LÉGISLATIVES - Candidats, tractations, matériel... Que va-t-il se passer ?
À peine l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale digérée, s'ouvre déjà la campagne des élections législatives, pour un scrutin qui aura lieu les dimanche 30 juin et 7 juillet. Les Français sont donc appelés à voter dans moins de trois semaines maintenant. Ça va venir vite, très vite, et en premier lieu pour les candidats. Explications signées Arthur Bellier pour RTL.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 10 juin 2024
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00:00 Céline Landreau, Éric Brunet, RTL Midi.
00:04 C'est l'élection législative qui aura les conséquences les plus lourdes pour la France,
00:09 pour les Français, de l'histoire de la Ve République.
00:11 On a trois semaines devant nous, il faut nous retrousser les manches,
00:14 partir en campagne et faire en sorte que de cette décision sorte le meilleur pour le pays.
00:20 Vous venez d'entendre Bruno Le Maire ce matin, le ministre de l'Économie, sur RTL,
00:24 alors que s'ouvre, vous l'avez compris, la campagne des législatives,
00:27 scrutin qui aura donc lieu les 30 juin pour le premier tour et 7 juillet prochain pour le second tour.
00:33 Les dates ont été annoncées dès hier soir par Emmanuel Macron.
00:36 Bonjour Arthur Bellier.
00:38 Bonjour, bonjour à tous.
00:39 Les Français sont donc appelés à voter dans moins de trois semaines.
00:41 Maintenant, ça va venir vite, très vite Arthur.
00:44 Et en premier lieu pour les candidats.
00:46 Oui, 19 jours de campagne à partir d'aujourd'hui, les médias donc 18 jours et demi.
00:50 Donc pas le temps de se poser trop de questions pour les candidats.
00:52 J'y vais, j'y vais pas.
00:53 Les députés qui se demandaient s'ils allaient briguer un nouveau mandat en 2027
00:56 vont devoir trancher rapidement.
00:58 Dès hier soir, certains annonçaient leur candidature sur les réseaux sociaux,
01:01 certains sont déjà en circonscription aujourd'hui pour aller convaincre les électeurs.
01:05 Mais tous ne sont pas sûrs de recevoir l'investiture de leur parti.
01:09 C'est le sésame pour recevoir et le soutien et les financements pour la campagne.
01:13 Alors ces investitures en général sont le fruit de tractations considérables,
01:18 de jalousies, de "c'est moi qui dois y aller, c'est pas lui, il est mauvais", etc.
01:23 Dans tous les partis politiques d'ailleurs.
01:25 Dès hier soir, la soirée électorale s'est vite transformée en comité stratégique,
01:28 en réunion de coordination d'urgence dans chaque écurie.
01:31 Emmanuel Macron en premier a reçu pendant plus d'une heure ses ministres à l'Elysée
01:34 pour mettre en place la stratégie.
01:36 Côté rassemblement national, les stratèges étaient jusqu'à très tard dans la nuit,
01:40 jusqu'au petit matin presque, au siège pour compter leurs troupes.
01:42 Ils ont déjà validé 250 investitures sur les 577
01:47 et ont demandé aux responsables locaux des fédés locales
01:51 de faire remonter d'autres potentielles candidatures avant cet après-midi.
01:55 A gauche, on ne peut pas en dire autant, les voix se multiplient pour rappeler à l'Union,
01:58 le retour de la NUPES, la création d'un front populaire,
02:01 derrière qui Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin,
02:03 ou derrière les socialistes qui sont arrivés en tête hier aux européennes.
02:06 Emmanuel Bompard, le chef de file de la France Insoumise,
02:09 a invité toutes les forces de la NUP à une rencontre cet après-midi.
02:13 Pas encore de réponse de la part des autres chefs de parti.
02:16 Vous l'avez dit Eric, les investitures à chaque élection, ça peut prendre des mois,
02:19 c'est souvent long, épineux, faites tractations d'auditions de candidats.
02:23 Mais cette fois, pas le choix, tous vont devoir aller très vite, se mettre d'accord.
02:27 Et on ne connaît pas encore la date exacte,
02:29 mais les candidatures devront très certainement être déposées officiellement,
02:32 dès la fin de cette semaine.
