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Michel Onfray : «Le principe de la cohabitation n’est pas gaulliste»
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29/06/2024
Le philosophe, Michel Onfray, parle d’une potentielle cohabitation : «Le principe de la cohabitation n’est pas gaulliste».
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00:00
D'abord, il faut dire qu'elle est morte, cette Constitution de 58, et depuis longtemps.
00:04
C'est-à-dire les gens qui nous disent qu'il y a une espèce de constitution qui serait un peu platonicienne,
00:08
c'est-à-dire que dans un ciel des idées, vous auriez une constitution.
00:11
Ce n'est pas vrai. La constitution, elle est écrite et elle est modifiée, retoquée, bricolée,
00:16
on enlève ceci, on enlève cela, etc.
00:18
Et on a enlevé l'essentiel de ce qui faisait l'esprit de la Ve République.
00:23
Le général de Gaulle avait l'esprit de rassemblement.
00:26
Il disait, il y a une France de droite, il y a une France de gauche, il dit la droite a raison,
00:29
mais la gauche aussi, il faut les deux, on ne peut pas avoir une France hémiplégique.
00:33
Il y a eu des royalistes, il y a eu des monarchistes, il faut les deux.
00:36
Donc il faut qu'on trouve quelque chose qui permette une synthèse.
00:39
Je pourrais partir longtemps sur tous les sujets, que ce soit la régionalisation, que ce soit la participation,
00:42
il y a une théorie de la synthèse chez le général de Gaulle,
00:44
mais restons sur cette question de l'esprit des institutions de la Ve République.
00:49
Il dit, il nous faut un roi et une république.
00:52
Comment on peut faire ? Chez nous, c'est le roi ou la république, la république ou le roi, mais pas les deux.
00:57
Lui, il dit, il faut un roi, c'est moi, c'est pas moi, c'est moi le chef de l'État,
01:00
mais en 62, pas en 58, en 62, il dit élection au suffrage universel direct
01:05
qui permet aux hommes et aux femmes de choisir un homme,
01:07
et il dit une présidentielle, c'est la rencontre entre un homme et un peuple.
01:11
Et il dit, ça, c'est la partie royauté.
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S'il n'y a que ça, ce n'est pas défendable, c'est une royauté,
01:16
on n'a pas fait la République pour faire revenir la royauté.
01:19
Et il dit, il faut aussi la république.
01:21
La république, c'est quoi ? C'est le peuple qui fait la loi, c'est le peuple qui décide.
01:25
La démocratie, c'est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.
01:27
Le chef de l'État n'est pas là pour assujettir le peuple,
01:30
mais pour obéir au peuple qui lui dit, par des élections, quelles qu'elles soient,
01:34
c'est-à-dire communales, mais législatives, mais référendaires,
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le peuple dit au chef d'État, on veut, on ne veut pas.
01:40
Et le chef d'État dit, vous avez voulu, donc je fais ce que vous voulez.
01:44
Le général de Gaulle n'a jamais imaginé que la cohabitation puisse être possible ou pensable.
01:48
Ça n'était pas dans son entendement.
01:50
C'est-à-dire, vous avez perdu le contact avec le peuple, vous vous en allez, vous démissionnez.
01:53
C'est ce qu'il a fait, d'ailleurs.
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C'est ce que n'ont pas fait Mitterrand, c'est ce que n'ont pas fait Chirac,
01:57
c'est ce qui fait que la démonstration est faite,
01:58
que déjà, la Ve République s'en est pris un coup dans la figure.
02:01
Alors, ils disent, mais il n'y a rien dans la Constitution qui l'interdit.
02:03
C'est vrai, mais il y a une conférence de presse, je crois qu'elle est de 62,
02:08
mais il faudrait vérifier, une conférence de presse,
02:09
où il dit qu'il est impensable qu'il y ait un pouvoir à deux têtes, un pouvoir bicéphale.
02:14
C'est ce que ça veut dire.
