• il y a 3 mois
Mettez vous d'accord avec Florence Berthout, Frédéric Fougerat, Régis de Castelnau , Lucas Veran

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-07-11##

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Transcription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord.
00:06Et c'est parti maintenant avec nos quatre débatteurs, mettez-vous d'accord.
00:11Alors ce matin, deux élus, un avocat et un homme de communication, de communication politique.
00:17Enfin, ils sont tous liés à la communication, vous allez le voir.
00:20D'abord, Florence Berthoud, bonjour.
00:21Bonjour.
00:22Vous êtes maire horizon du cinquième arrondissement de Paris, femme politique, très engagée.
00:28On y reviendra dans quelques instants.
00:29Avec nous, Frédéric Fougera, bonjour Frédéric.
00:31Bonjour Thierry.
00:32Vous êtes président de TANC en Paris.
00:34TANC in Paris.
00:35TANC in Paris, oui, je savais bien que je ne le dirais pas.
00:37Il faut parler japonais.
00:39Oui, c'est ça.
00:40Qui est une agence de communication, en effet, d'origine japonaise.
00:43Et puis vous êtes l'auteur d'Anthologie de la com aux éditions Bréal, Studi Rama.
00:48Et puis vous nous direz ce que vous pensez, par exemple, de la lettre d'Emmanuel Macron aux Français.
00:53On y revient dans quelques instants, ce sera notre premier sujet.
00:56Avec nous, Régis De Castelnau, je devrais dire...
00:59Parfait, bonjour Régis De Castelnau, maître de Castelnau.
01:03Bonjour.
01:04Vous êtes avocat, bonjour, ravi de vous avoir avec nous.
01:06Bonjour.
01:07Vous êtes auteur d'Une Justice Politique et membre de la rédaction de Front Populaire.
01:11Alors ça, Front Populaire, il faut rappeler que c'est la revue du philosophe Michel Onfray.
01:15Ça n'a rien à voir avec le nouveau Front Pop, même si vous, vous avez toujours revendiqué vos racines proches du Parti Communiste.
01:21Régis De Castelnau.
01:22Absolument.
01:23Et puis, Luc Averand avec nous.
01:24Luc Averand, vous êtes un homme de communication politique, d'influence.
01:29Vous êtes l'adjoint au maire d'Honneuilly.
01:31Et donc, adjoint d'hiver droite au maire d'Honneuilly.
01:35Et vous êtes consultant dans le groupe de communication Tilder.
01:39Alors, on va commencer par vos coups de cœur et vos coups de gueule à tous les quatre.
01:43Florence, je commence avec vous.
01:44On a parlé à l'instant de Pierre de Coubertin.
01:46C'était notre sujet dans le Zapping Média de Sud Radio.
01:50Et on va rester dans l'olympisme avec vous, avec votre coup de cœur ou coup de gueule ?
01:53Ah non, coup de cœur.
01:55J'aime d'ailleurs beaucoup faire des coups de cœur, parce qu'on a tellement, tellement plus d'occasions de faire des coups de gueule
02:00que j'essaye de positiver quand je viens sur Sud Radio.
02:05Et c'est la flamme olympique, parce que je trouve que c'est un beau symbole.
02:10Et dans le marasme que nous traversons, dans ce bourbier, je trouve que la flamme olympique, c'est plein d'espoir.
02:17Parce que la flamme olympique, d'abord, ce n'est pas que les valeurs de l'olympisme, même si c'est très important.
02:24Dans les valeurs de l'olympisme, il y a le collectif, il y a la capacité à travailler ensemble,
02:30si vous voyez ce que je veux dire, parce que c'est un relais.
02:33Donc, si on ne se passe pas la flamme, ça tombe.
02:36On est déjà dans la symbolique de notre débat sur Macron.
02:39Donc, c'est plein de symboles.
02:42Et puis, c'est aussi le dépassement, parce que c'est le dépassement.
02:46Ceux qui participent à ce relais, vous savez qu'ils sont à peu près 11 000.
02:49La flamme, elle est partie d'Olympies en avril.
02:53Elle est arrivée le 8 mai à Marseille.
02:55Magnifique arrivée.
02:56C'est très très beau.
02:57Il y a 11 000 personnes qui se relaient.
03:00Alors, les médias montrent beaucoup.
03:03C'est bien, les personnes qui sont connues.
03:05Mais moi, je voudrais rendre hommage à tous ces présidents de clubs moins connus et qui se relaient.
03:14Alors, moi, on m'a demandé de donner des noms.
03:16J'ai trouvé que c'était pas mal, de donner des noms, de faire des propositions comme maire d'arrondissement.
03:20Et je suis très fière, parce qu'il y a deux noms qui ont été retenus.
03:26Il y a le président d'un club de judo qui fait un boulot extraordinaire.
03:31Oui, avec 800 enfants qui ne viennent d'ailleurs pas que du cinquième arrondissement.
03:35Et qui vont porter la flamme dans Paris.
03:40Et puis, j'ai proposé que la dame qui gère le foyer pour les femmes à la rue que j'ai créé dans ma mairie,
03:49porte cette flamme.
03:52Et elle est très fière, mais c'est aussi évidemment une fierté sur le terrain de la solidarité.
03:58Et de manière très symbolique, elle va porter cette flamme.
04:03Là, on est sur le terrain de la solidarité du collectif.
04:05Régis De Castelnau, Lucas Véran, Frédéric Fougera.
04:07Mais on a l'impression que cette affaire de la flamme, c'était presque devenu anecdotique dans l'ensemble des sujets que nous traitons.
04:15Ça vous inspire ce coup de cœur de Florence Berthoud ?
04:18Non.
04:19Régis ?
04:20Alors, moi, excusez, je l'ai déjà dit sur cette antenne.
04:24Je ne suis pas du tout mobilisé pour ces Jeux Olympiques.
04:28Et Dieu sait si.
04:29J'ai toujours aimé le sport, je l'ai beaucoup pratiqué.
04:32Et j'adorais les Jeux Olympiques dans le temps.
04:34Je dis souvent que je peux vous donner tous les vainqueurs des courses de plat des Jeux de 1968.
