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Écartée de la France Insoumise, Raquel Garrido décide de lancer son mouvement politique
Europe 1
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12/07/2024
Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1
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Transcription
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00:00
16h18, Eliott De Waal sur Europe 1.
00:04
17h45 sur Europe 1, la dernière partie du 16h18.
00:09
On est toujours avec Gauthier Lebret, Jules Torres, Charlotte Dornelas et avec Gabriel Cluzel.
00:15
Notre invité, Raquel Garrido, merci d'être avec nous.
00:19
Vous étiez candidate aux législatives, vous avez perdu lors de cette élection législative
00:26
et vous venez de créer avec les dissidents, ceux qui ont été purgés de la France Insoumise,
00:31
un nouveau groupe, l'Association pour la République Écologique et Sociale,
00:36
ce qui a valu d'ailleurs un échange assez musclé avec un certain Agrien Quatennens
00:41
qui vous reproche d'avoir créé ce groupe avant la dite purge
00:46
et vous lui avez répondu, parmi le tas de très bonnes raisons d'adhérer à la prêt,
00:50
ce sera un lieu ouvert et bienveillant, loin des pratiques toxiques et des abus de pouvoir.
00:55
Vous n'y croiserez pas, Adrien Quatennens.
00:58
Bonjour l'ambiance au Nouveau Front Populaire, Raquel Garrido, bonjour.
01:02
Bonjour.
01:04
Alors quel est l'objectif de cette nouvelle association, je le rappelle,
01:08
pour la République Écologique et Sociale, la prêt ?
01:11
Écoutez, vous avez vu comme moi que le pays est dans une situation assez tendue, assez instable
01:22
et il y a, selon mes camarades et moi, besoin d'une gauche qui sait où elle habite
01:31
et qui a des objectifs clairs de prise de pouvoir et une stratégie pour prendre le pouvoir.
01:38
Alors pour nous, ça passe par le fait d'assurer qu'il y ait l'unité d'abord de la gauche et des écologistes,
01:45
qu'il y ait un programme de transformation sociale qui puisse parler à toutes les majorités sociologiques.
01:53
Quand je parle de majorité sociologique, ça veut dire que ce sont les Français où qu'ils vivent,
01:58
qu'ils soient en centre-ville, qu'ils soient dans les quartiers populaires ou qu'ils soient dans la ruralité.
02:04
Et puis ça passe aussi par une certaine éthique du pouvoir et donc une certaine crédibilité démocratique.
02:11
Donc ce sont toutes ces choses-là qui ont fait défaut, selon nous, notamment à la France insoumise
02:18
et qui nous ont poussé, déjà depuis plusieurs mois, à essayer de travailler, à forger des traits d'union,
02:25
d'abord au sein de la gauche, et ça a marché en quelque sorte,
02:28
puisque nous avons pu voir que le fruit de notre travail au mois d'avril-mai avait aidé
02:34
à ce qu'au mois de juin se constitue le nouveau Front populaire.
02:38
Et aujourd'hui, nous faisons un appel à la mobilisation.
02:41
Nous répondons d'ailleurs à des demandes.
02:43
Ça fait des mois que les gens nous disent lancer quelque chose.
02:46
On a envie de travailler sur le terrain avec des pratiques nouvelles, quelque chose de plus collégial,
02:52
de plus démocratique.
02:53
Et donc c'est pour ça que nous avons lancé aujourd'hui, j'en suis vraiment très heureuse,
02:57
cette association qui s'appelle L'Après.
02:59
L'Association pour la République écologique et sociale.
03:04
Et je me permets de dire tout de go.
03:06
Je me permets de dire tout de suite que notre site web c'est www.l-apres.fr
03:14
et donc tout le monde peut adhérer.
03:16
Très bien pour la promotion.
03:17
Vous avez dit une gauche qui sait où elle habite.
03:19
Ça veut dire quoi une gauche qui sait où elle habite ?
03:21
Ça veut dire que par exemple dans cette maison, cette nouvelle maison,
03:24
la France insoumise n'est pas la bienvenue ?
