Après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat dévoile mercredi, lors d’une conférence de presse, son plan pour conserver la majorité et contrer le Rassemblement national, aux portes du pouvoir.
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00:00 Pour cela, il faut essayer d'être clair
00:02 sur l'idéal qu'on poursuit,
00:04 et les quelques axes prioritaires,
00:07 et sur une méthode.
00:09 C'est ce que je veux ici m'employer à faire.
00:12 Premier élément de vision commun
00:15 autour desquels à la fois la majorité
00:18 doit s'inscrire dans les prochaines semaines
00:19 et aussi ouvrir, discuter,
00:22 c'est la protection de nos valeurs républicaines,
00:24 et par cela, la protection même de nos compatriotes.
00:30 Je le disais, la montée de l'extrême droite
00:33 doit être entendue dans le message qu'elle envoie.
00:35 Beaucoup de nos compatriotes qui se sont exprimés
00:39 en nous ont dit leurs doutes profonds
00:40 sur ce que nous sommes en train de devenir.
00:44 Et l'inquiétude existentielle,
00:45 le sentiment de dépossession qui est le leur,
00:48 le sentiment parfois de ne pas être assez écouté
00:50 ou considéré.
00:51 La lutte contre ce sentiment de dépossession
00:55 suppose d'abord une fermeté accrue
00:58 vis-à-vis de tous ceux qui considèrent
01:00 la citoyenneté française
01:02 comme une somme de droits à la carte.
01:04 Elle implique aussi des devoirs et des engagements pour la nation.
01:08 Elle implique, ce faisant,
01:10 plus d'autorité républicaine pour s'en assurer.
01:13 Alors, beaucoup a été fait.
01:16 C'est pas le lieu ici, j'y reviendrai dans les questions
01:17 si besoin était de le redire,
01:19 mais recrutement de policiers, de gendarmes, de magistrats
01:22 d'une manière inédite dans notre histoire contemporaine,
01:26 loi contre le séparatisme,
01:28 lutte sans merci contre le trafic de drogue,
01:30 loi sur l'immigration.
01:32 Mais force est de constater que tout cela n'a pas été assez vu,
01:36 senti, compris par nos compatriotes.
01:39 Nous devons donc d'abord, de manière implacable,
01:42 continuer d'agir pour plus de sécurité,
01:45 plus de fermeté,
01:47 mettre en oeuvre les lois qui ont été votées
01:48 comme nos textes européens
01:51 pour réduire l'immigration illégale,
01:55 prendre des décisions aussi simples et du quotidien
01:57 comme la reprise en main par l'Etat
02:00 et le meilleur contrôle de la question
02:01 des mineurs non accompagnés,
02:04 qui, dans tant de villes, sont un problème de sécurité,
02:08 répondre avec aussi plus de fermeté
02:10 à la montée de la violence des mineurs
02:12 qui mine la cohésion nationale,
02:13 avec des mesures là aussi claires et radicales
02:15 qui sont en train d'être préparées,
02:18 et répondre à ce sentiment qui existe d'impunité
02:21 par une justice dont on a augmenté les moyens,
02:23 mais qui doit aussi, aujourd'hui, répondre
02:25 avec des peines plus rapides, plus sûres, plus lisibles.
02:29 Ca fait partie des réformes indispensables
02:30 que nous devons prendre.
02:33 L'autorité républicaine, donc, à tous les étages,
02:36 avec des éléments très clairs que je viens d'évoquer,
02:40 qui est le renforcement d'un axe régalien.
02:43 Mais je veux ici le dire avec beaucoup de clarté.
02:47 Ce que nous proposons, c'est plus de fermeté,
02:50 mais dans le cadre de la République et de ses valeurs.
02:53 Et c'est aussi cela qui nous oppose
02:56 aux deux blocs que j'évoquais, aux deux extrêmes.
02:59 Ce qui est proposé aujourd'hui par l'extrême gauche,
03:04 c'est une réponse par le communautarisme et le laxisme.
03:07 Ce qui est proposé par l'extrême droite et ceux qui s'y allient,
03:10 c'est une réponse à l'insécurité par la sortie de la République,
03:13 de ses valeurs, de son socle même.
