Aurélien Rousseau : "L'alternative ne peut pas être entre le RN et Renaissance"

  • il y a 4 mois
Avec Aurélien Rousseau, ancien Ministre et candidat Nouveau Front Populaire dans les Yvelines

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-06-21##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, vous voulez savoir ?
00:11Alors parlons vrai ce matin avec Aurélien Rousseau,
00:14candidat du Nouveau Front Populaire dans la 7ème circonscription des Yvelines,
00:20ancien ministre de la Santé, ancien directeur de cabinet d'Elisabeth Borne,
00:24Premier ministre Aurélien Rousseau, bonjour.
00:26Bonjour.
00:27Merci d'être avec nous, vous êtes donc candidat du Nouveau Front Populaire.
00:31Vous vous sentez donc à l'aise dans une alliance avec Alifi.
00:35Vous préférez, pourquoi ? J'ai une question toute simple à vous poser
00:41parce qu'évidemment on vous interroge beaucoup sur ce choix.
00:43Pourquoi préférez-vous vous allier avec Rima Hassan, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou
00:48plutôt que vous alliez avec Bernard Cazeneuve, Gilles Gabriel Attal ou Xavier Bertrand ?
00:54Moi je pense qu'aujourd'hui, l'alternative, elle ne peut pas être entre
01:00le Rassemblement National d'un côté, Jean-Jacques Bourdin vous avez eu l'amabilité
01:05de ne pas me proposer d'alliance avec eux à l'instant,
01:08Renaissance ou sinon un grand tout.
01:11Là ce qu'on propose c'est pas...
01:13Donc vous mettez Renaissance et le Front National ou le Rassemblement National au même niveau ?
01:17Pas du tout, pas un instant.
01:19Moi j'ai qu'un adversaire, c'est le Rassemblement National,
01:23ça n'a rien à voir mais vraiment, là-dessus il ne faut aucune ambiguïté.
01:27Moi je suis, le soir du choix du Président de la République de dissoudre,
01:31dans quelle situation je suis ?
01:33Je suis un social-démocrate, je suis un mec de gauche.
01:36J'ai participé, vous l'avez dit, à une part de ce que le Président de la République
01:43a construit avec mes convictions, mes valeurs.
01:47Vous avez démissionné ?
01:49Qu'est-ce que je fais ? J'ai démissionné sur un principe de valeur,
01:51je ne suis pas parti jouer à la belote,
01:53ou voilà, j'ai démissionné parce que j'avais des valeurs.
01:56Vous n'étiez pas d'accord sur la loi Immigration ?
01:57Sur la loi Immigration.
01:58Moi je me dis, il vaut mieux construire quelque chose à gauche
02:02parce que sinon on ne va pas arriver à faire face.
02:06Et la différence par rapport à ce que vous citez, vous citiez des noms,
02:10c'est qu'entre les deux, on construit dix points,
02:13qui sont dix points d'engagement sur lesquels il n'y a aucune forme d'ambiguïté
02:18sur certains des sujets qui sont sous-jacents dans votre liste,
02:21et notamment la lutte contre l'antisémitisme,
02:24c'est le septième point de ces engagements du Nouveau Front Populaire,
02:29sur le sujet du soutien à l'Ukraine, sur la construction européenne,
02:33et puis aussi sur du progrès social.
02:36Moi je suis content de voir que, alors qu'on pouvait dire encore tout récemment
02:41que rien n'était faisable sur le pouvoir d'achat,
02:43la pression et la dynamique de cette élection fait qu'y compris le Premier ministre hier dit
02:48qu'on va devoir aller beaucoup plus loin sur le pouvoir d'achat.
02:50Alors sur la lutte contre l'antisémitisme, puisque vous en parlez,
02:54il est plus facile selon vous, pour lutter contre l'antisémitisme,
02:58de s'allier avec Rima Hassan, avec Jean-Luc Mélenchon, avec Philippe Poutou,
03:02que de s'allier avec Bernard Cazeneuve, avec Gabriel Attal et avec Xavier Bertrand.
03:09Pour lutter contre l'antisémitisme, c'est plus facile ou pas ?
03:13J'ai aucun problème à répondre à cette question.
03:15Oui.
03:16Les conditions, parce qu'on est là comme si on était sur une table de laboratoire tranquille
03:23à bouger des facteurs.
03:25La dissolution est décidée le dimanche soir.
03:29On doit déposer des candidatures le vendredi.
03:31Qu'est-ce qu'on fait ? Les partis de gauche se retrouvent,
03:35ils se sont mis sur la figure pendant des mois,
03:38et ils arrivent à se mettre d'accord sur 10 points.
