Punchline - Retrait de Joe Biden : Une voie royale pour Kamala Harris ?

  • il y a 3 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent du retrait de Joe Biden dans la course à la présidentielle américaine.
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Transcription
00:00Il nous reste quelques minutes seulement, je voudrais qu'on évoque Joe Biden, bien sûr, qui, vous le savez, a renoncé hier soir aux Etats-Unis à abréguer un second mandat.
00:08Je vais vous faire écouter à présent Kamala Harris, sa vice-présidente, qui sera probablement celle chargée de le remplacer et donc candidate à sa place.
00:16Kamala Harris qui s'est exprimée il y a quelques minutes seulement depuis la Maison-Blanche à Washington. On l'écoute.
00:23Tout ce qu'il a fait dans son mandat est incomparable.
00:28Il a fait tout juste un mandat. Il a déjà surpassé l'héritage de la plupart de présidents qui ont eu deux mandats.
00:42Et j'ai pu en témoigner moi-même jour après jour. Notre président Joe Biden se bat pour le peuple américain et nous lui en sommes profondément reconnaissants.
00:58Bernard Cohen Haddad, les mots très élogieux, évidemment, de Kamala Harris, qui a été sa vice-présidente durant quatre ans.
01:05Leurs relations, d'ailleurs, n'ont pas toujours été au beau fixe, mais ce qu'elle dit là n'est manifestement pas l'avis partagé par un nombre important d'Américains.
01:14Non, mais ce qu'on appelle un enterrement de première classe, vous savez, Johan, c'est-à-dire qu'on rend hommage à quelqu'un alors qu'on sait très bien qu'il n'est pas en capacité,
01:22il n'a pas été en capacité de répondre aux attentes de ceux pour lesquels il a été élu.
01:28Mais attention, Kamala Harris n'est pas encore la candidate.
01:31Pas encore.
01:32Pas encore, c'est important.
01:33Elle est largement favorite, mais elle n'est pas encore candidate.
01:35Elle a la capacité d'amener une dynamique face à Donald Trump, c'est bien cela aujourd'hui.
01:40Elle doit être désignée par les 3 900 délégués républicains démocrates.
01:44On est quand même rassurés en matière de gouvernance mondiale.
01:48Il faut quand même le reconnaître, puisqu'il y a quelques années, on avait publié ce livre, vous savez, « Ces malades qui nous gouvernent ».
01:53Et on parlait, c'était du temps même du président Pompidou, puisqu'on avait évoqué le président Pompidou à l'époque.
01:58Cette capacité d'avoir des gouvernants en bonne santé, y compris dans une dynamique où Trump est très en tête,
02:05et où on voit bien que quelles que soient les qualités de Biden, et surtout celles qu'il avait aujourd'hui,
02:10ne permettaient pas d'inverser une tendance éventuellement, et d'avoir un duel un peu plus équitable.
02:14Les circonstances sont à l'avantage de Kamala Harris, parce que si Joe Biden s'était retiré quelque temps auparavant,
02:19et qu'il y avait eu une primaire démocrate pour désigner le candidat à venir,
02:23vraisemblablement, elle n'aurait pas gagné cette primaire, parce qu'elle avait des candidats très sérieux qui se seraient mis face à elle.
02:28Étant donné le peu de temps qui reste jusqu'à l'élection du mois de novembre,
02:31elle sera, sauf grande surprise, investie candidate lors de la convention démocrate qui aura lieu au mois d'août.
02:37Ce qui était assez inespéré pour elle, parce qu'elle ne bénéficie pas non plus d'une image dithyrambique aux États-Unis,
02:42y compris auprès des démocrates.
02:44Elle a eu un certain nombre d'erreurs, elle a commis un certain nombre d'erreurs,
02:47au début notamment de son mandat de vice-présidente,
02:50qui n'en faisait pas la favorite désignée pour succéder à Joe Biden.
02:54Le fait qu'elle soit choisie par Joe Biden, et qu'elle soit adoubée maintenant par un certain nombre de cadres démocrates,
02:59ça va être une bonne rampe de lancement pour elle.
03:01Maintenant, ce qui va être le plus dur, c'est d'arriver à imposer son narratif,
03:04et surtout de faire face à Donald Trump dans un certain nombre de débats.
03:07On a vu qu'elle était parfois mal à l'aise lors des exercices médiatiques,
03:10il va falloir faire face à Donald Trump, ce qui n'est pas une mince affaire.
