- 07/06/2024
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour, je suis ravie de vous retrouver pour cette édition du vendredi de 180 minutes info.
00:00:05 Dans un instant, nous parlons avec mes invités du verdict attendu dans le procès de l'agresseur présumé de Berthe,
00:00:10 âgée de 90 ans, tuée avec une sauvagerie sans nom, vous le verrez.
00:00:15 Ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:17 [Musique]
00:00:23 Chers amis, bonjour.
00:00:25 C'est aujourd'hui la solennité du Sacré-Cœur de Jésus qui nous emmène au pied du calvaire,
00:00:31 à l'instant où le soldat Longin transperce le cœur de Jésus mort sur la croix.
00:00:38 De l'appelé de son côté, nous raconte Saint Jean, « Jaillit du sang et de l'eau ».
00:00:43 Les chrétiens ont toujours vu dans cet épisode la naissance de l'Église et des sacrements.
00:00:48 Le culte du Sacré-Cœur a pris son essor en 1675,
00:00:52 quand une religieuse de la visitation de Paris-le-Monial, Marguerite Marie,
00:00:57 entendit Jésus lui dire « Vois ce cœur qui a tant aimé le monde ».
00:01:03 Tout au long du XIXe siècle après la Révolution,
00:01:06 les chrétiens de France ont trouvé dans la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus
00:01:10 la force de rebâtir les églises ruinées et d'évangéliser à nouveau les villes et les campagnes.
00:01:17 Voici comme Pie XII a défini ce culte dans un texte de 1956.
00:01:22 Le culte du Sacré-Cœur de Jésus dans sa nature intime
00:01:26 est le culte de l'amour dont Dieu nous a aimés.
00:01:29 Cette fête revêt une dimension particulière cette année,
00:01:33 puisque depuis le 27 décembre dernier,
00:01:35 l'Église célèbre un jubilé pour le 350e anniversaire des apparitions de Paris-le-Monial,
00:01:42 qui s'achèvera le 27 juin 2025.
00:01:46 Et je vous laisse avec ces quelques mots,
00:01:48 issus d'une prière de Saint Claude la Colombière,
00:01:51 qui a énormément contribué à répandre la dévotion au Sacré-Cœur.
00:01:56 Sacré-Cœur de Jésus, faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous.
00:02:03 C'est tout pour aujourd'hui, à demain chers amis.
00:02:08 Et nous revoici dans 180 minutes, infos et l'heure du journal d'Isabelle Piboulot.
00:02:14 Bonjour Isabelle, on va commencer avec la justice qui doit rendre son verdict aujourd'hui
00:02:18 concernant l'agresseur présumé de Berthe, âgée de 90 ans, lorsqu'elle a été tuée en juin 2021.
00:02:23 Le suspect est un clandestin pakistanais, jugé depuis mercredi pour violence ayant entraîné la mort.
00:02:29 La victime avait été retrouvée au petit matin, inanimée, nue, chez elle,
00:02:33 dans le 13e arrondissement de Paris, par son aide à domicile.
00:02:36 Berthe est décédée le lendemain des suites de ses blessures.
00:02:39 Son petit-fils s'est exprimé sur notre antenne ce matin.
00:02:42 Il dénonce une inaction de l'État.
00:02:44 Écoutez.
00:02:46 J'en veux à l'État français pour négligence.
00:02:50 Comment se fait-il que cette personne qui était connue pour des faits de violences,
00:02:58 de vol avec violence, et qui était sous le coup du NoQTF,
00:03:02 a-t-il pu commettre ce crime ?
00:03:06 Comment se fait-il que cette personne était encore en liberté à ce moment-là ?
00:03:10 C'est quelque chose qui me heurte.
00:03:18 Vous savez, nous, on est une famille bénéton.
00:03:21 Ma mère est métisse guadeloupéenne normande.
00:03:25 Mon père est né sous X.
00:03:27 Il a été adopté par un père français, par une mère catalane.
00:03:30 Il est d'origine juif séfarade.
00:03:33 On est au-dessus du soupçon de racisme,
00:03:38 mais il y a quand même une vraie question qui se pose quand des gens viennent
00:03:42 et malgré des faits de violences avérés, sont libres de leurs actes.
00:03:47 L'actualité, c'est aussi cette collision mortelle à Clamart.
00:03:51 L'adolescente de 14 ans impliquée a donc été mise en examen pour homicide involontaire.
00:03:55 Dans la nuit de lundi à mardi, il était au volant d'une voiture volée.
00:03:59 Après un refus d'obtempérer, le jeune homme a pris la fuite et percuté en notre véhicule.
00:04:03 Son conducteur, un homme de 34 ans, est mort.
00:04:07 On l'enquête avec notre journaliste police-justice Noémie Schultz.
00:04:11 Le suspect a été mis en examen des chefs d'homicide involontaire
00:04:15 avec deux circonstances aggravantes, absence de permis
00:04:19 et violation manifeste à une obligation de prudence et de sécurité,
00:04:23 refus d'obtempérer et à une sommation de s'arrêter, recel de vol
00:04:27 et rébellion au moment de son arrestation. Selon le parquet de Créteil,
00:04:31 ce mineur, âgé de 14 ans, déjà connu de la police et de la justice
00:04:35 pour des faits de vol avec violence et d'atteinte à l'intimité de la vie privée,
00:04:39 a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés, sauf la rébellion.
00:04:43 Il a été placé sous contrôle judiciaire avec un placement en centre éducatif fermé,
00:04:48 une interdiction de conduire tout véhicule, obligation de soins et un couvre-feu dans son communiqué.
00:04:54 Le parquet précise que le placement en détention provisoire n'était pas possible à ce stade
00:05:00 pour ce mineur de moins de 16 ans, poursuivi pour des faits délictuels.
00:05:05 En revanche, s'il viole son contrôle judiciaire, s'il cherche par exemple à quitter le centre éducatif fermé,
00:05:11 alors il pourrait être incarcéré. L'enquête va maintenant se poursuivre sous la direction d'un juge d'instruction.
00:05:16 Puis, ce mineur sera renvoyé devant un tribunal pour enfants qui statuera sur sa culpabilité et la peine.
00:05:23 Il peut rester placé dans le centre éducatif fermé jusqu'au moment du procès.
00:05:28 Direction la Nouvelle-Calédonie. À présent, le laboratoire le plus important de l'archipel tourne au ralenti depuis le début des émeutes.
00:05:36 Oui, une grande partie de son matériel a été incendié. Conséquence, seuls 20% des patients peuvent être accueillis.
00:05:43 Reportage de Thibault Marchoteau avec le récit d'Augustin Donadieu.
00:05:47 Christophe et Sébastien sont deux patrons inquiets. Leur laboratoire, vital pour l'archipel, réalise 70% des analyses médicales des Calédoniens.
00:05:57 Sauf qu'aujourd'hui, leur activité est au ralenti, presque à l'arrêt. L'un de leurs bâtiments et une partie de leur machine d'analyse a été saccagée.
00:06:06 On a constaté que toute la partie technique avait été totalement incendiée.
00:06:11 Des automates qui réalisent plus de 80% des analyses du groupe. Il n'y a plus rien de récupérable à cet endroit-là.
00:06:20 Tant en termes de machines qu'en termes de stocks de réactifs, de consommables, etc.
00:06:25 Les chefs d'entreprise estiment le coût des dégâts à plus de 2 millions d'euros.
00:06:29 Mais ce qui les inquiète le plus, c'est de voir leur salarié quitter l'île, qui manque déjà de laborantins.
00:06:34 Certains des gens ont manifesté le désir de repartir. Pas plus tard que ce matin, j'ai eu au téléphone une biologiste qui n'était plus en Calédonie
00:06:46 qui m'appelait pour me dire qu'elle devait intégrer notre groupe au mois de juillet. Elle est sur le départ avec sa famille en urgence.
00:06:56 Aujourd'hui, les deux dirigeants s'appuient sur les quelques machines présentes dans les cliniques épargnées par les émeutes.
00:07:02 Mais ils l'ont promis à leurs centaines de salariés, ils reconstruiront coûte que coûte leur outil de travail.
00:07:08 A 48 heures du scrutin européen, nous continuons de donner la parole à toutes les listes.
00:07:15 Et oui Nelly, vous allez entendre Pierre-Marie Bonneau, tête de liste d'unité nationaliste forteresse Europe.
00:07:21 Nous sommes la seule et unique liste nationaliste. Beaucoup se réclament du populisme, d'une droite des valeurs, droite des idées.
00:07:33 Mais aucune autre liste ne se réclame du nationalisme. Or les solutions à la crise actuelle sont des solutions nationalistes.
00:07:42 Nous sommes les seuls à proposer par exemple l'inversion des flux migratoires par la remigration,
00:07:48 bien évidemment en accord avec les pays d'origine des personnes installées sur notre territoire et dont nous voudrions qu'elles en reparlent.
00:07:56 Nous sommes également les seuls à défendre la liberté d'expression et l'abrogation de l'ensemble de dispositifs législatifs antiracistes et mémoriels,
00:08:07 tels qu'il a été petit à petit aggravé en France depuis la loi P20 de 1972.
00:08:13 Donc effectivement cela fait un ensemble de raisons pour voter nationaliste.
00:08:19 Merci beaucoup Isabelle et à tout à l'heure pour la suite. On passe à la chronique éco avec une bonne nouvelle aujourd'hui.
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00:08:34 Bonjour Eric de Riedemann, pourquoi j'ai une bonne nouvelle ? Parce que les taux d'intérêt baissent enfin.
00:08:39 Oui, ils baissent enfin. Ce qui est intéressant c'est de savoir quel sera l'impact pour vous, pour nous et bien d'abord si on regarde pour la consommation courante.
00:08:46 Je vais vous dire, hélas, pas grand chose parce qu'un quart de point décidé hier par la BCE, ça ne va pas vraiment impacter les achats dans les magasins.
00:08:55 Quand on emprunte un crédit sur 48 mois, la fourchette des taux est large, ça va de 5 à 22%.
00:09:01 Parce que vous savez, il y a les crédits revolving, les crédits renouvelables, les crédits sur 60 mois, il y a des assurances qui coûtent cher.
00:09:07 Autant dire qu'un quart de point, l'impact sera quasi invisible pour les consommateurs.
00:09:12 Alors pourquoi cette baisse ?
00:09:13 Alors cette baisse, d'abord c'est un signe de détente qui est lancé par la BCE. Je vais vous dire, depuis 4 ans, il n'y a rien eu.
00:09:18 La dernière baisse, c'était 2019, 5 ans. On prêtait à 1% à l'époque.
00:09:23 Aujourd'hui, le taux fixé par la BCE qui prête l'argent aux banques, rappelons-le, c'est 3,75%.
00:09:29 Donc vous voyez, c'est quand même revenu dans des ordres à peu près acceptables.
00:09:32 Pourquoi c'est fait ? Parce que l'économie quand même s'essouffle, elle reste poussive, faiblarde.
00:09:37 En France, on parle de croissance, mais enfin, il faut donner un coup de pouce à la consommation.
00:09:41 Et quand on baisse les taux, théoriquement, ça doit encourager la consommation.
00:09:45 Vous allez me dire pourquoi je viens de dire que ça n'aurait aucun impact.
00:09:48 Parce que ça va continuer, je vous rassure, c'est le début d'un signal positif.
00:09:52 Donc il faudra encore attendre un peu pour avoir un impact.
00:09:54 Y a-t-il un domaine dans lequel ça se ressent ? Je pense à l'immobilier par exemple.
00:09:58 Alors oui, ça c'est vrai, ça se ressent parce que d'abord, il y a une véritable concurrence entre banques.
00:10:03 Et donc là, les banques font un peu un produit d'appel, le crédit, pour attirer du monde,
00:10:07 attirer des jeunes pour relancer le marché de l'immobilier.
00:10:10 Elles ont renoncé à des marges depuis le mois de décembre pour baisser artificiellement les taux.
00:10:14 Et donc ça a boosté un petit peu les demandes en crédit.
00:10:17 Et puis actuellement, un quart de point en moins, c'est toujours ça de prix.
00:10:22 Actuellement, si vous voulez, quand on regarde les taux, en moyenne, on est à 3,9%.
00:10:26 Si vous achetez un habitat hors assurance.
00:10:29 En décembre, on était à 4,5%. Donc vous voyez, ça baisse petit à petit.
00:10:32 Et ce qu'on vient de vivre comme baisse, vous voyez, on a calculé sur 300 000 euros empruntés sur 25 ans,
00:10:36 ça ferait un gain de 66 euros seulement par mois. C'est toujours ça de prix.
00:10:41 Oui, enfin on est encore loin des 1,2, 1,3 qu'on a apercevés il y a encore 2-3 ans.
00:10:44 Merci beaucoup, c'était la chronique éco du vendredi.
00:10:47 C'était votre programme avec DomExpo.
00:10:49 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
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00:10:56 On vous a parlé de Berthe, on reviendra avec mes invités que je vais vous présenter d'ici quelques minutes
00:11:00 à l'attente de ce verdict et surtout aux circonstances, à ces troubles d'ailleurs,
00:11:05 dans lesquels cette vieille dame de 90 ans est morte.
00:11:11 On entendra aussi sa famille qui s'est émue du rôle de l'État, ou plutôt de l'inaction de l'État.
00:11:16 A tout de suite.
00:11:22 Nous revoici avec, pour commencer, le flash d'Isabelle Piboulot. C'est à vous Isabelle.
00:11:27 Accident mortel à la Rochelle.
00:11:29 Une fillette de 10 ans déclarée hier en état de mort cérébrale est décédée.
00:11:33 Elle faisait partie du groupe de 12 enfants circulant à vélo lorsqu'ils ont été renversés mercredi matin.
00:11:39 La conductrice, âgée de 83 ans, a été hospitalisée en psychiatrie.
00:11:43 La garde à vue n'est pour l'heure pas adaptée à son état de santé.
00:11:46 Un ressortissant français est arrêté hier à Moscou.
00:11:49 Les enquêteurs russes ont demandé son placement en détention.
00:11:52 Ce chercheur est membre d'une ONG humanitaire suisse et suspecté d'avoir illégalement récolté des informations sur les activités militaires de la Russie.
00:12:01 Il a été formellement poursuivi pour avoir violé une loi traitant des agents de l'étranger.
00:12:06 Un délit passible de 5 ans de prison en Russie.
00:12:09 Enfin, la dame de fer prête pour les Jeux Olympiques.
00:12:12 Depuis cette nuit, la tour Eiffel est ornée des 5 anneaux représentant les continents.
00:12:16 Face au trocadéro mesurant 29 mètres de long et 13 mètres de haut, les anneaux olympiques seront éclairés en blanc chaque nuit.
00:12:23 De quoi se mettre dans l'ambiance de la compétition dont la cérémonie d'ouverture se tiendra le 26 juillet.
00:12:29 Merci beaucoup et que la fête commence.
00:12:32 Allez, mes invités aujourd'hui. Bonjour Noémie Alliot.
00:12:35 Merci d'être parmi nous. Je rappelle que vous êtes journaliste et essayiste à vos côtés, Raphaël Stainville.
00:12:39 Journaliste lui aussi, bonjour. Et Vincent Lamorandière qui est avocat pénaliste.
00:12:43 On va parler évidemment du procès de la sauvagerie qui a tué Berthe, âgée de 90 ans.
00:12:48 C'était en juin 2021. Un clandestin pakistanais est jugé.
00:12:52 Il a été reconnu par son ADN et ses empreintes.
00:12:55 Et puis on le rappelle, le verdict est attendu aujourd'hui.
00:12:58 Retour sur cette affaire avec Amaury Bucaud pour commencer.
00:13:01 Un homme est jugé depuis mercredi par la Cour d'Assise de Paris pour violence ayant entraîné la mort.
00:13:09 L'effet remonte à la nuit du 9 au 10 juin 2021.
00:13:14 Cette nuit-là, Berthe, une dame vulnérable et âgée de 90 ans, est agressée à son domicile parisien du 13e arrondissement.
00:13:21 C'est en fait son aide à domicile qui la retrouve au petit matin, à la fois dénudée mais aussi couverte de multiples coups.
00:13:28 Et Berthe, malheureusement, va décéder le lendemain à l'hôpital de suite de ses blessures.
00:13:33 Sur place, les policiers retrouvent à la fois des ADN, des empreintes et vont identifier un clandestin pakistanais
00:13:40 au parcours migratoire assez chaotique puisqu'il était passé par la Grèce, l'Italie avant d'arriver en France en 2019.
00:13:46 Chaque fois, ses demandes d'asile avaient été rejetées et il était déjà connu en France pour des faits de violence.
00:13:52 Alors il est très difficile de savoir ce qui s'est passé cette nuit-là puisque la victime est décédée
00:13:56 et que le mis en cause dit n'avoir aucun souvenir de ce qui s'est passé.
00:14:00 Mais pour la famille, ce procès est très important.
00:14:03 Ils attendent quand même une reconnaissance de la culpabilité de l'homme qui est supposé avoir tué leur mère et grand-mère.
00:14:10 Précisément, je vous propose d'écouter Muriel, c'est la fille de la victime.
00:14:15 J'attends que la justice le condamne un maximum parce que ce qu'il a fait, c'est inimaginable.
00:14:23 Tant qu'on n'a pas été touché soi-même, dans sa famille, on ne peut pas se rendre compte.
00:14:27 Il a tabassé une dame de 89 ans pour la voler, je suppose.
00:14:31 Il l'a laissée, mais vraiment, moi je ne l'ai pas vue à l'hôpital.
00:14:35 Mon mari m'a épargnée, il m'a dit "ne va pas à la pitié".
00:14:39 Il paraît qu'elle était jambes cassées, le visage complètement tuméfié, les seins tuméfiés.
00:14:46 Il l'avait déshabillée.
00:14:48 Je veux dire, c'est que des horreurs.
00:14:51 On pense toujours que ça peut arriver à d'autres personnes, mais ça arrive dans votre famille.
00:14:55 On a tous une mère, une grand-mère.
00:14:57 Je veux dire, c'est inimaginable ce qu'il a fait.
00:15:00 Noémie, je vais commencer avec vous.
00:15:02 On ne sait que dire apparaître en colère pour cette famille,
00:15:05 pour cette dame qui a dû succomber dans des douleurs atroces.
00:15:10 Oui, tout à fait.
00:15:11 On s'y retournera sur le parcours après.
00:15:13 C'est très important, je trouve, de raconter son histoire.
00:15:15 Parce que, vous savez, régulièrement, nous apportons des chiffres qui peuvent paraître désincarnés.
00:15:19 Nous parlons régulièrement sur cette antenne de l'augmentation des violences,
00:15:22 sur les personnes âgées, de ces OQTF qui ne sont pas respectées,
00:15:25 d'un certain nombre de problématiques qui touchent notre pays.
00:15:28 Et à travers l'histoire de Berthe, on voit que toutes ces problématiques-là
00:15:31 se réunissent dans une histoire, et une histoire, si vous voulez,
00:15:34 qui incarne quelque chose.
00:15:36 Et puis, il faut le dire, des Berthe, il y en a beaucoup en France.
00:15:39 Moi, vous savez, j'ai écrit un livre, mon premier livre,
00:15:42 c'était une enquête sur l'affaire Sarah Halimi.
00:15:44 On était aussi un petit peu dans ce type d'affaires-là.
00:15:46 C'était aussi une femme fragile, vulnérable, qui a été tabassée à mort.
00:15:50 À l'époque, c'était au cri d'Allah Akbar.
00:15:52 Mais on voit, si vous voulez, que dans notre pays,
00:15:54 les plus fragiles sont abandonnés et ils sont attaqués
00:15:57 par des sortes de sauvages qui s'en prennent à eux.
00:15:59 Et ces histoires-là sont très importantes,
00:16:01 parce qu'elles incarnent ces problématiques dont on parle.
00:16:03 Cinq à décolle, quand même, Vincent Delamorandière.
00:16:06 Je rappelle que vous êtes avocat pénaliste.
00:16:08 Deux mondes d'asile rejetés trois fois.
00:16:10 Des faits de violence.
00:16:11 Que fait cet individu dans la nature ?
00:16:14 Mais dans quel état est notre justice aujourd'hui pour qu'on en arrive à ça ?
00:16:17 Alors, déjà, je ne pense pas qu'il soit dans la nature,
00:16:19 puisque je pense qu'il a comparu devant cette cour d'assises détenue.
00:16:24 C'est un premier point.
00:16:26 Que faisait-il en juin 2021 dans la nature ?
00:16:28 Vous avez compris ma question.
00:16:29 Alors, ça, c'est vrai que c'est une question.
00:16:33 Je suis assez en attente, en fait.
00:16:37 C'est ça, on est en train d'attendre de délibérer.
00:16:39 C'est un jury populaire, en fait.
00:16:41 C'est vraiment le peuple français par un jury d'assises.
00:16:44 Ce ne sont pas des magistrats professionnels, simplement,
00:16:45 qui vont rendre cette décision.
00:16:47 C'est vraiment le peuple français qui va prononcer la peine.
00:16:50 On est là sur, aussi, le jugement d'une personne qui se prostituait,
00:16:56 qui était, je crois, extrêmement marginalisée.
00:17:00 Maintenant, puisque le procès a eu lieu,
00:17:03 c'est que cette personne a été jugée en état d'être jugée,
00:17:06 c'est-à-dire sans abolition du discernement.
00:17:08 Donc, on a tous ces éléments-là.
00:17:10 La justice est en train de faire son œuvre.
00:17:12 Le délibéré va être rendu.
00:17:15 Je pense que vous avez tous les éléments
00:17:17 qui sont importants pour aujourd'hui.
00:17:19 Et en fait, le procès d'assises s'intéresse à deux choses.
00:17:26 Les conditions de réalisation des faits, d'une part,
00:17:29 et c'est un peu la question que vous posez,
00:17:30 mais ça, je ne peux pas commenter,
00:17:31 puisque je n'ai pas participé à cette cour d'assises-là.
00:17:35 Et puis, la deuxième question,
00:17:36 qui est la personnalité de l'auteur de l'infraction.
00:17:38 Et ces deux questions vont être abordées,
00:17:41 et la peine va être prononcée.
00:17:42 Je vous propose, écoutez, Marius, petit fil de la victime,
00:17:45 et je reviens vers vous ensuite,
00:17:47 qui en veut, lui, à l'État français.
00:17:49 Il le dit tel quel ?
00:17:50 J'en veux à l'État français, pour négligence.
00:17:55 Comment se fait-il que cette personne qui était connue
00:17:59 pour des faits de violences, de vol avec violence,
00:18:05 et qui était sous le coup du NoQTF,
00:18:08 a-t-il pu commettre ce crime ?
00:18:12 Comment se fait-il que cette personne
00:18:13 était encore en liberté à ce moment-là ?
00:18:16 Voilà, c'est quelque chose qui me heurte.
00:18:23 Et vous savez, nous, on est une famille bénéton.
00:18:26 Je veux dire, ma mère est métisse gaudeloupéenne normande.
00:18:30 Mon père est né sous X,
00:18:32 il a été adopté par un père français, par une mère catalane.
00:18:36 Il est d'origine juif séfarade.
00:18:39 Enfin, on est au-dessus du soupçon de racisme,
00:18:43 mais il y a quand même une vraie question qui se pose
00:18:45 quand des gens viennent,
00:18:47 et malgré des faits de violences avérés,
00:18:50 sont libres de leurs actes, quoi.
00:18:52 Raphaël, a-t-il raison lorsqu'il parle de négligence de la France ?
00:18:57 Je pense qu'il a raison.
00:18:58 Vous avez introduit ce sujet dramatique
00:19:02 en parlant de ce procès de la sauvagerie.
00:19:05 La réalité, c'est que si on se place à la seule auteur
00:19:09 qui peut être la nôtre,
00:19:10 dans la mesure où on n'a pas accès au dossier,
00:19:12 on n'assiste pas à ce procès,
00:19:14 la question, elle, doit être politique,
00:19:16 et de la responsabilité politique.
00:19:18 Combien de Berthe, combien de Lola, combien de Matisse
00:19:22 faudra-t-il encore pour que ce genre de drame n'existe plus ?
