomatiques, et puis c'était une économiste.
05:16Lucie Castex va avoir un vrai défi, en tout cas pour, si jamais, dans l'hypothèse,
05:22parce qu'on rappelle quand même que c'est Emmanuel Macron qui choisit la personne qu'il nomme à l'union,
05:26et donc là, un petit rapport de force va être engagé, mais il ne nommera que la personne qu'il souhaite, ça lui appartient.
05:31C'est ce que précise la Constitution.
05:33En tout cas, tout le défi de Lucie Castex, si c'était elle, serait d'imposer son autorité dans un nouveau front populaire,
05:41de montrer qu'elle n'est pas le plus petit dénominateur commun, mais qu'elle peut être une animatrice d'équipe,
05:46et imposer son autorité, c'est le job d'un Premier ministre.
05:48Un Premier ministre, c'est un chef de la majorité, et c'est quelqu'un qui doit mener une équipe gouvernementale.
05:54Ça ne peut pas être quelqu'un sur lequel on s'est mis d'accord, parce qu'il ne bougera pas une oreille,
05:57ou il ne pourra pas dicter ses choix.
05:59Or, c'est compliqué, on l'a bien vu, d'avoir une figure qui émerge et qui impose son autorité aux insoumis,
06:06ou aux socialistes, et aussi aux écologistes.
06:09Il faut qu'elle, si jamais c'était elle qui était nommée...
06:14Ce soir, Emmanuel Macron pourrait justement aller chercher cette personnalité et valider.
06:20Ce soir, non, ce n'est pas comme ça que ça marche.
06:22De toute façon, le Président va temporiser.
06:25Tout son argumentaire de ce soir, à mon avis, était de dire,
06:28regardez, la gauche est incapable de se mettre d'accord,
06:31peut-être qu'elle est arrivée en tête, aurait-il répondu aux journalistes qui l'interrogeront.
06:35Mais en tout cas, elle n'a pas été fichue de se mettre d'accord sur un nom.
06:39C'est sûr que cet argumentaire-là prend du plomb dans l'aile,
06:42mais jamais un Président de la République ne régira à chaud comme ça.
06:46Donc, il va appréhender la nouvelle, et puis proposer une réponse.
06:51Mais on n'aura pas ce soir une nomination, je ne pense pas.
06:54En revanche, ça peut changer les plans éventuellement,
06:57parce que l'idée que, pour l'instant, on n'avait pas voulu l'éliser,
07:02c'était de lever, d'une certaine façon, l'hypothèque de gauche en disant,
07:06la gauche est arrivée en tête, ils veulent Matignon, on leur donne,
07:09il y aura une motion de censure dans les 2, 4, 5, 15 jours,
07:13et ensuite, on passe à autre chose.
07:15Est-ce que ce scénario-là va revenir, ou est-ce qu'Emmanuel Macron va dire,
07:18non, de toute façon, les rapports de force à l'Assemblée montrent
07:20que le nouveau frot populaire n'est pas majoritaire,
07:22montrent que leur candidat a été battu à la présidence de l'Assemblée,
07:25donc, ils n'ont pas de quoi mener une coalition,
07:28et donc, je vous rappelle un autre profil, ce sera son choix.
07:30– Othmane Nassrou, comment est-ce que vous accueillez cette nouvelle, ce soir ?
07:34– Je crois qu'on a affaire à une opération de communication
07:36qui ne vise qu'à daver le pion au Président de la République,
07:39et tout cela n'est pas très intéressant,
07:40cette bataille de communication entre Emmanuel Macron et le nouveau frot populaire,
07:43qui a montré qu'il était, en réalité, ce nouveau frot populaire,
07:46incapable de s'accorder sur un nom,
07:48et en réalité, ils ne sont d'accord sur rien,
07:49si ce n'est sur le fait de vouloir absolument gouverner,
07:51alors qu'ils n'ont pas, encore une fois, rappelons-le,
07:53pas la majorité à l'Assemblée nationale,
07:55et donc, quel que soit le gouvernement du nouveau frot populaire,
07:57il sera à la merci de la moindre motion de censure.
08:00– Peu importe le Premier ministre ou la Première ministre, justement,
08:03qu'il propose, il propose une femme de gauche
08:06engagée, justement, sur la question des services publics,
08:09c'est comme ça qu'elle se définit, je lisais d'ailleurs sa bio sur Twitter,
08:13parce qu'on ne la connaît pas forcément.
08:15– J'ai aussi vu qu'elle avait été conseillère budgétaire de Mme Hidalgo,
08:20la mairie de Paris, et pour vous dire les choses,
08:22vu la situation financière de la ville de Paris,
08:24il n'est pas de nature à me rassurer,
08:26la dette de Paris a doublé en ne serait-ce qu'un mandat de Mme Hidalgo,
08:29et donc, je pense que nous avons, effectivement, raison de nous inquiéter
08:32par rapport à une prise de pouvoir un peu en force, là,
08:35du nouveau frot populaire, à quelques minutes de l'intervention
08:38de la présidence de la République.