04:40Pourquoi plus aujourd'hui ?
04:41Non, parce que c'est devenu une espèce de foire, le choix des sports, les dérives du dopage, etc.
04:50Non, non, non.
04:51Et puis, la façon dont ça a été organisé à Paris.
04:54Mais cela étant, j'y vois un gros avantage.
04:58C'est que mes enfants fuient Paris.
05:01Ce qui fait que je récupère mes petits-enfants.
05:04Je suis en Provence.
05:05Et enfin, le réchauffement climatique est arrivé.
05:08Enfin.
05:09Et c'est un grand bonheur d'avoir une maison pleine.
05:12Voilà.
05:13Je n'étais pas sur les Jeux, j'étais sur la flamme.
05:17Mais la flamme, ils ont suivi la flamme également.
05:21Et donc, j'ai mes petits autour de moi et je suis enchanté.
05:25Mais franchement, vous ne trouvez pas que mettre en valeur, en lumière, à la faveur du déplacement de la flamme,
05:30un animateur de club de judo bénévole, et puis une responsable, une créatrice de foyer de protection des femmes, c'est plutôt pas mal, non ?
05:39Bien sûr que si.
05:41Mais il y a une instrumentalisation qui a été faite d'abord par Macron, avant qu'il ne dissolve l'Assemblée, par Anne Hidalgo, etc.
05:51Non, non, la flamme c'est autre chose.
05:53J'entends tout ce que vous dites, mais la flamme c'est autre chose.
05:55Il faut garder ce truc un peu collectif, voilà.
05:58Je trouve que la flamme c'est autre chose.
06:00Je ne sais pas, moi je...
06:03Frédéric ?
06:04Je ne suis pas d'accord avec Régis, mais ça, ça arrive de temps en temps, mais parfois, on est souvent d'accord.
06:09Moi, je vais complètement dans le sens de Florence.
06:12La flamme, en fait, quelque part, c'est le symbole de ce qui rassemble le pays.
06:16Et heureusement que la presse régionale est là pour en parler,
06:19parce que la presse régionale donne un écho énorme au passage de la flamme.
06:22Parce que c'est un événement à chaque fois partout.
06:25C'est un énorme événement partout, mais ça montre aussi une forme de déconnexion entre deux mondes, deux presses.
06:32Les médias nationaux n'en parlent pas du tout, parce que c'est positif, ça rassemble le pays,
06:37donc c'est pas très spectaculaire, ça ne fait pas d'audience, ça.
06:40On pourrait parler du tour de France aussi.
06:42Je sens le procès en négativisme des Parisiens.
06:44Non, il n'y a pas de procès en négativisme ni des Parisiens, dont je suis,
06:48mais il y a un rappel régulier de la responsabilité des médias.
06:51Les médias sont toujours à l'aise pour commenter, voire pour fabriquer l'information.
06:56Ils sont rarement à l'aise pour se remettre en cause.
06:58Cette flamme montre bien qu'il y a beaucoup de médias en France,
07:02et la presse locale et régionale pour la cité,
07:05et c'est quand même la plus importante et la plus lue.
07:07Elle donne un écho gigantesque à cet événement,
07:10qui est gigantesque et qui montre qu'il y a un pays qui peut se rassembler
07:13autour des associations, autour des entreprises,
07:15autour des personnalités sportives, économiques,
07:18qui montre le handicap d'une façon qu'on ne montre jamais de façon générale.
07:23Bravo au rôle que joue cette flamme.
07:25Merci Florence pour ce coup de cœur.
07:27Elle va passer par le Neuilly-sur-Seine ?
07:29Non, elle ne va pas passer par le Neuilly-sur-Seine,
07:31elle ne va pas très loin.
07:33Le maire adjoint est déçu.
07:35En revanche, je partage entièrement ce que dit Mme Lamère.
07:39Il faut distinguer les réflexions, voire les remises en question
07:43qu'on peut avoir sur l'organisation des Jeux Olympiques,
07:45y compris parfois des montants très importants
07:48qui ont été dépensés pour mettre en bénéabilité la Seine,
07:52ou du moins la rendre en effet accessible pour des épreuves olympiques,
07:57où on peut faire le constat collectif que tout n'a pas été fait convenablement.
08:01Et puis cette dimension de fierté à l'échelle très locale,
08:04qui mobilise, et moi aussi à l'instar de vous,
08:08on a beaucoup d'associations sportives
08:11qui souhaitent participer à ce moment fort,
08:15qui souhaitent aussi, pour les enfants,
08:17c'est un très bon témoignage, nous on a,
08:19par la voie de la métropole du Grand Paris,
08:21mis à la disposition de beaucoup de clubs de sport,
08:23la possibilité de faire venir ces enfants
08:26qui sont là cet été pour qu'ils puissent assister aux compétitions olympiques.
08:30C'est une chose de critiquer l'organisation,
08:33et puis sans doute l'attention, le soufflet qui est retombé
08:36avec cet épisode politique dont nous parlerons.
08:38Et puis, mobiliser les bonnes âmes à l'échelle locale
08:41pour faire de cet événement un grand succès.
08:44Je voudrais ajouter juste un truc,
08:48pour ne pas qu'on me dise que j'ai un cœur sec.
08:51Je préfère, et de loin, tout ce qui a été fait autour du Téléthon.
08:58C'était le même genre, mais c'était magnifique,
09:02ça permettait de mobiliser les gens.
09:04C'est le même esprit !
09:06Oui, mais je préférais la façon dont les gens se mobilisaient,
09:11ce que ça a rapporté dans la recherche,
09:14sur le décodage du génome humain et tout.
09:16Donc ça, ça me plaît plus.
09:18Là, je crains que ces jeux soient devenus une foire,
09:22et je n'arrive pas à me mobiliser et à être touché par ça.
09:26Et ce n'est pas les jeux, pardonnez-moi de vous interrompre,
09:28ce n'est pas les jeux, c'est la flamme.
09:30Et moi je pense que la flamme, pardonnez-moi,
09:32c'est vraiment le peuple de France.
09:34C'est vraiment les jeux, je peux tout à fait entendre ce que vous dites.
09:36La flamme, il y a aussi tous ces bénévoles,
09:40sur lesquels on ne met jamais...