00:19:29 Bien évidemment que derrière ce procès,
00:19:32 c'est le procès des OQTF jamais exécutés,
00:19:36 c'est le procès de cette immigration sauvage
00:19:39 qui n'est pas contrôlée.
00:19:41 Il y a quelque chose qui me trouble,
00:19:43 et je fais un pied de côté, mais c'est la même histoire.
00:19:46 Il y a quelques semaines ou mois, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:19:48 c'était justement ce jeune Matisse qui mourait de 15 ans,
00:19:51 et le maire de Salbris, Alexandre Avril,
00:19:54 dans un courrier, avait dénoncé cette immigration qui tue.
00:19:59 Il a été poursuivi par des associations,
00:20:02 en l'occurrence le MRAP,
00:20:04 comme si cette évidence qui aujourd'hui
00:20:07 était partagée par un grand nombre,
00:20:09 mais qui est corroborée par les faits,
00:20:11 devait être tue.
00:20:14 C'est ça qui est incroyable, c'est-à-dire qu'on n'arrive pas
00:20:16 à avancer sur ce genre de sujet,
00:20:18 on n'arrive pas, même l'État,
00:20:20 lorsque l'État est interpellé, lorsque le ministre de l'Intérieur
00:20:22 est interpellé au sein de l'hémicycle ou au Sénat,
00:20:26 c'est la même chose, il n'y a pas de réponse.
00:20:28 Aujourd'hui, on a l'impression que ces occultés
00:20:31 sont des invitations à partir,
00:20:33 mais c'est-à-dire avec le risque que ces personnes,
00:20:36 qui présentent pour beaucoup de véritables dangers,
00:20:39 commettent l'irréparable en France.
00:20:42 On a l'impression qu'il y a une espèce de fatalité
00:20:44 autour de cette acceptation d'un état de fait.
00:20:49 À la fois une fatalité, et je rejoins ce que dit Raphaël,
00:20:51 c'est-à-dire aussi un tabou de dénoncer
00:20:53 cette immigration illégale,
00:20:55 et vous le voyez aussi dans le témoignage du petit-fils
00:20:57 que vous avez passé il y a quelques minutes.
00:20:59 Il est obligé presque de se justifier, il dit
00:21:01 "je fais partie d'une famille bénéton",
00:21:03 c'est-à-dire une famille qui a des racines diverses.
00:21:05 Comme s'il était obligé de se justifier parce qu'il craignait
00:21:07 que tombent sur lui les accusations de racisme,
00:21:09 simplement pour dénoncer ce qui s'est passé
00:21:11 et pour défendre sa grand-mère.
00:21:13 On voit donc que le tabou persiste, même si on a tendance
00:21:15 à plus en parler aujourd'hui qu'hier,
00:21:17 malgré tout, c'est encore difficile de dénoncer les choses,
00:21:19 et on voit que même un petit-fils
00:21:21 qui a vécu ce problème dans sa chair,
00:21:23 lui-même se sent obligé de se justifier, de re-justifier.
00:21:25 - Sur les origines de la famille,
00:21:27 comme si son témoignage pouvait être sujet à caution,
00:21:29 ou tenté de quoi que ce soit.
00:21:31 - Oui, c'est ce qu'il veut dire par "la famille bénéton".
00:21:33 - Vincent Lamorentier.
00:21:35 - Oui, moi j'aimerais dire deux choses.
00:21:37 La première, c'est qu'en fait, il y a un type de délinquance,
00:21:39 et là c'est vraiment la délinquance, la violence gratuite
00:21:41 de fait divers,
00:21:43 qui est vraiment liée à un type de population,
00:21:45 c'est-à-dire une population plus marginalisée,
00:21:47 une population qui peut,
00:21:49 comme lui, je crois, se prostituer.
00:21:51 Et en fait, c'est sûr que si on regarde
00:21:53 le droit pénal des affaires,
00:21:55 ou si on regarde en fait les 220 000 victimes
00:21:57 qui ont été identifiées par le rapport de la SIAZ,
00:21:59 on va voir Zereo au QTF derrière.
00:22:01 C'est pas le même type de délinquance.
00:22:03 Donc déjà, il faut bien voir qu'on est sur un type
00:22:05 défini de délinquance,
00:22:07 ça c'est la première chose.
00:22:09 Et le deuxième point, c'est qu'on est vraiment
00:22:11 sur des paradigmes d'identité multiple.
00:22:13 Ce qui définit quelqu'un, c'est effectivement
00:22:15 sa nationalité, mais c'est un des éléments parmi d'autres,
00:22:17 son curseuse, sa consommation de drogue,
00:22:19 de toque de poche, sa vie,
00:22:21 son curseuse, sa consommation de drogue,
00:22:23 de toxiques ou pas, ses problèmes psychiatriques.
00:22:25 Il y a beaucoup d'éléments qui permettent de définir,
00:22:27 d'ancrer l'identité de quelqu'un.
00:22:29 Et là, en fait, le seul élément d'identité qu'on a,
00:22:31 c'est qu'il a subi une QTF, qu'il est pakistanais,
00:22:33 qu'il a un parcours migratoire compliqué,
00:22:35 mais on n'a pas les autres.
00:22:37 Et je pense que pour avoir un regard plus précis,
00:22:39 il faudrait aussi avoir les autres.
00:22:41 J'entends votre regard un peu clinique, scientifique
00:22:43 et méthodique sur la question, c'est un peu votre déformation
00:22:45 professionnelle, mais qu'est-ce que vous dites à cette...
00:22:47 Enfin, tout ce que retiendra la famille, c'est que
00:22:49 si ce type n'avait pas été en France
00:22:51 au moment où la grand-mère est morte,
00:22:53 elle serait toujours en vie.
00:22:55 Sans doute.
00:22:57 C'était précisément la question que posait le père de Lola,
00:22:59 avant finalement qu'il ne meure
00:23:01 emporté par le chagrin.
00:23:03 C'était la question qu'il a posée
00:23:05 dans un documentaire sur la responsabilité de l'État.
00:23:07 Effectivement,
00:23:09 le meurtrier de Lola,
00:23:11 comme le meurtrier,
00:23:13 ou en tout cas l'agresseur présumé
00:23:15 de Berthe,
00:23:17 sont des personnes qui auraient pu
00:23:19 ne pas être sur le territoire si
00:23:21 on avait été cohérents, conséquents
00:23:23 dans les prises de décision. Lorsque une auQTF
00:23:25 est prononcée, elle devrait être
00:23:27 exécutée. Certes, il y a des recours,
00:23:29 il ne s'agit pas de s'asseoir
00:23:31 sur l'État de droit,
00:23:33 mais lorsque ces recours
00:23:35 ont été
00:23:37 levés,
00:23:39 il s'agit
00:23:41 que cette sanction soit
00:23:43 exécutée.
00:23:45 La question est légitime.
00:23:47 Je n'ai pas de réponse.
00:23:49 Par contre, j'aimerais poser une autre question
00:23:51 parce qu'en voyant ce fait divers,
00:23:53 je me suis vraiment posé cette question-là.
00:23:55 Si 100% des auQTF
00:23:57 étaient exécutés, qu'est-ce que ça pourrait
00:23:59 créer comme trouble
00:24:01 civil ? Qu'est-ce que ça pourrait générer
00:24:03 comme impact aussi
00:24:05 sur le quotidien, la tranquillité publique ?
00:24:07 Je ne suis pas sûr...
00:24:09 - Vous me posez sérieusement la question ? - Oui, je me pose la question
00:24:11 sérieusement. Je ne suis pas sûr que
00:24:13 ça augmente forcément la tranquillité publique.
00:24:15 J'ai un doute sur ce point-là.
00:24:17 - Vous me posez sérieusement la question ? - Oui, je me pose sérieusement la question.
00:24:19 - Vous êtes le seul en France à vous poser ce genre de questions ?
00:24:21 - Vous êtes le seul en France à vous poser ce genre de questions ?
00:24:23 - En tout cas sur l'affaire Baird, ce qui est évident, c'est qu'aujourd'hui,
00:24:25 elle serait encore en place.
00:24:27 - Vous ne pouvez pas à la fois défendre le droit et en même temps
00:24:29 vous réjouir que ces auQTF
00:24:31 puissent rester sur le territoire.
00:24:33 C'est une sorte de non-sens.
00:24:35 Bien évidemment qu'ils n'ont pas
00:24:37 vocation à rester. Je ne dis pas que
00:24:39 ils sont tous des meurtriers
00:24:41 ou potentiellement des agresseurs.
00:24:43 Ce n'est pas la question. Le fait est que
00:24:45 s'ils n'étaient pas là, parce qu'ils n'ont
00:24:47 pas à être là, bien évidemment
00:24:49 que ça serait content le fait qu'ils ne seraient pas connus.
00:24:51 - Ou alors, abolissons le statut quel qu'il soit.
00:24:53 On est tous au même niveau, il n'y a plus de frontières.
00:24:55 Enfin, je veux dire, si on pousse le raisonnement un petit peu plus loin.
00:24:57 Merci beaucoup. Malheureusement, on est obligés
00:24:59 de s'interrompre. On revient dans quelques
00:25:01 instants avec un nouveau journal d'Isabelle Piblot. On parlera aussi
00:25:03 des bouchons à Paris.
00:25:05 J'espère pour vous que vous n'avez pas fait des frais.
00:25:07 Ça a été assez insupportable ces 48
00:25:09 dernières heures. A tout à l'heure.
00:25:11 - Il est 14h30.
00:25:15 On est avec Isabelle Piblot pour le journal Rebonjour
00:25:17 Isabelle. Au lendemain de l'interview d'Emmanuel Macron
00:25:19 chez le confrère de TF1 et France 2,
00:25:21 la Russie estime que la France est prête à participer
00:25:23 directement au conflit avec l'Ukraine.
00:25:25 - C'est ce qu'affirme le porte-parole du Kremlin.
00:25:27 Le chef de l'État a réitéré
00:25:29 son soutien à l'Ukraine avec diverses annonces.
00:25:31 Parmi elles, la cession d'avions Mirage
00:25:33 ou encore la formation de soldats ukrainiens.
00:25:35 On fait le point avec Marine Sabourin.
00:25:37 - Pour Emmanuel Macron,
00:25:39 aider l'Ukraine, c'est protéger
00:25:41 notre droit, la souveraineté des
00:25:43 Ukrainiens et éviter la loi du plus fort.
00:25:45 Hier soir, le président
00:25:47 de la République a annoncé une nouvelle
00:25:49 coopération avec Kiev.
00:25:51 Avec pour commencer, la cession
00:25:53 de Mirage 2000-5 avec un
00:25:55 programme de formation des pilotes.
00:25:57 - Dès demain, nous allons lancer un programme
00:25:59 de formation des pilotes et puis
00:26:01 de cession de ces avions. Ce qui est le facteur
00:26:03 dimensionnant, c'est le temps de formation des pilotes.
00:26:05 On va proposer au président
00:26:07 Zelensky que les pilotes puissent être formés
00:26:09 dès cet été. Il faut normalement 5 à 6 mois.
00:26:11 Et donc que d'ici la fin de l'année,
00:26:13 il puisse y avoir pilotes et avions.
00:26:15 Une brigade ukrainienne sera formée par
00:26:17 des instructeurs français.
00:26:19 4500 soldats ukrainiens sont concernés.
00:26:21 - De les équiper, de les entraîner.
00:26:23 - Il y aura des formateurs français
00:26:25 sur le sol ukrainien.
00:26:27 - Je pense qu'il ne doit pas y avoir de tabou sur ce sujet.
00:26:29 Le sol ukrainien est souverain.
00:26:31 Il ne s'agit pas d'aller former sur la zone de combat.
00:26:33 Concernant le sujet épineux
00:26:35 de l'envoi au nom de troupes françaises en Ukraine,
00:26:37 le président n'exclut pas l'idée.
00:26:39 Mais la décision se fera
00:26:41 collectivement. Enfin,
00:26:43 Emmanuel Macron a une nouvelle fois soutenu la candidature
00:26:45 de l'Ukraine pour rentrer dans l'Union Européenne.
00:26:47 Cette semaine,
00:26:49 Bruno Le Maire a annoncé la mise en place
00:26:51 de mesures pour venir en aide aux TPE
00:26:53 et PME de Nouvelle-Calédonie.
00:26:55 Parmi elles, l'activation d'un fond
00:26:57 de solidarité ou encore le financement
00:26:59 pendant trois mois de 50% des
00:27:01 indemnités du chômage partiel qui sera
00:27:03 mis en place sur l'archipel. Écoutez-le,
00:27:05 haut-commissaire de la République.
00:27:07 - Il y a deux axes de soutien.
00:27:09 Le premier qui va prendre la forme de ce qui est appelé
00:27:11 un fond de solidarité.
00:27:13 Un peu à l'identique de ce qui avait été fait au profit
00:27:15 des entreprises à l'époque de la pandémie
00:27:17 de Covid.
00:27:19 Le fond de solidarité s'élevait
00:27:21 à 2000 euros par entreprise.
00:27:23 Là, il va s'élever à 9000 euros.
00:27:25 Ça concerne
00:27:27 les TPE,
00:27:29 les très petites entreprises.
00:27:31 Les PME aussi,
00:27:35 les petites PME.
00:27:37 L'autre volet, c'est celui de l'activité partielle.
00:27:39 L'Etat prendra en charge,
00:27:41 en intervention budgétaire,
00:27:43 50%
00:27:45 de l'activité partielle.
00:27:47 - J-2 avant les européennes.
00:27:49 Une autre liste, cette fois, on va entendre
00:27:51 Camille Haddou. - La tête de liste
00:27:53 pour le pain à la paix et la liberté
00:27:55 entend mettre en avant un gouvernement des travailleurs
00:27:57 et des jeunes. Je vous propose de l'écouter.
00:27:59 - On est pour la réquisition
00:28:01 des milliards et des budgétaires.
00:28:03 On est pour la réquisition de tous les milliards
00:28:05 offerts au capitalisme pour les affecter
00:28:07 aux besoins de la population, pour les hôpitaux,
00:28:09 pour les écoles, pour les services publics.
00:28:11 Et on pense que pour cela, il faut un gouvernement
00:28:13 des travailleurs et des jeunes eux-mêmes
00:28:15 qui servent les intérêts des
00:28:17 travailleurs et des jeunes et non pas les intérêts
00:28:19 de la classe capitaliste comme c'est
00:28:21 le cas actuellement. Nous, on fait la distinction
00:28:23 entre l'Europe qui est un continent et l'Union
00:28:25 Européenne qui sont des institutions
00:28:27 antidémocratiques qui ne répondent
00:28:29 je veux dire qu'au
00:28:31 directif de la Banque Centrale Européenne qui
00:28:33 elle-même répond au directif des marchés financiers
00:28:35 américains. Aujourd'hui,
00:28:37 la politique de Macron et de l'Union Européenne, c'est un tout
00:28:39 cohérent. C'est la même
00:28:41 politique de guerre que nous, on combat
00:28:43 sur tous les plans, que ce soit
00:28:45 celle que Macron applique
00:28:47 en France ou la politique de l'Union Européenne
00:28:49 en général. - Et justement,
00:28:51 à l'approche du scrutin, coup de projecteur
00:28:53 sur ce qu'on appelle un métier de l'ombre
00:28:55 mais qui pourtant est indispensable. - Oui, on vous parle
00:28:57 aujourd'hui des interprètes du Parlement
00:28:59 européen. Ils sont au cœur de l'hémicycle
00:29:01 et jouent un rôle crucial dans les échanges
00:29:03 entre députés. Des échanges qui comprennent
00:29:05 de nombreux termes techniques. Les précisions
00:29:07 de Mathilde Kouvillers-Flornois.
00:29:09 - De l'italien au grec,
00:29:17 en passant par le croat et l'allemand,
00:29:19 les langues fusent dans les cabines au-dessus
00:29:21 de l'hémicycle. Dans chacune d'entre elles,
00:29:23 des interprètes écoutent et traduisent
00:29:25 dans 24 langues différentes,
00:29:27 ce qui donne pas moins de 500 combinaisons
00:29:29 possibles. - On voit ici les députés
00:29:31 qui siègent et nous, nous travaillons avec
00:29:33 une console qui est équipée d'un micro
00:29:35 qui nous permet de travailler
00:29:37 et qui est équipée d'un écouteur pour entendre
00:29:39 ce qui se dit dans la salle. - L'Union Européenne
00:29:41 est le principal employeur mondial
00:29:43 de ces interprètes. Ils sont
00:29:45 250 employés par le Parlement
00:29:47 en plus des quelques 1500 en
00:29:49 freelance pour l'ensemble des institutions.
00:29:51 Agnès est interprète,
00:29:53 elle traduit l'anglais, l'allemand et le croate
00:29:55 vers le français. Pour elle, son
00:29:57 métier ne s'arrête pas seulement à la traduction.
00:29:59 - Dans les réunions, il fait beaucoup référence à ce qui
00:30:01 vient juste de se passer, à un accord qui vient d'être
00:30:03 conclu, à une catastrophe quelque part.
00:30:05 C'est des éléments qui interviennent très souvent
00:30:07 et évidemment, il faut être
00:30:09 au courant de ce qui s'est passé, ce qui fait partie
00:30:11 de notre rôle de préparation.
00:30:13 - La maîtrise de sujets complexes est indispensable,
00:30:15 mais pas seulement pour Zivil,
00:30:17 mais aussi pour les interprètes d'origine lituanienne.
00:30:19 Un bon interprète doit être capable de retranscrire
00:30:21 les émotions d'un discours.
00:30:23 - L'émotion étant quelque chose de très humain
00:30:25 et nous étant très humains,
00:30:27 l'interprète qui a dû interpréter le président Zelensky,
00:30:29 quand il a commencé à parler des horreurs
00:30:31 de la guerre, le collègue pleurait.
00:30:33 On entendait des larmes dans sa voix.
00:30:35 - We are fighting
00:30:37 just for our land
00:30:39 and for our freedom.
00:30:41 - We will stand up
00:30:43 for our country
00:30:45 and for our people.
00:30:47 - We will stand up
00:30:49 for our land
00:30:51 and for our people.
00:30:53 - La dernière session plénière
00:30:55 à laquelle ont participé les députés britanniques,
00:30:57 quand le Brexit a eu
00:30:59 "enfin" lieu,
00:31:01 et c'était assez amusant et touchant
00:31:03 parce que les députés étaient dans l'hémicycle,
00:31:05 ils se sont mis à chanter,
00:31:07 ce n'est qu'un au revoir,
00:31:09 il y a eu des écharpes de foot qui ont été distribuées,
00:31:11 je ne sais plus exactement ce qu'il y avait dessus,
00:31:13 c'était un moment très émouvant parce qu'on sentait que c'était réel.
00:31:15 - Indispensable à l'hémicycle,
00:31:17 ces professionnels coûtaient à l'Union Européenne
00:31:19 environ 1 milliard d'euros par an,
00:31:21 soit un peu plus d'un pour cent du budget communautaire.
00:31:23 - Merci beaucoup Isabelle,
00:31:25 on se retrouve pour votre grand journal de 15h.
00:31:27 On remarque une courte pause et on revient
00:31:29 pour parler des bouchons qui ont empoisonné
00:31:31 la vie de nombreux franciliens ces derniers jours,
00:31:33 en cause notamment
00:31:35 les commémorations du 80e anniversaire
00:31:37 du débarquement.
00:31:41 - De retour avec vous,
00:31:43 on va parler de la moitié du périphérique
00:31:45 qui était fermé ce jeudi
00:31:47 autour de Paris, c'était la deuxième fois
00:31:49 dans la même semaine,
00:31:51 d'autres voies coupaient la circulation,
00:31:53 en raison de la présence de Joe Biden
00:31:55 dans notre pays, résultat des centaines
00:31:57 de kilomètres de bouchons.
00:31:59 On est allé à la rencontre d'automobilistes pour savoir
00:32:01 comment ils ont vécu cette expérience assez hallucinante.
00:32:03 Camille Jolie pour le commentaire.
00:32:05 - Un jeudi noir pour ces automobilistes.
00:32:09 Hier soir à 18h,
00:32:11 plus de 400 kilomètres de bouchons ont été recensés
00:32:13 à Paris et en Ile-de-France.
00:32:15 Les automobilistes perdent patience
00:32:17 face à la situation.
00:32:19 - J'ai resté deux heures et demie sur place
00:32:21 sans bouger, sur le rempart.
00:32:23 - Les parisiens sont en colère.
00:32:25 Ils sont en colère les parisiens.
00:32:27 - C'est fatiguant.
00:32:29 - C'est fatigant, tu sors du boulot,
00:32:31 t'as juste envie de rentrer chez toi
00:32:33 et sans raison, on te bloque toute la circulation,
00:32:35 on te bloque de partout.
00:32:37 - On est en 40 minutes
00:32:39 et le trajet n'est pas fini, le client est descendu, le pauvre.
00:32:41 Moi, ça me fait pitié même pour les clients.
00:32:43 - C'est un enfer.
00:32:45 - Ça fait bientôt une heure qu'on est là.
00:32:47 - Compliqué, surtout quand on nous prévient au dernier moment,
00:32:49 le matin notamment.
00:32:51 Mais bon, on fait avec, mais il faudrait
00:32:53 qu'on soit prévenu vraiment en avance.
00:32:55 D'autres embouteillages sont à prévoir ce week-end
00:32:57 en raison de la visite officielle du président Joe Biden
00:32:59 et de son épouse.
00:33:01 Samedi, un large périmètre sera inaccessible
00:33:03 autour des Champs-Elysées pour les automobilistes
00:33:05 et un parc périphérique sera fermé de la Porte d'Orléans
00:33:07 à la Porte d'Anières à certains horaires de la journée.
00:33:09 Depuis plusieurs semaines,
00:33:11 les conducteurs d'Île-de-France subissent déjà
00:33:13 de nombreux bouchons en raison des travaux
00:33:15 prévus pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
00:33:17 - Raphaël, est-ce qu'il faut le voir
00:33:19 comme un galop d'essai sur ce qui nous attend
00:33:21 cet été ? A mon avis, ça risque
00:33:23 d'en décider quelques-uns de plus à partir
00:33:25 au moment des JO quand même.
00:33:27 - Ce que je crois surtout, c'est que pour tous ceux qui nous regardent
00:33:29 et notamment qui habitent en province,
00:33:31 je pense que jamais
00:33:33 ils n'auront autant réalisé le bonheur
00:33:35 qu'il y a de vivre
00:33:37 loin de Paris. C'est vrai que ces
00:33:39 dernières années, et plus particulièrement, il y a eu un effet
00:33:41 d'accélération ces dernières semaines,
00:33:43 Paris est devenu invivable.
00:33:45 Alors bien sûr que les JO
00:33:47 y sont pour quelque chose, mais l'impréparation,
00:33:49 la multiplication
00:33:51 des travaux qui ne sont
00:33:53 jamais véritablement finis,
00:33:55 réalisés par
00:33:57 la municipalité, font
00:33:59 qu'on en arrive à cette situation d'obstruction
00:34:01 de tout, cette
00:34:03 aire saturée de
00:34:05 toxines. Très honnêtement,
00:34:07 Paris aujourd'hui, ça devient compliqué, ça le sera encore
00:34:09 davantage pendant les JO.
00:34:11 - Oui, et avec les transports qui vont
00:34:13 tripler de prix quand même,
00:34:15 donc il faudra quand même
00:34:17 avoir préparé
00:34:19 en conséquence. Sur le plan économique,
00:34:21 ça ne va pas être simple non plus. - Le ticket de métro
00:34:23 à 4 euros, comme l'avait annoncé Valérie Pécresse,
00:34:25 mais cette question
00:34:27 des embouteillages, des bouchons
00:34:29 à Paris, il y a deux niveaux pour l'aller.
00:34:31 Il y a le niveau un peu anecdotique
00:34:33 avec la présidente, je suis désolée,
00:34:35 mais le déplacement du président américain,
00:34:37 qui est quand même peut-être l'homme le plus puissant du monde,
00:34:39 il fallait s'y attendre, ça fait partie du jeu
00:34:41 lorsqu'on le reçoit à Paris, que ça génère
00:34:43 forcément le fait qu'il soit accompagné
00:34:45 par des convois, qu'il sécurise,
00:34:47 et ça fait partie, si vous voulez,
00:34:49 de cette visite dans ces automobilistes.