03:41Moi j'ai pas vu de proposition, j'ai le plus grand respect,
03:44et notamment pour ces positions pendant cette campagne,
03:46pour Xavier Bertrand, il n'a jamais proposé d'alliance républicaine.
03:51J'ai évidemment le plus grand respect pour Bernard Cazeneuve.
03:54Glucksmann non plus.
03:55Glucksmann non plus n'a jamais proposé d'alliance républicaine.
03:58Mais c'est là que je pense que, d'une certaine manière,
04:01la façon dont tout ça a été conduit ne rendait pas possible ça.
04:06On fait une élection avec un degré d'urgence
04:09qui brutalise la situation politique.
04:11Sans doute qu'on aurait pu faire un truc plus intelligent.
04:13Je vous le dis, sans doute qu'on aurait pu faire un truc plus intelligent.
04:16Mais rien que là, Jean-Jacques, vous avez 10 jours de recul sur la situation.
04:22Alors, moi je lis une tribune qui a été écrite dans Libération.
04:29Vous êtes-il possible d'être allié avec des responsables politiques LFI,
04:33extrême gauche, qui refusent le combat laïque,
04:36qui ne cachent pas leur sympathie pour Vladimir Poutine,
04:40qui transposent le conflit du Proche-Orient dans nos villes,
04:43qui essentialisent nos concitoyens en leur faisant croire
04:47que leur origine et leur religion prédétermine leur vote,
04:52qui sont incapables de participer à une marche transpartisane contre l'antisémitisme.
04:57Vous êtes allié avec la France Insoumise,
05:00des responsables qui ont été incapables de participer à une marche contre l'antisémitisme,
05:06et qui pratiquent l'intimidation envers tous ceux
05:10qui oseraient dans leur camp penser différemment d'eux.
05:14Vous êtes de gauche.
05:16Vous êtes de gauche. Est-ce votre gauche ?
05:18Jean-Jacques Bourdin, je ne sais pas quelle est cette tribune.
05:23Lisez-la dans Libération.
05:25Il n'y a aucun doute sur le fait qu'entre les jours qui ont suivi
05:30l'attaque terroriste effrayante du 7 octobre et aujourd'hui,
05:35ça fait combien maintenant ? Huit mois ? Neuf mois ?
05:38Il y a eu un travail. Est-ce que vous pensez,
05:41est-ce que vous pensez, je vous le demande aussi,
05:44Non, moi je n'ai rien à penser.
05:46Est-ce que vous pensez que la France Insoumise
05:51aurait à cette date-là, comme vous citez les exemples,
05:54la manifestation, etc., se serait engagée sur les dix points ?
05:59Est-ce que la France Insoumise défend le combat laïque ?
06:02Je vous pose la question.
06:03À la fin, le Nouveau Front Populaire,
06:05ce n'est pas le programme de la France Insoumise,
06:07ce n'est pas la NUPES 2, c'est un accord,
06:09c'est un accord qui a été âprement discuté,
06:11c'est un accord qui comporte dix points,
06:13et oui, dans ces dix points, il y a le combat laïque,
06:17il y a la lutte contre l'antisémitisme,
06:19il y a la lutte et le soutien à l'Ukraine,
06:22puisque vous faisiez référence au soutien à Poutine,
06:24et par ailleurs, je pense que si des personnes comme moi,
06:28issues de la social-démocratie et de la gauche,
06:32ne sont pas présentes dans cette majorité de gauche,
06:35en effet, on met de l'eau à ceux qui pensent
06:38qu'il n'y a qu'un grand affrontement entre LFI et le RN.
06:41Moi, ma conviction, c'est ça.
06:43Je pense même, excusez-moi de le dire,
06:46que c'est un peu le raisonnement qui a conduit
06:50à faire cette dissolution expresse.
06:52La gauche ne pourra pas s'entendre,
06:54et donc, il n'y aura qu'un bloc central
06:56qui pourra recueillir ces voix-là.
06:58– C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron est d'un cynisme absolu dans cette affaire ?
07:01– La politique, il y a forcément du cynisme,
07:05mais moi, je pense que si c'était ça,
07:08il était de la responsabilité de la gauche de s'engager,
07:11et pas de s'engager avec des personnes,
07:13de s'engager sur des principes.
07:14Moi, les militants que je croise de la France insoumise,
07:16ils n'ont aucun sujet sur ces dix principes.
07:19C'est ceux qui nous unissent.