02:15
Il est impossible que le chef de l'État et le Premier ministre ne soient pas de la même couleur politique,
02:19
de sorte que, dans l'esprit du général de Gaulle,
02:21
parce qu'il y a un esprit de la Ve République,
02:23
dans l'esprit du général de Gaulle,
02:25
on se présente à un référendum, on se présente à des élections,
02:28
on les perd, on démissionne, on remet son mandat en jeu,
02:31
et si on est réélu, on est réélu.
02:33
Il le fait en 68, il dissout l'Assemblée nationale,
02:36
il est réélu triomphalement, il aurait pu se dire, ça me va, ça va me suffire.
02:40
Et lui, il dit, non, ça a été les élections de la trouille,
02:42
ils ont eu peur, je veux qu'ils me redonnent confiance.
02:44
Donc, référendum.
02:45
Et là, il dit, je veux un référendum pour qu'on puisse, de façon publicitaire,
02:48
me redonner ce pouvoir, que la République redonne à son chef,
02:52
un pouvoir que le chef dit, je vous le rendrai le jour où vous me direz,
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à l'heure même, où vous me direz que vous n'en voulez plus.
02:58
Et c'est ainsi que ça se passe, chacun le sait,
03:00
et il dit, j'ai perdu, je m'en vais.
03:02
Giscard d'Estaing avait inventé le principe de la cohabitation,
03:05
puisqu'il imaginait, il avait gardé l'Assemblée nationale
03:08
parce qu'il pensait qu'il perdrait l'Assemblée nationale,
03:11
il s'est dit, je suis élu avec peu de voix, Mitterrand n'est pas loin derrière,
03:15
Mitterrand gagne les législatives, il faudra que je cohabite.
03:18
Et lui, il avait dit, d'ailleurs, j'irai à Versailles, déjà tout était dit.
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Et puis, il a gagné les élections.
03:22
Mais c'est ensuite Mitterrand et Chirac qui ont gardé ce principe de la cohabitation,
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qui évidemment n'est pas gaulliste.
03:28
N'est pas gaulliste non plus le fait qu'on passe du septennat au quinquennat.
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Le septennat permettait des élections intermédiaires
03:34
qui permettaient de dire, vous n'en prendrez pas pour 7 ans,
03:36
vous en prendrez pour 7 ans si, à plusieurs reprises,
03:39
vous me dites que vous en voulez bien encore jusqu'à 7 ans.
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C'est-à-dire, chez le général de Gaulle, c'est le peuple qui fait la loi.
03:43
Et comme le peuple doit avoir une voix, une incarnation,
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un cerveau ne peut pas non plus dire,
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on va faire une espèce de consultation électorale
03:50
pour savoir quelles relations la France doit entretenir avec le Laos, par exemple.
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Je ne suis pas sûr que les Français soient forcément très au courant.
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Et là, il dit, vous me faites confiance, je mène une politique, etc.
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Et cet esprit-là, il est mort depuis qu'en 1992,
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on a abandonné notre souveraineté.
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Traité de Maastricht, alors là, c'est fini.
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C'est-à-dire, quand on a des gens qui nous disent,
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mais elles n'existent plus,
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dans la mesure où nous avons renoncé à notre souveraineté.
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Ça veut dire que c'est un chiffon de papier, la Constitution de 1958.
04:17
Et que les gens qui aujourd'hui sont...
04:19
Enfin, je ne sais pas si on a le droit de le dire,
04:21
mais je dis, tout ce qui est conseil constitutionnel
04:24
est en train de statuer sur des bouts de papier qui sont taillés ou coupés.
04:30
Je ne sais pas si on a le droit de dire ce genre de choses.
04:32
Je n'attaque personne, mais je dis simplement
04:34
que la Constitution étant devenue ce qu'elle est devenue,
04:36
je pense qu'il faudrait revenir à ce qu'elle était en 1958
04:39
pour qu'on puisse dire qu'elle est évidemment encore efficace.
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