Ça vous regarde - Qui sera élu(e) Président(e) de l'Assemblée nationale ?

  • il y a 2 mois
GRAND DÉBAT / Qui sera élu(e) Président(e) de l'Assemblée nationale ?

« Le récap » par Valérie Brochard

L'élection à la présidence de l'Assemblée nationale a lieu le 18 juillet 2024. La présidente sortante, Yaël Braun-Pivet, est candidate à sa réélection. La députée « La Droite Républicaine », Annie Genevard, et le centriste (LIOT) Charles de Courson postulent également. Sébastien Chenu va tenter sa chance pour le Rassemblement national, au moins au premier tour. Le Nouveau Front populaire veut poursuivre le barrage républicain des législatives en empêchant le RN d'accéder aux postes clés de l'Assemblée. Après de longues tractations, l'alliance de gauche a finalement réussi à se mettre d'accord sur un candidat unique pour le Perchoir : il s'agira du député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne. Alors qu'Emmanuel Macron a posé comme condition au NFP de monter au perchoir pour accéder à Matignon, l'alliance de gauche parviendra-t-elle à franchir la haie ?

Invités :
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP,
- Michaël Darmon, éditorialiste à i24News et auteur,
- Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Sciences Po,
- Jean-Baptiste Daoulas, journaliste politique à Libération.

GRAND ENTRETIEN / Benoît Payan : la gauche en déroute ?

Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin 2024, un élu local de gauche est omniprésent sur la scène nationale : le maire de Marseille, Benoît Payan. Il a joué un rôle central dans les négociations ayant abouti à la création du « Nouveau Front Populaire », puis dans les investitures des députés de son département. Désormais, l'édile est impliqué dans les tractations pour Matignon et il a déjà évoqué son souhait d'un Premier ministre socialiste, car il faut selon lui « que le centre d'équilibre du Nouveau Front populaire soit au coeur de la gauche ». Alors que les négociations sont au point mort entre les différentes composantes, Benoît Payan pourra-t-il agir pour débloquer la situation ?

Grand témoin : Benoît Payan, maire de Marseille

LES AFFRANCHIS

- Richard Werly, correspondant France/Europe pour « Blick »,
- « Bourbon express » : Stéphanie Dépierre, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcript
00:00Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver dans ça vous regarde ce soir le négociateur de choc pour l'EPS au sein du nouveau front populaire.
00:15Personne n'avait vu venir le maire de Marseille pour contrer l'hégémonie des insoumis.
00:20Depuis la dissolution, il est intraitable dans les négociations, mais à quel prix ?
00:24Artisan du blocage ou fine lame politique, Benoît Payan sera avec nous tout à l'heure.
00:29Dans la deuxième partie, mais d'abord la bataille pour le perchoir.
00:33Grand décryptage ce soir, pour tout comprendre, de l'élection cruciale qui se tiendra demain à partir de 15h dans l'hémicycle.
00:40Les candidats, les stratégies, les favoris.
00:43Qui sera le président ou la présidente de cette assemblée inédite ?
00:48La réponse de mes invités dans un tout petit instant sur ce plateau.
00:51Enfin, nos affranchis ce soir, c'est Richard Verly qui était très inspiré par le grand bain d'Anne Hidalgo dans la scène.
00:58Et puis Stéphanie Dépierre, Bourbon Express, la droite pose ses conditions à Emmanuel Macron.
01:03Voilà pour le programme, ça vous regarde, top générique.
01:18Qui succédera à Yael Brown-Pivet au perchoir ?
01:21Emmanuel Macron a prévenu, de cette élection demain à l'assemblée dépendra son choix pour Matignon.
01:27L'enjeu politique est capital.
01:29Le palais Bourbon, épicentre du pouvoir et des tractations.
01:33Alors, à quoi peut-on s'attendre ?
01:35Bonsoir, Mickaël Darmon.
01:36Bonsoir.
01:37Et bienvenue sur ce plateau, journaliste et éditorialiste politique à Y24 News.
01:42Bonsoir, Jean-Baptiste Daoulas.
01:43Bonsoir, Myriam.
01:44Ravie de vous retrouver, journaliste au service politique de Libération.
01:47Vous suivez, je crois, l'exécutif, l'Elysée et aussi Matignon.
01:51Bonsoir, Bruno Cotteres.
01:52Bonsoir.
01:53Bienvenue à vous, politologue au Cevipof, le centre de recherche politique de Sciences Po Paris.
01:56Et bonsoir, Elsa.
01:57Bonsoir.
01:58Elsa Mondingava, ma consoeur d'LCP, qui suit toutes ces grandes manœuvres à l'assemblée de très très très près.
02:03Merci à tous les quatre.
02:04Un débat qui s'ouvre comme chaque soir par le récap de Valérie Brochard.
02:17Bonsoir, ma chère Valérie.
02:18Bonsoir, Myriam.
02:19Bonsoir, Myriam.
02:20Alors, c'est un peu les JO de l'Assemblée, avec une première véritable grande épreuve demain, la course pour le perchoir.
02:26Exactement, Myriam.
02:27Et regardez, on a même la photo de la ligne de départ.
02:30Couloir numéro 1.
02:32Voilà, vous allez le voir, c'est Yael Brone-Pivet, l'ex-présidente de l'Assemblée nationale,
02:36candidate à sa réélection pour le groupe Ensemble pour la République.
02:40Couloir numéro 2, Sébastien Chenu, ex-vice-président du Palais Bourbon.
02:44Il est le candidat du Rassemblement national.
02:47Alors, couloir numéro 3, c'est peut-être...
02:49C'est peut-être Annie Gennevard, qui pourrait se positionner au Palais Bourbon.
02:53À l'instant, on apprend que ce serait Philippe Juvin.
02:55Oui, voilà, j'allais le dire.
02:56Ça pourrait être aussi Philippe Juvin, j'allais vous le dire.
02:59Couloir numéro 4, eh bien, il est l'un des plus anciens députés.
03:03Il entame son huitième mandat.
03:05C'est Charles Amédée de Courson, député Eliott.
03:07Il se définit lui-même comme le plus petit dénominateur commun de cet hémicycle morcelé.
03:12On y reviendra dans quelques instants.
03:14Couloir numéro 5, Naïma Moutchou, candidate pour le groupe Horizon.
03:17On attend toujours le candidat ou la candidate du Modem.
03:19Et tout juste qualifiée, ça s'est passé à 18h15.
03:24Couloir numéro 7, ça y est, Myriam, on l'a.
03:26Il est prêt avec son short et ses baskets.
03:28Eh bien, c'est André Chassen qui va courir pour le NFP. On l'écoute.
03:32Le choix s'est porté sur ma personne.
03:35Nous allons, devant l'Assemblée nationale, avec une volonté, c'est celle de gagner.
03:41Nous pensons que nous sommes en mesure de gagner.
03:44Apparemment, ils ont fait un deal comme ça.
03:46Alors, c'est très bien d'être convaincu, mais ça ne suffit pas,
03:49car le premier tour est organisé à la majorité absolue des suffrages exprimés,
03:53c'est-à-dire avec tous les élus présents sur place et numériquement.
03:56Eh bien, personne ne peut prétendre décrocher la médaille d'or du premier coup.
04:00Et malgré les alliances, les ralliements, les glissements qui peuvent s'opérer,
04:03eh bien, au second tour, c'est pareil.
04:05On a tout calculé. Myriam a additionné toutes les possibilités.
04:07A priori, bien sûr, personne n'atteint la majorité absolue.
04:11Alors, pour sortir d'une éventuelle impasse,
04:14eh bien, le règlement a prévu un troisième et dernier tour,
04:17cette fois à la majorité relative.
04:20Celui ou celle qui a le plus de voix l'emporte tout simplement.
04:23Et là encore, tout est possible.
04:25Imaginez, imaginez Myriam Corizon et le modem se rallient à Yael Brown-Pivet
04:29et que la droite républicaine se joigne aussi, rejoigne le couloir d'Ensemble pour la République.
04:33Alors, ce bloc dépasserait les 210 voix
04:36et Yael Brown-Pivet pourrait reprendre son poste exactement là où elle l'a laissé.
04:40La droite ferait alors un joli cadeau à Emmanuel Macron.
04:43Si quelqu'un est tombé dans le coma le 9 juin dernier et se réveille vendredi prochain,
04:48eh bien, elle retrouverait la présidente de l'Assemblée nationale exactement à la même place.
04:51Et Gabriel Attal, toujours Premier ministre, même démissionnaire, c'est étrange.
04:54Mais Yael Brown-Pivet ne fait pas l'unanimité dans son propre camp.
04:58Alors, pourquoi pas, selon les combinaisons retrouvées,
05:01Charles Amédée de Courson ou Annie Gennevard ou même André Chassagne et ses 193 voix.
05:07Et dans toutes ces hypothèses...
05:08Ou Philippe Juvin, j'incite, parce que ça commence à devenir relativement clair.
05:12Ou Philippe Juvin, exactement.
05:13Pour le perchoir.
05:14Tout à fait, vous avez raison.
05:15En direct.
05:16Mais je ne vous ai pas encore parlé du Rassemblement national et ses 143 élus.
05:20Ils vont soutenir, évidemment, leur candidat au premier tour.
05:24Mais Sébastien Chenu annonce déjà qu'il réfléchit à se maintenir ou pas au deuxième tour.
05:29Alors, que vont-ils faire, ces 143 élus ? S'abstenir ou se reporter, plus ou moins nombreux,
05:34sur le bloc central et faire élire un candidat contre le nouveau front populaire,
05:39pour faire barrage à la gauche.
05:41Et là, Myriam, c'est ce qu'on appelle le baiser de la mort pour le nouveau président
05:45ou la nouvelle présidente qui porterait sur ses épaules les voix de l'extrême droite.
05:50Un calcul d'autant plus subtil que tous ces votes, Myriam, se font à bulletin secret.
05:56Alors, tout ce que je vous raconte là, ce n'est pas le scénario d'une prochaine série d'Éric Benzécrit.
06:00Ce sera demain, en direct, dès 15h dans l'hémicycle.
06:03Excellent, auteur de Baron Noir. Merci beaucoup, Valérie Brochard.
06:06Alors, on va déjà s'interroger sur ce scrutin.
06:09C'est très rare que ce soit si incertain.
06:11On a bien compris que c'était crucial.
06:13C'est vraiment la première élection capitale post-milestrum dissolution.
06:18Emmanuel Macron regarde ça de très très près, parce que tout peut changer à partir de ce qui se passe demain.
06:23Mais tout peut arriver, Michel Darmon. Rien n'est certain.
06:27On a l'habitude que l'élection au perchoir soit une élection à surprise.
