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  • 13/06/2024
"Ils attendent beaucoup du premier match contre l'Écosse et sont dans un groupe largement à leur portée. Il y a un bon mélange entre les jeunes et les anciens"
Notre DDD allemande Polo Breitner analyse l'état d'esprit qui règne dans la Nationalmannschaft avant l'Euro.

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Transcription
00:00 - Polo Breitner est avec nous, bonsoir mon cher Polo. - Bonsoir mon cher Nico, bonsoir tout le monde.
00:05 - Polo qui va nous accompagner bien sûr demain soir Allemagne-Ecosse à l'Allianz Arena.
00:12 D'ailleurs je sais pas si vous avez vu les images des supporters écossais qui ont conquis Munich,
00:17 c'est toujours très impressionnant, ça se fait marrer, on aime bien ce genre d'image.
00:20 - Ça fait marcher le commerce local. - La bière mon ami.
00:23 - Ils ont planté des poteaux de rugby au stade, c'est pas très bien compris.
00:26 - Le kilt est sorti évidemment. L'ambiance sera exceptionnelle pour ce match d'ouverture entre l'Allemagne et l'Ecosse.
00:31 Mon cher Polo, on a fait 15-20 minutes sur l'équipe de France, sur la tonalité ici chez nous, le degré de confiance.
00:37 Où se place-t-il ce degré de confiance en Allemagne ? Il est haut, il est élevé, il est comment ?
00:43 - La fièvre commence à monter tranquillement, c'est pas l'ambiance qu'on a pu connaître à d'autres moments
00:50 où on avait accusé les Allemands d'être très arrogants en disant que le titre est déjà chez nous.
00:55 Vu ce qui s'est passé ces dernières saisons, c'est un petit peu plus tranquille, c'est pas plus mal que ça d'ailleurs.
00:59 Ce que je constate, c'est qu'en fait ils attendent beaucoup ce match contre l'Ecosse.
01:03 Et de dire "bon ben si les trois points sont là, allez, le tournoi est lancé, c'est parti".
01:07 L'Allemagne a une chance extraordinaire d'être tombée dans un groupe qui est théoriquement assez facile, je mets bien théoriquement,
01:14 par rapport au groupe de la France qui est plus compliqué par exemple. - Suisse, Hongrie, Ecosse, je le rappelle.
01:19 Donc logiquement, et quand on voit l'historique avec l'Ecosse, ça n'a jamais été facile en match officiel de battre l'Ecosse.
01:26 Mais ils ont jamais perdu contre les Ecossais, encore une fois, en match officiel et pas en match amical.
01:31 Donc tout ça fait que t'as une ambiance assez bonne, tu le vois en conférence de presse, t'as même les jeunes comme Moussiala
01:39 qui a fait comprendre que son surnom "Bambi", maintenant on pouvait le laisser au vestiaire et qu'il souhaitait prendre ses responsabilités.
01:45 Et les jeunes ont fait comprendre que devant le pays, il fallait absolument être performant, etc.
01:50 Et il y a quand même sur les derniers matchs de la national manschaft des raisons d'y croire.
01:55 Ensuite, est-ce que c'est une grande sélection comme on a pu la voir les décennies passées ? Je n'en suis pas persuadé.
02:02 Il y a quand même deux joueurs, moi sur le 11 de départ, qui me dérangent chez Mittelstadt et Andrich.
02:07 Non pas qu'ils n'ont pas mérité leur sélection, mais c'est quand même des joueurs à maturité très lente.
02:13 Matulschi Mittelstadt, je le connais depuis 10 ans, si on m'avait dit un jour qu'il serait international en finale d'une compétition,
02:20 j'aurais un petit peu rigolé. Andrich, que je connais bien, parce qu'il est passé par Union Berlin notamment,
02:25 il n'est quand même pas titulaire indiscutable à Leverkusen, même s'il a fait une excellente saison.
02:31 Donc tout ça pose quelques questions, mais globalement ça va, parce qu'il y a un mélange des jeunes et puis les anciens qui sont là,
02:39 avec Tony Kroos, Manuel Neuer, évidemment, l'un des meilleurs défenseurs centraux du monde, Rudiger,
02:44 j'ai envie de dire défenseur centraux de club, parce qu'on a envie qu'ils fassent les mêmes performances en équipe nationale.