09:43Et pour le coup, il n'y a pas d'instrumentalisation.
09:46Des gens qui sont souvent modestes aussi,
09:48et je trouve que c'est beau ça.
09:50La flamme, tout est dans la dénomination.
09:53La flamme, qu'on porte tous au nom dans notre cœur.
09:56Alors vous savez, on reviendra sur les coups de cœur
09:59et les coups de gueule dans un instant
10:01avec Lucas Véran, Régis De Castelnau et Frédéric Fougera.
10:04Les leurs, bien sûr.
10:06Et puis ensuite, on poursuivra avec nos débats ce matin dans
10:09Mettez-vous d'accord, mais d'abord une pause.
10:11Vous êtes sur Sud Radio, à tout de suite.
10:19Deux élus, un avocat et un homme de communication et de communication politique
10:23avec nous, Florence Berthoud.
10:25Elle est maire horizon du cinquième arrondissement de Paris.
10:27Lucas Véran, qui est adjoint au maire de Neuilly
10:30et consultant dans le groupe de communication Tildeur.
10:33Régis De Castelnau, vous êtes avocat proche des membres de la rédaction
10:38de la revue Front Populaire de Michel Onfray.
10:41Et Frédéric Fougera, président de TENCAM Paris, l'agence de communication.
10:45Alors, tout à l'heure, Florence Berthoud,
10:48on fait le tour des coups de gueule et des coups de cœur toujours.
10:50Florence Berthoud nous a parlé de la flamme olympique en nous disant
10:53c'est une occasion de dépassement.
10:55Alors vous voulez mettre l'accent, Lucas Véran,
10:59sur un personnage qui finalement, lui aussi,
11:02a accepté le dépassement, celui de la défaite.
11:04On va à Londres avec vous. Dites-nous, c'est un coup de cœur.
11:07Exactement, à la suite de la défaite cinglante
11:10qu'a eu, dont a été victime le parti conservateur,
11:13qui est en l'espace d'à peine 5 ans.
11:16Il est passé de 365 représentants à la Chambre,
11:20à moins de 121.
11:22Donc, une défaite cinglante électorale.
11:25Regardez, puisqu'on a vu fleurir cette vidéo.
11:28Voilà, on a vu sur les réseaux sociaux
11:30le discours de Richy Sounak, ancien Premier ministre,
11:34à la fois d'une humilité, d'une cordialité, d'une élégance,
11:38d'une décence, pour reprendre les mots d'Alexis Corbet,
11:41un de vos confrères, qui franchement, fait du bien
11:44dans la période actuelle.
11:46On le voit tout à la fois féliciter son adversaire,
11:49avec lequel la campagne a été rude,
11:52lui souhaiter la meilleure dans la conduite
11:55de l'exercice de la responsabilité de la Grande-Bretagne.
11:58Partager sur tous les bords de la Chambre, finalement,
12:03ce souci d'être utile et loyal
12:08avec cette promesse faite à tous les électeurs
12:10de permettre à l'intérêt général et l'intérêt supérieur
12:14de la nation de se mobiliser.
12:16Donc, je trouvais que par effet de contraste...
12:18Pourquoi effet de contraste ?
12:20En quoi effet de contraste ?
12:22Je pose la question un peu par obligation.
12:25Oui, je vois que vos gros sabots sont un peu dissimulés.
12:28Effet de contraste, parce que dans le moment, justement,
12:31où la Grande-Bretagne connaît cette modification très nette,
12:36puisque ça faisait 14 ans que les conservateurs étaient à l'oeuvre,
12:39donc vous imaginez, là, la Macronie,
12:42ou du moins ce qu'il reste du camp présidentiel après 7 ans,
12:45en fait, on voit que tout le monde campe sur ses positions...
12:49Vous dites à Emmanuel Macron, au fond,
12:51faites comme Régis Hulot, prenez acte de votre défaite ?
12:53Non, ce n'est pas ce que je dis.
12:55En revanche, la manière dont les uns et les autres,
12:57et pour le coup, pas seulement le camp présidentiel,
13:00doivent prendre le soin, on va dire, à minima,
13:03d'avoir une posture, on va dire, rassembleuse,
13:07et puis de cordialité, de décence à l'endroit d'adversaire politique,
13:11à mon sens, c'est ce qui manque en France.
13:13Les Anglais, monarchistes de fait, sont plus républicains que nous.
13:17En tout cas, ils ne sont plus parlementaristes.
13:19Régis Castelnau, qu'est-ce que ça vous inspire, cette posture ?
13:22Alors, ça m'inspire deux réflexions.
13:24Alors, je vais adopter le rôle du rabat-joie.
13:27Je pense que ça s'explique...
13:29Non, il y a une tradition particulière aux Etats-Unis.
13:33Avant l'arrivée de Donald Trump,
13:36c'était un peu comme ça, on se félicitait, etc.
13:39Il y avait un consensus politique qui existe en Angleterre.
13:43Si vous voulez, je vais reprendre l'expression de Philippe Séguin.
13:47Ces deux parties sont les deux épiceries qui se fournissent aux mêmes grossisses.
13:52Donc, il y a une proximité.
13:53Ce n'est pas tellement péjoratif que lui, il y a une proximité qui est importante.
13:57Et puis, je vais faire une deuxième observation.
13:59Oui, ils ont subi une défaite cinglante, le parti conservateur.
14:04Oui, mais enfin, je vais rappeler le mode de scrutin.
14:08Unis nominales à un tour. Le premier arrivé gagne.
14:11Donc, les transferts de voix sont peu importants.
14:14La gauche française exulte, vous avez vu ça.
14:17Je dirais simplement que si on avait appliqué à la France ce système électoral,
14:22le rassemblement national aurait eu 400 députés.
14:25Ce serait amusant.
14:26Ils seraient à Matignon.
14:27Ils seraient à Matignon aujourd'hui, ils auraient eu ce vote-là.
14:29C'est absolument vrai.
14:30Ça c'est un drôle de truc.
14:32Si vous voulez, on ne peut jamais prendre en exemple la Grande-Bretagne.
14:35Ils sont trop particuliers.
14:37Et pourquoi ?