03:16 C'est dire "je vais répondre à l'immigration
03:18 en ne respectant plus le principe de l'asile".
03:21 Hors sujet, c'est de faire croire aux Français
03:24 qu'il faudrait sortir de nos principes constitutionnels
03:28 pour pouvoir répondre efficacement
03:30 à la question de la sécurité.
03:31 Nous, nous pensons qu'il faut plus de fermeté,
03:34 mais dans la République et par la République.
03:38 Ensuite, nous devons regarder en face
03:40 le fait que ce sentiment de dépossession
03:43 place la question de laïcité au centre.
03:47 La République doit respecter tous ceux qui croient
03:50 et toutes les religions, comme tous ceux qui ne croient pas.
03:53 Mais en étant clair sur le fait que jamais une religion
03:56 ne doit permettre de sortir des lois de la République
03:59 ou de se placer au-dessus de celles-ci.
04:01 Nous le voyons bien au quotidien par des polémiques qui montent,
04:05 parce que nos élus peuvent vivre,
04:06 parce que nos associations, parfois, ont à vivre,
04:10 qu'il y a le sentiment que la laïcité
04:14 n'est parfois pas bien appliquée, que nous ne sommes pas au clair.
04:16 Nous devons, comme le président Chirac l'avait fait d'ailleurs,
04:19 il y a 20 ans, de cela,
04:21 rouvrir un grand travail apaisé, exigeant,
04:25 républicain dans la nation,
04:27 et placer avec tous les élus, les bénévoles,
04:30 les associations, les entreprises qui vivent cela au quotidien,
04:35 ouvrir un grand débat sur la laïcité
04:37 et prendre des mesures claires sur les sujets
04:39 qui sont à régler et à trancher.
04:42 La protection de nos valeurs républicaines
04:46 se joue aussi sur le temps long.
04:50 Et cela en fabriquant, en éduquant des Républicains,
04:55 des citoyennes et des citoyens libres.
04:58 Après avoir réinstauré l'instruction civique,
05:00 l'enseignement culturel et artistique,
05:01 nous sommes attachés à recréer des rites républicains.
05:04 C'est pourquoi le service national universel
05:06 doit être généralisé d'ici à la rentrée 2026.
05:11 Et puis, je vais insister sur un dernier point à cet égard,
05:14 c'est le fait que ce que nous vivons dans le pays,
05:17 qui crée tant de tensions,
05:19 c'est souvent et avant tout
05:23 l'effet de notre modèle d'intégration.
05:27 Alors, ça passe par l'école,
05:29 j'aurai l'occasion d'y revenir,
05:31 ça passe par aussi une intégration de tous
05:34 de manière juste et équilibrée dans la vie économique,
05:38 et là-dessus, nous devons renforcer
05:40 la lutte contre les discriminations,
05:42 même si beaucoup de choses ont été faites.
05:44 Il y a encore beaucoup trop de discrimination économique
05:47 d'accès aux emplois dans notre pays,
05:49 et c'est la possibilité, dans un pays qui est pluriel
05:52 et riche de sa diversité,
05:55 d'avoir une véritable intégration républicaine.
05:57 Elle est aujourd'hui par trop défaillante,
06:00 et elle conduit, ce faisant,
06:02 à avoir une France qui se met dos à dos.
06:06 Et là aussi, ce à quoi nous croyons,
06:08 c'est une réponse à ce problème d'intégration
06:10 par la République et l'universalisme républicain.
06:12 Là où, aujourd'hui,
06:15 les autres offres politiques sont soumises
06:17 à nos compatriotes d'ici à 18 jours,
06:20 c'est, d'une part, à l'extrême-gauche,
06:22 une réponse par le communautarisme
06:23 et la fragmentation de la République,
06:26 et, à l'extrême-droite, c'est une réponse
06:28 par l'exclusion de certaines et certains,
06:30 en nous disant "Vous êtes un vrai Français,
06:31 vous n'en êtes pas", ce qu'ils continuent de dire.
06:35 La réponse par l'universalisme républicain exigeant,
06:40 effectif, est celle dans laquelle nous croyons.
06:43 (Générique)
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