02:50 Et puis il y a quand même quelque chose d'assez nouveau, c'est que Nagelsmann, sans taper du poing sur la table,
02:56 lorsqu'il dit quelque chose, c'est ce qui se passe. Et peut-être que dans cette nouvelle ordre qui aime l'ordre justement,
03:02 l'Allemagne se reconnaît dans quelques valeurs qu'ils avaient plus ou moins perdues.
03:08 C'est Philippe Lame, tu me l'as rappelé en préparant l'émission, Polo, qui a dit récemment dans une interview
03:14 "Nous avons tout de même 18 joueurs qui ont joué les quarts de finale de Ligue des Champions".
03:18 On a trouvé une équipe quand même solide, une équipe expérimentée désormais au plus haut niveau.
03:23 C'est une nouvelle Allemagne, c'est un peu comme ça qu'il l'a présenté.
03:26 J'ai une question pour Polo, en fait sur le match que j'ai vu face à la Grèce, si je ne me trompe pas, le 2-1,
03:33 en 4-2-3-1, j'ai trouvé d'ailleurs qu'Andrić était en difficulté dans le double pivot notamment.
03:39 - Il n'avait pas le genre de compensation. - Oui, et j'ai trouvé que le système était un peu figé face à la Grèce.
03:46 Et je voulais savoir comment, qu'est-ce que tu avais pensé de cette rencontre ?
03:49 Il y a une première mi-temps qui est une véritable bouillie de football.
03:52 Ce qui est très intéressant, c'est que la Grèce n'a pas mis le bus comme l'Ukraine quelques jours avant,
03:58 mais elle devait décider de jouer. Et en juin, ils ont été meilleurs que les Allemands, notamment en première mi-temps.
04:02 Il y a un autre problème, mais ça qui commence à dater depuis quelques semaines et quelques mois,
04:07 c'est le positionnement de Gundogan, qui a été nommé sélectionneur après sélectionneur, capitaine de cette sélection,
04:14 et qui pose problème de par son positionnement, puisque le retour de Tony Kroos fait qu'en position "quarterback",
04:21 c'est lui qui récupère tous les ballons et il joue sur tout le monde, sauf sur Gundogan, qui a une position presque de meneur de jeu.
04:26 Donc il préfère jouer avec Virce Moussia là.
04:28 C'est très compliqué, je ne serais pas surpris encore une fois que pendant ce tournoi, Gundogan devienne un petit peu la victime expiatoire
04:36 de ce système mis en place par Nagelsmann.
04:38 Ce qu'on a relevé en Allemagne, c'est quand même la volonté de remporter le match.
04:42 Et ça, ça a été salué. Maintenant, la prestation en première mi-temps, honnêtement, a été dramatique.
04:48 Mais j'ai envie de dire, à l'image de la boulette de Manuel Neuer, c'est les montagnes russes avec la sélection allemande,
04:53 puisqu'on oublie que cinq minutes avant la boulette de Neuer, il fait une double parade exceptionnelle.
04:57 Et c'est un petit peu ça. On ne sait pas quelle Allemagne on va avoir.
05:00 Il y a quand même deux meneurs de jeu, Virce Moussia là, qui sont quand même les plus talentueux du monde,
05:06 ou l'un ou deux des plus talentueux du monde.
05:08 Comment est-ce que ça va fonctionner ensemble ? On n'en sait rien.
05:11 Mais en attendant, on se dit qu'avec deux jours de 21 ans comme ça, l'avenir est assuré.
05:15 Mais c'est vrai qu'à domicile, on a envie que ça aille beaucoup plus loin.
05:18 On a envie d'avoir une équipe d'Allemagne qui joue vraiment.
05:21 On va jouer avec un faux neuf.
05:23 Donc tout ça fait que c'est un petit peu délicat.
05:25 Mais moi, ce qui m'embête en fait plus dans cette sélection, c'est que Nagelsmann a bel et bien trouvé son once de départ.
05:31 Il a bel et bien eu des résultats, notamment avec la victoire contre l'équipe de France.
05:35 Mais ça arrive peut-être un peu tard.
05:37 Et je vois la comparaison, par exemple, avec les Pays-Bas de Keumann.
05:40 L'Allemagne, quand elle se met vraiment à jouer à son niveau, est supérieure aux Pays-Bas.
05:44 Sauf que le projet de Keumann est en avance sur celui de Nagelsmann.
05:47 Et ça, ça me dérange un petit peu parce que tu n'es pas constant pendant 90 minutes.
05:51 Et je trouve que c'est très intéressant de voir ça comme ça.