06:31Et que les combinaisons, les accords, les supputations d'avant-scrutin fournissent ensuite les surprises de l'après-scrutin.
06:42D'autant plus que cette fois-ci, effectivement, vous avez cité le président de la République
06:46qui, lui, a décidé que tout d'un coup, ce scrutin serait celui de la clarification acte II,
06:52puisque, normalement, c'était le vote qui était celui qui devait clarifier.
06:56Maintenant, comme ça a maintenu le brouillard...
06:58La capacité des députés à trouver un compromis.
07:00Je déterminerais, selon la structuration de l'Assemblée nationale, mon choix.
07:08On verra bien, parce qu'en fonction de ce qui va sortir, on verra bien si le choix sera important.
07:12On va regarder quand même les candidats.
07:14Il va y avoir des combinaisons, c'est sûr, mais il va falloir vous mouiller un peu ce soir pour noter les spectateurs.
07:19Chassaigne, Braune-Pivet, Naïma Moutchou, Juvin, Sébastien Chenu...
07:24Est-ce qu'il y a des favoris, déjà, Jean-Baptiste Daoula ?
07:27Est-ce qu'on peut jouer au qui-est et en éliminer certains ?
07:30Je suis le pire pronosticeur de Paris.
07:32Mais j'oserais quand même tenter de mettre une piacette sur Yael Braune-Pivet.
07:35Pour plusieurs raisons.
07:36Certes, elle a son image de sortante.
07:38Elle reste soutenue par Renaissance, soit désormais EPR, qui est le nouveau sigle du parti présidentiel.
07:45Ensemble pour la République.
07:46Ensemble pour la République.
07:47Même si on sait qu'en interne, certains ne verraient pas d'un bon oeil qu'elle soit maintenue.
07:52Il y en a qu'on peut éliminer, d'entrée de jeu ?
07:55Je pense qu'on peut éliminer d'entrée de jeu Naïma Moutchou, Sébastien Chenu.
07:59Ça, c'est sûr qu'à priori, on peut.
08:01Philippe Juvin également, à priori.
08:02Ces trois-là, on peut les éliminer.
08:03Aux fautes d'alliés.
08:04Aux fautes d'alliés.
08:05L'avantage de Yael Braune-Pivet, c'est que le fait qu'elle ait de très mauvaises relations avec Emmanuel Macron
08:11fait que même certains d'autres groupes pourraient la soutenir en ayant l'impression de ne pas faire un cadeau au président.
08:15Puisqu'on sait qu'elle a été élue contre l'avis d'Emmanuel Macron il y a deux ans.
08:18On sait même que, même encore hier, au cours d'un déjeuner avec des députés,
08:22Emmanuel Macron a laissé entendre que ce ne serait pas forcément un bon signal
08:25que les Français aient l'impression que rien ne change.
08:27Ce qui est encore une petite peau de banane pour Yael Braune-Pivet.
08:30Donc finalement, donner l'impression que, certes, elle serait reconduite,
08:33qu'il y aurait un élément de stabilité,
08:35mais en même temps, le fait que ce soit aussi une personnalité
08:38qui, quelque part, entretient de mauvaises relations avec le président,
08:40ça pourrait donner l'impression que ça se fait contre le président.
08:42On va revenir sur chacun de ces candidats.
08:44Ce n'est pas la candidate de l'Elysée, Yael Braune-Pivet ?
08:47C'est plus compliqué que ça ?
08:48C'est plus compliqué que ça.
08:49On garde ça pour tout à l'heure.
08:50Déjà, un premier tour d'horizon plus général.
08:52Les Allemands d'un gavin.
08:53Ce que les Français, les téléspectateurs, ne savent pas forcément,
08:56c'est qu'il peut y avoir des candidats qui retirent leur candidature.
09:00Et il peut y avoir aussi de nouveaux candidats qui arrivent
09:04après le premier ou le deuxième tour.
09:06Expliquez-nous.
09:07Voilà, c'est un scrutin.
09:08En fait, demain, comment ça va se passer dans l'Assemblée ?
09:10Il va y avoir les 577 députés qui sont par ordre alphabétique
09:13puisque les groupes politiques ne sont pas constitués.
09:15Le président de l'Assemblée demain, c'est le doyen d'âge,
09:18le député du Rassemblement national Gonzalez.
09:21Il est là parce qu'il est le doyen d'âge.
09:23Il y a un bureau d'âge, c'est les plus jeunes.
09:25Il y a une urne.
09:26Les 577 députés, bulletin secret,
09:28ils vont voter pour, au premier tour, les candidats qui se sont déclarés.
09:32S'il n'y a pas un candidat qui est élu par une majorité absolue
09:36des suffrages exprimés,
09:38attention, exprimés, ce n'est pas la majorité...
09:39Exprimés, c'est le nombre de votants.
09:40Voilà.
09:41Ça ne veut pas dire forcément 289, la moitié des 577.
09:44Exactement, c'est les suffrages exprimés.
09:46On recommence un deuxième tour,
09:47mais en fait, ce deuxième tour, on va recommencer à zéro.
09:49C'est-à-dire qu'il peut y avoir des gens qui décident
09:51de retirer leur candidature.
09:52Une nouvelle candidature qui arrive.
09:54Et au troisième tour, en revanche,
09:56il y a vraiment un changement dans la méthode.
09:57C'est qu'une majorité simple suffit pour être élue.
10:00Évidemment, ça change tout.
10:02Est-ce que ça peut jouer au troisième tour ?
10:04On imagine que là, la situation est tellement instable que oui.
10:06On n'est pas non plus à l'abri que finalement,
10:08il y a un accord entre deux formations politiques
10:11qui débloquent les choses au second tour, au deuxième tour.
10:13Ce qui s'était passé pour Yael Brown-Pibet en 2022.
10:15Exactement, avec le retrait du candidat du Rassemblement national,
10:18Sébastien Chenu.
10:19Là, on parie tous sur aller jusqu'au bout du bout du suspense.
10:23Mais on n'est absolument pas à l'abri d'une combinaison.
10:26Et ça, les groupes l'entretiennent aussi.
10:28Quand on leur demande leur stratégie,
10:29ils nous disent tous, au premier tour, on va se compter.
10:31On va voir comment ça se passe.
10:33Et ensuite, après le premier tour,
10:34on va pouvoir commencer à discuter.
10:36Ils ont le temps, entre les tours, de discuter ?
10:38Parce qu'il y a des décisions stratégiques à prendre très vite.
10:40Ça va très vite.
10:41Évidemment, ce n'est pas au premier tour,
10:42on découvre et on arrête tout pendant deux heures.
10:44Mais les deals, ils sont passés déjà, dès ce soir ou demain ?
10:47Il y a déjà des scénarios qui sont évoqués.
10:49Après, je pense qu'effectivement, tout se passe très vite quand même.
10:52Il faut y aller.
10:53Mais évidemment, les discussions ont déjà commencé en amont.
10:56Il y a déjà des deals qui sont des pré-deals, etc.
10:58La seule différence, et Valérie l'a dit, on le redit,
11:01c'est un vote à bulletin secret.
11:02Donc le deal, il engage celui qui le passe.
11:05Il engage une grosse partie de son camp quand même, on va être honnête.
11:08Mais maintenant, les électeurs sont de plus en plus libres.
11:11C'est rare d'avoir une élection au perchoir avec autant de suspense.
11:14Est-ce que, sans trop s'avancer, Bruno Cotteres,
11:16on peut dire que ça va se jouer sans doute au troisième tour ?
11:19Pas forcément.
11:20Pas forcément, mais c'est vrai que pour le moment,
11:22on est dans cette configuration qui est tellement à la fois imprédictible,
11:26avec un ensemble de combinatoires absolument incroyables,
11:31puisqu'à la fois, personne ne peut être le seul acteur qui fait la décision
11:36et qu'en même temps, les différents acteurs
11:38ont tous des cartes un peu cachées dans leur manche,
11:41des jeux stratégiques.
11:42Et comme c'est à bulletin secret,
11:44ça libère en plus les énergies, le bulletin secret,
11:47puisque ça permet à la fois d'exprimer des préférences individuelles,
11:50ça permet d'essayer de jouer des coups tactiques.
11:52On apprend d'ailleurs que Marine Le Pen fera connaître sa stratégie.
11:55En tout cas, une conférence de presse à toute dernière minute,
11:5714h30, ça commence à 15h en direct sur LCP.
12:00C'est un comportement d'acteur assez stratégique,
12:02de ne pas dévoiler ses cartes trop vite, bien évidemment.
12:06Par contre, ce qui n'est pas très certain,
12:08c'est qu'à l'issue de tout ceci, cette fameuse clarification,
12:11appelée de ses voeux par Emmanuel Macron en faisant la dissolution,
12:16et maintenant en disant, celui qui sera au perchoir,
12:19ça me donne un guide, ça me donne une ligne directrice
12:22pour le choix de Matignon,
12:24pour expliquer tout ceci au corps électoral,
12:27qui est complètement perdu.
12:28Là, je ne suis pas certain qu'on soit complètement sortis de la confusion.
12:31On va commencer par le nouveau dans la course,
12:33on l'a appris ce soir, c'est André Chassaigne.
12:35La fumée blanche est sortie au moins pour le perchoir.
12:37C'est le candidat commun du Nouveau Front Populaire.
12:40André Chassaigne, c'est qui ?
12:42Elsa, qu'est-ce qu'il incarne ? Pourquoi lui ?
12:44Déjà, je peux vous dire qu'au Nouveau Front Populaire,
12:46on était quand même ravis de pouvoir annoncer
12:49qu'enfin, on avait un nom.
12:50Ce n'est pas celui de Matignon, ça, ça viendra plus tard,
12:52mais celui du perchoir.
12:53Très content de pouvoir l'annoncer.
12:55André Chassaigne, il a été choisi...
12:57Alors, il avait face à lui Cyriel Chatelain,
13:00la présidente du groupe.
13:01C'était vraiment le duel à la fin.
13:02Il y avait également Mathilde Panot pour les Insoumis,
13:04Éric Coquerel aussi, et Boris Vallaud
13:06qui avaient fait acte de candidature.
13:08C'est un choix d'expérience, un choix de respectabilité.
13:12Je pense qu'André Chassaigne, il est respecté par tous les députés.
13:15Il incarne aussi les territoires.
13:17C'est un mot qu'on dit beaucoup en politique,
13:19avec son léger accent.
13:21Donc voilà, expérience, respect.
13:23C'est un parlementaire qui a été respecté.
13:25Président du groupe GDR.
13:27C'est le groupe communiste, ici, à l'Assemblée.