07:20– Enfin, la France insoumise soutient Ali Diouara,
07:23investi contre Raquel Garrido.
07:26Que dit-il ?
07:28Il tient des propos anti-sionistes,
07:30qui sont des propos anti-sémites.
07:32– Aujourd'hui, il n'y a aucun doute,
07:34il y a eu, par exemple, la semaine dernière,
07:37ou je crois, la semaine dernière,
07:39Jérôme Nguège, face à qui est présenté un candidat,
07:42moi, je n'ai aucun doute, je soutiens Jérôme Nguège.
07:45– Vous soutenez Jérôme Nguège, vous soutenez Raquel Garrido,
07:48vous soutenez Alexis Corbière.
07:49– Voilà, comme d'autres, comme beaucoup d'autres l'ont fait,
07:53on est sur, il y a 577 circonscriptions dans ce pays,
07:56je finis, 290 dans lesquelles il y a un candidat PS-PC ouvert,
08:00229 dans lesquelles il y a un candidat LFI,
08:03que sur le lot, ça ne banalise absolument rien.
08:07Les propos que vous avez cités du candidat
08:09qui est face à Raquel Garrido,
08:11honnêtement, ce n'est pas un haut le cœur,
08:13c'est insupportable, intenable,
08:16et il n'y a aucun doute là-dessus.
08:18Mais c'est insupportable ou intenable,
08:20autant pour moi que, sincèrement, j'en ai vu beaucoup,
08:24et même si on ne doit pas citer la circonscription,
08:27chez les militants LFI,
08:29que je croise dans la circonscription où je suis candidat.
08:32Donc, après, la différence fondamentale,
08:34c'est qu'on a une alliance de gauche
08:37pour faire face au Rassemblement National,
08:39qui est ontologiquement raciste et antisémite,
08:42et une alliance de gauche dans laquelle
08:44il y a d'UPS, d'UPC, d'EVER et LFI.
08:46Et une alliance de gauche qui n'est pas
08:48la ressuscée de la nupes.
08:50Donc voilà, moi je suis là pour ça,
08:52et je suis là avec mes valeurs.
08:53Et si j'ai démissionné du gouvernement
08:55sur la loi Immigration,
08:56ce n'est pas pour aujourd'hui
08:58être dans l'ambiguïté sur d'autres sujets.
09:01– Bien, le mauvais antisémite,
09:04je ne sais plus qui écrivait cela,
09:06très intéressant,
09:07le mauvais antisémite déteste les juifs,
09:11le bon antisémite déteste les juifs,
09:14mais il est de gauche.
09:17Donc c'est un bon antisémite.
09:19– Il n'y a pas de bon ou de mauvais antisémite,
09:21on ne va pas se renvoyer ça.
09:22– J'ouvrirai le débat tout à l'heure
09:23entre 9h30 et 10h.
09:24– On ne se renvoie pas la figure,
09:27on n'est pas dans un débat,
09:28vous êtes le journaliste,
09:30il n'y a pas d'ambiguïté.
09:31Et à la fin, ce qui compte c'est savoir.
09:34Vous y viendrez peut-être,
09:36il y a eu un débat âpre
09:38sur la négociation de ces points.
09:40Le sujet de la lutte contre l'antisémitisme,
09:43il y est noir sur blanc,
09:45et par ailleurs, c'est là que moi,
09:47je le dénonce avec autant de vigueur,
09:52mais je dis, c'est tranquille
09:55pour le Rassemblement National.
09:57Il investit M. De Fournasse en Gironde,
10:00qui a fait des cris de singe
10:02quand un député de couleur
10:05s'est exprimé dans l'Assemblée Nationale.
10:08Il désinvestit, soi-disant,
10:10quelqu'un qui est toujours investi
10:13parce qu'il est à la préfecture,
10:14qui fait des, je ne sais même pas
10:16si ça s'appelle jeu de mots,
10:17parce que ce n'est même pas un jeu de mots,
10:19qui fait des renvois à la choix
10:21qui sont insupportables.
10:23C'est une société et une proposition
10:26de société des coupables.
10:27On sait ce qu'il dit sur l'homosexualité,
10:29on sait ce qu'il dit sur le droit des femmes.
10:30Donc au bout d'un moment,
10:32effectivement, ces débats qui sont légitimes,
10:34ils laissent tranquille, si je puis dire,
10:36le Front National dérouler son truc.
10:39Et par ailleurs, on ne sait pas très bien
10:40ce qu'il pense et ce qu'il va porter
10:42sur le fond des propositions.
