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Denis Lavant dans l'objectif de Léos Carax
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13/06/2024
Catégorie
🎥
Court métrage
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00:00
C'était âpre, violent, passionnant, tendu, romantique, très solitaire.
00:30
Je n'ai jamais cherché à les réaliser, juste à les refaire les nuits d'après.
00:36
Tu veux du thé ?
00:37
C'est Boy Meets Girl, avec Mireille Perrier, le premier film qu'on a fait avec Léos.
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Là, c'était mes premiers pas au cinéma.
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Dieu sait que ce n'est pas facile, déjà la parole au théâtre, elle est répétée,
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elle n'est pas facile, mais la prise de parole au cinéma, c'est très impressionnant,
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surtout quand on est débutant, surtout quand on n'est pas dans une dynamique de jeu,
01:00
comme sur une scène de théâtre où on entre en combustion, on brasse de l'énergie.
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Là, il faut commencer de rien.
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Ce qui m'a énormément impressionné, c'est que, quand j'ai revu le film, mon temps après,
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j'avais énormément de textes composés par Léos, très poétiques, très affûtés aussi,
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et que je le sors avec une sorte d'impassibilité.
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Je me souviens que Léos, il m'avait indiqué rien de psychologique, jamais, absolument jamais,
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mais des exigences d'ordre plastique, c'est-à-dire de ne pas, ce que je fais énormément maintenant,
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de ne pas rider le front et d'ouvrir la bouche seulement quand j'avais à parler,
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de ne pas bailler au corneil.
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La sonnerie du téléphone m'a sorti d'un drôle d'état, une sorte d'illusion, de déjà vu,
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comme un souvenir du présent.
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C'est pour ça que je suis un peu dans les vagues.
02:00
Tu sais que c'est demain que je...
02:02
Oui, oui, c'est pour ça que je...
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Mais je n'ai pas envie d'en parler.
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Ah, bon, bon.
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À l'époque, je pensais, j'imaginais même pas faire du cinéma.
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Quand je n'avais pas cette ambition-là, moi, je commençais à jouer au théâtre.
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Moi, je rêvais plutôt de personnages en costume, de Shakespeare, d'Hamlet, de choses comme ça,
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dans un passé lointain, onirique.
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Et donc, là, c'était vraiment un personnage d'aujourd'hui, de mon âge,
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qui devait partir au service militaire.
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Mais au long du scénario, il y avait quelques scènes qui m'avaient, pof, qui m'avaient séduite,
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qui m'avaient parlé intimement.
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Et notamment ce fameux passage, quand Alex traverse le Pont-Neuf,
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avec une sorte de Walkman d'époque, où il écoute Bowie, déjà.
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Et il rencontre, il voit un couple qui s'embrasse sur le pont.
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Et il leur donne, il jette un peu d'argent, comme si c'était une attraction, un spectacle urbain.
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Ce genre de choses-là, je me dis, ah ouais, là, il y a quelque chose qui me concerne.
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La fameuse scène de la course sur le Modern Love de David Bowie.
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Sur le scénario, il y avait, Léo sort de la boutique, il se tient le ventre,
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comme s'il avait du béton dans le ventre, et il se met à marcher en titubant,
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de plus en plus en déséquilibre.
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En quelques mots, comme Léo a l'art de le décrire.
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Et donc, on avait esquissé cette scène, avec la musique de David Bowie, déjà,
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avec un travail dans une voiture, sur un grand parking, à Vélizy.
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Et à partir de là, j'avais travaillé avec une chorégraphe, Christine Burgos,
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qui m'avait aidé à structurer ce que j'avais produit.
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Les gestes, les mouvements, tout ça.
04:01
Et je me suis dit, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
04:04
Christine Burgos, qui m'avait aidé à structurer ce que j'avais produit.
04:08
Les gestes, les intentions, les sursauts, instinctivement.
04:11
Et je me souviens qu'à l'époque, j'avais compris que Léo,
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ça avait plutôt une tendance à creuser, creuser les scènes, à répéter.
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Là, je lui dis, ça va être beaucoup d'énergie.
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Je le pressentais.
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Il me dit, je vais le faire cinq fois.
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Comme ça, mais sans prétention, timidement.
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Je lui dis, excuse-moi, mais je pense que je peux le faire cinq fois.
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Evidemment, j'avais bien intégré la chorégraphie.
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J'ai reproduit à peu près la même chose.
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Il y avait deux voitures travelling,
04:37
une avec trois caméras, une avec les éclairages,
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qui devaient partir ensemble.