13:29Et avec Cyriel Chatelain, finalement,
13:32ils avaient un profil qui ne faisait pas consensus
13:36au-delà du Nouveau Front Populaire,
13:37mais ce n'était pas des épouvantailles tous les deux.
13:39Il fallait qu'il y en ait un des deux qui décide
13:41de se mettre en retrait.
13:42Cyriel Chatelain a décidé de le faire.
13:44Et c'est un candidat qui incarne...
13:46Quel genre de rapport il a avec les Insoumis ?
13:48Parce que c'est important quand même...
13:50On se dit qu'au fond, ça dit des choses aussi
13:52sur les relations entre socialistes et Insoumis.
13:55C'est les deux premiers groupes.
13:57Les communistes sont neufs, pour l'instant.
13:59Neuf députés communistes,
14:00et c'est lui qui est le candidat sur le perchoir.
14:02Ça veut dire que c'était impossible de penser
14:05qu'un compromis était possible
14:06avec l'une des deux premières forces.
14:08Non, effectivement, c'était impossible,
14:10parce qu'il y a impossibilité d'avoir un accord
14:12entre les Insoumis et les socialistes,
14:14sachant que les Insoumis ne veulent pas gouverner.
14:16Donc de toute façon, c'est quand même la ligne directrice.
14:19C'est clair ?
14:20Pour vous, c'est une évidence ?
14:21Oui, c'est surtout ce qu'on entend.
14:23Encore moins ce que je pense ou ce que je sais.
14:26Ce n'est pas tant le problème.
14:28Ce qu'on nous expliquait ces derniers jours,
14:30c'est que tout cela était régi par un principe.
14:32De toute façon, on ne va pas gouverner,
14:34donc autant continuer à mettre la pagaille pour le moins.
14:37André Chassaigne, en fait, il incarne
14:39une dimension très importante de ce scrutin au perchoir,
14:43qui est au fond l'enjeu principal.
14:45C'est quelle place il faudra donner
14:48aux élus du RN au poste de l'Assemblée nationale ?
14:51Parce qu'au fond, c'est la ligne de fracture.
14:54Faut-il continuer le Front républicain
14:56également dans la répartition des postes après ?
14:59On va en parler juste après,
15:01on a un sujet spécifique là-dessus.
15:03Contrairement à ce qui s'était passé avant,
15:05dans l'ancienne mandature, où on avait Sébastien Chenu,
15:08vice-président de l'Assemblée nationale.
15:10Cette fois-ci, est-ce qu'on doit leur donner des postes ou pas ?
15:13André Chassaigne envoie ce message à tous ceux
15:16qui, hors du camp de la gauche, ne voudraient pas
15:18voir RN arriver à des postes.
15:20Il envoie ce message-là.
15:22Contrairement à Brune Pivet, qui, elle, a un avantage de départ
15:25parce qu'elle a expliqué qu'elle reconduirait
15:27le bureau à l'identique.
15:28On va y venir.
15:29Barrage républicain à gauche, c'est clair.
15:31Et en même temps, il y a très peu de chance,
15:33il faut quand même se le dire,
15:35puisque faute d'alliés au deuxième tour,
15:37André Chassaigne s'est perdu d'avance.
15:39C'est là où il y a deux choses intéressantes
15:41sur le choix d'André Chassaigne.
15:43C'est qu'effectivement, les deux forces principales,
15:45c'est l'opposition soumise qui se tire la bourre
15:47pour le nom pour Matignon.
15:49En choisissant soit un écologiste, soit un communiste,
15:51c'est aussi une façon de ne pas choisir
15:54et de se mettre chacun en retrait.
15:56C'est un peu la paix civile entre les deux.
15:58Et le fait qu'ils se mettent aussi facilement
16:00d'accord sur un autre nom,
16:02en abandonnant chacun des prétentions dessus,
16:04c'est aussi suspect.
16:06C'est-à-dire que l'un comme l'autre imagine
16:08qu'André Chassaigne n'a aucune chance de gagner.
16:10Il y a une manifestation à l'appel de la CGT demain
16:13pour pousser...
16:15Le perchoir s'est fait, mais pour pousser un choix
16:17de Premier ministre de gauche.
16:19À quoi jouent les syndicats ?
16:21Est-ce que cette pression populaire
16:23peut fonctionner ou pas ?
16:25On entend déjà des députés de gauche.
16:27Hier, Daniel Obono, sur ce plateau,
16:29disait, pour les Insoumis,
16:31si notre candidat au perchoir de gauche
16:33n'est pas élu demain, ça serait un coup de force.
16:35C'est vrai qu'on entend monter une musique
16:37depuis quelques jours
16:39qui est de rappeler plusieurs acteurs
16:41qui sont populaires,
16:43que ce n'est pas seulement un accord
16:45entre quatre formations politiques,
16:47mais que c'est aussi pensée, articulée
16:49avec le monde syndical,
16:51avec la société civile, etc.
16:53Ca pourrait prendre dans l'opinion, ça ?
16:55Il a peu de chance, d'après les règles du jeu démocratique.
16:57Je ne suis pas sûr.
16:59Par contre, c'est vrai que ça met un coup de pression
17:01pour un narratif qui est...
17:03Emmanuel Macron est en train de s'asseoir
17:05sur le vote populaire,
17:07ce qui repermettrait à la gauche,
17:09en échec, sur sa capacité
17:11à avoir dégagé un nom pour Matignon,
17:13ça permet aussi à la gauche
17:15de se retrouver un ennemi commun.
17:17C'est la faute d'Emmanuel Macron.
17:19Personne ne veut gouverner,
17:21c'est à celui qui portera le chapeau
17:23de l'échec. On passe à Yael Brune-Pivet.
17:25Elle, très clairement,
17:27elle est candidate depuis le début.
17:29Elle a fait une campagne extrêmement active
17:31dans son camp et même au-delà.
17:33Vous me disiez que ce n'est pas évident
17:35que ce soit la candidate de l'Elysée.
17:37Non, parce qu'elle entretient des relations polaires
17:39exécrables avec Emmanuel Macron.
17:41Même le soir de la dissolution,
17:43elle a dû, de très haute lutte,
17:45obtenir un tête-à-tête avec lui
17:47pour ne serait-ce que respecter la Constitution,
17:49qui veut que la présidente de l'Assemblée,
17:51comme le Premier ministre, comme le président du Sénat,
17:53soient consultés avant une dissolution.
17:55C'est à quel point Emmanuel Macron
17:57a extrêmement peu de considération pour elle.
17:59Le cadre général. Il aurait pu essayer
18:01de faire émerger un candidat macroniste de plus.
18:03C'est ce qu'il a essayé de faire en 2022
18:05en soutenant Roland Lescure dans la primaire interne
18:07au groupe Renaissance de l'époque.
18:09Il y a Elbron-Pivet, qui est plutôt populaire
18:11auprès des députés, peut-être un peu moins maintenant
18:13qu'en 2022, mais qui reste extrêmement populaire
18:15auprès de la base.
18:17Dans le groupe Renaissance, elle est populaire,
18:19elle n'a pas de détracteur.
18:21On a l'impression que le président de la République
18:23a plus d'autorité qu'il n'en a sur les députés
18:25de sa majorité. Quand vous êtes le candidat
18:27vu comme celui de l'Elysée, le candidat d'en haut,
18:29il ne faut pas oublier que c'est les députés
18:31qui votent. Ils votent pour quelqu'un comme eux,
18:33comme pour un député de la base.
18:35Ils n'ont pas envie qu'Emmanuel Macron,
18:37d'autant plus qu'il est extrêmement impopulaire
18:39auprès d'eux depuis sa dissolution ratée,
18:41ils n'ont pas envie que ce soit lui qui choisisse.
18:43Si, quelque part, Emmanuel Macron avait
18:45mis une étiquette, c'est mon candidat,
18:47sur n'importe quel député
18:49du groupe PR,
18:51c'était la meilleure façon de le saboter.
18:53Elle a fait une bonne campagne, du coup,
18:55avec toute cette prise de distance vis-à-vis du président
18:57de la République ?
18:59Elle a incarné, au fond, elle a été un peu
19:01l'obstacle optique et politique
19:03de ce que pensent les macronistes
19:05de terrain, le groupe, les élus
19:07qui ont, eux, tourné la page
19:09et qui sont au moins
19:11peu amènes à l'égard du président
19:13quand ils ne sont pas extrêmement violents.
19:15Oui, bien sûr, elle a fait ce positionnement.
19:17Elle a même tendu quelques mains, vous le disiez.
19:19Elle a tendu des mains, en tout cas,
19:21à droite, à gauche. Ce qui est important,
19:23c'est que dans la répartition des postes
19:25stratégiques après le perchoir,
19:27il va falloir aussi
19:29traiter LR,
19:31de ce point de vue-là. Il y a certainement des choses
19:33qui ont été dites, et le RN en particulier.
19:35C'est probablement plutôt Philippe Juvin qui serait le candidat
19:37pour la droite républicaine.
19:39On peut s'attendre à ce qu'il se retire.
19:41C'est ça, l'idée ?
19:43Justement, cette information...
19:45Annie Gennevard était la favorite, puisqu'elle a été
19:47même présentée ce matin comme la candidate
19:49de la droite pour le perchoir.
19:51On apprend, quelques minutes avant de rentrer sur cette antenne,
19:53que finalement, ce serait plus Philippe Juvin.
19:55Moi, là, j'ai envoyé quelques messages.
19:57Je ne suis pas amouflée pour Annie Gennevard.
19:59Non, Annie Gennevard sera proposée pour la vice-présidence,
20:01pour une des vice-présidentes. Ce sera la candidate de la droite républicaine.
20:03Elle n'est plus dans la course.
20:05La droite républicaine a beaucoup plus de chances
20:07à la vice-présidence
20:09qu'au perchoir.
20:11Il ne faut pas voir l'éviction d'Annie Gennevard
20:13comme une punition pour elle, mais plutôt,
20:15on la place là où on a le plus de chances d'aboutir.
20:17On est déjà dans des tractations pour d'autres postes clés.
20:19On pense que la droite a plus de chances d'aboutir à la vice-présidence.
20:21C'est de fait qu'on considère que pour le perchoir...
20:23Philippe Juvin, c'est le résultat
20:25de tractations qui ont lieu toute la journée
20:27entre différents personnages,
20:29dont au Sénat,
20:31avec Gabriel Attal également.
20:33Il est le Macron droito-compatible,
20:35puisque lui, depuis le début,
20:37il dit qu'il faut un accord
20:39de gouvernement avec...
20:41Il n'est pas du tout sur la ligne Wauquiez.
20:43Il veut la coalition. Bruno Cotteres, quand même,
20:45il faut figurer les choses.
