Un gouvernement de coalition mais pas avec les LFI : le nouvel espoir d’Emmanuel Macron
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
Category
🗞
NewsTranscript
00:00Europe Un Soir, 19h21, Pierre Deville.
00:04Retour sur le plateau d'Europe Un Soir avec Catherine et Louis Dragnel.
00:07Bonsoir à vous deux.
00:09Bonsoir Pierre, bonsoir Louis, bonsoir Catherine.
00:16Vous avez écouté Sylvain Maillard, je sens un peu de gêne ou d'embarras
00:22sur le fait que l'électeur a massivement choisi le Rassemblement National,
00:27qu'il y a eu une stratégie pour les désistements au profit d'une majorité
00:35qui n'est pas celle de la majorité nationale du Rassemblement National
00:38mais de la majorité présidentielle et du Nouveau Front Populaire
00:41qui essayent de tisser Louis Dragnel une alliance plutôt à gauche.
00:46Et en même temps, on l'a entendu, Sylvain Maillard dit
00:49que la voix appartient à l'électeur.
00:51Si elle appartient à l'électeur, pourquoi donc faire toute cette stratégie de désistement ?
00:55Allez-y Catherine.
00:56Non, non, non, allez-y.
00:57Vous vous étiez lancé, allez-y.
00:58Non, non, non, mais c'était pour...
00:59Catherine, Catherine, Catherine.
01:00Mais non, mais simplement dire, c'est stupéfiant de dire, en donnant des conseils,
01:05en donnant le Rassemblement National comme l'ennemi à combattre
01:09et à la fois en disant mais non, mais les électeurs sont libres.
01:12C'est bien pour ça qu'on les a consultés.
01:14C'était quand même pour clarifier.
01:16Qu'est-ce qu'il a voulu faire par exemple ? Clarifier.
01:18Et maintenant que le Rassemblement National est en tête,
01:22on veut tout faire pour essayer de le démolir avant le deuxième tour.
01:25Je veux dire, vis-à-vis des électeurs, c'est pas possible.
01:29D'ailleurs, les recommandations ne seront pas écoutées.
01:32Les fameuses consignes de Vasco.
01:33C'est totalement incompréhensible et c'est pour ça que le macronisme
01:36est en train de s'effondrer totalement, politiquement,
01:38parce qu'il n'y a plus aucun ADN.
01:39Comment est-ce que vous voulez demander à...
01:42Vous voyez la sociologie de l'électeur d'Emmanuel Macron.
01:45J'essaie de l'imaginer en province,
01:48quelqu'un qui a plutôt bien réussi, qui gagne bien sa vie,
01:51qui n'a pas envie de payer trop d'impôts, qui veut globalement de l'ordre,
01:54qui veut qu'on lui fiche un peu la paix, qu'il n'y ait pas trop d'États.
01:57Et aujourd'hui, on peut lui demander de voter pour un candidat communiste.
02:01On peut lui demander de voter pour un candidat écologiste.
02:04Et puis ensuite, il faut quand même imaginer...
02:06Et les filles ?
02:07Et la France Insoumise ?
02:08Et les filles, c'est le barrage ?
02:10Non, ça dépend.
02:12Yves-Albrand Le Pivet vous dit, par exemple,
02:14la présidente de l'Assemblée Nationale,
02:15au cas ou par cas...
02:17Tout est un non-sens absolu.
02:20Revenons à la racine, puisque Catherine vous l'évoquait à l'instant.
02:23Emmanuel Macron avait dit, je ne tirerai aucun enseignement national des élections européennes.
02:27Première chose qu'il fait, il dissout l'Assemblée Nationale.
02:29Les Français venaient de s'exprimer à l'occasion des élections européennes.
02:33Je crois que c'était assez clair.
02:34Il y avait un message de droitisation du pays,
02:37d'attente très forte par rapport à ça.
02:39Emmanuel Macron a entendu ce qu'ont dit les Français.
02:42Et il dit, je vais quand même faire de nouvelles élections,
02:44pour les entendre à nouveau.
02:46Donc là, on voit, résultat du premier tour des élections législatives,
02:51l'ERN est extrêmement fort.
02:53Historiquement, jamais l'ERN n'a été aussi fort.
02:55Qu'est-ce qui est en train de se mettre en place ?