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Donc, on devait se coordonner pour partir.
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Donc, il y a eu des faux départs.
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Résultat, on l'a fait sept fois.
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J'en garde le souvenir d'une tenue, d'un effort, d'une énergie,
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d'exécuter quelque chose jusqu'au bout.
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C'est ce qu'on sent quand on crie.
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Je me souviens surtout que l'achèvement de la course,
05:02
avec la rondade,
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c'est une des prises que Léo s'est gardée exprès
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parce qu'il y a eu un petit retard.
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À un moment donné, je suis débordé par le travelling.
05:14
J'ai obligé de le rattraper.
05:16
Mais ça rend encore plus concret cette course.
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Ça a bouleversé mon existence.
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Parce que du jour au lendemain, j'ai été perçu comme…
05:26
Il y a beaucoup de gens qui ont découvert mon existence
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à travers le cinéma.
05:31
Des gens qui n'avaient pas forcément vu « Boy Meets Girl ».
05:33
Donc, du grand public, c'était un film culte
05:36
pour toute une génération.
05:56
« Les Jambes en Dupont-Neuf »,
05:58
troisième année de tournage,
06:00
c'est-à-dire en 1990 à Montpellier.
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Sur le décor qui a été fait à l'échelle, pratiquement,
06:09
par Michel Vendestin,
06:11
qui a été le décorateur sur tous ses films.
06:14
Et avec Juliette, Juliette Binoche,
06:17
il y a encore une scène de danse
06:19
où la foule est en train d'enchaîner
06:22
Avec Juliette, Juliette Binoche,
06:24
il y a encore une scène de danse,
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la fin d'une scène de danse qu'on a dû répéter.
06:29
Parce que, je ne peux pas vous cacher,
06:31
le tournage s'est étendu sur trois ans.
06:34
Donc, c'est trois ans d'être galérien du Pont-Neuf.
06:38
On a commencé en 88,
06:40
août, septembre 88.
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On a terminé en mars 91.
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Et donc, là, effectivement, c'est aussi une scène de danse
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qu'on a répétée tout au long du tournage,
06:50
qu'on a répétée techniquement,
06:53
et qu'on a improvisée, finalement,
06:55
qui était moins réglable.
06:57
C'est plus compliqué à deux que tout seul, en plus.
07:00
Dans laquelle, avant, je brise mon plâtre
07:03
contre une pile du pont,
07:05
et avec un long traveling,
07:07
on termine, on finit sur cette valse viennoise
07:11
qui termine où on tombe par terre.
07:14
Les amants, je pourrais en parler pendant des années.
07:17
Je pourrais même écrire mon point de vue.
07:20
Ma traversée des amants du Pont-Neuf,
07:23
c'était âpre, violent, passionnant,
07:28
tendu, romantique, très solitaire.
07:32
C'est vraiment un parcours, une grande solitude,
07:37
mais que je ne regrette pas,
07:39
parce que j'ai appris beaucoup.
07:41
En fait, comme sur chaque film avec Léos,
07:44
ça a été pour moi une aventure humaine,
07:46
une aventure artistique.
07:48
Et voilà, ça m'a affranchi de plein de choses,
07:53
par rapport à moi-même, au métier.
07:56
Oui, c'était une belle aventure.
08:16
Oh, mon Dieu !
08:18
Oh, mon Dieu !
08:20
Oh, mon Dieu !
08:22
Oh, mon Dieu !
08:24
Oh, mon Dieu !
08:26
Oh, mon Dieu !
08:28
Oh, mon Dieu !
08:30
Oh, mon Dieu !
08:32
Holy Motors.
08:34
Une dernière séquence qu'on a faite au Père Lachaise,
08:38
avec le fameux M. Merde,
08:41
qui est déjà apparu dans Tokyo.
08:44
Ce film a trois têtes,
08:46
Michel Gondry, Bongiorno et Léos Carax.
08:49
Et donc, la meilleure invention,
08:51
meilleur personnage.
08:53
Moi, je trouve que j'aime beaucoup M. Merde.
08:55
Ça va de soi, quoi.
08:57
C'est une création qui est jubilatoire dans tous les sens.
09:01
Des fois, on n'a plus envie que de jouer ça, quoi.
09:03
Mais bon, on ne peut pas jouer partout.
09:06
Et ça a été nos retrouvailles.
09:09
Heureusement, avec Léos,
09:12
avec Léos,
09:14
après Les Amants du Pont-Neuf,
09:15
qui a été éprouvant pour tout le monde.
09:17
Ça a été pof !
09:18
La séparation, l'éclatement.