20:47Vous nous dites ce soir qu'elle peut gagner.
20:49Ce n'est pas certain, mais Yael Brune-Pivet,
20:51au perchoir, il faut que tout change
20:53pour que rien ne change.
20:55Oui, ça serait effectivement
20:57le message.
20:59On voit bien que ça va être une des grosses questions
21:01dans les semaines et dans les mois
21:03qui arrivent.
21:05Si au fond, au bout de tout ça,
21:07on a un peu
21:09le même casting ou la même équation
21:11politique,
21:13l'énigme sur cette dissolution va devenir
21:15encore plus incroyable, encore plus extraordinaire
21:17d'une certaine manière,
21:19improbable, et ça va engendrer
21:21beaucoup de frustration.
21:23Le Rassemblement national, de son côté,
21:25dira tout ça pour ça,
21:27pour avoir préservé les mêmes,
21:29s'adressera à la gauche en disant voilà le résultat
21:31du barrage républicain. La gauche sera
21:33sur un sentiment de gâchis
21:35et le camp électoral, lui,
21:37aura le sentiment que la politique est un monde
21:39qui ne lui parle plus.
21:41Et Emmanuel Macron, il pensera qu'il a gagné ?
21:43Il en est capable ?
21:45C'est ça qui est intéressant, c'est que demain, Emmanuel Macron
21:47peut dire qu'il a gagné dans tout un ensemble de configurations.
21:49Lesquelles ?
21:51En fait, c'est ce dont on parlait
21:53sur le troisième tour.
21:55Même en imaginant qu'il y a le Bronte-Pivet,
21:57on se rend compte qu'au deuxième tour,
21:59qu'elle ne peut pas gagner
22:01in fine, il suffit que les voix macronistes
22:03se reportent sur un candidat
22:05qui fait partie de ce que pourrait être
22:07cette fameuse coalition. Donc Philippe Juvin ?
22:09Philippe Juvin, pourquoi pas
22:11Charles de Courson, si on part du principe
22:13que ça peut aller jusqu'au... Vous m'étonnez,
22:15parce qu'il n'est pas très macroniste. Non, il n'est pas très macroniste
22:17mais en fait, quelque part, les macronistes peuvent être
22:19un peu forceurs demain aussi, c'est-à-dire de dire
22:21« Regardez, le nouveau président de l'Assemblée nationale,
22:23qui fait partie
22:25après toute cette coalition
22:27qu'on appelle de nos voeux, il a été élu avec nos voix
22:29au troisième tour, donc finalement cette coalition, elle existe. »
22:31Du point de vue du président, si ce n'est pas la gauche,
22:33c'est déjà ça. Ça veut dire qu'une
22:35coalition est possible, même si c'est Charles de Courson
22:37qui a bataillé avec des mots extrêmement durs
22:39et on y vient à cette hypothèse Courson
22:41contre la réforme des retraites
22:43et contre la personne du président.
22:45De toute façon, de toute manière, effectivement,
22:47Emmanuel Macron va tenter
22:49de trouver la brèche pour dire
22:51« Voilà, j'ai bien fait de faire ce que j'ai fait
22:53et j'ai gagné. » D'ailleurs, il a beau jeu
22:55de reprocher éventuellement
22:57à Guillaume Brune-Pivet de dire
22:59« Ce ne serait pas le changement. » Lui, il ne veut pas que ça change non plus
23:01parce qu'il voudrait que le groupe qui a perdu continue à gouverner.
23:03De toute façon, déjà, on est aussi
23:05dans une volonté de faire
23:07perdurer la situation, mais
23:09on a parlé tout à l'heure de l'hypothèse embuscade,
23:11de quelqu'un qui peut se présenter entre deux tours,
23:13on a évoqué
23:15un rôle possible pour Valérie Léthard.
23:17Qui apparemment a été
23:19plutôt abandonnée pour le groupe Liott, ce petit groupe
23:21chevillé.
23:23On ne sait pas effectivement
23:25quel rôle elle peut jouer à un moment donné.
23:27Elle peut revenir, Léthard ?
23:29Pour demain, en tout cas, on prévoit énormément de surprises.
23:31Ce qui est assez étonnant sur le Charles de Courson, c'est qu'on peut poser la question,
23:33il y a un député qui peut nous dire qu'il fera
23:3520 voix, même pas le plein, dans son groupe,
23:37et d'autres qui nous disent « Vous allez voir,
23:39à la fin, ce sera le futur président de l'Assemblée. »
23:41C'est un groupe qui varie de minutes.
23:43Je sais que les téléspectateurs
23:45d'ACP sont fidèles
23:47au débat parlementaire, mais Charles de Courson,
23:49c'est pas n'importe qui. C'est un député
23:51depuis 40 ans ici au Palais-Bourbon,
23:53il incarne aussi par sa filiation
23:55les combats pour la résistance.
23:57Spécialiste des finances publiques, son grand-père est un des
23:59seuls députés à ne pas avoir voté
24:01les pouvoirs à Pétain, donc très
24:03engagé aussi sur la question des libertés
24:05publiques, très engagé
24:07sur la réforme des retraites, puisqu'on se souvient que c'est
24:09Jean-Piotre qui avait porté une proposition
24:11de loi. Après, ce que disait
24:13Jean-Baptiste tout à l'heure, il vient
24:15de la droite, Charles de Courson.
24:17Il a, dans ses dernières années,
24:19porté des combats qui étaient plus des combats
24:21estampillés à gauche, mais c'est quand même un élu
24:23qui vient de la droite. – Mais alors, il est Macron compatible
24:25ou pas, Courson ? – Non, non, non. – La droite ?
24:27– Juste pour avoir une précision,
24:29sa cote est clairement mauvaise à l'Élysée.
24:31– Bien sûr, là vous me rassurez, je ne comprenais plus rien.
24:33– Mme Macron s'inquiète qu'il puisse être élu, mais s'il était élu,
24:35il pourrait s'en arranger malgré tout
24:37le président qui, après tout, il fait partie
24:39de cette coalition dont il a envie.
24:41– C'est la bataille des narratifs.
24:43– C'est une élection à haut risque, quand même, demain,
24:45parce que si, effectivement, il s'avère qu'à la fin arrive au perchoir
24:47une personnalité qui est en décalage
24:49avec ce que les électeurs ont exprimé
24:51dans les urnes, vous allez avoir
24:53une très grande tension politique
24:55dans le pays, parce que
24:57vous allez voir ce que disait tout à l'heure Bruno,
24:59s'installer complètement le narratif
25:01du vote volé,
25:03qui déjà s'installe,
25:05si, effectivement, du côté du RN,
25:07il n'y a aucun poste stratégique, parce que le barrage républicain
25:09aura fonctionné, également,
25:11dans cette élection interne, il y aura une très grande
25:13tension politique dans le pays,
25:15et alors, si après, a fortiori,
25:17c'est quelqu'un de droite qui émane
25:19au perchoir, et qui ensuite peut arriver,
25:21on verra quand, à Matignon,
25:23là, les Français vont vraiment plus rien comprendre,
25:25et là, ça sera très difficile à gérer.
25:27– Pour bien comprendre, parce qu'il y a
25:29beaucoup de politique, beaucoup de tractation, mais il y a aussi
25:31de l'arithmétique dans tout ça,
25:33il y a des voix de Courson pour être élu, si on considère
25:35que les macronistes ont gelé leur voix, même s'ils
25:37peuvent, certains d'entre eux, s'y retrouver,
25:39il a besoin des voix du RN pour être élu,
25:41non ? – Alors, au troisième tour,
25:43il pourrait contenter des voix, par exemple, du Nouveau Front
25:45Populaire, est-ce que si le Nouveau Front Populaire
25:47considère qu'il ne peut pas imposer la candidature
25:49d'André Chassaigne, puisque
25:51ça ne passe pas, il pourrait se dire,
25:53bon, alors, évidemment, dans les tractations, je pense que ça
25:55se fera déjà dans l'autre sens, puisqu'on,
25:57celui qui fait 193 voix,
25:59se tourne vers celui qui en fait moins,
26:01pour qu'il leur joigne. Il y a eu cette rumeur
26:03qui a couru à l'Assemblée cet après-midi, en disant,
26:05est-ce que, finalement, le Nouveau Front Populaire,
26:07s'il sent qu'il ne peut pas imposer son candidat,
26:09se détournerait pas vers, justement,
26:11Charles de Courson, pour ne pas
26:13faire élire Yael Bournepivé ? Cette rumeur
26:15a circulé, elle a été démentie, je pense
26:17qu'elle reviendra demain, elle sera redémentie,
26:19puis, enfin, voilà, je pense que tous les scénarios
26:21sont possibles, toutes les combinaisons sont possibles,
26:23et vraiment, dans chaque camp,
26:25on réfléchit à ce que, politiquement,
26:27on pourra gagner, aussi, dans le récit,
26:29dans ce qu'on raconte, et dans les argumentaires.
26:31On a l'impression que le récit, même,
26:33est déjà plus important que la personne
26:35qui incarnera cette présidente.
26:37Mais le RN, c'est quand même fascinant,
26:39parce qu'on a quand même 140 députés
26:41du Rassemblement national,
26:43c'est eux qui détiennent toutes les clés
26:45de ces scrutins. Ils pourraient très bien dire
26:47je vais faire élire quelqu'un,
26:49et là, ça devient même très compliqué
26:51à assumer. Oui, bien sûr,
26:53143 députés, ils détiennent
26:55incontestablement une des clés
26:57du scrutin.
26:59Pour le RN,
27:01lui qui a tant misé
27:03entre 2022 et 2024
27:05sur sa bonne intégration
27:07au Parlement, le comportement
27:09des députés, les bons élèves
27:11de l'Assemblée nationale,
27:13c'est très important de pouvoir continuer
27:15quand même dans cette trajectoire,
27:17parce que le RN a toujours la même perspective,
27:19qui est quand même 2027.
27:21Donc, pour eux...
27:23La cohérence, c'est de choisir leur candidat
27:25et de ne pas montrer trop de combinaisons,
27:27c'est ça ? Marine Le Pen ne cesse,
27:29depuis le résultat du second tour,
27:31de renvoyer toutes les autres formations
27:33politiques à la confusion, les combines,
27:35les gens qui tripatouillent
27:37entre eux, etc., et elle, elle veut incarner
27:39au fond la pureté
27:41en disant, nous, on a été très clairs,
27:43on a été privés de notre victoire.
27:45Donc, voilà, on verra,
27:47parce que le RN, c'est un acteur stratégique,
27:49mais en même temps, il est très important
27:51pour cet acteur stratégique de conserver
27:53cette ressource, qui est de renvoyer les autres
27:55à une situation chaotique.