14:38Parce qu'il y a une spécificité.
14:41Il y a effectivement cette royauté.
14:43Il y a un rapport au pouvoir très différent du nôtre.
14:49Donc, voilà, on est un peuple très très politique.
14:52Et puis, on a une autre histoire.
14:53On a coupé la tête à notre roi plus tard qu'eux.
14:55Non, pas plus tard qu'eux.
14:57Eux, ils ne l'ont pas coupé, encore heureux.
14:59Oui, oui.
15:00Jean le Premier, Charles le Premier.
15:02Oui, certes.
15:03Mais bon, c'est il y a 500 ans.
15:05Mais je pense qu'effectivement, les régimes politiques, on ne peut pas les calquer.
15:11Ça n'empêche pas d'aller chercher chez le voisin.
15:13Ce qui peut être positif.
15:15Voilà.
15:16Nonobstant, vous avez tout à fait raison.
15:18Un mode de fonctionnement qui est différent.
15:19Vous avez expliqué cette fameuse règle où celui qui arrive en tête, il rafle la mise.
15:25Ce qui n'est pas forcément extraordinairement démocratique, je vous l'accorde.
15:28Le...
15:30La Suna qui avait dit le contraire.
15:32Il dit, ok, j'ai perdu, j'ai perdu.
15:33Voilà, mais je trouve qu'il y a une manière de reconnaître sa défaite ou sa non-victoire
15:39qui pourrait parfois nous inspirer.
15:41Parce que c'est la réalité, c'est qu'après cette dissolution,
15:44on a assisté quand même à des partis, encore une fois, quelles que soient nos sensibilités politiques,
15:50qui, de manière assez unilatérale, se considéraient comme étant victorieux.
15:55Quand on a un tiers des suffrages, dans notre démocratie, on n'a pas la majorité absolue.
16:04Qui plus est, quand le vote a été un vote de reflux contre et pas un vote d'adhésion à un programme.
16:10Frédéric Fougera, un vote coup de gueule à vous ?
16:13Déjà, je voudrais réagir, si vous me le permettez.
16:16Je voudrais, un, réagir au coup de cœur de Lucas et apporter une petite précision.
16:21On n'est pas loin de votre coup de gueule.
16:23Le lien est parfait, il n'y a aucun doute.
16:27Je voudrais juste revenir sur les vrais chiffres,
16:30parce que Régis a dit qu'il y aurait 400 députés RN s'il y avait eu un vote à l'anglaise.
16:35Il y en aurait 297, il y en aurait 157 pour le Nouveau Front Populaire,
16:3969 pour Ensemble et 33 pour le Républicain.
16:42Franchement, Régis a raison.
16:45Il n'y avait plus qu'une majorité.
16:49Vous n'étiez pas loin, mais comme ça, ce sont les vrais chiffres.
16:52C'est vrai que le Rassemblement national serait en tête,
16:55et avec une majorité absolue, il n'y a aucun doute.
16:58Pour réagir au coup de cœur de Lucas,
17:01effectivement, les Anglais paraissent plus républicains que nous.
17:04Et moi, j'y vois une autre façon de faire de la politique.
17:07Il y a le temps de la campagne électorale, et puis après, il y a le temps des responsabilités.
17:11Nous, nous sommes toujours en période électorale.
17:14Alors évidemment, on préfère la période électorale, c'est la période de la lumière,
17:17c'est la période des promesses.
17:20À un moment, la campagne électorale est terminée, et il faut prendre ses responsabilités.
17:23Et là, c'est le temps des difficultés, c'est le temps de la critique,
17:26et c'est beaucoup moins joyeux pour nos politiques qui aiment le spectacle.
17:29Alors Régis, je vous pousse sur votre coup de gueule à vous aussi,
17:32parce que vous êtes un peu sur la même thématique.
17:35Vous vous dites, on est retour à la quatrième.
17:38Absolument. Alors, juste une petite observation
17:41sur le coup de cœur
17:44concernant nos amis britanniques.
17:47C'est pas séparable le mode de scrutin qui serait inapplicable chez nous,
17:50et le mode de fonctionnement général,
17:53tout ça procède de la même
17:56problématique politique.
17:59Alors, moi, je vais
18:02profiter du fait que je suis le doyen sur ce plateau.
18:05Vous savez que là, le doyen
18:08député va devoir prononcer le discours, c'est un rassemblement national.
18:11C'est vous qui prenez le perchoir, là, et le micro.
18:14Je prends le perchoir et profiter
18:17de mon très grand âge pour parler d'une période
18:20que je n'ai pas connue. En 1958, j'avais 8 ans.
18:23Mais je vois un retour assez extraordinaire
18:26à la quatrième république. Assez extraordinaire, c'est-à-dire que
18:29je suis un partisan affirmé de la
18:32constitution du général de Gaulle de 1958,
18:35du 4 octobre, et elle a été mise en lambeaux.
18:38Il reste 30 articles
18:41intacts sur les 90.
18:44Et donc, elle a été
18:47à moitié... Je ne vais pas rentrer
18:50dans ce détail, mais qu'est-ce que je constate aujourd'hui ?
18:53Je constate qu'on est exactement dans la situation
18:56où René Coty doit choisir...
18:59J'ai un président de la république de la quatrième ?
19:02J'ai ça pour les jeunes !
19:05Vous avez raison, mais il faut que je fasse attention.
19:08Et donc,
19:11le problème, il est exactement dans cette situation
19:14et on a des marchandages, avec une
19:17particularité créée par, merci M. Macron,
19:20qui fait qu'on ne peut pas dissoudre
19:23pendant un an, même s'il y avait un changement de président. On ne peut pas.
19:26Ça veut dire qu'aujourd'hui, la motion de censure
19:29dont la contrepartie était la dissolution,
19:32c'est fini. Donc, on peut
19:35déposer et voter des motions de censure tant qu'on veut.
19:38Donc, aujourd'hui, naturellement, on est en train...
19:41Je vais utiliser un terme très péjoratif
19:44de magouiller, ça discute.
19:47La gauche dit, 27% des voix
19:50au premier tour dit, mon programme a été
19:53plébiscité, je l'ai lu,
19:56donc vous devez m'appeler. Et c'est un putsch si vous ne le faites pas.