10:44Alors, justement, en parlant des propositions,
10:45j'ai deux dernières questions,
10:46politiques cette fois.
10:48Jean-Luc Mélenchon est-il un handicap
10:50pour votre alliance ? Franchement ?
10:52Je pense qu'aujourd'hui,
10:53ça a été dit par plusieurs,
10:55si cette alliance, et je le souhaite,
10:58elle recueille une majorité,
11:00elle devra trouver une personnalité
11:03qui est capable d'être au, comment dirais-je,
11:07à l'épicentre, au centre de gravité,
11:09fédérateur.
11:10Pas Jean-Luc Mélenchon, donc c'est clair.
11:12Et je pense qu'aujourd'hui,
11:13ça n'est pas Jean-Luc Mélenchon,
11:14mais je ne suis pas le seul à le dire.
11:16Alors, comment doit être désigné
11:18si la nouvelle majorité,
11:20et si la nouvelle majorité,
11:22si le nouveau Front Populaire
11:23et la nouvelle majorité,
11:24comment doit être désigné
11:26le Premier ministre potentiel ?
11:28Vous le savez, Jean-Jacques Bourdain,
11:30j'ai pas peur de dire je ne sais pas.
11:33Je ne sais pas.
11:34Moi, je dois dire que si je me suis engagé
11:37la semaine dernière,
11:39j'étais au boulot,
11:41j'ai la peur
11:43que le Rassemblement National
11:44gagne cette élection.
11:45Je n'agite pas cette peur
11:47pour pousser,
11:48je pense que c'est aujourd'hui possible.
11:50Moi, mon sujet, je suis focalisé
11:52sur le 7 juillet.
11:54Le 8 au matin,
11:56suivant les conditions,
11:57on verra comment on s'organise,
11:58on verra, par ailleurs,
11:59il y a des propositions
12:00qui aujourd'hui donnent de l'espoir
12:03et sont une dynamique de progrès.
12:05Je pense sur le pouvoir d'achat,
12:06je pense sur la politique fiscale,
12:08je pense sur la politique
12:09de transition écologique.
12:10Je pense notamment
12:11que le Rassemblement National,
12:12il n'y a aucune ambiguïté
12:13sur le fait qu'il n'a rien à faire
12:15de la transition écologique.
12:16Voilà.
12:17Et donc ça, il faut qu'on y aille.
12:18Alors, allons sur le projet
12:21du nouveau Front Populaire,
12:22la réforme des retraites.
12:24Je rappelle quand même
12:25que vous avez participé
12:26à la négociation.
12:27Vous avez défendu
12:28la réforme des retraites
12:29du gouvernement.
12:30L'âge légal à 64 ans,
12:33vous l'avez défendu.
12:34Aujourd'hui, ce n'est pas du tout
12:36le projet que vous défendez.
12:38Vous avez changé en quelques mois.
12:40Aurélien Rousseau.
12:42Oui, mais c'est très...
12:44Pour moi, la réponse,
12:45elle n'est pas simple
12:47et elle n'est pas évidente.
12:49Vous avez changé d'avis
12:50en quelques mois.
12:51Non, j'ai changé de fonction.
12:53Moi, encore une fois...
12:55Mais pas de conviction ?
12:57Si, j'ai une conviction,
12:58mais qui était celle
12:59que j'avais pendant
13:00la réforme des retraites
13:01et que je continue à avoir.
13:02Premier sujet,
13:03notre bataille,
13:04c'est de sauver le système
13:05par répartition.
13:06Et donc, un système en déséquilibre
13:08ne tiendra pas,
13:09parce qu'à la fin,
13:10il sera...
13:11Il ne tiendra pas
13:12si on allonge
13:13l'âge légal de départ.
13:14Si on ne fait pas bouger
13:15les facteurs.
13:16Deuxième conviction...
13:17Donc, allonger l'âge légal de départ.
13:19Je finis.
13:20Deuxième conviction,
13:21il y a des gens qui doivent
13:22pouvoir partir à 60 ans
13:23parce que leur carrière
13:24a été dure, etc.
13:25Mais c'est déjà prévu
13:26dans la réforme,
13:27vous le savez.
13:28Je le sais,
13:29mais avec des conditions.
13:30Avant 21 ans.
13:31Avec des conditions.
