• il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 - Le député de la France Insoumise est brandi à un drapeau palestinien
00:00:03 pour protester contre les bombardements israéliens sur Rafah.
00:00:06 Une altercation s'en est suivie.
00:00:08 On va rejoindre notre envoyé spécial sur place, c'est le Guy Huchard.
00:00:11 On verra par ailleurs que le Premier ministre Gabriel Attal
00:00:13 n'a pas souhaité s'engager sur la question de la reconnaissance
00:00:16 de l'État palestinien par la France.
00:00:18 La sécurité toujours au cœur des préoccupations des Français.
00:00:21 La lutte contre le trafic de stupéfiants se poursuit
00:00:23 dans toutes les villes du territoire.
00:00:25 À Bordeaux, certains quartiers sont désormais gangrénés par le krach
00:00:28 et les toxicomanes violents.
00:00:30 On verra aussi que la justice connaît des ratés.
00:00:32 À Lille, 9 suspects ont été remis en liberté
00:00:35 après que leur avocate ait soulevé des problèmes de procédure.
00:00:37 Ils devaient être jugés en comparution immédiate pour trafic de stup,
00:00:41 d'armes, vol de voiture et participation à une association de malfaiteurs
00:00:45 en vue de la préparation d'un crime.
00:00:47 Ils ont été remis en liberté sous les applaudissements du public
00:00:49 présent dans la salle.
00:00:50 Ils avaient été interpellés après une très longue enquête policière
00:00:53 et après un gros coup de filet, les policiers disent leur ras-le-bol.
00:00:57 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:00:58 Mais d'abord, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité
00:01:00 avec Augustin Donnel.
00:01:02 Augustin.
00:01:03 Bonjour Laurence, bonjour à tous.
00:01:07 Deux individus ont été interpellés et placés en garde à vue
00:01:10 dans l'enquête sur l'explosion d'une grenade à Aubertvilliers
00:01:12 la semaine dernière.
00:01:13 Les deux hommes âgés de 17 et 18 ans circulaient à vélo
00:01:17 lors du lancement de la grenade, selon le procureur de Seine-Saint-Denis.
00:01:20 Cette explosion a fait deux blessés,
00:01:22 dont un a toujours son pronostic vital engagé.
00:01:26 Israël a de nouveau bombardé Rafa aujourd'hui,
00:01:29 malgré le tollé international des dernières frappes.
00:01:31 Ces dernières ont fait plusieurs dizaines de morts
00:01:34 et plus de 200 blessés dimanche soir.
00:01:36 Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a regretté un incident tragique,
00:01:39 tandis que Tsaïl affirmait avoir éliminé deux responsables du Hamas.
00:01:45 Et en Italie, le pape François a présenté ses excuses
00:01:48 après l'emploi d'un terme considéré en italien
00:01:50 comme vulgaire et insultant envers les gays.
00:01:53 Ce mot difficile à traduire avait été prononcé
00:01:55 lors d'une rencontre à huis clos avec 250 évêques.
00:01:58 Selon le communiqué du Vatican,
00:02:01 "le pape n'a jamais eu l'intention d'offenser
00:02:03 et de s'exprimer avec des propos homophobes
00:02:05 et adresse ses excuses à ceux qui se sont sentis offensés
00:02:08 par l'utilisation d'un mot".
00:02:10 - Merci beaucoup, Augustin Donadieu.
00:02:12 Pour le rappel des titres, on vous retrouve à 17h30.
00:02:14 On est avec Louis de Reynel. Bonsoir, Louis.
00:02:15 - Bonsoir, Laurence. - Avec Rachel Khan.
00:02:16 - Bonsoir, Rachel. - Bonsoir, Laurence.
00:02:18 - Sabrina Medjéber, ravie de vous retrouver.
00:02:20 - Bonsoir, Laurence.
00:02:20 - Notre amie Jean-Christophe Couvy,
00:02:21 secrétaire internationale du syndicat de police Unité.
00:02:23 Bonsoir. - Oui, bonsoir, Laurence.
00:02:25 - Françoise Laborde, journaliste écrivain
00:02:27 qui est de temps en temps parmi nous,
00:02:29 et je m'en félicite. Bonsoir à Françoise.
00:02:30 - Merci.
00:02:30 - Et Eric Revelle, qui est journaliste.
00:02:32 - Bonsoir, Laurence. - Eric.
00:02:33 On va commencer, si vous le voulez bien,
00:02:34 par ce qui se passe et ce qui s'est passé
00:02:35 à l'Assemblée nationale il y a quelques instants.
00:02:38 La séance a été suspendue après qu'un député
00:02:41 de la France insoumise, il s'appelle Sébastien Deloglu,
00:02:43 ait brandi un drapeau palestinien lors des questions
00:02:45 au gouvernement pour protester contre les bombardements
00:02:47 israéliens sur Rafah. On va écouter et regarder
00:02:50 ce petit échange, cette séquence.
00:02:52 C'était Franck Riester qui était en train de prendre la parole.
00:02:55 Et puis, on rejoindra notre envoyé spécial, Elodie Huchard.
00:02:57 Mais d'abord, ce qui s'est passé.
00:02:59 - Et vous ne pouvez pas, et vous ne pouvez pas faire abstraction
00:03:03 des tirs quasi quotidiens, indiscriminés
00:03:06 sur les territoires israéliens, quasiment tous les jours.
00:03:11 La France va continuer, Madame la France.
00:03:15 Monsieur Deloglu, vous avez un rappel à l'ordre
00:03:25 avec inscription au procès verbal jusqu'à saisine du bourreau.
00:03:29 C'est inadmissible.
00:03:31 (Applaudissements)
00:03:44 - Allez, la séance est suspendue.
00:03:46 (Applaudissements)
00:03:48 - Voilà donc pour cette séquence agitée à l'Assemblée nationale.
00:03:53 "Inadmissible", a dit la présidente de l'hémicycle,
00:03:56 Yael Broun-Pivet. Elodie Huchard, vous êtes sur place
00:03:59 avec Antoine Durand. Bonsoir à vous.
00:04:01 Qu'est-ce qui s'est passé pour ce député de la France insoumise,
00:04:03 Monsieur Deloglu ?
00:04:05 - Il faut se rendre compte, d'abord, Laurence,
00:04:07 que l'incident auquel on a assisté cet après-midi est extrêmement rare.
00:04:10 On en parlait entre confrères. On ne se rappelle pas
00:04:12 la dernière fois que la séance de questions au gouvernement
00:04:15 a dû être suspendue. C'était évidemment un coup très bien préparé.
00:04:18 C'est Alma Dufour, en fait, sa collègue députée insoumise
00:04:21 qui a posé une question sur RAFA. Vous venez de l'entendre.
00:04:23 C'est le ministre Franck Riester qui répondait.
00:04:25 Et donc, vers la fin de la réponse du ministre,
00:04:27 Sébastien Deloglu a brandi un drapeau palestinien.
00:04:30 On rappelle, pour que les téléspectateurs comprennent bien,
00:04:32 qu'on ne peut rien brandir dans l'Assemblée nationale.
00:04:34 Pas plus un drapeau palestinien que des courses,
00:04:36 comme l'avait fait Alexis Corbière il y a quelques années.
00:04:39 Et surtout, on a senti immédiatement une réaction épidermique
00:04:42 de tous les députés du Rassemblement national,
00:04:44 des Républicains et de tous les blocs de la majorité.
00:04:46 Tous se sont levés immédiatement, ont hurlé dehors
00:04:49 à Sébastien Deloglu en lui indiquant la sortie.
00:04:52 Et là, on a vu un député insoumis, très fier de lui,
00:04:54 qui est resté debout, droit comme un oeil,
00:04:56 se tapant sur le cœur avec sa main droite.
00:04:58 Et Yael Brune-Pivet a souhaité suspendre la séance,
00:05:00 sans doute par crainte des débordements,
00:05:02 parce que la tension, y compris aux quatre colonnes,
00:05:04 a été très, très, très vive et très violente ensuite.
00:05:06 Et puis, elle a demandé, pendant cette première suspension,
00:05:08 à tous les présidents de groupe ce qu'ils souhaitaient faire.
00:05:10 La réponse a été assez simple.
00:05:12 Il voulait que le bureau de l'Assemblée se réunisse
00:05:14 pour décider immédiatement d'une sanction, ce qui a été fait.
00:05:17 Alors, pendant cette réunion, qui a duré une heure,
00:05:19 on a vu Sébastien Deloglu improviser une conférence de presse,
00:05:22 expliquant qu'il assumait son geste, évidemment,
00:05:24 et qu'il le faisait justement pour attirer l'attention
00:05:26 du président de la République, pour arrêter que la France
00:05:28 vende des armes à Israël. Ce sont ses mots.
00:05:30 Dans le même temps, David Guiraud, son collègue insoumis,
00:05:32 et Meher Habib, qui représentent les Français de l'étranger,
00:05:35 ont eu une vive altercation dans la salle des quatre colonnes,
00:05:39 l'un traitant l'autre, je cite, de porc,
00:05:41 l'autre lui répondant qu'il est une pourriture,
00:05:43 des scènes qui ne font pas franchement honneur à l'Assemblée nationale.
00:05:46 Et donc, il y a eu une reprise de séance avec cette sanction.
00:05:48 C'est la plus importante prévue par le règlement de l'Assemblée nationale.
00:05:51 C'est ce qu'on appelle la censure avec exclusion temporaire.
00:05:54 Pendant deux mois, le député insoumis sera privé
00:05:56 de la moitié de son indemnité. Pendant 15 jours, il ne peut plus siéger.
00:05:59 C'est une sanction qui prend effet immédiatement.
00:06:02 Il le sait très bien, mais il ne s'est pas levé de lui-même.
00:06:04 Il a fallu que Yael Brun-Pivet lui demande de quitter l'hémicycle.
00:06:07 Et il l'a fait, toujours aussi fier de lui,
00:06:09 en faisant avec les doigts un signe de victoire.
00:06:11 Et je peux vous dire qu'un certain nombre de députés,
00:06:13 ici tout banc confondu hormis la gauche, sont certes choqués,
00:06:16 mais tous nous disent finalement ne pas être très étonnés de ce genre d'agissement.
00:06:19 Merci Elodie Wiescha pour ces explications.
00:06:22 Vous êtes sur place avec Antoine Durand.
00:06:24 C'est la stratégie de la France insoumise, Louis de Ragnel.
00:06:26 On est, pareil, sur de l'agitation, sur brandir un drapeau palestinien
00:06:31 en sachant exactement ce qui allait se passer.
00:06:33 D'ailleurs, ça a été très bien expliqué, je trouve, par Elodie Huchard à l'instant.
00:06:36 C'est-à-dire que tout ça est préparé, il n'y a pas de surprise.
00:06:39 Vous n'arrivez pas comme ça à l'Assemblée nationale avec un drapeau,
00:06:42 il ne survient pas de nulle part.
00:06:44 Donc tout ça, effectivement, est préparé.
00:06:45 Il s'inscrit dans cette stratégie, pendant les européennes particulièrement,
00:06:49 de tout polariser autour de la question de la Palestine, de Gaza, du Hamas.
00:06:54 Et d'ailleurs, il suffit de voir, il y a des manifestations quasiment tous les jours
00:06:57 qui sont organisées par les députés ou les candidats aux européennes de la France insoumise
00:07:01 sur cette question de Gaza, qui, objectivement, n'a quasiment rien à voir
00:07:05 avec les questions européennes, qui n'ont rien à voir avec les questions de cette campagne.
00:07:10 Évidemment. On va y revenir, Louis.
00:07:11 Françoise Lamporte, comment vous voyez ces images ?
00:07:13 Est-ce que le mouvement s'est crafté honneur à notre assemblée ?
00:07:16 C'est consternant.
00:07:17 Mais moi, ce qui me frappe aussi, c'est le profil de ces députés.
00:07:20 On a l'impression qu'ils n'ont aucune autonomie de pensée.
00:07:23 Ils sont comme des moutons qui suivent les invectives lancées par,
00:07:29 en effet, leur mettre à penser Jean-Luc Mélenchon,
00:07:32 qu'on a connu plus républicain en d'autres temps,
00:07:35 et sans doute dans sa jeunesse, quand il était membre du Parti Socialiste.
00:07:38 Mais tous ces gens, tous ces nouveaux députés, n'ont absolument aucune espèce de pensée autonome.
00:07:43 Donc, en effet, on peut faire n'importe quoi à l'Assemblée nationale,
00:07:46 brandir le drapeau palestinien, venir un autre jour avec un tee-shirt, etc.
00:07:49 Là, le drapeau palestinien, comme s'il fallait attirer l'attention sur les problématiques du conflit.
00:07:54 Ces gens se pensent encore étudiants à l'université, sur un campus américain, ou à Sciences Po.
00:08:00 C'est consternant, et c'est consternant et pour la République,
00:08:03 et pour le Parti politique, et pour la représentation nationale.
00:08:07 - Angel Gann, ça va plus loin, simplement, que de l'agitation.
00:08:10 Il y a un filon qui poursuit, effectivement, cette mouvance politique.
00:08:16 - Moi, je suis très triste, Laurence.
00:08:18 C'est indigne, indigne de nos institutions.
00:08:21 C'est pas que la France insoumise importe le conflit, c'est qu'elle installe le conflit,
00:08:27 et qu'elle installe l'antisémitisme.
00:08:29 Et je vais vous dire, aujourd'hui, pour la première fois, j'ai eu peur.
00:08:32 J'ai pris un taxi, aujourd'hui, et quand je suis entrée dans le taxi,
00:08:35 il y avait des sourates pour dire qu'Israël devait disparaître.
00:08:39 Voilà ce qu'on peut vivre aujourd'hui.
00:08:41 On a peur de prendre le RER, on a peur de prendre le taxi.
00:08:44 Donc, notre liberté d'aller et de venir est entachée.
00:08:47 Et on a ces personnes qui sont soi-disant nos représentants,
00:08:50 qui nous mettent en sous-texte une cible dans le dos.
00:08:53 - Sabrina Medjeber, il y a à nouveau une manifestation qui est prévue ce soir,
00:08:57 Place de la République. - Oui.
00:08:59 - Ça n'arrête pas, en réalité ?
00:09:01 - Non, ça ne s'arrête pas, tant que ce conflit perdurera.
00:09:05 Et, encore une fois, aucun de nous autour de ce plateau n'est en capacité
00:09:09 de pouvoir travailler sur ce conflit.
00:09:12 D'un point de vue du renseignement, c'est d'une guerre tellement complexe.
00:09:15 Elle est à la fois territoriale, elle est à la fois anthropologique,
00:09:18 elle est à la fois philosophique, elle est religieuse.
00:09:20 Elle englobe tout un tas de paradigmes.
00:09:22 Et je rappelle, encore une fois, parce qu'il faut quand même
00:09:24 bizarrement le rappeler, que c'est le Hamas qui a déclenché cette guerre.
00:09:28 C'est le Hamas qui a perpétré ce génocide de milliers d'Israéliens.
00:09:33 Il a fait ce qu'on appelle en psychologie une barbarie de l'ordre de l'inanalisable.
00:09:37 Et comme disait Mme Laborde, effectivement, on assiste là,
00:09:40 non seulement à une faillite vraiment de la représentation nationale,
00:09:44 parce qu'on voit très bien qu'ils ne portent aucun respect
00:09:46 pour la fonction qu'ils incarnent, mais plus encore,
00:09:48 un comportement d'adolescent qui reste dans des gratifications primaires
00:09:52 de l'enfance, dans des projections narcissismes d'existence
00:09:55 à travers cette cause palestinienne.
00:09:59 Mais on ne les entend jamais, par exemple, dans le cadre
00:10:02 d'un raisonnement d'adulte, avoir une pensée pour les otages,
00:10:05 par exemple, qu'ils déshumanisent complètement.
00:10:08 Réclamer que le gouvernement français soit en mesure
00:10:13 de pouvoir travailler réellement avec le Hamas.
00:10:16 Je rappelle encore hier que Ismaël Agnès,
00:10:18 le chef du bureau politique du Hamas, a fait une vidéo sur Memre TV
00:10:22 où il dit, je cite, qu'il a besoin de sang,
00:10:25 parce que ce sang réveille en nous l'esprit révolutionnaire.
00:10:28 Donc si on équationne d'où vient le problème, c'est-à-dire le Hamas,
00:10:33 qui est une organisation terroriste, et son chef de file, Ismaël Agnès,
00:10:37 on déduit donc que la France Insoumise soutient,
00:10:40 par voie de ricochet, Ismaël Agnès.
00:10:42 Il ne se bat pas du tout pour les palestiniens qui meurent
00:10:45 par dizaines, par milliers à Gaza et hier à Arafat.
00:10:49 Ils sont dans la surenchère, finalement, de ce normatif imposé
00:10:53 qui est celui du soutien, du sponsor à l'islamisme.
00:10:57 Je le répèle, du sponsor à l'islamisme.
00:11:00 On va continuer à écouter quelques réactions.
00:11:02 Benjamin Haddad, député Renaissance, à propos de l'incident
00:11:04 qui s'est déroulé à l'Assemblée nationale.
00:11:06 Et puis je vous passe la parole, Eric et Jean-Christophe.
00:11:08 On voit le manque de respect total par la France Insoumise
00:11:10 dans nos institutions.
00:11:12 Ce n'est pas autorisé de brandir un drapeau, des panneaux
00:11:14 dans l'Assemblée nationale, dans l'hémicycle.
00:11:16 Ce n'est pas la première fois que la France Insoumise le fait.
00:11:18 Et il le fait, une fois de plus, en instrumentalisant
00:11:20 la cause palestinienne pour cliver, pour attiser les tensions,
00:11:23 pour diviser notre société et à des fins purement électoralistes.
00:11:27 Nous, on peut être fier de la position de la France,
00:11:29 qui a une position équilibrée sur ce sujet,
00:11:31 qui a pris le leadership sur la question de l'aide humanitaire aux Palestiniens,
00:11:34 qui rappelle la nécessité d'un dialogue politique,
00:11:36 la nécessité de libérer les otages.
00:11:38 On a toujours deux otages français du Hamas.
00:11:40 – Voilà, deux otages français le 3 janvier, la semaine dernière.
00:11:43 – Absolument. – Voilà.
00:11:44 – Henri Cravel.
00:11:45 – Moi, je suis totalement outré par le spectacle que je viens de voir.
00:11:51 Moi, ce député de la France Insoumise qui brandit un drapeau palestinien,
00:11:58 finalement, c'est la sanction de l'Assemblée nationale,
00:12:00 15 jours sans traitement, 15 jours sans siéger.
00:12:03 Mais pardonnez-moi, mais il n'est pas digne d'être député de la République.
00:12:07 Il n'est pas digne d'être député de la République.
00:12:10 Parce qu'avec ce type de gestes, est-ce qu'il se rend bien compte
00:12:14 que la montée exponentielle des actes antisémites,
00:12:18 le climat de défiance totale qui est en train de s'installer dans ce pays,
00:12:23 entre les communautés, ils en sont responsables.
00:12:26 Ils en sont responsables.
00:12:27 Il faut quand même le dire,
00:12:29 ils prendront ce qu'ils veulent dans cette déclaration,
00:12:31 mais c'est évident.
00:12:33 Et puis, ils s'assoient sur le règlement.
00:12:35 Ce sont des députés de la République.
00:12:37 Ils n'ont pas le droit de le faire et ils le font.
00:12:39 Mais de quel droit dépassent-ils les règlements de l'Assemblée nationale ?
00:12:42 - Parce qu'ils sont dans la surenchère, Eric.