19:59On entend des choses extraordinaires
20:02qui montrent l'inculture, je veux dire,
20:05constitutionnelle de la presse.
20:08Alors, ce que je veux dire, c'est qu'effectivement,
20:11ce qui s'est passé là, c'est-à-dire qu'on a eu un vote
20:14désaccord de désistement, assez effarant.
20:17C'est-à-dire que les gauchistes, Fiché S.,
20:20ont voté pour Darmanin ou pour Elisabeth Borne
20:23et réciproquement, bravo...
20:26C'est un minima trompeur, Régis, vous en conviendrez.
20:29Tout ça pour maintenir à la porte
20:3234 ou 33% des gens
20:35qui sont en général, je ne suis pas partisan
20:38du RN au pouvoir, mais enfin, ne pas oublier
20:41comme dit Christophe Guy, que ce sont les couches populaires
20:44et qui se sont mobilisées. Alors je termine, en 51,
20:47pour empêcher l'arrivée de De Gaulle et le RPF, on fait
20:50les apparentements, ça y ressemble. En 56,
20:53Gauche gagne, Guy Mollet va au pouvoir, deux ans après,
20:56heureusement que De Gaulle nous sauve de la guerre civile. Je trouve
20:59cette situation assez inquiétante.
21:021956, pas 1856, je le dis pour les plus jeunes.
21:05Non, pardon Régis, je me moque, parce que je suis de 59,
21:08vous voyez, donc je ne suis pas très loin de vous.
21:11Je suis le deuxième doyen, de toute sorte.
21:14Lucas, un mot rapidement avant la pause.
21:17Je voulais réagir à ce que disait Régis, parce qu'à mon sens, il y a vraiment la
21:20politique qui est absolument nécessaire dans le temps, c'est-à-dire que
21:23j'entends beaucoup, tractation d'appareils, magouilles,
21:26alors que dans 23 pays de l'Union Européenne, qui, je crois,
21:29ne souffrent pas de déficit démocratique, on appelle ça
21:32une recherche de compromis. Alors, bien évidemment,
21:35et je rejoins ce que disait Florence,
21:38c'est-à-dire qu'on ne peut pas calquer les régimes démocratiques, néanmoins,
21:41on peut tirer des enseignements de ce qui semble fonctionner
21:44parfois bien ailleurs. Bah écoutez, en tout cas,
21:47sur 4e ou pas République, ou peut-être une 6e
21:50qui est en train de s'inventer, et puis surtout, on va voir
21:53ce que vous pensez de votre analyse du choix
21:56du Président de la République de s'adresser aux Français depuis
21:59dimanche dernier, à travers une lettre.
22:02On va faire une pause. Vous êtes sur Sud Radio, à tout de suite pour
22:05Mettez-vous d'accord.
22:13Alors, est-ce que vous allez vous mettre d'accord, Florence Berthoud, Frédéric Fougera,
22:16Régis De Castelnau, Luc Aveyran, sur cette
22:19posture, sur cette attitude, sur cette
22:22façon pour le Président de la République de réagir
22:25au choix des Français au vote de dimanche dernier. Alors, Régis
22:28et Florence Berthoud, le Président de la République
22:31en appelle à une coalition des forces républicaines
22:34en gros depuis Washington, parce que c'est quasiment ça, il envoie cette
22:37lettre qui est publiée certes dans toute la presse régionale, mais
22:40qui dit aux élus, aux députés, au Nouveau Parlement,
22:43à la Nouvelle Assemblée Nationale, « Trouvez une majorité
22:46pendant que je ne suis pas là, quand je reviens, on verra, je ramasse les copies. »
22:49Qu'est-ce que vous en pensez, Florence Berthoud ?
22:52Je pense que le Président
22:55et j'appartiens à celles et ceux
22:58qui... Vous êtes à horizon, donc vous êtes dans son ex-majorité.
23:01Voilà, mais là, il y a un
23:04côté un peu ponce-pilates.
23:07Je pense qu'en responsabilité,
23:10on doit quand même contribuer, quand on a provoqué
23:13la dissolution, à trouver
23:16au moins une majorité de gouvernement.
23:19La réalité, c'est que tout le monde sait qu'il y a un tiers, un tiers, un tiers,
23:22que chacun revendique une forme de légitimité,
23:25qu'il n'a d'ailleurs pas à revendiquer, parce que personne, aujourd'hui, n'a eu
23:28la majorité absolue, et qu'il faut se mettre d'accord...
23:31Quand on a le même nombre de députés, le plus grand nombre,
23:34on n'est pas forcément le plus grand nombre à voir.
23:37Le rassemblement national,
23:40mais la question, tout le monde est obsédé par
23:43qui à Matignon ? Enfin, la première obsession,
23:46ça devrait être quel est le programme minimal sur lequel on va se mettre
23:49d'accord, parce que ceux-ci vont peut-être générer
23:52ceux-là, et pas l'inverse.
23:55Mais le risque, c'est la dérive dans la pratique des institutions.
23:58Bien sûr, il y a la Constitution
24:01de 1958, tout à l'heure, on l'évoquait,
24:04Régis l'évoquait, mais la Constitution
24:07voulue par
24:10De Gaulle et Debré,
24:13c'est du parlementarisme rationalisé.
24:16Donc ça veut dire qu'il y a une forme d'équilibre.
24:19Il n'en a jamais eu depuis 1958, trois minorités.
24:22Je suis bien placée pour le savoir, parce que j'ai beaucoup travaillé
24:25dans les cabines ministérielles, parfois le Parlement est malmené, parce que
24:28le rationalisme jusqu'à l'extrême,
24:31c'est un Parlement qui est un peu à la botte.
24:34Mais c'est ça notre régime. Or là, on a un régime d'instabilité.
24:37Cette Constitution, quoi qu'on en dise,
24:40c'est vrai qu'elle a été beaucoup révisée, mais elle a été aussi
24:43beaucoup révisée pour s'adapter à la société.
24:46Je ne crois pas qu'elle ait été malmenée, notre Constitution. Elle s'adapte.