13:32Et troisième conviction,
13:33et c'est là que
13:34je suis extrêmement clair,
13:36une réforme des retraites,
13:38si elle pouvait embarquer
13:40une partie des partenaires sociaux,
13:42parce que tout le monde
13:43ne va pas signer,
13:44c'est-à-dire,
13:45s'il y a des paramètres
13:46qui nous permettraient de bouger
13:47et de reprendre
13:48un dialogue apaisé
13:49en faisant confiance,
13:50et sans doute que j'y reviendrai,
13:51à la démocratie sociale,
13:53à ce moment-là,
13:54pour moi,
13:55ce serait une meilleure réforme.
13:56Mais je vais vous dire
13:57un grand secret,
13:58comme me dit
13:59le poème d'Aragon,
14:00je vais vous dire
14:01un grand secret,
14:02moi je pense
14:03que je peux travailler,
14:04parce que mon boulot
14:05n'est pas pénible,
14:06au-delà de 64 ans.
14:07Je pense,
14:08sans être insolent,
14:09cher Jean-Jacques Bourdin,
14:10que vous travaillez
14:11au-delà de 64 ans.
14:12Donc, voilà,
14:13et je pense que c'est
14:14ce qu'on doit construire,
14:15et je le dis,
14:16et j'en ai été partie prenante,
14:17donc je ne fais pas semblant,
14:18qu'on n'a pas réussi,
14:19collectivement,
14:20à les mettre
14:21en place.
14:22On n'a pas réussi,
14:23collectivement,
14:24à aller assez loin.
14:25L'âge légal,
14:26on garde 64 ans,
14:27ou pas ?
14:28Aujourd'hui,
14:29la proposition
14:30du Nouveau Front Populaire,
14:31celle qui est
14:32dans les dix engagements,
14:33c'est que,
14:34tout de suite,
14:35on remet
14:36en cause
14:37cette réforme,
14:38mais on se remet
14:39autre.
14:40Donc vous remettez-vous
14:41même en cause
14:42cette réforme ?
14:43J'étais directeur
14:44de cabinet de la première ministre,
14:45je ne fais pas semblant
14:46d'avoir été
14:47au champignon
14:48pendant cette période-là.
14:49J'ai discuté,
14:50négocié,
14:51je n'étais pas ministre
14:52des Retraites.
14:53Le jour où je suis devenu...
14:54Pardon,
14:55mais c'est un changement.
14:56Hier,
14:57Edouard Philippe le disait
14:58extrêmement bien.
14:59Il le disait
15:00extrêmement bien.
15:01En politique,
15:02il y a deux catégories.
15:03Il y a ceux qui,
15:04quand il y a
15:05des emmerdements,
15:06considèrent
15:07qu'ils doivent
15:08renvoyer la faute
15:09sur leurs collaborateurs.
15:10Je ne fais aucune référence
15:11à la situation actuelle.
15:12Et il y a ceux
15:13qui sont des politiques
15:14et qui disent,
15:15à la fin,
15:16être un politique,
15:17ce n'est pas pareil
15:18qu'être un collaborateur.
15:19Moi, quand j'ai été
15:20ministre de la Santé
15:21et de la Prévention
15:22et que j'ai eu un désaccord,
15:23je suis parti.
15:24Je suis parti,
15:25vous le savez,
15:26Jean-Jacques Bourdin,
15:27je n'ai pas dit un mot.
15:28Je n'ai fait
15:29aucune déclaration médiatique.
15:30Je suis parti
15:31parce que j'avais
15:32un désaccord.
15:33C'est violent,
15:34c'est dur,
15:35parce que c'est aussi
15:36une aventure collective
15:37d'être dans un gouvernement.
15:38Et je suis parti.
15:39Ça n'est pas pareil
15:40quand on est directeur
15:41de cabinet,
15:42même si,
15:43je le dis,
15:44moi je pense qu'il faut
15:45retravailler une réforme.
15:46Et c'est un point sur lequel,
15:47et sans doute,
15:48c'est un sujet évident,
15:49c'est un point sur lequel
15:50on n'est sans doute pas
15:51tous d'accord aujourd'hui
15:52dans le Nouveau Front Populaire.
15:53Vous n'êtes pas,
15:54sans doute,
15:55vous n'êtes pas du tout d'accord.
15:56Et par ailleurs,
15:57ce serait stupéfiant
15:58de dire,
15:59on a sur étagère
16:00une réforme des retraites
16:01alors qu'on écrit,
16:02qu'on dit
16:03et que moi j'en suis convaincu,
16:04ça ne s'invente pas
16:05sans les partenaires sociaux,
16:06sans les forces sociales
16:07pour discuter
16:08de ces chantiers.