00:34:51 - Encore fallait-il nous prévenir, parce que ça fait partie des choses
00:34:53 qu'on peut anticiper quand même. - Oui, il me semble
00:34:55 qu'à partir du moment où on sait que le président
00:34:57 américain se rend à Paris, on peut s'attendre
00:34:59 à ce genre d'événements, encore une fois, qui sont relativement
00:35:01 anecdotiques. Par contre, et c'est là
00:35:03 que ça devient plus compliqué, et je pense que c'est pour ça que les gens
00:35:05 s'énervent, parce que si c'est une fois de temps
00:35:07 en temps, ils peuvent comprendre, mais là c'est beaucoup plus
00:35:09 structurel, la question des embouteillages, on n'a pas
00:35:11 attendu la venue du président américain pour
00:35:13 qu'il y ait des problèmes à Paris. On connaît très bien la politique
00:35:15 de Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui mène
00:35:17 une croisade anti-voiture depuis déjà
00:35:19 très longtemps. Je rappelle d'ailleurs
00:35:21 le site Trafickindle, qui a
00:35:23 déterminé que Paris était la ville la plus embouteillée
00:35:25 du monde. Ce sont des questions dont on parle
00:35:27 aussi régulièrement qui existent, et qui sans
00:35:29 doute génèrent cette
00:35:31 colère qui explose aujourd'hui, mais qui est
00:35:33 toujours là à bas bruit.
00:35:35 - Sans parler du degré de tension,
00:35:37 puisqu'on parle des transports
00:35:39 en général, et de la rue en général,
00:35:41 je ne sais pas si vous êtes conducteur,
00:35:43 si vous êtes piéton, ou plutôt
00:35:45 cycliste, je crois que c'est votre cas,
00:35:47 sans vous avoir aperçu.
00:35:49 - J'ai un renonceau aux transports en commun.
00:35:51 - Il y a une tension qui règne entre automobiliste
00:35:53 et cycliste, qui est
00:35:55 du jamais vu. Les cyclistes ne jouent pas toujours le jeu,
00:35:57 du code de la route, pardon,
00:35:59 mais Vincent Delamorandière, vous êtes dans
00:36:01 quel team, comme on dit ?
00:36:03 La team "Patience" ?
00:36:05 - Alors, moi je suis obligé, en fait,
00:36:07 pour passer d'une prison, par exemple, quand vous voulez à
00:36:09 Fleury, et passer à Villepinte
00:36:11 le soir, vous êtes quasiment obligé de le faire
00:36:13 en voiture, parce qu'en fait,
00:36:15 sinon, en transport en commun,
00:36:17 ça met trois heures, donc c'est vraiment compliqué.
00:36:19 Donc les transports banlieue-banlieue, c'est compliqué,
00:36:21 avec les juridictions, on est obligé. Par contre,
00:36:23 j'essaie dès que je peux d'utiliser
00:36:25 la trottinette, que j'aimais bien,
00:36:27 mais Anne Hidalgo a fait un
00:36:29 très beau référendum sur le sujet
00:36:31 pour nous interdire ces trottinettes,
00:36:33 donc j'utilise bien sûr
00:36:35 le vélo. Par contre, ce que j'essaie
00:36:37 de faire, et ça je crois que c'est important,
00:36:39 je fais comme... je fais partie
00:36:41 des millions d'internautes qui aiment bien
00:36:43 commander les choses sur Amazon,
00:36:45 et on sait très bien que
00:36:47 avoir une livraison
00:36:49 le lendemain, en fait,
00:36:51 génère beaucoup de trafic
00:36:53 sur la route, parce que la logistique
00:36:55 du dernier kilomètre, en fait,
00:36:57 augmente le nombre de livraisons
00:36:59 et le nombre de camions
00:37:01 qui se transportent à vide.
00:37:03 - D'accord, donc c'est la photo de l'archiviste, en fait.
00:37:05 - J'essaie de favoriser ça en prenant
00:37:07 du Click & Connect,
00:37:09 qui, en fait,
00:37:11 génère moins de troubles sur la route,
00:37:13 moins de camions à vide,
00:37:15 et si vous voulez, il y a aussi une éducation du consommateur.
00:37:17 - On est dans la même team, alors.
00:37:19 - Moi aussi, je fais aussi
00:37:21 partie de ces nombreux parisiens qui n'ont pas
00:37:23 le permis de voiture, j'avoue, donc
00:37:25 j'utilise surtout les transports en commun,
00:37:27 on a quand même la chance, à Paris,
00:37:29 d'avoir des transports en commun, lorsqu'on reste
00:37:31 plus ou moins dans le centre de Paris,
00:37:33 qui sont quand même très efficaces, et il faut le souligner
00:37:35 parce que ce n'est pas le cas dans tous les pays du monde,
00:37:37 mais c'est vrai que c'est plutôt pour le centre
00:37:39 de Paris, dès qu'on s'éloigne un petit peu et qu'on va un peu plus
00:37:41 en banlieue, ça peut être compliqué, il y a des retards,
00:37:43 on sait que les roueurs ne sont pas toujours
00:37:45 à l'heure, donc voilà, ça dépend
00:37:47 où est-ce qu'on travaille et où est-ce qu'on se déplace
00:37:49 le plus souvent. - Bon, je vous ferai grâce du sandwich sur qui
00:37:51 est là cet été ou pas, mais je crois que j'ai à peu près compris.
00:37:53 On va marquer une petite pause,
00:37:55 merci beaucoup,
00:37:57 je ne sais pas qui reste, en fait vous êtes tous là.
00:37:59 Non, vous partez, vous avez
00:38:01 du travail, vous avez des audiences, peut-être.
00:38:03 A bientôt,
00:38:05 Vincent Delamorandière, dans un instant,
00:38:07 Isabelle Piboulot pour le Grand Journal de 15h, à tout de suite.
00:38:09 [Musique]
00:38:11 [Musique]
00:38:13 [Musique]
00:38:15 Et nous revoici à 15h pour le journal d'Isabelle Piboulot.
00:38:17 Bonjour Isabelle, on va parler de ce
00:38:19 drame à La Rochelle, on a appris
00:38:21 ces dernières heures qu'une fillette de 10 ans avait succombé
00:38:23 à ses blessures après l'accident de mercredi
00:38:25 dont on rappelle qu'il a été causé par une automobiliste
00:38:27 octogénaire. - Oui, hier, la victime
00:38:29 avait été déclarée en état de mort
00:38:31 cérébrale, une autre enfant de 10 ans
00:38:33 est toujours hospitalisée
00:38:35 dans un état grave à Poitiers, la conductrice
00:38:37 de 83 ans, elle,
00:38:39 a été hospitalisée en psychiatrie.
00:38:41 Cet accident relance le débat sur les visites
00:38:43 médicales pour personnes âgées afin de
00:38:45 conserver leur permis de conduire.
00:38:47 Les précisions de Chloé Tarka.
00:38:49 - Est-il
00:38:51 raisonnable de garder son permis de conduire
00:38:53 à vie ? Le débat ne cesse
00:38:55 de ressurgir à chaque nouvel accident causé
00:38:57 par une personne senior. L'une des
00:38:59 solutions proposées face à ces drames,
00:39:01 imposer aux conducteurs une visite médicale
00:39:03 tous les 15 ans pour conserver
00:39:05 son permis. - Je pense que
00:39:07 j'aimerais avoir un contre-médical à partir d'un certain
00:39:09 âge pour être sûre que je ne produise pas d'accident
00:39:11 ou autre chose comme ça. - J'ai décidé de ne plus conduire
00:39:13 parce que j'ai
00:39:15 89 ans, j'ai une belle voiture
00:39:17 qui est dans le parquis. - Passer un test
00:39:19 d'oui, de vue ou évaluer
00:39:21 ses réflexes, des mesures réclamées
00:39:23 depuis 5 ans par cette championne de France
00:39:25 de tennis-fauteuil, amputée
00:39:27 de la jambe gauche après avoir été fauchée
00:39:29 par un conducteur de 92 ans.
00:39:31 - Quel drame de plus faudra-t-il pour
00:39:33 que nos responsables
00:39:35 politiques
00:39:37 se mettent sur une table et décident
00:39:39 de délivrer le permis de conduire
00:39:41 avec ses contrôles médicaux ?
00:39:43 C'est trop dangereux. On fait tout ce qu'il faut
00:39:45 pour contrôler les gens au niveau de l'alcool,
00:39:47 c'est stupéfiant, mais on peut tout simplement
00:39:49 être inapte à la conduite
00:39:51 parce qu'on a plus tous ses réflexes.
00:39:53 C'est pour ça qu'il faut une loi et cette loi, il faut l'écrire.
00:39:55 - Des visites médicales pour conserver son permis
00:39:57 de conduire sont déjà imposées
00:39:59 au Danemark, en Italie,
00:40:01 aux Pays-Bas ou encore en Finlande.
00:40:03 - Dans l'actualité également,
00:40:05 cette affaire est effroyable. Le verdict est attendu
00:40:07 pour l'agresseur présumé de Berthe,
00:40:09 âgée de 93 ans,
00:40:11 90 ans, pardon, et qui a été
00:40:13 tuée il y a 3 ans.
00:40:15 - Oui, elle avait été retrouvée au petit matin
00:40:17 de son domicile parisien,
00:40:19 inanimée, nue, couverte de marques
00:40:21 sur le corps. Le suspect,
00:40:23 un clandestin pakistanais, a été
00:40:25 identifié grâce à son ADN.
00:40:27 Les faits avec Amaury Bucot.
00:40:29 - Un homme
00:40:31 est jugé depuis mercredi par la Cour d'assises
00:40:33 de Paris pour violences
00:40:35 ayant entraîné la mort.
00:40:37 Les faits remontent à la nuit du 9 au
00:40:39 10 juin 2021.
00:40:41 Cette nuit-là, Berthe,
00:40:43 une dame vulnérable et
00:40:45 âgée de 90 ans, est agressée
00:40:47 à son domicile parisien du 13e arrondissement.
00:40:49 C'est en fait son aide à domicile
00:40:51 qui la retrouve au petit matin,
00:40:53 à la fois dénudée mais aussi couverte
00:40:55 de multiples coups. Et Berthe,
00:40:57 malheureusement, va décéder le lendemain
00:40:59 à l'hôpital de suite de ses blessures.
00:41:01 Sur place, les policiers retrouvent à la fois
00:41:03 des ADN, des empreintes et vont identifier
00:41:05 un clandestin pakistanais
00:41:07 au parcours migratoire
00:41:09 assez chaotique puisqu'il était passé
00:41:11 par la Grèce, l'Italie avant d'arriver en France
00:41:13 en 2019. Chaque fois, ses demandes
00:41:15 d'asile avaient été rejetées et il était déjà
00:41:17 connu en France pour des
00:41:19 faits de violence. Alors il est très difficile
00:41:21 de savoir ce qui s'est passé cette nuit-là
00:41:23 puisque la victime est décédée et que le
00:41:25 mise en cause dit n'avoir aucun souvenir
00:41:27 de ce qui s'est passé mais pour la famille,
00:41:29 ce procès est très important. Ils attendent
00:41:31 quand même une reconnaissance de la culpabilité
00:41:33 de l'homme qui est supposé
00:41:35 avoir tué leur mère et grand-mère.
00:41:37 L'économie de la Nouvelle-Calédonie
00:41:39 préoccupe l'Etat. Bruno Le Maire
00:41:41 a d'ailleurs annoncé la mise en place
00:41:43 de plusieurs mesures pour tenter de venir en aide
00:41:45 au TPE et au PME. Depuis le début
00:41:47 de la crise sur l'archipel, la situation
00:41:49 est de plus en plus catastrophique.
00:41:51 Sur place à Nouméa, Thibault Marcheteau
00:41:53 est allé à la rencontre de chefs d'entreprise.
00:41:55 Le récit est signé Aminata Demphal.
00:41:57 Ils se sont réunis
00:41:59 pour exprimer leur inquiétude
00:42:01 quant à la situation économique
00:42:03 du territoire calédonien.
00:42:05 Ce mercredi, plusieurs mesures de soutien
00:42:07 ont été annoncées par le ministre des Finances.
00:42:09 Parmi elles, l'activation
00:42:11 d'un fonds de solidarité
00:42:13 ou encore le financement pendant trois mois
00:42:15 de 50% des indemnités du chômage
00:42:17 partiel qui sera mis en place
00:42:19 sur l'archipel.
00:42:21 Il n'y a aucune mesure finançable
00:42:23 qui a été concrètement mise sur la table
00:42:25 et en effet des reports d'échéances fiscales
00:42:27 mais pour le reste,
00:42:29 l'ensemble des mesures, que ce soit le chômage partiel
00:42:31 ou d'autres mesures
00:42:33 d'aide économique
00:42:35 ne sont pas financées, donc pour l'instant
00:42:37 virtuellement inexistantes.
00:42:39 Ces chefs d'entreprise craignent de devoir
00:42:41 prendre des décisions drastiques pour continuer
00:42:43 leur activité. Pour Barbara,
00:42:45 les politiques ne réalisent pas totalement
00:42:47 la gravité de la situation.
00:42:49 On parle quand même d'avoir perdu plus de 25%
00:42:51 de la masse salariale.
00:42:53 Ça fait des années depuis le premier référendum
00:42:55 qu'on dit qu'on avait besoin
00:42:57 d'actions, de prises de décisions,
00:42:59 d'accords, de visibilité.
00:43:01 Personne ne nous a écoutés.
00:43:03 Les politiques étant les politiques, ils laissent du temps au temps.
00:43:05 Le problème c'est que nous, là, aujourd'hui
00:43:07 on est morts et on ne sait pas comment on va s'en relever.
00:43:09 Un compte à rebours semble lancer
00:43:11 pour ces entreprises en situation d'urgence.
00:43:13 Tous espèrent des éclaircissements
00:43:15 sur le financement de ces mesures dans les prochains jours.
00:43:17 Indispensable pour
00:43:19 prendre une décision concernant
00:43:21 l'avenir de leur commerce, mais aussi
00:43:23 de leurs employés.
00:43:25 Et puis on vous parle beaucoup du scrutin des européennes
00:43:27 puisqu'il approche, on est à 48h
00:43:29 maintenant du jour du vote.
00:43:31 La parole aussi aux petits partis.
00:43:33 Vous allez entendre un candidat de la liste
00:43:35 pour une démocratie réelle.
00:43:37 Décidons nous-mêmes. Yvan Bacho
00:43:39 milite pour une paix sociale. Écoutez.
00:43:41 Je suis sur la liste
00:43:43 donc décidons nous-mêmes.
00:43:45 J'ai été tiré au sort en 11ème position.
00:43:47 Ton but c'est
00:43:49 d'obtenir une démocratie réelle
00:43:51 et une démocratie réelle
00:43:53 c'est pas une démocratie
00:43:55 dans laquelle il y a 56% des gens
00:43:57 qui refusent de choisir
00:43:59 un représentant. Cela est dû
00:44:01 au fait que les citoyens
00:44:03 ne pouvant pas contrôler ce que font les élus
00:44:05 et ils constatent un échec
00:44:07 depuis des décennies
00:44:09 de tous les partis et donc
00:44:11 c'est normal qu'ils n'aillent pas voter.
00:44:13 Dans ce pays, n'ayant pas de RIC
00:44:15 on a une agitation
00:44:17 permanente. On a vu
00:44:19 les Gilets jaunes pendant des années.
00:44:21 Il y a maintenant les agriculteurs
00:44:23 et le RIC ce serait
00:44:25 la garantie de la paix sociale
00:44:27 puisque si les gens pouvaient
00:44:29 présenter une proposition de loi alternative
00:44:31 ils ne descendraient pas dans les rues
00:44:33 pour se faire entendre.
00:44:35 Si on veut préserver la souveraineté
00:44:37 nationale, il suffirait d'écrire
00:44:39 dans la Constitution des dispositions
00:44:41 contre lesquelles
00:44:43 les directives européennes
00:44:45 seraient inopérantes.
00:44:47 Avec le RIC constituant, on pourrait
00:44:49 aussi décider, comme ça l'était à un moment,
00:44:51 que toute ratification
00:44:53 de traité doit être validée par référendum.
00:44:55 Ce qui permettrait aux citoyens
00:44:57 de contrôler
00:44:59 ce que font les élus et de
00:45:01 maîtriser notre destin
00:45:03 collectif.
00:45:05 Pour l'essentiel, vous savez tout, on passe à l'actualité sportive.
00:45:07 [Musique]
00:45:09 Votre programme
00:45:11 avec Nutribullet.
00:45:13 Un maximum de nutriments en un minimum d'efforts.
00:45:15 Et oui, c'est aussi simple que ça
00:45:17 avec Nutribullet.
00:45:19 Ce programme vous est proposé
00:45:21 par la maison horlogère Colin McArthur
00:45:23 et sa montre hommage
00:45:25 Johnny Hallyday.
00:45:27 Et on termine ce journal avec un mot de
00:45:29 Formule 1 et le Grand Prix du Canada
00:45:31 9e manche sur 24 du
00:45:33 Championnat du Monde. Ça se passe dès ce
00:45:35 vendredi et tout le week-end
00:45:37 sur le circuit Gillesville 9 de Montréal.
00:45:39 Événement à suivre sur Canal+.
00:45:41 Bien sûr, on prend la température avec
00:45:43 Manon David et Franck Montagny.
00:45:45 Il s'en est passé
00:45:47 des choses entre le Grand Prix de
00:45:49 Monaco et cette semaine au Canada.
00:45:51 La grosse information c'était la séparation
00:45:53 d'El Este et Banocon avec Alpine.
00:45:55 Ils ont fait équipe pendant 5 ans, mais ça y est, le français
00:45:57 va aller voir d'autres horizons. Qu'est-ce qui peut
00:45:59 l'attendre ? Quelles sont ses options pour 2025 ?
00:46:01 Il va essayer d'aller voir d'autres horizons. En tous les cas en
00:46:03 Formule 1, c'est un peu bouché quand même, il ne faut pas se
00:46:05 mentir. Il y a une option chez As, mais il y a
00:46:07 beaucoup de pilotes qui les demandent.
00:46:09 Il ne faut pas se touper sur les négociations.
00:46:11 C'est vrai qu'après tout ça, c'est chez Alpine
00:46:13 l'annonce qui a été faite juste après
00:46:15 Monaco, et ce n'est pas à cause de l'incident de Monaco
00:46:17 qui s'est évanoui de cette écurie.
00:46:19 L'annonce qui est faite à ce moment-là, ça ne l'aide pas non plus
00:46:21 pour aller argumenter ces contrats derrière.
00:46:23 C'est un petit peu dur je pense
00:46:25 à vivre pour l'instant.
00:46:27 L'autre annonce avant ce Grand Prix
00:46:29 du Canada, c'est bien sûr la prolongation de
00:46:31 l'annonce de Serge O.Pérez, le coéquipier
00:46:33 de Max Verstappen. Serge O.Pérez a signé pour
00:46:35 deux ans. Qu'est-ce qui a pu convaincre Red Bull
00:46:37 de le garder encore ? - Les sous. Je pense qu'il y a
00:46:39 des sous quand même. C'est un très bon pilote
00:46:41 Serge O.Pérez, il n'y a pas de soucis.
00:46:43 Mais ça fait quand même longtemps qu'on pense qu'il faut qu'il soit
00:46:45 remplacé chez Red Bull. Il y a d'autres
00:46:47 pilotes qui sont prêts à rejoindre
00:46:49 Max Verstappen, ou d'être
00:46:51 à côté de Max Verstappen. Franchement c'est un pilote
00:46:53 qui apporte beaucoup d'argent.
00:46:55 Serge O.Pérez, je pense que ça a pesé un peu dans la balance.
00:46:57 C'est une sécurité pour Red Bull.
00:46:59 On sait ce qu'il vaut.
00:47:01 Premier tour de roue ici au Canada, ce sera
00:47:03 à partir de 19h15 ce vendredi
00:47:05 sur Canal+ Sport. A noter que dans la
00:47:07 monoplace Alpine d'Esteban Ocon, ce ne sera pas
00:47:09 Esteban Ocon mais Jacques Douane, le pilote
00:47:11 de réserve Alpine.
00:47:13 C'était l'Esport.
00:47:15 Ce programme vous a été proposé par la maison horlogère Colin McArthur et sa montre hommage Johnny Hallyday.
00:47:25 C'était votre programme avec Nutribullet.
00:47:27 Un maximum de nutriments en un minimum d'effort.
00:47:29 Et oui, c'est aussi simple que ça avec Nutribullet.
00:47:33 Merci beaucoup Isabelle, on vous retrouve tout à l'heure bien sûr pour un prochain rappel de titre autour de 15h30.
00:47:38 D'ici quelques instants j'accueille de nouveaux invités sur ce plateau.
00:47:41 Il va beaucoup être question des européennes puisque
00:47:43 à compter de minuit ce soir,
00:47:45 la campagne officielle sera terminée.
00:47:49 On se donnera rendez-vous pour le scrutin de dimanche.
00:47:51 A tout de suite.
00:47:53 Ravi de vous retrouver pour la suite de 180 minutes Info.
00:47:58 On va entamer le débat politique et c'est le cas de le dire parce qu'aujourd'hui il va beaucoup en être question.
00:48:03 J'accueille sur ce plateau Noémie Elioy.
00:48:05 Elle est restée avec nous. Merci d'être là.
00:48:07 Ainsi d'ailleurs que Raphaël Stainville.
00:48:09 Tandis qu'on accueille Elodie Leim-Mizarek qui est sémiologue.
00:48:11 Bonjour.
00:48:13 Merci à vous pour votre présence à vos côtés.
00:48:15 Jonathan Cixous. Bonjour Jonathan.
00:48:17 Journaliste je le rappelle.
00:48:19 Et puis Luc Graa qui est politologue.
00:48:21 Bienvenue à vous Thomas Bonnet bien sûr pour m'épauler pour la partie politique.
00:48:23 On est donc à deux jours maintenant du scrutin des européennes.
00:48:27 À compter de minuit ce soir, la campagne officielle prendra fin.
00:48:31 Donc on ne pourra plus parler politique.
00:48:33 On va donc en profiter aujourd'hui.
00:48:35 Et je vais vous proposer pour commencer cette partie de l'émission
00:48:37 une photographie d'une certaine manière avant la fin de campagne.
00:48:39 Une photographie, la dernière sans doute, avec ce sondage Opinion Way pour CNews.
00:48:45 Qui nous donne un petit peu les différentes intentions de vote.
00:48:51 À quelques heures maintenant du scrutin.
00:48:53 Avec le Rassemblement National qui est assez stable.
00:48:55 Je dois dire à 33%. C'est un socle solide.
00:48:57 On pourra en redire un mot dans un instant.
00:48:59 La majorité présidentielle 15% là aussi.
00:49:03 Qui est toujours à peu près dans le même ordre que les précédents jours.
00:49:09 Le Parti Socialiste qui lui perd un petit peu du terrain.
00:49:13 Et puis après il y a quatre petites formations qui sont au coude à coude autour de 6, 7.
00:49:19 Je me propose d'écouter Frédéric Michaud.
00:49:21 Il est directeur général adjoint d'Opinion Way.
00:49:23 Et il nous dit en somme, attention, oui ça nous dit quelque chose.
00:49:27 Mais ça n'est absolument pas figé.
00:49:29 C'est absolument pas figé.
00:49:31 Parce qu'on sait que la dernière ligne droite d'une campagne électorale est décisive.
00:49:37 On l'avait vu lors de l'élection précédente de 2019.
00:49:41 Et nous savons aussi qu'une partie importante des électeurs, 19% très précisément,
00:49:47 lors du dernier scrutin il y a cinq ans, se décident le jour même de l'élection.
00:49:51 Donc entre la photo que nous avons faite il y a quelques jours
00:49:55 et puis ce qui se passera dimanche, il peut y avoir évidemment un décalage.
00:49:57 Un électeur sur cinq.
