• il y a 6 mois
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Ce jeudi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur la dette française qui se creuse et sur les solutions envisagées par le gouvernement.
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Transcription
00:00Bonjour Nicolas Boujou, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:05Alors Nicolas, on va indirectement continuer à parler de ces législatives,
00:08puisqu'hier les taux sur la dette française à 10 ans sont brièvement devenus supérieurs à ceux de la dette portugaise.
00:15Vous nous dites que c'est un changement majeur.
00:17Vous vous souvenez Dimitri de ce qualificatif méprisant pour qualifier les pays du sud de l'Europe
00:22qui ne savent pas gérer leurs finances publiques.
00:25Eh bien on les appelait il y a quelques années les pays du Club Med.
00:27C'est vrai que ces pays se caractérisaient par une dette publique élevée
00:31et un risque sur la dette plus élevé que l'Allemagne ou la France du point de vue de leurs créanciers
00:35et donc logiquement des taux d'intérêt plus élevés.
00:38Alors c'était le cas de la Grèce évidemment, mais aussi de l'Italie, de l'Espagne et donc du Portugal.
00:43Eh bien le Portugal justement, parlons-en,
00:45puisque hier en effet les taux à 10 ans français qui servent de référence pour juger du risque de la dette de notre pays,
00:52ces taux sont devenus supérieurs aux taux portugais.
00:55Concrètement les marchés, on verra si c'est durable,
00:58ont considéré que la dette française était désormais plus risquée que la dette portugaise.
01:02Mais ce n'est pas tout, l'écart de taux se resserre aussi avec l'Espagne
01:06et donc on ne peut pas exclure que les taux français passent au-dessus des taux espagnols d'ici quelques semaines.
01:11C'est en effet un changement majeur dans la hiérarchie des risques.
01:14Alors l'OAT française, l'obligation assimilable au trésor, elle est à 3,15 à peu près ce matin.
01:19Au Portugal on est à 3,2, mais c'est vrai qu'hier la France était montée au-dessus.
01:23Qu'est-ce qui explique ce mouvement, cette ascension du taux de l'OAT française ?
01:27Les programmes économiques des deux blocs les plus hauts dans les sondages,
01:31la gauche, le mal nommé Front Populaire et le Rassemblement National,
01:35et notamment leurs propositions sur le sujet dont on parlait hier,
01:38celui du recul de l'âge de départ en retraite,
01:4260 ans pour les uns et pour les autres, pour le Rassemblement National c'est un peu moins clair,
01:47peut-être aux alentours de 62 ans.
01:49En fait la situation de nos finances publiques est déjà très mauvaise,
01:52le déficit de l'Etat sur les 4 premiers mois de l'année a augmenté de 10% sur un an,
01:57et les principaux partis, ceux qui sont les plus hauts dans les sondages,
02:02nous proposent de foncer dans l'impasse.
02:04C'est ça qui inquiète les marchés.
02:06Le problème c'est que cette hausse, si elle perdure, cette hausse des taux,
02:09elle aura des impacts concrets.
02:10Elle va par exemple interrompre le très timide mouvement de baisse du coût des crédits immobiliers.
02:16On voit que ces programmes, pas encore appliqués, ont déjà un impact.
02:20Est-ce que ce n'est pas quand même une atteinte à la démocratie que les marchés fassent un choix politique ?
02:25Je pense qu'ils s'en foutent complètement de savoir qui de la gauche ou de la droite dirigera la France.
02:32Ils s'inquiètent simplement des programmes.
02:34On nous dit qu'on va financer des dépenses nouvelles par la lutte contre la fraude,
02:38nos créanciers savent bien que Bercy est aujourd'hui l'un des ministères les plus efficaces au monde
02:43dans la lutte contre la fraude, et donc il n'y a pas grand-chose à récupérer en réalité.
02:47La vérité, c'est que les marchés, nos créanciers, ne veulent pas d'un programme,
02:51peu importe qu'il soit de droite ou de gauche, mais qu'ils mettent en risque la dette.
02:55C'est-à-dire, leurs engagements, c'est la réalité.
02:58Et je vais vous dire, c'est désagréable à entendre, mais en économie, le réel, ça compte.

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