16:09Alors,
16:10il faut,
16:11dans le programme,
16:12vous avez été ministre de la Santé,
16:13dans le programme du NFP,
16:14Nouveau Front Populaire,
16:15il est écrit,
16:16il faut réguler
16:19l'installation des médecins
16:20dans les déserts médicaux.
16:21Vous êtes contre cela.
16:23Vous étiez contre la contrainte.
16:26Et vous êtes toujours
16:27contre la contrainte,
16:28j'imagine.
16:29En effet,
16:30moi je pense que ça n'est pas
16:31aujourd'hui
16:32la bonne solution
16:33et je pense qu'y compris
16:34dans le calendrier
16:35des quelques semaines
16:36dernières,
16:37il y a 15 jours,
16:38il y a eu un accord
16:39entre les syndicats de médecins
16:40quasi unanimes
16:41et l'assurance maladie.
16:42C'est une négociation
16:43que j'avais lancée
16:44quand j'étais ministre
16:45qui prend en compte
16:46cette question
16:47de l'accès aux soins
16:48et de la responsabilité
16:49des médecins.
16:50Moi je crois toujours,
16:51je crois toujours
16:52que si on a un accord
16:53issu du dialogue social
16:54et de la démocratie sociale,
16:55c'est le cas,
16:56c'est le cas
16:57et c'est mieux.
16:58Donc vous n'êtes pas d'accord
16:59avec ce point ?
17:00Après,
17:01le sujet majeur
17:02c'est l'accès aux soins,
17:03je le vois tous les jours
17:04dans les discussions
17:05que j'ai
17:06et on l'a toujours dit,
17:07c'était même
17:08dans la,
17:09ça s'appelle
17:10la lettre de cadrage
17:11que j'avais faite à l'époque
17:12pour cette négociation,
17:13si on ne trouve pas
17:14d'accord
17:15entre les syndicats
17:16de médecins
17:18et si ça n'a pas
17:19de résultat concret,
17:20il faudra passer
17:21à d'autres outils.
17:22Mais typiquement,
17:23moi j'ai aucun problème
17:24à dire,
17:25on devra discuter
17:26de ce sujet-là
17:27mais on n'en discutera pas
17:28entre politiques.
17:29Si vous ne le faites pas
17:30avec les professionnels
17:31eux-mêmes,
17:32on n'est pas dans
17:33la démocratie sociale
17:34telle que je la conçois.
17:35Aurélien Rousseau,
17:36deux points pour terminer,
17:37le SMIC a 1 600 euros net,
17:39je suis chef d'entreprise,
17:41dans mon entreprise
17:42j'ai 10 salariés,
17:43il y en a deux
17:44qui gagnent le SMIC
17:45et les autres
17:46gagnent un peu plus
17:471 800 euros.
17:48Comment faites-vous ?
17:49Alors moi,
17:50je pense que
17:51la politique économique
17:52qui a été hier auditionnée,
17:53je crois,
17:54devant le MEDEF
17:55Oui,
17:56le patronat
17:57qui ne veut ni
17:58du programme
17:59du Rassemblement National
18:00ni du programme
18:01ni de votre programme.
18:02Alors,
18:03pour le coup,
18:04moi je dois tirer
18:05mon chapeau au patronat
18:06parce que
18:07s'il y en a
18:08qui sont constants,
18:09c'est le patronat.
18:10En 1980,
18:11on s'est cassé.
18:12Mais attention,
18:13le patronat,
18:14il y a les grandes entreprises
18:16En 1980,
18:17ils pensaient que la gauche
18:18allait mettre la France
18:19à genoux.
18:20En 1997,
18:21juste avant que la gauche plurielle
18:22ne gagne,
18:23ils criaient
18:24parce que,
18:25vraiment,
18:26on se demandait
18:27si on n'allait pas collectiviser.
18:28Je crois que
18:291997-2002,
18:30ça n'est pas la pire période
18:31pour l'économie française.
18:32Il y a des gens
18:33qui connaissent
18:34les contraintes,
18:35qui savent
18:36qu'ils sont des professionnels.
18:37Alors,
18:38pour la question,
18:39moi,
18:40je crois aujourd'hui
18:41qu'on a besoin,
18:42et je l'entends partout
18:43et tout le temps,
18:44de pouvoir d'achat.
18:45Oui.
18:46Un sujet de pouvoir d'achat
18:47et un sujet de pouvoir d'achat
18:48du travail.
18:49Les gens qui bossent
18:50et qui ne s'en sortent pas,
18:51il y a un sujet de dignité,
18:52tout simplement,
18:53de dignité
18:54et de respect.