27:57Surtout un enjeu, qui est de faire effacer une campagne
27:59qui s'est mal terminée, un plan Matignon
28:01qui était totalement baroque,
28:03et des investitures
28:05qui ont, au fond, fait reculer les Français
28:07en partie.
28:09Ce qu'on dit au RN, c'est qu'on votera
28:11pour Sébastien Chenu au premier tour, qui est le candidat.
28:13Ensuite, tout est ouvert.
28:15Tous les scénarios sont possibles, puisque le RN
28:17peut aussi expliquer que, par ses votes,
28:19il fait barrage à un candidat du Nouveau Front Populaire,
28:21donc il évite, dans son argumentaire,
28:23un gauchiste à l'Assemblée.
28:25Je pense que le RN, c'est pour ça qu'il va prendre sa décision
28:2714 heures après tout le monde, une fois que tout le monde
28:29sera bien en place, pour savoir...
28:31Pareil.
28:33Quelle est politiquement la meilleure stratégie pour eux ?
28:35Vous avez commencé à l'évoquer, Michael Darmon.
28:37Il y a le perchoir demain, mais il y a aussi
28:39les postes-clés. Ça, ça va se jouer
28:41vendredi et samedi.
28:43Vendredi 15h, élection du bureau.
28:45Il y a six vice-présidents,
28:47on va les voir s'afficher, trois casters,
28:4912 secrétaires, et puis samedi,
28:51à partir de 10h,
28:53ce sera l'élection pour la présidence
28:55des commissions, et notamment
28:57celle de la prestigieuse commission des finances
28:59que convoite le RN, mais on l'a compris,
29:01le barrage républicain pourrait empêcher
29:03le RN d'y accéder.
29:05Est-ce que c'est grave ? Est-ce qu'il faut s'en inquiéter,
29:07priver le RN des postes-clés ?
29:09La question divise les députés, c'est un sujet
29:11de Katia Guida.
29:14Faire entrer à l'Assemblée nationale
29:16la stratégie du barrage républicain.
29:18C'est le mot d'ordre à gauche.
29:20Insoumis et écologistes
29:22veulent empêcher le RN
29:24d'accéder aux postes-clés,
29:26la présidence, la question,
29:28ou encore la puissante commission
29:30des finances.
29:32À l'Assemblée nationale, nous devons construire
29:34une digue étanche et empêcher
29:36le Rassemblement national d'accéder
29:38à des positions de pouvoir
29:40au sein de l'Assemblée nationale.
29:42Au sein de notre institution,
29:44cela veut dire au sein de notre République.
29:46Dans le camp présidentiel,
29:48Gabrielle Attal a défini la ligne,
29:50celle du ni-ni, c'est-à-dire
29:52ni RN ni LFI,
29:54mais les avis sont divisés.
29:56Nous ne mettrons jamais un bulletin RN
29:58ni LFI dans l'urne,
30:00et c'est assez convergent quand on dit qu'on veut censurer
30:02un gouvernement RN ou un gouvernement LFI,
30:04ce n'est pas pour les avoir de main à l'Assemblée nationale.
30:06En revanche, comme on ne souhaite pas empêcher
30:08leur représentativité, s'ils sont élus,
30:10on en acceptera évidemment le verdict.
30:12Il faut accepter les règlements dans les démocraties.
30:14À partir du moment où on en sort,
30:16ça devient très dangereux
30:18et surtout c'est un précédent pour la suite.
30:20Des réserves aussi à gauche,
30:22comme chez l'ancien président du groupe communiste
30:24André Chassaigne.
30:26Même si je ne partage pas leurs idées,
30:28il y a des gens qui ont voté pour le RN.
30:30Avec ses alliés siotistes,
30:32le Rassemblement national a recueilli
30:34plus de 10 millions de voix.
30:36Il compte 143 députés,
30:38entre 89 en juin 2022,
30:40ce qui en fait le premier groupe politique à l'Assemblée.
30:42Fort de ce score,
30:44le parti estime pouvoir prétendre
30:46au poste clé.
30:48Mais que les choses soient très claires,
30:50nous on ne souhaite pas ces postes pour nous-mêmes,
30:52pour une histoire d'égo,
30:54on s'en moque complètement.
30:56On souhaite ces postes parce que ces postes,
30:58c'est la conséquence du vote des Français.
31:00Il y a deux ans, en juin 2022,
31:02le RN avait obtenu deux vice-présidences,
31:04revenues à Hélène Laporte
31:06et Sébastien Chenu.
31:08Une attribution très contestée,
31:10la gauche avait accusé le camp présidentiel
31:12de favoriser la normalisation de l'extrême droite.
31:14Jean-Baptiste Daoulas,
31:16140 députés ici,
31:18plus de 10 millions d'électeurs,
31:20et peut-être à l'arrivée,
31:22puisque c'est la position des macronistes et de la gauche,
31:24aucun poste clé. C'est tenable, ça ?
31:26C'est en tout cas contre la tradition
31:28du palais Bourbon.
31:30En 2019, ça a été formalisé
31:32dans le règlement de l'Assemblée nationale
31:34que ce qui était auparavant
31:36une sorte de gentleman's agreement
31:38entre les différents groupes
31:40en fonction de leur poids,
31:42a été mis dans le règlement,
31:44mais c'est un mode de répartition
31:46qui n'est pas obligatoire.
31:48C'est-à-dire qu'il est possible, s'il n'y a pas d'accord global,
31:50ce qui pourrait être le cas puisque des parties s'y opposent,
31:52que ça s'avire au vote.
31:54Et là, c'est un peu le baltrap,
31:56on peut shooter des gens, et effectivement,
31:58le RN pourrait ne pas être représenté.
32:00C'est vrai que ça poserait
32:02un problème de précédent, selon moi,
32:04qui est qu'en imaginant qu'un jour
32:06le RN, qui n'est pas forcément
32:08le parti le plus démocrate, arrive à avoir
32:10une majorité absolue à l'Assemblée,
32:12ça lui offre un précédent en or pour éradiquer
32:14toute opposition à l'Assemblée nationale,
32:16pour tirer à toutes les oppositions
32:18un droit de regard sur les finances
32:20à travers la question,
32:22un droit de regard sur la gestion courante
32:24de l'Assemblée nationale.
32:26C'est quelque part assez dangereux
32:28pour des postes qui sont symboliques
32:30d'un poids si important au quotidien.
32:32Il risque de s'installer cette petite musique
32:34qui dit que, finalement,
32:36le RN, c'est le parti démocratique
32:38et qu'à force d'être
32:40comme ça barré,
32:42ce sont les élites
32:44qui ne jouent pas le jeu de la démocratie.
32:46Et ça, ça passe dans l'opinion.
32:48C'est pour ça que dans les deux cas,
32:50soit le RN arrive à obtenir des postes à responsabilité
32:52et il en tire à profit en continuant
32:54à acquérir une respectabilité,
32:56une notabilité,
32:58une façon de dire qu'on monte en compétence,
33:00soit il est exclu de ses postes à responsabilité.
33:02Et on voit tout à fait
33:04Marine Le Pen arriver aux quatre colonnes
33:06en disant que 10 millions d'électeurs
33:08ont été bafoués,
33:10remis en cause par des combinaisons.
33:12En fait, pile ou face, le RN
33:14saura quoi raconter à son électeur.
33:16C'est gagnant-gagnant, cette situation
33:18pour le RN, Bruno Cotteres ?
33:20Oui, sans doute. Par contre, c'est vrai
33:22qu'en termes de fonctionnement du système démocratique,
33:24on arrive
33:26à des impasses,
33:28à des incohérences,
33:30même du point de vue
33:32de la pensée démocratique,
33:34qui sont tellement importantes.
33:36Au fond, si une force politique
33:38peut se présenter aux élections
33:40en y présentant des candidats,
33:42en ayant des élus, en respectant
33:44les règles du jeu, sans trucage
33:46des élections,
33:48on commence à être à un niveau
33:50de paradoxe qui commence à être très important,
33:52de dire à ses électeurs
33:54que c'est bon pour voter pour eux,
33:56mais pour leur donner des responsabilités,
33:58c'est pas bon. Je partage l'idée
34:00que ça crée un précédent
34:02qui, lui, peut être absolument délétère
34:04sur une institution
34:06absolument centrale.
34:08Par ailleurs, le rôle des institutions
34:10et de la culture démocratique,
34:12c'est d'intégrer progressivement les forces
34:14qui sont exogènes, qui ont même combattu le système
34:16à un moment donné.
34:18L'objectif, c'est de les faire rentrer dans le jeu
34:20et de...
34:22C'est un principe fondamental.
34:24C'est de la nitroglycérine,
34:26ces règles-là, du barrage à l'Assemblée,
34:28pour la suite ?
34:30En réalité, au fond, peut-être que si un jour
34:32il y a une clarification à mettre en place,
34:34c'est le mot de l'été de ce qu'a fait Emmanuel Macron,
34:36il aura peut-être accéléré la fin
34:38de la Ve République. Parce qu'en fait,
34:40en réalité, cette Ve République
34:42est faite pour la fluidité entre deux blocs
34:44qui alternent.
34:46La tripartition, avec l'arrivée
34:48d'un bloc comme celui du RN,
34:50change totalement la règle du jeu.
34:52C'est ce que les Français ont compris depuis 2022.
34:54Les Français ont compris
34:56intuitivement par leur vote qu'il faut
34:58changer de mode de fonctionnement
35:00et de mode de scrutin
35:02pour pouvoir enfin arriver à de l'équité.
35:04Mais est-ce que c'est pas une crise politique ?
35:06Trois blocs que tout oppose ?
35:08On est totalement dans une crise politique
35:10qui peut mener...
35:12Une crise politique
35:14qui peut mener vers une crise institutionnelle
35:16où on voit bien toutes les questions
35:18que l'on se pose et qui sont des questions,
35:20des dilemmes très difficiles à résoudre.
35:22Elsa ?
35:24Le vote pour le bureau,
35:26on vote pour des gens.
35:28C'est-à-dire que le camp présidentiel,
35:30s'il veut qu'il y ait des
35:32vice-présidents, des questeurs
35:34Rassemblement national, ils sont obligés
35:36que certains d'eux votent pour
35:38des candidats du RN.
35:40C'est pas voter contre, etc.
35:42Et il y a eu ce traumatisme en 2022,
35:44où les gens ont regretté d'avoir voté pour
35:46le RN, puisque c'est ce qui est retenu à la fin.
35:48Il y a clairement un changement stratégique
35:50au sein du camp présidentiel.