24:49Elle s'adapte quand Giscard dit droit de vote
24:52par réforme constitutionnelle
24:55à 18 ans. Elle s'adapte quand on constitutionnalise,
24:58on peut être d'accord ou pas, mais l'IVG, etc.
25:01Et là, on a un esprit de la Constitution
25:04qui, de mon point de vue, n'est pas respecté.
25:07Mais Régis de Castelnau, au fond, Florence Berthoud nous dit, l'esprit de la Constitution,
25:10il faut le respecter. Est-ce que Emmanuel Macron le respecte ?
25:13Vous qui tenez tant à cette Constitution de 58,
25:16la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui, c'est-à-dire trois blocs
25:19minoritaires au sein de l'Assemblée nationale, c'est du jamais vu.
25:22Donc il faut bien inventer, non ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
25:25Je suis d'accord avec Florence sur
25:28le parlementarisme tempéré.
25:31Nos deux autres interlocuteurs
25:34louchent un peu vers les autres pays
25:37qui sont des parlementarismes très organisés, avec en général
25:40un bipartisme et où on
25:43gouverne de cette façon, qui n'est pas une mauvaise façon.
25:46Simplement, en France, on a fait la démonstration, avec la fin de la IIIe
25:49et avec la catastrophe de la IVe, qu'on n'était pas très doués
25:52pour ce système. Donc, j'apprécie la
25:55Constitution de 58. Mais, je vais dire et utiliser
25:58les mots, ça n'est pas le président
26:01de la République qui choisit le premier ministre. Je m'explique.
26:04Il nomme un premier ministre et c'est le
26:07parlement qui le choisit.
26:10Ce sont des termes. C'est-à-dire que...
26:13Mais jusque-là, c'était clair, à chaque fois, il y avait une majorité évidente, alors que là...
26:16Absolument, absolument. Donc, il est malin
26:19à notre ami Emmanuel Macron.
26:22Dieu sait si j'ai de l'aversion.
26:25Ce n'est pas vraiment mon ami, non. J'ai de l'aversion pour lui.
26:28Oh, Dieu sait si c'est le cas. Mais, là, il dit
26:31écoutez, voilà, il y a eu... C'est moi qui ai mis le bazar.
26:34Ça, c'est clair. La grenade dégoupillée, c'est moi.
26:37Mais, il dit, maintenant, le problème, c'est qu'un gouvernement,
26:40il va falloir qu'il y ait un premier ministre.
26:43Il va falloir, et Florence a raison, qu'il y ait un programme.
26:46Mais, à qui revient la responsabilité
26:49de l'élaborer, ce programme ? Ce n'est pas au Président.
26:52Lui, il va nommer celui dont il pense
26:55qu'il peut être adoubé, ensuite, par le Parlement.
26:58C'est ça, le parlementarisme.
26:59Donc, pour vous, au-delà de la lettre, il doit désigner quelqu'un, déjà,
27:02du camp qui est arrivé le premier dans le nombre de députés ?
27:04Non, non, pour l'instant, il faut que l'Assemblée soit installée.
27:08Et, le fait d'avoir maintenu la table,
27:11me semble, d'une sécurité normale.
27:14Il faut que le Parlement soit installé.
27:16Présidence, vice-présidence, commission, etc.
27:18Et ensuite, il faut que les groupes discutent entre eux.
27:22Vous avez vu le nombre de groupes.
27:24Je vous propose de vous faire réagir,
27:27parce que le grand mot du jour, depuis hier, c'est déni.
27:30Est-ce que le Président serait dans le déni ?
27:32Est-ce que les forces politiques seraient dans le déni ?
27:33Vous allez voir que deux personnages, au moins,
27:35utilisent ce terme de déni.
27:36Je vous propose d'abord un confrère,
27:38Franz-Olivier Gisbert, qui a écrit son édito,
27:40qui est publié aujourd'hui dans Le Point,
27:42il l'a écrit juste avant la lettre à Macron.
27:44On ne sait pas s'il était bien enseigné,
27:46mais il pressentait déjà ce qu'il dit.
27:48Ecoutez ce qu'a écrit, donc, Franz-Olivier, j'espère.
27:51« Macron s'accommodera de cette impuissance gouvernementale,
27:54nous dit Gisbert, pourvu qu'il soit toujours sur la photo. »
27:58Bon, c'est un peu ironique, bien sûr.
28:00« Le soi-disant Mozart de la finance, dit-il à propos de Macron,
28:06aura surtout été le Paganini du déni,
28:13quand ce n'était pas celui de l'évitement. »
28:17Vous êtes d'accord avec cette idée que c'est, en fait, le déni, Lucas Véran ?
28:21Je pense que la notion de déni, en fait,
28:25elle est très corrélée...
28:26C'est-à-dire qu'on n'est pas de défaite, lui.
28:27Elle est très corrélée...
28:28Il n'est pas que j'ai perdu.
28:29Oui, oui, mais elle est très corrélée
28:31à la manière dont s'organise le scrutin des législatives,
28:34c'est-à-dire un scrutin uninominal à deux tours.
28:37C'est-à-dire que la prétention des partis politiques,
28:39lorsqu'ils se présentent, et toute formation confondue,
28:42c'est de dire, et vous l'avez vu dans le cadre des débats organisés,
28:45« Nous avons un programme, et nous mettrons en œuvre notre programme,
28:49si on est élu. »
28:50Or, précisément, là...
28:52C'est marrant, parce que vous faites un peu comme Macron.
28:54Vous évitez tout de suite, vous votez en touche sur la question
28:56de savoir s'il a perdu ou pas.
28:57Il a perdu, mais c'est incontestable.
28:59Oui, mais lui, il n'en prend pas acte, du tout.
29:01Oui, mais je pense que...
29:02Si, il a dit « personne n'a gagné »,
29:04donc c'est une formule de style pour dire « j'ai également perdu ».
29:08D'accord, il va falloir l'expliquer aujourd'hui.
29:10Qu'est-ce qui est plus correct, de dire « personne n'a gagné »
29:12ou de dire « j'ai gagné » quand on n'a qu'un tiers des voix ?
29:15Côté Mélenchon.
29:16Vous êtes d'accord avec Lucas Véran.