00:12:44 Ils sont dans la surenchère de la violence publique.
00:12:46 - Tout en revendiquant à toutes les phrases le droit international.
00:12:50 Enfin, qui peut le plus, peut le moins.
00:12:52 C'est-à-dire que quand on n'est pas capable d'appliquer
00:12:54 un règlement intérieur de l'Assemblée nationale,
00:12:56 ne revendiquez pas le droit international,
00:12:58 vous n'avez aucune connaissance, par exemple.
00:13:00 - Et puis, pardon, on peut penser ce qu'on veut de Meir Habib,
00:13:02 la façon qu'il a, très intériorisée,
00:13:05 et c'est normal de défendre la communauté juive israélienne,
00:13:08 mais vous avez entendu David Guiraud qui est le tête de porc.
00:13:11 Mais ça va finir en pugilat.
00:13:13 On en est là, à l'Assemblée nationale.
00:13:15 On en est là et c'est...
00:13:17 Mais attendez, mais vous vous rendez compte ?
00:13:19 On va se fouiller dans une violence,
00:13:21 y compris à l'intérieur de l'Assemblée nationale.
00:13:23 - Jean-Christophe Couillier ?
00:13:25 - Il y a un livre très facile à lire qui s'appelle "Les ingénieurs du chaos".
00:13:27 C'est de Giuliano Deampoli, qui est très instructif.
00:13:29 - D'accord.
00:13:31 - Parce qu'il prend les exemples de Trump,
00:13:33 de tous les extrémistes qui sont arrivés au pouvoir un jour,
00:13:35 et ils expliquent justement comment on y arrive.
00:13:37 En fait, il suffit de prendre les colères des gens,
00:13:39 de la rage, de synthétiser tout ça,
00:13:41 d'être ce porte-parole-là de la rage et de la colère.
00:13:43 Alors, ils invectivent, effectivement,
00:13:45 ils attisent, pour avoir, justement, après, des votes.
00:13:48 Et on voit bien aujourd'hui que si vous enlevez les thèmes de la police,
00:13:50 vous enlevez les thèmes de la Palestine,
00:13:52 en fait, c'est une coquille vide.
00:13:54 Je suis désolé, les filles n'ont rien à vendre.
00:13:56 Donc, ils vendent de la rage, de la haine,
00:13:58 et ça, ils arrivent très bien à le faire.
00:14:00 - Au détriment du pays,
00:14:02 au détriment de toute une espèce de conscience
00:14:04 et de responsabilité politique, ce qui est quand même dramatique.
00:14:06 - Bien sûr, et le but, ce n'est pas de sauver les gens
00:14:08 de là d'où ils viennent, d'avoir le meilleur pour eux.
00:14:10 Au contraire, c'est de les maintenir dedans,
00:14:12 parce que tant qu'ils sont malheureux,
00:14:14 tant qu'ils sont montrés du doigt,
00:14:16 et qu'ils montrent, justement, ils leur disent,
00:14:18 on vous montre du doigt, vous êtes exclus,
00:14:20 ils ont des votes et ils ont de la clientèle.
00:14:22 - Encore une sélection.
00:14:24 À l'autre bout de l'échec qui est politique,
00:14:26 on parle, lui, d'une stratégie électoraliste.
00:14:28 - Mais évidemment.
00:14:30 - C'est clairement une stratégie électoraliste,
00:14:32 clientéliste, opportuniste.
00:14:34 Et puis, est-ce qu'il y a un fond d'idée là-dedans ?
00:14:38 Peut-être, mais dans ces cas-là,
00:14:40 le fond des idées, c'est l'antisionisme
00:14:42 et donc l'antisémitisme.
00:14:44 Évidemment que c'est dangereux, bien évidemment.
00:14:46 C'est mettre le feu aux poudres,
00:14:48 c'est essayer de provoquer
00:14:50 une forme de guerre civile.
00:14:52 C'est dangereux, c'est évidemment dangereux.
00:14:54 - Évidemment dangereux, Sabrina Medjaber.
00:14:56 - Oui, bien sûr, parce qu'encore une fois,
00:14:58 c'est un parti politique complètement nihiliste,
00:15:02 vraiment incapable de raisonner,
00:15:04 incapable de faire preuve
00:15:06 de la moindre nuance intellectuelle.
00:15:08 Évidemment que c'est une captation électoraliste,
00:15:10 évidemment qu'ils aspirent à ce vote communautaire
00:15:14 dit musulman, pensant que les musulmans en France
00:15:16 sont un bloc monolithique.
00:15:18 Donc ça, déjà, ça prouve une certaine bêtise intellectuelle,
00:15:22 en tout cas un manque de raisonnement.
00:15:24 Et puis, il me semble aussi,
00:15:26 parce que lorsqu'on regarde un peu ce qui se passe
00:15:29 à travers les agissements de Mme Rima Hassan,
00:15:31 à travers les agissements de Mme Adil Pano, par exemple,
00:15:34 sur des sujets sociétaux,
00:15:36 eh bien on observe quelques dissidences
00:15:38 au sein même des soutiens fervents
00:15:41 de la cause palestinienne.
00:15:44 Et je parle là des plus antisémites.
00:15:46 Je pense par exemple au communiqué de presse
00:15:48 de l'Union démocrate des musulmans de France,
00:15:50 qui, après un tweet de Mme Pano,
00:15:53 qui disait que la transphobie était un délit,
00:15:57 eh bien ils se sont tout de suite désolidarisés
00:16:00 de la France insoumise.
00:16:01 Et on peut en citer encore bien d'autres.
00:16:03 La position de Mme Hassan sur la GPA,
00:16:06 qui a fait bondir les plus extrêmes droitistes
00:16:09 de l'islam très conservateur.
00:16:11 Donc je pense qu'elle affiche sans qu'il y ait des dissensions
00:16:14 même au sein du bloc communautaire
00:16:16 sur lequel ils ont parié,
00:16:18 et que donc il joue la carte de la surenchère.
00:16:20 Et il ne me serait pas étonnant que bientôt,
00:16:22 je vois un drapeau du califat
00:16:24 à l'Assemblée nationale française.
00:16:25 Ça c'est encore autre chose.
00:16:27 Françoise Lamorne.
00:16:28 Moi ce qui me sidère,
00:16:32 je crois que le mot c'est sidération,
00:16:35 c'est-à-dire que la montée de l'antisémitisme dans ce pays,
00:16:39 franchement, c'est quelque chose
00:16:41 que intellectuellement j'ai jamais pu concevoir,
00:16:44 mais qui me laisse absolument sans voix.
00:16:46 Je ne comprends pas comment la France,
00:16:50 pays des armes et des lois,
00:16:52 qui est censé porter, enfin je veux dire, un idéal,
00:16:55 comment est-ce qu'on peut, à un moment donné,
00:16:57 assister à ça, avoir des gens qui sont élus
00:17:00 et qui pensent qu'il est normal d'être antisémite.
00:17:06 Parce que le fond du problème pour eux, c'est ça,
00:17:09 c'est servir une clientèle
00:17:11 dont on sait qu'elle est fondamentalement antisémite
00:17:13 et s'appuyer sur un conflit épouvantable,
00:17:16 évidemment comme une guerre,
00:17:17 comme sont toutes les guerres épouvantables,
00:17:19 au rapport avec la Seconde Guerre mondiale, etc.,
00:17:21 pour nourrir ça.
00:17:22 Et ça, c'est quelque chose
00:17:24 dont on ne pouvait pas imaginer,
00:17:27 sauf d'un parti comme la France insoumise,
00:17:29 qui n'a aucune conscience,
00:17:31 aucun espèce de respect des valeurs,
00:17:33 aucun sens de l'intérêt supérieur de la nation,
00:17:35 et qui est prêt à faire élire
00:17:37 n'importe quel crétin abruti
00:17:39 qui va porter la parole qu'on lui délivre
00:17:42 pour se faire élire.
00:17:44 - Non, non, c'est des insultes, Françoise,
00:17:46 on les retire,
00:17:48 et on les retire parce que voilà,
00:17:50 on n'est pas là dans l'invective,
00:17:52 on est dans un débat démocratique, républicain.
00:17:54 Voilà, on peut dire des choses,
00:17:56 mais on peut les dire différemment,
00:17:58 et c'est mon rôle, évidemment,
00:17:59 et vous connaissez bien les règles de notre métier,
00:18:01 chère Françoise,
00:18:03 pas besoin de vous les rappeler,
00:18:04 puisque vous étiez vous-même aux commandes,
00:18:06 quand vous étiez...
00:18:07 C'était le CSA à l'époque.
00:18:09 - On est prêt à faire élire n'importe quel crétin
00:18:10 sans viser quelqu'un en particulier.
00:18:12 - D'accord, ok, très bien.
00:18:13 Mais vous parliez juste du califat,
00:18:14 à l'instant, le Djihad islamique diffuse une vidéo
00:18:16 d'un otage israélien en vie.
00:18:18 Donc, évidemment, l'international terroriste.
00:18:20 Eric, et après, nous on fait un point avec vous.
00:18:22 - La France-Suisse consuit sa grande stratégie du chaos.
00:18:24 Moi, la question que je me pose maintenant
00:18:26 de plus en plus sérieusement,
00:18:27 c'est est-ce que ces gens joueraient jusqu'au bout
00:18:29 le jeu démocratique de l'élection,
00:18:31 ou bien cherchent-ils à un moment donné
00:18:33 à enflammer tellement la société
00:18:34 que ça se réglerait dans la rue ?
00:18:36 C'est quand même la question qu'on peut se poser.
00:18:38 - Quand vous voyez ça, vu l'état d'exaspération...
00:18:40 Enfin, il y a une telle tension à Gaza,
00:18:42 après ce qui s'est passé hier,
00:18:44 on en a discuté avec Rachel.
00:18:45 - Ce qui se passe aujourd'hui aussi.
00:18:46 Les interventions continuent aujourd'hui.
00:18:48 - Avec la mort de cet otage français,
00:18:50 avec la disparition de ces otages,
00:18:52 avec ce conflit qui s'embourbe,
00:18:54 avec l'idée qu'on n'a pas le jour d'après,
00:18:56 qu'on ne sait pas ce que Netanyahou veut faire,
00:18:58 et qu'il devra rendre des comptes,
00:18:59 est-ce que ces gens sont conscients
00:19:01 qu'ils sont en train de fracturer un peu plus ?
00:19:03 - Ils sont, oui.
00:19:04 - Les gens ont à régler les problèmes dans la rue.
00:19:06 - C'est ça.
00:19:07 - Mais c'est leur carburant, ils ne vivent que de ça.
00:19:09 Donc en fait, c'est leur bonheur, c'est presque...
00:19:11 Non mais c'est là où le cynisme est terrible,
00:19:13 c'est que vous, vous êtes quelqu'un de sain,
00:19:14 donc vous n'arrivez pas à comprendre,
00:19:15 mais pour eux, c'est quelque chose
00:19:17 qui est une opportunité politique,
00:19:18 et ils y voient une réjouissance à venir,
00:19:20 parce qu'ils vont réussir à parler,
00:19:23 ils vont réussir à convaincre,
00:19:24 on va parler d'eux puisqu'ils clivent,
00:19:26 et donc ils ne vivent...
00:19:27 - Et on a une semaine de scrutin aussi.
00:19:29 - Exactement, et je vous donne juste un détail,
00:19:31 que s'est-il passé dans les quelques minutes
00:19:33 qui suivent la polémique à l'Assemblée nationale,
00:19:35 à la suite justement de ce drapeau palestinien
00:19:37 qui a été brandi,
00:19:38 eh bien il y a énormément de manifestations
00:19:40 qui ont été organisées de manière spontanée en France.
00:19:42 - Dès ce soir.
00:19:43 - Dès ce soir, voilà,
00:19:44 notamment Place de la République à Paris,
00:19:45 il y en a à Tours, il y en a en Guyane,
00:19:47 il y en a dans quasiment toutes les Outre-mer,
00:19:48 à Marseille, rien qu'à Paris,
00:19:51 les estimations qui commencent à être faites
00:19:52 par la préfecture de police,
00:19:53 c'est entre 4 et 6 000 personnes
00:19:54 pour une manifestation spontanée.
00:19:56 - C'est beaucoup.
00:19:57 - Ça arrive quand même à peu près une demi-heure
00:19:58 après l'annonce de la manifestation,
00:20:00 ce qui globalement est beaucoup pour l'instant.
00:20:02 - C'est une spontanéité très organisée.
00:20:04 - Et donc tout ça, voilà, est parfaitement organisé.
00:20:07 Ils attendent aussi notre réaction,
00:20:09 notre réaction participe,
00:20:10 je ne dis pas qu'il ne faut pas réagir pour autant,
00:20:12 mais notre réaction, c'est aussi de l'essence
00:20:15 qu'ils mettent dans leur moteur de l'antisémitisme
00:20:17 parce qu'ils vont dire,
00:20:18 "Regardez, nous on est l'incarnation
00:20:20 du mal blanc dominant de l'Occident à abattre."
00:20:23 Parce que derrière, parce que...
00:20:25 Mais oui, mais vous êtes dans cette catégorie-là, Rachel.
00:20:27 - Mais parce que je vis.
00:20:28 - Mais bien sûr.
00:20:29 - Oui, partout.
00:20:30 - Et par les propos que vous défendez,
00:20:31 peu importe votre origine, votre parcours,
00:20:34 tout ça, ils s'en fichent complètement.
00:20:35 Ils méprisent tout ça.
00:20:36 Et même pire, ils vous en veulent, je pense.
00:20:38 - Évidemment.
00:20:39 - Voilà, exactement.
00:20:40 - C'est le présent Bolivre, d'ailleurs, Rachel.
00:20:41 - Exactement, et je pense que vous témoignez chaque jour de ça
00:20:44 et quand vous parlez aussi,
00:20:45 vous témoignez de ce rejet dont vous êtes victime.
00:20:48 - Rachel.
00:20:49 - Effectivement, mais c'est surtout la défense,
00:20:51 comme vous le disiez tout à l'heure,
00:20:54 la défense de notre Constitution,
00:20:56 la défense de la République,
00:20:57 parce qu'en fait, la guerre qui est menée,
00:20:59 c'est une guerre contre le réel
00:21:00 et une guerre contre l'universalisme et l'humanisme.
00:21:03 Et ce qui est intéressant,
00:21:04 c'est effectivement ce qui va se passer après,
00:21:06 mais j'aimerais revenir à ce qui se passait avant,
00:21:08 parce qu'en fait, ce sont les mots du ministre Reyester
00:21:11 qui ont fait réagir.
00:21:12 Il était en train de dire qu'Israël était en train de mener
00:21:15 une guerre existentielle et qu'il y avait des roquettes
00:21:18 tous les jours en Israël,
00:21:19 qui sont des roquettes qui sont finalement arrêtées
00:21:23 par le Dôme de fer.
00:21:24 Et donc, s'il n'y avait pas ce Dôme de fer,
00:21:26 ça serait une catastrophe en Israël.
00:21:28 Mais lorsque l'on dit roquettes, dans la tête des gens,
00:21:30 on pense que c'est Rasta roquettes,
00:21:32 que c'est des petits missiles de rien du tout.
00:21:33 Non, ce sont des missiles qui tuent en fait.
00:21:38 Et donc, simplement parce que,
00:21:40 contrairement à la Seconde Guerre mondiale,
00:21:42 Israël est fort militairement,
00:21:44 alors il est le bourreau et non pas la victime.
00:21:46 Je voudrais juste rajouter quelque chose.
00:21:48 Oui, Sabrina, rapidement.
00:21:49 Effectivement, il y a une sorte d'unisson
00:21:52 dans la convergence des luttes,
00:21:54 c'est-à-dire l'islamisme califal
00:21:56 qui est un projet de détruire l'Occident.
00:21:58 Je rappelle que les mollahs, par exemple, iraniens,
00:22:00 avaient félicité les étudiants dans les campus américains
00:22:03 de crier "Hamas, we love you".
00:22:05 Et dans un même temps, des Occidentaux,
00:22:09 cette jeunesse, encore une fois, complètement nihiliste,
00:22:11 qui a vocation à détruire le suprémacisme
00:22:15 de l'hétéropatriarche blanc.
00:22:17 Donc, les deux, en réalité, convergent
00:22:19 dans une seule et même lutte
00:22:20 et se retrouvent sous les mêmes applaudissements
00:22:22 au nom d'une même cause.
00:22:23 Et une cause qui est, encore une fois,
00:22:25 non seulement subversive, mais complètement abominable
00:22:28 sur le plan de la psyché.
00:22:29 - C'est ça, Jean-Christophe.
00:22:30 - Et surtout avec des jeunes
00:22:32 qui n'ont aucune référence ni historique,
00:22:35 ni philosophique,
00:22:36 parce qu'ils n'ont jamais lu aucun livre,
00:22:38 parce qu'ils ne connaissent rien.
00:22:40 Et c'est vrai dans tout l'Occident,
00:22:41 ce n'est pas uniquement en France.
00:22:43 On le voit sur les campus américains.
00:22:45 - C'est tout l'Occident.
00:22:46 - Tous les slogans du fleuve à la mer,
00:22:48 quand on les interroge, deux secondes,
00:22:50 "Quel fleuve, quel mer ?"
00:22:51 "Quel fleuve, quel mer ?"
00:22:52 "Ils ne m'en parlent pas,
00:22:53 "ils ne m'ont pas de ridées,
00:22:54 "ils ne savent pas."
00:22:55 Tout ça pose sur une espèce de méconnaissance,
00:22:58 d'inculture généralisée,
00:22:59 qui fait qu'en effet, n'importe qui dit n'importe quoi.
00:23:02 - Mais c'est parce qu'en fait,
00:23:04 cette jeunesse aujourd'hui,
00:23:05 elle veut un combat générationnel.
00:23:07 Ils veulent une guerre générationnelle
00:23:08 que d'autres ont eue avant,
00:23:09 qu'eux n'ont pas portée,
00:23:10 parce qu'ils ont le capitalisme en face d'eux.
00:23:13 Ils veulent inventer un autre modèle.
00:23:16 Moi, ce que je vois,
00:23:17 c'est qu'hier soir, encore une fois,
00:23:18 tout peut bien se passer, pourquoi pas.
00:23:20 Sauf qu'en fait, on est venu au contact des policiers,
00:23:23 on cherche l'incident.
00:23:24 - Sur la manifestation pro-Palestine.
00:23:26 Et ça sera la même chose ce soir.
00:23:27 - Ça va être la même chose.
00:23:28 Mes collègues CRS se mettent en opposition,
00:23:30 parce que pareil, c'est une manifestation
00:23:31 dite spontanée, mais non déclarée.
00:23:33 Donc on est obligés quand même de maîtriser ça.
00:23:35 Et en fait, qu'est-ce qu'on voit ?
00:23:36 On voit le buzz,
00:23:37 on voit que ça vient au contact des policiers,
00:23:38 les policiers repoussent.
00:23:39 Tout de suite, on tombe par terre,
00:23:40 on se filme, on crie au scandale.
00:23:42 Et après, on va dans toutes les rues.
00:23:43 Et à peu près dans l'instant,
00:23:44 je vois Thomas Porte aujourd'hui, qui tweet en disant ce soir,
00:23:47 et ça, on se faisait une petite manif,
00:23:48 tous dans la rue et tout.
00:23:49 Ça les fait rigoler.
00:23:50 Mais nous, ça ne nous fait pas rire,
00:23:51 parce qu'on voit que la société se dit.
00:23:52 - Bien sûr.
00:23:53 - Et on voit effectivement que les gens,
00:23:54 aujourd'hui, on leur demande de choisir des camps.