08:39– C'était quand même leur rôle de proposer quand même une candidature.
08:41– C'est leur rôle de proposer une candidature sérieuse,
08:44et moi je constate que s'ils en avaient réellement une,
08:46ils l'auraient proposée dès le départ.
08:48– Sarah Legrain, bonsoir, merci d'être sur ce plateau,
08:51députée de la France Insoumise de Paris,
08:53justement, ça y est, vous vous réjouissez de cette candidature,
08:57ça a pris du temps, mais là, visiblement, ça fait consensus.
09:00– Bien sûr, c'est ce qu'on vous disait,
09:01que nous arriverions à un consensus, on y arrive là,
09:03je suis très heureuse de pouvoir en parler ce soir,
09:06et effectivement, je vois que vous avez peur,
09:07vous avez raison d'avoir peur,
09:08parce qu'effectivement, le nouveau front populaire est prêt,
09:11nous étions engagés, il est prêt avec une future première ministre
09:15d'excellente qualité, qui est une autre fonctionnaire
09:18qui a travaillé longtemps sur la question de la fraude fiscale,
09:21du blanchiment d'argent, etc., qui est aussi très engagée
09:24dans des collectifs de défense des services publics,
09:27et qui s'est beaucoup engagée aussi idéologiquement
09:29dans la bataille contre la réforme des retraites,
09:31donc je crois qu'elle incarnera à la perfection cette rupture
09:35que doit incarner le nouveau front populaire,
09:37donc j'en suis très très heureuse.
09:38Qu'est-ce que vous attendez ce soir de la part du président de la République ?
09:41À votre avis ?
09:42J'ai ma petite idée.
09:43Il a déclenché une dissolution, il a perdu,
09:46après avoir précédemment perdu à l'élection européenne,
09:48il a perdu au second tour des élections législatives,
09:51la première force qui est arrivée en tête,
09:54c'est le nouveau front populaire,
09:55et dans toutes les démocraties du monde, en fait,
09:57quand une force arrive en tête aux élections législatives,
09:59eh bien, il faut nommer un premier ministre,
10:02ou une première ministre, issue, proposée par cette force,
10:05et donc nous avons là cette proposition,
10:07on a entendu ces derniers jours,
10:09ah oui, mais vous n'avez pas de nom,
10:10comme si Emmanuel Macron, lui,
10:12semblait décider à nommer un premier ministre…
10:15Ça a pris du temps, c'est pas non plus…
10:17Emmanuel Macron nous a envoyé une lettre aux Français
10:19pour expliquer qu'il n'y avait pas eu d'élection,
10:21qu'il n'y avait pas eu de résultat,
10:22qu'il ne voulait pas en entendre parler,
10:24eh bien nous, nous avons dit, nous nous préparons,
10:26nous aurons un nom à vous donner,
10:27nous avons déjà, à l'élection du perchoir,
10:31présenté un nom en commun à l'Assemblée nationale,
10:33nous avons d'ailleurs imposé une cohabitation à Yael Broun-Pivet,
10:36et là, maintenant, nous allons imposer une cohabitation
10:38à Emmanuel Macron avec cette première ministre.
10:40Est-ce que, justement, la trêve politique,
10:42ce que souhaite le président de la République,
10:44ne va pas finalement enjamber cette candidature ?
10:48Mais en démocratie, ça n'existe pas, la trêve politique, en fait.
10:50C'est extrêmement grave, en fait,
10:52de décréter une trêve politique dans le pays.
10:53Vous faites une dissolution,
10:55et après, le résultat des urnes ne vous plaît pas,
10:57et vous déclenchez une trêve politique.
11:00Mais, en fait, ça n'existe pas.
11:01Et le peuple n'acceptera pas cela, bien évidemment.
11:05On ne peut pas dire aux gens d'aller voter,
11:07et puis, après, leur expliquer que,
11:08ah ben non, en fait, finalement, le résultat ne me convient pas,
11:10les Jeux olympiques, ceux-ci, ceux-là,
11:12gouvernement technique, en fait,
11:13vous laissez les mêmes en place partout,
11:15Macron qui reste en place, Attal qui reste en place,
11:17Yael Broun-Pivet qui reste en place.
11:19Pendant ce temps-là, on a un gouvernement
11:20qui a quand même passé certains décrets
11:21pour continuer à aller dans le même sens
11:23de la politicalité rejetée dans les urnes.
11:24Il n'y a pas de circonstance atténuante
11:25avec les Jeux olympiques, selon vous ?
11:26Mais attendez, excusez-moi,
11:27il y a une circonstance aggravante avec la dissolution.
11:28Donc, M. Macron a dissous l'Assemblée nationale,
11:31il a perdu aux élections,
11:33nous avons un Premier ministre,
11:35une Première ministre de très grande qualité
11:36à lui proposer, à même lui imposer,
11:39puisque, en réalité, il n'a pas d'autre choix
11:41dans une démocratie.
11:42S'il ne veut pas, il peut toujours démissionner.

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