35:52Je voudrais que vous nous disiez un tout petit mot
35:54avant de terminer ce débat, Elsa,
35:56de l'inscription des groupes.
35:58On va connaître à 18h, ça c'est vraiment fondamental,
36:00qui pèse quoi ?
36:02C'est-à-dire le nombre total de groupes parlementaires
36:04et surtout qui a plus de députés.
36:06Expliquez-nous.
36:08Exactement, à 18h demain, la liste des groupes
36:10va être publiée.
36:12C'est important pour savoir
36:14le PS, LFI,
36:16dans la course sur ce nouveau Front Populaire,
36:18combien il y a de non-inscrits,
36:20qui sont les non-inscrits,
36:22combien il y a d'apparentés.
36:24Quand on est apparenté dans un groupe,
36:26c'est que déjà on commence à regarder un peu dehors.
36:28Et normalement, ces groupes, dans leur déclaration politique,
36:30ils choisissent d'être soit dans la majorité,
36:32soit dans l'opposition, soit groupe minoritaire,
36:34histoire de rajouter un petit peu de piment.
36:36C'est pas complètement obligatoire,
36:38c'est dans leur déclaration politique.
36:40Sans gouvernement, c'est difficile de se positionner.
36:42C'est lunaire, même.
36:44Il y a des députés qui, aujourd'hui, nous ont dit,
36:46deux députés du même camp,
36:48normalement, on est dans la majorité.
36:50Personne n'y voit tout à fait clair.
36:52Ça a son importance pour, notamment,
36:54samedi, la Commission des Finances.
36:56Elle vient à l'opposition, c'est dans la Constitution,
36:58il faut qu'elle soit présidée par les oppositions.
37:00C'est ubuesque.
37:02Ça pourrait être drôle si c'était pas tragique.
37:04Merci. On s'arrête là.
37:06Merci beaucoup d'être venus sur ce plateau.
37:08On va accueillir, à présent, notre grand témoin.
37:10C'est un homme de gauche.
37:12Jamais avare d'un coup de griffe à Jean-Luc Mélenchon.
37:14C'est lui que les socialistes ont choisi
37:16pour négocier au sein du Nouveau Front populaire.
37:18Arrêtez de jouer.
37:20Matignon pour les nuls.
37:22Il les a vus, sans doute, les unes
37:24de l'humanité et de libération.
37:26Elles sont sans appel.
37:28Alors, a-t-il une part de responsabilité dans le fiasco d'Enego ?
37:30Benoît Payan nous rejoint
37:32juste après l'invitation de Maëté Frémont.
37:38Si on vous invite, Benoît Payan,
37:40c'est parce que vous êtes au cœur de la mêlée.
37:42Négociateur de choc dans les discussions
37:44au sein du Nouveau Front populaire.
37:46Depuis la dissolution,
37:48vous dormez peu
37:50et les allers-retours se succèdent pour vous
37:52entre Marseille et Paris.
37:54On est dans une situation
37:56où il faut être capable de se parler
37:58et de parler aux Françaises et aux Français.
38:00Il faut que la gauche arrête de se parler à elle-même.
38:02Votre mission ?
38:04Peser de tout votre poids pour faire pencher
38:06la France en faveur des forces sociales démocrates
38:08contre la France insoumise.
38:10Car il faut dire, Benoît Payan,
38:12vous, le maire de Marseille,
38:14êtes un farouche opposant aux méthodes
38:16de Jean-Luc Mélenchon.
38:18Si tu n'es pas dans l'orthodoxie de ce à quoi je crois,
38:20alors tu es voué aux gémonies.
38:22Mais ce n'est pas une manière de faire.
38:24Le pays a besoin de rassemblements.
38:26C'est un pays qui n'a pas besoin de chaos.
38:28Ce n'est pas un pays qui a besoin de coups de menton.
38:30Pas question pour vous
38:32de voir renaître la nupèce ?
38:34De quoi vous motiver à venir
38:36donner un coup de main à vos anciens camarades socialistes ?
38:38Car, rappelons-le,
38:40vous n'êtes plus au sein du parti
38:42depuis 4 ans.
38:44Alors, Benoît Payan, ce soir,
38:46on a une question pour vous.
38:48Vos discussions pour trouver un nom pour Matignon
38:50n'aboutissent à rien ?
38:52Enfin, si à un spectacle désolant,
38:54n'a-t-on pas
38:56la gauche la plus bête du monde ?
38:58Bonsoir, Benoît Payan.
39:00Bonsoir.
39:02La revoilà, donc, la gauche la plus bête du monde ?
39:04Il faudrait qu'elle évite de l'être.
39:06Et donc, il va falloir maintenant
39:08que tout le monde s'accorde pour trouver un nom.
39:10C'est ce qui a été fait pour le perchoir,
39:12aujourd'hui.
39:14On nous avait dit, c'est impossible,
39:16ces gens-là ne se parlent plus,
39:18ces gens-là ne se respectent plus.
39:20Et en réalité, on s'est aperçu que tout le monde s'est accordé
39:22pour qu'André Chassaigne
39:24soit le candidat.
39:26Il y a eu un vote démocratique.
39:28C'était plus facile, peut-être, entre députés,
39:30probablement plus facile,
39:32mais ce n'était pas évident.
39:34Vous ne les méritez pas du tout.
39:36C'est une de la presse de gauche qui sont cinglantes.
39:38Je les comprends.
39:40Il ne faut pas dire qu'elles ne sont pas méritées.
39:42Il y a eu beaucoup d'espoir pendant cette campagne.
39:44Ce nouveau Front populaire a soulevé un espoir.
39:46Il y a des gens qui ont porté,
39:48dans les partis et au-delà, dans la société civile,
39:50dans les syndicats, dans les collectifs,
39:52de simples citoyens qui sont venus spontanément
39:54pour faire cette campagne,
39:56pour dire que quelque chose de nouveau était possible.
39:58Qu'on pouvait renouer...
40:00Ils ont raison d'y croire.
40:02Encore ?
40:04J'espère bien.
40:06Qu'on pouvait renouer avec la possibilité
40:08de s'adresser à celles et ceux
40:10qui ont besoin d'un nouveau destin.
40:12Je peux comprendre...
40:14Tout ce qu'on voit aujourd'hui,
40:16c'est que vous peinez à accoucher
40:18et ça devient désolant.
40:20Vous pensez que je ne trouve pas ça désolant ?
40:22Je suis le premier à dire
40:24qu'il faut maintenant aller vite.
40:26C'est ce que j'ai pu dire dans votre explication,
40:28dans ce portrait, raconté
40:30que je faisais les négociations
40:32pour Matignon.
40:34Vous avez fait les négociations des investitures
40:36et avec succès, puisque aujourd'hui,
40:38le Parti socialiste a doublé son nombre de députés.
40:40Je pense que c'était important de rééquilibrer
40:42ce qui était la NUPEZ,
40:44ce qui était complètement déséquilibré.
40:46Or, aujourd'hui, on est passé à une autre étape.
40:48Je crois que les chefs de parti doivent se voir,
40:50doivent se parler pour tomber
40:52d'accord sur un nom.
40:54Ça veut dire que maintenant qu'on a un candidat au perchoir,
40:56ces négociations qui étaient arrêtées,
40:58c'est les mots de Jean-Luc Mélenchon,
41:00elles vont reprendre.
41:02Que nous ont dit celles et ceux
41:04qui ont décidé d'arrêter ces négociations ?
41:06Ils nous disent,
41:08faisons d'abord un accord sur le perchoir,
41:10c'est fait, c'est-à-dire qu'on a un candidat commun,
41:12on reparlera d'André tout à l'heure.
41:14Dans un instant, simplement, c'est intéressant.
41:16Elles vont reprendre.
41:18Mais elles doivent reprendre.
41:20Vous vous rendez compte ?
41:22Qu'est-ce que ça voudrait dire ?
41:24Qu'est-ce que ça voudrait dire ?
41:26Si on a du temps, on parlera d'ailleurs de ce que sont
41:28les institutions de la Ve République.
41:30Ça urge, et c'est normal, il y a eu de l'espoir.
41:32Aujourd'hui, si on ne répond pas à ça,
41:34on trahit collectivement cet espoir.
41:36Si quelqu'un sort du Nouveau Front Populaire
41:38pour dire, je ne suis pas d'accord,
41:40je ne veux plus fonctionner comme ça,
41:42ou je ne veux pas de telle ou telle personne,
41:44il porte une responsabilité.
41:46Et moi, je ne veux pas ça.
41:48Je crois que des gens qui ont peu pour vivre,
41:50qui se sentent déclassés ou délaissés,
41:52ont besoin de cet espoir-là.
41:54Donc, on doit répondre.
41:56On a l'impression que selon les socialistes,
41:58on a l'impression que c'est les insoumis
42:00qui...
42:02En tout cas, vous ne vouliez pas
42:04de Duguay-de-Belleau.
42:06Et eux ne veulent pas
42:08les insoumis de Laurence Toubienna.
42:10C'est à qui portera le chapeau
42:12de l'échec des négo ?
42:14Si vous m'avez invité pour qu'on parle de cuisine,
42:16je peux vous parler de cuisine provençale
42:18ou de cuisine marseillaise,
42:20mais la cuisine politique ne m'intéresse pas.
42:22Moi, ce que je dis aux chefs de partis
42:24aujourd'hui et aux responsables
42:26qui sont autour de la table, c'est qu'en effet,
42:28il faut continuer de parler.
42:30Et continuer de parler pour trouver
42:32rapidement un candidat,
42:34une candidate
42:36pour Matignon. Pour pouvoir
42:38proposer au Président de la République,
42:40en disant, on est arrivé premier,
42:42il faut le dire modestement,
42:44j'ai vu que certains considéraient qu'on avait gagné
42:46parce qu'on avait une majorité absolue.
42:48Il manque d'humilité, Jean-Luc Mélenchon, vous trouvez ?
42:50Je ne suis pas là pour décrire
42:52Jean-Luc Mélenchon.
42:54Certains ont dit qu'il allait triompher,
42:56ce n'est pas le cas ?
42:58En tout cas, moi, je considère qu'il ne fallait pas triompher.
43:00Je ne suis pas là pour vous parler
43:02de Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas mon sujet,
43:04ça ne m'intéresse pas. Je n'ai pas envie
43:06de m'attaquer aux personnes, je ne fais pas ça.
43:08Je sais que certains sont des spécialistes de ça,
43:10je les laisse bien volontiers.
43:12Je vais au bout.
43:14En effet, je crois qu'il faut maintenant, rapidement,
43:16pour ce peuple de gauche,
43:18mais pas que, pour le pays, dire au président de la République
43:20voilà, il y a un nom,
43:22et en tant que chef de l'État, vous devez appeler cette personne
43:24pour qu'elle puisse former un gouvernement.