00:49:59 Je vais profiter d'avoir un politologue sur le plateau pour commencer avec vous Luc Grah.
00:50:03 Est-ce que c'est assez commun à tous les scrutins au fond d'avoir un électeur sur cinq
00:50:07 qui est indécis jusqu'au dernier moment, pratiquement dans l'isoloir en fait.
00:50:11 C'est ça qu'on comprend.
00:50:13 Alors c'est assez courant qu'il y ait beaucoup de gens qui se décident au dernier moment.
00:50:15 Mais à ce point, un sur cinq c'est beaucoup.
00:50:17 Les européennes ne sont pas un rendez-vous électoral qui passionne normalement les gens.
00:50:23 Et donc il y a déjà une plus forte abstention qu'aux élections présidentielles,
00:50:27 ou aux élections législatives, ou aux élections municipales, en règle générale.
00:50:31 Et quand les gens se décident enfin à y aller, on comprend bien,
00:50:35 ça n'a pas obsédé leur vie quotidienne depuis des jours et des jours.
00:50:38 Et donc finalement quand ils y vont, le temps peut également avoir un rôle.
00:50:42 Mais c'est tout à fait normal.
00:50:43 On est dans l'esquisse, il y a à peu près 20% de gens qui vont se décider à la fin.
00:50:47 On parle beaucoup des conditions météo.
00:50:49 Est-ce que c'est un petit peu surcoté cet aspect, selon vous Raphaël ?
00:50:55 Ou il faut quand même vraiment y prêter attention ?
00:50:57 Parce qu'on dit, s'il ne fait pas beau, les gens ne veulent pas voter.
00:50:59 S'il fait trop beau, ils partent.
00:51:00 Donc dans tous les cas, on ne sait pas trop.
00:51:02 Il faudrait qu'ils fassent un temps à peu près mitigé.
00:51:04 Honnêtement, et pour être très rapide, je pense que ça se joue à la marge.
00:51:07 Les gens voudront se rassurer s'ils font un bon score en y voyant un signe de la météo.
00:51:16 Et pour le reste, ils se réfugieront pour essayer de se trouver des excuses
00:51:19 pour ceux qui feront des scores mauvais sur la météo.
00:51:22 Mais c'est vraiment de l'ordre du marginal.
00:51:24 Alors sur 1 sur 5, impossible de dire dans quel sens ça peut pencher.
00:51:29 C'est bien le propre de ce genre d'enquête d'opinion.
00:51:32 Néanmoins, il y a quand même déjà une indication.
00:51:34 On en a beaucoup parlé ces derniers jours Thomas.
00:51:36 C'est qu'il y a plusieurs formations politiques
00:51:38 pour lesquelles c'est un peu plus indécis que pour d'autres.
00:51:41 Je pense notamment à Marie Toussaint,
00:51:42 qui était dans la zone de danger il y a encore quelques jours.
00:51:45 La moitié de son électorat n'est pas du tout sûre de son choix à l'approche du scrutin.
00:51:51 C'est tout l'inverse par exemple pour le RN, dont près de 9 électeurs sur 10,
00:51:55 en tout cas ceux qui indiquent qu'ils vont voter pour le RN,
00:51:57 disent qu'ils sont absolument sûrs qu'ils vont voter pour eux.
00:52:00 C'est aussi le cas d'ailleurs pour la majorité présidentielle.
00:52:02 Ce sont en fait les deux forces politiques
00:52:04 où la certitude est la plus forte pour les électeurs qui expriment une intention de vote.
00:52:08 En tout cas, ce que l'on voit là,
00:52:09 c'est que l'écart entre le RN et la majorité présidentielle est de 18 points,
00:52:13 ce qui est absolument considérable.
00:52:15 Ce serait, il faut bien le dire, un séisme politique
00:52:17 si le 10 juin la majorité se réveillait avec un écart de 18 points
00:52:20 par rapport à la première force politique.
00:52:22 On peut aussi noter quand même, pour se rassurer du côté des troupes d'Emmanuel Macron,
00:52:26 que jamais aucun sondage n'aura finalement donné Raphaël Glucksmann devant Valérie Ayé.
00:52:30 Ils ont parfois été au coude à coude, à quelques points d'écart,
00:52:34 quelques centièmes d'écart,
00:52:35 mais jamais il ne l'a dépassé formellement dans un sondage.
00:52:38 Ce qui est intéressant Jonathan,
00:52:39 c'est qu'il y a eu beaucoup d'enquêtes d'opinion commandées par différents médias.
00:52:42 Donc on a été abreuvés à vrai dire ces dernières semaines d'enquête d'opinion en tout genre.
00:52:47 Elles sont toujours à peu près dans le même ordre d'idées.
00:52:49 Il n'y a pas eu de grosse disparité d'une enquête à une autre.
00:52:53 Donc ça donne, selon vous, une idée assez fine de ce qui pourrait se dérouler comme scénario.
00:52:57 On a coutume de dire qu'il y a toujours une grosse surprise aux européennes,
00:52:59 mais là quand même tout le monde va dans le même sens.
00:53:01 Et ça qui est très marquant je trouve effectivement, c'est que c'est une stabilité.
00:53:05 Ça se joue à chaque fois à une sorte d'ajustement de quelques points seulement,
00:53:09 de 2-3 points notamment pour le rassemblement national.
00:53:13 Et c'est vrai que sondage après sondage,
00:53:15 à entre 1 et 3% près, c'est toujours la majorité présidentielle
00:53:19 qui devance pour le moment le parti socialiste de Raphaël Glucksmann.
00:53:23 Mais je crois que ce qu'il faudra aussi scruter, c'est le taux de participation.
00:53:29 Comme vous le disiez, historiquement une élection européenne,
00:53:33 qu'il fasse beau ou pas beau, ne mobilise pas les foules.
00:53:36 Mais la campagne a été marquée par un...
00:53:39 Moi j'ai cru avoir assisté à une campagne présidentielle et non pas à une campagne européenne,
00:53:43 tant les sujets européens n'ont pas été présents, n'ont pas été débattus publiquement,
00:53:49 me semble-t-il, à la hauteur de l'événement.
00:53:52 Et vu que ce scrutin européen prend la tournure pour les oppositions
00:53:56 d'un référendum pour ou contre Emmanuel Macron,
00:53:59 je me demande si cette idée-là, cette façon d'avoir un peu détourné le scrutin pour le moment,
00:54:04 du moins la campagne électorale, va mobiliser ou pas davantage de Français dimanche prochain.
00:54:10 Et puis c'est une question que tout le monde se pose, Elodie,
00:54:12 la prise de parole d'Emmanuel Macron, qui a quand même eu deux journaux télévisés,
00:54:17 une heure de très grande écoute à la veille de la fin de la campagne officielle,
00:54:22 est-ce que ça peut vraiment renverser la table ?
00:54:26 Est-ce que ce qu'il a dit hier était peut-être trop agressif ?
00:54:30 Le fait d'assumer et d'être de plein pied dans cette campagne peut se retourner contre lui et sa formation ?
00:54:34 C'est vraiment pertinent comme question parce qu'on sait que sur ces questions-là
00:54:38 et la question des intentions de vote, il y a toujours une question de biais.
00:54:42 On va pouvoir en parler, la stabilité que vous évoquiez,
00:54:44 le fait que les gens ne changent pas tant d'avis,
00:54:46 c'est vrai qu'il y a des biais de confirmation, par exemple, très forts.
00:54:49 À cet égard, les travaux de Vincent Ponce sont assez intéressants
00:54:51 parce qu'ils montrent qu'une fois que les gens ont décidé,
00:54:54 qu'il y ait débat ou non, qu'ils visionnent ou non les débats,
00:54:57 ça ne va pas changer grand-chose.
00:54:58 Donc on retrouve ce type de biais-là.
00:55:00 Là, hier, j'ai vu un autre type de biais, c'est ce qu'on appelle le biais de réactance.
00:55:04 C'est vrai que quand vous êtes dans une posture plutôt prosélite,
00:55:07 que vous essayez de convaincre énormément les gens,
00:55:10 eh bien, il y a ce biais-là qui arrive souvent, c'est que l'effet produit est contraire.
00:55:14 C'est-à-dire qu'à force de trop vouloir embarquer les gens
00:55:18 et essayer de les convaincre dans une direction,
00:55:20 nous sommes des êtres humains et ça arrive très souvent qu'on prenne le chemin inverse.
00:55:25 Donc moi, je trouve que c'est plutôt une mauvaise stratégie de ce point de vue-là.
00:55:29 Il y a d'autres exemples politiques, c'est aussi ce qu'on appelle l'effet backlash.
00:55:33 Ou par exemple, souvenez-vous, alors là, c'était plutôt aux États-Unis,
00:55:36 mais le New York Times avait décidé de dire les blacks avec un B majuscule.
00:55:41 Mais ils avaient continué à utiliser "whites people" avec un W minuscule.
00:55:45 Ils se disaient, c'est super parce que comme ça, ça va peut-être rééquilibrer les choses.
00:55:50 Donc on le voit, l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions,
00:55:52 puisque à cause ou grâce à ce biais de réactance, il s'est produit exactement l'effet inverse.
00:55:58 Donc la stratégie d'utiliser un prétexte, parce qu'il faut quand même aussi souligner
00:56:02 la beauté de cette journée à laquelle nous avons pu assister hier,
00:56:07 le fait d'utiliser un prétexte finalement patriote, historique, un travail de mémoire.
00:56:13 Et on voit bien tout ce qu'Emmanuel Macron entend derrière cela aussi,
00:56:17 de dire il faut absolument cultiver ce travail de mémoire.
00:56:19 Et bien il le récupère à des visions et des visées stratégiques
00:56:23 qui effectivement peuvent poser question dans un contexte qui se doit d'être démocratique.
00:56:27 Donc on comprend que la ficelle est un peu grosse.
00:56:29 Noémie Allua, il y a aussi cette fameuse stratégie de la diabolisation du RN,
00:56:35 en particulier, qui n'a jamais vraiment marché.
00:56:37 Ça a même été contre-productif.
00:56:39 Et puis, pas plus tard qu'hier soir, Emmanuel Macron,
00:56:41 je crois qu'il a prononcé une dizaine de fois le terme d'extrême droite.
00:56:44 Donc il s'en fert en fait dans cette stratégie-là.
00:56:47 Oui, tout à fait. Il continue à expliquer aux Français que s'ils votent pour le RN,
00:56:51 ils vont conduire le pays dans l'abîme.
00:56:53 Mais manifestement, les Français sont effectivement des Gaulois réfractaires
00:56:57 et c'est tout à leur honneur d'avoir cette force de liberté, si vous voulez,
00:57:00 de s'opposer ou en tout cas de ne pas prendre pour argent
00:57:03 comptant les leçons de morale qu'on leur fait du matin au soir.
00:57:06 Et c'est vrai qu'on a vu tout au cours de cette campagne,
00:57:08 le camp présidentiel, le président de la République
00:57:10 expliquer que véritablement le diable aujourd'hui c'était le RN.
00:57:13 Et pourtant c'est un triomphe pour le RN quand on regarde les sondages.
00:57:19 Donc on verra véritablement dimanche les résultats.
00:57:22 Mais manifestement, les Français sont libres, ils choisissent,
00:57:25 ils ne se laissent pas embrigader par les paroles du président de la République.
00:57:29 Et ça, c'est tout à leur honneur. Thomas.
00:57:31 Oui, malgré l'échec de cette stratégie du tout contre le RN,
00:57:35 visiblement, au sein de la majorité, on n'a pas forcément tiré les leçons.
00:57:38 Il y a une ministre qui m'expliquait il n'y a pas longtemps
00:57:40 que lorsqu'elle faisait des opérations de tractage,
00:57:43 on dit, pour aller à la rencontre des électeurs,
00:57:45 certains lui disaient qu'il parlait trop du RN.
00:57:48 C'était un reproche qui était adressé à la majorité.
00:57:50 Alors je demandais aussi à un autre membre du gouvernement,
00:57:52 est-ce que finalement votre principal rival,
00:57:54 ce ne serait pas plutôt Raphaël Glucksmann ?
00:57:55 Peut-être qu'il faudrait aussi décocher quelques flèches
00:57:57 contre le candidat socialiste.
00:57:58 Ce qu'on me dit à chaque fois, c'est que c'est différent,
00:58:00 le Parti Socialiste, ce n'est pas le même rival
00:58:03 que le Rassemblement national.
00:58:04 Il y a encore des élus qui lui grignotent des voix.
00:58:06 Alors que c'est clairement le rival principal.
00:58:08 Aujourd'hui, c'est celui qui est le plus proche dans les sondages.
00:58:10 Donc il y a véritablement ancré dans leur idéologie
00:58:12 et dans leur ADN politique, cette obsession,
00:58:14 parce que je crois qu'on peut appeler ça une obsession,
00:58:16 de toujours critiquer le Rassemblement national
00:58:18 avec les effets contre-productifs que tout le monde voit.
00:58:20 Raphaël, allez-y.
00:58:21 Moi, je trouve que cette stratégie anti-RN, finalement,
00:58:26 non seulement elle a montré ses limites,
00:58:28 mais elle était peut-être de moins en moins évidente
00:58:30 parce qu'est apparu aussi depuis plusieurs mois
00:58:33 un nouveau diable de la République, c'est LFI.
00:58:36 Et donc, tous les efforts qui avaient été faits, d'ailleurs,
00:58:39 de notabilisation du Rassemblement national,
00:58:41 avec, d'une certaine manière, une participation active
00:58:43 du gouvernement pour les notabiliser,
00:58:45 c'était les rencontres de Saint-Denis avec Jordane Bardella,
00:58:48 lorsque tout d'un coup, vous voulez en faire de nouveau
00:58:51 une sorte d'épouvantail, ça fonctionne moins bien.
00:58:53 À l'inverse, c'est vrai que le surgissement
00:58:57 d'une campagne absolument outrancière de LFI
00:59:02 a contribué à faire que même des ministres
00:59:05 qui viennent plutôt de la gauche,
00:59:07 et je pense à Stéphane Zéjourné et à l'interview
00:59:09 qu'il a pu nous donner dimanche dans le JDD,
00:59:11 on sentait qu'il n'y avait même pas d'équivalence
00:59:13 entre le RN et le LFI de part et d'autre,
00:59:15 mais le véritable ennemi, ou en tout cas
00:59:17 le véritable danger tel que un certain nombre
00:59:20 d'hommes politiques et de gouvernements
00:59:23 le posent aujourd'hui, c'est LFI.
00:59:25 Et plus du tout le RN.
00:59:26 - Et puis, il y a quatre petites formations.
00:59:28 J'aimerais qu'on revoie le sondage à l'écran,
00:59:30 si vous nous rejoignez à l'instant sur l'antenne.
00:59:32 Il y a quatre petites formations, je le disais,
00:59:34 autour de 6-7, qui n'ont pas beaucoup bougé,
00:59:36 à vrai dire, et non des moindres,
00:59:38 parce que les Républicains,
00:59:40 ils ne feraient pas un si mauvais score
00:59:42 par rapport au dernier scrutin, d'ailleurs.
00:59:44 7%, La France Insoumise, toujours crédité
00:59:46 de 7% également, Reconquête
00:59:48 et Europe Écologie, les Verts, qui stagnent
00:59:50 à 6, qui sont même dans certaines études
00:59:52 d'opinion descendues jusqu'à 5,
00:59:54 c'est-à-dire très proches de l'élimination.
00:59:56 Est-ce qu'on peut se dire qu'il y a un côté
00:59:58 cannibaliste dans ce genre de scrutin,
01:00:00 de votre expérience, Luc Grasse ?
01:00:02 C'est-à-dire qu'il y en a une ou deux
01:00:04 qui seront amenées à disparaître dans le scrutin
01:00:06 de dimanche, qui vont forcément s'effondrer
01:00:08 avec la marge d'erreur ? - Alors tout d'abord,
01:00:10 je ne pense pas qu'ils apprécient beaucoup que vous parliez
01:00:12 des petites listes ou des petites tendances,
01:00:14 parce que c'est des petits scores.
01:00:16 - Des petits scores, alors, des petites intentions de vote.
01:00:18 - En réalité, à l'approche
01:00:20 de l'élection, il y a deux phénomènes.
01:00:22 La cristallisation, c'est-à-dire que les gens,
01:00:24 comme ça a été un peu présenté,
01:00:26 les électorats savent
01:00:28 ce qu'ils veulent voter, donc ça fige,
01:00:30 et puis, il y a le deuxième point,
01:00:32 qui est le vote utile. Et là, le vote utile,
01:00:34 c'est assez intéressant cette fois-ci, parce qu'il y a deux
01:00:36 votes utiles. Il y a le vote utile qui répond
01:00:38 à ce qu'on,
01:00:40 en politique, on appelle le bande-wagon,
01:00:42 c'est-à-dire que les gens, par exemple,
01:00:44 Jordan Bardella, il est en tête, les gens disent
01:00:46 "Bon, ça y est, ce coup-ci, on va pouvoir mettre un coup sur la cafetière
01:00:48 de Macron, on vote Bardella,
01:00:50 on va le marquer, chacun autour de soi,
01:00:52 des gens qui disent "Moi, je vote Bardella pour la première fois,
01:00:54 parce que comme ça, je montre à Macron que..."
01:00:56 Donc ça, c'est la première chose. Il y a aussi
01:00:58 le vote utile pour sauver le soldat Ryan.
01:01:00 C'est particulièrement de circonstance.
01:01:02 Et on a vu, par exemple, hier,
01:01:04 M. Laroutourou dire, lui-même candidat,
01:01:06 qu'il allait voter pour
01:01:08 la liste de Mme Toussaint, pour essayer
01:01:10 qu'elle passe la barre des 5%. Donc,
01:01:12 à l'intérieur de la compétition, il y a une double compétition,
01:01:14 d'une part, des
01:01:16 amis de Marion Maréchal
01:01:18 et de
01:01:20 François Bellamy,
01:01:22 Xavier Bellamy, parce que c'est un petit peu un électorat,
01:01:24 on va dire l'électorat Fillon, qui se partage un petit peu,
01:01:26 et de l'autre côté, il y a
01:01:28 effectivement Mme Toussaint, qui essaye d'avoir au moins
01:01:30 5 élus. Et donc, on voit qu'il y a
01:01:32 un combat dans le combat,
01:01:34 il est tout à fait intéressant, parce que ça mobilise
01:01:36 aussi un vote utile. Il y a des gens qui vont aller voter
01:01:38 écolo, parce que pour sauver
01:01:40 le soldat Toussaint. - Élodie,
01:01:42 l'aime ilzarek, je vais y arriver,
01:01:44 je vais vous appeler, jusqu'à la fin du débat.
01:01:46 Ne vous offusquez pas.
01:01:48 - Oui, ce que je trouve intéressant
01:01:50 aussi, dans ce genre de représentation,
01:01:52 on disait sur la sémantique,
01:01:54 est-ce qu'on utilise cette liste ou pas, est-ce qu'on utilise cet adjectif ?
01:01:56 Il est effectivement compliqué,
01:01:58 parce que très connoté. C'est vrai aussi que quand on
01:02:00 voit ce type de représentation, il manque
01:02:02 le premier parti, en fait, qui va être celui
01:02:04 gagnant, qui est évidemment celui des abstentionnistes,
01:02:06 parce que finalement, autour de cette table,
01:02:08 on est très concerné, on est très
01:02:10 intéressé par cette question-là, mais la majorité
01:02:12 des Français, ça ne va pas du tout être le cas.
01:02:14 Et je crois que c'est aussi apporter une autre
01:02:16 lecture que d'avoir ce premier parti
01:02:18 abstentionniste, et ensuite, effectivement,
01:02:20 le parti RN, avec cette sorte de
01:02:22 table que vous évoquiez, qui finalement est très
01:02:24 humaine, parce que nous, on est toujours
01:02:26 à essayer de comprendre, élaborer des
01:02:28 stratégies qui sont des stratégies politiques,
01:02:30 diplomatiques, voire même
01:02:32 guerrières, mais en définitive, tout cela reste
01:02:34 très humain sur plusieurs aspects.
01:02:36 Le premier, c'est notamment,
01:02:38 ça me fait penser à René Girard,
01:02:40 "La violence, c'est le sacré",
01:02:42 le bouc émissaire, c'est toujours très facile,
01:02:44 et c'est des choses qu'on observe à l'échelle des groupes,
01:02:46 moi, c'est des questions qui m'intéressent beaucoup,
01:02:48 les comportements au sein des organisations,
01:02:50 c'est des choses qu'on observe de groupes
01:02:52 qui, finalement, s'entendent entre eux
01:02:54 de manière plus ou moins explicite, car
01:02:56 c'est pas toujours formalisé, mais effectivement,
01:02:58 pour avoir un seul ennemi, l'ennemi
01:03:00 à abattre, et une autre
01:03:02 dimension, c'est aussi, finalement,
01:03:04 quand je rejette la faute
01:03:06 sur l'autre, c'est la faute du RN,
01:03:08 c'est la faute de ceux qui ne comprennent pas, c'est la
01:03:10 faute de ceux qui ne vont pas se mobiliser, et bien
01:03:12 ça permet tout simplement de ne pas regarder chez soi,
01:03:14 et on n'en parle pas beaucoup, mais la chute de
01:03:16 LR, elle est quand même énorme,
01:03:18 elle est, pour moi, je pense que ça va être la première fois
01:03:20 qu'il va y avoir un niveau aussi bas
01:03:22 de ce parti.
01:03:24 - Alors, ils étaient à 8,5, là, pour l'instant,
01:03:26 ils sont plus ou moins... La chute est moins cruelle
01:03:28 que la dernière fois.
01:03:30 - Non, mais alors que...
01:03:32 - Je fais un petit prognostic, je pense que
01:03:34 le résultat dimanche sera encore pire, mais en tous
01:03:36 les cas, cette question-là, de dire
01:03:38 finalement ça va être la faute du RN, permet
01:03:40 de ne pas remettre en cause, et vous savez un petit
01:03:42 peu sans doute autour de cette table, le fonctionnement
01:03:44 d'un parti, aujourd'hui, le fonctionnement
01:03:46 d'un parti, c'est finalement de ne pas
01:03:48 prévoir la suite. C'est, on est chasse-gardier,
01:03:50 mais on ne prévoit pas l'avenir, et ça,
01:03:52 ils ont une grande responsabilité. Finalement,
01:03:54 on critique beaucoup Macron, et à juste
01:03:56 titre, parce que je fais
01:03:58 partie de ceux qui pensent qu'il a
01:04:00 déroulé le tapis rouge pour la présence
01:04:02 du RN, mais je suis désolée,
01:04:04 quand on regarde d'autres partis, LR, par exemple,
01:04:06 est aussi responsable de ce résultat
01:04:08 catastrophique pour eux. - Jonathan, moi, il y a quelque chose qui m'a frappée,
01:04:10 c'est que pendant de nombreuses années, on l'a dit
01:04:12 à propos des formations qu'on vient d'évoquer, donc
01:04:14 que ce soit RN ou, enfin,
01:04:16 les partis très très à droite,
01:04:18 il y a un vote caché, c'est-à-dire que les gens n'osent pas
01:04:20 dire pour qui ils votent visiblement, il y a une décomplexion totale
01:04:22 maintenant, quand on voit cette photographie avec
01:04:24 un parti qui est caracolant tête et qui fait le double
01:04:26 de son premier poursuivant,
01:04:28 et même un peu plus du double, on se dit, c'est fini,
01:04:30 la notion de vote caché, maintenant,
01:04:32 les gens jouent carte sur table quand ils sont sondés.
01:04:34 - Bien souvent, vous avez tout à fait raison, Nelly,
01:04:36 c'était pour ça que pendant des
01:04:38 années, il y avait un décalage,
01:04:40 parfois spectaculaire, entre
01:04:42 les intentions de vote annoncées
01:04:44 du Front National à l'époque et les résultats
01:04:46 dans les urnes. On assiste
01:04:48 effectivement depuis quelques temps
01:04:50 à cette absence
01:04:52 de scrupules,
01:04:54 à pouvoir s'exprimer devant des sondeurs.