02:57Plutôt que de véritablement vouloir rendre la parole aux Français,
03:00la Macronie est en train de mettre en place une stratégie de contournement
03:04de la démocratie, en fait,
03:07avec des alliances totalement contre-nature du Parti Communiste aux Républicains,
03:10pour essayer d'empêcher la Rassemblement National...
03:12Mais ça, les électeurs ne sont pas dupes.
03:14Mais bien sûr, je suis d'accord avec vous.
03:16Et en plus, si vous voulez, ça peut coûter très cher.
03:19Grappier, gagner un point, ça peut coûter toute une vie, politiquement.
03:23Quand vous voyez même Gabriel Attal,
03:25vous voyez la plupart même des ministres du gouvernement,
03:28qui aujourd'hui expliquent qu'il faut voter écologiste,
03:31qu'il faut voter parfois la France Insoumise,
03:33alors que ce sont des gens qu'ils ont combattus pendant tout leur mandat.
03:35Je rappelle simplement deux choses.
03:37La France Insoumise, c'est quand même des gens qui soutiennent les Fichiers S,
03:40qui ont des Fichiers S parmi leurs candidats,
03:42que Gérald Darmanin a combattus matin, midi et soir.
03:44Les écologistes, je prends un détail,
03:46qui sont quand même très proches des soulèvements de la terre.
03:49Gérald Darmanin a voulu les dissoudre, les soulèvements de la terre.
03:52Et aujourd'hui, vous expliquez à vos électeurs,
03:55on a voulu dissoudre les soulèvements de la terre,
03:57on soutient la police, on a fait la loi Asile-Immigration,
04:01et bien maintenant vous allez voter pour les gens qui nous ont combattus,
04:04qui ont combattu toute notre politique.
04:06Et c'est en ce sens que ça...
04:08Je vous sens révolté, Louis Dragnel.
04:11Non mais ça n'a pas de sens.
04:13Je suis d'accord avec vous, ça n'a pas de sens.
04:15Le problème c'est que c'est un mépris profond pour les électeurs.
04:17Vous ne pouvez pas dire, je vous donne la parole, et en fait je vous confisque la parole.
04:20Je vous donne la parole, et en fait à la fin on va vous dire pour qui voter.
04:22Je vous donne la parole, et en fait on n'est pas propriétaire de nos voix.
04:25Mépris pour les électeurs, et mépris aussi pour les candidats,
04:28puisqu'il nous a expliqué tout à l'heure Sylvain Maillard,
04:30à l'instant là, il a dit, nous avons dû aller voir des candidats Renaissance,
04:34en disant, finalement ça ne sera pas toi.
04:36Ça ne pourra pas être toi,
04:39puisque on donne au profit dans la stratégie d'existement.
04:42Je vous prends un exemple, et après j'ai terminé.
04:44Un exemple, pardon Catherine.
04:46Je prends la ville du Havre.
04:47Les électeurs du Havre, élection municipale après élection municipale,
04:51Edouard Philippe leur explique que le danger absolu c'est les communistes.
04:54Et là ce soir il leur explique, pour sauver la démocratie,
04:56il faut voter pour mes principaux adversaires, les communistes.
04:59Donc j'ai terminé.
05:01Ce que je trouve extraordinaire, c'est quand on se demande
05:03pourquoi le président a-t-il décidé de dissoudre,
05:05alors il savait très bien que la rentrée serait difficile,
05:08pour le vote du budget, tout ça.
05:10Pourquoi décider là, le soir, le résultat des Européennes ?
05:14Parce que 14%, encore trois jours avant, ils croyaient qu'il aurait 20%.
05:18Et là il s'est dit, les Français ont mal voté,
05:20moi je vais leur montrer qu'ils ont tort,
05:22et comme il l'a dit, je vais leur envoyer une bombe dans les pattes,
05:25et puis à eux de se débrouiller.
05:27C'est extraordinaire, c'est-à-dire, c'est eux qui ont eu tort,
05:30c'est moi qui ai raison.
05:32Et là, les Français votent.
05:34Le RN qui le combat en parole,
05:37mais depuis c'est un mantra,
05:39à longueur de discours,
05:41et bien là, ils sont premiers,
05:43c'est le premier parti.
05:45Là, il essaie de contrer les électeurs,
05:49pour les empêcher d'avoir les résultats qu'il disait se compter,
05:53par des magouilles effrayantes.