18:55Donc,
18:56oui,
18:57ce programme,
18:58il est tellement
18:59sidérant
19:00de gauchisme
19:01que,
19:02par plein d'aspects,
19:03c'est ce que fait
19:04Joe Biden
19:05aux États-Unis
19:06en matière de relance
19:07keynésienne.
19:08Donc,
19:09il y a des gens
19:10aussi gauchistes,
19:11là encore,
19:12comme Mathieu Pisgasse
19:13en matière du flot
19:14prix Nobel d'économie,
19:15qui disent que ce programme
19:16est crédible.
19:17Est-ce qu'il est
19:18ficelé définitivement,
19:19etc. ?
19:20Là aussi,
19:21il ne faut pas se raconter
19:22d'histoires,
19:23il ne faut pas prendre
19:24les gens pour des sauts
19:25en bois.
19:26Vous faites des promesses.
19:27Moi, non.
19:28Pas vous,
19:29mais le programme.
19:30Pourrez-vous les tenir ?
19:31C'est tout le problème.
19:32Je suis convaincu
19:33qu'on doit faire
19:35un choc
19:36de pouvoir d'achat
19:37pour avoir,
19:38on a aujourd'hui
19:39une croissance
19:40qui est faible,
19:41qui est à 0,8
19:42dans un système.
19:43Voilà,
19:44on a,
19:45et c'est un acquis
19:46de la politique
19:47d'Emmanuel Macron,
19:48on a réduit,
19:49le chômage
19:50a été réduit,
19:51et moi,
19:52je suis dans la nuance,
19:53je ne mets rien
19:54sur le même plan.
19:55C'est un acquis
19:56important,
19:57mais on a aujourd'hui
19:58un sujet qui remonte
19:59de partout,
20:00qui est le sujet
20:01du pouvoir d'achat.
20:02Donc,
20:03il faut agir
20:04sur le pouvoir d'achat
20:05et économiquement,
20:06on sait comment,
20:07ça peut avoir
20:08une vertu
20:09et une force
20:10pour tirer l'économie.
20:11Il faut agir
20:12sur le pouvoir d'achat
20:13en vous privant
20:14des chefs d'entreprise.
20:15Comprenez ce que je veux dire,
20:16c'est que décréter
20:17l'augmentation
20:18du SMIC
20:19à 1600 euros net,
20:20sans accompagner
20:21les chefs d'entreprise,
20:22sans les aider
20:23d'une manière ou d'une autre,
20:24vous n'y arriverez pas
20:25et vous provoquerez
20:26dans les entreprises
20:27des différences,
20:28des jalousies
20:29et même des licenciements
20:30dans certaines entreprises,
20:31petites et moyennes.
20:32– Jean-Jacques Bourdin,
20:33aujourd'hui,
20:34quand vous voyez
20:35des chefs d'entreprise,
20:36que ce soit
20:37à Paris,
20:38dans les Yvelines
20:39ou dans le Gard,
20:40le premier truc
20:41qu'ils vous disent,
20:42et notamment
20:43les petites entreprises,
20:44c'est la difficulté
20:45à recruter.
20:46Le nombre de postes
20:47qui ne sont pas pourvus
20:48dans la restauration,
20:49dans le bâtiment.
20:50Pourquoi ?
20:51Parce que dans une situation
20:52où le chômage a baissé,
20:53les travailleurs,
20:54ils regardent
20:55et ils sont exigeants.
20:56– Donc il faut une réforme
20:57de l'assurance-chômage.
20:58– Non,
20:59parce que ces gens
21:00ne sont pas forcément
21:01au chômage.
21:02Le patronat,
21:03il a sa part à prendre.
21:04L'État a pris sa part.
21:05Aujourd'hui,
21:06autour du SMIC,
21:07il y a quasiment
21:08plus de charge sociale.
21:09– Le SMIC est indexé
21:10sur l'inflation,
21:11je le rappelle.
21:12– Le SMIC est indexé
21:13sur l'inflation.
21:14– Et qui a considérablement
21:15augmenté.
21:16– Avec l'inflation.
21:17– Avec l'inflation.
21:18Le coût de la vie
21:19augmente.
21:20– Et aujourd'hui,
21:21moi je considère
21:22vraiment qu'on a besoin
21:23de remettre
21:24au premier plan
21:25la qualité de vie
21:26au travail
21:27et la qualité de vie,
21:28c'est aussi
21:29la rémunération
21:30du travail.
21:31Et ça,
21:32aujourd'hui,
21:33et c'est vrai
21:34dans le privé
21:35comme dans le chômage,
21:36et c'est vrai
21:37dans le privé
21:38comme dans le public.