03:26
Et ça veut dire quoi les fondations de cette gauche qui sait où elle habite ?
03:30
Quelles sont-elles ?
03:32
Et je pense que là, pendant la période des élections européennes
03:34
que nous avions vécues jusqu'au 9 juin,
03:36
nous étions dans une phase d'agressivité mutuelle très forte,
03:40
de tension, de volonté de singulariser, de brutaliser.
03:44
Et ça clairement, ça allait tout droit dans le mur de l'échec.
03:49
Et finalement la dissolution a provoqué en une semaine, en dix jours,
03:55
un mouvement de réunification qui autrement aurait peut-être mis deux ans.
03:59
En tout cas nous, c'est comme ça que nous le prévoyions.
04:02
Et nous avions donc imaginé cette association pour être un trait d'union
04:05
et pour aider à cette unité.
04:07
Mais vous ne répondez pas à ma question Mme Garrido ?
04:10
Est-ce que la France insoumise, est-ce que les alliés de M. Quatennens
04:13
sont les bienvenus dans la gauche qui sait où elle habite ?
04:17
Dans votre nouvelle maison ?
04:19
Oui, moi je pense que la gauche, elle doit se dépouiller
04:22
du genre de comportement qui consiste à dire aux autres
04:25
mais toi t'es pas vraiment de gauche.
04:27
Il est la question du périmètre, de qui est de gauche, qui l'est pas.
04:30
Toi t'es un vrai, toi t'es un faux, etc.
04:32
C'est gauchiste, c'est agressif, et donc c'est pas bien que les gens le fassent
04:37
et c'est vraiment certainement pas moi qui vais le faire.
04:39
Moi ce que j'essaie au contraire, c'est de créer un espace,
04:42
un espace bienveillant, comme vous l'avez dit tout à l'heure, vous l'avez rappelé,
04:45
dans lequel les gens se sentent respectés, dans lequel on peut adhérer.
04:48
Parce que ça pour moi c'est très important à la démocratie.
04:51
Est-ce que vous aviez l'impression que c'était antidémocratique la France insoumise ?
04:55
La France insoumise, on ne peut pas adhérer.
04:58
C'est une association loi 1901 dans laquelle il n'y a que trois adhérents.
05:02
Les autres sont sommés soit de militer, soit de faire des dons.
05:06
Donc ça, ça ne pouvait pas marcher.
05:08
C'est quelque chose qui est beaucoup trop concentré comme exercice du pouvoir,
05:11
finalement beaucoup trop calqué sur les institutions de la Ve République
05:15
qui sont celles précisément qui amènent à la crise dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
05:18
Parce qu'on y viendra peut-être, on est là dans une situation improbable
05:23
où un homme qui dispose d'énormément de pouvoirs, des pouvoirs propres, des pouvoirs solitaires,
05:28
notamment celui de nommer le Premier ministre, ne les exerce pas.
05:31
J'ai eu peur, j'ai cru que vous alliez faire référence à l'ex-URSS
05:34
en parlant de la France insoumise.
05:36
Il y a Gautier Lebret qui souhaite vous poser une question, Mme Garrido.
05:39
Oui, Mme Garrido, on est à quasiment une semaine après le second tour.
05:43
Il n'y a toujours pas de non pour Matignon du côté du Nouveau Front Populaire.
05:47
Comment vous expliquez cette inertie
05:49
et est-ce que vous regrettez cette division et cette incapacité à trouver un non ?
05:54
Non, je pense qu'en plus c'est une très mauvaise compréhension de la Constitution
05:59
que de penser que c'est en réalité aux députés ou aux partis de nommer un Premier ministre.
06:05
L'article 12 de la Constitution est extrêmement clair.
06:09
C'est le Président de la République seul qui dispose de ce pouvoir.
06:12
Donc si vous n'avez pas, au moment où nous parlons, un Premier ministre dans ce pays,
06:15
ça n'est de la faute qu'à une seule personne.
06:18
Il y a des négociations qui sont en cours.