00:23:55 Un camp.
00:23:56 Et moi, on n'est pas là.
00:23:57 Nous, le camp, c'est la République.
00:23:58 Effectivement, c'est essayer de vivre ensemble
00:24:01 et de trouver un point commun.
00:24:03 Et hier, je regardais Rima Hassan dans la foule.
00:24:06 Je pensais qu'elle était là pour se protéger,
00:24:08 justement, enfin...
00:24:09 - En solidarité avec le peuple, les morts païtiens.
00:24:12 - C'était Gandhi dans la foule.
00:24:14 - Exactement.
00:24:15 - La baguette, etc.
00:24:16 Donc, on voit bien, effectivement,
00:24:17 que ce n'est que de la manipulation politique.
00:24:19 - Allez, petite pause.
00:24:20 On se retrouve dans un instant dans Punchline.
00:24:21 Sur ces news, on continuera à évoquer
00:24:23 ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
00:24:25 ces manifestations qui vont se dérouler ce soir.
00:24:27 Et puis, on parlera de la sucréreté aussi,
00:24:29 de la lutte contre le trafic de supects.
00:24:30 A tout de suite.
00:24:31 - 17h30, on se retrouve dans Punchline.
00:24:37 Sur ces news, avec d'abord,
00:24:38 le rappel des titres de l'actualité.
00:24:39 Augustin Donatieux.
00:24:41 - L'homme suspecté d'avoir tiré à la Kalachnikov dans les rues,
00:24:45 Derricourt, en Haute-Saône, a été interpellé.
00:24:48 Selon nos informations, ce dernier s'est fortement opposé
00:24:51 aux forces de l'ordre.
00:24:52 Aucun blessé n'est à déplorer.
00:24:54 L'arme de guerre, elle, est toujours recherchée.
00:24:57 L'architecte et le conducteur de travaux mis en cause
00:24:59 dans l'effondrement d'un balcon à Angers
00:25:01 ont été condamnés par la Cour d'appel d'Angers.
00:25:04 L'accident survenu en octobre 2016
00:25:05 avait entraîné la mort de 4 jeunes et blessés 14 autres.
00:25:08 Les 2 hommes ont été reconnus coupables de blessures
00:25:11 et homicides involontaires.
00:25:12 Ils ont été condamnés à des peines de 2 à 3 ans d'emprisonnement
00:25:15 avec sursis et des amendes de 30 000 à 1 500 euros.
00:25:19 Et au mois d'avril, le nombre de chômeurs est en baisse d'1,26 %.
00:25:25 38 000 demandeurs d'emploi de catégorie A
00:25:27 ont retrouvé une activité le mois dernier.
00:25:30 Selon le ministère du Travail,
00:25:31 2 980 000 personnes n'ont toujours pas de travail.
00:25:36 43 % d'entre eux sont des chômeurs de longue durée.
00:25:39 - Merci Augustin, donne adieu.
00:25:41 Sandra Buisson nous a rejoint de la justice.
00:25:43 Bonsoir Sandra.
00:25:44 Avant de parler de la lutte contre le trafic de stupéfiants,
00:25:48 on va évoquer ce qui s'est passé à Aulnay-sous-Bois.
00:25:52 Selon des informations CNews,
00:25:53 expliquez-nous ce qui s'est passé
00:25:55 avec ces mineurs interpellés à Aulnay-sous-Bois.
00:25:57 - Il y a 2 affaires bien distinctes.
00:25:59 2 mineurs suspectés d'avoir organisé des guet-apens
00:26:01 pour violenter ou voler des victimes.
00:26:03 La première équipe, ce sont 4 adolescents de 16 ans,
00:26:06 des jeunes qui n'ont aucune limite.
00:26:08 C'est ce que m'a confié une source policière
00:26:10 et qui était jusque-là connue pour des faits
00:26:12 de petites délinquances sans commune mesure.
00:26:14 Certains sont suspectés d'avoir tendu un piège homophobe
00:26:17 à un homme d'une quarantaine d'années le 15 avril.
00:26:19 Le rendez-vous avait été pris via une messagerie d'un réseau social.
00:26:22 Ils sont soupçonnés de l'avoir violé avec un bâton ce jour-là,
00:26:25 de l'avoir forcé à se déshabiller avant de l'humilier,
00:26:29 le tout en le filmant.
00:26:31 Au même moment, d'autres individus sont suspectés
00:26:34 d'avoir assisté à ces faits en visio
00:26:36 et d'avoir conseillé les agresseurs sur les sévices
00:26:39 à infliger à la victime.
00:26:41 La victime a été contrainte de faire des virements
00:26:43 de plusieurs milliers d'euros.
00:26:44 Les agresseurs sont ensuite partis avec sa voiture.
00:26:47 Cette voiture a été retrouvée 2 jours plus tard par la police.
00:26:50 Dans le coffre, les agents ont découvert un adolescent de 17 ans
00:26:54 séquestré après avoir lui aussi pris rendez-vous
00:26:56 sur un réseau social.
00:26:58 Ses agresseurs l'accusaient d'avoir violé une mineure.
00:27:00 Il a été menacé d'égorgement.
00:27:02 La seconde équipe de mineurs qui a été interpellée,
00:27:06 cela concerne 5 collégiens, là aussi d'Aulnay-sous-Bois.
00:27:09 Ils sont suspectés d'avoir organisé 2 guet-apens
00:27:11 les 23 et 28 avril.
00:27:13 Des pièges tendus à 2 hommes via un site de rencontre.
00:27:16 Arrivé à leur rendez-vous respectif,
00:27:18 les victimes se sont faites agresser.
00:27:20 Chez un de ces suspects mineurs,
00:27:22 les policiers ont saisi 3 armes de poing et des cartouches.
00:27:25 - On est un peu sans voix en écoutant ce que vous nous expliquez.
00:27:29 Ce sont 2 équipes différentes de collégiens.
00:27:33 - Collégiens pour la deuxième et des adolescents de 16 ans pour la première.
00:27:38 - On est sur de la violence sur mineurs,
00:27:41 de l'homophobie pure et simple.
00:27:43 C'est absolument à vomir.
00:27:46 - C'est épouvantable.
00:27:48 La très grande jeunesse de ces délinquants frappe.
00:27:54 Et cette homophobie qui monte.
00:27:57 On a l'impression que depuis des années,
00:28:00 on milite dans des associations,
00:28:02 on milite auprès des parents.
00:28:04 "Votre enfant est homosexuel, c'est pas contre vous,
00:28:07 il a pas choisi, le pauvre, la pauvre, c'est comme ça,
00:28:10 c'est la faute à personne."
00:28:12 On se rend compte que la société recule là-dessus.
00:28:15 Elle recule précisément dans les milieux où,
00:28:18 pour des raisons de conviction,
00:28:20 on mettra derrière le mot conviction ce que chacun veut bien mettre,
00:28:24 mais il y a cette intolérance absolue à l'égard de ça.
00:28:28 Personne ne choisit d'être homosexuel.
00:28:30 Il faut le dire une fois pour toutes,
00:28:32 personne ne choisit d'être homosexuel.
00:28:34 C'est une honte de s'attaquer aux homosexuels.
00:28:36 - Parce que là, ce sont des guet-apens,
00:28:38 pour faire mal, pour extorquer de l'argent,
00:28:40 pour humilier, pour blesser.
00:28:42 - Oui, c'est un crime.
00:28:44 Le viol, c'est un crime.
00:28:46 En plus, c'est en bande organisée, en guet-apens.
00:28:49 Nous, on est confrontés à cette jeunesse mortifère.
00:28:52 Elles ont 16 ans, c'est des gamins.
00:28:54 Ils jouent à la PlayStation,
00:28:56 ils sont capables de faire les pires sévices.
00:28:59 Où est-ce qu'ils entendent ces propos homophobes ?
00:29:02 C'est aussi chez eux, dans certains endroits,
00:29:04 peut-être religieux aussi.
00:29:06 Il faut se poser les bonnes questions.
00:29:08 Quand je regarde les députés qui sont là-bas,
00:29:10 ces députés LFI, Éric Coquerel, Thomas Porte,
00:29:12 Nadej Abou Mangoli,
00:29:14 pourquoi ne pas faire de la sensibilisation dans les quartiers,
00:29:16 au lieu de nous rabâcher toute la journée ?
00:29:18 La police tue.
00:29:20 Il faut faire de la sensibilisation auprès des jeunes.
00:29:22 Là, il y a des problèmes.
00:29:24 Ce n'est pas que l'école qui doit résoudre ces problèmes.
00:29:26 C'est aussi les forces intermédiaires,
00:29:28 politiques, républicaines,
00:29:30 qui doivent aller faire le boulot.
00:29:32 Ce n'est pas que des votes.
00:29:34 Il faut qu'ils aillent sur le terrain
00:29:36 et qu'ils leur expliquent ce que c'est que l'homophobie.
00:29:38 - Éric, on est accablés.
00:29:40 - J'ai écouté avec beaucoup d'attention.
00:29:42 J'ai l'impression qu'on commente jour après jour,
00:29:44 non seulement des faits de plus en plus terribles,
00:29:48 mais que cette longue litanie ne s'arrête jamais.
00:29:52 On peut dire, sans être caricatural,
00:29:54 que le pays a basculé dans la violence.
00:29:56 Pardonnez-moi,
00:29:58 mais vous vous rendez compte de ce qu'on vient de nous expliquer ?
00:30:02 C'est monstrueux.
00:30:04 Un gamin dans le coffre qui était séquestré.
00:30:06 Est-ce que vous imaginez tout ça ?
00:30:08 - C'est une violence sans limite.
00:30:10 On a l'impression qu'ils n'ont pas de surmoi, ces enfants.
00:30:12 - Non, il n'y a pas de limite.
00:30:14 - Ils ne sont pas capables, à un moment donné,
00:30:16 de se faire des affaires.
00:30:18 Quand on entend les sévices dont vous parlez,
00:30:22 comment...
00:30:24 - Il y a un niveau de violence dans lequel ils baignent depuis tout le temps.
00:30:28 Que nous, on ne peut pas comprendre.
00:30:30 - C'est clair.
00:30:32 - Sabrina, ça vous fait réagir aussi.
00:30:34 - Oui, il y a deux points dans ce problème.
00:30:36 Le problème de la décivilisation.
00:30:38 Quand faudrait-il que cette jeunesse soit civilisée ?
00:30:40 Comme disait Mme Laborde,
00:30:42 les parents introduisent des interdits structurants,
00:30:46 notamment la frustration,
00:30:48 et donc la tolérance à la frustration.
00:30:50 Ce qui est, encore une fois,
00:30:52 un facteur inhibant du passage à l'acte.
00:30:54 Parce que le passage à l'acte est favorisé par l'impulsivité du geste.
00:30:58 Mais, encore une fois, ça c'est le problème des parents.
00:31:00 Ce n'est pas la société, encore une fois,
00:31:02 de pallier aux carences éducatives des parents.
00:31:04 C'est aux parents d'élever leurs enfants en leur mettant des pierres d'achoppement.
00:31:10 C'est-à-dire la frontière bête et méchante entre le bien et le mal.
00:31:12 Et puis, il y a la problématique de l'homophobie.
00:31:16 C'est-à-dire la variabilité culturelle qui existe,
00:31:19 ou les variabilités culturelles qui existent dans certains quartiers,
00:31:22 il faut le dire, à forte homogénité culturelle et à forte homogénité religieuse.
00:31:26 C'est, encore une fois, la loi du clan,
00:31:29 la loi du clan religieux qui s'applique,
00:31:31 avec des méthodes d'ultra-violence.
00:31:33 Parce qu'encore une fois, ces gamins sont, entre guillemets,
00:31:36 "cadenassés" entre le manque d'éducation de l'autorité parentale
00:31:41 et, dans un même temps, le panurgisme des copains du quartier
00:31:45 qui décident de se mettre en bande parce que la bande,
00:31:48 c'est la vitalité collective et donc la réussite à l'objectif,
00:31:52 ce qui amène des défaits d'effets acrimoniaux.
00:31:54 C'est le refuge, c'est le cadre, c'est ça le drame.
00:31:56 C'est le seul cadre que naissent.
00:31:58 Mais exactement, ma chère Laurence.
00:32:00 Comment on apprend l'empathie ?
00:32:02 Comment on apprend l'empathie ?
00:32:05 La fraternité qui, normalement, devrait s'apprendre
00:32:09 dès le plus jeune âge, mais par ailleurs,
00:32:11 ce cale à présent sur cette homophobie,
00:32:15 cette violence et cette haine,
00:32:17 finalement, elle va avec tout le reste,
00:32:19 c'est-à-dire l'atteinte à l'intégrité des femmes,
00:32:23 l'antisémitisme, la haine du juif et l'homophobie.
00:32:26 On avait eu un autre exemple à Grande-Synthe, il me semble,
00:32:29 un jeune homme pareil qui avait été agressé,
00:32:32 qui est mort, qui est décédé.
00:32:34 - Oui, oui, oui.
00:32:35 - Philippe.
00:32:36 - Les enquêteurs cherchaient à identifier...
00:32:38 En fait, il y avait eu d'autres faits similaires
00:32:40 qui n'avaient pas en revanche abouti à la mort des victimes,
00:32:42 mais il y avait eu d'autres faits
00:32:44 et les individus étaient suspectés de ces faits-là aussi.
00:32:47 - D'utiliser ces messageries sur les réseaux sociaux,
00:32:50 de rencontres, pour ensuite tenter des guet-apens.
00:32:53 On va évoquer la lutte contre le trafic de stupéfiants.
00:32:55 Avec vous, Jean-Christophe Couvy,
00:32:57 le président dans lequel les forces de l'ordre sont engagées au quotidien.
00:32:59 On va regarder ce qui se passe à Bordeaux.
00:33:01 Il y a eu une annonce de renfort l'an dernier dans la ville.
00:33:04 Le problème, c'est que maintenant, le trafic de krach,
00:33:07 notamment, a envahi les rues.
00:33:08 Reportage d'Antoine Estève.
00:33:10 - Un mouvement de comptes entre bandes rivales,
00:33:12 un point de deal au milieu des touristes du quartier historique
00:33:16 et des personnes qui consomment les drogues sur le trottoir.
00:33:19 Des habitants et des commerçants du quartier Saint-Paul de Bordeaux
00:33:21 estiment que la situation s'est aggravée.
00:33:24 Selon eux, les incivilités et les agressions sont quotidiennes.
00:33:26 - Je me retourne, je ne prends plus du tout les escaliers,
00:33:29 je prends les rampes parce que je ne me sens pas du tout en sécurité,
00:33:32 ça c'est certain.
00:33:33 Et d'autres personnes ont vécu des choses dramatiques,
00:33:36 donc je fais encore plus attention.
00:33:38 Ils sont très agressifs, ils font énormément de bruit la nuit,
00:33:41 ils dorment la journée, on ne les dérange pas, on les laisse dormir.
00:33:44 - Après une première alerte au début de l'année dernière,
00:33:46 la mairie a mis en place des passages plus fréquents de la police municipale,
00:33:50 une dizaine de rondes tous les jours.
00:33:52 - La police passe, elle a encore passé hier soir,
00:33:55 elle les laisse faire, donc il faut surtout arrêter de laisser aller.
00:33:59 C'est prendre des décisions, c'est rendre impossible la stagnation
00:34:02 de marginaux, toxicomanes, dealers à certains endroits.
00:34:06 - La police nationale aussi a renforcé ses effectifs dans Bordeaux,
00:34:09 mais les moyens ne semblent pas suffisants,
00:34:11 notamment pour le suivi des affaires.
00:34:13 - Les collègues qui interviennent sur le terrain, eux interpellent tous les jours,
00:34:16 on a du flagrant délit qui est traité tous les jours.
00:34:19 Le stupéfiant, c'est un problème national, pas forcément qu'à Bordeaux.
00:34:22 Le bleu dans la rue interpelle beaucoup de personnes
00:34:25 et derrière il faut un suivi judiciaire.
00:34:27 Et là, sur le centre à Bordeaux, on est une équipe de 8 fonctionnaires
00:34:30 et ils ne peuvent pas traiter tout le judiciaire.
00:34:32 - La consommation de crack connaît une forte croissance dans le centre-ville.
00:34:35 Plusieurs sources associatives nous affirment que cette drogue est de moins en moins chère
00:34:39 et que les revendeurs préfèrent travailler impunément
00:34:42 au milieu de la population et des touristes, dans un quartier animé.
00:34:46 - C'est terrible le constat à Bordeaux, Jean Castor.
00:34:50 - Bordeaux, je connais bien, je fais une partie de mes études,
00:34:52 j'ai même fait mon service militaire là-bas, j'avais aidé la nation
00:34:55 10 mois de ma vie pour aider la nation.
00:34:57 Oui, Bordeaux, on voit le déclin petit à petit,
00:35:00 on est dans un monde aujourd'hui en déclin.
00:35:02 Ce n'est pas la fin du monde, c'est la fin d'un monde qu'on a connu,
00:35:05 qui était tranquille.
00:35:06 Aujourd'hui, le crack, c'est très facile, vous arrivez, vous êtes dealer,
00:35:11 vous donnez des échantillons gratuitement à des personnes...
00:35:14 - Gratuitement, pour les rendre accros tout de suite.
00:35:16 - On donne, c'est gratos, écoute-moi ça, tiens, tu as ce nouveau produit,
00:35:19 puis en fait, vous êtes tout de suite accro.
00:35:20 Et après, vous êtes un zombie, voilà.
00:35:22 Et en fait, c'est ça qui est terrible.
00:35:24 Et aujourd'hui, on le voit, Bordeaux, rue Sainte-Catherine,
00:35:26 c'est la plus grande rue commerçante d'Europe.
00:35:28 L'après-midi, il y a beaucoup de monde, des passants, etc.
00:35:31 Dès que la nuit tombe, tout le monde s'en va parce qu'on sait
00:35:33 que c'est criminogène.
00:35:34 Et puis là, vous avez des zombies qui arrivent, qui sortent.
00:35:36 Et tout de suite, c'est des rixes entre bandes,
00:35:39 c'est des règlements de compte.
00:35:40 Alors, il y a des opérations place nette, effectivement, on fait le boulot.
00:35:43 Les collègues le disaient, on met du bleu dans la rue,
00:35:45 sauf que derrière, il faut des officiers de police judiciaire pour traiter.
00:35:48 On devrait en avoir, j'ai dit, on devrait en avoir 22 000 en France.
00:35:52 Je crois qu'on en a 14 ou 15 000, on n'en a pas assez.
00:35:54 Et donc, en fait, vous pouvez mettre, vous pouvez doubler,
00:35:57 comme on dit, comme le gouvernement l'a dit,
00:35:58 doubler le nombre de présences de policiers dans la rue.
00:36:00 Derrière, il faut traiter ces procédures.
00:36:02 Et donc, il faut repenser toute la chaîne judiciaire
00:36:06 parce que les procureurs sont aussi, les parquets sont dépassés.
00:36:09 Donc, en fait, on fait du tri et on dit, bon, voilà,
00:36:11 il a tant de stups sur lui, allez, vous mettez lui une amende,
00:36:14 ou vous le relâchez, ou on n'a pas...
00:36:16 En fait, aujourd'hui, on ne fait que de l'urgence.
00:36:18 On fait de l'urgence dans les hôpitaux, on fait de l'urgence dans la police,
00:36:21 on fait de l'urgence dans la magistrature.
00:36:23 On ne traite que de l'urgence et de la rustine.