01:04:56 Il y a encore, toutefois,
01:04:58 une marge
01:05:00 de personnes qui
01:05:02 refusent de dire réellement pour qui
01:05:04 elles votent. - Il y a eu encore un peu de surprises au législatif
01:05:06 de 2021 ?
01:05:08 - Oui, 22.
01:05:10 - 22. - Oui, 22.
01:05:12 - On voit tous autour de nous
01:05:14 des gens, aujourd'hui, affirmer qu'ils votent pour
01:05:16 le Rassemblement National, ce qui était assez peu imaginable
01:05:18 il y a encore quelques ans. Certains disent
01:05:20 même maintenant que le vote caché serait même plus
01:05:22 le vote de la majorité présidentielle. Certains auraient
01:05:24 presque un peu honte, c'est ce que j'ai entendu,
01:05:26 je vous jure, dans la majorité, certains auraient...
01:05:28 - Donc à ce compte-là, elle pourrait arriver
01:05:30 à 20% ! - Le score de Valérie
01:05:32 sera plus haut que celui qu'on nous annonce.
01:05:34 - Pour revenir à ce que vous disiez sur les scores
01:05:36 du LR, je pense que c'est l'une des
01:05:38 surprises, dans un sens ou dans l'autre,
01:05:40 je ne prends pas beaucoup de risques en le disant comme ça, mais...
01:05:42 - Oui, l'absorber... - Parce que
01:05:44 tout de même, on assiste là, pour le coup,
01:05:46 aussi à des changements d'habitude de vote.
01:05:48 J'ai entendu des gens de gauche
01:05:50 historique me dire qu'ils voteront, bel ami,
01:05:52 pourquoi ? Parce qu'ils ne se reconnaissent pas dans les
01:05:54 outrances, voire les violences de LFI,
01:05:56 ni dans les mensonges répétés,
01:05:58 il n'y a pas d'autre mot, de la
01:06:00 campagne de la majorité présidentielle.
01:06:02 Et peut-être qu'il y aurait
01:06:04 dimanche une surprise concernant
01:06:06 ce vote des nouveaux
01:06:08 votants les Républicains.
01:06:10 - Et puis il y a aussi la notion de vote-sanction.
01:06:12 Ce sujet-là, il est complètement assumé,
01:06:14 et c'est là-dessus que misent beaucoup de formations
01:06:16 politiques, à commencer par celle de Jordan Bardet.
01:06:18 - Oui, mais c'est intéressant, parce que
01:06:20 moi, je constate, même si
01:06:22 les sondages
01:06:24 sont très favorables pour le RN,
01:06:26 mais que Jordan Bardet
01:06:28 n'a pas le monopole de l'antimacronisme.
01:06:30 D'une certaine manière,
01:06:32 le score relativement
01:06:34 honnête de Raphaël Guzman
01:06:36 fait partie de l'un
01:06:38 des ressorts, c'est le
01:06:40 désamour de cette gauche
01:06:42 qui a pu
01:06:44 voter pour Emmanuel Macron.
01:06:46 Et je pense
01:06:48 que cet antimacronisme,
01:06:50 il se disperse, il se
01:06:52 ventile, alors même si, aujourd'hui,
01:06:54 Jordan Bardet, là, est celui qui
01:06:56 profite le plus
01:06:58 de cette
01:07:00 vague. - Un mot peut-être du vote
01:07:02 des jeunes, puisque là, quand on pense, évidemment,
01:07:04 à cette liste qui est en tête, on sait
01:07:06 qu'elle fait le plein, a priori,
01:07:08 d'intentions de vote chez les jeunes.
01:07:10 C'est une nouveauté, et aussi,
01:07:12 la participation des jeunes, ça sera
01:07:14 quelque chose à surveiller avec attention. - Il y a à peu près
01:07:16 un tiers des jeunes qui dit qu'il va aller
01:07:18 voter dimanche, ce qui est très faible,
01:07:20 mais c'est vrai que lorsqu'on regarde les catégories d'âge,
01:07:22 soit 18-24 ans, voire même
01:07:24 tout simplement les moins de 30 ans, chez les moins de 30 ans,
01:07:26 Jordan Bardet, là, il y a 34 % d'intentions
01:07:28 de vote, 7,5 % pour Valérie Réillet,
01:07:30 l'écart est là, considérable. Attention quand même,
01:07:32 parce qu'on parlait de vote caché tout à l'heure, chez les jeunes,
01:07:34 peut-être, il pourrait y avoir une forme de vote caché
01:07:36 pour la France Insoumise, pourquoi pas ?
01:07:38 On sait qu'ils ont tenté de mobiliser récemment
01:07:40 dans les listes électorales, les inscriptions,
01:07:42 les nouvelles inscriptions pour les jeunes, particulièrement. - Et ça a marché ?
01:07:44 - Il semblerait que ça ait porté ses fruits
01:07:46 dans certains départements de France, on verra
01:07:48 si ça a un effet sur le score. - Alors, il nous reste un petit
01:07:50 quart d'heure, j'aimerais qu'on aborde d'autres
01:07:52 appuis, il y en a un qui est un petit peu lié, on a beaucoup
01:07:54 parlé de Rima Hassan,
01:07:56 le même colistière sur la liste LFI,
01:07:58 et vous avez peut-être vu passer
01:08:00 ce tweet de Pierre Perret,
01:08:02 Pierre Perret, chansonnier,
01:08:04 poète, qui a rédigé quelques lignes
01:08:06 à l'adresse de Rima Hassan, je vais vous
01:08:08 les partager, et puis ensuite, il a
01:08:10 enlevé son tweet parce que visiblement, il a eu
01:08:12 pas mal de problèmes avec
01:08:14 cette communication, alors là, il va vraiment falloir que je mette
01:08:16 mes lunettes, c'est très très loin.
01:08:18 "Mes fidèles loulous, attention, hoyez
01:08:20 en grande précaution les folles élucubrations
01:08:22 d'une passionnariat en carton, sais-tu pourquoi, Rima Hassan ?
01:08:24 En tes veines dépourvues de sang
01:08:26 circule un jus nauséabond, c'est parce qu'il n'est que du
01:08:28 poison, le chant des partisans, Lili,
01:08:30 tous ces poèmes ont fait le lit de ceux qui combattent la haine,
01:08:32 qui met ce sang noir en tes veines,
01:08:34 tu crois faire de la résistance,
01:08:36 tu ne résistes qu'à l'intelligence,
01:08:38 celle du cœur dont tu ignores le lien, et ton
01:08:40 combat ne rime à rien."
01:08:42 Ça vous parle ?
01:08:44 Vous trouvez que c'est plutôt joliment écrit ?
01:08:46 Nonobstant le message sous-jacent ?
01:08:48 - Souvenez-vous, Pierre Perret
01:08:50 était sorti de son silence il y a quelques temps
01:08:52 pour, en mots choisis,
01:08:54 et aussi sans prendre à Annie Dalgaux
01:08:56 et au Calvert qu'elle faisait vivre,
01:08:58 qu'elle fait vivre aux Parisiens, entre autres,
01:09:00 et que Pierre Perret,
01:09:02 en poète qu'il est,
01:09:04 dise ce qu'il pense de Rima Hassan
01:09:06 et plutôt un
01:09:08 signe d'intelligence et de subtilité,
01:09:10 de qualité dont
01:09:12 semblent totalement dépourvues les gens
01:09:14 de LFI et notamment Rima Hassan.
01:09:16 S'il a retiré son tweet, juste je finis,
01:09:18 c'est qu'il a dû recevoir de sérieux messages
01:09:20 fort peu sympathiques.
01:09:22 - La vie de la sémiologue sur ce petit pamphlet.
01:09:24 - C'est toujours une mise en danger
01:09:26 parce qu'une personnalité publique qui prend la parole
01:09:28 sur des sujets politiques, c'est quand même
01:09:30 difficile à assumer,
01:09:32 non pas qu'on ne veuille pas le dire
01:09:34 ou ne pas le parler, mais par contre,
01:09:36 il y a toujours des répercussions.
01:09:38 C'est toujours très courageux, finalement,
01:09:40 quand une personnalité publique ose exprimer son opinion.
01:09:42 - Noémie ?
01:09:44 - Oui, il a fait un deuxième tweet ensuite pour assumer ses propos.
01:09:46 Ce que je trouve intéressant et rare
01:09:48 et vraiment ça fait du bien,
01:09:50 c'est de voir une opposition qui s'exprime
01:09:52 par la poésie. Il y a tellement d'insultes
01:09:54 aujourd'hui, on a l'impression que le débat n'est plus possible.
01:09:56 Si on pouvait instaurer des débats
01:09:58 par poèmes interposés, je pense que
01:10:00 tout le monde se sentirait mieux
01:10:02 et le monde se porterait mieux
01:10:04 dans ces conditions.
01:10:06 - Vous l'aviez vu, déjà ?
01:10:08 - Non, je ne l'avais pas vu, mais ce que je trouve intéressant,
01:10:10 c'est que jusqu'à présent, les artistes, lorsqu'ils prenaient position,
01:10:12 c'était pour s'engager
01:10:14 contre le rassement national
01:10:16 de ce grand théâtre de l'antifascisme
01:10:18 qui a eu cours pendant des années.
01:10:20 Et là, la nouveauté, ça revient un peu à ce qu'on disait
01:10:22 tout à l'heure, c'est qu'il y a vraiment l'émergence
01:10:24 d'un nouveau diable dans la République
01:10:26 à travers Elle est fille,
01:10:28 Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan,
01:10:30 qui ont consacré
01:10:32 un portrait
01:10:34 à cette jeune femme
01:10:36 dans le JDD cette semaine,
01:10:38 l'émergence de Lady Gaza.
01:10:40 - Oui, c'est pas mal.
01:10:42 - C'est un très bon titre.
01:10:44 - Je vais vous mettre en lien avec Pierre Perret
01:10:46 pour écrire la suite.
01:10:48 - Je porterais juste un bémol, vous avez raison,
01:10:50 tout ce que vous venez de dire.
01:10:52 En revanche, on pourrait quand même dire que Pierre Perret,
01:10:54 sans lui faire un jour sa carrière, est plutôt derrière lui que devant lui.
01:10:56 C'est beaucoup plus risqué aujourd'hui pour un artiste,
01:10:58 on va dire, qui a une vingtaine, une trentaine d'années
01:11:00 de profession à ce moment-là,
01:11:02 pour ne pas y empayer les conséquences.
01:11:04 - On voit les tribunes et les pétitions de centaines d'artistes
01:11:06 qui appellent à reconnaître l'état de la Palestine,
01:11:08 notamment il y en a une qui a été publiée
01:11:10 dans l'Humanité la semaine dernière.
01:11:12 On voit que l'engagement des artistes va plutôt dans le sens
01:11:14 de celui de la France insoumise qu'à l'inverse.
01:11:16 C'est d'autant plus courageux, si vous voulez,
01:11:18 de prendre le contre-pied.
01:11:20 - On va parler d'Ukraine.
01:11:22 Le monde, la paix ne peut arriver que si l'Ukraine résiste.
01:11:24 Ce sont évidemment les mots d'Emmanuel Macron.
01:11:26 Hier, il en a beaucoup eu des questions
01:11:28 lors des deux venteurs qu'il avait convoqués.
01:11:30 Parmi les sujets attendus,
01:11:32 la question de l'envoi ou pas,
01:11:34 ça continue, évidemment,
01:11:36 à être sous-jacent, cette question.
01:11:38 L'envoi ou pas de troupes françaises sur le sol ukrainien ?
01:11:40 Le résumé est signé Marine Sabourin.
01:11:42 - Pour Emmanuel Macron,
01:11:44 aider l'Ukraine, c'est protéger notre droit,
01:11:46 la souveraineté des Ukrainiens
01:11:48 et éviter la loi du plus fort.
01:11:50 Hier soir, le président de la République
01:11:52 a annoncé une nouvelle coopération
01:11:54 avec Kiev.
01:11:56 Avec, pour commencer, la session de Mirage
01:11:58 2000-5 avec un programme
01:12:00 de formation des pilotes.
01:12:02 - Dès demain, nous allons lancer un programme
01:12:04 de formation des pilotes et de session
01:12:06 de ces avions. Ce qui est le facteur dimensionnant,
01:12:08 c'est le temps de formation des pilotes.
01:12:10 On va proposer au président Zelensky
01:12:12 que les pilotes puissent être formés
01:12:14 dès cet été. Il faut normalement 5 à 6 mois.
01:12:16 D'ici la fin de l'année,
01:12:18 ils puissent avoir pilotes et avions.
01:12:20 - Une brigade ukrainienne sera formée par des instructeurs français.
01:12:22 4500 soldats ukrainiens
01:12:24 sont concernés.
01:12:26 - De les équiper, de les entraîner.
01:12:28 - Il y aura des formateurs français
01:12:30 sur le sol ukrainien ?
01:12:32 - Je pense qu'il ne doit pas y avoir de tabou sur ce sujet.
01:12:34 Le sol ukrainien est souverain.
01:12:36 Il faut aller former sur la zone de combat.
01:12:38 - Concernant le sujet épineux de l'envoi
01:12:40 au nom de troupes françaises en Ukraine,
01:12:42 le président n'exclut pas l'idée.
01:12:44 Mais la décision se fera collectivement.
01:12:46 Enfin, Emmanuel Macron
01:12:48 a une nouvelle fois soutenu la candidature
01:12:50 de l'Ukraine pour rentrer dans l'Union européenne.
01:12:52 - Un peu plus tôt, quand même, Thomas,
01:12:54 dans l'interview, quand on lui pose
01:12:56 la question de dire pourquoi
01:12:58 les envoyer maintenant sur le sol ukrainien
01:13:00 alors qu'avant ils pouvaient être formés où ? En France ou en Pologne ?
01:13:02 Il explique ça par la masse et la densité
01:13:04 de soldats à former qui a augmenté.
01:13:06 Parce qu'ils sont plus nombreux à se battre.
01:13:08 C'est un peu comme ça qu'il justifie cette action.
01:13:10 - Oui, parce que beaucoup lui font des reproches
01:13:12 en termes de timing. C'est-à-dire que certains demandaient
01:13:14 est-ce que ça arrive plus tôt, d'autres s'y opposent
01:13:16 complètement. C'est encore un autre débat.
01:13:18 Mais en tout cas, c'est vrai qu'il a fallu justifier ce timing
01:13:20 parce que beaucoup ont aussi souligné,
01:13:22 et ce sera peut-être le coeur du débat,
01:13:24 le terme de timing. On est quand même à quelques jours
01:13:26 d'un scrutin et on voit que c'est aussi,
01:13:28 d'une certaine manière, aller sur ce terrain
01:13:30 des questions internationales. Une façon pour Emmanuel Macron
01:13:32 de faire aussi un parallèle avec la situation
01:13:34 à l'échelle européenne, en lien
01:13:36 avec la situation internationale,
01:13:38 plus précisément en Ukraine. - Et puis il y a aussi la question
01:13:40 des mirages. On pourra en dire un mot.
01:13:42 Les mirages, je n'ai pas tout à fait compris s'ils seraient
01:13:44 donnés, offerts, vendus,
01:13:46 prêtés. Vous avez compris, vous ? - Prêtés.
01:13:48 - Prêtés. - Prêtés. - Prêtés.
01:13:50 - C'est... - Cédés.
01:13:52 - C'est le terme qui a été employé. - Cédés,
01:13:54 c'est un don. Ça s'apparente à un don.
01:13:56 - Oui, il y a des mirages dont on n'aurait plus l'utilité.
01:13:58 - Il y a un flou qui est volontairement entretenu
01:14:00 parce que la France, aujourd'hui,
01:14:02 je m'en réfère
01:14:04 notamment aux propos du général Clermont
01:14:06 qui intervient régulièrement sur cette antenne,
01:14:08 expliquait qu'il y avait 26
01:14:10 mirages de cette catégorie.
01:14:12 Et donc en livrer une vingtaine,
01:14:14 ça serait, alors même qu'on est déjà
01:14:16 à l'os, ça serait s'amputer
01:14:18 d'une force considérable.
01:14:20 L'idée, j'ai l'impression,
01:14:22 et c'est traduit par d'autres personnes,
01:14:24 c'est que ça serait à la fois
01:14:26 des avions des mirages français,
01:14:28 des mirages grecs.
01:14:30 Donc c'est un peu un appel sur le même modèle
01:14:32 de ce qui avait pu avoir lieu avec les F-16.
01:14:34 Mais ça rend quand même compliqué
01:14:36 la force opérationnelle parce que pour les Ukrainiens,
01:14:38 d'avoir leur ancienne flotte de 2021,
01:14:40 des F-16 qui ne sont pas encore
01:14:42 arrivés tous
01:14:44 de manière opérationnelle en Ukraine,
01:14:46 et plus maintenant
01:14:48 une nouvelle catégorie d'avions.
01:14:50 - C'est assez complexe à manier quand même,
01:14:52 un avion de ce calibre.
01:14:54 - Je suis encore une fois marqué
01:14:56 par la certaine légèreté
01:14:58 avec laquelle Emmanuel Macron
01:15:00 nous présente une France
01:15:02 capable d'aller en guerre.
01:15:04 Il y a des milliers,
01:15:06 des dizaines de milliers de jeunes
01:15:08 Ukrainiens qui meurent au front
01:15:10 chaque semaine.
01:15:12 La stratégie russe, on le voit, et c'est celle qui paye,
01:15:14 c'est beaucoup plus de prudence qu'on le pensait.
01:15:16 On voit que la stratégie
01:15:18 européenne, même si
01:15:20 elle ne fait pas consensus à 27,
01:15:22 ne fonctionne pas depuis deux ans.
01:15:24 On a voulu mettre la Russie à genoux
01:15:26 économiquement, ce n'est pas le cas. On a voulu
01:15:28 isoler la Russie politiquement,
01:15:30 ce n'est pas le cas. On a pensé
01:15:32 que Vladimir Poutine ne ferait
01:15:34 pas de vieux os au Kremlin, c'est l'un des chefs d'État
01:15:36 aujourd'hui les mieux ancrés dans son fauteuil.
01:15:38 Et on entend Emmanuel Macron
01:15:40 qui ne change pas d'un iota dans sa façon
01:15:42 d'envisager
01:15:44 une implication supérieure
01:15:46 de la France dans le conflit.
01:15:48 C'est très inquiétant.
01:15:50 Hier, le ministre allemand des affaires,
01:15:52 le ministre allemand de la Défense
01:15:54 a dit à Berlin
01:15:56 qu'il fallait se préparer à la guerre d'ici 2029
01:15:58 face à la Russie.
01:16:00 Vous avez M. Zelensky
01:16:02 qui à l'Assemblée nationale
01:16:04 nous rendit des phrases
01:16:06 mais qui sont intolérables,
01:16:08 nous parlant du nazisme en Europe, etc.
01:16:10 Et tout le monde applaudit. Je suis
01:16:12 très inquiet de ce climat, pour ne rien vous cacher.
01:16:14 Emmanuel Macron, il assume
01:16:16 depuis plusieurs semaines maintenant,
01:16:18 en tout cas son entourage l'explique comme ça,
01:16:20 il est fort dans le propos à l'adresse
01:16:22 de l'ennemi ou en tout cas du belligérant
01:16:24 qu'on combat, même indirectement,
01:16:26 pour le faire plier, voire même
01:16:28 revenir à la table de négociation. Est-ce que ça marche ce genre
01:16:30 de propos quand on voit que la Russie
01:16:32 est des plus menaçantes et dit
01:16:34 "si vous agissez comme ça, très bien, je vais envoyer
01:16:36 des pays tiers frapper sur votre sol".
01:16:38 Pour l'instant, ça n'a pas eu l'effet
01:16:40 escompté quand même.
01:16:42 La main tendue n'a pas eu non plus de résultats.
01:16:44 En politique en général
01:16:46 et en politique étrangère en particulier,
01:16:48 la stratégie du rapport
01:16:50 de force est absolument essentielle.
01:16:52 Je ne dirais pas que le président a failli
01:16:54 dans une posture
01:16:56 de...
01:16:58 En fait, en politique, quand on est faible
01:17:00 on se fait écraser.
01:17:02 À mon avis, il n'a pas été suffisamment
01:17:04 tôt ferme. Il n'aurait pas dû faire
01:17:06 ses...
01:17:08 - Mais ce faisant, est-ce qu'il nous entrerait pas dans une spirale
01:17:10 qui va être compliquée à gérer ?
01:17:12 - La question est de savoir
01:17:14 où est la ligne rouge.
01:17:16 Moi, les Mirages, ça ne me choque pas.
01:17:18 Parce que les Mirages, finalement, c'est un équipement
01:17:20 et ça permet de renforcer
01:17:22 Zelensky.
01:17:24 Au niveau des sondages, les Français
01:17:26 sont quand même, depuis le début, largement
01:17:28 majoritaires pour soutenir
01:17:30 l'Ukraine. Ça va jusqu'au Rassemblement national.
01:17:32 Tout le monde est d'accord pour soutenir
01:17:34 l'Ukraine dans son intégrité territoriale.
01:17:36 Mais là où ça pose problème,
01:17:38 c'est à deux niveaux. C'est un,
01:17:40 envoyer des instructeurs. D'ailleurs, il n'en a pas
01:17:42 complètement parlé hier. Parce que là,
01:17:44 ça, c'est vraiment un changement de nature.
01:17:46 C'est-à-dire que s'il y a des soldats français,
01:17:48 qu'ils soient là pour instruire ou pour combattre,
01:17:50 ils sont sur le territoire, là-bas, et qu'ils prennent une bombe
01:17:52 ou qu'ils meurent, c'est vrai que,
01:17:54 comme par hasard, au pied de la
01:17:56 tour Eiffel, il y avait ces cercueils, mais c'était
01:17:58 assez significatif. Là, il y aura un changement de nature
01:18:00 qui pourrait induire un changement
01:18:02 de comportement des Français par rapport à la guerre
01:18:04 en Ukraine. Donc ça, c'est un point important.
01:18:06 Et le second point, c'est que
01:18:08 d'une manière générale,
01:18:10 c'est vrai en politique intérieure comme en politique extérieure,
01:18:12 on a l'impression d'avoir un président
01:18:14 qui a des qualités, mais qui a aussi
01:18:16 ce défaut d'un caractère un peu juvénile.
01:18:18 Et il donne l'impression, parfois,
01:18:20 d'être un petit peu inconscient dans ses réactions,
01:18:22 un petit peu à vouloir
01:18:24 faire le chef de guerre, alors que, justement,
01:18:26 il faut beaucoup de sagesse. C'est assez paradoxal
01:18:28 que ce soit Jordan Bardella qui
01:18:30 passe son temps à dire "appelez à la sagesse",
01:18:32 alors que celui
01:18:34 qui est au pouvoir, qui devrait être le plus sage,
01:18:36 on a un peu l'impression que la ligne rouge,
01:18:38 il ne la situe pas bien. Et ça, c'est un problème aussi bien
01:18:40 en politique intérieure qu'en politique étrangère.
01:18:42 - Élodie, vous l'avez écoutée avec attention. Est-ce que vous approuvez
01:18:44 ce que dit l'analyste qu'en tire Luc ?
01:18:46 - Tout à fait. Et il y a un point que je trouve quand même
01:18:48 très symptomatique, c'est notre réaction,
01:18:50 nous, autour du plateau, et qui doit être
01:18:52 la même dans la tête des téléspectateurs qui nous regardent.
01:18:54 Est-ce qu'on a bien compris ? Est-ce qu'on est sûr ?
01:18:56 Est-ce que, en fait, c'est très ambigu.
01:18:58 Et ce qui est surprenant avec Emmanuel Macron,
01:19:00 c'est qu'en effet, moi, depuis qu'il a été élu,
01:19:02 j'écoute la plupart de ses discours,
01:19:04 ça fait aussi partie de mon travail. Parfois même,
01:19:06 je les passe à la moulinette de certains logiciels
01:19:08 d'analyse de discours. Mais ce qui est surprenant,
01:19:10 et ce point-là, c'est l'inconstance.