06:20
Oui, bien sûr, c'est normal.
06:22
Et on voit toutes les divisions.
06:24
C'est le Premier qui est le premier et c'est normal qu'il travaille à proposer un non.
06:27
Mais je rappelle quand même à tout le monde, pour que les choses soient très très claires,
06:30
que quand il y avait un non qui sortirait du chapeau,
06:35
ça ne donne aucune garantie que le Président nomme cette personne.
06:40
Mme Garrido, il nous reste une petite minute malheureusement.
06:43
C'est fou, il a le pouvoir, il ne l'exerce pas. Donc on fait comment en fait ?
06:47
Il attend parce qu'aujourd'hui le Nouveau Front Populaire est factuellement minoritaire à l'Assemblée Nationale ?
06:51
Non, non, ça c'est vous qui le faites, ça c'est un sous-titre que vous faites là.
06:54
Il n'a été nulle part. Il n'a dit pas Emmanuel Macron ?
06:57
Emmanuel Macron a dit « j'attends que le Front Populaire me donne un non ».
07:02
Mais ce n'est pas ce que je suis en train de vous dire Mme Garrido.
07:05
Ce que je suis en train de vous dire, c'est que factuellement le Nouveau Front Populaire
07:09
est minoritaire à l'Assemblée Nationale
07:12
et qu'aujourd'hui si vous proposez un non qui n'inclut que le Nouveau Front Populaire,
07:17
dès le lendemain, il est possible que ce non soit finalement censuré,
07:21
que ce gouvernement soit censuré à l'Assemblée.
07:23
Ça me paraît juste logique.
07:25
Alors ça c'est bien, ça évidemment, mais ça ce n'est pas le problème du Président de la République.
07:29
Ah, c'est le problème de qui alors ?
07:30
Ça c'est le problème du Premier Ministre, une fois qu'il sera nommé.
07:33
Il ne faut vraiment pas lire la Constitution et l'appliquer.
07:37
Quand les choses semblent comme ça instables, le plus simple c'est d'appliquer la règle en fait.
07:42
La règle c'est article 12, le Président de la République nomme un ou une Premier Ministre.
07:47
Ensuite on passe à l'article 20 et suivant, c'est-à-dire le Premier Ministre fait voir son gouvernement.
07:52
Et ensuite on termine par la possibilité qu'il y ait une majorité des députés de faire une motion de censure ou pas.
07:59
J'ai une toute dernière question.
08:00
Est-ce que selon vous, le nouveau gouvernement doit se cantonner rien qu'au Nouveau Front Populaire
08:08
ou doit s'ouvrir notamment au camp présidentiel par exemple ?
08:12
Surtout pas, il ne faut surtout pas que ce soit ouvert au Macronisme.
08:16
Je ne comprends pas cette idée de ces gens qui gouvernent depuis 7 ans,
08:19
qui ont mis le pays sans dessus dessous,
08:21
qui ont exonéré les milliardaires de paiement d'impôts à hauteur de 50 milliards d'euros par année,
08:28
appauvrissant non seulement les Français mais aussi les services publics,
08:31
l'école, l'hôpital, la police et ainsi de suite.
08:34
Ils viennent de se prendre deux scrutins, celui des Européennes et celui des législatives,
08:39
où littéralement les Français leur disent maintenant ça suffit
08:42
et ils continuent de gratter un morceau de pouvoir.
08:45
Et bien ça a le mérite d'être clair.
08:47
Merci beaucoup Madame Garrido d'avoir réagi en direct sur Europe 1.
08:52
Je rappelle que vous venez de créer et de fonder avec les dissidents, les frontières, les purgés,
08:56
je ne sais pas comment on les appelle,
08:58
l'Association pour la République...
09:00
Nous ne sommes ni...
09:02
C'est quoi la contraction entre insurgé, insoumis et purgé ?
09:06
C'est insurgé.
09:08
C'est bien dit.
09:10
Ce sera le mot de la fin.
09:11
Merci beaucoup à Garrido, l'Association pour la République écologique et sociale.
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