00:36:25 - Terrible. Sabrina Medjibor, vu que ça vous fait réagir,
00:36:28 évidemment, ce trafic de stups qui gangrène toutes les villes de France,
00:36:31 petites, moyennes, grandes, absolument toutes.
00:36:34 - Oui, absolument, parce que c'est, encore une fois,
00:36:36 un phénomène supranational.
00:36:38 Quand on sait que La Manche, par exemple, c'est 25 % du trafic,
00:36:42 c'est 400 conteneurs par jour.
00:36:44 Quand on sait que la ville d'Anvers, enfin, le port d'Anvers,
00:36:47 est une ville qui regroupe 146 000 habitants,
00:36:49 qui fait vivre des commerces,
00:36:51 que les dealers ont roue libre dans ce port-là.
00:36:54 Rotterdam, c'est la même chose.
00:36:56 La Belgique et les Pays-Bas sont des narco-états.
00:36:59 Il n'y a pas de raison pour que la France échappe à ce phénomène,
00:37:02 non seulement de stupéfiants, mais donc, comme disait Jean-Christophe,
00:37:06 de polytoxicomanie, parce que les dealers savent très bien,
00:37:09 c'est un business à gérer.
00:37:10 En fait, si vous voulez, c'est un néolibéralisme,
00:37:13 mais de la base prolétaire.
00:37:14 Ils agissent exactement comme les grandes entreprises françaises,
00:37:18 avec un modèle, je vais parler leur langage,
00:37:21 la thune, le lovey, la smala.
00:37:24 Ils ont un moyen, c'est-à-dire la transaction,
00:37:27 le business qui se fait souvent par des méthodes absolument abominables,
00:37:30 on en parlait tout à l'heure, la jambisation, le barbecue,
00:37:33 laver le terrain pour reprendre leur expression,
00:37:36 et un modèle anthropologique.
00:37:37 - Vous reconnaissez des expressions...
00:37:39 - Je travaille beaucoup.
00:37:41 Une jambisation, en fait, c'est on vous coupe la jambe pour vous punir.
00:37:45 - On vous tire la jambe.
00:37:46 - On vous tire la jambe et ensuite on vous la coupe.
00:37:47 Voilà, exactement.
00:37:49 Et un modèle anthropologique, c'est-à-dire le chacal et tout ça.
00:37:53 Vous avez à la fois toute une économie parallèle
00:37:55 qui est extrêmement bien structurée,
00:37:57 et vous avez une ramification des drogues telle
00:37:59 qu'aujourd'hui les gens deviennent polytoxicomanes.
00:38:02 - Je voudrais juste, pardon, excusez-moi, Madame Laborde,
00:38:04 à Bordeaux, là, dont on parle, il y a un centre
00:38:08 qui pourrait s'apparenter à une salle de shoot.
00:38:10 La responsable expliquait que l'achat de kits a augmenté de 67 %
00:38:15 entre 2019 et 2022.
00:38:18 C'est énorme.
00:38:19 - Exponentiel.
00:38:21 - C'est plus simplement le drogué au shit
00:38:24 ou le drogué à la cocaïne ou autre.
00:38:27 Il y a 897 drogues de synthèse qui circulent en France.
00:38:30 - 897.
00:38:31 Françoise, vous vouliez dire quelque chose ?
00:38:33 - Je n'ai pas la réponse.
00:38:35 Est-ce qu'il y a des villes qui sont plus touchées que d'autres ?
00:38:37 Parce que subitement on parle de Bordeaux,
00:38:39 quelques temps on parlait de Grenoble, Nantes.
00:38:41 Est-ce qu'il y a en effet des villes qui sont plus touchées que d'autres ?
00:38:44 Question suivante.
00:38:45 Est-ce qu'il y a des élus qui sont plus tolérants que d'autres ?
00:38:49 - Non, il n'y a pas de règle, je pense.
00:38:51 - Noémie Schultz est avec nous,
00:38:52 service police-justice de CNews aussi.
00:38:54 Là, vous allez nous parler de ce qui s'est passé à Lille.
00:38:56 J'ai dit dans le petit sommaire de 17h
00:38:58 où on a eu une série de délinquants
00:39:01 qui ont été remis en liberté pour un vice de procédure.
00:39:04 Expliquez-nous.
00:39:05 Et sous les applaudissements de la salle, c'est vraiment le bon point.
00:39:07 - Pour bien comprendre, on va revenir au début de l'affaire.
00:39:09 En avril dernier, 9 personnes sont interpellées par la police
00:39:12 dans le cadre d'une opération d'un coup de filet
00:39:15 pour deux enquêtes sur des trafics de stupéfiants.
00:39:18 Association de malfaiteurs vole en bande organisée.
00:39:20 A l'issue de leur garde à vue,
00:39:21 parce qu'ils sont placés en garde à vue,
00:39:23 le parc Edlil décide de les renvoyer tous en comparution immédiate
00:39:27 pour qu'ils soient jugés le plus rapidement possible.
00:39:29 C'est un choix qui est fait de dire que la réponse pénale sera plus rapide.
00:39:33 Lors de l'audience, les prévenus demandent un délai pour préparer leur défense.
00:39:36 C'est la loi qui les autorise.
00:39:38 La date de leur procès est alors fixée au 15 mai.
00:39:41 En attendant, ils sont placés en détention provisoire.
00:39:43 Quelques jours plus tard, les avocats reçoivent un mail
00:39:46 qui leur indique que le tribunal ne pourra sans doute pas prendre l'affaire le 15 mai.
00:39:50 Il y a trop de dossiers.
00:39:52 Et que ce jour-là, il y aura juste un débat autour du maintien en détention provisoire.
00:39:55 Ce mail fait bondir Sonia Bernonville, l'avocate de deux des neuf suspects,
00:40:00 car pour elle, une telle audience s'apparente à une audience relais.
00:40:04 Or, ça n'existe pas en matière de comparution immédiate.
00:40:07 A ses yeux, la procédure n'est pas respectée.
00:40:10 Elle le rappelle, ses clients, à ce moment-là, ne sont pas jugés.
00:40:13 Ils sont toujours présumés innocents.
00:40:15 Et voilà pourquoi elle lance un recours.
00:40:17 Je propose d'écouter cette avocate.
00:40:19 On appelle ça « vise de procédure », on appelle ça « faille procédurelle ».
00:40:24 Moi, j'appelle ça « des atteintes aux droits de la défense ».
00:40:27 Et je pense que les juges, aujourd'hui, se sont rendus compte
00:40:31 que l'on ne pouvait pas traiter de tels dossiers en méprisant les droits de la défense.
00:40:36 Le code de procédure pénale, c'est la surjumelle des libertés.
00:40:41 On nous l'apprend comme ça à l'école, ça fait des siècles que ça existe.
00:40:47 Il n'y a pas d'interprétation, si vous voulez, à avoir sur la question de la procédure.
00:40:51 Voilà, cette avocate explique donc effectivement qu'elle a fait son travail,
00:40:54 qu'elle a appliqué les droits de la défense.
00:40:56 Les neuf suspects ont donc été remis en liberté en attendant leur procès,
00:41:00 qui se tiendra le 5 juin pour les uns, le 18 pour les autres.
00:41:03 Dernier point, puisque c'est la question sans doute qui va être soulevée,
00:41:05 qu'est-ce qui se passe si ces suspects faisaient le choix de ne pas se présenter à leur procès ?
00:41:08 Oh, ben alors vraiment, qu'est-ce qui pourrait se passer s'ils décidaient pas de revenir ?
00:41:11 Un mandat d'arrêt pourrait être décerné, ça veut dire qu'au premier contrôle,
00:41:14 quand on les interpelle, ils partent en prison.
00:41:17 Et puis un magistrat m'expliquait que la justice n'aime pas ça,
00:41:21 que les absents ont toujours tort et que donc les peines requises et prononcées
00:41:25 sont souvent plus lourdes quand le prévenu n'assiste pas à son procès.
00:41:28 Non mais c'est important qu'on ait l'explication par Noemi,
00:41:31 parce que c'est vraiment une explication juridique.
00:41:33 Tout est absolument dans le cadre de la loi, il n'y a rien qui dépasse.
00:41:37 Mais la réalité, c'est qu'on a neuf types, donc des délinquants,
00:41:42 qui sont remis en liberté après une enquête extrêmement longue des policiers,
00:41:45 après un coup de filet, et que, bam, ils sont dehors ce soir.
00:41:49 Et moi, je me mets à la place des policiers, Jean-Christophe.
00:41:52 J'entends les arguments de l'avocate, ils sont tout à fait recevables.
00:41:55 Je les côtoie et c'est vrai que c'est une rage, c'est des week-ends,
00:41:58 c'est des moments où vous êtes tout le temps sur le dos des délinquants,
00:42:02 vous voyez pas vos enfants, vos femmes, il y a des divorces,
00:42:05 on a un taux exponentiel de divorces et tout, parce qu'on a cette foi.
00:42:08 Et puis effectivement, pour de la procédure, mais en même temps, la loi le permet.
00:42:12 C'est ça qui est... - Oui, rien n'est illégal.
00:42:15 - Et aujourd'hui, les avocats, ils n'attaquent plus sur le fond, ils attaquent sur la forme.
00:42:18 - Absolument. - Ils prênent même des anciens policiers, des fois,
00:42:21 pour déjà dégager les procédures et voir où il peut y avoir des points de faiblesse.
00:42:26 Et donc, en fait, on attaque la forme. Mais la loi le permet.
00:42:29 Et donc, les avocats, les magistrats, on en parle avec eux, on fait des colloques.
00:42:32 Et les avocats sont là aussi pour faire évoluer le droit.
00:42:36 Et quand vous soulignez justement les défauts d'instruction comme là,
00:42:40 eh bien, c'est aussi à un moment donné aux magistrats et c'est aux législateurs
00:42:43 de se prendre en main et de se dire, OK, qu'est-ce qu'on a raté ?
00:42:46 Comment on peut faire évoluer la loi, tout en préservant effectivement la liberté de chacun ?
00:42:51 Mais à un moment donné, la société demande des résultats.
00:42:53 - Vous pensez que le législateur va se prendre en main, après ce qu'on vient de voir à l'Assemblée ?
00:42:56 - Le problème, c'est que personne ne se remet en question, parce que les magistrats passent un concours,
00:43:01 je dis bien un concours, et après, effectivement, ils ont un totem d'immunité.
00:43:04 Jamais ils se remettent en question de savoir comment on peut...
00:43:07 Et dès qu'on dit qu'on va toucher à la loi, au code pénal, au code de procès pénal,
00:43:10 oh mon Dieu, surtout pas, déjà, à chaque fois qu'on touche, on le rallonge.
00:43:14 Et regardez l'évolution des codes, mais moi, comme je dis, arrêtez, il faut lyophiliser,
00:43:19 terminez, on l'ouvre une fois dans 10-20 ans et on arrête.
00:43:22 C'est infernal.
00:43:23 - Juste un mot pour dire qu'effectivement, là, ils ont été remis en liberté,
00:43:25 ça ne veut pas dire que les poursuites sont abandonnées, encore une fois.
00:43:28 - Non mais, vous entendez bien le sentiment des policiers.
00:43:31 - Je suis d'accord, mais dans le narratif, en fait, on a tout pour les mettre tout de suite en prison
00:43:35 et qu'ils ne soient plus, j'allais dire, un poison pour la société.
00:43:38 Et en fait, on va devoir remettre ça plus tard.
00:43:41 Sauf qu'effectivement, on prend le risque aussi qu'ils ne se représentent pas.
00:43:45 - Effectivement, si on parle des principes, ils vont essayer de suivre la justice.
00:43:50 Mais quand ils seront rattrapés, à ce moment-là, la peine sera encore plus lourde.
00:43:53 - Eric, tu veux que je vois Gromblet, là ?
00:43:55 - Non, non, je suis au Via Mer.
00:43:58 D'abord, je ne serai pas trafiqué dedans.
00:44:00 - Ni drogue, ni vol, ni...
00:44:02 - Ça va vous paraître un peu démago, ce que je vais dire,
00:44:04 mais vous voyez, ce sont des narco-trafiquants.
00:44:07 - Alors, oui, il y a trafic de stupes, d'armes, vol avec bout de voiture,
00:44:12 participation à une association de malfaiteurs.
00:44:15 - Je ne sais pas si on est sur des têtes de gondoles.
00:44:19 - C'est des revendeurs à la sauvette.
00:44:21 - Ça dépend du statut.
00:44:23 - Vous allez où park-met pour mettre votre carte ?
00:44:26 - Vous n'avez même pas le temps, vous avez déjà l'amende.
00:44:28 - Vous n'avez pas le temps, la bagnole est déjà passée,
00:44:30 et vous avez déjà un PV, et là, il n'y aura pas de recours possible.
00:44:32 Si vous ne payez pas, vous avez la...
00:44:34 - La saisie directe.
00:44:36 - C'est un peu démago, ce que je dis, mais en même temps,
00:44:38 c'est le sentiment qu'on a.
00:44:40 - Je vois pas bien.
00:44:42 - Vous pouvez dire, mais attendez, non,
00:44:44 en fait, j'étais en train de mettre ma carte,
00:44:46 quand la voiture est passée, il m'a verbalisé.
00:44:48 Non, monsieur, vous payez, et d'ailleurs, si vous ne payez pas,
00:44:50 vous aurez 30 euros de plus ou 35 euros de plus,
00:44:52 et c'est comme ça.
00:44:54 - Françoise Lamorne.
00:44:56 - Non, non, franchement, la question, c'est...
00:44:58 Je sais pas, en effet, Noémie nous dit
00:45:00 qu'on n'a pas le profil réel des narcotrafiquants,
00:45:02 encore que, de toute façon, on s'est rendu compte...
00:45:04 - Les narcotrafiquants...
00:45:06 - Non, non, non, non, ils sont...
00:45:08 - Ils ont été envoyés pour des affaires...
00:45:10 - Pour les instrafluxubéfiants, les autres vols de voiture.
00:45:12 - On voit pas bien pourquoi ces 9 personnes se présenteraient...
00:45:14 - Parce que si elles se présentent pas,
00:45:16 à la première fois où ils vont faire une démarche officielle...
00:45:18 - C'est pas une démarche officielle.
00:45:20 - Rachel a tout dit, moi, voilà.
00:45:22 - Tout le monde peut pas vivre dans la clandestinité
00:45:24 en toute partie de sa vie.
00:45:26 - Oui, oui, tout le monde n'est pas Mohamed Amra.
00:45:28 - Un tout petit mot, il y a peut-être 2 choses.
00:45:30 Un, on sent bien, puisque ça a été rappelé par l'avocate,
00:45:32 que, finalement, ce code de procédure pénale,
00:45:34 il est là pour mettre en oeuvre
00:45:36 les libertés fondamentales de la personne humaine.
00:45:38 Et donc, là, on est dans une allée, en plus,
00:45:40 électorale européenne, on sent bien, peut-être,
00:45:42 la frilosité et la crainte qu'on a aujourd'hui
00:45:44 par rapport à la Cour européenne des droits de l'homme,
00:45:46 puisque la France n'arrête pas de se faire punir
00:45:48 par rapport à la France européenne.
00:45:50 - Oui, oui, oui.
00:45:52 - Et donc, on a un peu l'impression,
00:45:54 là, de ne pas se faire punir par rapport à ça.
00:45:58 Et deuxièmement, sur la loi,
00:46:00 c'est quand même un problème
00:46:02 qu'on soit dans une inflation législative
00:46:04 sur les discriminations capillaires
00:46:06 ou je ne sais quoi,
00:46:08 non, mais parce que c'est la vérité,
00:46:10 et sur ce qui nous permet de maintenir l'ordre
00:46:12 et la sécurité, qu'on ne soit pas au rendez-vous.
00:46:14 Enfin, c'est quand même appétant.
00:46:16 - Ça s'appelle l'état de droit, effectivement.
00:46:18 - Ça s'appelle la folie française.
00:46:20 - La folie norvégienne.
00:46:22 - J'ai assisté à ça.
00:46:24 Les hauts fonctionnaires français n'ont qu'une obsession,
00:46:26 c'est créer un règlement supplémentaire.
00:46:28 - C'est ça.
00:46:30 - C'est leur raison d'être, sinon ils ne sont pas payés.
00:46:32 - Ils sont éduqués pour ça, ils font les nains.
00:46:34 - Leur raison d'être, c'est surtout pour se protéger.
00:46:36 - Et aussi pour se protéger.
00:46:38 - Parce qu'il n'y a jamais personne
00:46:40 qui rende des comptes en France.
00:46:42 - Ce que je vous propose, c'est que...
00:46:44 - Personne n'aura jamais de compte.
00:46:46 Les hauts fonctionnaires, ne vous inquiétez pas,
00:46:48 tout est fait, tout est normatif pour éviter...
00:46:50 - Je vous dirai si vous vous présentez à la rue.
00:46:52 - C'est en semaine, c'est 5h18.
00:46:54 - C'est 5h18, c'est ça ?
00:46:56 - On prend rendez-vous avec vous.
00:46:58 Petite pause, on se retrouve dans un instant
00:47:00 dans Punchline sur CNews et Europe 1.
00:47:02 ...
00:47:04 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:06 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:08 Il y a pile deux semaines,
00:47:10 le mardi 14 mai,
00:47:12 Arnaud Garcia et Fabrice Muelot
00:47:14 étaient exécutés au péage d'autoroutes d'un quart-ville
00:47:16 lors de l'évasion sanglante de Mohamed Amra,
00:47:18 l'ennemi public numéro un
00:47:20 n'a pas encore été rattrapé, pas plus que ses complices.
00:47:22 Les deux agents pénitentiaires, eux,
00:47:24 ont été enterrés.
00:47:26 Qui se souvient encore d'eux,
00:47:28 une fois passées les médailles et les hommages posthumes,
00:47:30 les grands discours et les phrases sur le glaive
00:47:32 de la justice qui ne tremblera pas,
00:47:34 leur famille qui les pleure,
00:47:36 et nous, car leur mort ne passe pas.
00:47:38 Pas plus que les agressions quotidiennes
00:47:40 qu'ont mises contre les policiers
00:47:42 qui tentent de contenir une violence exponentielle
00:47:44 liée aux narcotrafisquants,
00:47:46 aux moyens gigantesques
00:47:48 et qui ne semblent plus avoir de limite
00:47:50 ni de garde-fous.
00:47:52 La maison brûle et nous regardons ailleurs,
00:47:54 nos politiques battent la campagne des européennes
00:47:56 en s'empoignant sur le grand danger du populisme
00:47:58 qui monte inexorablement dans tous les pays de l'Union
00:48:00 sans dénier, voire,
00:48:02 justement, le lien entre la colère des peuples
00:48:04 et le déclin de notre pays,
00:48:06 aussi bien sur le plan économique
00:48:08 que sur le plan sécuritaire.
00:48:10 On va débattre de ces thèmes-là
00:48:12 ce soir dans Punchline.
00:48:14 (Générique)
00:48:26 Il est 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité
00:48:28 sur CNews et sur Europe 1.
00:48:30 Incident rarissime tout à l'heure à l'Assemblée nationale
00:48:32 lors des questions au gouvernement.
00:48:34 Le député insoumis Sébastien Delogu
00:48:36 a brandi en plein hémicycle
00:48:38 un drapeau palestinien.
00:48:40 La séance a été immédiatement suspendue.
00:48:42 La présidente Yael Broun-Pivet a dénoncé
00:48:44 un comportement inadmissible
00:48:46 pour avoir enfreint le règlement de l'Assemblée.
00:48:48 Le député écope d'une exclusion de 15 jours.