01:19:12 Alors, je ne sais pas si c'est lié,
01:19:14 et ça rejoint ce champ sémantique
01:19:16 qu'on a évoqué, l'aspect juvénile
01:19:18 de ce président, mais c'est vrai
01:19:20 qu'on ne comprend pas,
01:19:22 et moi, dans les discours que j'ai écoutés,
01:19:24 je n'ai pas compris, si vous voulez,
01:19:26 le point de bascule. C'est-à-dire qu'il n'était pas prévisible,
01:19:28 ce point de bascule. Pendant un an et demi,
01:19:30 à peu près, on a été sur cette logique,
01:19:32 cette nature d'ouverture,
01:19:34 d'ouverture des canaux
01:19:36 diplomatiques. Ce qu'on peut comprendre, parce que
01:19:38 la France a un grand héritage dans
01:19:40 ce domaine-là. Regardez, il y a des mots
01:19:42 qui ne sont jamais traduits. "Cessez le feu",
01:19:44 "coup d'État". Donc, on a une vraie histoire,
01:19:46 on a un vrai patrimoine aussi à défendre
01:19:48 sur cette question-là. Et d'un seul coup,
01:19:50 on a l'impression, du jour au lendemain,
01:19:52 cette posture-là, il y a un changement
01:19:54 de nature, et donc, on devient beaucoup plus pugnace,
01:19:56 il y a un champ lexical qui est beaucoup plus
01:19:58 belliqueux, qui est utilisé,
01:20:00 et, à mon avis, il aurait été
01:20:02 opportun, puisqu'il a souvent utilisé
01:20:04 cet autre mot qui est "il fallait faire de la pédagogie"
01:20:06 auprès des Français. Moi, j'aurais
01:20:08 aimé qu'on me donne les outils pour
01:20:10 comprendre qu'est-ce qui justifie
01:20:12 ce changement de bascule. Parce que, finalement, j'aurais été
01:20:14 capable de l'entendre, parce que ce qu'on vient
01:20:16 d'évoquer sur la force, et notamment
01:20:18 face à un Poutine, c'est tout à fait entendable.
01:20:20 Mais qu'est-ce qui le justifie ?
01:20:22 Qu'est-ce qui assure ce point de bascule ? Alors, moi,
01:20:24 comme je le vois même un peu machiavélique,
01:20:26 ce président de la République, je me suis même demandé
01:20:28 si ce n'était pas encore un prétexte,
01:20:30 si ce n'était pas en vue simplement des élections européennes,
01:20:32 qu'il y ait ce changement de paradigme.
01:20:34 Mais il est difficile.
01:20:36 - Il est peur, d'une certaine manière. - Exactement.
01:20:38 - Que ce soit ce qui est vrai. - Que ce soit ce qui est politique.
01:20:40 - On va laisser la parole à Elbrim. - J'ai une analyse
01:20:42 un petit peu différente de la vôtre. Moi, je ne vois pas
01:20:44 vraiment de changement de paradigme. Je trouve qu'effectivement,
01:20:46 le président de la République, sur un certain nombre
01:20:48 de sujets, fait preuve
01:20:50 de variation et peut faire preuve
01:20:52 d'inconséquence. Mais sur l'Ukraine, depuis le début,
01:20:54 il est assez clair. Il est assez...
01:20:56 Enfin, depuis le début, il affirme que la France,
01:20:58 l'Europe, défendra... - On apprendra les darts.
01:21:00 - Qu'elle apportera de l'aide à l'Ukraine.
01:21:02 Oui, mais c'est toujours la même stratégie. Il n'y a pas de changement.
01:21:04 Il me semble fondamental dans la politique d'Emmanuel Macron
01:21:06 et dans ce qui... Il y a peut-être une gradation,
01:21:08 une escalade. Alors, moi, je connais un petit peu
01:21:10 mieux les conflits au Moyen-Orient. Et ce que j'observe
01:21:12 à chaque fois dans ces conflits, si on peut voir
01:21:14 quelque chose de similaire, c'est cette idée que plus
01:21:16 on parle, moins on fait. Que plus on menace,
01:21:18 finalement, moins on fait la guerre.
01:21:20 Donc, on peut considérer aussi que là, ce sont...
01:21:22 C'est encore une gradation, mais dans la menace
01:21:24 verbale et que ça ne signifie pas forcément...
01:21:26 Parce que personne n'a intérêt à cette guerre.
01:21:28 C'est évident. Je vous rappelle.
01:21:30 Personne n'a envie qu'aujourd'hui, son économie tourne en économie
01:21:32 de guerre. Personne n'a envie aujourd'hui de voir sa jeunesse
01:21:34 mourir au front. Personne n'a envie de cette guerre.
01:21:36 Donc là, ce sont des mots.
01:21:38 Bien sûr, il y a aussi des actes qui accompagnent
01:21:40 ça, mais encore une fois, je pense qu'Emmanuel Macron
01:21:42 est assez logique dans...
01:21:44 - Mais elle dit quand même des choses intéressantes dans son analyse.
01:21:46 À mon sens, elle dit... Qu'est-ce qui justifie
01:21:48 le point de bascule ? C'est-à-dire que pourquoi maintenant,
01:21:50 peut-être parce que l'Ukraine est en train de perdre
01:21:52 sur le terrain, il faut monter
01:21:54 en puissance pour absolument...
01:21:56 - C'est ce que dit l'Elysée, en tout cas, juste pour une précision.
01:21:58 - En fait, c'est ça qu'on a compris. - Par rapport aux propos qui avaient été tenus
01:22:00 sur l'envoi éventuel de troupes au sol
01:22:02 qui avaient provoqué beaucoup de polémiques, l'Elysée disait
01:22:04 que la guerre était en train de changer de nature sur le front,
01:22:06 que la Russie prenait un avantage. Ce qui avait poussé
01:22:08 le Fédéral à avoir ces propos. - Raphaël. - Mais ce que ne peut pas
01:22:10 dire l'Elysée, mais ce que soulignait, je pense,
01:22:12 Elodie, c'est justement
01:22:14 la visée, je pense, assez machiavélique.
01:22:16 Le fait que ce changement de ton
01:22:18 intervienne
01:22:20 à ce moment-là
01:22:22 de la campagne, alors même qu'on a
01:22:24 des élections majeures, ce n'est pas
01:22:26 anodin. Il a commencé la campagne
01:22:28 des européennes sur la question ukrainienne
01:22:30 en évoquant pour la première fois
01:22:32 cette ambiguité stratégique.
01:22:34 - Je ne m'interdis rien. - Et ne s'interdisant rien.
01:22:36 Donc, il termine
01:22:38 cette campagne en continuant
01:22:40 à agiter les peurs. Je pense que
01:22:42 la difficulté pour Emmanuel Macron, c'est que
01:22:44 cette union nationale
01:22:46 qu'il espère, ça devient
01:22:48 de plus en plus difficile dans un pays qui est
01:22:50 fracturé, qu'il rejette de plus en plus,
01:22:52 avec, en plus,
01:22:54 un activiste d'un certain nombre de
01:22:56 forces étrangères
01:22:58 qui s'est complaise à
01:23:00 jouer à feu
01:23:02 renversé. - Un dernier dégagement, si vous voulez, Luc.
01:23:04 Mais en quelques secondes.
01:23:06 - En quelques secondes. Sur la politique
01:23:08 étrangère, c'est vrai qu'il y a une certaine continuité
01:23:10 d'Emmanuel Macron et que la bonne
01:23:12 posture par rapport à Poutine, qui n'est pas un enfant
01:23:14 de cœur, c'est rapport de force.
01:23:16 C'est une évidence. Mais,
01:23:18 le problème, c'est qu'il y a trop d'ambiguïté
01:23:20 dans cette posture stratégique
01:23:22 parce que, comme il était dit,
01:23:24 d'un côté, c'est vrai qu'on a
01:23:26 Poutine qui est toujours dur, qui augmente de 30%,
01:23:28 son budget militaire, enfin, qui est dur.
01:23:30 De l'autre côté, on a Emmanuel Macron
01:23:32 qui, on a l'impression que c'est une stratégie politique.
01:23:34 Il a toujours essayé de faire peur avec l'ORN,
01:23:36 maintenant avec l'Ukraine, et du coup,
01:23:38 il y a un doute qui s'immisce à partir
01:23:40 du moment où il en parle à l'occasion du 6 juin.
01:23:42 Il y a vraiment un doute qui s'immisce.
01:23:44 - Merci. 10 secondes pour conclure, vraiment.
01:23:46 - On ne parle pas suffisamment aussi de la façon dont la Russie
01:23:48 interfère dans nos démocraties occidentales
01:23:50 pour les déstabiliser. Tous les jours,
01:23:52 on sait qu'il y a des campagnes de désinformation
01:23:54 qui sont massivement financées et
01:23:56 cooptées par la Russie, et on n'en parle pas suffisamment.
01:23:58 Or, c'est une façon aussi de nous attaquer,
01:24:00 pas par les armes, par des armes
01:24:02 de l'information, mais ça existe.
01:24:04 Et c'est extrêmement important de le rappeler.
01:24:06 - Merci d'être venu parmi nous, ainsi d'ailleurs
01:24:08 que Raphaël Stainville. Je vous garde
01:24:10 pour la dernière heure,
01:24:12 ainsi que Thomas Bonnet. On marque une courte pause
01:24:14 et on retrouvera bien sûr Isabelle Piboulot
01:24:16 pour le journal. A tout de suite.
01:24:18 De retour avec vous, et Isabelle Piboulot
01:24:24 pour le journal. Rebonjour Isabelle.
01:24:26 Il était soupçonné d'avoir
01:24:28 projeté une action violente en France.
01:24:30 Un ukraino-russe est donc face à la justice
01:24:32 cet après-midi. - Il est présenté
01:24:34 à un juge d'instruction anti-terroriste
01:24:36 en vue de sa mise en examen éventuelle.
01:24:38 Originaire du Donbass,
01:24:40 il avait été interpellé lundi soir
01:24:42 après s'être blessé à la tête dans sa chambre
01:24:44 d'hôtel à Roissy. Les enquêteurs
01:24:46 ont retrouvé sur place des produits
01:24:48 destinés à la fabrication d'engins explosifs.
01:24:50 - L'actualité judiciaire, c'est aussi
01:24:52 l'attente du verdict concernant l'agresseur présumé
01:24:54 de Berthe, âgée de 90 ans, qui a été tuée
01:24:56 en juin 2021.
01:24:58 - Un clandestin pakistanais, jugé pour
01:25:00 violence ayant entraîné la mort,
01:25:02 la victime avait été retrouvée inanimée
01:25:04 chez elle dans le 13e arrondissement
01:25:06 de Paris par son aide à domicile.
01:25:08 Berthe est décédée le lendemain des suites
01:25:10 de ses blessures. Écoutez le témoignage
01:25:12 poignant de son petit-fils, c'était ce matin
01:25:14 sur notre antenne.
01:25:16 - En tout cas, il est rentré dans l'appartement
01:25:18 de ma grand-mère. Est-ce qu'elle lui a ouvert ?
01:25:20 Est-ce qu'il a réussi à entrer d'une autre manière ?
01:25:22 En tout cas, il n'y a pas de traces d'effraction.
01:25:24 Et...
01:25:28 C'est à ce moment-là qu'il a...
01:25:32 qu'il a passé ma grand-mère à tabac,
01:25:34 qu'il a retourné l'appartement
01:25:36 sans que, a priori,
01:25:38 les voisins ne se soient manifestés.
01:25:40 - La Rochelle, une fille de 10 ans,
01:25:44 est décédée après l'accident de mercredi
01:25:46 qui a été occasionné
01:25:48 par une automobiliste octogénaire.
01:25:50 - Hier, la victime avait été déclarée
01:25:52 en état de mort cérébrale.
01:25:54 La conductrice de 83 ans, elle,
01:25:56 a été hospitalisée en psychiatrie.
01:25:58 Un accident qui relance le débat
01:26:00 sur les visites médicales pour personnes âgées
01:26:02 en possession du permis de conduire.
01:26:04 Les détails avec Chloé Tarka.
01:26:06 - Est-il raisonnable
01:26:08 de garder son permis de conduire à vie ?
01:26:10 Le débat ne cesse de ressurgir
01:26:12 à chaque nouvel accident causé par une personne senior.
01:26:14 L'une des solutions proposées
01:26:16 face à ces drames, imposer aux conducteurs
01:26:18 une visite médicale tous les 15 ans
01:26:20 pour conserver son permis.
01:26:22 - Je pense que j'aimerais avoir un contre-médical
01:26:24 à partir d'un certain âge
01:26:26 pour être sûre que je ne produise pas d'accident ou autre chose comme ça.
01:26:28 J'ai décidé de ne plus conduire
01:26:30 parce que j'ai 89 ans.
01:26:32 J'ai une belle voiture qui est dans le parquis.
01:26:34 Passer un test d'oui,
01:26:36 de vue ou évaluer ses réflexes.
01:26:38 Des mesures réclamées depuis 5 ans
01:26:40 par cette championne de France de tennis-fauteuil
01:26:42 amputée de la jambe gauche
01:26:44 après avoir été fauchée par un conducteur
01:26:46 de 92 ans.
01:26:48 - Quel drame de plus faudra-t-il
01:26:50 pour que nos responsables politiques
01:26:52 se mettent sur une table
01:26:54 et décident de délivrer
01:26:56 le permis de conduire
01:26:58 avec ses contrôles médicaux ?
01:27:00 C'est trop dangereux.
01:27:02 On fait tout ce qu'il faut pour contrôler les gens
01:27:04 au niveau de l'alcool.
01:27:06 C'est stupéfiant, mais on peut tout simplement
01:27:08 être inapte à la conduite parce qu'on a plus de réflexes.
01:27:10 C'est pour ça qu'il faut une loi et cette loi,
01:27:12 il faut l'écrire.
01:27:14 - Des visites médicales pour conserver son permis de conduire
01:27:16 sont déjà imposées au Danemark, en Italie,
01:27:18 aux Pays-Bas ou encore en Finlande.
01:27:20 - On poursuit ce journal
01:27:22 avec l'avenir économique de la Nouvelle-Calédonie.
01:27:24 Le maire a annoncé des mesures
01:27:26 pour venir en aide aux TPE et PME.
01:27:28 Parmi elles, l'activation
01:27:30 d'un fonds de solidarité.
01:27:32 Louis Lefranc, au commissaire de la République.
01:27:34 - Il y a deux actes de soutien.
01:27:36 Le premier qui va prendre la forme
01:27:38 de ce qui est appelé un fonds de solidarité.
01:27:40 Un peu à l'identique
01:27:42 de ce qui avait été fait au profit des entreprises
01:27:44 à l'époque de la pandémie.
01:27:46 Le fonds de solidarité
01:27:48 s'élevait
01:27:50 à 2000 euros par entreprise.
01:27:52 Le prix de la solidarité
01:27:54 s'éleve à 9000 euros.
01:27:56 Cela concerne
01:27:58 les TPE,
01:28:00 les très petites entreprises.
01:28:02 Les PME aussi.
01:28:04 Et puis l'autre volet,
01:28:06 c'est celui de l'activité partielle.
01:28:08 L'Etat prendra en charge,
01:28:10 en intervention budgétaire,
01:28:12 50% de l'activité partielle.
01:28:14 - La parole est à tous les partis
01:28:16 à l'approche des Européennes.
01:28:18 - Vous avez encore quelques heures
01:28:20 pour prendre connaissance de tous les programmes.
01:28:22 Vous allez entendre cette fois
01:28:24 Adama Traoré, tête de liste
01:28:26 du parti Démocratie représentative.
01:28:28 - Je suis régénère de la ville
01:28:30 dans le Tiboi, dans le 93.
01:28:32 Il y a 7 ans de cela, on a créé un mouvement révolutionnaire.
01:28:34 On mène une révolution philosophique
01:28:36 qui prône l'amour de la sagesse.
01:28:38 Mes convictions sont profondes.
01:28:40 La France a le devoir
01:28:42 moral de lutter
01:28:44 contre la droite identitaire,
01:28:46 contre la gauche identitaire,
01:28:48 contre tous les projets politiques et journalistiques
01:28:50 qui stigmatisent
01:28:52 une catégorie de la population.
01:28:54 C'est vraiment permettre à tout un chacun
01:28:56 de comprendre comment on fonctionne
01:28:58 dans nos quartiers, dans nos cités et dans nos villages.
01:29:00 Demontrer que la France
01:29:02 n'est pas raciste et que les Français
01:29:04 ne sont pas islamophobes et encore moins antisémites.
01:29:06 Beaucoup de personnes pourront enfin
01:29:08 se dire que dans nos quartiers, nos cités
01:29:10 et nos villages, nous ne sommes pas des sauvages,
01:29:12 nous ne sommes pas des sauvageons, on a juste envie
01:29:14 d'exister comme le permet aujourd'hui
01:29:16 la pyramide des normes, notamment
01:29:18 la déclaration de l'homme judiciaire
01:29:20 qui a été éligible en 1789.
01:29:22 Et puis un nouveau variant du Covid-19
01:29:24 fait de plus en plus parler de lui.
01:29:26 Il s'appelle le "Fleurt" et s'avère
01:29:28 être plus contagieux que les précédents.
01:29:30 Sa présence a surtout été détectée
01:29:32 aux Etats-Unis. En France,
01:29:34 les autorités de santé le surveillent de près,
01:29:36 notamment à l'approche des Jeux Olympiques.
01:29:38 On voit cela avec Aminata Demphale et Fabrice Elsner.
01:29:40 Alors que l'été approche,
01:29:44 le Covid-19 refait surface avec l'émergence
01:29:46 d'un nouveau variant appelé "Fleurt".
01:29:48 S'il est pour l'instant moins actif
01:29:50 en Europe, ce variant est passé de
01:29:52 14 à plus de 28%
01:29:54 des infections aux Etats-Unis.
01:29:56 Selon les scientifiques, "Fleurt" ne semble
01:29:58 pas plus dangereux que les autres variants
01:30:00 et les symptômes restent les mêmes.
01:30:02 Il s'inquiète cependant de sa résistance
01:30:04 aux vaccins.
01:30:06 La vaccination que l'on avait faite précédemment
01:30:08 pour se protéger des formes
01:30:10 graves de la Covid-19 reste
01:30:12 parfaitement efficace.
01:30:14 Néanmoins, le fait que
01:30:16 le nouveau variant ait acquis
01:30:18 de nouvelles mutations lui permet
01:30:20 d'échapper légèrement à l'immunité
01:30:22 et donc d'être capable de redonner
01:30:24 des infections. L'arrivée de ce variant
01:30:26 en pleine saison estivale et à quelques
01:30:28 semaines des Jeux Olympiques pourrait entraîner
01:30:30 une nouvelle vague de contamination,
01:30:32 ce qui ne semble pas inquiéter les Parisiens.
01:30:34 C'est comme un rhume,
01:30:36 je ne vois pas en quoi ça pourrait m'impacter.
01:30:38 On a appris à maîtriser
01:30:40 la Covid et donc je n'ai pas plus peur.
01:30:42 Les scientifiques appellent cependant
01:30:44 à la vigilance et à la poursuite des gestes
01:30:46 barrières, comme le port du masque
01:30:48 dans les lieux clos et les transports
01:30:50 en commun. Merci beaucoup
01:30:52 cher Isabelle, nouveau rendez-vous de l'Actu en votre compagnie
01:30:54 d'ici quelques minutes.
01:30:56 Nos invités cet après-midi, si vous ne nous rejoignez pas à l'instant,
01:30:58 je vous les présente à nouveau. Luc Graa est là,
01:31:00 politologue, merci. A vos côtés
01:31:02 Élodie Milsarek, qui est sémiologue.
01:31:04 Bienvenue également.
01:31:06 Jonathan Sixxou est resté tombe abonné et on
01:31:08 accueille Denis de Monpion, éditorialiste
01:31:10 politique. Bonjour Denis, merci
01:31:12 de nous avoir rejoint. Je vous propose de porter
01:31:14 un tout dernier regard sur
01:31:16 les intentions de vote à
01:31:18 24h maintenant, quasiment de la
01:31:20 fin de la campagne officielle. Après ça sera un petit peu
01:31:22 plus compliqué.
01:31:24 Regardons ce sondage OpinionWay,
01:31:26 qui fiche donc un peu
01:31:28 les scores des différentes formations,
01:31:30 en tout cas les intentions de vote,
01:31:32 avec évidemment le Rassemblement
01:31:34 National qui, dans cette étude d'opinion,
01:31:36 gagne un point
01:31:38 et se situe autour de 33%.
01:31:40 La majorité présidentielle
01:31:42 créditée de 15% dans les intentions de vote,
01:31:44 talonnée par le Parti Socialiste,
01:31:46 enfin, un peu moins qu'attendu
01:31:48 d'ailleurs, on pourra en redire un mot.
01:31:50 Et puis après, les Républicains,
01:31:52 d'autres grandes formations politiques
01:31:54 classiques, la France Insoumise,
01:31:56 et puis Reconquête et Europe Écologie
01:31:58 des Verts, tandis que vous voyez l'intégralité
01:32:00 des partis s'afficher.
01:32:02 Je vous propose d'écouter, en guise de
01:32:04 début d'analyse,
01:32:06 Frédéric Michaud, lui, le directeur général adjoint
01:32:08 d'OpinionWay, et il parle précisément
01:32:10 du score que réalise le RN
01:32:12 depuis plusieurs semaines maintenant.
01:32:14 Ce que nous voyons, c'est d'abord
01:32:16 une position extrêmement dominante du Rassemblement
01:32:18 National, avec 33%, c'est
01:32:20 un tiers de l'électorat, c'est
01:32:22 considérable, et puis surtout
01:32:24 cette position s'est
01:32:26 affermie en cours de campagne, puisque la liste
01:32:28 conduite par Jordane Bardella a
01:32:30 gagné 4 points depuis
01:32:32 le début du mois d'avril,
01:32:34 et a creusé
01:32:36 l'écart avec
01:32:38 la liste qui est en 2ème position,
01:32:40 qui est la liste de la majorité
01:32:42 présidentielle,
01:32:44 donc un écart qui s'est
01:32:46 accru, et puis surtout
01:32:48 la liste du RN
01:32:50 obtiendrait un score
01:32:52 deux fois supérieur à celle
01:32:54 de la majorité. Denis Demand,
01:32:56 pure nouvelle arrivant, je vais donc commencer avec vous
01:32:58 pour avoir un peu de sang neuf,
01:33:00 un regard un peu frais sur cette question
01:33:02 qu'on a déjà évoquée précédemment. Les sondeurs
01:33:04 ont coutume de dire "attention, les scrutins
01:33:06 européens, on a toujours d'énormes surprises",
01:33:08 bon, il y en aura peut-être, certes, mais
01:33:10 pour ce qui est de la tête
01:33:12 de ce scrutin, a priori, il n'y aura pas
01:33:14 de grands bouleversements, là, la scie
01:33:16 du RN qui vient d'évoquer
01:33:18 est suffisante, visiblement. En tout cas,
01:33:20 il semble que depuis que la campagne est lancée,
01:33:22 le RN
01:33:24 fait
01:33:26 course en tête, depuis le début, mais
01:33:28 alors il peut y avoir, en effet,
01:33:30 des surprises, mais au point
01:33:32 de voir
01:33:34 un parti comme
01:33:36 le parti majoritaire
01:33:38 macroniste, ou
01:33:40 même, je sais pas,
01:33:42 les LR, ou les
01:33:44 socialistes dépassés, ça paraît assez peu
01:33:46 vraisemblable, car
01:33:48 Bardella,
01:33:50 la tête de l'ISTRN, a
01:33:52 mené une campagne assez
01:33:54 prudente, finalement,
01:33:56 et puis, dans l'opinion,
01:33:58 évidemment, il y a
01:34:00 le goût du changement,
01:34:02 et on va essayer autre chose
01:34:04 qui a pas mal fonctionné, visiblement.
01:34:06 Maintenant, il faut
01:34:08 savoir quel sera,
01:34:10 puisque les sondeurs
01:34:12 parlent beaucoup aussi du
01:34:14 taux d'abstention, ils ont l'air de dire que
01:34:16 il sera
01:34:18 moindre que lors des scrutins
01:34:20 précédents, tout dépendra
01:34:22 du temps qu'il fera dimanche.