05:54 Mais par contre, ce qui est au niveau positif, encore une fois, la presse a salué cette volonté de gagner.
05:59 En plus, ça a été un beau but de Gros.
06:02 Donc ça, c'est une chose.
06:04 Mais voilà, on en a l'air en ce moment.
06:06 On ne parle plus du tout des absents en Allemagne ?
06:08 C'est-à-dire notamment les deux joueurs de Dortmund ?
06:11 Puisque tu parlais des joueurs qui ont fait quand même l'écart.
06:13 Eux, ils ont carrément fait la finale de la Ligue des Champions.
06:15 Donc Brandt et Hummels.
06:18 Non, Mats Hummels a fait une super saison.
06:21 Mais Nagelsmann a fait le choix de se séparer de lui depuis un bout de temps.
06:27 Le retour de Toni Kroos, ça fait du bien.
06:29 Julian Brandt, c'est vraiment la surprise de la saison.
06:32 Mais encore une fois, Julian Brandt, il faut aussi voir l'ambiance au sein du groupe.
06:35 Et Julian Brandt avait été épinglé.
06:37 Je ne sais pas si vous avez vu ce documentaire Netflix qui avait fait beaucoup de mal à Anzi Flick d'ailleurs.
06:43 Amazon ?
06:44 Oui, c'est ça.
06:45 Non, c'est Netflix ou Amazon ?
06:46 Amazon.
06:47 Où Julian Brandt arrivait en retard aux réunions et tout ça.
06:50 Et Anzi Flick était très en colère par rapport à ça.
06:53 Et il n'est pas persuadé que Julian Brandt, au-delà du fait qu'il fait toujours un peu gendre parfait,
06:58 soit quelqu'un qui, au niveau de l'équipe, soit complètement accepté.
07:01 Donc ça peut être une explication pourquoi il n'est pas là.
07:04 Mais c'est vrai que dans le groupe, tu as quand même envie de dire qu'il aurait dû être là.
07:08 Paulo, tu as évoqué un point qui est très important, c'est la compétitivité de la sélection allemande.
07:13 À quel point ce premier match contre l'Écosse est vital pour que l'Allemagne redevienne une équipe de tournois ?
07:19 Ce qui lui a manqué ces dernières années.
07:21 Alors là, tu appelles les vieilles valeurs allemandes, ce qu'on appelait la "Mannschaft Tournir",
07:26 c'était l'équipe de tournois.
07:27 On ne savait pas jamais comment elles étaient avant un tournoi et finalement, elles étaient toujours en demi-finale.
07:31 C'est quelque chose qui revient régulièrement.
07:33 Et c'est pour ça que c'est très intéressant dans la presse, parce que les envies,
07:37 on a envie évidemment que la sélection allemande réussisse à domicile.
07:40 En tout cas, le peuple allemand a envie que ça fonctionne.
07:43 Mais ce qui s'est passé sur ces 4-5 dernières saisons, on ne sait pas trop ce que ça va donner.
07:48 Et moi, c'est pour ça que le match de demain, au-delà du fait que c'est l'Écosse
07:52 et que si l'Allemagne l'emporte contre l'Écosse, ça ne va pas être la performance du siècle,
07:56 j'ai envie de me dire, s'ils font un match correct, ça va partir derrière.
08:00 Et je ne sais pas que valent un "Wirts muss jala" quand ils vont rencontrer les grandes nations, par exemple.
08:05 Ça, pour moi, c'est un vrai problème.
08:07 Tony Kroos, il n'y a pas de souci.
08:09 Est-ce que Jonathan Nta sera un peu moins nounours et qu'il sera au niveau qu'il a eu à Leverkusen cette année ?
08:13 C'est une autre question.
08:15 Est-ce que Kimmich va redevenir un grand arrière-droit ? C'est une autre question.
08:18 Mais finalement, quand tu vois le groupe, la façon dont il est construit, les possibilités tactiques,
08:23 c'est-à-dire qu'on peut sortir Gundogan, mettre un deuxième attaquant, etc.
08:26 Donc jouer presque comme un véritable 4-4-2 avec deux milieux excentrés que sont Wirts et Mussiala.
08:31 Ou alors tu joues en 4-2-3-1 avec Mussiala en numéro 10, tu fais rentrer Leroy Sané, etc.
08:36 Qui est capable du meilleur comme du pire.
08:38 On se dit "Moi, j'ai envie de me laisser surprendre".
08:40 C'est un petit peu le discours qu'il y a en Allemagne.
08:42 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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