00:48:50 On y revient dans un instant avec toutes les réactions sur place.
00:48:52 Et puis, quelques minutes plus tôt,
00:48:54 Gabriel Attal a été interrogé
00:48:56 au sujet de la reconnaissance
00:48:58 de l'État palestinien par la France.
00:49:00 Le Premier ministre a botté en touche.
00:49:02 Il a de nouveau appelé au cessez-le-feu
00:49:04 et à la libération des otages.
00:49:06 Une réponse jugée minable et politicienne
00:49:08 par la députée écologiste
00:49:10 Cyrielle Chatelain.
00:49:12 L'armée israélienne se défend.
00:49:14 Sahal a affirmé aujourd'hui que ses munitions
00:49:16 utilisées dimanche lors de la frappe sur Rafah
00:49:18 ne pouvaient pas avoir à elles seules
00:49:20 provoquer l'incendie meurtrier dans un camp
00:49:22 de déplacés. Des dizaines de morts
00:49:24 et plus de 200 blessés sont à déplorer
00:49:26 selon le ministère de la Santé du Hamas.
00:49:28 Et puis, 235e jour
00:49:30 que les otages sont détenus
00:49:32 par cette organisation terroriste du Hamas
00:49:34 dans la bande de Gaza,
00:49:36 seuls deux de ces otages français sont désormais vivants.
00:49:38 Ils se nomment Ofer et Oad.
00:49:40 Nous pensons à tous ces otages
00:49:42 et à leurs familles. Nous demandons une fois de plus
00:49:44 leur libération immédiate et sans condition.
00:49:46 Il est 18h02, on est en direct sur CNews
00:49:48 et sur Europe 1 avec Louis de Ragnel.
00:49:50 Bonsoir Louis, bonsoir Laurent. Avec Rachel Kahn, bonsoir.
00:49:52 Sabrina Medjéber, un policier.
00:49:54 Jean-Christophe Kouvis, secrétaire nationale
00:49:56 du syndicat Unité. Françoise Laborde,
00:49:58 notre conseilleur, et Eric Revelle.
00:50:00 Bonsoir à tous. On va commencer, si vous le voulez bien,
00:50:02 par ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale,
00:50:04 parce que c'est un véritable précédent ce qui s'est passé
00:50:06 avec ce député Sébastien Deloglu
00:50:08 qui a brandi un drapeau
00:50:10 palestinien en pleine intervention
00:50:12 du ministre Franck Riester. On va écouter
00:50:14 cette séquence. On entend d'abord le ministre
00:50:16 Franck Riester et tout d'un coup
00:50:18 je dis pour nos auditeurs, ils s'interrompent
00:50:20 parce qu'ils voient ce qui se passe et le brouhaha
00:50:22 dans l'Assemblée. Écoutez.
00:50:24 Et vous ne pouvez pas, et vous ne pouvez pas faire
00:50:26 abstraction des tirs
00:50:28 quasi quotidiens,
00:50:30 indiscriminés sur les territoires
00:50:32 israéliens, quasiment
00:50:34 tous les jours.
00:50:36 La France va continuer, madame.
00:50:38 La France...
00:50:40 Monsieur Deloglu,
00:50:42 Monsieur Deloglu,
00:50:44 Monsieur Deloglu,
00:50:46 Vous avez un rappel
00:50:48 à l'ordre avec inscription
00:50:50 au procès verbal jusqu'à saisine
00:50:52 du bourreau. C'est inadmissible.
00:50:54 (Applaudissements)
00:51:10 Voilà pour ce chahut indescriptible
00:51:12 à l'Assemblée nationale. La colère
00:51:14 de Yael Brounepivet, la présidente
00:51:16 de l'Assemblée nationale, que l'on entend dire
00:51:18 c'est inadmissible. Il y a des sanctions qui ont été prises.
00:51:20 On va tout de suite faire le point avec notre envoyée spéciale
00:51:22 Elodie Huchard sur place avec Antoine Durand.
00:51:24 Elodie. Un incident extrêmement
00:51:26 rare pendant la séance de questions au gouvernement
00:51:28 qui a dû être interrompu lorsque
00:51:30 Sébastien Deloglu a brandi un drapeau
00:51:32 palestinien. Il faut savoir qu'il est strictement
00:51:34 interdit de brandir quoi que ce soit
00:51:36 dans l'hémicycle de très vive tension
00:51:38 immédiate dans les rangs du Rassemblement national
00:51:40 des Républicains et de la majorité. Tous se sont
00:51:42 levés, hurlés à Sébastien Deloglu
00:51:44 dehors en lui montrant la sortie.
00:51:46 Lui, fier de lui, est resté droit comme un hysse
00:51:48 tapant le coeur avec sa main droite.
00:51:50 Yael Brune-Pivet a donc suspendu la séance
00:51:52 pour que le bureau de l'Assemblée se réunisse
00:51:54 et décide immédiatement d'une sanction.
00:51:56 Il écope donc de la sanction la plus grave.
00:51:58 C'est une sanction de censure avec
00:52:00 exclusion temporaire. Pendant deux mois,
00:52:02 il est privé de la moitié de son indemnité.
00:52:04 Il n'a plus le droit de siéger pendant
00:52:06 15 jours. Il devait donc quitter immédiatement
00:52:08 l'hémicycle. Mais la présidente a dû le
00:52:10 sommer justement de partir. Il a
00:52:12 descendu les allées en faisant un signe de victoire
00:52:14 de la main. On a interrogé évidemment
00:52:16 un certain nombre de députés. Tous se
00:52:18 disent choqués de cette situation mais pas
00:52:20 franchement étonnés. Et puis surtout du côté de la
00:52:22 gauche, on est un peu gênés. Les socialistes expliquant
00:52:24 par exemple qu'ils étaient contre la sanction,
00:52:26 qu'ils reconnaissent qu'ils n'auraient pas dû faire ce geste mais qu'il
00:52:28 faut des sanctions justes.
00:52:30 Une sanction juste, Éric Revelle,
00:52:32 une exclusion de 15 jours, ça suffit ?
00:52:34 Bah écoutez, en tout cas, c'est la sanction
00:52:36 la plus grave, si j'ai bien compris, du règlement de l'Assemblée
00:52:38 nationale. Mais pardonnez-moi, j'ai
00:52:40 écouté ce député Léphy,
00:52:42 celui qui a brandi, d'un coup,
00:52:44 qui a enfreint le règlement
00:52:46 et qui dit "les sanctions, je m'en fous".
00:52:48 Mais pardonnez-moi... - C'est ce qu'il a dit quand ?
00:52:50 - Bah à la sortie, visiblement. - En sortant de l'hémicycle, d'accord.
00:52:52 - Oui, on a les mots qu'on peut à
00:52:54 la France Insoumise mais vous vous rendez compte,
00:52:56 un député qui fait la loi, qui
00:52:58 d'ailleurs devrait être, pardonnez-moi,
00:53:00 c'est un peu conservateur, mais qui devrait être
00:53:02 une sorte de modèle, puisqu'il représente
00:53:04 une partie de la population et notamment des quartiers
00:53:06 les plus fragiles, il explique à ces gens
00:53:08 qui vont peut-être être condamnés plus tard pour des exactions
00:53:10 que les sanctions, on peut s'en foutre.
00:53:12 Mais c'est gravissime.
00:53:14 Et puis je regarde un autre tweet de David Guiraud,
00:53:16 mais attendez, c'est extraordinaire.
00:53:18 - Autre député de la France Insoumise, qu'est-ce qu'il dit ?
00:53:20 - Alors lui, après l'incident
00:53:22 terrible à l'Assemblée Nationale,
00:53:24 il dit "l'histoire s'écrit,
00:53:26 elle retiendra
00:53:28 les noms des braves".
00:53:30 Non mais attendez, ces gens ne doutent de rien.
00:53:32 - On le meut, on le meut.
00:53:34 - On a vraiment les héros
00:53:36 qu'on mérite à la France Insoumise.
00:53:38 Mais attendez, l'histoire s'écrit, mais d'où ?
00:53:40 - Françoise Laborde.
00:53:42 - Non, moi ce qui me frappe encore une fois,
00:53:44 et c'est révélateur,
00:53:46 ce que vous venez de souligner, c'est que
00:53:48 en effet, il n'y a pas de conscience,
00:53:50 il n'y a pas de réflexion.
00:53:52 Il y a subitement, alors, toute la France Insoumise...
00:53:54 - Il y a la défense de la cause palestinienne.
00:53:56 - Sur la Palestine, en effet, quelques jours
00:53:58 des élections européennes, parce que c'est leur slogan favori,
00:54:00 donc en avant toute,
00:54:02 et personne ne réfléchit à rien.
00:54:04 Et en effet, on est député de la nation,
00:54:06 et on brandit alors qu'on sait parfaitement que c'est interdit.
00:54:08 On descend, il n'a pas fait le bras d'honneur,
00:54:10 c'était l'idée générale,
00:54:12 et on se dit à un moment donné, c'est quand même
00:54:14 invraisemblable qu'une formation
00:54:16 politique française envoie
00:54:18 à l'Assemblée Nationale
00:54:20 des représentants de la nation,
00:54:22 qui sont élus parce qu'ils sont sur la liste,
00:54:24 pas parce qu'ils ont fait avant une carrière
00:54:26 exceptionnelle pour leur mérite personnel.
00:54:28 - Mais ils sont élus.
00:54:30 - Ils sont élus, et en effet, ils se comportent comme des
00:54:32 pecnos, des pignoufs, des gens qui ne respectent rien.
00:54:34 - Elle a eu une réaction de Caroline,
00:54:36 il y a dans "Député"...
00:54:38 - Bon, mais on reste poli,
00:54:40 Françoise, vous le savez, sur nos plateaux.
00:54:42 Caroline Yaddan, députée Renaissance,
00:54:44 réaction après cet incendie à l'Assemblée.
00:54:46 - Elle illustre
00:54:48 l'obsession des électristes
00:54:50 de cette extrême gauche
00:54:52 contre
00:54:54 l'Etat d'Israël,
00:54:56 elle illustre cette haine
00:54:58 obsessionnelle et hystérisée
00:55:00 qu'ils sont
00:55:02 aujourd'hui,
00:55:04 qui se diffusent
00:55:06 aujourd'hui très largement
00:55:08 dans les rangs des électristes.
00:55:10 - M.Rachal Kahn,
00:55:12 il y en a qui parlent de stratégie électoraliste,
00:55:14 Caroline Yaddan qui souligne la haine
00:55:16 de l'Efi contre l'Etat d'Israël.
00:55:18 - Oui, de toute façon, ils n'ont qu'une ligne
00:55:20 à leur programme pour les Européennes, c'est la haine.
00:55:22 La haine, et on le voit, moi,
00:55:24 ça me rend très triste,
00:55:26 cette installation du conflit jusqu'au cœur
00:55:28 de la République. Ils prônent la paix,
00:55:30 ils ne sont que dans le conflit,
00:55:32 que dans déchirer la société,
00:55:34 que nous opposer les uns et les autres,
00:55:36 que nous pointer du doigt, nous cibler.
00:55:38 Ce sont des représentants de la République
00:55:40 qui sont représentants de tous les Français
00:55:42 et qui mettent des cibles dans le dos
00:55:44 de nos concitoyens et notamment
00:55:46 de Français juifs, alors même
00:55:48 qu'on est fragilisé
00:55:50 aujourd'hui par toutes ces
00:55:52 populations civiles des deux camps.
00:55:54 Ce n'est pas ça la question. La question,
00:55:56 c'est que la République, ils harcèlent
00:55:58 cette République au quotidien et ils en sont
00:56:00 fiers. Et c'est ça qui est horrible.
00:56:02 Et la réponse, on le voit bien,
00:56:04 on n'a même pas les mots pour en parler.
00:56:06 Louis Dorgay, ce sont des incidents assez
00:56:08 rares,
00:56:10 comme le brandir d'un drapeau, c'est absolument
00:56:12 interdit par le règlement de l'Assemblée nationale.
00:56:14 Tout le monde le sait. Et je n'ai pas de souvenirs
00:56:16 d'un précédent. Il y avait eu des t-shirts,
00:56:18 il me semble que des députés de la France des
00:56:20 Unes avaient des t-shirts floqués. Et la question s'était posée
00:56:22 au moment où
00:56:24 Zelensky était venu au Parlement,
00:56:26 est-ce qu'on peut, à l'intérieur de l'hémicycle,
00:56:28 brandir un drapeau ukrainien ?
00:56:30 Et la réponse avait été non.
00:56:32 Justement, rappel au règlement.
00:56:34 Toujours est-il que ça s'inscrit dans une stratégie
00:56:36 qui est très étudiée,
00:56:38 qui est tout à fait assumée par la France insoumise.
00:56:40 Je rappelle simplement quand même
00:56:42 que le député en question, Sébastien Delogu,
00:56:44 doit comparaître le
00:56:46 25 juin prochain
00:56:48 pour un procès parce qu'il avait,
00:56:50 en tout cas il est soupçonné d'avoir frappé
00:56:52 une CPE adjointe
00:56:54 dans un établissement scolaire à l'occasion
00:56:56 de la réforme des retraites. Vous parliez de modèles,
00:56:58 cher Éric Revelle, je crois que c'est une
00:57:00 illustration de plus de cette exemplarité
00:57:02 que vous avez de vos voeux.
00:57:04 Et je rappelle simplement
00:57:06 - On la sent menace, le roulement de mécanique.
00:57:08 - Et on écoutera tout à l'heure Gabriel Attal.
00:57:10 - Justement, d'attendre de prendre connaissance
00:57:12 de la sanction qui va lui être infligée.
00:57:14 Il dit, il l'a dit tout à l'heure,
00:57:16 ce serait un honneur d'avoir une sanction.
00:57:18 Donc c'est tout ça pour vous dire que
00:57:20 à tous ceux qui sont inquiets,
00:57:22 c'est la manifestation spontanée. Non, il n'y a rien de spontané.
00:57:24 - Il y a beaucoup de manifestations organisées ce soir déjà, Louis.
00:57:26 - Et immédiatement,
00:57:28 dans les minutes qui ont suivi
00:57:30 ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale,
00:57:32 il y a plein de manifestations qui se sont organisées spontanément,
00:57:34 encore une fois, un peu partout en France,
00:57:36 à Tours, en Outre-mer, notamment en Guyane,
00:57:38 ce soir à 18h30, je ne sais plus quelle heure il est.
00:57:40 - Place de la République.
00:57:42 - Avec Rima Hassan qui retweet tout ça.
00:57:44 Donc il y a une espèce de Géo
00:57:46 de toutes ces manifestations.
00:57:48 Je pense qu'à un moment donné,
00:57:50 il va falloir qu'Emmanuel Macron
00:57:52 ne sonne la charge non pas à travers les mots,
00:57:54 que la majorité ne sonne pas la charge uniquement
00:57:56 en faisant des rappels au règlement,
00:57:58 mais moi ce qui me frappe dans toute cette histoire,
00:58:00 c'est qu'il n'y a jamais de procès.
00:58:02 Il y a des petites plaintes qui sont déposées
00:58:04 par-ci, par-là, mais on n'entend jamais
00:58:06 des gens... - Je crois que Meher Habib
00:58:08 a décidé de porter plainte contre David Guiraud.
00:58:10 - David Guiraud qu'il traite de petite crapule antisémite.
00:58:12 - Il a traité de crapule.
00:58:14 - Mais le niveau du débat politique est en dessous.
00:58:16 - Et Nabran. Sabrina Medjéber.
00:58:18 - Oui, alors ils reprennent dans un de leurs tweets
00:58:20 Frantz Fanon, moi je me souviens de l'aphorisme
00:58:22 de Frantz Fanon qui disait "Quand vous entendez
00:58:24 parler des juifs, dressez l'oreille,
00:58:26 on parle de vous" et cette citation avait été
00:58:28 reprise par l'Humanité
00:58:30 pour montrer les photos de Simone Veil
00:58:32 rescapée des camps de Juït,
00:58:34 donc ayez un peu plus de culture générale
00:58:36 avant de citer Frantz Fanon, ce qui me permet
00:58:38 de rependure sur le propos que je veux tenir.
00:58:40 Ces personnes sont des députés
00:58:42 représentants de la nation. On ne les a
00:58:44 jamais, jamais, jamais
00:58:46 depuis le 7 octobre
00:58:48 entendus soutenir nos compatriotes
00:58:50 juifs. Jamais un mot
00:58:52 sur les 1676
00:58:54 actes antisémites commis en 2023,
00:58:56 sur les 366 faits
00:58:58 commis au premier trimestre
00:59:00 de l'année 2024. On ne les
00:59:02 entend jamais soutenir nos compatriotes
00:59:04 juifs qui ont peur.
00:59:06 Je sors dans la rue, j'ai des personnes qui viennent
00:59:08 me voir qui me disent "A l'instar de Rachel,
00:59:10 je ne peux pas prendre le taxi, je ne peux
00:59:12 pas me faire commander, j'enlève
00:59:14 ma mezouza, j'ai peur
00:59:16 pour mes enfants, j'ai peur de sortir
00:59:18 de donner mon nom,
00:59:20 par exemple, de changer
00:59:22 ma carte bleue, de changer mon nom pour que mes différentes
00:59:24 commandes sur Internet". On n'a jamais
00:59:26 entendu ces députés soutenir
00:59:28 nos compatriotes de confession
00:59:30 juive qui ont peur et
00:59:32 qui soutenent pas. - Certains l'ont fait, je pense à Manon
00:59:34 Aubry qui a dit qu'elle déplorait
00:59:36 l'antisémitisme dans notre pays. - Ces personnes sont des citoyens français.
00:59:38 Des citoyens français. S'ils étaient
00:59:40 respectueux de la République, ils sauraient que la République
00:59:42 est indivisible. La religiosité,
00:59:44 elle ne se négocie pas, l'ethnicité
00:59:46 ne se négocie pas, nous sommes des citoyens français.
00:59:48 Donc pas un mot,
00:59:50 pas un mot compassionnel de la part de ces députés
00:59:52 immondes et pour reprendre un autre mot,
00:59:54 des députés qui n'usent
00:59:56 en permanence que de
00:59:58 mufteries, des goujateries politiques
01:00:00 en permanence dans le respect de la République. - Christophe Couilly, vous êtes
01:00:02 policier, qu'est-ce que ça vous inspire ce spectacle ?
01:00:04 - Moi ça m'inspire qu'on nous demande,
01:00:06 nous policiers, de montrer l'exemple,
01:00:08 de faire respecter la loi et l'ordre
01:00:10 et en fin de compte, le législateur lui-même
01:00:12 ne respecte rien, donne le mauvais exemple,
01:00:14 là on a besoin de concorde nationale,
01:00:16 on voit bien qu'en ce moment on a une croisée des chemins,
01:00:18 on a une société qui craque de partout,
01:00:20 enfin je veux dire, on le voit,
01:00:22 on le voit partout dans les pays ultramarins,
01:00:24 en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte,
01:00:26 je ne vais pas faire la liste, on le voit aujourd'hui,
01:00:28 qu'il y a des problèmes dans certains quartiers, etc.