01:34:24 - Donc vous faites partie de cette team qui considère que
01:34:26 la météo est un facteur important.
01:34:28 - Beaucoup, beaucoup. Alors il y a quand même une chose,
01:34:30 j'ai vu que des gens avaient des difficultés
01:34:32 à faire des procurations,
01:34:34 pour ceux qui ne seront pas là,
01:34:36 il faut se déplacer,
01:34:38 enfin, on peut pas, en tout cas, faire une procuration
01:34:40 en un coup de clic, et ça,
01:34:42 c'est peut-être un problème qui
01:34:44 devrait être réglé. - Il y a un autre aspect,
01:34:46 Luc Gras, qu'on a pas évoqué tout à l'heure,
01:34:48 c'est que, finalement, les débats, et Dieu sait
01:34:50 qu'il y en a eu pas mal, on a tous
01:34:52 été, bon, de par nos déformations
01:34:54 professionnelles, aussi, spectateurs
01:34:56 de ces nombreux débats entre
01:34:58 les différentes têtes de liste, finalement, ils n'ont pas
01:35:00 tellement changé la donne, on a l'impression que
01:35:02 ça n'est pas de nature à, comment dire,
01:35:04 à convaincre plus que ça.
01:35:06 - Alors, de toute manière, pas pour
01:35:08 ces élections seulement, mais les débats,
01:35:10 en général, renforcent
01:35:12 les personnes dans leurs convictions. Ça ne joue
01:35:14 qu'à la marche, sauf accidents
01:35:16 industriels, un peu comme Marine Le Pen
01:35:18 aux présidentielles contre Macron, mais à
01:35:20 l'intérieur, non. Mais pourquoi ? Parce que
01:35:22 les grandes tendances de fond, là,
01:35:24 quels sont les enseignements à tirer
01:35:26 de cette campagne, avant
01:35:28 le résultat ? C'est qu'il y a, premièrement, un rejet
01:35:30 Macron massif. Six
01:35:32 électeurs qui sont prêts à aller voter sur
01:35:34 sept, 15%,
01:35:36 votent pour quelqu'un d'autre
01:35:38 que le parti aux affaires.
01:35:40 Donc ça, c'est un score important.
01:35:42 Par le passé, il y a déjà eu des mauvais scores,
01:35:44 au passage, ceux qui gagnent les Européennes
01:35:46 gagnent rarement
01:35:48 la présidentielle qui suit, donc il faut
01:35:50 rester tout à fait prudent sur la suite des
01:35:52 événements, mais un rejet fort de Macron.
01:35:54 Deuxième enseignement, le plafond
01:35:56 de verre est cette fois-ci, définitivement,
01:35:58 explosé.
01:36:00 Le Rassemblement national, à 33%,
01:36:02 34%, est bien au-delà
01:36:04 de sa ligne habituelle de
01:36:06 20-22% qu'il a depuis
01:36:08 des années. Et donc, le plafond
01:36:10 de verre a explosé, et donc,
01:36:12 avec une campagne assez
01:36:14 habile, où il n'a pas pris trop de risques,
01:36:16 où il a appelé
01:36:18 au vote utile, c'est assez amusant, parce qu'autrefois,
01:36:20 le Rassemblement national
01:36:22 ex-FN, quand il était petit, il disait
01:36:24 "Votez surtout avec vos convictions",
01:36:26 et là, on voit, dans sa majesté
01:36:28 Jordane Bardella, dire "Votez utile,
01:36:30 votez pour les seuls parmi
01:36:32 tous les candidats qui sont contre Macron".
01:36:34 - Il justifie ça en disant qu'il n'y a qu'un tour.
01:36:36 - Troisième point, très difficile
01:36:38 situation pour la majorité,
01:36:40 et en règle générale pour tous
01:36:42 les candidats, et je reviens sur le sondage,
01:36:44 c'est de bouger les lignes, parce que la politique,
01:36:46 c'est plutôt le domaine des paquebots
01:36:48 plutôt que des formules 1.
01:36:50 C'est-à-dire qu'une fois qu'une dynamique est lancée,
01:36:52 qu'elle soit favorable ou défavorable,
01:36:54 c'est très difficile d'amorcer un virage.
01:36:56 On ne peut pas faire tête à queue en politique.
01:36:58 - Je vais quand même me faire l'avocat du lobby, il y a quand même un bémol
01:37:00 dans le cadre du Rassemblement national, qu'on entend, et compris
01:37:02 de la part de leur chef de file, ou de leur cadre
01:37:04 en interne, c'est de dire "Attention à la démobilisation
01:37:06 de l'électorat", parce que quand on pense
01:37:08 que c'est gagné, on se dit que de toute façon
01:37:10 les jeux sont faits,
01:37:12 les dés en sont jetés, et que c'est peut-être pas la peine
01:37:14 de se mobiliser. C'est là que se situe le risque
01:37:16 aussi pour Jordan de Mardela.
01:37:18 - Par rapport à ce qui vient d'être dit,
01:37:20 et qui est tout à fait juste
01:37:22 dans une vision macro,
01:37:24 si on regarde un tout petit peu plus dans le détail,
01:37:26 parce que forcément, moi, ma déformation, c'est de regarder
01:37:28 aussi les mots, les discours,
01:37:30 les postures, qui sont
01:37:32 présentes au sein des débats,
01:37:34 mais aussi dans les...
01:37:36 - Les professions de foi. - Les professions de foi.
01:37:38 - Oui, mais il y a des petites choses
01:37:40 intéressantes. Tout est là, en fait.
01:37:42 - Pas forcément, mais...
01:37:44 - Si on peut s'amuser un petit peu, déjà, ça m'a fait rire,
01:37:46 parce que c'est le seul mot pour dans la liste
01:37:48 aïée, Valérie Aïer,
01:37:50 c'est le seul mot qu'on trouve en signature, c'est "en confiance".
01:37:52 Donc, vous savez, on a tendance à convoquer
01:37:54 les mots quand, justement,
01:37:56 ils ne sont pas présents en nous-mêmes.
01:37:58 Donc, en fait, elle n'était pas du tout confiante.
01:38:00 - Ah, ça, c'est un arme de...
01:38:02 - Oui, tout à fait. - ... de manque de confiance.
01:38:04 - Oui, tout à fait. - C'est intéressant. - Oui, c'est l'implicite.
01:38:06 - Dans la sémiologie, on analyse
01:38:08 à la fois les mots qui sont présents de manière explicite,
01:38:10 mais il y a toute la partie implicite, en fait.
01:38:12 C'est pourquoi on utilise tel mot, et souvent,
01:38:14 c'est convoqué, voilà, parfois
01:38:16 de manière plus inconsciente, mais là, pour moi,
01:38:18 c'était très parlant. Simplement,
01:38:20 ce qui est intéressant, dans ce qu'on dit depuis tout à l'heure
01:38:22 sur le RN, il faut aussi dire
01:38:24 que leur campagne, très prudente,
01:38:26 effectivement, a convoqué
01:38:28 des thèmes qui sont des thèmes
01:38:30 entendus depuis maintenant plusieurs années,
01:38:32 et il y a une certaine clarté qui se dégage.
01:38:34 On parlait tout à l'heure de l'ambiguïté
01:38:36 de M. Macron. Il y a des...
01:38:38 des...
01:38:40 parties qui ne sont pas du tout claires.
01:38:42 Je pense à Marie Toussaint. On est en train
01:38:44 d'assister quand même à un effondrement, enfin,
01:38:46 sur les européennes, normalement, le parti écologique
01:38:48 est le premier... - Avec les nations.
01:38:50 - Exactement. Donc là, on est quand même face
01:38:52 à un effondrement de ce parti-là,
01:38:54 mais parce qu'en fait, il a manqué de clarté.
01:38:56 On est face à un parti écologiste qui jamais
01:38:58 n'a utilisé les mots "arbre",
01:39:00 "animaux", "souffrance animale". Vous vous amusiez
01:39:02 un petit peu des 2%, effectivement,
01:39:04 du parti animaliste.
01:39:06 Moi, je pense même que ça se trouve, ils vont faire
01:39:08 plus, parce qu'en définitive, la seule liste
01:39:10 qui était censée porter ces thèmes-là
01:39:12 ne les a pas portées. Donc là, on n'est pas du tout
01:39:14 sur une liste claire. Et je reprends la profession
01:39:16 de foi. Effectivement, ça parle beaucoup de crise sociale,
01:39:18 les plus fragiles, les personnes.
01:39:20 Bon, en définitive, ça, c'est plutôt
01:39:22 presque un discours PS. Donc on voit bien comment
01:39:24 les lignes ne sont pas si claires. Et je pense que
01:39:26 dans ce type d'élection, ce sont les partis
01:39:28 qui sont clairs et qui savent s'affirmer. - Donc, en résumé,
01:39:30 revenir aux fondamentaux, c'est un gage de succès.
01:39:32 - Oui, mais revenir aux fondamentaux
01:39:34 aussi, en cette veille d'élection, c'est quoi ?
01:39:36 C'est d'être prudent, et surtout
01:39:38 quand on a de tels sondages. Bon, il y a le
01:39:40 RN qui est en tête,
01:39:42 et ça fait peu de doute. - Même avec
01:39:44 la marge d'erreur, ils sont autour de 3.
01:39:46 - Voilà, mais c'était ça dont je voulais parler. C'est la fameuse
01:39:48 marge d'erreur, quand on fait un sondage.
01:39:50 Et quand on voit qu'il y a autant de partis
01:39:52 qui font le même score, 7%
01:39:54 pour LR et LFI,
01:39:56 quand on voit que Renaissance
01:39:58 était à 15 et le PS
01:40:00 13, on est dans la marge d'erreur.
01:40:02 Et quand on reconquête
01:40:04 FES6 et les Écolos font 6
01:40:06 également, ça ne peut pas être
01:40:08 ce score-là qu'on aura aux sorties des urnes
01:40:10 dimanche soir. Donc, il faut être
01:40:12 prudent dans notre analyse, je pense,
01:40:14 indépendamment du RN, encore une fois,
01:40:16 qui caracole en tête de façon
01:40:18 spectaculaire. - Vous êtes en train de dire
01:40:20 que les sondages ne sont pas de toute façon fiables
01:40:22 et... - Je pense que les sondages sont...
01:40:24 - C'est pas possible qu'on ait autant de listes dans un tel,
01:40:26 avec des scores aussi similaires, ça veut dire ?
01:40:28 - C'est-à-dire qu'une marge d'erreur,
01:40:30 ça peut tourner jusqu'à 3%.
01:40:32 - Ah oui, mais pour les petits scores,
01:40:34 entre 13 et 15% ?
01:40:36 - Entre 13 et 15%, vous êtes parfaitement dans la marge d'erreur.
01:40:38 Et c'est pour ça qu'il est probable
01:40:40 que... Je veux dire, c'est pas impossible
01:40:42 et c'est pas fou d'imaginer
01:40:44 que le PS, dimanche,
01:40:46 passe devant le parti de la majorité.
01:40:48 - D'accord, oui, à cet égard, oui, en effet.
01:40:50 - Et on sait aussi que les sondeurs peuvent
01:40:52 se tromper magistralement.
01:40:54 On l'a vu en 2002 à l'élection présidentielle
01:40:56 quand Lionel Jospin a été éliminé
01:40:58 par Jean-Marie Le Pen,
01:41:00 ou aux législatives,
01:41:02 quand on l'a vu tout d'un coup
01:41:04 aux dernières législatives,
01:41:06 le Rassemblement national décrochait,
01:41:08 je crois, à 90. - 99 !
01:41:10 - C'était 90, puis 99. - Ils en étaient contents
01:41:12 à 30, en théorie. - Ça a quand même surpris
01:41:14 tout le monde. Là, dans l'élection européenne,
01:41:16 il y a quelque chose de très
01:41:18 particulier, c'est que
01:41:20 c'est d'abord, peut-être, le rejet
01:41:22 de la politique d'Emmanuel Macron,
01:41:24 et surtout du brouillage
01:41:26 d'une politique qu'il a installée
01:41:28 depuis pas mal de temps,
01:41:30 et qui plus est,
01:41:32 c'est que
01:41:34 je crois que les Français, les électeurs,
01:41:36 mais pas seulement Français,
01:41:38 mais Européens, qui iront aux urnes,
01:41:40 ils ont compris que les choses
01:41:42 pouvaient bouger de Bruxelles
01:41:44 désormais, et que donc,
01:41:46 il n'y a pas une majorité claire
01:41:48 à la dernière élection
01:41:50 européenne, et
01:41:52 là, on ne sait pas si
01:41:54 un parti... Enfin, des formations
01:41:56 pourront constituer une majorité,
01:41:58 mais en tout cas, c'est là,
01:42:00 les électeurs ont réalisé que c'est là que ça se joue.
01:42:02 - Thomas,
01:42:04 il y a aussi, de la même manière,
01:42:06 la déconvenue de 2021, je parle toujours
01:42:08 du RN, mais les régionales, ils attendaient
01:42:10 sans doute des présidents
01:42:12 de régions, au moins deux, ils misaient
01:42:14 sur deux, résultat, ça a été une catastrophe
01:42:16 pour les régionales. - Aucun, et
01:42:18 c'est vrai que c'est pour ça qu'il faut toujours être assez méfiant
01:42:20 sur les sondages, vous avez raison, même si là,
01:42:22 l'avance de 18 points, il faut quand même noter, c'est
01:42:24 18 points de plus que la liste qui arrive en deuxième, c'est gigantesque.
01:42:26 Même si on est dans une marge d'erreur...
01:42:28 - Il n'y aura pas de retournement majeur. - Il y aura peut-être un resserrement,
01:42:30 mais on sera, a priori, avec le RN en tête.
01:42:32 Ce qui est intéressant, vous parliez des débats
01:42:34 et des dynamiques, la semaine passée,
01:42:36 Raphaël Glucksmann s'approchait dangereusement de Valérie Ayé.
01:42:38 Et puis, il y a eu le débat sur CNews,
01:42:40 Raphaël Glucksmann n'est pas venu à ce débat. Et finalement,
01:42:42 on voit que la dynamique s'est un peu inversée, il est un peu
01:42:44 reculé à ce moment-là, peut-être qu'il paye aussi
01:42:46 son absence à ce débat.
01:42:48 Et puis, en ce qui concerne le Rassemblement
01:42:50 national, il faut noter
01:42:52 aussi qu'ils ont voulu faire de cette élection une élection
01:42:54 de mi-mandat, une sorte de référendum pour ou contre
01:42:56 Macron, alors que la liste de Valérie Ayé
01:42:58 voulait inscrire les sujets européens.
01:43:00 Et puis, finalement, et Gabriel Attal,
01:43:02 et Emmanuel Macron se sont investis dans cette campagne,
01:43:04 au point que, finalement, eux-mêmes ont attesté
01:43:06 cette thèse selon laquelle
01:43:08 il s'agissait bien d'un référendum pour ou contre la majorité
01:43:10 et l'exécutif, et ils en paieront
01:43:12 certainement les conséquences d'Ivan.
01:43:14 - Justement, avant votre arrivée, on s'interrogeait sur
01:43:16 l'opportunité, ou pas,
01:43:18 pour Emmanuel Macron d'être intervenu comme ça, de plein pied.
01:43:20 Déjà, vous savez comment ça va être Gabriel Attal
01:43:22 qui est venu chapronner,
01:43:24 je veux dire, je suis gentil en disant ça,
01:43:26 Valérie Ayé, et puis le Président de la République
01:43:28 monté en puissance et qui s'est invité à 2h20.
01:43:30 On s'est interrogé sur
01:43:32 le côté contre-productif
01:43:34 de l'exercice, c'est ce que vous disiez.
01:43:36 Est-ce qu'on peut
01:43:38 expliquer un peu en quoi
01:43:40 le message du Président hier n'est pas
01:43:42 forcément passé ? Ou en tout cas,
01:43:44 en quoi il peut être rebutant, même, pour certains électeurs ?
01:43:46 - Oui, on parlait de la dimension
01:43:48 prosélite du message
01:43:50 porté par le Président Emmanuel Macron
01:43:52 et le fait que, quand on
01:43:54 s'intéresse un petit peu au fonctionnement cognitif
01:43:56 et aux dynamiques comportementales
01:43:58 qui nous animent, nous, êtres humains,
01:44:00 il y a un certain nombre de biais qui peuvent
01:44:02 être visibles
01:44:04 et qui sont généralement pris en compte.
01:44:06 Là, en l'occurrence, on parlait du biais
01:44:08 de réactance, c'est le fait que, quand on cherche
01:44:10 trop à convaincre les gens,
01:44:12 quelque part, on peut créer l'effet inverse
01:44:14 et c'est ce qu'on appelle ce biais de réactance.
01:44:16 Il me semble que la stratégie
01:44:18 d'Emmanuel Macron est risquée
01:44:20 de ce point de vue-là. Néanmoins, vous aurez
01:44:22 peut-être noté une évolution, puisqu'on
01:44:24 s'intéresse également aux signes, dans les affiches
01:44:26 de campagne sur les élections européennes,
01:44:28 il y a eu un petit changement, c'est qu'au début
01:44:30 Valérie Ayé apparaissait avec Emmanuel Macron
01:44:32 et puis ces derniers temps, on l'a vu plutôt apparaître
01:44:34 avec Gabriel Attal. Alors moi, j'y ai vu une stratégie
01:44:36 assez consciente, de la part
01:44:38 du président, de vouloir se retirer
01:44:40 et de faire plutôt porter
01:44:42 l'échec,
01:44:44 finalement, sur son Premier ministre que lui-même.
01:44:46 - Oui, et ce projet déjà dans l'après,
01:44:48 puisque, évidemment, le RN a demandé notamment
01:44:50 la dissolution, en quel échec patent, pour
01:44:52 la majorité présidentielle. - Il faudra faire quelque chose. Dans tous les cas,
01:44:54 si le score, si les résultats, enfin, les intentions
01:44:56 de vote qu'on nous annonce aujourd'hui se vérifient dimanche
01:44:58 en termes de score, de toutes les manières,
01:45:00 le président de la République devra faire quelque chose.
01:45:02 Après, ce sera à sa main et il pourra décider ce qu'il fait.
01:45:04 Il ne pourra pas faire comme si rien n'était
01:45:06 alors qu'il aurait subi un échec majeur
01:45:08 à une élection européenne. - Mais il y a quelque chose
01:45:10 que je ne comprends pas à travers les affiches, c'est que j'avais cru
01:45:12 comprendre que moi, pour figurer sur l'affiche, quand on est
01:45:14 chef de file d'une formation politique,
01:45:16 il fallait précisément que c'était la technique
01:45:18 de l'inscription en candidature
01:45:20 en dernière place, pour pouvoir prétendre
01:45:22 apparaître. Or là, ni Gabriel Attal, ni
01:45:24 le président ne sont... C'est pas...
01:45:26 Il n'y a pas de problème. - Non, c'était sur des tracts, certainement.
01:45:28 Donc là, ce n'est peut-être pas des affiches officielles,
01:45:30 ce sont des tracts. - D'accord. - En l'occurrence, vous faites un petit projet.
01:45:32 - Il me semble qu'elle est toute seule sur l'affiche officielle, de mémoire.
01:45:34 Denis, puis Luc, pour un dernier mot.
01:45:36 - Non, il y a un autre facteur, c'est qu'il ne faut pas
01:45:38 perdre de vue que cette élection européenne,
01:45:40 c'est une élection à un tour.
01:45:42 Parce que tout à l'heure, vous évoquiez le fait
01:45:44 que les sondages
01:45:47 avaient laissé entendre
01:45:49 qu'au moment des régionales,
01:45:51 le RN pourrait décrocher
01:45:53 de région. En réalité,
01:45:55 à chaque élection,
01:45:57 il y a eu quand même
01:45:59 un mouvement...
01:46:01 - Le fameux front républicain.
01:46:03 - Qui est d'ailleurs de plus en plus
01:46:05 inexistant et fragile.
01:46:07 Et au fil des élections,
01:46:09 d'ailleurs, on a bien vu que le RN,
01:46:11 retoiletté par Marine Le Pen
01:46:13 et maintenant incarné également par
01:46:15 Bardella,
01:46:17 n'a plus besoin, j'allais dire,
01:46:19 d'alliance, pratiquement, puisque
01:46:21 en tout cas, à ce stade,
01:46:23 il arrive à être crédité
01:46:25 de plus de 30% des voix
01:46:27 à un tour.
01:46:29 - Le mot de conclusion. Après, on passera à deux autres thèmes
01:46:31 après la pause. - Alors, sous la
01:46:33 Ve République, le président préside.
01:46:35 Il doit avoir une vision du long terme.
01:46:37 Donc évidemment qu'il ne doit pas
01:46:39 officiellement se mêler d'une campagne
01:46:41 électorale européenne au point où le
01:46:43 fait Emmanuel Macron, ce qui est contre-productif.
01:46:45 Et puis, deuxième point,
01:46:47 il ne faut pas oublier qu'en 2019,
01:46:49 le Front National
01:46:51 à l'époque, Rassemblement National,
01:46:53 est arrivé en tête.
01:46:55 Ça n'a pas bouleversé la vie politique française.
01:46:57 Donc, tout l'argument de dire
01:46:59 que ça va bouleverser tout au lendemain,
01:47:01 le président
01:47:03 Macron va vite oublier qu'il
01:47:05 est descendu beaucoup trop dans la campagne
01:47:07 pour se remonter sur son aventain
01:47:09 en disant "ça n'a rien à voir".
01:47:11 Ce n'est pas une élection de
01:47:13 mid-terme, mais évidemment, il devra
01:47:15 en tirer des enseignements politiques.
01:47:17 - Oui, là, il y avait 22-23
01:47:19 et là, on est à 15-33.
01:47:21 Il faudra trouver des arguments.
01:47:23 - Il faut peut-être se marquer une petite pause
01:47:25 et puis on reviendra à d'autres thèmes et, bien sûr,
01:47:27 au journal d'Isabelle Piboulot, tout de suite.
01:47:29 - Nous voici de retour avec
01:47:35 Isabelle Piboulot pour le journal.
01:47:37 Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron
01:47:39 concernant l'Ukraine, Joe Biden, lui aussi,
01:47:41 réitère l'aide américaine à Kiev.
01:47:43 - Avec une nouvelle enveloppe de 225
01:47:45 millions de dollars,
01:47:47 le président américain l'a annoncé à l'occasion
01:47:49 d'un entretien à Paris avec
01:47:51 Volodymyr Zelensky. Les Etats-Unis
01:47:53 seront toujours avec vous à déclarer
01:47:55 Joe Biden. - Et aux Etats-Unis, justement,
01:47:57 le Premier ministre israélien prononcera, lui, un discours
01:47:59 devant le Congrès américain. Ce sera à Washington
01:48:01 le 24 juillet. - Une prise de parole
01:48:03 alors que la guerre continue à Gaza.
01:48:05 L'invitation a été adressée fin mai
01:48:07 à Benjamin Netanyahou par les
01:48:09 chefs parlementaires républicains et démocrates
01:48:11 et survient après des critiques à l'encontre
01:48:13 de Joe Biden, le président américain
01:48:15 ayant affirmé publiquement
01:48:17 son opposition à une offensive terrestre à Rafah.
01:48:19 - Le reste de l'actualité. En Nouvelle-Calédonie,
01:48:21 le laboratoire le plus important de l'archipel
01:48:23 tourne au ralenti depuis le début des émeutes.
01:48:25 - Une grande partie du matériel a été
01:48:27 incendié. Les pertes sont
01:48:29 estimées à 2 millions d'euros
01:48:31 et seuls 20% des patients peuvent
01:48:33 être accueillis. Reportage de Thibault Marcheteau
01:48:35 avec le récit d'Augustin Benadieu.
01:48:37 - Christophe
01:48:39 et Sébastien sont deux patrons inquiets.
01:48:41 Leur laboratoire,
01:48:43 vital pour l'archipel, réalise
01:48:45 70% des analyses médicales
01:48:47 des Calédoniens. Sauf qu'aujourd'hui,
01:48:49 leur activité est au ralenti,
01:48:51 presque à l'arrêt. L'un de leurs bâtiments
01:48:53 et une partie de leur machine d'analyse
01:48:55 a été saccagé.