05:55Non mais ce n'est pas possible !
05:57Catherine Ney et Louis Dragnel sont avec nous,
05:59et on continue de parler de ces dernières avancées politiques,
06:03juste après le journal permanent.
06:06Europe 1, le journal permanent.
06:08A 19h31, et je salue Maëlle Hassani.
06:10Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
06:12Plus d'un candidat sur quatre du Rassemblement National,
06:15a tenu des propos racistes, antisémites ou homophobes.
06:18L'accusation lancée par Gabriel Attal,
06:20lors d'un déplacement de campagne,
06:22à quatre jours du second tour des élections législatives.
06:24Cela fait suite aux polémiques,
06:26sur des propos ou des actions de certains candidats RN.
06:29Le président du parti, Jordan Bardella,
06:31reconnaît, je cite, qu'il peut y avoir des brebis galeuses.
06:35Emmanuel Macron précise les contours,
06:37d'une éventuelle grande coalition,
06:39en cas d'échec du Rassemblement National,
06:41à obtenir la majorité absolue dimanche soir.
06:44En conseil des ministres, le président de la République,
06:47assure que se désister aujourd'hui,
06:49pour des élus de gauche face aux RN,
06:51ne signifie pas s'allier demain,
06:53avec LFI, pour gouverner.
06:55Huit membres de la jeune garde antifasciste,
06:57mis en examen pour une agression antisémite,
06:59dans le métro parisien fin mai,
07:01on l'apprend aujourd'hui.
07:03Le président juif de 15 ans aurait été violenté,
07:05après une altercation entre le groupe d'ultra-gauche
07:07et la ligue de défense juive,
07:09en marge d'une conférence de l'insoumise Rima Hassan.
07:11La jeune garde antifasciste,
07:13fondée par le candidat du Nouveau Front Populaire,
07:15Raphaël Arnault.
07:17Avocat, ministre, négociateur hors pair,
07:19et fidèle parmi les fidèles de François Mitterrand.
07:22Roland Dumas est décédé aujourd'hui,
07:24à l'âge de 101 ans.
07:26Résistant durant la Seconde Guerre Mondiale,
07:28il a navigué entre les salles d'audience
07:30et la vie politique, durant toute sa carrière.
07:32Il a fait sa condamnation dans l'affaire Elf,
07:34avant d'être relaxé en 2003.
07:36Et puis c'est fait pour Mark Cavendish.
07:38Le coureur britannique enregistre
07:40sa 35ème victoire d'étape sur la Grande Boucle.
07:42Aujourd'hui, c'est un record.
07:44Le sloven Tadej Pogacar conserve son maillot jaune.
07:46Merci Maëlle Hassani, à tout à l'heure pour l'info.
07:54Toujours avec l'éditorialiste Catherine Ney,
07:56et le chef du service politique d'Europe 1,
07:58Louis Dragnel, pour commenter ces nouvelles manœuvres
08:00du Président de la République,
08:02qui veut faire une grande alliance
08:04à la gauche de la gauche,
08:06incluant le Parti communiste, les écologistes,
08:08certains socialistes,
08:10mais pas LFI. Gabriel Attal, ce matin,
08:12sur France Inter, a affirmé qu'il n'y aura pas d'alliance.
08:14Moi, je le redis ici,
08:16tout me sépare de la France insoumise.
08:18Jamais je ne ferai d'alliance
08:20avec la France insoumise.
08:22Aujourd'hui, la France insoumise n'est pas en situation
08:24d'avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale
08:26et de gouverner le pays.
08:28L'extrême droite, le Front national,
08:30est en situation d'avoir une majorité absolue
08:32et de gouverner le pays.
08:34Donc ça ne fait pas plaisir,
08:36évidemment, à beaucoup de Français,
08:38de voir faire barrage au Front national
08:40en utilisant un autre bulletin
08:42qu'ils n'auraient pas voulu.
08:44Moi, je le dis ici, je considère que c'est
08:46aujourd'hui notre responsabilité que de le faire.
08:48Voilà ce que dit Gabriel Attal, et ce que répète
08:50Sylvain Maillard tout à l'heure, Catherine Ney,
08:52en disant, voilà, le problème est LFI, il est réglé.