21:39Dans le public,
21:40dans un hôpital,
21:41j'allais dire dans un hosto,
21:42pardon,
21:43dans un hôpital,
21:44quand vous n'arrivez pas
21:45à recruter une infirmière,
21:46ça vous fait,
21:47à court terme,
21:48une économie de base salariale,
21:49à moyen terme,
21:50vous devez fermer des lits,
21:51vous devez fermer des blocs,
21:52vous devez réduire l'activité.
21:53C'est pareil dans le privé.
21:55Donc ça n'est pas,
21:56comment dirais-je,
21:57du délire démagogique,
22:00c'est un vrai choix
22:01de politique économique
22:02qui est aujourd'hui porté
22:03par le Nouveau Front Populaire.
22:04Et pour cela,
22:05il faut financer,
22:06et parmi les mesures prévues,
22:08il y a le rétablissement
22:09de l'ISF,
22:10mais un ISF intégral
22:12incluant les biens professionnels.
22:15Alors là,
22:16je ne comprends pas.
22:17C'est-à-dire que celui
22:18qui a une entreprise
22:20va être obligé
22:21de vendre une partie
22:22de son entreprise
22:23pour payer ses impôts.
22:24Non, enfin,
22:25vous prenez là,
22:26je pense un exemple
22:27un tout petit peu extrême.
22:29Il y a deux pans,
22:30pardon,
22:31il y a deux pans.
22:32Il y a des pans symboliques.
22:34Moi, je pense que l'ISF,
22:35y compris en termes de rendement,
22:37c'est une mesure aujourd'hui symbolique
22:39qui consiste à dire
22:41qu'on demande la contribution de tous
22:43dans une situation où
22:44on a 3 000 milliards de dettes
22:46dans ce pays,
22:48et on est depuis deux jours
22:52mis sous contrôle
22:53par la Commission européenne,
22:55alors que je sache
22:56que le Nouveau Front Populaire
22:57n'est pas encore aux manettes.
22:59Donc, on doit faire cet acte-là.
23:02Dans les ressources à mobiliser,
23:04au-delà de l'ISF,
23:06la réalité, elle est quand même,
23:07et on en a des exemples tous les jours,
23:09que les plus grandes fortunes
23:11dans ce pays,
23:12je ne vous parle pas des gens
23:13qui gagnent plus de 4 000 euros.
23:14Tout ça est ridicule.
23:16Les plus grandes fortunes...
23:17Pardon,
23:18plus de 4 000 euros,
23:19c'est LFI qui en parle,
23:20ce n'est pas moi.
23:21Oui, mais LFI en parle.
23:22Les plus grandes fortunes
23:23aujourd'hui dans ce pays,
23:24elles échappent à l'impôt,
23:27elles échappent très largement,
23:28elles ont un taux d'imposition
23:30inférieur au vôtre ou au mien,
23:32et nous sommes encore des gens
23:33très favorisés.
23:34Vous avez quand même prévu
23:35d'augmenter les impôts
23:36de toutes celles et ceux
23:37qui gagnent plus de 4 000 euros
23:38par mois.
23:39Alors là-dessus,
23:40on travaillera,
23:41parce qu'est-ce qu'on parle
23:42de ménage, de personnes vieilles.
23:43Moi, je pense que le travail
23:44et les classes moyennes,
23:45les classes moyennes
23:46n'appartiennent pas à la droite
23:47ou au bloc central.
23:48C'est aussi une préoccupation majeure.
23:50Un couple qui gagne,
23:52où chacun gagne 2 000 balles par mois,
23:54évidemment qu'il n'est pas dans les...
23:56Il est riche.
23:57Surtout en Ile-de-France,
23:58il n'est pas dans les plus riches.
24:00Il est au cœur...
24:01Il est riche ou pas ?
24:02Non, non.
24:03Il est dans ceux qui,
24:04aujourd'hui,
24:05et c'est dans les programmes
24:06du Nouveau Front Populaire,
24:07il a besoin de santé,
24:08d'éducation,
24:09de logement,
24:10de transition écologique.
24:11Et là-dessus, il faut être clair
24:12et je pense que les propositions,
24:13elles sont claires.
24:14Bien, merci Aurélien Rousseau
24:15d'être venu nous voir ce matin
24:16sur l'antenne de Sud Radio 0826 300 300.
24:19Vous n'hésitez pas,
24:20vous réagissez
24:21et vous intervenez
24:22après le journal de 9h.
24:23A tout de suite.

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