03:13D'autant qu'il a eu une baraka absolument incroyable, Donald Trump.
03:16C'est vrai qu'il semble un peu marcher sur l'eau en ce moment.
03:20Totalement, on voit bien qu'il y a un moment où les astres...
03:23Vous me direz, il s'est fait tirer dessus, ce qui n'est pas une petite...
03:26Il a failli mourir et il a eu énormément de chance, naturellement.
03:28Quand je vous dis une baraka, évidemment, le mot est à mettre avec des guillemets,
03:32mais enfin, regardez, il se relève, le point...
03:35Tout ça marque.
03:36Comment combattre un miraculé, c'est compliqué.
03:38C'est très compliqué, d'autant qu'il a dit que c'était la main de Dieu,
03:42qui finalement, comme souvenez-vous...
03:44Il se trouve un écho, d'ailleurs, aux Etats-Unis.
03:46Comme souvenez-vous, Jean-Paul II avait dit lors de l'attentat que s'il n'était pas mort,
03:49c'était la main de la vierge de Fatima qui avait évité de quitter le même discours.
03:52Henri Guaino, très rapidement, s'il vous plaît.
03:54À moins de centimètres, on peut parler de la main de Dieu.
03:56Je pense que c'est...
03:58Non, juste que ça ne va rien régler.
04:00D'abord, je ne sais pas si ça va profiter à Trump ou pas,
04:04mais quel que soit celui qui va être élu,
04:07ça ne va rien régler.
04:08La société américaine, elle est totalement fracturée
04:11et de toute façon, celui qui va être élu aura bien du mal à gouverner,
04:15à garder une majorité au Congrès, etc.
04:17Donc, ça, c'est à l'image de tout l'Occident
04:21et ça nous renvoie aussi à nos propres divisions et à nos propres fractures.
04:26Enfin, je voudrais ajouter, juste pour le président Pompidou,
04:28il était malade dans son corps, lui, dans sa tête.
04:31C'est bien.
04:32Thomas Bonnet, ce qu'il faut dire aussi,
04:34c'est qu'Emmanuel Macron a rendu hommage, il y a quelques minutes, à Joe Biden.
04:37Une lettre où il salue le courage de Joe Biden.
04:40Beaucoup de dirigeants étrangers avaient réagi à la décision du président américain.
04:44Ce n'était pas encore le cas d'Emmanuel Macron.
04:46Joe Biden, qui était en France, rappelez-vous,
04:48il y a encore peu de temps pour les commémorations du débarquement.
04:51On imagine évidemment qu'Emmanuel Macron...
04:53Est-ce qu'il sera là, d'ailleurs, pour la cérémonie d'ouverture de l'I.O.?
04:55C'est en question. Je ne crois pas que ce soit prévu à ce stade.
04:58Mais les choses peuvent peut-être évoluer.
05:00Sachant qu'il sort en plus du Covid, où il était en confinement,
05:03je ne sais pas s'il sera en mesure de venir à Paris.
05:05D'accord. Eh bien, merci beaucoup à tous les cinq.
05:07Merci, Henri Guaino.
05:08Je suis un peu étonné parce que vous semblez avoir perdu foi en la politique.
05:12Non, je n'ai pas perdu foi en la politique,
05:14j'ai perdu foi dans le système politique.
05:16J'ai perdu foi dans les politiciens depuis très longtemps, d'ailleurs.
05:20La politique, c'est le seul recours pour les peuples.
05:23Le seul recours contre tous les déterminismes
05:25auxquels sont confrontés les peuples et les individus.
05:28Donc, on ne peut pas perdre foi dans la politique,
05:31mais il est vrai que, pour l'instant,
05:33la politique ne répond pas aux besoins des peuples,
05:36et que ça, c'est la pire des choses,
05:39parce que ça nous entraîne dans la pire crise de la démocratie
05:42depuis les années 30.
05:43Merci beaucoup, Henri Guaino.
05:45Merci à vous cinq d'être venus ce soir sur le plateau de Punchline.
05:48Dans un instant, sur Europe 1, Europe 1 soir,
05:50avec Thomas Schnell.
05:51Sur CNews, vous avez rendez-vous avec Elodie Huchard
05:54dans Face à l'info.
05:55Et puis nous, on se retrouve demain à la même heure, bien sûr.
05:58Très bonne soirée à tous.

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