01:00:30 Et au lieu de faire concorde, au lieu justement de dire
01:00:32 ok, il va falloir maintenant qu'on fasse le boulot,
01:00:34 on voit qu'on continue à
01:00:36 mettre des graviers justement dans ce rouage
01:00:38 républicain. Moi ce que je vois
01:00:40 c'est qu'il faudrait refonder à la file
01:00:42 à vos greniers, voilà, je reprends
01:00:44 ce qu'ils disent de nous en tant que
01:00:46 policiers, c'est exactement la même chose,
01:00:48 remettez-vous en question,
01:00:50 lisez d'ailleurs, je le dis
01:00:52 toujours, mais les ingénieurs du chaos de Giuliano
01:00:54 Deampoli, très instructifs, vous commandez
01:00:56 comment des gens comme Pépé Griot,
01:00:58 Salvini, Trump, sont arrivés
01:01:00 à un moment donné au pouvoir, parce qu'ils ont su cristalliser
01:01:02 justement la haine et la rage
01:01:04 de certaines personnes qui ne s'entendent pas écouter
01:01:06 et en fait ils s'en fichent de leurs conditions,
01:01:08 ce qu'ils veulent c'est leur voix. - Encore un mot
01:01:10 de ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale et puis après
01:01:12 on avance, j'aimerais qu'on écoute le Gabriel Attal, le Premier
01:01:14 ministre, qui a répondu à une députée écologiste
01:01:16 qui l'a interrogée sur l'éventuelle reconnaissance
01:01:18 par la France d'un état palestinien
01:01:20 à l'instar de ce qu'a fait l'Espagne,
01:01:22 l'Irlande et la Norvège, et vous allez voir que
01:01:24 le Premier ministre n'a pas voulu répondre là-dessus, écoutez.
01:01:26 En vérité,
01:01:28 il n'y a aucun lieu
01:01:30 sûr à Gaza.
01:01:32 Depuis plus de sept mois, nous nous joignons
01:01:34 à la demande de libération des otages
01:01:36 retenus par les terroristes du Hamas.
01:01:38 Depuis plus de sept mois, nous nous mobilisons
01:01:40 pour un cesser le feu.
01:01:42 Et en sept mois, plus de 30.000 personnes
01:01:44 ont été massacrées.
01:01:46 Benjamin Netanyahou et son gouvernement
01:01:48 mènent sciemment une guerre d'extermination
01:01:50 des Palestiniens qu'ils considèrent
01:01:52 comme des animaux.
01:01:54 Selon les mots du procureur de la Cour pénale internationale,
01:01:56 le gouvernement israélien
01:01:58 a délibérément,
01:02:00 systématiquement et continuellement
01:02:02 privé la population de l'ensemble
01:02:04 du territoire de Gaza des moyens
01:02:06 de subsistance indispensables à sa survie.
01:02:08 Rien n'excuse
01:02:10 les crimes de guerre du gouvernement israélien.
01:02:12 Oui, la situation à Rafah
01:02:14 est dramatique.
01:02:16 Et c'est un drame humanitaire
01:02:18 qui se déroule sous nos yeux.
01:02:20 Oui, le président de la République
01:02:22 a appelé à un cesser le feu.
01:02:24 Oui, le président de la République a eu l'occasion de rappeler
01:02:26 à plusieurs reprises que la France
01:02:28 s'opposait à l'opération à Rafah.
01:02:30 Il l'a dit directement au Premier ministre Netanyahou.
01:02:32 Il a eu l'occasion de le dire
01:02:34 publiquement.
01:02:36 Oui, par les initiatives que nous menons
01:02:38 dans la région, nous contribuons à chercher
01:02:40 cet accord politique et cette solution politique
01:02:42 durable. Le ministre des Affaires étrangères
01:02:44 a encore réuni il y a quelques jours
01:02:46 à Paris ses homologues
01:02:48 jordanien, égyptien et qatari
01:02:50 pour travailler à cette solution.
01:02:52 Madame la présidente Chatelain, on peut être
01:02:54 extrêmement ferme et claire sur l'appel
01:02:56 au cesser le feu, tout en étant
01:02:58 extrêmement claire et ferme sur l'appel
01:03:00 à la libération de nos otages.
01:03:02 Voilà pour le Premier ministre Gabriel Attal.
01:03:04 Pas de reconnaissance par la France de l'État palestinien.
01:03:06 Rachel Khan, c'est une ligne
01:03:08 pour l'instant rouge que la France
01:03:10 ne veut pas franchir.
01:03:12 Oui, mais c'est compréhensible. D'ailleurs, la Norvège ne l'a pas
01:03:14 franchie non plus, puisque comme le disait
01:03:16 Salmane Rouchdi,
01:03:18 aujourd'hui, en l'État,
01:03:20 s'il y a un État palestinien,
01:03:22 il ressemblerait au régime
01:03:24 des talibans, puisque ce serait le Hamas
01:03:26 qui serait à sa tête.
01:03:28 Et par ailleurs, sur ce que disait
01:03:30 Gabriel Attal, moi je souhaiterais
01:03:32 que la France, certes,
01:03:34 soit motrice
01:03:36 en termes de droits humanitaires, comme elle l'a
01:03:38 toujours été, mais aussi en termes de droits
01:03:40 internationaux, du terrorisme,
01:03:42 pour aller rechercher les
01:03:44 otages et combattre
01:03:46 le Hamas, et aussi stopper les
01:03:48 financements par rapport à cette organisation
01:03:50 terroriste. - Petite pause, on se retrouve dans un instant
01:03:52 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:03:54 On parlera des enjeux de sécurité qui sont majeurs.
01:03:56 J'évoquais le déclin de la France tout à l'heure,
01:03:58 à la fois en termes économiques et aussi
01:04:00 en termes sécuritaires. A tout de suite dans Punchline.
01:04:02 [Générique]
01:04:04 [Générique]
01:04:06 18h21, on se retrouve dans Punchline
01:04:08 sur CNews et sur Europe 1. La situation
01:04:10 sur le plan de la sécurité. On va d'abord évoquer
01:04:12 avec vous Jean-Christophe Couysis ce qui s'est passé
01:04:14 à Ericourt, une petite commune
01:04:16 de la Haute-Saône. Il y a eu des coups de feu,
01:04:18 alarmes automatiques ont été tirées
01:04:20 samedi dans le centre de la ville de cette toute petite commune
01:04:22 par un homme âgé de 30 ans qui a été
01:04:24 incarcéré par le juge. On va essayer de comprendre
01:04:26 comment il pouvait se trouver dans la rue
01:04:28 avec une kalachnikov en plein jour.
01:04:30 Explication, Célia Barotte.
01:04:32 - Samedi dernier, des tirs ont été entendus dans la commune
01:04:34 d'Ericourt, une commune située en Haute-Saône.
01:04:36 L'individu, auteur des coups de feu,
01:04:38 a été interpellé et placé en garde à vue.
01:04:40 Il s'est d'ailleurs fortement opposé
01:04:42 aux forces de l'ordre lors de son interpellation.
01:04:44 Une scène filmée par
01:04:46 les riverains qui étaient présents
01:04:48 sur place. Hier, cet homme a été
01:04:50 présenté au juge d'application des peines
01:04:52 en charge du sursis probatoire dont il faisait
01:04:54 l'objet et il a été incarcéré.
01:04:56 L'enquête se poursuit désormais
01:04:58 pour retrouver l'arme utilisée.
01:05:00 Sur leur compte X, les officiers
01:05:02 et commissaires de police évoquent l'utilisation
01:05:04 d'une kalachnikov. - Merci Célia Barotte.
01:05:06 On en est presque à se dire, bon,
01:05:08 un homme avec une kalachnikov, ça se banalise
01:05:10 ou quoi, Eric Revelle ? - Est-ce qu'il y a une place
01:05:12 en France, dans un village, où on tire
01:05:14 pas la kalachnikov ? Enfin, ça devient... - Ça devient incroyable.
01:05:16 - C'est pas grave. C'est-à-dire que, en fait,
01:05:18 maintenant, quand on voyait
01:05:20 ce genre de faits divers qui sont donc
01:05:22 devenus des faits de société, on se disait
01:05:24 c'est un peu loin, c'est... Vous voyez ?
01:05:26 Et là, aujourd'hui, on se dit, mais en fait, je peux sortir
01:05:28 dans la rue et voir un type
01:05:30 avec une kalachnikov... - Et n'importe où en France.
01:05:32 - Et n'importe où en France. - Et n'importe où en ville.
01:05:34 - Mais si vous voulez, tout à l'heure,
01:05:36 Françoise Zabor posait une bonne question sur le trafic
01:05:38 de drogue, ville moyenne, petite Vextra.
01:05:40 Moi, j'avais été frappé, je le redis, parce que le JDD
01:05:42 avait été très en avance sur le sujet.
01:05:44 Il avait fait sa une, il y a
01:05:46 quelques mois, sur le trafic
01:05:48 de drogue qui, en fait, était
01:05:50 maintenant dans toutes les
01:05:52 villes moyennes, dans toutes les villes
01:05:54 importantes et dans beaucoup de villages.
01:05:56 En fait, ben voilà. Donc, c'est sans doute
01:05:58 une affaire... Enfin, je vais pas parler à la place
01:06:00 des forces de l'ordre, mais c'est sans doute une affaire de
01:06:02 drogue. Et voilà, le type, il se bat là avec une kalachnikov
01:06:04 et si vous êtes là, ben malheureusement,
01:06:06 vous pouvez être un effet collatéral.
01:06:08 C'est hallucinant. - Les forces de l'ordre, ce qu'elles attendent,
01:06:10 c'est que là, on a interpellé l'individu
01:06:12 et moi, j'attends de savoir à quoi il va être condamné,
01:06:14 en fait, c'est surtout ça. C'est-à-dire, est-ce qu'on
01:06:16 va le banaliser ? Est-ce qu'il va prendre quelques mois,
01:06:18 quelques années ? Mais en histoire de...
01:06:20 - Peu dit l'expert psychiatrique. - Ah, puis
01:06:22 il y a ça aussi, c'est que maintenant, effectivement, c'est
01:06:24 un fou. Voilà, il a perdu son...
01:06:26 - Mais ils sont tous futurs, fous ! - Non, mais il y a plein de fous, en fait, en ce
01:06:28 moment, et c'est vraiment pénible. On revoit
01:06:30 les images qui ont été
01:06:32 diffusées
01:06:34 de l'attaque dans le métro à Lyon.
01:06:36 C'est vrai que c'est affreux. Vous êtes tranquilles,
01:06:38 vous êtes là, tranquillement. Vous savez même
01:06:40 pas ce qui vous arrive et il y a un barjot qui prend un couteau
01:06:42 et qui vous poignarde. Je veux dire, maintenant, les gens,
01:06:44 on le voit d'ailleurs. Ils sont dans le métro, ils sont dans les espaces
01:06:46 publics, ils se regardent, ils se jogent.
01:06:48 Enfin, on est dans un monde, aujourd'hui,
01:06:50 de parano. On devient parano.
01:06:52 - On a de quoi l'être ? - On a de quoi l'être
01:06:54 parce qu'en fait, on sait plus si notre voisin,
01:06:56 il est capable de nous sauter à la gorge ou pas. - Au Bervilliers,
01:06:58 deux hommes ont été interpellés pour avoir rejeté
01:07:00 une grenade en plein dans l'hube. - Voilà. 18 ans,
01:07:02 hein, 18 ans, c'est... - Une main arrachée,
01:07:04 un doigt perdu, non mais c'est pas grave. - Ça fait des
01:07:06 années, en fait, qu'on alerte
01:07:08 les pouvoirs publics, qu'on leur dit "attention, la société
01:07:10 est en mutation". Alors, pas
01:07:12 forcément bien parce qu'on est censé être, en 2024,
01:07:14 avec une société qui progresse, qui est progressiste.
01:07:16 En fait, on retombe plutôt,
01:07:18 à mon avis, vers
01:07:20 les bas fonds du
01:07:22 Moyen-Âge. - Mais c'est un signe
01:07:24 du déclin, pour vous, que j'évoquais ?
01:07:26 - Pour moi, c'est un signe du déclin
01:07:28 d'une civilisation, d'un changement.
01:07:30 - Plus qu'un pays. - C'est-à-dire, je dis pas que c'est,
01:07:32 comme je dis toujours, c'est pas la fin du monde, hein. C'est la fin
01:07:34 d'un monde qu'on a connu. On a changé d'ère,
01:07:36 on a changé d'époque. 2015,
01:07:38 les attentats, ben malheureusement, ça nous a fait,
01:07:40 nous aussi, policiers, basculer dans une autre
01:07:42 époque, où aujourd'hui, on est des cibles dans la rue.
01:07:44 Quand je vois qu'il y a des polémiques
01:07:46 sur les policiers municipaux qui sont pas armés,
01:07:48 je me dis "attention, les maires ont une responsabilité",
01:07:50 parce qu'aujourd'hui,
01:07:52 un terroriste
01:07:54 ne fait pas la différence entre un
01:07:56 policier armé, pas armé. Il va s'attaquer
01:07:58 l'uniforme. Donc aujourd'hui, tout ce
01:08:00 qui représente la République, tout ce qui représente
01:08:02 l'État, tout ce qui représente, j'allais dire,
01:08:04 l'autorité, est une cible. Et ça,
01:08:06 nous, on le vit avec nos familles.
01:08:08 On a des familles, on ne dit pas
01:08:10 "Voilà, nos enfants, on les cache",
01:08:12 entre guillemets. Et quelque part,
01:08:14 je sais maintenant ce que vivent aussi un petit peu
01:08:16 les personnes de confession juive,
01:08:18 parce que nous aussi, on doit se cacher. Alors nous,
01:08:20 on doit vivre dans des endroits reculés,
01:08:22 on ne vit pas là où on travaille.
01:08:24 Les collègues, ils habitent à 40, 50 kilomètres
01:08:26 de là où ils travaillent, donc ça leur fait des frais
01:08:28 supplémentaires. Mais c'est, j'allais dire,
01:08:30 c'est comme ça qu'on doit vivre pour
01:08:32 vivre heureuse, il faut se cacher.
01:08:34 – Louis Drignel. – Je suis d'accord avec vous, et en plus,
01:08:36 on attend chaque année toujours plus
01:08:38 d'annonces d'effectifs de police
01:08:40 municipale, de police nationale, de gendarmerie.
01:08:42 Et en fait, on court derrière la bête
01:08:44 sans jamais l'arrêter. Et en fait,
01:08:46 qu'est-ce qu'on veut ? On veut une société dans laquelle
01:08:48 il y a un policier par habitant,
01:08:50 enfin maintenant, on protège des professeurs, on protège
01:08:52 des journalistes, c'est sans fin.
01:08:54 Et tant qu'on ne traite pas le problème en amont,
01:08:56 en fait, vous aurez beau, je trouve que les stratégies
01:08:58 qui sont mises en place, c'est des stratégies
01:09:00 complètement folles, c'est une espèce de canard sans tête
01:09:02 où on se dit, bon ben, ok, il faut plus de policiers,
01:09:04 plus de policiers, sans jamais essayer de réparer
01:09:06 la cause. Et puis, je pense qu'il y a un deuxième
01:09:08 phénomène auquel on va être confrontés dans les prochains
01:09:10 mois, c'est le début des armes
01:09:12 qui arrivent du conflit en Ukraine. – C'est déjà le cas.
01:09:14 – Et c'est déjà un peu le cas,
01:09:16 les policiers sont tombés plusieurs fois, notamment
01:09:18 sur l'interception d'armes de guerre
01:09:20 américaine qui arrivait dans les
01:09:22 banlieues, et je pense que c'est
01:09:24 le début d'un phénomène. Et à chaque
01:09:26 guerre qui se produit au port de l'Europe, il y a
01:09:28 systématiquement un mouvement mécanique
01:09:30 d'arrivée de ces armes dans
01:09:32 les mois, dans les années qui suivent. On se souvient
01:09:34 tous, et je pense que vous vous en souvenez, de la guerre des
01:09:36 Balkans, et c'est après ces guerres-là,
01:09:38 ces conflits-là, qu'il y a eu toutes ces vagues d'arrivée
01:09:40 de Kalachnikov dans les banlieues. – Qui sont
01:09:42 utilisées par les nazis. – Absolument.
01:09:44 – On en parlera tout à l'heure avec le prédérict local qui sera
01:09:46 de l'invité. Jean-Christophe Coubine ? – Je pense que c'est un sujet d'alerte.
01:09:48 – Moi je suis en relation, par contre, avec l'explosion
01:09:50 de tout ce trafic, avec la suppression
01:09:52 des frontières internes, enfin je veux dire, les frontières intérieures.
01:09:54 Schengen, c'est une catastrophe,
01:09:56 depuis qu'il y a Schengen, c'est une
01:09:58 catastrophe pour les stups, pour les trafics d'armes,
01:10:00 pour tout ce que vous voulez. Les Allemands, là, ils ont
01:10:02 réétabli des frontières depuis
01:10:04 octobre 2023,
01:10:06 avec la Suisse,
01:10:08 les Tchèques,
01:10:10 et la Pologne. Ils ont fait chuter d'ailleurs
01:10:12 de 60% l'immigration clandestine.
01:10:14 Ils ont fait des saisies d'armes, de drogues,
01:10:16 etc. Enfin, je veux dire, c'est le béaba,
01:10:18 c'est le bon sens qu'avaient autrefois
01:10:20 les anciens, en faisant des frontières.
01:10:22 Voilà, je suis désolé, mais à un moment donné…
01:10:24 – Les frontières, ça protège, en fait, c'est pas politique.
01:10:26 Les frontières, c'est fait pour protéger.
01:10:28 – C'est comme les murs d'une maison.
01:10:30 Mais ça ne va pas dans le narratif de l'Europe.
01:10:32 Eh bien, je suis désolé, mais maintenant, aujourd'hui,
01:10:34 on a la société, malheureusement, que certains ont vues…
01:10:36 – Et nos politiques ne feront pas le lien entre
01:10:38 la montée, ce que je disais, des populismes,
01:10:40 et cette colère des peuples
01:10:42 qui voient très bien ce que vous venez de dire, Jean-Christophe Collier.
01:10:44 – Mais je pense que les politiques sont à côté de la plate.
01:10:46 – Mais quand on a…
01:10:48 – Je discute avec les gens, ce week-end, j'étais au football
01:10:50 avec ma fille, je discute avec des gens
01:10:52 qui vivent même en province, qui ne sont pas
01:10:54 forcément confrontés aux problèmes des Grands Agglos.
01:10:56 Mais les gens n'en peuvent plus.
01:10:58 Parce que, aussi, maintenant, dans leur vie, de tous les jours,
01:11:00 ils commencent à voir cette dégradation
01:11:02 de la France. Alors, on nous dit
01:11:04 "moi, je ne fais pas de politique,
01:11:06 notre syndicat ne fait pas de politique".
01:11:08 Mais nous, on est, encore une fois, des sociologues de terrain.
01:11:10 On voit la société… – Mais oui, vous êtes le baromètre
01:11:12 de notre société. – Le baromètre.
01:11:14 Les gens viennent nous parler parce qu'on représente l'État.
01:11:16 Et on leur dit à ces gens-là "on fait le maxi".
01:11:18 – Mais les gens, ils vont aller…
01:11:20 – Avant-mauvais se lève. Françoise ?
01:11:22 – Ce qui me frappe dans la campagne électorale,
01:11:24 c'est qu'on a d'un côté l'extrême-gauche
01:11:26 qui importe la guerre en Palestine
01:11:28 et le président de la République
01:11:30 qui nous dit "attention aux extrémismes".
01:11:32 Mais, je veux dire, on ne voit pas agiter
01:11:34 pendant 20 ans le drapeau de l'extrémisme
01:11:36 en pensant que c'est parce que les gens
01:11:38 vont avoir peu. – Qui commence par régler les sujets des gens.
