Prisons: "Sur certains établissements, c'est plusieurs centaines d'objets projetés par jour" déplore Yoan Karar, surveillant pénitentiaire et secrétaire général adjoint FO Justice

  • il y a 4 mois
Yoan Karar, surveillant pénitentiaire et secrétaire général
adjoint FO Justice, est l'invité de BFM Story ce jeudi. 

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00:00 Dans le cadre de cette affaire, où selon les informations,
00:05 le détenu Amras faisait livrer les téléphones portables par-dessus les murs.
00:10 C'est vraiment le gros problème, notamment sur la santé,
00:12 quand on est sur un établissement payentancière qui est vraiment en centre-ville,
00:15 où quelqu'un d'extérieur peut projeter par-dessus les murs.
00:19 - Et à l'intérieur de la prison, on ne peut pas intercepter ce qui est projeté ?
00:21 - Vous savez, quand on parle de projection, sur certains établissements,
00:24 c'est plusieurs centaines d'objets projetés par jour.
00:29 C'est vraiment énorme, c'est très très rapide.
00:32 - Il y a un défilé ?
00:33 - Oui, mais même défilé, ils adaptent leur colis le plus petit possible,
00:38 pour y mettre des cartes SIM, des tout petits téléphones
00:41 qui font la taille d'une clé de voiture par exemple,
00:44 c'est projeté et ramassé immédiatement dans la cour de promenade.
00:48 En quelques secondes, le colis n'est même plus là, il est déjà parti.
00:51 - Est-ce qu'il y a des surveillants qui ferment les yeux ?
00:54 - Non, pas là-dessus.
00:55 Pour la simple et bonne raison, comme vous le rappeliez tout à l'heure,
00:59 le détenu Amras a eu plusieurs téléphones saisis,
01:02 neuf téléphones en très peu de temps.
01:03 Il y a quand même des fouilles qui sont effectuées,
01:05 des saisis qui sont opérés, mais vous savez,
01:07 on saisit des dizaines de milliers de téléphones par an
01:10 dans les établissements payetanciers.
01:11 En fait, vous ramassez un téléphone, il y en a 10 qui rentrent,
01:14 quoi qu'il arrive.
01:14 - 53 000 l'an dernier ?
01:16 - Tout à fait.
01:17 On voit comme cas, ce sujet est quand même assez important
01:21 au niveau de la sécurité,
01:23 et c'est quand même un fléau dans nos établissements payetanciers.
01:25 - Et le brouilleur de la prison de la santé, il ne fonctionne pas ?
01:28 - Alors, les brouilleurs fonctionnent.
01:30 Ce qu'il faut savoir, c'est que tous les établissements payetanciers
01:32 ne sont pas équipés de brouilleurs.
01:33 C'est déjà la première des choses.
01:35 C'est un équipement qui coûte excessivement cher
01:37 et qui plus est, est un équipement qui doit tout le temps être mis à jour
01:40 parce qu'il y a des nouvelles technologies.
01:42 Maintenant, une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qui se passe ?
01:45 On va reprendre par exemple le cas de la santé,
01:46 aussi qui est un cas assez atypique là-dessus.
01:49 C'est comme si un établissement qui se trouve en centre-ville,
01:52 dès l'instant où vous activez le brouilleur,
01:54 certes, il est opérant dans l'établissement,
01:56 mais il est aussi opérant pour le voisinage.
01:59 Donc, vous comprenez qu'en fait, il y a quand même toute une difficulté technique
02:02 et par-delà, nous, ce qu'on le dit,
02:04 c'est que certes, on a le renfort technique qui existe,
02:06 mais c'est surtout le renfort humain qu'il faut à tout prix renforcer.

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