09:20
Et après, il y a eu cette possibilité de retrouvailles,
09:24
dans un tout autre registre
09:26
que ce qu'on avait abordé auparavant.
09:29
Il ne s'agissait pas de vivre,
09:31
d'éprouver les personnages dans sa chair,
09:33
dans son esprit,
09:34
pour les faire retentir,
09:35
mais de la composition,
09:37
de l'artifice, des postiches.
09:40
Il y a eu cette invention de M. Merde,
09:42
qui se présente avec une barbiche,
09:46
les cheveux roux,
09:48
cette barbiche de travers,
09:49
un œil crevé,
09:51
réellement borgne,
09:53
avec une vision mono-oculaire,
09:55
avec des ongles très longs aux mains et aux pieds,
09:58
avec ce petit costume et pieds nus,
10:01
ce qui donne une démarche déjà particulière
10:03
qui a été renforcée, sculptée,
10:06
indiquée, chorégraphiée par Léos.
10:08
Il a toujours une épaule plus haute que l'autre,
10:11
et il marche un peu en canard
10:12
avec des grandes enjambées,
10:14
en regardant vers le ciel.
10:15
Et surtout, il parle un langage
10:17
qui n'appartient qu'à lui,
10:19
il parle le merdogon.
10:20
J'ai tellement adoré ça
10:21
que j'ai écrit des poèmes en merdogon.
10:23
Et j'ai continué à pratiquer.
10:26
Même avec Léos, on avait enregistré
10:28
« My Way » traduit en merdogon.
10:31
Je sais encore, vous voyez.
10:33
« Monsieur Merd » a été providentiel
10:35
parce que ça nous a remis en contact avec Léos
10:39
à un autre endroit de créativité.
10:42
Et un endroit presque où moi j'étais…
10:44
je ne me sentais plus chez moi
10:45
parce que ça faisait partie…
10:47
il y avait quelque chose de beaucoup plus théâtral.
10:49
Mais là, le personnage en lui-même,
10:51
il était improbable,
10:53
et pour moi, il m'a été tout de suite familier.
10:55
C'est comme si je connaissais Léos.
10:57
Et pour moi, il m'a été tout de suite familier.
10:59
C'est comme si je le connaissais depuis le début.
11:01
Ou que toute ma trajectoire de comédien,
11:03
elle menait à « Monsieur Merd » si je puis dire.
11:27
« Mon nom est Alxim Zadzhet »
11:29
« Je suis Alxim Zadzhet »
11:31
« Je suis Alxim Zadzhet »
11:33
« Je suis Alxim Zadzhet »
11:35
« Je suis Alxim Zadzhet »
11:37
« Je suis Alxim Zadzhet »
11:39
Voilà.
11:40
Je ne sais pas, mais si je savais, je répondrais.
11:43
Effectivement, ça c'est le dernier opus de Léos.
11:48
« C'est pas moi »
11:50
qui est un ouvrage un peu particulier
11:53
parce que c'est qu'un montage d'archives
11:58
par rapport à lui.
12:00
C'est presque un autoportrait.
12:02
Si vous voulez, la seule scène que j'ai vraiment tournée pour le film,
12:05
c'est la scène de notre dialogue au Butchomon,
12:07
qui est une après-midi de tournage.
12:09
Donc ça me fait un peu bizarre parce que
12:11
je n'ai pas l'impression d'avoir vécu un tournage avec Léos
12:14
à propos de ce film.
12:16
Mais en même temps, comédie, effectivement,
12:18
il y a une trajectoire de 40 ans
12:20
entre « Boy meets Girl »
12:22
et c'est la scène qu'on a fait d'en passer au Butchomon.
12:24
Il me parle en merdogon, d'ailleurs.
12:28
Mais oui, parce que c'est là où on se rejoint,
12:32
il me semble,
12:33
dans cette fantaisie,
12:36
cette chose enfantine
12:38
qui n'est pas que de la candeur, de la douceur,
12:41
qui est aussi une sorte de lucidité implacable
12:44
par rapport au monde des adultes.
12:46
Il m'a émancipé d'une certaine manière.
12:49
C'est un truc formidable.
12:50
Il m'a amené quelque part où je n'avais pas pensé aller.
12:53
J'ai appris beaucoup en jouant sous son regard
12:58
et en vivant ces moments d'Alex,
13:03
ses Alex,
13:04
cet Oscar,
13:06
ce Monsieur Merde
13:08
et ses différentes figures
13:10
parce que c'est un grand esprit.
13:20
Sous-titrage ST' 501
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