29:17Complètement.
29:18Et ce que je voulais, pour terminer un peu mon argumentation,
29:22c'est que toutes les formations politiques
29:24se sont présentées devant les Français
29:26avec un programme, parfois très ambitieux,
29:28en la matière, le Nouveau Populaire fait état d'exemple,
29:31le Rassemblement national, la majorité.
29:33Et finalement, on leur dit, dès aujourd'hui,
29:36présentez-vous devant vos électeurs
29:38et remettez au grenier la moitié de votre programme.
29:42C'est très compliqué culturellement
29:44que les forces nouvellement élues soient dans cette disposition-là.
29:48Et c'est pour ça qu'il y a sans doute un travail
29:50qui doit prendre beaucoup de temps.
29:52Et de ce point de vue-là,
29:54je reviens aux voisins européens.
29:55En Allemagne, une coalition, ça met cinq mois.
29:57Donc, dire en dix jours, il faut que ce travail-là,
29:59de constatation de l'impossibilité de mettre en oeuvre son programme,
30:07c'est un peu long.
30:08On va se demander, après la pub,
30:10avec qui constituer cette coalition de force républicaine
30:14que le Président de la République appelle de ses voeux.
30:16Vous êtes sur Sud Radio.
30:18On la voit.
30:19Il est gros comme une baraque à suite.
30:21Je vous redonnerai la parole, ne vous inquiétez pas.
30:23Mais d'abord, à propos de frites, peut-être la pub.
30:25Mettez-vous d'accord.
30:26Vous êtes sur Sud Radio.
30:27A tout de suite.
30:33Et voilà, on a du mal à se mettre d'accord
30:35pour savoir si le Président est dans le déni ou pas.
30:37Le Président de la République, mais ça c'est le jeu ici
30:39avec Florence Berthoud, Régis De Castelnau, Frédéric Fougera et Lucas Véran.
30:43Alors Frédéric, vous êtes assez vexé
30:45parce que vous m'avez accusé, hors micro,
30:47de vous avoir zappé votre coup de gueule sur la classe politique.
30:50Mais moi, je croyais que vous l'aviez dit, sur le fond.
30:52Les auditeurs réécouteront le replay,
30:54ils réécouteront si j'ai fait mon coup de coeur ou pas.
30:56Mais c'est sans sûr.
30:58Ma petite personne n'a aucun intérêt.
31:00J'ai même été accusé de Mélenchon à Antenne, c'est vous dire.
31:03Même sans cravate.
31:04Mélenchon sans cravate rouge.
31:06Alors, c'est quoi le sujet ?
31:08Déni ou pas déni ?
31:10Non, mais mon coup de coeur n'a plus trop lieu d'être.
31:12Ce n'est pas bien important.
31:13Moi, je voulais vous donner un exemple étranger
31:15et comme je suis presque accusé par Régis
31:18avec mon coéquipier Lucas, coéquipier de plateau,
31:23d'aller trop regarder sur le parlementarisme européen.
31:26Ah non, non, non.
31:28Non, mais il plaisante, il plaisante.
31:30Je plaisante Régis.
31:31Moi, je voudrais aller plus loin que l'Europe,
31:33je voudrais sortir de l'Europe
31:34et je voudrais vous donner un exemple africain.
31:35Un exemple de quoi ?
31:36Un exemple de comment on recherche une majorité.
31:39Et je voudrais vous donner un exemple africain
31:41d'un très grand pays d'Afrique
31:43qui est la République démocratique du Congo.
31:45Premier pays francophone au monde au passage.
31:47Est-ce que vous savez ce qu'est un informateur ?
31:49Allez-y.
31:50Eh bien, en République démocratique du Congo,
31:52avant de nommer un gouvernement,
31:53le Président de la République nomme un informateur.
31:56C'est un marieur politique.
31:57Le Président actuel qui a été réélu le 20 décembre dernier,
32:02si je ne me trompe pas, le Président Tshisekedi,
32:04eh bien, il a nommé un informateur
32:06qui a mis trois ou quatre mois avant de faire son oeuvre.
32:09Et son oeuvre, c'est d'aller au parlement
32:11et de trouver qui fera partie de la majorité
32:14et qui fera partie de l'opposition.
32:17Et c'est à partir du moment
32:18où il vient faire son rapport public au Président de la République
32:21pour dire, voilà, qui est dans la majorité,
32:23qui est dans l'opposition,
32:24que le Président de la République décide
32:26de qui il va nommer Premier ministre.
32:28Régis de Castelnau, qu'est-ce que ça vous inspire ?
32:30On est loin de la 5ème.
32:32Frédéric, je ne suis absolument pas opposé.
32:35Au contraire, au benchmarking.
32:36C'est comme ça que ça s'appelle.
32:38Par emballage en boucle français.
32:41La France est un pays particulier,
32:45très politique avec une histoire.
32:47On a eu, je ne sais plus, 12 ou 13 constitutions.
32:50On ne les garde pas longtemps.
32:52Celle-là, on en avait une pas mal.
32:53On l'a démentibulée.
32:54Non, mais je ne suis absolument pas d'accord.
32:56On ne peut pas dire qu'on l'a démentibulée.
32:57Si, si, on l'a trop.
32:58Les pratiques ont évolué.
33:00Non, non, on l'a adaptée, franchement.
33:02Ce n'est pas une question de faire évoluer.
33:03Depuis le quinquennat, vous avez raison.
33:05Attendez, attendez.
33:06Il y avait une chose à laquelle De Gaulle tenait particulièrement.
33:10Pour éviter les magouilles parlementaires,
33:12vous deveniez, vous étiez parlementaire,
33:14vous deveniez ministre.
33:15Quand vous quittiez votre poste de ministre,
33:17vous ne reveniez pas automatiquement au parlement.
33:19Oui, ça c'est vrai.
33:20Je suis désolé.
33:21Je suis désolé.
33:22C'est quelque chose de très important.
33:24Ça encourage le parlementarisme.
33:25Vous avez raison.
33:26Le parlementarisme,
33:27et puis surtout l'irresponsabilité des gouvernants.
33:32Bon, mais alors, le marieur.
33:34Attendez.