02:34 - Ça c'est pour les investitures, Arthur.
02:36 Et puis il y a le reste, le matériel électoral, les tracts, les affiches.
02:40 - Alors pour les affiches, au moins les panneaux d'affichage devant les bureaux de vote sont déjà en place.
02:43 - Oui, c'est l'avantage. - Ça c'est fait, pas besoin de les démonter.
02:45 Pour le reste, imprimer des bulletins, des affiches, des professions de foi,
02:48 ce n'est pas gagné en 19 jours.
02:50 Y aura-t-il assez de papier, assez de main d'oeuvre dans les imprimeries ?
02:53 C'est une vraie question.
02:55 Par exemple, pour Cés Européennes, on l'a presque déjà oublié,
02:57 les partis comme le RN avaient sécurisé des stocks de papier pour imprimer leur matériel
03:02 depuis juin dernier, c'était il y a un an.
03:05 C'est vous dire que ce n'est pas sûr qu'il y ait assez de papier pour tout ça.
03:09 - Dites, j'ai bien compris, tout le monde a la tête au 30 juin, date du premier tour,
03:15 aujourd'hui, parfait, c'est dans trois semaines.
03:17 Mais concrètement, à partir d'aujourd'hui, à l'Assemblée Nationale,
03:20 que se passe-t-il ? Tout le monde est au chômage ?
03:22 - Ambiance morose. Après la stupéfaction de l'annonce hier, vient l'incertitude,
03:26 surtout pour les équipes, les collaborateurs des députés
03:29 qui se retrouvent du jour au lendemain sans emploi.
03:32 - Et ça, leur contrat s'arrête à la fin de la semaine.
03:34 - Exactement. Ils ne savent pas exactement s'ils doivent quitter l'Assemblée dès ce soir
03:37 ou dès la fin de la semaine. En tout cas, ils sont déjà en train de préparer leur carton.
03:41 Des conseillers m'ont raconté qu'il y avait des larmes dans les couloirs ce matin.
03:44 Donc, ils sont dans ce flou, en attendant la réélection ou pas de leurs députés.
03:48 - Beaucoup vont être, pour parler concrètement, vont être au chômage à la fin de l'année.
03:53 - Exactement, en attendant la réélection ou pas de leurs députés.
03:55 Et évidemment, tous les travaux dans l'hémicycle sont stoppés net.
03:58 - Ça veut dire, Arthur, que les lois qui étaient en train d'être discutées,
04:01 elles sont suspendues, annulées. On pense à des textes quand même importants.
04:05 C'est la réforme de l'assurance chômage, c'est le texte sur la fin de vie.
04:08 On est sur des enjeux lourds, là.
04:09 - Oui, le texte d'accompagnement de la fin de vie, notamment.
04:11 Après deux mois de travail en commission dans l'hémicycle,
04:14 les députés auraient dû terminer l'examen cette semaine.
04:17 Mais le texte est suspendu.
04:19 "Je suis triste de voir la fin de vie brutalement stoppée",
04:21 a confié le rapporteur Olivier Falorni.
04:24 Même sentence pour la réforme de l'audiovisuel public,
04:26 qui était inscrit à l'agenda du mois de juin.
04:28 L'assurance chômage, la réforme portée par Gabriel Attal, même sentence.
04:31 Alors, si le camp d'Emmanuel Macron revient au gouvernement après les élections le 7 juillet,
04:37 ces textes pourront reprendre, mais en repartant du début de leur examen,
04:41 du début du cheminement parlementaire.
04:43 En revanche, si c'est par exemple le Rassemblement National qui arrive au pouvoir
04:47 et la majorité à l'Assemblée, par exemple, le texte "Fin de vie" sera sûrement jeté à la poubelle.
04:52 - Merci Arthur. Dans un instant, c'est la suite de notre édition spéciale.
04:55 Et la droite dans tout ça ? Au niveau national, c'est pas terrible,
04:59 même si au niveau européen, elle performe, la droite.
05:02 Mais en France, c'est pas génial.
05:04 On sera avec Franck Louvrier, le maire LR de La Baule dans un instant.
05:08 RTL, pour tout comprendre de l'actualité.