43:26Et ensuite, le président
43:28prendra ses responsabilités.
43:30Soit il dit, je lui propose de former un gouvernement,
43:32soit il dit, je ne veux pas de vous.
43:34Et je ne vous appelle pas.
43:36Il sera responsable
43:38de sa propre décision à ce moment-là.
43:40Alors, en liant les négociations
43:42pour Matignon à celles du perchoir,
43:44ça, c'était la nouvelle stratégie.
43:46On va dire un mot d'André Chassaigne dans un instant.
43:48Est-ce que vous n'êtes pas en train de faire le jeu
43:50d'Emmanuel Macron ?
43:52Pas du tout. Je crois que le président de la République
43:54a dit qu'il faudra qu'en fonction
43:56du résultat du perchoir,
43:58on trouve une majorité autour de celui
44:00ou celle qui sera...
44:02Je crois que ça ne fonctionne pas tout à fait comme ça.
44:04On est dans un système...
44:06C'est lui qui nomme l'article 8 de la Constitution.
44:08Bien sûr. Il peut nommer qui il veut.
44:10En effet, l'article 8 de la Constitution,
44:12il s'agit de la respecter.
44:14Donc là, il vous donne une certaine forme d'indication
44:16aussi de cette assemblée
44:18qui est capable de faire des compagnies ou pas.
44:20On verra demain ce qui va se passer.
44:22On a un candidat qui va aller
44:24aux trois tours de cette élection
44:26et qui a des chances de devenir président
44:28de l'Assemblée nationale. D'abord parce que
44:30André Chassaigne, c'est quelqu'un qui a de l'expérience.
44:32C'est quelqu'un qui a une stature.
44:34C'est une force tranquille, André Chassaigne.
44:36C'est un rock. C'est quelqu'un qui, pendant 22 ans,
44:38a exercé ce magistère de député.
44:4027 ans, maire.
44:4212 ans, président de l'Assemblée nationale.
44:44C'est un grand républicain. C'est quelqu'un qui rassure.
44:46C'est quelqu'un qui connaît
44:48le fonctionnement de l'Assemblée nationale.
44:50C'est quelqu'un qui n'est pas non plus le plus représentatif
44:52en nombre de députés puisqu'il n'en a que neuf aujourd'hui,
44:54comparé aux socialistes et aux insoumis.
44:56Je crois que la personne d'André Chassaigne
44:58dépasse largement son parti
45:00ou le nombre de députés.
45:02Le parcours d'André Chassaigne,
45:04le courage et la force d'André Chassaigne
45:06dépasse largement ce genre de choses.
45:08Question toute simple. Vous savez très bien comment fonctionne
45:10le mode de scrutin demain. Vous connaissez ça par cœur.
45:12Trois tours. C'est très compliqué la situation
45:14politique arithmétique du
45:16NFP demain parce qu'il n'a pas d'alliés.
45:18Un Charles de Courson,
45:20pour le socialiste ou l'ancien socialiste,
45:22vous êtes dit vers gauche aujourd'hui, que vous êtes,
45:24pourrait être un recours ?
45:26Peut-être que Charles de Courson,
45:28qui, à la fin du deuxième tour,
45:30se retrouvera en situation
45:32d'avoir 10, 20, 30
45:34voix, aura une décision à prendre.
45:36Nous, on va
45:38faire bloc derrière André Chassaigne
45:40qui va aller au bout.
45:42Et ensuite...
45:44Il l'aura
45:46indiqué quand on a été
45:48candidat au premier tour,
45:50au deuxième, soit on va au troisième,
45:52ça sera sa responsabilité.
45:54Et puis ensuite, il verra ce qu'il fait.
45:56Moi, je ne suis pas dans cette discussion
45:58et je ne discute pas avec Charles de Courson.
46:00Et donc, il prendra
46:02dans son âme et conscience
46:04sa décision. Je crois qu'il nous a montré
46:06ces dernières années
46:08où il se situait.
46:10Il s'est situé clairement
46:12au niveau de l'opposition d'Emmanuel Macron,
46:14il a voté les motions de censure,
46:16il s'est battu contre la loi des retraites,
46:18il s'est battu contre la loi asile-immigration,
46:20il a montré... C'est l'âme de droite.
46:22Mais il a montré
46:24une certaine forme de respect des institutions,
46:26il a montré ce qu'était son esprit
46:28républicain et il aura l'occasion
46:30de le montrer.
46:32J'entends qu'il y a une potentielle compatibilité
46:34entre la gauche
46:36et Courson, anti-Macron,
46:38dans l'hypothèse où André Chassaigne
46:40serait minoritaire.
46:42Mais c'est intéressant de vous entendre.
46:44Mais c'est intéressant de vous entendre.
46:46Je ne parle pas des personnalités,
46:48je voudrais me situer dans autre chose
46:50et je crois qu'on en a besoin.
46:52Et comme on est sur la chaîne parlementaire,
46:54je pense qu'on a besoin de prendre du temps
46:56pour parler de ça, pour ne pas être
46:58interviewés habituellement.
47:00On va parler des institutions parce que vous avez
47:02des propositions très concrètes et je dirais
47:04ambitieuses. Dans un instant,
47:06tout simplement sur ce qui se passe du côté
47:08de la droite, la tentative de coalition
47:10entre Macron et la droite républicaine,
47:12très clairement, Gabriel Attal,
47:14il veut travailler avec les sociodémocrates,
47:16donc avec certains socialistes,
47:18il veut faire imploser la NFP.
47:20Il peut y arriver ?
47:22Il peut le vouloir.
47:24Il n'y arrivera pas.
47:26Personne,
47:28personne n'a envie
47:30d'aller dans une coalition qui ne veut rien dire.
47:32Vous pensez que les Françaises et les Français
47:34ont voté pour ça ?
47:36Pardonnez-moi, si on reprend
47:38deux secondes le fil de l'histoire,
47:40le 9 juin, on a une élection européenne
47:42où on ne nous demande absolument rien sur la situation nationale.
47:44Le 9 juin, on envoie des députés
47:46au Parlement européen.
47:48Le soir même, on a un chef de l'État qui dit
47:50je vais tirer des conclusions absolument
47:52terribles de ce scrutin
47:54puisque je vais dissoudre l'Assemblée nationale.
47:56Il prend
47:58une des décisions constitutionnelles
48:00les plus fortes qui puissent arriver.
48:02Il dissout. Il laisse 4 jours
48:04aux formations politiques et 15 jours
48:06aux Français pour voter,
48:08faire des accords, faire un programme
48:10et voter. Il se retrouve
48:12dans une situation où il perd
48:14un certain nombre de députés, où le Front républicain
48:16a fonctionné et donc tout le monde
48:18doit être humble parce qu'il y a
48:20des socialistes, des communistes
48:22qui ont voté pour des candidats d'Emmanuel Macron
48:24contre le Rassemblement national.
48:26Il y a aussi des électeurs
48:28de droite, du centre,
48:30qui ont voté pour des candidats du NFP
48:32contre le Rassemblement national.
48:34C'est en ce sens qu'une grande coalition aurait
48:36une certaine cohérence politique en vertu
48:38justement de ces électeurs
48:40qui ont barré la route au RN.
48:42Barrer la route au RN, c'est pas un programme.
48:44Et ça ne pourra pas durer longtemps.
48:46Et cette affaire ne durera pas longtemps.
48:48Un contrat de gouvernement qui permettrait
48:50un mois pour se mettre d'accord sur des réformes
48:52avec des socialistes jusqu'à la droite, impossible.
48:54Ça ne fonctionnera pas.
48:56Ça ne peut pas fonctionner.
48:58On peut essayer de tourner ça dans tous les sens.
49:00Parce que la Ve République,
49:02on le connaît bien ici, LCP,
49:04n'est pas faite pour ça. Nos voisins européens
49:06nous montrent, celles et ceux qui sont
49:08fabriqués pour faire du compromis,
49:10qui ont des institutions qui leur permettent
49:12de le faire. Un mode de scrutin à la proportionnelle.
49:14Qui savent fabriquer des coalitions
49:16dont c'est l'ADN politique
49:18mettent des mois à le faire.
49:20Nous qui avons une constitution qui, quelque part,
49:22ne nous a jamais permis de le faire
49:24depuis 1958.
49:26On nous demanderait aujourd'hui, en quelques jours,
49:28de balayer nos institutions,
49:30nos traditions politiques, pour passer
49:32à quelque chose que les Français ne comprendraient pas.
49:34Ils ont envoyé un signal très fort.
49:36Le signal, c'est que tout est bloqué.
49:38En réalité.
49:40Mais il y a...
49:42C'est bien ce qu'on est en train d'essayer de faire.
49:44Il y a dans cette affaire-là
49:46un groupe
49:48qui est arrivé majoritaire.
49:50Et des groupes...
49:52C'est pour ça qu'il faut avoir de l'humilité.
49:54C'est pour ça qu'il faut avoir de l'humilité.
49:56Vous tiendrez combien de temps ?
49:58Si vous gouvernez, vous le savez, c'est très fragile.
50:00Mais c'est aussi pour ça...
50:02Quand on va proposer l'augmentation
50:04du salaire à 1 600 euros,
50:06j'attends de voir quel député va dire
50:08qu'il est absolument contre l'augmentation.
50:10Vous trouverez des partenaires
50:12au centre, à droite...
50:14Quand on va poser la question des retraites,
50:16où 90 % des Français sont opposés
50:18à la question des retraites,
50:20j'attends de voir quel député va dire
50:22qu'il s'oppose à cette réforme des retraites.
50:24Mais ça, monsieur Payan, ça n'est possible
50:26que si vous n'êtes pas censuré.
50:28Les autres parties ont dit à la minute
50:30qu'il y a un insoumis au gouvernement.
50:32Entre ce qu'on dit et ce qu'on fait,
50:34quelquefois, et c'est dommage, il y a un gap.
50:36Nous, on a une responsabilité.
50:38Quand on est arrivé premier,
50:40on prend cette responsabilité,
50:42quand on a gagné sans triomphalisme,
50:44on se doit,
50:46ne serait-ce que par rapport à celles et ceux
50:48qui ont déjoué tous les pronostics
50:50sur vos chaînes, sur d'autres.
50:52Il n'y a pas un sondeur qui avait vu
50:54que la gauche pouvait arriver en tête.
50:56On a une forme de responsabilité.
50:58Elle est simple, aller proposer au président de la République
51:00le nom d'une ou d'un premier ministre
51:02qui doit former un gouvernement.
51:04Et ensuite, chacun prendra ses responsabilités.
