Guillaume Perrault : «C’est l’acte de décès du macronisme comme force politique hégémonique»

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Le journaliste, Guillaume Perrault, revient sur les résultats du premier tour des élections législatives : «C’est l’acte de décès du macronisme comme force politique hégémonique».

Transcript

00:00Ça peut aussi faire monter l'abstention.

00:02Je pense qu'une partie des électeurs du chef de l'État

00:04doivent être sonnés de le voir se jeter dans les bras de Jean-Luc Mélenchon.

00:09Car à mes yeux, le fait politique majeur aujourd'hui, c'est ça.

00:14Il a appelé à voter pour des députés de la France insoumise

00:20après avoir, pendant des semaines, comme le Premier ministre,

00:23et le Premier ministre encore plus que lui,

00:25expliqué tous les dangers que ces gens représentaient.

00:28À mes yeux, ils avaient raison de le souligner.

00:30Attal avait parlé de l'accord de la honte

00:33entre les députés socialistes et les filles.

00:36Deux jours plus tard, tout ça n'existe plus,

00:38et on a l'impression, pour des raisons purement électorales,

00:41de voir revivre, reconstituer la gauche plurielle.

00:44J'ai l'impression d'un grand retour en arrière.

00:46D'abord, c'est l'acte de décès du macronisme comme force politique hégémonique,

00:52puisque ça montre qu'ils ne sont plus en position de dicter leurs conditions à des partenaires.

00:57Je ne dis pas du tout qu'ils vont disparaître.

00:59Ils vont peut-être sauver les meubles,

01:00mais ça va être, dans la nouvelle Assemblée, une force politique de second rang.

01:03C'est une illustration du mot qu'on prête à Bismarck.

01:07Dans un jeu politique à trois acteurs, il faut être l'un des deux.

01:12Il voulait dire par là que le troisième finit broyé par les deux plus forts.

01:15C'est exactement ce que nous voyons sous nos yeux.

01:20Est-ce qu'ils vont être...

01:23Bien sûr, le vote est libre, chacun fait ce qu'il veut, c'est heureux.

01:26Je pense que j'ai une pensée pour les électeurs macronistes purs et durs,

01:31ceux qui croyaient qu'Emmanuel Macron allait vraiment rénover la vie politique,

01:35qu'il allait être admirable, qu'il allait être le règne de la moralité publique, des principes.

01:39On voit qu'il n'en est rien.

01:41Tout ça est désespérément familier à ceux qui suivent la vie politique depuis des décennies.

01:48Alors, il est possible qu'une partie des électeurs d'Emmanuel Macron s'abstienne,

01:52puisque l'offre qu'il aurait proposée va être plus modeste au deuxième tour.

01:55Il est possible aussi qu'ils votent pour celui qu'on déteste,

01:58enfin, que les électeurs votent pour celui qu'on déteste le plus.

02:00Je vais vous prendre un exemple.

02:01La circonscription d'Éric Woerth.

02:03Le LFI se retire, si j'ai bien compris, au profit d'Éric Woerth pour barrer la route RN.

02:10Je me mets dans la peau des électeurs LFI.

02:12Est-ce qu'ils ont vraiment envie de sauver Éric Woerth face au RN ?

02:16Je n'en suis pas convaincu.

02:18Il y a une hiérarchie des aversions qui va être intéressante à observer.

02:25Sous-titrage Société Radio-Canada

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