Législatives : Quel parti chouchoute les classes moyennes ?

  • il y a 4 mois
Avec Philippe Crevel, économiste, directeur du Cercle de l'Epargne

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Transcription
00:00Justement, on parle de ces classes moyennes tout de suite. Est-ce qu'elles intéressent vraiment les candidats aux législatives ?
00:08Est-ce que ces candidats pensent à ces classes moyennes ? Bonjour Philippe Crevel.
00:12Bonjour.
00:13Et merci d'être avec nous ce matin, économiste, directeur du Cercle de l'Épargne. On en parlait à l'instant avec Frédéric Dhabi.
00:20Déjà, c'est dur de trouver une définition très claire de ce que sont ces classes moyennes. Est-ce qu'on arrive à mieux les définir aujourd'hui ?
00:27Alors, les classes moyennes, comme ça a été dit, c'est à peu près 2 Français sur 3, pour reprendre une appellation de Valéry Giscard d'Estaing, il y a de nombreuses années.
00:35Et ça se situe, on va dire, sur des revenus qui vont de 2200, 2300 euros par mois jusqu'à 4000 euros par mois.
00:44Ou si on prend l'éventail des Français, ce ne sont pas les 30% les plus pauvres et ce ne sont pas les 20% les plus riches.
00:51C'est ce cœur central de la société qui fait évidemment l'élection. Parce que 2 Français sur 3, évidemment, c'est ce qui permet de créer ou pas une majorité en France.
01:02Avec une fourchette très large, donc des réalités très différentes. Est-ce que les candidats ont placé en tout cas ces classes moyennes au cœur de leur programme ? Qu'avez-vous constaté à ce niveau-là ?
01:13Alors, c'est assez étonnant. Tous les jours, on entend parler des classes moyennes.
01:19Gabriel Attal, encore hier, dans son discours.
01:21Il faut faire quelque chose pour les classes moyennes. Et bizarrement, les programmes ne sont pas aussi ciblés que cela sur les classes moyennes.
01:29Si je prends évidemment le Front Populaire, je dirais que ce n'est pas leur cœur de cible.
01:33Eux, ils s'intéressent essentiellement aux 30% les plus modestes au sein de la population, donc avec des mesures liées aux prestations sociales, en particulier sur la revalorisation du SMIC.
01:44C'est-à-dire que là, c'est logique, ce n'est pas leur cible.
01:46Si je prends les deux autres grands blocs, le Rassemblement National et la majorité gouvernementale actuelle, je dirais que oui, il y a des mesures, mais pas complètement classes moyennes.
01:57Si je prends, par exemple, le Rassemblement National, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité ou sur les carburants ou sur l'énergie,
02:04on est plutôt sur une mesure qui va aller en faveur des plus modestes et en partie pour les Français des classes moyennes.
02:11Si je prends donc les mesures du Premier ministre, de Gabriel Attal, on a des mesures sur l'immobilier, par exemple, favoriser l'acquisition de la résidence principale.
02:24Oui, ça peut aller en faveur des classes moyennes, mais ça va déborder l'ensemble des catégories sociales et donc ce ne sera pas ciblé spécifiquement sur les classes moyennes.
02:36On a beaucoup de promesses qui coûtent cher, qui sont annoncées par les différents partis pour ces élections législatives.
02:44Le risque derrière cela, c'est l'inflation. Est-ce que c'est un facteur de paupérisation particulier pour ces classes moyennes ?
02:52Depuis des années, les classes moyennes ont craigné, ont peur du déclassement, de se retrouver dans la catégorie des Français les plus modestes
03:02Les classes moyennes doivent payer des impôts, l'impôt sur le revenu par exemple, n'ont pas accès aux prestations sociales et doivent évidemment faire face à l'augmentation des loyers très forte,
03:12du prix du logement au sens global du terme et également à l'automobile, à l'ensemble des produits qui ont connu une inflation élevée depuis la vague inflationniste de 2022, mais même avant.
03:24Et c'est ça qui génère ce sentiment de frustration, ce sentiment de colère d'une grande partie des classes moyennes, c'est la peur, en se disant je travaille tous les jours,
03:33de ne plus pouvoir accéder à un niveau de vie qui était le symbole de la classe moyenne, on va dire, des années 60 jusqu'aux années 80-90, le logement, la voiture et un peu de vacances.
03:45Philippe Crevel, on a ces parties qui font des promesses qui vont coûter cher et qui affirment qu'il n'y aura pas d'impôt supplémentaire, est-ce que vous y croyez ou pas ?
03:54Ce que ça concerne aussi, vous l'avez dit, c'est les classes moyennes.
03:57Aujourd'hui la France est dans une situation financière extrêmement difficile, une dette de 3000 milliards d'euros, 5,5% de déficit public, nous sommes placés sous procédure de déficit excessif par l'Union Européenne,
04:12je ne vois pas comment nous allons nous en sortir sans à un moment donné avoir une prise des mesures qui seront difficiles, mesures qui peuvent être évidemment des diminutions de prestations sociales,
04:24or on voit qu'aucun candidat, aucun bloc ne propose une remise en cause de prestations sociales, si ce n'est peut-être le Rassemblement National sur les immigrés, mais ça ne suffira pas.
04:37Il faut voir si ça passe au Conseil Constit aussi.
04:39Et en plus il faut que ça passe au Conseil Constitutionnel, et d'autre part, on a plutôt des nouvelles dépenses, donc s'il n'y a pas derrière ces impôts, je ne vois pas comment la France pourra honorer sa position au sein de l'Union Européenne,
04:54et même si on n'était pas dans l'Union Européenne, on a quand même des obligations financières vis-à-vis des investisseurs, vis-à-vis de ceux qui nous prêtent l'argent,
05:01donc c'est là évidemment où les programmes aujourd'hui sont un peu en contradiction.
05:04Il faut dire les choses très concrètement.
05:06Philippe Crevel, économiste, directeur du Cercle de l'Épargne, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, et très bonne journée à vous.
05:137h52 sur Sud Radio, dans un instant on change de sujet, on parle intelligence artificielle avec un candidat virtuel.
05:19Bah oui, au Royaume-Uni, à tout de suite.

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