08:54Mais en réalité, dans la coalition de gauche
08:56du Nouveau Front populaire, qui porte
08:58ce Nouveau Front populaire si ce n'est pas LFI ?
09:00Non mais en réalité, il y a une vraie
09:02césure et qui est très intéressante
09:04parce qu'en marche, on disait la même chose,
09:06il y avait une aile gauche et une aile droite.
09:08Et là, sur la gestion à avoir
09:10justement dans ces deuxièmes tours,
09:12eh bien ceux, les ministres de droite,
09:14eh bien ils sont plutôt pour le nini.
09:16Un nini élargi. Alors ils ont un peu
09:18brodé, ils avaient ouvert les portes
09:20puis plus ça va, plus ils les referment.
09:22Et ceux qui viennent du Parti socialiste,
09:24le Premier ministre d'ailleurs,
09:26sa décision unilatérale
09:28de supprimer,
09:30de ne pas signer le décret
09:32de la réforme de l'assurance-chômage
09:34montre qu'il pense pouvoir
09:36un avenir avec les gens de gauche, peut-être.
09:38Mais là, s'il imagine
09:40que par exemple, des socialistes,
09:42quel est l'intérêt des socialistes de venir
09:44gouverner avec Président Macron
09:46d'ici la présidentielle ?
09:48Est-ce qu'on peut penser
09:50qu'ils pourraient se mettre d'accord ? Et sur quoi ?
09:52Mais surtout, pour faire quoi ?
09:54Et avec qui à la tête, qui va désigner
09:56le Premier ministre ? Mais ça doit être
09:58un parti qui doit lui proposer.
10:00Mais quel parti ? Quelle coalition ?
10:02Comment se mettre d'accord ?
10:04Quand on regarde chaque point
10:06de détail, puisque c'est
10:08de l'inédit total, de l'improvisation,
10:10et dans un truc
10:12où il n'y a aucun feu,
10:14un plaisir de se dire
10:16tel leader nous...
10:18On voit quelqu'un, enfin pour les
10:20RNN,
10:22à chaque jour suffit sa peine, j'ai l'impression,
10:24dans cette stratégie du
10:26Président Macron. Et comme par hasard
10:28sort quand même dans le Progrès
10:30ce matin, cet article
10:32où on est allé interroger Jean-Michel
10:34Macron, qui est le père
10:36d'Emmanuel Macron,
10:38avec lequel il n'a pas forcément
10:40beaucoup de liens, et qui dit
10:42en fait, la dissolution,
10:44il m'en avait parlé deux mois avant.
10:46Pardonnez-moi, mais dans ce qu'on appelle le communard, le narratif
10:48chez les communicants, ça commence
10:50à devenir un peu lourd.
10:52Il dit aussi, mon fils a proposé des
10:54solutions originales, mais les
10:56Français n'en veulent pas.
10:58C'est toujours un peu
11:00gênant de commenter ce type
11:02de propos, parce qu'on sait que
11:04les relations personnelles entre
11:06Emmanuel Macron et son père ne sont pas évidentes.
11:08Oui, mais dans ce cas-là, Louis, pourquoi est-ce que ça sort là ?
11:10Mais parce que...
11:12Mais vous voyez bien...
11:14Mais vous voyez bien...
11:16Mais non, vous voyez bien qu'il y a une photo
11:18et que quelqu'un est venu à Amiens
11:20alors qu'il venait de faire ses courses,
11:22on voit qu'il a une miche de pain sous le bras,
11:24il est dans son jardin, devant sa maison,
11:26et on arrive, qu'est-ce que vous pensez, mon frère, mon fils ?
11:28Il a parlé de sa minute.
11:30Il n'a pas convoqué la presse, c'est un...
11:32Voilà.
11:34En revanche, je trouve que tout ça est quand même très
11:36inquiétant pour la suite, parce qu'on a du mal à imaginer
11:38quelle que soit son opinion politique
11:40sur la situation, ce qui peut
11:42se passer, en fait. Et moi, j'ai le sentiment
11:44que le pays va être complètement bloqué institutionnellement.
11:46Si le Rassemblement
11:48National n'obtient pas la majorité absolue,
11:50s'il n'est pas en mesure
11:52d'arriver à Matignon, à ce moment-là,
11:54personne n'a de majorité
11:56qui se distingue, et
11:58que se passe-t-il ?
12:00C'est du jamais vu.