01:11:40 – Et on voit bien que tout ce qui avait été dit
01:11:42 sur l'arrivée au pouvoir en Espagne,
01:11:44 en Italie de Madame Melloni,
01:11:46 on avait dit "ça va être une chose épouvantable,
01:11:48 le fascisme est à nos portes,
01:11:50 c'est Mussolini qui revient".
01:11:52 Enfin, rappelez-vous, quand même, c'est pas si vieux.
01:11:54 Finalement, non. Alors, Madame Melloni,
01:11:56 elle est arrivée à diminuer un peu le nombre
01:11:58 de l'immigration. – Elle en a régularisé beaucoup.
01:12:00 – Mais elle en a régularisé beaucoup.
01:12:02 – Elle a régularisé ce qu'elle choisit.
01:12:04 – Alors, Sabrina, un tout petit mot avant le journal.
01:12:06 – Il ne suffit pas de faire des incantations.
01:12:08 – Vous avez raison. – Oui, ce n'est pas la bête
01:12:10 qu'on observe, Louis. C'est une bête que les politiques
01:12:12 ont méthodiquement organisée depuis 40 ans.
01:12:14 C'est le problème, les conséquences
01:12:16 qu'on déplore aujourd'hui sont, pardon,
01:12:18 les causes de la déréliction, les causes de la trahison
01:12:20 des élites qui ont laissé ces quartiers
01:12:22 se construire, qui ont laissé ces quartiers
01:12:24 s'autonomiser, qui ont laissé ces quartiers
01:12:26 se métastaser un peu partout,
01:12:28 avec tout, encore une fois,
01:12:30 toute leur dynamique mortifère,
01:12:32 à savoir la drogue, les viols,
01:12:34 enfin tout ce qu'on peut imaginer
01:12:36 de plus dramatique dans la société.
01:12:38 Et, je suis désolée, mais le président
01:12:40 de la République, c'est qui ? C'est le chef de l'État.
01:12:42 Le ministère de l'Intérieur
01:12:44 est bien renseigné,
01:12:46 les renseignements territoriaux font bien leur travail,
01:12:48 la DGSI fait excellemment bien son travail,
01:12:50 les forces de l'ordre sont là, il suffit
01:12:52 simplement d'installer l'ordre
01:12:54 dans ces quartiers. La Paternelle
01:12:56 est un quartier qui n'a jamais
01:12:58 connu de commissariat,
01:13:00 jamais connu de commissariat. Est-ce que c'est normal ?
01:13:02 Est-ce qu'on peut songer à la dame qui voit
01:13:04 l'ascenseur en panne parce que les dealers le prennent
01:13:06 en otage, qui monte avec sa poussette les 8 étages,
01:13:08 tous ces immeubles complètement
01:13:10 craquelés de partout, toutes ces rues où la France
01:13:12 n'existe plus, où vous voyez des drapeaux de tous
01:13:14 les pays du Maghreb, où on parle en arabe,
01:13:16 est-ce qu'on peut juste, à un moment donné,
01:13:18 rétablir l'ordre dans ce pays ?
01:13:20 Et tout ça vient de quoi ? De la décision
01:13:22 politique. Ils ont la trouille,
01:13:24 la trouille que leur image
01:13:26 soit entachée du fait
01:13:28 du volontarisme
01:13:30 politique et peut-être de la fermeté
01:13:32 de l'action politique. C'est tout.
01:13:34 - Allez, les 18h30, le rappel des titres
01:13:36 de l'actualité sur CNews et sur Europe 1
01:13:38 avec Augustin Donatlieu.
01:13:40 (Générique)
01:13:42 - Nouveau rassemblement,
01:13:44 place de la République à Paris
01:13:46 à l'appel du collectif Urgence Palestine,
01:13:48 un rassemblement autorisé par la
01:13:50 préfecture de police de la capitale.
01:13:52 Rima Hassan, la tête de liste LFI
01:13:54 pour les élections européennes, a annoncé
01:13:56 sa venue parmi les
01:13:58 manifestants. Hier, une manifestation
01:14:00 en faveur de Gaza rassemblant 10 000
01:14:02 personnes a dégénéré dans les rues de la capitale.
01:14:04 Les forces de l'ordre ont dû faire
01:14:06 usage de bombes lacrymogènes.
01:14:08 Le pape François a présenté ses excuses
01:14:10 après l'emploi d'un terme considéré en italien
01:14:12 comme vulgaire et insultant vers les homosexuels.
01:14:14 Ce mot difficile à traduire
01:14:16 avait été prononcé lors d'une rencontre
01:14:18 à huis clos avec 250 évêques.
01:14:20 Selon le communiqué du Vatican,
01:14:22 le pape n'a jamais eu l'intention d'offenser
01:14:24 ou de s'exprimer avec des propos homophobes
01:14:26 et adresse ses excuses
01:14:28 à ceux qui se sont sentis offensés
01:14:30 par l'utilisation d'un mot.
01:14:32 Et un invité de marque
01:14:34 sur la ligne de départ des prochains 24h du Mans,
01:14:36 Zinedine Zidane,
01:14:38 donnera le départ aux 32 voitures
01:14:40 le 15 juin prochain.
01:14:42 Plusieurs personnalités ont déjà lancé la course mythique
01:14:44 à l'instar de Brad Pitt en 2016,
01:14:46 Raphaël Nadal en 2018 ou encore
01:14:48 Alain Delon, c'était en 1996.
01:14:50 - Si Augustin Donadieu
01:14:52 se rappelle des titres de l'actualité,
01:14:54 une question à Françoise Laborde, ancienne membre du CSA
01:14:56 qui est donc l'ancêtre de l'ARCOM,
01:14:58 l'autorité de régulation des médias.
01:15:00 On a eu ce matin sur France Inter
01:15:02 un échange très musclé entre
01:15:04 Sonia De Villers et Marion Maréchal
01:15:06 qui est la tête de l'ISRO qu'enquête aux Européennes.
01:15:08 Cette dernière a refusé de répondre à une question
01:15:10 de la journaliste qui lui demandait
01:15:12 quelle différence entre la défense de la famille
01:15:14 que vous proposez et celle que proposait
01:15:16 le maréchal pétain.
01:15:18 Alors peut-être parce qu'il y a maréchal dans les deux cas,
01:15:20 je ne sais pas si cette comparaison a été faite pour cela.
01:15:22 Journalistiquement, ça pose question.
01:15:24 Soit quoi Mme Maréchal a répondu.
01:15:26 Quand j'entends cette question, je me rappelle aujourd'hui
01:15:28 pourquoi j'ai envie de privatiser le service audiovisuel public
01:15:30 et faire 4 milliards d'euros d'économie.
01:15:32 Françoise Laborde, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:15:34 Je pense en effet que
01:15:36 Sonia De Villers est un peu spécialiste
01:15:40 des questions volontiers provocantes
01:15:44 et peut-être exagérées, peu importe.
01:15:46 Elle fait son métier comme elle l'entend.
01:15:48 En tout cas, c'est révélateur de l'ambiance
01:15:50 qu'a Radio France parce qu'en effet,
01:15:52 toujours rappeler Pétain, Hitler, etc.
01:15:54 C'est un classique, si je puis dire,
01:15:56 de la politique quand on n'a pas beaucoup d'arguments.
01:15:58 La question qui se pose aujourd'hui,
01:16:00 c'est la fameuse grande loi
01:16:02 que porte Rachida Dati
01:16:04 sur la refonte du service public dans une seule mission.
01:16:08 Oui, en effet, c'est logique.
01:16:10 De toute façon, à un moment donné,
01:16:12 soit on fait en sorte que le service public
01:16:14 de l'audiovisuel, radio, télévision,
01:16:16 soit refondu et soit à peu près harmonisé et fonctionne,
01:16:20 soit un jour ou l'autre arrivera une privatisation.
01:16:22 Moi, je ne suis pas favorable à la privatisation.
01:16:24 Je trouve que c'est bien de garder un service public fort,
01:16:26 comme il y a la BBC en Grande-Bretagne,
01:16:28 qui en effet joue son rôle.
01:16:30 Mais il faut qu'il soit pluraliste,
01:16:32 il faut qu'il soit capable d'équilibrer,
01:16:34 et il ne faut qu'il n'y ait pas 36 000 rédactions,
01:16:36 et il ne faut pas qu'il y ait des intermittents du spectacle
01:16:40 qui coûtent un pognon de dingue.
01:16:44 C'est une expression du président français.
01:16:48 Oui, absolument.
01:16:50 Il ne faut pas qu'il y ait tous les intermittents du spectacle,
01:16:52 alors qu'on le promeut.
01:16:54 Il ne faut pas qu'il y ait uniquement des stagiaires
01:16:56 qui sont permanents et qu'on n'a pas envie de les faire.
01:16:58 Il y a beaucoup de choses.
01:17:00 Éric Revelle, je vous sens bouillir.
01:17:02 Oui, parce qu'on se croit encore dans l'obligation
01:17:04 d'être objective, comme si elle était en commande du CSA.
01:17:06 Vous voyez, elle a botté un peu en touche
01:17:08 sur votre question concernant Sonia De Vilaire.
01:17:10 Pardonnez-moi.
01:17:12 Je vais vous dire, que ce soit Marion Maréchal
01:17:14 ou quelqu'un d'autre, peu importe.
01:17:16 Quand on confond son statut de journaliste
01:17:18 avec celui de militant politique,
01:17:20 on commet une faute professionnelle.
01:17:22 On a tous fait des interviews, tous.
01:17:24 Le positionnement qu'on peut avoir,
01:17:26 c'est essayer de coincer sur des arguments
01:17:28 l'invité politique,
01:17:30 quel que soit cet invité politique.
01:17:32 Moi, je me suis fait traiter de trotskiste
01:17:34 un jour par Laurent Wauquiez.
01:17:36 Ce n'est pas évident.
01:17:38 Ça ne saute pas aux yeux comme ça.
01:17:40 Ça veut dire que si vous essayez de bien faire
01:17:42 votre boulot, mais si vous tombez dans une posture
01:17:44 de militant où vous êtes persuadé que vous avez
01:17:46 un rôle à jouer pour influencer le vote
01:17:48 de ces pauvres Français qui ne croient plus à rien.
01:17:50 Je regardais un dessin du Monde
01:17:52 tout à l'heure.
01:17:54 - Vous avez été choqué par un dessin du Monde ?
01:17:56 - J'ai été scandalisé.
01:17:58 Pourquoi la jeunesse vote Bardella ?
01:18:00 Vous avez un dessin, vous avez Bardella
01:18:02 avec une flûte.
01:18:04 C'est le joueur de flûte de Hamelin.
01:18:06 Derrière, des jeunes.
01:18:08 Dans le joueur de flûte de Hamelin, dans la mythologie,
01:18:10 dans le conte, c'est des rats qui le suivent.
01:18:12 Moi, je trouve ça scandaleux.
01:18:14 - Louis Drignel, rapidement.
01:18:16 - Je trouve ça aussi stupide que si,
01:18:18 avec ce degré de maturité
01:18:20 et de niveau politique, on pourrait aussi
01:18:22 demander à un représentant écolo
01:18:24 quelle est la différence avec Adolf Hitler
01:18:26 qui était un défenseur de la planète
01:18:28 et de l'environnement, du bien-être animal.
01:18:30 Je trouve que ces comparaisons
01:18:32 n'ont aucun intérêt
01:18:34 et montrent simplement
01:18:36 un engagement politique de la journaliste.
01:18:38 - Un dernier mot ?
01:18:40 - Le service public, il est là aussi
01:18:42 pour encourager la démocratie,
01:18:44 le dialogue, le débat
01:18:46 et aussi une certaine forme de raison.
01:18:48 On est dans une campagne électorale
01:18:50 qui n'arrive pas à décoller
01:18:52 et là, pour le coup,
01:18:54 le service public ne nous aide pas.
01:18:56 - Elle va décoller jeudi 30 mai
01:18:58 avec notre débat à 21h avec tous les candidats.
01:19:00 - A l'enterrement de Bernard Pitre,
01:19:02 aucun responsable de France Télévisions
01:19:04 n'a jugé une fois qu'il s'est déplacé.
01:19:06 Ça dit tout de la mentalité et de l'état d'esprit
01:19:08 de ces gens qui préfèrent aller au Festival de Cannes
01:19:10 plutôt que de rendre hommage à un des grands des leurs.
01:19:12 - Françoise Laborde, le coup de gueule,
01:19:14 c'était dans "Punchline".
01:19:16 - C'est ça.
01:19:18 - On va parler de l'homme qui a enquêté sur Mohamed Amra
01:19:20 et la profil de Mohamed Amra.
01:19:22 On va aussi l'interroger sur le narcotrafic
01:19:24 dans notre pays.
01:19:26 A tout de suite.
01:19:28 ...
01:19:30 - 18h40, on est en direct
01:19:32 dans "Punchline" sur CNews et sur Europe 1.
01:19:34 Toujours avec notre ami policier Jean-Christophe Couville,
01:19:36 Eric Revelle, Louis de Ragnel.
01:19:38 On accueille Frédéric Bloquin.
01:19:40 Vous êtes journaliste, écrivain
01:19:42 et spécialiste des questions de police.
01:19:44 Vous avez aussi été journaliste
01:19:46 sur les réseaux secrets de la police.
01:19:48 Et puis spécialiste des questions de drogue,
01:19:50 de trafic de stupéfiants.
01:19:52 Vous signez aussi un excellent papier
01:19:54 dans "Paris Match" de cette semaine
01:19:56 sur Mohamed Amra.
01:19:58 Le profil de cet homme surnommé "La Mouche"
01:20:00 et dont l'évasion a coûté la vie à deux agents pénitentiaires.
01:20:02 Avant d'évoquer ça, le narcotrafic.
01:20:04 J'aimerais juste vous faire écouter
01:20:06 un reportage qui a été tourné par Antoine Estève à Bordeaux.
01:20:08 Une ville, a priori, on se dit,
01:20:10 c'est pas une tacte tournante de la drogue.
01:20:12 Son arrivée dans les rues de la ville
01:20:14 et sa gangrène d'un certain nombre de quartiers.
01:20:16 Explication de Juliette Sadat et d'Antoine Estève.
01:20:18 Des règlements de compte
01:20:20 entre bandes rivales,
01:20:22 un point de deal au milieu des touristes
01:20:24 du quartier historique et des personnes
01:20:26 qui consomment des drogues sur le trottoir.
01:20:28 Des habitants et des commerçants du quartier
01:20:30 Saint-Paul de Bordeaux estiment que la situation
01:20:32 s'est aggravée. Selon eux,
01:20:34 les incivilités et les agressions sont quotidiennes.
01:20:36 Je me retourne,
01:20:38 je ne prends plus du tout les escaliers, je prends les rampes
01:20:40 parce que je ne me sens pas du tout en sécurité,
01:20:42 ça c'est certain.
01:20:44 Et d'autres personnes ont vécu des choses
01:20:46 dramatiques, donc je fais encore plus attention.
01:20:48 Ils sont très agressifs,
01:20:50 ils font énormément de bruit la nuit,
01:20:52 ils dorment la journée, on ne les dérange pas, on les laisse dormir.
01:20:54 Après une première alerte au début
01:20:56 de l'année dernière, la mairie a mis en place
01:20:58 des passages plus fréquents de la police municipale.
01:21:00 Une dizaine de rondes tous les jours.
01:21:02 La police passe, elle a encore passé
01:21:04 hier soir, mais ils les laissent faire.
01:21:06 Donc il faut surtout arrêter
01:21:08 le laisser aller.
01:21:10 C'est prendre des décisions, c'est rendre impossible
01:21:12 la stagnation de marginaux,
01:21:14 toxicomanes, dealers à certains endroits.
01:21:16 La police nationale aussi a renforcé
01:21:18 ses effectifs dans Bordeaux,
01:21:20 mais les moyens ne semblent pas suffisants.
01:21:22 Notamment pour le suivi des affaires,
01:21:24 selon Jérôme Burney d'Unité Police.
01:21:26 Les collègues qui interviennent sur le terrain, eux,
01:21:28 interpellent tous les jours, on a du flagrant délit
01:21:30 qui est traité tous les jours.
01:21:32 Le stupéfiant, c'est un problème national,
01:21:34 pas forcément qu'à Bordeaux.
01:21:36 Dans la rue, on interpelle beaucoup de personnes
01:21:38 et derrière, il faut un suivi judiciaire.
01:21:40 Et là, sur le centre à Bordeaux, on est une équipe
01:21:42 de 8 fonctionnaires et ils ne peuvent pas traiter
01:21:44 tout le judiciaire.
01:21:46 La consommation de crack connaît une forte croissance
01:21:48 dans le centre-ville. Plusieurs sources associatives
01:21:50 affirment que cette drogue est de moins en moins
01:21:52 chère et que les revendeurs préfèrent
01:21:54 travailler impuniment au milieu de la population
01:21:56 et des touristes dans un quartier animé.
01:21:58 Frédéric Ploquin, j'imagine que vous n'êtes pas surpris.
01:22:00 Mais le crack, on pensait que c'était
01:22:02 le nord de Paris. Mais en fait, non, c'est partout.
01:22:04 Il vaut mieux, d'ailleurs, vendre le crack
01:22:06 là où il y a du monde qu'en race campagne.
01:22:08 Parce qu'en race campagne, je ne veux pas
01:22:10 les lapins venir courir après pour avoir une dose.
01:22:12 Vraiment, le crack, c'est pour ça que ça se situe
01:22:14 et ça s'enquiste systématiquement
01:22:16 en plein milieu des villes.
01:22:18 C'est vraiment très spécifique, le crack.
01:22:20 C'est la drogue du pauvre, on va dire.
01:22:22 Ceux qui en prennent en général sont complètement
01:22:24 à la ramasse. Même probablement,
01:22:26 ils ont coupé tous les liens sociaux, la plupart du temps.
01:22:28 J'ai essayé d'en approcher quelques-uns.
01:22:30 Je vous garantis, ce n'est pas facile.
01:22:32 Ce sont des gens en dérive totale
01:22:34 et à l'abandon. La police ne la voit même pas.
01:22:36 La seule chose qu'ils voient, c'est la prochaine dose.
01:22:38 Mais vraiment, ils sont prêts à se prostituer
01:22:40 éventuellement pour avoir la prochaine dose.
01:22:42 Pour vous dire que le passage d'un quart de police
01:22:44 et une voiture de police, pour eux, ça ne change
01:22:46 strictement rien. C'est un cas vraiment
01:22:48 très spécifique et on a ça,
01:22:50 effectivement, pas uniquement.
01:22:52 On a signalé des points de crack à Alençon.
01:22:54 Ce n'est pas que dans le nord de Paris
01:22:56 et à Stalingrad. Ça, c'était vrai il y a 25 ans.
01:22:58 Aujourd'hui, c'est une drogue du pauvre
01:23:00 qui s'est, comme d'ailleurs l'héroïne aussi,
01:23:02 démocratisée.
01:23:04 - Qu'est-ce que ça représente ?
01:23:06 - Ça concerne des cas sociaux.
01:23:08 - Qu'est-ce que ça représente sur l'ensemble
01:23:10 de la consommation ?
01:23:12 - Pas grand-chose.
01:23:14 - Qu'est-ce qui est le plus important ?
01:23:16 C'est la cocaïne ? Les drogues de synthèse ?
01:23:18 - Dans le paysage, le cannabis, les herbes
01:23:20 sont le plus largement répandues.
01:23:22 La drogue qui a progressé le plus
01:23:24 ces 15-20 dernières années, c'est la cocaïne.