33:35Je ne suis pas opposé au marieur.
33:38Bien au contraire, mais il faut partir...
33:41Les gens n'utilisent pas le mot marieur.
33:42On dénigre la fonction.
33:44Le sujet, c'est moche.
33:45Il faut partir de notre réalité.
33:48Un formateur, c'est pas marieur.
33:49Il faut partir de notre réalité.
33:51Et alors ?
33:52Aujourd'hui, c'est-à-dire qu'on dit que Macron est dans le déni.
33:57Oui, il ne va pas dire j'ai pris une gamelle.
33:59Ça, c'est clair.
34:00Encore qu'on finit par se poser des questions sur sa perversité.
34:03Mais là, il y a trois blocs.
34:05Et quand je dis gros comme une baraque à frites
34:07par référence à mes amis du Nord,
34:09c'est qu'on voit bien la volonté, l'intention
34:13de reconstituer le bloc central
34:15en se débarrassant de l'FI d'un côté,
34:17en se débarrassant du RN qui n'est pas convié,
34:21et en essayant de remettre en place quelque chose.
34:25Alors, face à ça, il est confronté à des mensonges,
34:29des gens qui disent mais on a le premier groupe.
34:31Ce n'est pas vrai.
34:32Des groupes à l'Assemblée, c'est organisé par la loi.
34:35Et donc, il n'y a pas de groupe NFP.
34:37Ce n'est pas vrai.
34:38Il y a des sous-groupes.
34:40On verra d'ici au 18.
34:42On verra s'ils doivent annoncer, nous dit-on, une tête.
34:46Mais vous verrez aussi, il y a un groupe.
34:48Mais attendez, ça, ce serait une coalition.
34:50Mais surtout, ils nous disent...
34:52Mais surtout, ils nous disent...
34:54Mais c'est violent presque.
34:57Il faut que notre programme...
35:00Moi, j'ai lu le communiqué, mais il est hallucinant, le communiqué.
35:03Un espoir immense s'est levé.
35:0527% leur programme.
35:08Pendant que celui du RN rassemblait 33%.
35:12Donc, ce sont des mensonges.
35:14Ça ne tient pas debout.
35:15Mais qu'est-ce que je constate ?
35:17Et j'arrête là-dessus.
35:18Qu'est-ce que je constate ?
35:19C'est qu'une fois de plus,
35:21Mélenchon et les socialistes, etc.,
35:25en ayant préconisé le barrage des Castors,
35:31ont à nouveau rendu service à Macron.
35:33C'est la quatrième fois qu'ils le sauvent.
35:37Ils ont l'air un peu obétés, d'ailleurs.
35:38Un gros problème.
35:39Alors, attendez.
35:40Sauf que moi, j'appelle ça, à la gauche, Salambo.
35:42Par référence au roman de Flaubert qui se passe
35:45dans la révolte des mercenaires de Carthage.
35:49Alors, Salambo, c'est une princesse, c'est autre chose.
35:51C'est pour le nom du truc.
35:52Ils viennent réclamer leur but.
35:54Ils ont trahi leurs sympathisants, leurs électeurs.
35:59Ils ont voté pour François Hollande.
36:01Non, mais je rêve, quoi.
36:02Ils l'ont même présenté, les socialistes.
36:04Et donc, ils présentent la facture.
36:07Moi, j'espère qu'Emmanuel Macron ne cédera pas.
36:11Mais de toute façon, je vois très bien se profiler
36:14la reconstitution du Bloc Central.
36:17On a bien compris votre propos.
36:20Le Président essaye de reconstituer son Bloc Central
36:22et de lui donner encore une grande importance
36:24et d'être le pivot du truc.
36:25Alors, Frédéric Fougera n'aime pas le terme de marieur.
36:28En tout cas, dans l'agence matrimoniale,
36:31en ce moment, pour essayer de constituer
36:34cette majorité, cette coalition de forces républicaines,
36:37selon la formule du Président.
36:38Alors, il y en a un qui met les pieds dans le plat,
36:40qui lui aussi, j'ai cité Gisbert,
36:42mais je vais en citer un autre qui est un politique, lui.
36:44Et non des moindres, puisqu'il a gagné les européennes.
36:47C'est Raphaël Glusman qui met les pieds dans le plat,
36:49qui parle de déni de réalité.
36:50Mais vous savez à qui il accuse de déni de réalité ?
36:53Ses camarades du Front Populaire.
36:55Je le cite.
36:56Raphaël Glusman appelle la gauche à sortir,
36:59je le cite, du déni de réalité.
37:01C'était dans les échos.
37:02Il met les pieds dans le plat.
37:03Il faut sortir de l'emprise de LFI
37:05pour avancer et pouvoir gouverner le pays.
37:07Il faut avoir les tripes pour le dire et pour le faire.
37:09Il faut évacuer le cas Mélenchon
37:12et la problématique LFI.
37:14Enfin, c'est Glusman qui dit ça.
37:16Donc, on voit bien que rien...
37:18Le Président, finalement, il peut être en surplomb
37:20avec tout ce foutoir
37:22et ces façons les uns les autres de ne pas tomber d'accord.
37:26Alexis Corbière propose un seul groupe.
37:29Là, ce serait cohérent.
37:30Un seul groupe Front Populaire.
37:31Ils ne sont pas d'accord là-dessus.
37:32Il n'y aura pas un groupe.
37:34Luc Aveyron.
37:35Par rapport à ce que Régis disait,
37:38qu'il espérait que finalement,
37:40le Président de la République
37:42ne donne pas raison à quelques sbires insoumis
37:45en leur proposant le fait
37:47de prendre le lead sur la primature.
37:49Il pourrait y avoir une manière,
37:51je ne la partage pas,
37:52mais qui déjà se fait jour un peu cynique
37:54de voir les choses,
37:55de leur dire
37:56« Vous voulez absolument être à Matignon
38:00et avoir les clés de Bercy ?
38:02Prenez-les ! »
38:03Et puis, dans l'instant où ça se passera,
38:05un vote de motion de censure sera réalisé.
38:08On peut, si vraiment ils ont besoin...
38:11Ça peut coûter cher au pays.
38:13C'est des mois et des mois d'attente.
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