12:02C'est déjà ce qui est en train de se tramer, parce que souvenez-vous,
12:04au lendemain du premier tour,
12:06dimanche soir, lundi matin, on commençait
12:08à avoir des sondages avec des projections de sièges
12:10jusqu'à 305 sièges pour l'ERN.
12:12Aujourd'hui, on a une
12:14projection, là, Harris Interactive,
12:16pour Challenges,
12:18190 à 220 sièges.
12:20On a perdu 100 sièges,
12:22pas 100, mais 80.
12:24Et donc, dans cette configuration, que se passe-t-il ?
12:26Ce sont des coalitions
12:28de l'impossible. On n'imagine pas
12:30le camp d'Emmanuel Macron
12:32être en mesure de débaucher
12:34des députés ERN.
12:36Catherine l'a très bien dit, je vois pas
12:38très bien, moi, des députés socialistes, écologistes,
12:40à part quelques aventuriers,
12:42un peu opportunistes, mais
12:44rejoindre une coalition, un gouvernement
12:46d'Emmanuel Macron, et ce qui pourrait être...
12:48Pour l'aider à terminer ces 3 ans
12:50qui lui restent, qui va vouloir...
12:52Mais ce qui pourrait se passer, en réalité, c'est que
12:54au lendemain du second tour,
12:56si effectivement, j'en sais rien, on verra ce que disent
12:58les électeurs, mais si
13:00le RN n'obtient pas la majorité absolue,
13:02un gouvernement
13:04ne peut pas être constitué à proprement parler.
13:06Et donc, ce qui peut se passer,
13:08c'est que le gouvernement de Gabriel Attal
13:10est maintenu, chargé d'exécuter
13:12les affaires courantes, avec,
13:14je pense, des ministres, d'ailleurs, qui ont envie de faire
13:16autre chose, qui ne pourront pas démissionner, puisque
13:18ils ne peuvent quitter le gouvernement
13:20que si leur démission est acceptée
13:22par le président de la République. Je pense à beaucoup d'entre eux.
13:24Il y en a beaucoup qui ne se sont pas présentés aux législatives
13:26et pour qui c'était
13:28un peu la fin de leur engagement politique.
13:30Ils avaient déjà pris des dispositions.
13:32Ils étaient très soulagés à l'idée de se dire que c'était terminé.
13:34Donc, eux, n'auront pas d'autre
13:36choix que de rempiler, un peu
13:38contraints et forcés.
13:40Et ça, combien de temps ça peut durer ? Moi, j'ai en
13:42mémoire, même si le système politique n'est pas exactement
13:44le même, mais la grande crise politique qui a duré
13:46plus de dix ans en Belgique, avec
13:48un gouvernement qui est là, mais
13:50qui n'a pas envie de travailler, une majorité
13:52qui...
13:54Je ne veux pas être désagréable avec nos amis belges,
13:56le pays a moins d'enjeux...
13:58Évidemment, pardon, mais l'exemple le plus
14:00proche géographiquement de nous, je me souviens de cette
14:02crise interminable. Un an et demi sans
14:04gouvernement. Mais elle n'est pas totalement terminée, d'ailleurs,
14:06la crise en Belgique. Quand j'imagine
14:08Emmanuel Macron,
14:10le lendemain de l'élection, moi, je pense
14:12qu'il a une assiette avec dessus un rubik's
14:14cube, vous voyez ? Un rubik's cube ?
14:16Un rubik's cube, voilà, ce carré
14:18qu'on tourne pour arriver... On sent que Catherine Né
14:20a fait des rubik's cubes. Ah, je n'y suis jamais arrivée.
14:22Ah oui, d'accord. Je n'y ai jamais... Bon, voilà.
14:24Je dis, là,
14:26il a une équation, je veux dire,
14:28avec des paramètres fous, et comment...
14:30Alors, évidemment, on parle comme si on avait le résultat de
14:32l'élection. D'ailleurs, on ne l'a pas. Peut-être qu'on va avoir une autre
14:34surprise. Le problème, c'est qu'il a 70 millions d'électeurs
14:36dans le rubik's cube,
14:38comme vous dites. Oui, mais voilà.
14:40Et qu'est-ce qu'on fait ?
14:42Quelle combinaison va-t-il pouvoir sortir ?
14:44Parce qu'il va bien falloir que...