01:23:26 Tout simplement parce que les produits
01:23:28 qui la produisent en déversent des quantités
01:23:30 colossales sur le territoire français,
01:23:32 les pays qui la produisent en masse,
01:23:34 on va dire, et que la France,
01:23:36 l'Europe et la France en particulier,
01:23:38 sont devenues, il y a une dizaine d'années,
01:23:40 on va dire, les nouvelles cibles
01:23:42 privilégiées des cartels latino-américains
01:23:44 puisqu'ils avaient déjà largement
01:23:46 saturé le marché nord-américain
01:23:48 où il n'y avait plus, en gros, de parts de marché
01:23:50 à gagner, alors que chez nous, oui, il y avait
01:23:52 des parts de marché à gagner. C'est comme ça qu'ils procèdent.
01:23:54 C'est une multinationale
01:23:56 criminelle
01:23:58 qui dirige cela.
01:24:00 Le crime organisé cherche
01:24:02 l'argent, cherche des parts de marché, réfléchit
01:24:04 et s'appuie sur un certain nombre
01:24:06 de petites PME locales qui, elles, sont
01:24:08 gérées comme des PME, à part
01:24:10 qu'on ne respecte pas le droit du travail,
01:24:12 qu'on avance à la schlag,
01:24:14 et que si on "carote"
01:24:16 le gérant et le patron, on finit à la cave
01:24:18 et on se fait taper dessus, on se fait couper un doigt, etc.
01:24:20 Donc ce n'est pas tout à fait des PME ordinaires
01:24:22 parce qu'il y a des règles un peu particulières,
01:24:24 mais normalement c'est comme ça que ça fonctionne.
01:24:26 - Avec aussi
01:24:28 de l'argent, comme on en a
01:24:30 jamais vu, des flots d'argent qui se déversent sur notre
01:24:32 pays, au point que le procureur de la
01:24:34 République de Marseille, il y a quelques jours,
01:24:36 alertait sur la corruption d'une
01:24:38 partie, parfois de la police et du
01:24:40 système carcéral. Écoutez juste ce qu'il a dit,
01:24:42 c'est très rapide, et puis on va réagir avec
01:24:44 vous aussi, Jean-Christophe Couilly.
01:24:46 - Sur cette corruption de basse intensité,
01:24:48 il faut être clair, la bataille est
01:24:50 perdue, sans stigmatiser
01:24:52 la profession, avec l'administration pénitentiaire,
01:24:54 on sait que drogue,
01:24:56 téléphone mobile, rentre
01:25:00 tout à fait facilement.
01:25:02 On commence, parce que les
01:25:04 moyens de ces réseaux criminels
01:25:06 sont infinis, à avoir de plus en
01:25:08 plus, et Mme Faure l'a indiqué,
01:25:10 de problématiques de
01:25:12 corruption de fonctionnaires de police.
01:25:14 Et
01:25:16 nous entamons une réflexion avec
01:25:18 le procureur général
01:25:20 sur des cabinets
01:25:22 qui
01:25:24 seraient sujets à
01:25:26 beaucoup d'annulations de procédures.
01:25:28 Ça peut être dû à l'incompétence,
01:25:30 mais ça peut également être dû à la corruption,
01:25:32 donc on va essayer d'avoir des actions proactives.
01:25:34 Chaque personne a un
01:25:36 prix, et les moyens de ces personnes
01:25:38 sont quasiment infinis.
01:25:40 Donc oui, on essaie de réagir,
01:25:42 et de mettre en oeuvre des actions proactives,
01:25:44 mais on voit
01:25:46 effectivement une augmentation de la
01:25:48 corruption. - Pour Nicolas Besson,
01:25:50 procureur de Marseille, il y a quelques jours, chaque personne
01:25:52 a un prix, Jean-Christophe Couilly, dit-il.
01:25:54 - Oui. - Terrible. - L'humain est comme ça,
01:25:56 quand votre dieu, c'est l'argent, et quand
01:25:58 vous avez des crédits limités,
01:26:00 effectivement, chaque personne peut avoir des failles,
01:26:02 et puis il y a des gens qui ont
01:26:04 une probité, qui refusent, parce qu'on a le
01:26:06 métier, on aime ça, et on ne nous achète
01:26:08 pas, et d'autres qui peuvent, malheureusement,
01:26:10 parce qu'ils ont un souci dans leur vie,
01:26:12 à un moment donné, parce qu'ils ont une petite faille, justement,
01:26:14 les trafiquants connaissent,
01:26:16 ils sont dedans, et s'engagent,
01:26:18 et après, vous appartenez à un réseau, et c'est très compliqué
01:26:20 d'en sortir. Et aujourd'hui,
01:26:22 sans la corruption, il n'y a pas de trafic.
01:26:24 Ça, c'est la loi universelle, c'est comme ça.
01:26:26 Aujourd'hui, 80% de l'entrée
01:26:28 des stups, ça se fait dans les ports
01:26:30 et aéroports, et donc on le sait,
01:26:32 vous achetez des douaniers, vous achetez
01:26:34 des dockers, vous menacez
01:26:36 les familles aussi, des fois, et il faut le voir,
01:26:38 moi, bien sûr,
01:26:40 je critique les agents pénitentiaires,
01:26:42 il peut y avoir de la corruption, mais il y a aussi des
01:26:44 collègues de la pénitentiaire qui n'ont pas
01:26:46 le choix que d'acheter la paix sociale, et c'est
01:26:48 toujours un équilibre, vous êtes sur un équilibre, en fait.
01:26:50 Dans une prison, c'est un volcan.
01:26:52 Il peut être calme, et d'un seul coup, ça peut être
01:26:54 éruptif. Et quand vous n'avez pas assez d'effectifs,
01:26:56 vous n'avez pas assez de moyens humains
01:26:58 pour gérer, justement, des prisonniers
01:27:00 où on est en surpopulation
01:27:02 carcérale, parce qu'on n'a pas construit
01:27:04 assez de prisons, c'est pas parce qu'on envoie
01:27:06 plus de gens en prison, c'est qu'en fait, on n'a pas
01:27:08 construit assez de prisons, et surtout,
01:27:10 on le dit, il le répète, quand la sentence
01:27:12 tombe, c'est trop tard dans le
01:27:14 parcours criminel. Donc forcément, les sanctions
01:27:16 sont plus importantes parce qu'en fait,
01:27:18 elles arrivent beaucoup plus tard dans l'évolution
01:27:20 criminelle. - Justement, Frédéric Ploquin, vous signez
01:27:22 dans Paris Match un portrait extrêmement fouillé
01:27:24 de Mohamed Amra, l'ennemi public numéro 1.
01:27:26 Il y a 15 jours pile,
01:27:28 son évasion a provoqué la mort de deux agents pénitentiaires.
01:27:30 Vous dites que c'est un touche-à-tout. Un cambrioleur
01:27:32 de supermarché, un jour, soupçonné d'apporter
01:27:34 de la cocaïne le lendemain, il a grandi
01:27:36 sous les radars. Comment ça se fait qu'on n'ait pas
01:27:38 mieux compris qui était cet individu ?
01:27:40 - C'est vraiment la caractéristique
01:27:42 du narcotrafic en France.
01:27:44 C'est que ça produit des monstres à la pelle
01:27:46 mais on ne les voit pas venir parce qu'en fait,
01:27:48 ils vont très vite.
01:27:50 Quand on traitait du grand
01:27:52 banditisme il y a 30-40 ans, on avait un botin
01:27:54 policier, un botin mondain
01:27:56 des grands voyous, par ordre
01:27:58 alphabétique, avec l'adresse
01:28:00 et le nom de leur épouse, de leur maîtresse,
01:28:02 de leur bar préféré.
01:28:04 C'était relativement simple quand il y avait une braquage de banque.
01:28:06 On se mettait devant chez eux, on regardait.
01:28:08 C'était assez simple. Et aujourd'hui,
01:28:10 c'est plus du tout ça, le narcotrafic engendre
01:28:12 ce type de monstre, c'est-à-dire des personnes
01:28:14 qui passent comme ça
01:28:16 en moins de deux ans
01:28:18 du braquage d'ordinateur
01:28:20 dans un supermarché
01:28:22 au fait de vouloir
01:28:24 commanditer un assassinat
01:28:26 au fin fond de l'Espagne à partir
01:28:28 d'une cellule de prison
01:28:30 à la santé. C'est-à-dire qu'en fait, c'est
01:28:32 une espèce de montée en flèche et en puissance
01:28:34 et l'administration pénitentiaire n'a pas le temps
01:28:36 de juger la personne.
01:28:38 La justice n'a pas le temps de faire le point
01:28:40 parce que vous avez une enquête qui a démarré
01:28:42 à Marseille, une autre qui a démarré à Rouen,
01:28:44 une autre à Évreux, peut-être une autre à Paris.
01:28:46 Ils n'ont pas encore eu le temps
01:28:48 de faire le point et de
01:28:50 fixer, de juger ensemble,
01:28:52 la dangerosité du personnage.
01:28:54 Et il l'est déjà et il l'explose en vol.
01:28:56 Il l'explose devant vous, devant vos yeux, avant même
01:28:58 que vous ayez compris que c'était
01:29:00 quelqu'un qui était extrêmement dangereux.
01:29:02 Mais on était en train de le comprendre.
01:29:04 Il ne faut quand même pas dire que la police
01:29:06 et que les services et que la justice
01:29:08 font pas leur boulot parce que
01:29:10 le fait même que sa cellule
01:29:12 à la prison d'Évreux
01:29:14 soit sur écoute,
01:29:16 pour moi c'était plutôt un bon signe.
01:29:18 Ça veut dire qu'on l'avait repéré,
01:29:20 ça veut dire qu'il y a des magistrats qui se disaient
01:29:22 que cet individu pouvait à un moment donné
01:29:24 basculer dans autre chose.
01:29:26 Malheureusement, ils n'ont pas vu et entendu
01:29:28 l'évasion.
01:29:30 - C'est quoi votre intime convict ?
01:29:32 - Il y a de nombreuses hypothèses.
01:29:34 La première chose qu'on peut dire,
01:29:36 c'est qu'il n'y a aucune cavale qui se termine bien.
01:29:38 Pratiquement aucune.
01:29:40 Sur 300 ou 400
01:29:42 cavales évasion ces dernières
01:29:44 30 ou 40 années en France,
01:29:46 il y en a peut-être un qu'on n'a pas retrouvé
01:29:48 et qu'on a encore recherché.
01:29:50 Il est au fin fond de l'Algérie, il se terre, il ne bouge pas.
01:29:52 La plupart des autres ont été retrouvés
01:29:54 parce qu'à un moment donné, c'est l'humain,
01:29:56 le naturel qui prend le dessus.
01:29:58 Vous êtes un fêtard, vous allez faire la fête en boîte de nuit.
01:30:00 Vous êtes comme un ménage à main.
01:30:02 Vous avez soif de pouvoir,
01:30:04 de petites puissances, de régler vos comptes, etc.
01:30:06 Vous allez attraper un téléphone
01:30:08 et puis à un moment donné, deux téléphones, puis trois téléphones
01:30:10 et puis dix téléphones parce qu'il en avait un paquet.
01:30:12 Il n'y a pas de raison qu'il change
01:30:14 comme ça du jour au lendemain.
01:30:16 Ou bien il se met au fond d'un trou
01:30:18 et là il se fait oublier. Mais ça ne ressemble pas
01:30:20 du tout à la personnalité du bonhomme.
01:30:22 C'est quelqu'un qui a besoin de faire parler de lui.
01:30:24 C'est quelqu'un qui a besoin d'asseoir son emprise
01:30:26 sur les autres. C'est quelqu'un qui a besoin
01:30:28 de faire le roi et d'être servi par les autres.
01:30:30 Donc il sera attrapé.
01:30:32 Tout ça ce sont des failles. Parce que si vous avez besoin
01:30:34 quand on vous serve, ça veut dire que vous avez besoin d'un petit aéropage
01:30:36 d'individu. Il y a des gens en courant.
01:30:38 Il faut espérer qu'à un moment donné
01:30:40 il y en a un qui va craquer, qui va balancer, etc.
01:30:42 Donc il sera retrouvé pour moi
01:30:44 mais je voudrais dire
01:30:46 une chose, il ne sera pas forcément
01:30:48 retrouvé vivant.
01:30:50 Parce que si vous voulez,
01:30:52 il a aussi derrière lui un certain nombre de...
01:30:54 Quand on regarde ce que je décris
01:30:56 dans cet article, c'est toutes les "crasses"
01:30:58 qu'il a faites ces dernières années.
01:31:00 Il a accumulé beaucoup d'ennemis.
01:31:02 Et parmi ces ennemis,
01:31:04 il y en a qui sont un peu organisés,
01:31:06 qui forment eux-mêmes des gangs
01:31:08 et il n'y a aucune raison qu'ils ne cherchent pas
01:31:10 eux aussi à lui régler son compte
01:31:12 mais à exercer une autre sorte de justice.
01:31:14 C'est celle des voyous.
01:31:16 Et là, on ne discute pas.
01:31:18 Il n'y a pas de garde à vue, il n'y a pas de procès-verbot.
01:31:20 - Frédéric, j'entends, mais on le ferait.
01:31:22 Il va tuer deux agents pénitentiaires juste pour aller le tuer après ?
01:31:24 - Non, non, je ne dis pas ça.
01:31:26 - C'est un avocat.
01:31:28 - Non, je ne dis pas ça.
01:31:30 - Vous ne dites pas ça.
01:31:32 - Non, je dis qu'il se soit évadé
01:31:34 et qu'il ait réussi cette évasion spectaculaire.
01:31:36 Derrière,
01:31:38 ce n'est pas parce que vous êtes évadé que vous allez être protégé.
01:31:40 Ni de la police, ni de vos ennemis.
01:31:42 - C'est pas exactement la même chose.
01:31:44 - Donc à partir de là, vous avez un certain nombre
01:31:46 de personnes autour de vous
01:31:48 qui vous cherchent eux aussi.
01:31:50 Ils le cherchent aussi pour lui régler son compte.
01:31:52 - Non, ça ne signifie pas
01:31:54 qu'on est allé l'enlever ce jour-là au péage.
01:31:56 - Il n'a pas été pris de moi.
01:31:58 - Absolument pas, c'était une hypothèse initiale
01:32:00 travaillée par la police.
01:32:02 - Ils sont avocats.
01:32:04 - Non, mais la police aussi.
01:32:06 Il faut mettre toutes les hypothèses sur la table
01:32:08 pour ne pas se priver de trouver la vérité.
01:32:10 - Ils l'ont pas encore écarté complètement.
01:32:12 - Si c'est Barreau deux jours avant.
01:32:14 - Il y a plusieurs choses.
01:32:16 Un, le fait de cesser Barreau deux jours avant
01:32:18 une évasion comme ça, c'est très étrange.
01:32:20 C'est un comportement normal.
01:32:22 Et deux, l'autre élément que je trouvais troublant,
01:32:24 c'est que dans toutes ses écoutes téléphoniques,
01:32:26 sur tous ses téléphones écoutés,
01:32:28 il parle de tout, il commandit des assassinats,
01:32:30 mais il ne parle pas de cette évasion.
01:32:32 C'est un deuxième point pour moi qui est un peu curieux.
01:32:34 Peut-être qu'il n'était pas au courant,
01:32:36 mais on peut aussi imaginer que ses amis
01:32:38 lui font un cadeau de Noël, un cadeau d'anniversaire.
01:32:40 Allez-vous, venez le chercher.
01:32:42 - Et rapidement, Eric, qu'est-ce qu'il faut qu'on avance ?
01:32:44 - Quand on voit le minutie avec laquelle
01:32:46 ont été préparés ces assassinats, ce guet-apens,
01:32:48 on ne va pas écarter du tout des complicités internes.
01:32:50 On parlait de corruption,
01:32:52 on parlait d'argent, de la drogue.
01:32:54 - Frédéric Flocard ?
01:32:56 - Oui, la seule information dont je vous ai...
01:32:58 Le chemin parcouru par un convoi pénitentiaire
01:33:00 entre le tribunal de Rennes et la prison des Vreux,
01:33:02 c'est toujours le même.
01:33:04 Donc là-dessus, il n'y a pas trop de problèmes.
01:33:06 Ensuite, la question, c'est le timing.
01:33:08 Mais ce n'est pas très compliqué à partir du moment...
01:33:10 Il faut juste savoir qu'il y a eu une extraction ce jour-là.
01:33:12 Après, vous planquez devant le tribunal de Rennes,
01:33:14 vous mettez deux voitures pas très loin,
01:33:16 et le convoi, vous ne pouvez pas y passer
01:33:18 puisque c'est écrit dessus.
01:33:20 - C'est écrit dessus, malheureusement, c'est siglé.
01:33:22 - C'est une des choses que demande l'administration pénitentiaire,
01:33:24 c'est d'anonymiser ces camions.
01:33:26 - Et de les... - Pour qu'ils soient un peu plus discrets.
01:33:28 - Evidemment. - Là, c'est écrit dessus,
01:33:30 il y a un convoi qui sort, donc vous donnez le top départ.
01:33:32 Vous savez à peu près à quelle heure il arrive au péage.
01:33:34 - Merci Frédéric Flocard.
01:33:36 À lire dans Paris Match, les réseaux secrets de la police
01:33:38 aux éditions du Nouveau Monde.
01:33:40 Merci d'être venu dans Punchline.
01:33:42 Avant de se quitter, on va partir tout de suite
01:33:44 pour que se déroule une manifestation pro-palestinienne.
01:33:46 On rejoint notre équipe sur place.
01:33:48 Quelle est l'atmosphère ? Expliquez-nous.
01:33:50 - Écoutez, nous sommes tous des enfants de Rafa.
01:33:54 C'est un slogan qui permet de cerner l'ambiance ici,
01:33:57 ici, place de la République.
01:33:59 La manifestation a débuté il y a une trentaine de minutes.
01:34:02 Et ce que je peux vous dire, c'est que le climat ici présent
01:34:04 est celui de la colère et de la revendication.
01:34:07 Les manifestants, principalement des jeunes,
01:34:10 sont munis de slogans palestiniens, de keffiers et de bancartes.
01:34:13 "Stop au génocide" ou bien "Free Palestine".
01:34:15 Les slogans qui fusent dans la foule sont vraiment fermes.
01:34:18 "Macron, complice assassin", "Résistance", "Sioniste", "Fasciste",
01:34:21 "C'est vous les terroristes".
01:34:23 L'appel a été relayé par Rima Hassan,
01:34:25 candidate aux élections européennes avec la France Insoumise,
01:34:27 qui devrait d'ailleurs bientôt prendre la parole.
01:34:30 Elle était aussi à l'origine de la manifestation de la veille à Paris
01:34:33 pour dénoncer les frappes à Rafa et ses 45 morts.
01:34:36 Les prises de parole se succèdent maintenant sur la place de la République.
01:34:39 Et nous vous tiendrons informés de la suite de cette manifestation.
01:34:42 Merci beaucoup.
01:34:43 A suivre évidemment sur nos antennes.
01:34:45 Sur Europe 1, Pierre De Villeneuve nous attend.
01:34:47 Bonsoir Pierre, au menu d'Europe 1 soir.
01:34:49 Bonsoir Laurence.
01:34:50 Nous continuons ce sujet que vous venez d'aborder
01:34:52 avec évidemment cette manifestation, ce coup de théâtre à l'Assemblée nationale.
01:34:55 Et puis nous parlerons également de Marion Maréchal
01:34:57 qui a été interrogée de façon assez étonnante ce matin
01:35:00 sur les ondes du service public.
01:35:02 Pierre De Villeneuve sur Europe 1, Christine Kelly sur CNews.
01:35:04 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. A demain.
01:35:06 [musique]