01:48:57 - On a constaté que, effectivement,
01:48:59 toute la partie technique avait été
01:49:01 totalement incendiée. Il y a des automates
01:49:03 qui réalisent plus de 80%
01:49:05 des analyses du groupe.
01:49:07 Donc il n'y a plus rien de récupérable
01:49:09 à cet endroit-là.
01:49:11 Tant en termes de machines qu'en termes
01:49:13 de stocks de réactifs, de consommables, etc.
01:49:15 - Les chefs d'entreprise estiment
01:49:17 le coût des dégâts à plus de 2 millions d'euros.
01:49:19 Mais ce qui les inquiète le plus,
01:49:21 c'est de voir leurs salariés quitter l'île,
01:49:23 qui manque déjà de laborantins.
01:49:25 - Certains des gens ont
01:49:27 manifesté le désir de repartir.
01:49:29 Pas plus tard que ce matin,
01:49:31 j'ai eu au téléphone une biologiste
01:49:33 qui n'était plus
01:49:35 en Calédonie et qui m'appelait
01:49:37 pour me dire que, finalement,
01:49:39 elle devait intégrer notre groupe
01:49:41 au mois de juillet.
01:49:43 Elle est sur le départ avec sa famille
01:49:45 en urgence.
01:49:47 - Aujourd'hui, les deux dirigeants
01:49:49 s'appuient sur les quelques machines présentes
01:49:51 dans les cliniques épargnées par les émeutes.
01:49:53 Mais ils l'ont promis à leurs centaines
01:49:55 de salariés, ils reconstruiront
01:49:57 coûte que coûte leur outil de travail.
01:49:59 - Et on poursuit avec la colère
01:50:01 exprimée par les Lyonnais,
01:50:03 puisque la statue de Louis XIV Place Belcourt
01:50:05 a été une nouvelle fois dégradée.
01:50:07 - Les faits se sont passés mardi.
01:50:09 C'est la deuxième fois que l'oeuvre
01:50:11 est prise pour cible.
01:50:13 De quoi énerver rivrains et touristes.
01:50:15 Reportage d'Olivier Madinier et Goderic Bey.
01:50:17 - Des dégradations
01:50:19 incessantes. Ce mardi,
01:50:21 de nouveaux tags ont été inscrits
01:50:23 sur le socle de l'emblématique statue de Louis XIV.
01:50:25 C'est la deuxième fois qu'elle est
01:50:27 vandalisée depuis la fin de sa rénovation,
01:50:29 achevée il y a deux semaines
01:50:31 après dix mois de travaux.
01:50:33 La semaine dernière, ce sont des tags
01:50:35 et des autocollants pro-palestiniens
01:50:37 qui avaient été affichés sur le marbre.
01:50:39 Des actes qui scandalisent
01:50:41 rivrains et touristes.
01:50:43 - C'est désolant. On ne sait pas qui fait ça.
01:50:45 C'est vraiment désolant.
01:50:47 - C'est affolant. On ne peut plus rien protéger.
01:50:49 C'est lamentable.
01:50:51 - C'est dommage, c'est malheureux.
01:50:53 C'est impensable.
01:50:55 - Pour protéger ce symbole lyonnais,
01:50:57 l'opposition souhaite renforcer la sécurité.
01:50:59 - Je propose l'installation
01:51:01 de caméras nomades autour de la statue
01:51:03 et l'installation de barrières de protection.
01:51:05 Il est urgent de protéger notre patrimoine.
01:51:07 - La municipalité,
01:51:09 si elle déplore ce vandalisme,
01:51:11 refuse pour le moment de limiter l'accès à l'édifice.
01:51:13 - Les tags sur la statue de Louis XIV
01:51:15 sont la conséquence d'une politique
01:51:17 laxiste des écologistes lyonnais.
01:51:19 Les militants d'extrême-gauche
01:51:21 châlissent et abîment notre ville.
01:51:23 Le maire de Lyon laisse faire.
01:51:25 - Chaque année, la mairie de Lyon consacre
01:51:27 au détagage de la ville un budget d'un million
01:51:29 quatre cent mille euros.
01:51:31 - On termine avec une image un peu plus réjouissante.
01:51:33 La mairie de Lyon est prête pour les Jeux olympiques.
01:51:35 - La tour Eiffel est désormais parée.
01:51:37 Des anneaux représentant les continents
01:51:39 face aux trocadéros
01:51:41 mesurant 29 mètres de long et 13 mètres de haut.
01:51:43 Les anneaux olympiques seront éclairés
01:51:45 chaque nuit.
01:51:47 De quoi se mettre dans l'ambiance de la compétition
01:51:49 dont la cérémonie d'ouverture se tiendra le 26 juillet.
01:51:51 - Merci beaucoup.
01:51:53 De retour avec nos invités pour décrypter l'actualité.
01:51:55 Il nous reste une dizaine de minutes.
01:51:57 Sans plus tarder, on va parler du procès
01:51:59 de la sauvagerie qui a tué Berthe,
01:52:01 qui a 90 ans. C'était en juin 2021.
01:52:03 On a beaucoup entendu des membres de sa famille.
01:52:05 On va écouter à nouveau des extraits
01:52:07 de ce qu'ils nous ont confié.
01:52:09 Un clandestin pakistanais est jugé.
01:52:11 Il a été reconnu d'ailleurs par son ADN et ses empreintes.
01:52:13 Retour à cette affaire avec Amaury Bucaud pour commencer.
01:52:15 - Un homme est jugé depuis mercredi
01:52:19 par la cour d'assises de Paris
01:52:21 pour violence ayant entraîné la mort.
01:52:23 L'effet remonte à la nuit du 9 au 10 juin 2021.
01:52:29 Berthe, une dame vulnérable et âgée de 90 ans,
01:52:31 est agressée à son domicile parisien
01:52:33 du 13e arrondissement.
01:52:35 C'est son aide à domicile
01:52:37 qui la retrouve au petit matin,
01:52:39 à la fois dénudée mais aussi couverte
01:52:41 de multiples coups.
01:52:43 Berthe va malheureusement décéder
01:52:45 le lendemain à l'hôpital de suite de ses blessures.
01:52:47 Sur place, les policiers retrouvent
01:52:49 à la fois des ADN, des empreintes
01:52:51 et vont identifier un clandestin pakistanais
01:52:53 au parcours migratoire assez chaotique
01:52:55 puisqu'il était passé par la Grèce,
01:52:57 l'Italie avant d'arriver en France en 2019.
01:52:59 Chaque fois, ses demandes d'asile
01:53:01 avaient été rejetées et il était déjà
01:53:03 connu en France pour des faits de violence.
01:53:05 Alors il est très difficile de savoir
01:53:07 ce qui s'est passé cette nuit-là
01:53:09 puisque la victime est décédée
01:53:11 et que le mis en cause dit n'avoir aucun souvenir
01:53:13 de ce qui s'est passé.
01:53:15 Mais pour la famille, ce procès est très important.
01:53:17 Ils attendent quand même une reconnaissance
01:53:19 de la culpabilité de l'homme
01:53:21 qui est supposé avoir tué leur mère et grand-mère.
01:53:23 Je vous propose d'ailleurs d'écouter
01:53:25 le témoignage assez poignant
01:53:27 du petit-fils de la victime qui en veut
01:53:29 à l'État français aujourd'hui.
01:53:31 J'en veux à l'État français
01:53:33 pour négligence.
01:53:35 Comment se fait-il
01:53:37 que cette personne qui était
01:53:39 connue
01:53:41 pour des faits
01:53:43 de violences, de vols avec violences
01:53:45 et qui était sous le coup
01:53:47 du NoQTF, a-t-il pu
01:53:49 commettre ce crime ?
01:53:51 Comment se fait-il
01:53:53 que cette personne était encore
01:53:55 en liberté à ce moment-là ?
01:53:57 Voilà, c'est quelque chose...
01:53:59 C'est quelque chose qui me heurte.
01:54:03 Et vous savez,
01:54:05 nous, on est une famille bénéton.
01:54:07 Ma mère est métisse
01:54:09 guadeloupéenne normande.
01:54:11 Mon père est né sous X. Il a été adopté
01:54:13 par un père français,
01:54:15 par une mère catalane. Il est d'origine
01:54:17 juif séfarade.
01:54:21 On est au-dessus du soupçon
01:54:23 de racisme, mais il y a quand même une vraie question
01:54:25 qui se pose quand des gens viennent
01:54:27 et malgré
01:54:29 des faits de violences avérés, sont
01:54:31 libres de leurs actes.
01:54:33 Jonathan, j'ai l'impression de me répéter
01:54:35 un peu semaine après semaine, mais j'ai l'impression
01:54:37 que cette histoire, encore une fois,
01:54:39 est un concentré de tous nos dysfonctionnements.
01:54:41 C'est terrible.
01:54:43 C'est terrible parce qu'effectivement,
01:54:45 on est amené à se répéter
01:54:47 et on est amené à entendre
01:54:49 les mêmes propos
01:54:51 emplis de...
01:54:53 Je dois dire le mot...
01:54:55 d'un certain désespoir de ses proches,
01:54:57 de ses familles qui sont touchées
01:54:59 par... Et c'est ce questionnement
01:55:01 qui devient perpétuel.
01:55:03 Pourquoi un homme
01:55:05 connu des services de police, qui a eu
01:55:07 une OQTF, n'est pas
01:55:09 expulsé ? Et depuis 2021,
01:55:11 la liste serait assez longue,
01:55:13 me semble-t-il, à adresser
01:55:15 de toutes les agressions, et parfois mortelles,
01:55:17 perpétrées par des personnes
01:55:19 qui n'ont rien à faire en France.
01:55:21 - Et dysfonctionnement européen aussi, parce qu'il avait été
01:55:23 rejeté dans ses demandes par deux fois, dans des pays
01:55:25 autres. - Et Amaury nous disait, dans son
01:55:27 résumé, que c'était un parcours
01:55:29 qui a été un peu dysfonctionnel.
01:55:31 Selon moi, c'est un parcours, en somme toute,
01:55:33 relativement classique, malheureusement.
01:55:35 - Oui. Denis,
01:55:37 quel regard vous portez sur cette nouvelle affaire d'un sordide
01:55:39 sans nom, d'ailleurs ? - Oui, absolument. On parlait
01:55:41 de l'Europe
01:55:43 comme premier thème de discussion,
01:55:45 et c'est vrai que
01:55:47 ces difficultés-là,
01:55:49 on les a rencontrées souvent,
01:55:51 puisque combien de personnes
01:55:53 ont été refoulées en Allemagne
01:55:55 et accueillies en France
01:55:57 sans que personne ne bouge,
01:55:59 donc il y a quand même
01:56:01 une question de politique
01:56:03 intérieure à avoir
01:56:05 vis-à-vis des clandestins,
01:56:07 et s'ils
01:56:09 font l'objet d'une QTF,
01:56:11 obligation de quitter le territoire français,
01:56:13 il n'est pas normal
01:56:15 que les gars se retrouvent comme ça,
01:56:17 en pleine nature,
01:56:19 et à même de pouvoir commettre
01:56:21 d'autres méfaits.
01:56:23 - Si on élargit un peu le champ, tout ça, c'est une affaire
01:56:25 de volonté politique, s'agissant
01:56:27 des eaux QTF. Pourquoi
01:56:29 la France est si faible dans le rapport de force
01:56:31 qu'elle a tenté d'enclencher
01:56:33 avec les pays qui devraient reprendre
01:56:35 ces ressortissants-là ?
01:56:37 - Alors, il s'agit certainement... - On parlait de rapport de force
01:56:39 tout à l'heure, c'est comme ça. - Oui, oui. Il s'agit
01:56:41 vraiment d'une absence
01:56:43 de volonté politique, mais ce qu'on peut dire, c'est que
01:56:45 dans les sondages, la principale
01:56:47 préoccupation avec le pouvoir d'achat, c'est le problème
01:56:49 de touchant à l'immigration
01:56:51 et souvent
01:56:53 le lien fait entre l'immigration et
01:56:55 la sécurité qui se pose.
01:56:57 Et il est certain que, à la prochaine
01:56:59 élection présidentielle, pour le coup,
01:57:01 la mer des batailles 2027, cette
01:57:03 question-là sera au cœur
01:57:05 des débats. C'est-à-dire, quel que soit le futur
01:57:07 président de la République, qu'il soit
01:57:09 de telle ou telle partie, il faudra
01:57:11 qu'il traite ce sujet.
01:57:13 Le sentiment qu'il ne s'agit même plus d'une loi
01:57:15 des séries, mais d'une constante.
01:57:17 Il y a beaucoup de personnes déracinées
01:57:19 qui arrivent en France, qui sont dans une situation
01:57:21 de perte
01:57:23 de repères et qui font n'importe quoi
01:57:25 jusqu'à causer la mort d'une grand-mère.
01:57:27 Et cette question-là, elle est prégnante aujourd'hui.
01:57:29 Elle devra être traitée à l'occasion de la prochaine
01:57:31 élection présidentielle. - Elodie.
01:57:33 - Ce qui est terrible dans ce genre
01:57:35 d'histoire, puisqu'effectivement, on a noté la
01:57:37 récurrence de ce type d'événements
01:57:39 horribles et dramatiques,
01:57:41 c'est le fait que
01:57:43 ça vient soulever
01:57:45 non pas qu'une question politique,
01:57:47 mais aussi sociale, et ce lien
01:57:49 de confiance qu'on a tous les uns
01:57:51 envers les autres. Je me souviens de cette fameuse
01:57:53 citation d'Alain Perfit, qui, quand il était
01:57:55 ministre, disait, finalement, la société
01:57:57 de défiance, c'est cette société
01:57:59 du mal-vivre ensemble,
01:58:01 un jeu à somme nulle, où
01:58:03 tu gagnes, je perds.
01:58:05 Il avait écrit sur cette dimension-là.
01:58:07 Moi, je crois qu'on y est vraiment.
01:58:09 Il y a quelque chose qui m'a beaucoup marquée.
01:58:11 C'était peut-être quand on entendait
01:58:13 le petit-fils de cette dame,
01:58:15 dans l'interview qui était tout à l'heure un tout petit
01:58:17 peu plus longue, il disait que
01:58:19 le clandestin qui était rentré
01:58:21 avait renversé tout l'appartement
01:58:23 sans que les voisins ne se manifestent.
01:58:25 Ça, j'avoue que déjà, c'est un point
01:58:27 qui m'échappe complètement. Et en fait,
01:58:29 on a aussi une responsabilité collective.
01:58:31 Que fait-on les uns envers les autres ?
01:58:33 Évidemment, il y a la responsabilité politique.
01:58:35 Qu'est-ce qu'un OQTF fait sur le territoire ?
01:58:37 Mais nous-mêmes, comment
01:58:39 est-ce qu'on gère ce type de problème-là ?
01:58:41 Parce qu'en définitive, ce type
01:58:43 de faits divers nous ramène aussi
01:58:45 à nos positions, nous, en tant que citoyens.
01:58:47 Je revoyais les chiffres, ils sont catastrophiques,
01:58:49 parce que ça pose aussi la question de la justice
01:58:51 après. Eh bien, il y a au moins
01:58:53 une personne sur deux autour de ce plateau
01:58:55 qui ne fait pas confiance en la justice et sa capacité
01:58:57 à pouvoir gérer
01:58:59 la continuité de ce dossier. Que va devenir
01:59:01 ce clandestin ? Est-ce qu'il va avoir
01:59:03 la peine appropriée ? Comment est-ce qu'il va être
01:59:05 jugé ? Donc, il y a ces questions-là.
01:59:07 Mais vous voyez, c'est toute cette question
01:59:09 sociétale de "Est-ce qu'on peut développer
01:59:11 un lien de confiance les uns envers les autres ?"
01:59:13 Comment est-ce qu'on traite ceux qui
01:59:15 font n'importe quoi de ce lien de confiance ?
01:59:17 - Et la solidarité aussi. - Exactement, et la solidarité
01:59:19 les uns envers. - Témoins d'une telle agression.
01:59:21 - On assiste à une rupture
01:59:23 quasiment du lien, du lien
01:59:25 social d'ailleurs, à travers ce
01:59:27 type d'affaires, comme dans d'autres,
01:59:29 malheureusement. Et c'est quand même...
01:59:31 Et qu'est-ce qui va ajouter
01:59:33 aussi à cette défiance ?
01:59:35 C'est... Il y a
01:59:37 une semaine, le Conseil constitutionnel
01:59:39 qui estime que l'aide juridictionnelle
01:59:41 doit être obligatoire
01:59:43 et gratuite pour tous les clandestins
01:59:45 sur le territoire français. Donc,
01:59:47 même quelqu'un qui vous aura
01:59:49 piqué votre sac ou qui, je ne vous le souhaite
01:59:51 pas, vous aurait fait pire, eh bien, c'est
01:59:53 vos impôts qui paieront son avocat.
01:59:55 Et au nom d'un
01:59:57 égalitarisme fou,
01:59:59 le Conseil constitutionnel,
02:00:01 on les appelle les sages,
02:00:03 ont décidé que
02:00:05 le contribuable français
02:00:07 paierait l'avocat, les avocats
02:00:09 des clandestins
02:00:11 qui ne jouent pas le jeu de la République,
02:00:13 qui ne jouent pas le jeu de notre société,
02:00:15 et c'est une sorte de prime
02:00:17 terrifiante, finalement. - Je voulais garder
02:00:19 quelques minutes pour vous parler des bouchons
02:00:21 dans Paris. La moitié du périphérique fermé ce jeudi
02:00:23 matin, autour de Paris, vous en avez peut-être
02:00:25 fait les frais vous-même. C'était la deuxième
02:00:27 journée consécutive. Il y avait notamment
02:00:29 la présence de Joe Biden
02:00:31 dans la capitale. On est allés d'ailleurs à la rencontre
02:00:33 de ces automobilistes qui sont
02:00:35 excédés avec Camille Joly.
02:00:37 Un jeudi noir pour ces automobilistes.
02:00:43 Hier soir à 18h, plus de
02:00:45 400 kilomètres de bouchons ont été recensés
02:00:47 à Paris et en Ile-de-France.
02:00:49 Les automobilistes perdent patience face
02:00:51 à la situation.
02:00:53 C'est deux heures et demie sur place, sans bouger.
02:00:55 Sur le rempart.
02:00:57 Les parisiens sont en colère !
02:00:59 Ils sont en colère, les parisiens !
02:01:01 C'est fatigant, tu sors du boulot,
02:01:03 t'as juste envie de rentrer chez toi, et sans raison,
02:01:05 on te bloque toute la circulation,
02:01:07 on te bloque de partout. - J'ai fait
02:01:09 5 kilomètres en
02:01:11 40 minutes, et le trajet
02:01:13 n'est pas fini. Le client est descendu, le pauvre.
02:01:15 Moi, ça me fait pitié, même, pour les clients. - C'est un enfer.
02:01:17 - Ouais, c'est un enfer. - Bah oui, juste.
02:01:19 - Ça fait bientôt une heure qu'on est là. - Compliqué,
02:01:21 surtout quand on nous prévient au dernier moment, le matin,
02:01:23 notamment. Mais bon,
02:01:25 on fait avec, mais il faudrait qu'on soit prévenus
02:01:27 vraiment en avance. - D'autres embouteillages
02:01:29 sont à prévoir ce week-end, en raison de la visite
02:01:31 officielle du président Joe Biden et de son épouse.
02:01:33 Samedi, un large périmètre
02:01:35 sera inaccessible autour des Champs-Elysées
02:01:37 pour les automobilistes, et le périphérique
02:01:39 sera fermé de la porte d'Orléans à la porte d'Anières
02:01:41 à certains horaires de la journée.
02:01:43 Depuis plusieurs semaines,
02:01:45 les conducteurs d'Ile-de-France subissent déjà de nombreux bouchons,
02:01:47 en raison des travaux prévus pour les Jeux
02:01:49 olympiques de Paris 2024.
02:01:51 - Bon, on a un petit avant-goût de ce qui nous attend,
02:01:53 cet été. Je vous ai vu pas simplement
02:01:55 énervée sur certaines portions du reportage.
02:01:57 - Ah oui, vous pensez ?
02:01:59 Juste un mot, rapidement. Je suis
02:02:01 assez étonné qu'on nous explique
02:02:03 que c'est à cause de la visite du président
02:02:05 américain et/ou du président
02:02:07 ukrainien. La France, dans son histoire, a toujours
02:02:09 accueilli des chefs d'État étrangers, et parfois plusieurs
02:02:11 en même temps. On accueille des sommets tout le temps.
02:02:13 Il y a un degré de
02:02:15 désorganisation, finalement, qui atteint
02:02:17 tous les échelons de notre
02:02:19 organisation sociale, là, jusqu'à
02:02:21 de grands responsables
02:02:23 de notre vie quotidienne, et je trouve ça
02:02:25 terrible d'en être le témoin.
02:02:27 - Bon, tenez de mon plein. - Le chauffeur
02:02:29 qui était interrogé, là, dans
02:02:31 ce reportage,
02:02:33 a dit la chose essentielle.
02:02:35 On a été informé au dernier moment.
02:02:37 Il serait bon, alors,
02:02:39 on savait que Joe Biden
02:02:41 viendrait à Paris,
02:02:43 qu'il serait sur les plages du débarquement,
02:02:45 que M.
02:02:47 Zelensky, également, serait présent.
02:02:49 Donc, il aurait été
02:02:51 bon, pas seulement d'annoncer leur venue,
02:02:53 mais pour les usagers, comme on les appelle,
02:02:55 de leur dire quelles en seraient les conséquences.
02:02:57 Ça permettrait aux automobilistes
02:02:59 et aux gens qui travaillent de s'organiser.
02:03:01 - C'est une autre forme de délitement de l'État,
02:03:03 en tout cas ? - En quelque sorte.
02:03:05 Pour vous dire, moi, je venais avant à l'Assemblée nationale
02:03:07 en voiture, puis ça ne marchait
02:03:09 plus, donc j'ai pris ma moto, je me suis fait
02:03:11 flasher sur un passage à 30 à l'heure,
02:03:13 à 47, donc j'ai arrêté,
02:03:15 j'ai repris le métro, j'ai constaté
02:03:17 que c'était incroyable,
02:03:19 de pire en pire, le métro.
02:03:21 Sur le sujet plus
02:03:23 long terme, je ne comprends pas
02:03:25 l'impréparation, c'est-à-dire qu'à chaque fois que
02:03:27 Mme Hidalgo réduit
02:03:29 de la place pour les voitures, il devrait y avoir
02:03:31 en face des transports en commun
02:03:33 développés. - Avec un ticket à 4,15 euros
02:03:35 quand même, pour les JO, on ne l'oublie pas.
02:03:37 - Oui, le problème, c'est qu'il n'y a aucune alternative
02:03:39 qui est prévue, et moi, je suis usagère
02:03:41 de la ligne du RER
02:03:43 A tous les jours, je peux vous dire
02:03:45 que c'est catastrophique, ça fait des mois
02:03:47 que c'est catastrophique, ça l'était déjà avant
02:03:49 le Covid, pendant le Covid,
02:03:51 ça a été à l'arrêt, mais on s'est dit "tiens, quand ça va reprendre,
02:03:53 ça va être mieux", c'était pire, parce qu'il y a beaucoup
02:03:55 de conducteurs qui n'ont pas été remplacés, là on se dit
02:03:57 que ça va être les JO, on entend déjà les petites phrases
02:03:59 "préparez-vous, ne venez pas,
02:04:01 n'utilisez pas les transports", je ne comprends pas
02:04:03 comment un système qui est déjà saturé
02:04:05 va pouvoir bien fonctionner. - Merci à tous pour votre
02:04:07 présence cet après-midi, je vous souhaite néanmoins
02:04:09 un bon week-end avec toutes ces bonnes nouvelles
02:04:11 et n'oubliez pas d'aller voter,
02:04:13 il faut aussi, nous, accomplir
02:04:15 notre devoir citoyen ce dimanche.
02:04:17 Je vous dis à lundi avec grand plaisir.
02:04:19 ...
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