51:06Allez, le mode d'emploi, il est très clair.
51:08On verra s'il vous donne raison
51:10dans les jours qui viennent.
51:12Je vous propose de rester avec moi.
51:14C'est l'heure d'accueillir nos affranchis
51:16pour leur parti pris.
51:26Bonsoir, Richard Verly.
51:28Richard Verly du quotidien Suisse Blic
51:30qui va nous parler d'un grand bain
51:32qui vous a particulièrement intéressé
51:34de la mer de Paris dans un instant.
51:36On va commencer par Bobo Express,
51:38l'actualité parlementaire au-delà du perchoir.
51:40Elle est toujours riche.
51:42C'est Stéphanie Despierre, Bourbon Express.
51:52Bonsoir, ma chère Stéphanie.
51:54On a beaucoup parlé des négociations à gauche
51:56et notamment dans notre débat tout à l'heure.
51:58Il y en a aussi des discussions à droite.
52:00Le camp macroniste tend la main
52:02très clairement à la droite républicaine.
52:04Oui, en coulisses, des ministres,
52:06des députés du camp présidentiel
52:08discutent avec les élus les républicains.
52:10Alors en fait, il ne faut plus les appeler
52:12les élus les républicains.
52:14Le groupe s'appelle désormais la droite républicaine.
52:16A ne pas confondre, attention, il faut suivre
52:18avec le mouvement à droite d'Éric Ciotti allié au RN.
52:20Je vous parle là donc du groupe
52:22dont Laurent Wauquiez a pris les commandes
52:24la semaine dernière et il a affiché clairement
52:26la ligne, pas de coalition avec Emmanuel Macron
52:28mais un éventuel soutien
52:30sans participation au gouvernement
52:32et il veut poser ses conditions
52:34pour ce qu'il appelle un pacte législatif.
52:36Depuis, les 46 députés de droite
52:38planchent dessus.
52:40Alors ce pacte, c'est un ensemble
52:42de propositions de loi avec des lignes rouges.
52:44Il y aurait trois ou quatre grandes priorités.
52:46Les députés discutent encore
52:48pour les définir. Il devrait y avoir
52:50les salaires, l'immigration, l'industrie,
52:52la sécurité. Ce document devrait
52:54être bouclé d'ici la fin de la semaine
52:56et ce sera une base claire si les multiples
52:58contacts se transforment en véritable
53:00négociation pour constituer une majorité
53:02à l'Assemblée. Oui, j'ai perdu mon oreille.
53:04Et alors, justement, qu'est-ce qu'ils en pensent
53:06chez Emmanuel Macron dans le camp présidentiel
53:08de ce pacte ? Alors évidemment, l'aile droite en pense
53:10beaucoup de bien. Avant même de connaître
53:12le contenu détaillé de ce pacte,
53:14le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
53:16a bondi sur l'occasion. Il a envoyé un message
53:18très clair à tous ses collègues députés
53:20du groupe Ensemble pour la République.
53:22Les propositions législatives
53:24du groupe de la droite républicaine sont très
53:26intéressantes et méritent que nous en discutions.
53:28Nous devons travailler
53:30avec les LR sur le fond.
53:32Immédiatement, plusieurs députés du camp
53:34présidentiel lui ont emboîté le pas
53:36en publiant de multiples messages sur X.
53:38En conseil des ministrières, c'est le président
53:40de la République qui invite son camp à bâtir
53:42une coalition majoritaire
53:44ou un large pacte législatif.
53:46Les mêmes mots que la droite.
53:48Gabriel Attal, lui,
53:50qui est aussi le nouveau chef du groupe
53:52Ensemble pour la République, préfère
53:54parler de pacte d'action et il
53:56regarderait plutôt du côté
53:58des sociodémocrates.
54:00Les députés de l'aile gauche ne sont pas très
54:02emballés à l'idée d'une alliance avec la droite.
54:04D'un mot avant de vous faire réagir,
54:06tout le monde ne pense pas pareil à droite,
54:08j'ai l'impression. Non, si pour Laurent Wauquiez
54:10et ses troupes, il n'est pas question d'entrer au gouvernement.
54:12Il y en a d'autres qui sont plutôt prêts
54:14comme Xavier Bertrand, le président
54:16de la région Hauts-de-France se verrait bien
54:18à Matignon. Dès le 9 juillet, il a demandé
54:20un gouvernement d'urgence nationale
54:22dirigé par un républicain.
54:24Il s'organise pour devenir
54:26au besoin un recours, toujours
54:28prêt à mettre en avant son combat
54:30contre le RN, son action transpartisane
54:32dans sa région. Et puis
54:34il y a le trublillon de la droite, Aurélien Pradié
54:36qui pour l'instant n'appartient plus à aucun groupe
54:38qui veut lui, clairement, un gouvernement
54:40de cohabitation.
54:42Moi je ne vous parle pas de coalition, je vous parle
54:44de cohabitation. Avec qui ? Ce que les
54:46Français ont dit, clairement, c'est que
54:48le président de la République n'avait plus la majorité.
54:50Mais on voit qu'on n'a pas la majorité justement.
54:52Il y a à droite et à gauche des femmes et des hommes
54:54avec qui je pense que je peux parler
54:56d'immigration, que je peux parler
54:58de laïcité, que je peux parler
55:00de réindustrialisation du pays.
55:02Et le député Dulotte plaide clairement
55:04pour un gouvernement
55:06d'union nationale avec des hommes
55:08et des femmes de gauche et de droite à l'image
55:10du Conseil national de la résistance,
55:12rien de moins que ce qui s'est passé
55:14après la Seconde Guerre mondiale.
55:16C'est ça la suite de l'histoire, sans doute,
55:18une coalition avec la droite.
55:20Vous l'écrivez très vite, cette histoire.
55:22En tout cas, ça semble être la volonté
55:24du président de la République, mais je crois comprendre
55:26d'ailleurs que les gens ne sont pas tout à fait
55:28d'accord et tout à fait unis.
55:30L'aventure autour du président de la République,
55:32ça a été une aventure autour d'un homme
55:34avec d'abord des sociodémocrates,
55:36beaucoup d'anciens socialistes, et donc des gens
55:38qui viennent du centre-gauche et qui
55:40mécaniquement et au fur et à mesure du temps ont basculé
55:42vers la droite avec des apports successifs
55:44de gens venant des LR.
55:46Mais leur ADN, regardez ce qui s'est passé
55:48dans l'entre-deux-tours des élections législatives,
55:50c'est intéressant. Vous aviez une dichotomie
55:52très forte entre des gens qui disaient
55:54il faut faire barrage aux RN quoi qu'il arrive
55:56quitte à aller voter pour des LFI
55:58et des gens qui disaient ni RN ni LFI
56:00dans le même parti.
56:02Cette réalité que le macronisme
56:04a fait vivre avec
56:06ce qui s'est passé est en train de s'étioler.
56:08Je crois qu'on risque de voir
56:10peut-être dès demain
56:12des difficultés pour ce groupe
56:14à être aussi unis.
56:16Encore une fois, je crois que
56:18les semaines qui viennent de passer nous l'ont démontré.
56:20En politique, rien n'est écrit.
56:22Il nous reste une poignée de petites minutes
56:24pour Richard Verli.
56:26L'image a fait le tour du monde.
56:28Anne Hidalgo qui nage dans la Seine.
56:30La presse étrangère a adoré.
56:32Vous nous dites ce soir que ce plongeon
56:34il fait du bien. Pourquoi ?
56:36Le remède miracle à l'image
56:38quand même écornée de la France, il existe.
56:40Il se nomme Anne Hidalgo. Je m'en doute.
56:42Myriam, ça va vous surprendre parce que
56:44tout de même, 1,7% à la présidentielle
56:46de 2022, c'est un peu court
56:48pour incarner l'espoir à l'international.
56:50Eh bien non. Car aujourd'hui,
56:52deux bons matins, et je peux en témoigner,
56:54les caméras du monde entier
56:56ont retrouvé ce que la presse étrangère
56:58adore, la belle vie à Paris.
57:00En barbotant quelques minutes
57:02en combinaison intégrale,
57:04la maire de la capitale a redonné
57:06aux médias internationaux leur carburant
57:08favori, c'était le ciel bleu
57:10au-dessus de Paname, c'était des badauds
57:12sur les quais, certains torse nus face à
57:14Saint-Louis, c'était les beaux plans
57:16de Notre-Dame en reconstruction, et c'était
57:18surtout le fantasme de tous les touristes
57:20étrangers, se baigner dans cette
57:22Seine que l'on parcourt d'habitude dans des bateaux
57:24mouches un peu bondés et un peu onéreux.
57:26Vous savez qu'à Vienne, en Autriche,
57:28on se baigne dans le Danube, à Zurich,
57:30on se baigne dans la Limate, alors nager dans Paris,
57:32se rendre en brasse coulée du Châtelet
57:34au Trocadéro, avouez que ça fait
57:36envie quand même. Oui, mais alors on n'en est pas là, franchement.
57:38Ah non, alors vous le savez, c'est en 2025,
57:40nous dit-on, que la Seine sera
57:42nageable pour tous, sans doute dans une zone
57:44aménagée. Là, c'était juste
57:46le show pour les JO. Mais pourquoi ça fait du bien ?
57:48Parce que jusque-là, la crise
57:50politique avait tout éclipsé dans les médias
57:52internationaux. On ne parlait
57:54même plus de la préparation des JO,
57:56à peine de la cérémonie d'ouverture.
57:58Eh bien voilà, pardon de le dire,
58:00mais les correspondants, ils sont heureux.
58:02On va pouvoir parler d'autre chose que de
58:04l'Assemblée nationale et des manœuvres
58:06parlementaires, que de l'absence de gouvernement.
58:08C'est vrai, vous avez raison.
58:10On était vraiment fatigués d'imaginer
58:12à quoi ressembleraient les trois prochaines années
58:14d'Emmanuel Macron, mais avec le plongeon
58:16d'Anne Hidalgo, tout redevient simple.
58:18Paris redevient Paris, la ville de tous les rêves,
58:20avec Marseille, évidemment, et tant pis
58:22si ce brin de natation vous démange après.
58:24Vous êtes prêts à ploufer, vous aussi, Benoît Payan ?
58:26Mais nous, ça fait 2600 ans qu'on nage dans la mer,
58:28si vous voulez, donc c'est quand même tout à fait autre chose.
58:30C'est un peu différent à Marseille.
58:32Merci beaucoup d'être venu sur le plateau
58:34de LCP, merci Stéphanie,
58:36Richard, à très vite, très belle soirée,
58:38documentaire, Jean-Pierre Gracien,
58:40à demain.
58:42...

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